• Socin Faust

     

     
     

                                                       Socin Faust                                            

    Faust Socin 
      S
    ocin Faust 
    (Ital. Sozini or Sozzini,) descend, en ligne directe, de l'éminent Avocat, Marianus  Socin, et fut lié à de nombreuses personnes cultivées et d'un rang illustre. Son père était Alexandre Socin, également un éminent Avocat, qui fut honoré par un diplôme de l'université de Sienne, en l'an 1530, lui conférant le grade de Docteur en droit civil et canonique, et fut peu après nommé Professeur en ordinaire à l'université de Padoue. Sa mère était Agnès, fille de Burgesius Petrucci, Chef de la République de Sienne, et Victoria Piccolomini, nièce du Pape Pie II., une dame de vertu singulière et de mérite, qui mit dans l'esprit de sa fille des sentiments nobles et purs. Aussi loin, par conséquent, en ce qui concerne sa descendance, il pouvait se vanter d'être né de la première famille des patriciens de Sienne, et d'être en liaison, par leur intermédiaire, avec les plus nobles maisons d'Italie. Faust fut très attaché à tous les membres de sa famille, mais son oncle préféré était Lélio. De ses parentes, à côté de sa grand-mère, Camille, il démontra un plus grand attachement à sa tante Portia, épouse de Lélio Beccius, et sa sœur Phyllis, la femme de Corneille Marsilius. 
     

    Il naquit à Sienne, le 5 décembre 1539. Son père mourut le 26 avril 1541, regretté par toute l'Italie, et Faust étant ainsi privé de cette intendance paternelle lors de la petite enfance, qui est d'une telle importance dans l'éducation d'un garçon, et laissé entièrement à la charge d'une mère bonne et indulgente, l'instruction qu'il reçut était de nature plus générale et superficielle, que cela aurait été probablement, si la vie de son père avait été épargnée. Il passa simplement par le cours habituel de la belle littérature, et ce fut toujours pour lui par la suite une matière de pensées douloureuses, que son éducation fut si rétreinte, et qu'il n'eut pas à apprécier l'aide d'un tuteur. Il reconnut, dans une lettre à un ami, qu'il n'avait jamais étudié la philosophie, qu'il était étranger à la théologie pour les écoles, et que sa connaissance de la logique se confina aux rudiments de cette science, une connaissance qu'il acquit en fin de vie, et après que la plupart de ses œuvres controversées soient écrites. C'était un reproche pour cet âge fier, dit son biographe, d'être enseigné, par un si remarquable exemple, qu'il peut y avoir de grands hommes, et capables d'accomplir de grandes choses, sans ces aides, auxquelles nous attachons une grande valeur, mais que nous sommes trop enclins à estimer au delà de leur valeur réelle. Peut-être aussi, ajoute-il, il était opportun, qu'un homme de génie, qui est né pour opérer une révolution dans les opinions du monde, dusse être entaché d'aucun préjugé, de peur que toute la fibre de ces erreurs, ce qui était sa mission à éradiquer, devait prendre racine dans son propre esprit. 

    La première partie de sa vie, jusqu'à ce qu'il eût atteint l'âge de vingt-trois ans, fut employée à se procurer de petits animaux pour l'apprentissage dont il est déjà fait allusion et à étudier le droit civil. Mais il acquit, dans le même temps, grâce à la force innée de son propre génie et des instructions de son oncle Lélio, les principes de la connaissance religieuse et gagna un aperçu de l'erreur dominante du moment. Les lettres que Lélio, de temps en temps, écrivit à ses relations en Italie, qui furent le moyen d'imprimer dans leurs esprits beaucoup de ses idées favorites, firent également une impression sur son neveu Faust, dans la force des pouvoirs mentaux dont il avait une grande confiance, et  pour lesquels il se réjouissait comme un médium, que ses propres idées seraient finalement établies ouvertement sur le monde par eux. Il semble néanmoins que Lélio, dans une certaine mesure, maintint le même type de réserve à l'égard Faust, comme il le fit avec ses amis protestants en Suisse et en Allemagne, et que les questions sur lesquelles il refusa de satisfaire la curiosité de son neveu, furent plus nombreuses que celles qu'il lui donna le bénéfice de ses instructions. La cause de cette réserve apparente était probablement une peur, peur que sa correspondance avec son neveu et d'autres amis en Italie soit interceptée, et que ses plans pour l'extension de ses idées parmi ses compatriotes soient prématurément divulgués et stoppés. De même, comme les événements le prouvèrent, un tel sentiment était totalement infondé, car par certains moyens, pas clairement indiqués et probablement jamais distinctement établis, toute la famille de Socin se retrouva impliquée sous un soupçon d'hérésie. 

    Après la mort d'Alexandre Socin, Lélio eut trois frères qui vécurent encore. Celse était installé à Bologne, mais Corneille et Camille habitaient à Sienne, avec leur neveu, Faust. Lélio avait fait des convertis de ceux-ci, avec certaines de leurs épouses, ne souhaitant pas ici d'autres parmi ses amis d'Italie, qui étaient soit partis sur ses plans de réforme religieuse, ou en privé pour eux. Mais des soupçons étant excités, Corneille fut arrêté et jeté en prison, et le reste soit intimidé ou mis en fuite. La même cause conduisit Faust, alors un très jeune homme, de  quitter son pays natal et d'aller chercher refuge en France. 

    En l'an 1562, alors qu'il résidait à Lyon, il apprit la mort inattendue de son oncle Lélio à Zurich, et ​​de là, immédiatement, reparti, pour prendre possession des manuscrits de son oncle ;-un objet, dans la réalisation duquel il fut matériellement assisté par Marius Besozzus. Après une absence d'environ trois ans, lesquelles il les passa principalement en Suisse, il retourna en Italie, et ayant formé connaissance avec le Grand Duc de Toscane, il vécut douze ans dans sa cour, rempli des fonctions les plus honorables à cet endroit, et largement distingué par la faveur de ce Prince et par les dignités qui lui furent conférées. A la fin de ce terme, il entra dans un examen sérieux de la valeur des différents objets qui sollicitent l'attention des hommes, et en une réflexion sobre sur la véritable finalité et le plus grand bonheur de la vie humaine. Le résultat de ces réflexions amena une ferme conviction, que les plus grandes perspectives terrestres s'amenuisent dans l'insignifiance, en comparaison de l'espérance dans la gloire céleste et la félicité. Il quitta volontairement son pays, ses amis, ses espoirs et ses richesses, qu'il puisse être plus désengagé à rechercher son propre salut, et cela  pour d'autres. Ses services ne furent plus estimés à la légère par le Grand Duc, son départ excita un profond regret répété de ce Prince, et des tentatives infructueuses furent faites, à l'exemple de Paolo Giordano Orsini, un noble qui avait épousé la sœur du Grand Duc, pour l'engager à revenir. 

    C'était en l'an 1574 de notre Seigneur, et la trente-cinquième de son âge, qu'il quitta l'Italie. Il fut reçu avec hospitalité à Bâle, où il resta plus de trois ans, dans le but d'ajouter à son stock de connaissances théologiques, étant principalement résolu à acquérir une connaissance approfondie des écrits sacrés, à l'étude desquels il se consacra avec un esprit sérieux et grave, et fut grandement aidé dans ses recherches par quelques papiers et un certain nombre de notes éparses, que son oncle avait laissés derrière lui. De l'utilisation de ceux-ci auxquels il s'appliqua, il ne fit aucun secret, bien qu'il aurait pu prendre pour lui-même tout le mérite d'eux, s'il l'avait souhaité.

    Il resta à Bâle jusqu'en l'année 1577, quand il commença à rejeter toute réserve et déguisement pour ses idées religieuses, car en ce qui les concernent en tant que vérités de Dieu, il pensa être un crime de les cacher pour lui-même. Agissant sur ce principe et désireux de diffuser autour de lui la lumière, laquelle avait, dans son compréhension, été versée sur son propre esprit, il tint, sans réserves, de libre conversations avec ses amis sur des sujets religieux, et pour débattre avec d'autres. Il entra en discussion au sujet de la fonction de Jésus Christ, comme notre Sauveur, d'abord verbale puis par écrit. Avant que cela finisse, en considération de son état de santé, il fut dans l'obligation d'arrêter ses études et chercher du repos dans la ville voisine de Zurich, et étant débarrassé de l'utilité de ses papiers, lesquels il les avaient laissés derrière lui à Bâle, il tint d'autres discussions avec Francis Pucci, à Zurich, dans le commencement de l'année 1578. Dans la même année il retourna à Bâle et mit la dernière main sur son livre "De Servatore".

