• Radzivil Nicolas

     

     
     


    Radziwill Nicolas

    Radzivil Nicolas

      
    Radzivil Nicolas Prince, Palatin de Vilnius, Grand Maréchal et Chancelier de Lituanie, était le cousin germain de Barbara Radzivil, Reine de Pologne, et l'un des premiers et plus illustres des patrons les plus cohérents de la Réforme dans ce pays. Il voyagea dans sa jeunesse, dans la plupart des régions de l'Europe, et était si habile dans les exercices corporels, qu'il dépassa, à cet égard, tous les gentilshommes de son temps. Sa renommée en tant que guerrier fut également importante. Il fut Capitaine des gardes de Sigismond Auguste, et commanda ses armées à trois reprises en Livonie, où il remporta une victoire remarquée sur les Allemands, qui les priva de cette province, et la rendit attachée à la Pologne. Mais il fut le plus distingué de tous pour son intense plaidoyer des grands principes de la Réforme. Quand le clergé protestant fut exclu de la chaire, dans laquelle il était habitué à arbitrer, il lui trouva un lieu de rencontre dans sa propre cour, et lui-même assista à ses services religieux. Lippomani, le Nonce du pape, entendant cela, lui adressa une lettre, dans laquelle, après avoir fait référence à de nombreux rapports quant à son hérésie, lui demanda s'il y avait quelque vérité dans ces rapports. "La rumeur publique ", dit-il, "affirme, que le Palatin de Vilnius est le patron de toutes les hérésies, et que tous les innovateurs dangereux sont réunis sous sa protection, qu'il érige, partout où son influence atteint, des autels sacrilèges contre l'autel de Dieu, et qu'il établit des chaires de mensonge contre les chaires de vérité". Le Nonce ajoute, après avoir fait allusion aux divers autres rapports du même genre, que si le Prince ne renonce à son hérésie et retourne dans le giron de l'Église, il serait le plus parfait des hommes, comme il est possédé de chacune des autres irréprochables bonnes qualités, et est seulement déficient pour la vraie religion.

    De ce patronat de toutes les hérésies et le protecteur de tous les innovateurs dangereux, qui défia alors le Nonce et le Pape lui-même, à juste titre Lubieniecius fait remarquer, que, "dans la propagation de la vérité, selon la lumière qu'il possédait, il n'était après personne". Martin Czechovicius et Simon Budny, qui se distinguèrent en étant les premiers défenseurs de la doctrine unitarienne, furent ses Chapelains. Lorsque Calvin écrivit aux réformateurs polonais, leur conseillant de ne pas faire confiance à Blandrata, non seulement le synode de Vilnius reçut les conseils avec déplaisir, mais le Prince Radzivil, qui présidait sur ses délibérations, exprima son mécontentement face à l'ingérence de Calvin, et si loin de traiter Blandrata avec dureté, qu'il lui confia, d'être son représentant, avec les pleins pouvoirs, au synode de Pinczow, en 1561. 

    Un synode du parti calviniste fut convoqué à Cracovie le 14 mai 1563, qui dénonça les doctrines anti-trinitaires, et un autre fut tenu par le parti unitaire à Mordy, en Podlachie, le 6 Juin, dans la même année, avec le consentement du Prince Nicolas Radzivil, auquel 42 Ministres participèrent, qui signèrent une confession, avouant leur incroyance en la divinité du Christ. A ce synode, beaucoup invectivèrent fortement contre la doctrine de la Trinité, mais certains plus timides, et craignant d'alarmer les consciences faibles, pensèrent que le temps n'était pas arrivé pour un désaveux ouvert de cette doctrine. Le synode, par conséquent, dans l'enregistrement de sa décision, lequel fut transmis au Prince Nicolas Radzivil, était accompagné avec ces mots explicatifs. "Vocabulum Trinitatis etsi non omnino rejicere potuimus, propter aliquos infirmiores, maxima tamen ex parte praesenti abusu, illud purgavimus, ut nunc utpote verbum hominis et non divinum, minus valoris quam antea apud multos obtinuerit."

    Dans la même année, Bernard Ochino publia son célèbre "Dialogues", les dix-neuvième et vingtième qui sont axés principalement sur la Trinité furent dédiés au prince Nicolas Radzivil. Il semble, cependant, d'une lettre, que le Prince lui-même écrivit à Calvin, au début de l'année qui suivit, que la copie qui lui était destinée n'atteignit pas sa destination. Dans cette lettre, il écrivit ce qui suit. "Ils disent qu'il n'y a pas longtemps que certains dialogues ont été publiés par Bernard Ochino, un homme des plus éminents de par sa piété chrétienne, qui, dans ces dialogues, critique et trouve à redire sur ce que les anciens scolastiques enseignaient au sujet de ce dogme, mais ce livre, bien qu'il nous soit dédiés, nous n'avons pas jusqu'ici pu le lire, ou même le voire. Il est rapporté que ces dialogues nous furent envoyés, mais ils ont été soigneusement interceptés par une personne, afin qu'ils ne puissent pas trouver leur chemin en provenance d'Allemagne pour la Pologne". 