    Vers la même époque, les idées de Francis David et de quelques autres, sur l'honneur et la puissance du Christ, produisirent de grands troubles et désordres dans les églises anti-trinitaires en Transylvanie. En vue de fournir un remède à ce mal, Blandrata, qui avait une grande influence sur les membres de ces églises, et avec les Princes Bathoriens, qui possédaient alors l'autorité suprême de l’État, il invita Faust de Bâle dans la même année, qu'il puisse faire changer Francis David, le chef du parti, de ses propres sentiments. Le plus commode pour effectuer cet objectif était que, Blandrata, à ses propres frais, paye pour le conseil de Faust dans la maison de David, afin qu'ils puissent profiter de l'avantage du même lieu de résidence et de la même table, ce qu'ils  firent entre quatre et cinq mois. Mais la tentative ne donna aucun bon résultat, car David, ni satisfait, ni provoqué, par les arguments de Socin, d'abandonner la position qu'il avait prise, non seulement il conserva ses opinions, et en privé les propagea et publiquement les avança de la chaire ; pour lesquelles il fut jeté en prison, par ordre du prince de Transylvanie, où, après un court laps de temps, il mourut dans un état de délire.

    La part, que prit Faust dans cette affaire, fut considérée, par beaucoup, la plus grande tache sur ​​sa personne. Les accusations habituellement portées contre lui, en référence à la persécution de Francis David, se stoppèrent en raison des trois causes qui suivent. Tout d'abord, qu'il était l'instigateur de la procédure: deuxièmement, que par un abus de confiance et d'hospitalité, il fournit les matériaux, sur lesquels l'accusation fut fondée: et, troisièmement, qu'il aida personnellement à l'arrangement et la direction de celles-ci. Pour ces accusations le Dr T. Rees fournit autant de réponses différentes, dans une contribution précieuse au "Monthly Repository de Théologie et littérature Générale", dont de ces réponses, les extraits suivants en donnent la substance.

    1. "Aucune tentative n'a jamais été faite, aussi loin qui semble jusqu'à aujourd'hui, de justifier l'accusation d'abord par évidence. Cette accusation est, en outre, suffisamment invalidée par l'établissement, que les ennemis de Socin ont donné eux-mêmes l'origine de la rupture entre Blandrata et David, et l'hostilité implacable avec laquelle le premier a  agi envers le second dans toutes les transactions ultérieures. Le témoignage ci-après peut être pris sous la plume de Blandrata lui-même. Après que Socin lui signala son échec dans les discussions avec David, Blandrata lui écrit: - "Dis Francis, jusqu'ici, je n'ai pas déclaré mon ennemi au Prince, mais désormais, il peut me considérer comme l'avoir fait". (Bod, Historia Unitariorum en Transylvanie. Lugd. 1781, p. 110.) Quelques jours plus tard, il fut émis au Sénat de Kolosvar, les ordres du Prince pour le dépôt et l'arrestation du Surintendant". Cette réponse à la première accusation est parfaitement concluante.

    2. "Agréablement pour l'entente initiale, faite avec l'assentiment de David lui-même, Socin transmit à Blandrata, de temps en temps, les arguments écrits qui furent établis dans le cadre de la discussion: et ces documents furent utilisés comme terrain de travail pour les charges exposées contre David devant le synode, aucune faute ne pouvait être attachée à Socin par les communications. Mais Blandrata ne bénéficia pas pour lui-même de ces documents. "Cette déclaration semble exiger une certaine qualification. Il est bien vrai, qu'aucune faute ne s'attache à Socin quant aux communications, parce que cela fut fait en conformité avec l'entente initiale, faite avec l'assentiment de David, mais il est également vrai que, dans la lettre, par laquelle Blandrata convoqua les membres du synode, qui était datée du 7 avril 1579 à Kolosvar, un peu plus d'une quinzaine de jours avant que le Synode se rassemble, il attire expressément l'attention sur les "Thèses", qui devaient former les motifs d'accusation contre Francis David. Le nom de Socin, cependant, ne figure nulle part dans ce document. Blandrata prit sur lui la responsabilité entière et si les "Antithèses" sont connues pour avoir été "écrites par Faust Socin", (Socini Opéra, t. II, p. 801), elles sont exposées, dans le document mentionné avant, comme les "Antithèses de Georges Blandrata". (Lampe, Hist. Eccles. Reformater, en Hongrie et en Transylvanie, p. 306.) Les remarques qui suivent sont une réponse suffisante pour le reste de la deuxième accusation. "La principale charge retenue contre David lors de son procès, c'est que le premier dimanche après la fin de ses discussions avec Socin, il déclara publiquement, dans la prédication au peuple, "que le Christ ne doit pas être invoqué dans la prière, et que ceux qui le prient, pèchent aussi bien que s'ils avaient prié la Vierge Marie, ou Pierre, ou Paul, ou tout autres saints morts. Il n'est pas prétendu que cette accusation fut faite par Socin, ni aucune preuve de son existence parmi les auditeurs de David, quand les mots sont présumés pour avoir été proférés. L'officier de la Cour, quand il lit l'accusation, indiqua expressément, que l'information avait été communiquée au Prince, par les frères, les disciples et les associés de David, qui étaient alors présents parmi ses accusateurs, c'est-à-dire par les autres Ministres de Kolosvar, lesquels à cette occasion se joingnirent à Blandrata. Il n'existe, par conséquent, aucune preuve pour incriminer Socin".

    3. "Socin admit qu'à un moment il était dans son intention d'être présent au synode convoqué pour régler cette controverse, après avoir reçu les ordres du Prince d'y assister. Il déclara aussi qu'il avait, en conséquence de ceci, établi ses réponses aux arguments de David, en vue de les avoir prêtes à être produites, dans le cas où l'assemblée souhaiterait en prendre connaissance. Il est cependant à observer que Socin semble avoir pensé que l'entreprise du synode était de discuter, en tant que théologiens sur la controverse qui avait été agitée entre David et lui-même, et non, comme la suite l'avéra, pour être sa conception, à juger le digne Surintendant, sur la promulgation de blasphèmes présumés contre Dieu et le Christ. On ne doit pas, par conséquent, soupçonner qu'il prépara ce document en vue de l'implication de son adversaire dans toutes les plus lourdes calamités et pour le retrait de sa charge ministérielle, afin de lui faire cesser la diffusion de ses idées. Socin conclut sa réponse aux accusation et calomnies qui avaient été publiées contre lui, avec la déclaration solennelle suivante, qui il n'y a aucune raison suffisante de ne pas croire: - 'je n'ai ni consenti à aucune mesure sévère contre Francis, ni su  toute autre conception de Blandrata et des frères dans cette affaire, ni même jamais dit que je savais quoi que ce soit, que Blandrata lui-même prendrait soin que le Prince commande Francis de suspendre ses fonctions ministérielles, jusqu'à ce qu'un synode général doit, comme cela fut convenu, de mettre un terme à cette controverse sur l'invocation de Jésus-Christ. Pour cela, je prends Dieu à témoin.". (Opera Socini, Tom. II. p. 712).

    Quand la conférence se termina avec David, et le résultat déposé devant les églises de Transylvanie, Faust ne prolongea pas son séjour, repartit immédiatement en Pologne, dans l'espoir d'échapper à une maladie, qui était alors répandue en Transylvanie. Il était à ce moment dans sa quarantième année, et comme il était résolut que la Pologne devienne à l'avenir son pays d'adoption, il sentit le désir d'être admis comme membre de ces églises, qui reconnaissaient le Père pour être le Dieu suprême. Cependant, comme il n'était pas d'accord avec eux, sur certains points mineurs, il rencontra un refus, mais porta la déception avec sérénité, et repoussa, avec vigueur et succès, les attaques faites sur lui par ses adversaires. Par ses fréquentes discussions et ses écrits, pour la défense de ce qu'il estimait être la cause de Dieu et de la Vérité, il en exaspéra beaucoup, dont certains l'accusèrent auprès du Roi, et dirent qu'il y aurait une répercussion sur son gouvernement de supporter l'auteur de ces écrits, qu'ils classèrent, injustement, d'italien et d'exilé vagabond resté impuni. Sur cela, Faust quitta Cracovie, où il avait résidé quatre ans environ, et se retira chez Christophe Morstinius, un noble polonais, et le Seigneur de Paulikovice, où son innocence fut protégée, non par le secret, mais par le privilège de la noblesse de Pologne, car à cette époque, la noblesse polonaise possédait presque une juridiction indépendante et  l'exercice d'une autorité absolue dans leur propre district. Ce pays n'était seulement qu'à quelques kilomètres de Cracovie, une situation qui lui permit une plus grande facilité pour une justification, que dans une prison, dans laquelle il pouvait avoir été expédié, s'il était resté beaucoup plus longtemps dans cette ville.

    Ce noble bienveillant, non seulement ouvrit ses portes hospitalières, pour le plaisir de Faust, en cette saison de danger, et le soutint pendant plus de trois ans. Il changea cet exil et condition d'étranger, en effet, avec encore de plus grandes et importantes marques de gentillesse et de respect, il lui donna sa fille en mariage, par qui il se lia avec les premières familles de Pologne. L'issue de cette alliance fut une fille unique, nommée Agnès, qui naquit à la Pentecôte  de 1587. Son mariage, dans  une famille si respectable, contribua grandement à propager ses opinions dans les classes supérieures et à préparer la voie pour une l'influence puissante, qui, après avoir été pendant quelques années repoussée par les églises anti-trinitaires, l'emporta sur eux. Mais au milieu de ses succès, en tant que réformateur religieux, il rencontra des épreuves personnelles d'une sorte peu ordinaire.

    Environ trois ou quatre mois après la naissance de sa fille, il perdit sa femme, et cette calamité fut suivie d'une attaque dangereuse de maladie, qui était d'une nature si entière, qu'il dut interrompre ses études pendant un temps considérable. Ce ne fut pas tout, car, par la mort de François, Grand Duc de Toscane, il fut privé des revenus découlant de ses terres en Italie, qui, auparavant, lui étaient régulièrement transmis, à leurs échéances. A un moment, en effet, sa propriété italienne se retrouva en danger, et des intrigues, auxquelles même le Pape était parti consentant, il se retrouva privé de celle-ci, mais par la médiation d'Isabelle Médicis, sœur du Grand Duc, au cours de sa vie, et ensuite par la bonté de son frère, aussi longtemps qu'il survit, Faust eut ses rentes chaque année remises. A la mort de ces Princes, tout concourut à sa détresse. Pourtant, il supporta ses souffrances avec douceur et patience, et de retour à Cracovie, il chercha consolation, sous ses afflictions personnelles et domestiques, et au milieu de la débauche et de la turbulence de l'époque, en s'efforçant d'effacer les erreurs, qui régnaient alors dans le monde Chrétien, un travail, pour lequel nombreux pensaient qu'il avait été appelé, par la providence spéciale de Dieu.

    Il fréquenta toujours des assemblées ecclésiastiques, et pour quelque temps prit un rôle de premier plan parmi elles. Au synode de Wengrow, en 1584, il maintint la doctrine de l'adoration de Jésus-Christ, et soutint que son rejet conduirait au Judaïsme, et même à l'athéisme. Au même synode et à celui de Chmielnik, tenus dans la même année, il contribua puissamment au rejet des opinions millénaristes, enseignées par de nombreux antitrinitaires.  Ce dernier Synode nommé souhaita qu'il écrive sa réponse aux attaques des Jésuites de Posnanie. Son influence fut complètement établie au synode de Brest, en Lituanie, en 1588, où il supprima toutes les différences qui divisaient les anti-trinitaires de  Pologne, et donna l'unité à leurs églises, par fusion de leurs opinions précédemment définies et discordantes, en un seul système religieux complet et harmonieux. A ce synode, il contesta, avec une vigueur inhabituelle et y réussi, la mort et le sacrifice du Christ, la justification et la corruption de la nature de l'homme, et s'opposa aux adhérents de Francis David et Simon Budny, sur le thème de l'Invocation de Jésus-Christ.

    C'est durant la même année, que le soin de l'église de Luclavice fut confié à Pierre Statorius le jeune, fils de Pierre Statorius de Thionville, dont la famille avait auparavant été naturalisée, et avait obtenu les privilèges de la noblesse dans le royaume de Pologne. N'étant pas moins distingué par la rapidité de son jugement, que par son éloquence, cet homme célèbre, une fois admis à l'amitié de Faust, entra pleinement dans ses idées et devint l'avocat de ses opinions. Quelque temps avant cela, Faust attira à ses propres sentiments quelques-uns des hommes importants parmi les unitariens, et le nombre de ses adhérents augmenta tous les  jours. Toujours, cependant, certaines personnes, de grande influence, se maintinrent à l'écart, comme Niemojevius, Czechovicius, et la majorité des anciens Ministres. On dit que Jean Securinus fut le premier, qui osa ouvertement défendre les opinions de Socin. D'autres suivirent un peu, parmi lesquels, les trois frères, André, Stanislas et Christopher Lubieniecius, qui contribuèrent grandement à renforcer le parti socinien. Il étaient des hommes d'illustres descendance et de  promesse magnifique, et ayant été élevés comme des courtiers, et habitués à la société des Rois,  des Princes et de la classe supérieure des Nobles, donnèrent la meilleure preuve de la vraie grandeur de caractère, en échangeant les séductions d'une cour pour l'étude et la pratique de la religion. D'autres, qui avaient la fonction de Pasteur, et en particulier les plus jeunes, dont les préjugés étaient moins nombreux et invétérés que ceux des Ministres plus anciens, continuèrent à grossir le nombre des admirateurs de Faust, et ceci rendit ces adhésions plus précieuses, et c'est au milieu la grande variété d'opinions qui dominaient, que tout semblait avoir le désir de combattre pour la vérité, plutôt que pour la victoire. Leurs discussions furent menées avec sérieux, mais leur zèle fut tempéré par la candeur et la discrétion, et ceci dans un bel esprit de recherche de la vérité, que les affaires de leurs synodes furent négociées. Deux exemples remarquables de ceci furent enregistrés dans les comptes de Jean Niemojevius et Nicolas Zytnius.

    Les unitariens polonais ne furent pas moins distingués par leur candeur et bonne humeur, quand il y avait des contestations entre eux, que lorsqu'ils rencontrent les arguments de leurs adversaires. Personne, qui a lu une fois l'éloge remarquable de l'archevêque Tillotson, sur les disciples de Socin, ne peut jamais l'oublier,  comme un corps religieux, dans le second de ses sermons "Au sujet de la divinité de notre Bienheureux Seigneur". Après avoir souligné une exception unique à cette règle, dans le cas de Schlichtingius, dont il dit néanmoins "que ce n'est pas dans son habitude de tomber dans une attaque et dans de telles expressions grossières", il poursuivit ainsi. "Pour rendre justice aux écrivains de ce côté, je dois avouer, que, généralement, ils sont un modèle dans leur manière équitable de contester et de débattre des questions de religion sans  réflexions inconvenantes et enflammées envers leurs adversaires, dans le nombre desquels je ne m'attends pas à ce que les Pères de l'Eglise primitive chrétienne puissent être comptés parmi eux, lesquels soutenaient les questions avec colère et gravité, et avec cette liberté de passion et de diffusion qui devenait un argument sérieux et solide: et pour la plupart, ils raisonnent étroitement et clairement, avec une extraordinaire retenue et prudence, avec beaucoup de dextérité et de  décence, et pourtant avec élégance et une subtilité suffisante, avec un feu très doux, et quelques mots durs,  vertus qui peuvent être louées partout où ils se trouvent, oui, même chez un ennemi, et très digne pour notre imitation. En un mot, ils sont de forts gestionnaires d'une faible cause, et qui est mal fondée au fond, que peut-être ne sera jamais touchée par la controverse: de sorte que certains protestants, et généralement de ces écrivains papistes, et même les Jésuites eux-mêmes, qui prétendent à tous dans le monde la raison et la subtilité, sont en comparaison d'eux, de simples railleurs et des maladroits. Sur toute l'affaire, ils ont ce grand défaut, qu'ils veulent une bonne cause et la vérité de leur côté, laquelle s'ils l'avaient, ils auraient assez de tempérament, de raison et d'esprit pour la défendre".