    Pour diffuser aussi largement que possible les sentiments libéraux qu'il chérissait, ce Prince vraiment magnanime établit une imprimerie à Brest, en Lituanie, et l'une des œuvres qui en sortit était une traduction de la Bible complète en langue polonaise, qui fut préparée sous ses propres auspices, et imprimée à ses frais exclusifs. Cette version, qui fut le première à être protestante qui sortit d'une presse polonaise, fit son apparition dans les années 1563, et la plupart des traducteurs étaient des unitariens, comme on le verra dans la liste suivante, contenant par exemple des noms comme nous avons jusqu'à notre époque. Jean a Lasco, Francis Stancaro, Bernard Ochino, Simon Zacius, Orsacius, Francis Lismaninus, Pierre Statorius, Georges Schomann, Georges Blandrata, Jean-Paul Alciati, Martin Crovicius, Gregory Pauli, Pierre Brelius, Alexandre Vitrelinus, Andrew Tricesius, et Jacques de Lublin. Cette version, qui, aussi loin en ce qui concerne l'Ancien Testament, fut vantée par les Juifs, est entra dans l'usage général des églises protestantes, et en particulier celles de la Lituanie, et pourtant il est dit que dans la façon que certains passages sont rendus, un biais unitarien est montré, et Ringeltaube, dans son "Nachricht von den Bibeln Polischen", s'est efforcé de montrer que tel est le cas. Les exemples de cette sorte doivent, cependant, être très rares et d'une nature de peu d'importance et inoffensive, pour avoir échappées à la vigilance des églises orthodoxes réformées de Pologne. Le Révérend TF Dibdin, dans son "Spenceriana Bibliotheca", fit les remarques suivantes au sujet de cette Bible. "Clément, dans le volume IV de sa Bibliothèque Curieuse, p. 190-2, se prévalut de l'aide du Ringeltaube, de ​​qui nous apprenons que le Prince était le patron libéral Radzivil de cette publication, il trouva un imprimeur, du nom de Woiewodky, pour venir de Cracovie à Pinczow, une petite ville voisine, où près de vingt érudits (dont les noms sont énumérés par Ringeltaube) travaillèrent pendant six années à cette traduction. Pendant tout le temps ils furent généreusement entretenus par Radzivil, qui, en outre, assuma les dépenses de la publication qui s'élevèrent à 3000 ducats. Bien que le Prince polonais était à la tête de la secte, puis des sociniens, bien que leur séparation d'avec l'église réformée n'eut pas lieu avant 1565, la version actuelle était aussi revendiquée par les réformateurs Melchior Adam, dans ses "Vies des avocats allemands". Il nous est données quelques indications sur cette version ; copies qui (selon lui) furent achetées et brûlées malitid adversariorum, 'C'est la (observe Clément) le Meilleur moyen de pousser un livre la dernière rareté'. Janozki, plus de 60 ans avant, dit qu'une copie de celle-ci avait une valeur de cent écus. Schelhorn, Freytag, Vogt et Bauer ne sont que des transcriptions des précédentes autorités. De Bure parle d'une copie plus parfaite de celle-ci, dans la bibliothèque de l'Empereur à Vienne, de laquelle, en fait, la copie parfaite présente fut rassemblée, il serait injuste de ne pas faire l'éloge du type et les gravures sur bois, alors que la mauvaise qualité du papier produit seulement un aspect grossier des pages. Bibl. Instruct. Vol. I. No. 79. Peignot est laconique, mais intéressant: Diète, des livres condamnés, supprimés et censurés, vol II, p. 67, il remarque un exemplaire dans la bibliothèque publique à Stuttgart. Une autre est dans la bibliothèque du Duc Brunswick. L'Evêque d'Ely en possédait une presque parfaite. Le propriétaire noble de la copie actuelle fut obligé de donner 100 guinées pour deux copies imparfaites, pour avoir la sienne complète".

    Les efforts du pieux Prince Radzivil pour diffuser parmi ses compatriotes la pure parole de Dieu furent secondés avec zèle par sa dame, Elisabeth Szydlowiecki, mais ses fils, après sa mort, qui eut lieu en l'an 1567, retournèrent tous à la communion de l'église catholique romaine, et l'un d'eux, qui s'appelait Nicolas, après son père, mais un représentant des plus indignes de cet homme bon et grand, recueillit, à un coût considérable, tous les exemplaires de la Bible de son père qu'il put se procurer et les fit brûler publiquement sur la place de marché à Vilnius. Ce fanatique effectua un pèlerinage en Terre Sainte. Un autre fils, Georges, entra dans l'Eglise, et devint un Cardinal. Les deux autres, Albert et Stanislas, occupèrent des postes civils importants dans leur pays natal. 

    (Vidend. Lubieniecii Hist Ref. Polon. L. i. C. v. p. 33; L. ii. C. iv. p. 64; C. vi. pp. 126. 129; L. iii. C. i. p. 167; C. ii. p. 170. Cahini Epistolae, N. 202. Schomanni Testam. p. 194. Bock, Hist. Ant. T. II. p. 517. Robinsori's Eccles. Res. Chap. xv. p. 563. Gen. Mag. Sept. 1814, p. 243. Krasinskts Hist. Sketch of the Ref. in Poland, Vol. I. Part. ii. Chap. vi. pp. 307—312; Chap. viii. p. 355; Vol.11. Chap, xiii. pp. 318—320. Bayle, Diet. Hist, et Crit. Art. Radziwil.)

     


     Didier Le Roux
     
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