    Le petitio principii vers la fin de ce passage, comme le manque d'une bonne cause, pourrait bien être excusé par un écrivain, qui, malgré les tendances libérales de son propre esprit, connaissait bien la valeur d'une réputation d'orthodoxie. Ce n'est pas non plus cette hypothèse, cependant honnêtement faite, dérogée, à quelque degré, de la force de l'éloge elle-même, mais tend plutôt à l'améliorer et à la confirmer. Personne ne peut nier, (car il est incontestable), que les hommes capables, que Faust Socin rassembla autour de lui et enrôla sous sa bannière, furent remarquablement distingués pour les qualités qui leur sont attribuées par ce digne Archevêque.

    Mais l'individu, dont par l'éloquence de Faust, qui fut le plus endetté, pour l'ascendant qu'il acquit au fil des églises anti-trinitaires de Pologne, était Pierre Statorius, le jeune. Cet orateur accompli mit en place, sous une forme engageante et populaire, les parties du système socinien, qui auparavant étaient considérées comme hors de portée de la compréhension ordinaire. Faust l'employa comme l'interprète en chef de son esprit, et les avantages découlant de sa coopération devinrent rapidement manifestes, dans l'état ​​florissant de l'église unitarienne polonaise.

    Faust, cependant, en plus d'être exposé à diverses tracasseries de ses adversaires protestants, devint particulièrement odieux pour les habitants catholiques de Cracovie. Bien qu'il y résidait, les calamités, qui généralement atteignaient ceux qui respectent fidèlement les exigences de la conscience, le menacèrent de toutes parts, mais surtout il y eut l'inimitié de nombreux mennonites et des plus grands, après qu'il publia son livre "De Servatore". En l'an 1598, quand il était malade et confiné à sa chambre pour retrouver sa santé, la canaille, initiée par les étudiants de l'université, le traîna hors de son lit à demi-nu, et avec de grandes indignités ils l'obligèrent à traverser les rues et le marché, avec l'intention de le tuer. Mais il fut finalement sauvé de leur fureur par l'interposition de deux des Professeurs, assistés du Recteur de l'université, qui réussirent à sauver leur antagoniste polémique le plus redoutable, en trompant la multitude furieuse, et  s'exposant à un danger non négligeable pour eux. A cette occasion, Faust fut pillé de sa bibliothèque, avec tous ses meubles, qui furent détruits par la foule, mais il considéra la perte de ses biens comme rien, en comparaison de ses manuscrits, dont il regretta particulièrement  un traité, composé contre les athées. On l'entendit souvent déclarer, en référence à cet événement, qu'il serait heureux de récupérer ses papiers au détriment de sa vie.

    Lorsque les menaces furent ajoutées au traitement barbare qu'il reçut de la populace, il se retira une seconde fois de Cracovie, et trouva asile à Luclavice, un village qui se trouvait à environ quinze kilomètres de cette ville, et qui fut ensuite rendu célèbre par ses résidence et mort. Là, il devint un proche dans la maison d'Abraham Blonski, le propriétaire de l'endroit, avec qui il continua de résider le reste de sa vie. Là aussi, une église anti-trinitaire exista pendant un certain temps, dont son ami, Pierre Statorius, fut le Ministre. Vivant, donc, en tant que voisins, de l'assemblée des adorateurs, et s'offrant mutuellement l'entraide pour la grande œuvre dans laquelle ils s'étaient engagés, ils réussirent, par leurs efforts combinés, à étendre et à consolider les fondements de l’Église naissante. Même Niemojevius offrit longuement son adhésion à Socin dans la plupart des choses, et avec un degré de naïveté, en complète harmonie avec le reste de son caractère, reconnut et se rétracta des erreurs, dans lesquelles il avait été conduit par inadvertance. Czechovicius resta le seul dissident. Mais lui aussi, se voyant abandonné et seul, ferma les yeux sur les changements, dont c'était au-delà de son pouvoir d'empêcher. Il fit un effort, en effet, de relancer la polémique sur le baptême, mais, par les conseils de Faust, le sujet resta au repos, et dans le cours du temps mourut de mort naturelle.

    Czechovicius différa de Faust, plutôt sur la pérennité du Baptême, que sur le mode de son administration. Il soutint que le baptême par immersion était nécessaire, dans le cas de tous les croyants adultes, ainsi pour ceux qui sont nés de parents chrétiens, comme pour ceux qui se sont convertis à partir d'une foi tout à fait différente de la chrétienne. (Art Vide. 61.) Socin, aussi, considéra la pratique du baptême des enfants comme une grande erreur et blessante, surtout à cause de l'accent mis sur elle par les catholiques et les disciples de Calvin. (Opéra, TI, p. 702) Mais il pensa, dans le même temps, que le baptême ne doit pas être considéré comme une loi perpétuelle de l'Église, et que ce n'était pas prescrit pour ceux, qui, de toute façon, avait donné leurs noms au Christ, ou dès leurs premières années avaient été éduqués et instruits dans la discipline chrétienne. Il fut aussi d'avis que, si le baptême doit être conservé en tout dans les temps modernes, il doit être conservé principalement à cause de ceux qui sont se convertis d'autres religions à la chrétienne. "Je ne vois pas", dit-il, "pourquoi de tels ne peuvent pas être baptisés par ceux qui lui ont prêché le Christ: ou, s'ils n'ont pas de père spirituel en Christ parmi les hommes qui ont été fixés pour la fonction par la congrégation à laquelle ils sont prêts à se joindre, pourquoi on ne peut pas exécuter ce service ; depuis le baptême d'eau, administré au nom de Jésus-Christ, qui n'est que de la suite de l'observation de la rémission des péchés au nom du Christ, en une profession ouverte pour son nom, et une sorte d'initiation dans sa religion. Rien ne fut vraiment communiqué par lui, mais c'est une reconnaissance de ce qui a été accordé, et sera certainement partagé". (Opéra, pp TI 350, 351.) Recevant ces vues, Socin fit tout en son pouvoir pour apaiser les animosités qui avait surgies de la controverse sur le sujet du baptême, et il semble que tant qu'il vécu, "le baptême ne fut pas considéré par les églises polonaises comme une institution chrétienne d'une obligation perpétuelle." (Voir Catéchisme de Rakow, p. 249, note d). 

    Ayant ainsi réussi à éliminer les principales causes de discorde et à rassembler tous dans un état ​​d'harmonie, comme si sa vie avait été prolongée uniquement pour accomplir ce but, le 3 Mars 1604, dans la soixante-cinquième année de son âge, il fut emporté à Luclavice, par une mort, non pas tant  immature pour lui-même, comme lugubre pour ses amis. Ses derniers mots furent: "C'est pas moins rassasié de la vie, que par l'hostilité et les calamités dont il avait senti, il attendait, avec joie et une espérance inébranlable, ce dernier moment, qui emporterait avec lui une libération de ses épreuves et la récompense de son labeur".  

    Pierre Statorius, son compagnon bien-aimé et associé, prononça le discours funèbre sur ses restes, et, dans le cours de l'année qui suivit, après avoir accompli sa propre tâche allouée sur la terre, il le suivit dans la tombe, à l'âge de quarante ans.

    L'épitaphe, dont on dit qu'elle fut inscrite sur la tombe de Faust Socin, montre ce que ses amis pensèrent de l'extension et la valeur de ses travaux. En deux lignes, en faisant allusion à la papauté sous la similitude d'un bâtiment, l'auteur lui rend le compliment le plus élevé qui soit possible. Tota ruet Babylon: destruxit tecta Lutherus, Muros Calvinus, sed fundamenta Socin. 

    "Il doit être accordé", explique Robinson, "qu'il y a une stricte adhésion à la vérité dans cette épitaphe, si la gloire n'est pas due à Socin en premier ni à lui seul". (Res Eccl.. P. 620.) Pour lui, cependant, la gloire avant tout est d'avoir effectué cela, qu'aucun de ses prédécesseurs dans le même chemin ne fut capable d'accomplir. "Sous la protection augure d'un tel chef fougueux et insinuant", dit Mosheim, "le petit troupeau, qui avait été jusqu'ici dépourvu de force, de résolution et du courage, ne cessa de croître et, tout d'un coup, se leva à un haut degré de crédit et d'influence. Son nombre fut complété par des prosélytes de tous les grades et ordres. Parmi ceux-ci certains étaient distingués par leur noblesse, d'autres par leur opulence, d'autres par leur adresse et beaucoup par leurs connaissance et éloquence. Tous ceux-la contribuèrent, d'une manière ou d'une autre, à augmenter l'éclat et à faire avancer les intérêts de cette communauté naissante, et de la soutenir contre la multitude d'adversaires, dont ses remarquables prospérité et succès se leva contre elle de toutes parts: les riches la maintinrent par leur libéralité, les puissants par leur patronage et protection, et les savants par leurs écrits. "Avant l'époque de Faust Socin, les anti-trinitaires de la Pologne étaient distingués par leurs noms de pinczoviens et  de rakoviens, de Pinczow, où ils eurent leur premier établissement, et Rakow, qui depuis plusieurs années formèrent leurs métropoles, et les différentes sections d'entre eux avaient été appelées Farnovienne et Budnéenne, de Stanislas Farnovius et Simon Budny, leurs dirigeants respectifs. (Art Vide. 62 et 76.) Mais ceux-ci, et toutes les autres épithètes distinctives, qui leur sont appliquées par les orthodoxes, comme les ariens, les ébionites, les photiniens et les servetiens, ont finalement été absorbées, dans la dénomination générale de sociniens, comme incluant, et comprenant tout le reste, et bien que les sociniens, comme un corps, depuis longtemps ont disparu, le nom survit encore, et c'est une épithète favorite, dans la bouche des bigots et des persécuteurs de toutes les croyances, contre les partisans d'une théologie libérale et éclairée. Quelqu'un ne doit-il pas rejeter le joug de l'autorité sacerdotale, et affirmer la liberté avec laquelle le Christ l'a rendu libre ? Il est un socinien. Est-ce qu'il risque d'exprimer un doute modeste et tremblant, concernant la fausseté de la croyance, laquelle assume pour elle-même le nom de d'orthodoxie ? Il est entaché des idées de ce pernicieux hérétique de Socin. S'accroche-t-il à sa Bible, comme la seule règle de foi et de pratique ? Il s'agit d'un vrai disciple de l'école socinienne. Peut-être la meilleure réponse, laquelle tout à chacun peut donner, qui relève de cette interdiction, est celle qui fut donnée par William Penn, quand, à la suite de l'avis libéral qu'il avança dans son "Fondation Sableuse ébranlée", il fut accusé d'être un socinien. "Je dois avouer", dit-il, dans sa défense qu'il publia, sous le titre de "Innocence avec sa face ouverte," - "J'ai entendu parler d'un Socin, de (comme ils l'appellent) une famille noble de Sienne en Italie, qui vers l'an 1574, étant un jeune homme, abandonna volontairement les gloires, les plaisirs et les honneurs du Grand Duc de la Cour de Toscane à Florence, (ce lieu réputé pour toutes les délicatesses mondaines), et devint un exilé perpétuel pour sa conscience ; dont les parties, la sagesse, la gravité, et un comportement juste firent de lui le plus célèbre parmi les églises de Pologne et de Transylvanie, mais je n'ai jamais été baptisé en son nom, et cependant refusa cet épithète de reproche, et si je ne reconnais en rien la vérité de sa doctrine, c'est pour l'amour de la vérité, pour laquelle, dans beaucoup de choses, il avait une perspective plus éclairée que la plupart de ses contemporains".

    Sous le portrait de Faust Socin, en tête de ses travaux dans la "Bibliotheca Polonorum Fratrum", il y a les lignes panégyriques suivantes.

    Adspice, spectator, quae gesserit ora Socin.

    Illa tibi vere parva tabella dabit.
    Ingenii dotes, quas non solertia possit

    Pandere pingendo, grande volumen habet.
    E tenebris dudum latitantia sphalmata traxit.

    Tracta repellebat lumine cuncta Dei.

    Pour les grandes lignes du système religieux des sociniens polonais, le lecteur doit se référer au récit de Valentin Smalcius, et pour une description de l'organisation ecclésiastique, à celui de Pierre Morscovius

    Les écrits de Faust Socin furent publiés collectivement dans la "Bibliotheca Polonorum Fratrum", Fol., dont ils forment les deux premiers volumes, portant la date "Irenopoli, Annum après Domini1656." Certains d'entre eux ont été publiés précédemment. D'autres, alors, montrent la lumière pour la première fois. Le premier volume contient son exégétique et didactique, et le second ses écrits polémiques. Ils sont disposés dans l'ordre suivant. 

    Vol. I.-1. Une exposition du cinquième et une partie du sixième chapitres de l'évangile de Matthieu (fol. 1-74). Cela fut à titre posthume, et une œuvre inachevée qui fut publiée à Rakow, en 1618, en 8vo. Il était prévu d'inclure l'ensemble du sermon sur la montagne, mais en fait ne s'est pas étendu au-delà de Matt. vi. 21. 

    2. Une exposition de l’Évangile de Jean, (fol. 75-86,) composée vers l'an 1562, et attribuée par Zanchius, Bèze, et certains écrivains polonais, par erreur, à Lélio Socin. Quelque temps après sa publication, il  fut traduit en langue polonaise. Une édition de sa publication en 8vo., à Rakow, en 1618, et une version néerlandaise est apparue en 1664. 

    3. Une discussion avec Jean Niemojevius concernant le septième chapitre de l'épître aux Romains (fol. 87 à 114): d'abord imprimée à Cracovie en 1584, en 8vo, sous le faux nom de Prosper Dysidceus, et encore, avec le propre nom de l'auteur, à Rakow, 1612, en 8vo. La question sur laquelle la discussion tourna est, si l'Apôtre parle de sa propre personne, comme de quelqu'un de renouvelé par l'Esprit du Christ, ou pas? Un abrégé de ce travail fut publié en 1591, 4to, sous le titre "De Peccato et Peccatorum Remissione: item Scopus septimi Capitis ad Romanos".

    4. Une défense de la discussion précédente contre les restrictions de N. N., un soi-disant Ministre évangélique (fol. 116-138): d'abord publiée à Rakow en 1595, et à nouveau en 1618, en 8vo. Une version néerlandaise d'elle apparue en 1664, en 8vo., à laquelle fut ajouté un recueil de la religion chrétienne.

    5. Une explication sur différents passages des Saintes Écritures (fol. 139-154): d'abord publiée, avec une adresse au lecteur par Jérôme Moscorovius, en 1614, en 8vo, et réimprimée en 1618, avec l'exposition de l’Évangile de Jean.

    6. Un commentaire sur la première épître de Jean (fol. 155-264): première publication, par Valentin Smalcius, à Rakow, en 1614, en 8vo., avec une dédicace aux Sénateurs de Strasbourg. Il fut écrit sous la dictée de l'auteur, environ un an avant sa mort, pour l'utilisation d'un Noble allemand, qui était venu de Paris en Pologne à la recherche de la vérité chrétienne, et pour le bénéfice des autres enquêteurs théologiques. L'auteur considérait le Ch. v. 7, comme faux, et donc pense qu'il était inutile d'entrer en explication de celui-ci. 

    7. Sur l'autorité des Saintes Écritures (fol. 265 à 280), à laquelle est ajouté un résumé de la religion chrétienne (fol. 281): de même, une explication du principal, ou au moins l'argument le plus commun en faveur de la Trinité, (fol. 281-284), et des thèses destinées à montrer que le Christ n'est pas possédé de la vraie divinité, à moins qu'il soit le Créateur du Ciel et la Terre, avec des réponses (fol. 285). Le traité "Sur l'autorité des Saintes Écritures", qui a été compté, par les orthodoxes, comme l'une des meilleures productions de l'auteur, et initialement écrit en italien, vers l'an 1570, pour l'usage d'une personne de rang. Faust, ensuite, le traduisit en latin, et en 1588, en 12mo., une édition de celui-ci fut publiée à Séville, par Lazarus Ferrerius, dans laquelle la paternité a été attribuée à R.P. Dominique. Lopez, de la Société de Jésus, qui affirmait le travail pour être le sien, mais se trahit, en louant certaines idées dans la préface qui étaient en contradiction avec celles contenues dans le corps du livre. Une version française de celui-ci, par Nicolas Bernaud, un gentilhomme du Dauphiné, fut publiée à Bâle, en 1592, à laquelle précédèrent quelques remarques par les théologiens de cette ville, et du latin fut réimprimée à Rakow, en 1611, en 8vo. Dans la même année Conrad Vorstius publia une édition de celui-ci à Steinfurt, avec une préface. Celle-ci est comptée pour être la meilleure édition. Une traduction en néerlandais de celui-ci, avec notes, fut publiée, en 1622, par Raphaël Camphuysius Théodore, dont une réimpression apparue à Rakow, en 1623 et 1664, 4to. Ce dernier contenait une préface de Vorstius. Le Dr. Smallbrooke, évêque de Saint-David, dit que Grotius, dans la composition de son livre, "De Veritate Christianae Religionis", était redevable, d'une manière particulière, à la performance d'un écrivain précieux, sinon juste mal famé, ce qui signifie Faust Socin, avec une référence aux travaux duquel, "De Authoritate S. Scripturae", cette reconnaissance disgracieuse est faite. Une traduction anglaise de l'édition de Steinfurt fut publiée par le Révérend E. Coombe, un Pasteur de l'Église d'Angleterre, dans les années 1731, sous le titre "Un argument en faveur de l'Autorité des Saintes Écritures, du latin de Socin".

    9. Divers tracts concernant l’Église (fol. 323 à 358): d'abord publiés à Rakow, en 1611, en 8vo. Ces tracts sont sur ​​les sujets suivants. Tout d'abord, que les catholiques ne peuvent pas défendre leurs doctrines et rites par l'autorité de l’Église, et qu'il est inutile de discuter, ce qui constitue l’Église, ou parmi lesquels elle existe? (Fol. 323-325). Deuxièmement, une brève démonstration du caractère déraisonnable des différends au sujet du ministère des ainsi appelés Ministres évangéliques (fol. 325, 326). Troisièmement, scrupules proposés par un excellent homme concernant l’Église. Quatrièmement, répondre de F. S. à ces scrupules (fol. 326-333). Cinquièmement, une explication de la "Paroles du Christ, "Tu es Pierre, et sur ce roc", & c, Matt, xvi. 18 (fol.334-341). Sixièmement, des extraits des écrits de F. S. concernant l’Église (fol. 341-343). Septièmement, contre ceux qui n'ont pas enquêter avec diligence pour eux-mêmes dans les matières liées à leur salut éternel (fol. 343, 344). Huitièmement, Observations concernant l’Église, et l'invocation du Christ, extraites de la lettre de F. S. (fol. 345-358). Sur ces huit tracts une version néerlandaise fut imprimée en 1639, 4to. 

    10. Lettres de F. S. à ses amis, dans lesquelles de nombreuses questions relatives aux choses divines sont discutées, et de nombreux passages de l’Écriture sont expliqués, auxquelles sont ajoutées quelques lettres adressées d'autres à F. S., avec ses réponses (fol. 359-534): d'abord publiées au Rakow en 1618, en 8vo., et réimprimées avec des ajouts, dans la Bibl. Fratr. Polon. 

    11. Lectures théologiques (fol. 535-600): d'abord publiées à Rakow en 1609, 4to. Ces lectures furent à titre posthume, et éditées par Valentine Smalcius, qui les inscrivit "à l'Université de Heidelberg". Une deuxième édition fut publiée en 1625, et une troisième en 1627, 4to. Elles furent deux fois traduites en néerlandais, et la deuxième fois avec des corrections et des ajouts. Les sujets abordés sont divers, et le nombre de chapitres est de 29. 

    12. Tracts sur la Justification (fol. 601-628). Le nombre de ces tracts est de six, et leurs désignations sont comme suit. D'abord, deux synopsis, une sur la justification par le Christ, et l'autre sur la justification devant Dieu (fol. 601 -603). Deuxièmement, ceux-ci concernent la Justification (fol. 603, 604). Troisièmement, un dialogue de N. N. sur la Justification, avec les notes de F. S. (fol. 604-618). Quatrièmement, fragments sur la Justification (fol. 619-622). Cinquièmement, sur la foi et les œuvres qui se rapportent à notre justification, d'une lettre en italien adressée à N. N. (fol. 622-626). Sixièmement, thèses sur la cause et le fondement, dans l'homme, de cette foi en Dieu, par lequel les Saintes Écritures  déclarent qu'il est justifié (fol. 626, 627). Le premier synopsis fut publié en 1591, 4to, sous le nom fictif de Gratien Turpio Gerapole, et encore, avec d'autres tracts, à Rakow, en 1611, en 8 vo., et-1616, 4to.

    13. Sophismes expliqué par F. S. pour le bénéfice de ses amis, et illustrés par des exemples théologiques (fol. 629-660). L'ami, pour qui le bénéficie plus particulièrement de l'explication de ces arguments fut prévu, pour Christophe Ostorod. Le travail, fut à titre posthume, F. S. le dicta, mais ne l'écrivit pas: et il ne fut pas terminé ou révisé par lui. Il fut d'abord publié à Rakow, en 1625, en 8vo. 

    14. Brèves instructions dans la religion chrétienne par voie de questions et réponses, dans la forme de catéchèse, auxquelles est ajouté un fragment d'un ancien catéchisme de F. S., qui périt dans la destruction de sa propriété à Cracovie (fol. 651-690). La première de celles-ci fut publiée à Rakow en 1618, en 8vo. Elle semble avoir été commencée en 1593, puis mis de côté, puis reprise en 1603, après un intervalle de dix ans, et révisée, avec l'aide de Pierre Statorius, mais finalement, laissée inachevée, à cause de la mort de son auteur . La seconde partie fut publiée dans la Bibl. Fratr. Polon. 

    15. Le devoir de ceux du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie, qui sont appelés évangéliques, et sont studieux pour la vraie piété, pour rejoindre les églises de ceux dans les mêmes pays, qui sont faussement et injustement appelés ariens et ébionites (Fol . 691-708). Ceci fut écrit en l'an 1599, à la demande d'une personne de distinction, qui professait un grand respect pour son auteur. Il fut d'abord publié en polonais, en 1600, avec une annexe, concernant le défaut de la discipline dans l'église évangélique, et les conséquences de ce défaut, comme montrées dans la diminution quotidienne du nombre de ses membres. Après la mort de l'auteur, il fut imprimé en néerlandais et en latin, en 1610, en 8vo., et largement distribué aux Pays-Bas  par Ostorod et Voidovius. La version  latine fut réimprimée à Rakow, en 1611, en 8vo. La première édition néerlandaise étant supprimée, elle fut de nouveau traduite du latin en néerlandais, et imprimée aux Pays-Bas, en 1630, 4to. La version polonaise de 1600 fut faite par Pierre Statorius, fils. 

    16. Une discussion sur le baptême d'eau, à laquelle sont ajoutées les réponses aux notes de Dudithius et Czechovicius (fol. 709-752).Celle-ci fut écrite à Cracovie en 1580, et imprimée à Rakow en 1613, en 8vo. Une traduction néerlandaise de celle-ci apparue en 1632, pour les deux en 8vo., et 4to. L'objet de celle-ci est de montrer, que le baptême n'est pas un rite d'obligation perpétuelle, et que ce n'est pas obligatoire pour ceux qui sont nés de parents chrétiens, ou qui ont déjà fait une profession ouverte de la foi chrétienne. 

    17. Un bref traité sur le Repas du Seigneur, avec une défense de la même chose contre une écriture de Jean Niemojevius, et quelques autres petites pièces  relatives au même sujet: auxquels sont ajoutés des fragments de deux travaux de S. F., dont dans la première  il entreprit de réfuter l'opinion de ceux qui affirment que Jésus Christ est le Dieu Très-Haut, ou qu'il existait avant sa naissance de la Vierge Marie, et dans le second, de répondre aux raisons de ceux, qui tentent de prouver qu'il y a trois personnes dans l'essence unique de Dieu (fol. 753-810). Le Traité sur la Cène du Seigneur fut d'abord imprimé à Rakow en 1618, en 8vo. Les deux fragments semblent avoir été publiés pour la première fois dans la Bibl. Fratr. Polon.

    Parmi ces petites pièces dont il est fait allusion aux thèmes concernant la fonction du Christ, un bref discours sur la méthode de notre salut, sur le devoir d'un homme chrétien sur le libre-arbitre et la prédestination, sur l'accord et la différence des Ancien et Nouveau Testaments, et les sténoses sur les thèses de Claude Alberius Triuncurianus sur la Trinité. A ceux-ci sont ajoutées, certaines critiques de N. N. [ou Florian Crusius] sur certains passages des écrits de Faust Socin, dans lequel Faust semble avoir réfuté les arguments de ses adversaires de façon insatisfaisante, ou d'avoir donné des interprétations erronées des passages de l’Écriture; avec une explication de Isa. liii.

    18. Un Traité sur Dieu, le Christ, et l'Esprit Saint (fol. 811-814): d'abord publié à Rakow en 1611, en 8 vo. À cela s'ajoutent certaines thèses, pour montrer que le Christ n'est pas possédé de la vraie divinité, à moins qu'il soit le Créateur du Ciel et la Terre (fol. 814). Ces thèses ont déjà été remarquées sous le n ° 7. 

    Vol. II.-1. Une réponse aux rakoviens sur le livre de Paléologue, intitulé "Une défense de la véritable opinion concernant le Magistrat civil" (fol. 1-120). Selon Przipcovius, la conception de ce travail n'était pas tant de réfuter l'opinion, comme d'affaiblir l'autorité de Paléologue, et sa composition donne à l'auteur peu de crédit, peut-être, comme pour celui de n'importe lequel de ses écrits. Il fut publié anonymement en 1581, 4to, à Cracovie, et après, avec le nom de l'auteur, à Rakow en 1627, en 8 vo. 

    2. Une discussion au sujet de Jésus Christ le Sauveur, qui est, pourquoi et de quelle manière Jésus-Christ est notre Sauveur, en réponse à Jacques Covet, un Ministre évangélique, montrant que beaucoup de choses, qui, parmi les évangéliques, et en partie aussi parmi d'autres, sont réputées des vérités salutaires pour la religion chrétienne, sont de pernicieuses erreurs, et il présente une explication claire et abondante de la méthode de notre salut par le Christ (fol.121-246). Cette discussion fut publiée par Elias Arcissevius en 1594, 4to., mais fut écrite presque vingt ans avant cette époque. Elle fut réimprimée à Franeker, en 1611, avec une réplique de Sibrand Lubert, et une traduction néerlandaise d'elle fut publiée à la même place, en 1654, 4to. Lubert inséra dans sa réponse l'ensemble du traité "De Servatore," plus au détriment qu'à l'avantage de sa propre cause, de l'avis de FabriciusBayle et autres. Ce qui suit (fol. 247-252) est un simple duplicata de vol. I.Fol. 601, 602. 622-626.

    3. Une discussion concernant l'état du premier homme avant la Chute, tenue par écrit par Faust Socin avec Francis Pucci dans les années 1578, et contenant une réplique aux arguments de François Pucci concernant l'immortalité de l'homme et de toutes choses avant la chute (fol. 253-370). Cette discussion, qui fut publiée à Rakow en 1610, 4to, contient dix arguments de F. Pucci pour prouver que l'homme fut créé immortel, écrite à Bâle, le 4 Juin, 1577, une réponse à ces arguments par Socin, la défense de Pucci de ses arguments, datée Juillet 1577 ; une complète réfutation de cette défense, écrite à Zurich, en Janvier 1578, et une dédicace de l'ensemble au Prince Maurice, Noble de Hesse, par l'éditeur, Jérôme Moscorovius.

    4. Une discussion sur la nature ou l'essence du Christ, le Fils de Dieu, et aussi sur l'expiation du péché par lui, contre André Volanus (fol. 371-422). L'origine de cette discussion était la suivante. Les églises de Pologne, après avoir reçu une lettre exhortative d'André Volanus, de Lituanie, en 1579, sur la nature et l'expiation du Christ, Faust Socin fut invité par les Frères de dresser une réponse. Cette demande il la respecta, mais comme il lui fut permis que quelques jours pour le travail, (le messager qui apporta la lettre de Volanus était obligé de revenir avec la plus grande célérité),  il l'appela une réponse improvisée, et  refusa d'apposer son nom à elle. Ce fut la première œuvre qu'il composa après son installation en Pologne. Il la révisa et corrigea en 1588, et dans la même année, il l'offrit aux yeux du public, avec une dédicace à Jean Kiszka, et une réponse à tout ce que Volanus avait objecté. Une deuxième édition de l'ensemble fut publiée à Rakow en 1627, en 8  vo. 

    5. Affirmations théologiques concernant le Dieu trinitaire, contre les nouveaux samosates, extraites des lectures du collège de Posnanie, en collaboration avec la critique de Faust Socin (fol. 423 à 438): aussi quelques brèves traités sur différents sujets se rapportant à la religion Chrétienne, à savoir. 1. Une explication des passages allégués pour prouver la personnalité de l'Esprit Saint (fol. 438-444). 2. Critiques extemporanées sur un livre de Jean Niemojevius contre une certaine partie de la discussion au sujet de Jésus Christ, le Sauveur (fol. 444 -446). 3. Notes sur un papier de N. N. concernant le règne du Christ sur ​​la terre (fol. 446-448). 4. Notes sur un livre d'Everhard Spangenberg concernant les deux bêtes de l'Apocalypse (fol. 448-453). 5. Réponse aux objections, ou aux articles de Jean Cutten, un Ministre évangélique (fol. 453-455). Cette réponse est répétée, (fol. 463-465). 6. Un bref discours sur les causes d'une croyance, ou l'incrédulité de l’Évangile et la raison pour laquelle le croyant est récompensé, et l'incroyant punis par Dieu (fol. 455-457). 7. Contre les millénaristes au sujet du règne du Christ de mille ans sur terre (fol. 457-461). 8. Une très courte discussion sur ​​la chair du Christ, contre les mennonites (fol. 461-463). 9. Deux lettres de Jean Niemojevius sur le sacrifice et l'invocation du Christ, avec des réponses distinctes à chacune de F. S. (fol. 465-488). La réponse à des affirmations posnaniennes fut d'abord publiée en 1583, en 8 vo. Une deuxième édition fut imprimée par Sebastian Sternacki à Rakow en 1611, en 8 vo., et une troisième en 1618, en 8 vo. Les affirmations des posnaniens, et la critique de F. S., les deux sont au nombre de vingt-cinq. 

    6. Une discussion entre Erasme Johannis et Faust Socin sur l'existence du Fils unique de Dieu (Fob de 489 à 528): d'abord publiée à Rakow en 1595, en 8 vo., avec une dédicace à Jérôme Moscorovius, qui était un peu de temps avant parti pour le parti socinien. Bock vit une deuxième édition, qui fut imprimée à Rakow en 1626, et dont Sandius semble avoir eu aucune connaissance. L'histoire de cette discussion sera donnée dans le compte d'Erasme Johannis, qui, au moment où elle a eu lieu, était un Ministre arien et Pasteur d'une église à Kolosvar. 

    7. Une réponse à un petit traité polonais de Jacques Wujek, le jésuite, concernant la divinité du Fils de Dieu, et l'Esprit Saint ; avec une réfutation de ce que le jésuite, Bellarmin, a écrit sur ​​le même sujet (fol. 529 - 624). Cette réponse fut traduite du celle en latin de F. S. par Pierre Statorius, fils, et publiée en langue polonaise en 1593. Elle fut d'abord publiée en latin, avec la préface de l'auteur, mais sans son nom, en 1595, en 8 vo. Une deuxième édition en 8 vo., publiée par la presse de Sternacki à Rakow en 1624, dans la page de titre le nom de l'auteur apparaît pour la première fois. 

    8. Une défense de la critique de F. S. sur les affirmations théologiques du Collège de Posnanie, en réponse à Gabriel Eutrope, Chanoine de Posnanie (fol. 625-708): écrite en l'an 1584, mais non publiées jusqu'à 1618, quand Jérôme Moscorovius dirigeait l'impression de celle-ci à Rakow, en 8 vo. Cette défense, de l'avis de l'éditeur, montrait le talent, la dextérité de la connaissance et de la controverse de Faust, pour plus d'avantage, que n'importe lequel de ses écrits, et si elle n'a pas été publiée avant plusieurs années après la mort de l'auteur, il avait coutume de dire, à sa manière modeste, chaque fois qu'il a été fait allusion, qu'aucune de ses œuvres lui  donna une si petite insatisfaction comme cela. 

    9. Une discussion sur l'invocation de Jésus-Christ, que Faust Socin tint par écrit avec Francis David, dans les années 1578 et 1579, un peu avant la mort de Francis, contenant une réponse à la défense de F. D. de ses thèses concernant la non-invocation du Christ, avec une lettre dédicatoire de Socin aux Ministres unitariens de Transylvanie, s'excusant pour le retard de l'apparition de cette réponse, et  repoussant les calomnies qui circulaient depuis longtemps contre lui, dans un document adressé à N. N., sous le nom de Frère de Transylvanie (fol. 709-766). Une édition imparfaite et mutilée de cette célèbre controverse apparue, en langue hongroise, dès les années 1580, dans une défense de Francis David, élaborée par Paléologue et ses amis. Le récit le plus complet de celle-ci fut celle publiée par Socin lui-même, dans le travail, dont le titre est donné ci-dessus. Il fut imprimé par Valentine Radecius en l'an 1595, en 8 vo., au détriment de Jean Kiszka. Une deuxième édition fut publiée à Rakow en 1626, en 8 vo., qui est mentionnée par Bock comme étant inconnue de Sandius. 

    10. Une discussion entre Faust Socin et Christian Francken, le 14 Mars 1584, pour l'honneur du au Christ, à savoir. Que le Christ, comme il n'est pas Dieu au sens le plus parfait, est ne doit pas être considéré comme un objet de culte religieux, avec une correction des anomalies de F. C. (fol. 767-777). La personne avec laquelle cette discussion a eu lieu était jadis jésuite à Rome, mais ayant renoncée au catholicisme et devenue anti-trinitaire, elle fut nommée à la situation de Maître de l'école publique dans la ville de Chmielnik. C'est alors qu'il remplit cet office et que la discussion ci-dessus eut lieu. (.. Art Vide 111) Francken lui-même publia un compte rendu de celui-ci, étant plein d'erreurs et de fausses déclarations, Socin fut poussé à donner sa propre déclaration de la question, mais celle-ci ne fut publiée qu'en 1618, quand il l'a publia dans la presse du Sébastien Sternacki à Rakow, en 8 vo., avec quelques notes et réponses à ce que Francken avait avancé. En annexe à celle-ci, des fragments d'une réponse plus complète à Francis David sur l'invocation de Jésus-Christ (fol. 777-796) ; un autre fragment des sténoses par F. S. sur le livre d'un auteur anonyme concernant la différence entre les Ancien et Nouveau Testaments (Fol. 797, 798) ; certaines questions de Francis David, et la réponse de Faust Socin (fol. 798, 799) ; antithèses de la discussion entre F. S. et F. D., recueillies par Socin lui-même (fol. 799-801) ; thèses, en lesquelles est expliquée l'avis du F. D. concernant la fonction du Christ, avec les antithèses de l’Église, écrites par F. S., et présentées au Prince le plus illustre de la Transylvanie, Etienne Bathory (fol. 801-803) ; certaines choses  particulièrement attendues lors de la controverse concernant l'invocation du Christ (fol. 803) ; le Livre de l'Apocalypse, et les témoignages qu'il fournit à l'encontre de ceux qui objectent en tout sur l'invocation de Jésus-Christ (fol. 803), un papier de F. S. contre les semi-judaïsants (fol. 804-806) ; et trois lettres de Martin Seidelius aux membres de la Petite Église à Cracovie, "adorateurs du Père de notre Seigneur Jésus-Christ, avec les réponses de F. S. dans le nom de cette Église (fol. 806-812). 

    Certains des travaux de Faust Socin furent imprimés deux fois, mais avec quelques additions et variations, dans la Bibl. Fratr. Polon, tel que le traité contre les chiliastes ou millénaristes, (TI p. 440. II 457). Le premier synopsis sur la justification, & c. (TI, p. 601; II 247.), et la réponse aux objections ou articles de Jean Cutten (T. II, p. 454 463.). 

    Parfois, Faust Socin prêta son assistance, en inaugurant dans le monde des œuvres des autres, et probablement tout ce qu'il fit de cette manière ne sera jamais complètement connu. Il est certain, cependant, qu'il édita les "Dialogues posthumes de Sébastien Castalio, sur la prédestination, l'élection, le libre arbitre et la foi" et "Scheme aristotélicienne de doctrines, illustrés par des exemples de théologie, pour l'utilisation des écoles" de Jean Licinius ; le premier en 1578, sous le faux nom de "Felix Turpio Urbevetanus", et le second en 1586, sous celui de"Gratianus Prosper." Il publia également son premier synopsis sur la Justification, sous le faux nom de "Gerapolensis Turpio Gratianus", et sa discussion sur Romain VII sous celui de "Prosper Dysidaeus." Bock pense, que ces noms ont été formés par ceux qui ont entrepris la publication de ses écrits. ProsperGratien et Felix semblent avoir été adoptés comme des synonymes de son prénom FaustTurpio évidemment dérive de Turpis, l'équivalent de l'italien Sozzo, dont certains suppose avoir été l'origine du nom de famille, SocinDysidceus, du grec AvtreiSric, signifie la même chose que Turpis ou DeformisUrbevetanus et Gerapolensis représentent l'adjectif Senensis, Sen et Vet. et Ger. étant respectivement les premières syllabes dans les mots SenexVetus et Ttpwv. Pour d'autres instances de l'imposition et l'adoption de tels noms, le lecteur peut consulter le compte de Michael Gittichius.

     

    (Vidend. Vita F. Socini conscripta ab Equite Polono [Sam. Przipcovio]. Toulmin's Memoirs of the Life, Character, Sentiments and Writings of F. Socin. Lond. 1777, 8vo. Sandii B. A. pp. 64—81. Moreri Diet. Hist Art. Socin. Bayh, Diet. Hist, et Crit. Art. Socin. Bock, Hist. Ant. T. H. C. iii. § v—x. pp. 654—850. Thorna Crenii Animadv. Philol. et Hist. P. iv. C. ult. pp. 233—242. Krasinski's Hist. Sketch of the Ref. in Poland, Vol. II. Chap. xiv. pp. 364—378. Mon. Rep. Vol. XIV. (1818) pp. 382—385. Bibl. Fratr. Polon. T. I . II. passim, etc.)

     


     Didier Le Roux
     
    Retourpage d'accueil
    ___________________________________________________________________________________________________________________
    Le Roux Didier- Unitariens - © Depuis 2006 - Tous droits réservés
    "Aucune reproduction, même partielle, autres que celles prévues à l'article L 122-5 du code de la propriété intellectuelle, ne peut être faite de ce site sans l'autorisation expresse de l'auteur ".
     
     

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :