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Stancaro Francesco
Stancaro Francesco (1501-1574)
Stancaro Francesco naquit à Mantua en Lombardie dans l’année 1501.
De sa jeunesse, peu d’informations nous sont parvenues à ce jour, excepté le fait qu’il entra dans un cloître pour devenir prêtre et étudia le plus clair de son temps les enseignements scolastiques.
Très rapidement, il devint un véritable expert de la langue hébraïque et en 1530 il rédige son premier travail « De modo legendi Hebraice institutio brevissima.»
En 1540, il lui fut proposé un poste d’enseignant d’Hébreu à l’université de Padoue qu’il accepta. De ce lieu, il se maria et dans les années qui suivirent se convertit à la foi évangélique, ainsi que son épouse.
Cependant peu de temps se passa avant que Stancaro F. fut arrêté par l’inquisition et maintenu quelques mois à la prison de Venise d’où il réussit à s’évader juste avant d’être jugé. Dans sa fuite, il trouva refuge à Chiavenna où il créa une communauté évangélique locale avec l’aide de Francesco Negri.
Dans le courant de l’été de l’année 1544, il fit une demande d’admission à l’université de Vienne et y fut nommé enseignant dans le mois d’octobre de cette même année. A peine deux années s’écoulèrent, qu’un décret impérial dans le mois de mars 2006, l’obligea à quitter Venise, alors poursuivi pour hérésie.
Suite à cet évènement, il fit la connaissance d’Ochino Bernadino lors d’un discours publique qui se tint à Regensbourg qui lui permit d’obtenir par la suite un emploi à Augsbourg (ville universitaire du sud –ouest de la Bavière).
La défaite de la ligue de Smalkalde à la bataille de Mühlberg, le 24 avril 1547 changea à nouveau l’orientation de Stancaro F., qui accompagné d’Ochino B., s’enfuit pour Bâle, dont se dernier ne tarda pas à poursuivre sa route vers l’Angleterre.
Il entreprend des études de théologie, obtint un diplôme universitaire et publia un ouvrage de grammaire de l’Hébreu. Pour autant il ne put obtenir un poste d’enseignant à l’université, bien qu’il fut recommandé par Celio Secondo Curione et retourna par conséquence à Chiavenna.
Il entra de plein pieds, comme conseillé dans une polémique au sujet des sacrements entre le pasteur réformateur Agostino Mainardi et l’anti-trinitaire Camillo Renato, accusant se premier d’être orthodoxe et d’avoir un discours de peu d’ouverture.
Dans la fin de l’année 1548, Stancaro F. fut recommandé pour un poste d’enseignant à l’université de Cracovie en Pologne et prendra son poste dans l’automne de l’année 1549. Seulement quelques mois passèrent, et dès mars 1550, Stancaro F., fut dénoncé et arrêté pour ses enseignements qualifiés hétérodoxes. De nouveau, il fut emprisonné, à la prison de Lipowitz mais réussi encore cette fois à s’évader seulement trois mois après son incarcération et trouva protection auprès de l’un de ses amis, un noble de la région de Pinczow.
A partir de là, dans l’été de l’année 1550, il débuta son activité de réformateur dans la Petite Pologne. Il conçut un programme de réforme en 50 points qui vérifiait tant la doctrine que l’état ecclésiastique, de l’école, et des synodes, publié à Francfort-sur-le-Main en 1552. Ce programme fut par la suite considéré faisant partie des « Canones reformationis ecclesesiarum Polonicarum » (canons de la réforme ecclésiastique polonaise). Dans cette même année, Stancaro F., participa au synode de Pinczow, mais fut expulsé par la suite par un décret de décembre 1550 promulgué par le roi Sigismond Auguste II.
Stancaro F. émigra pour Königsberg, dans le duché de Prusse et en 1551 il fut nommé professeur d’Hébreu de l’université locale.
Quelques mois après seulement, Stancaro F. se retrouva impliqué dans une controverse qui pris beaucoup d’importance entre Andréas Osiander et Joachim Moerlin (1514-1571) au sujet de la justification par la foi.
De nouveau, il fut contraint à émigrer en raison de ces prises de positions. C’est à Kuestrin près de Francfort-sur-le-Main que Stancaro F. prépara et coucha par écrit ses arguments dans sa « Défense contre Osiander ».
L’opposition entre Stancaro F. et Osiander reposait sur la doctrine du Christ et plus particulièrement sur sa ‘double nature’ ; Stancaro F. en accord avec l’enseignement de Peter Lombard, avançait que le Christ est notre rédempteur et médiateur selon sa nature humaine seulement (pour lui si Christ est Dieu, comment pourrait-il être médiateur entre Dieu et Dieu ?), et pour Osiander le Christ est notre médiateur dans sa position divine uniquement.
Il est évident que ses deux positions ne pouvaient se rejoindre en aucune manière et de surcroît ont été jugées fausses par les luthériens d’alors et l’hostilité fut immédiate. Le 10 octobre 1552, Stancaro F., dû débattre publiquement de ses idées avec Wolfang Muculus (1497-1563).
Malgré ses tentatives de trouver une alliance avec Melanchthon, isolé et critiqué, Stancaro F. décida de retourner en Pologne où il trouva plus d’amertume à son égard que de réconfort et poursuivit jusqu’en Hongrie, où il put pendant cinq années trouver la tranquillité sous la protection de Péter Petrovics.
A la mort de son protecteur, Stancaro F. décida à nouveau de retourner en Pologne dans le mois de mars 1559. Très peu de temps après être arrivé, il entreprit et publia un écrit « Collatio…Doctrinae Arii, et Philippi Melanchthonis », qui affirmait que Melanchthon était en accord avec la doctrine hérétique de l’arianisme. Cette affirmation déclencha de très vives réactions. Francesco Laminini (qui fut traité médicalement par le médecin et anti-trinitaire Biandrata qui l’amena à douter de la Trinité en 1558), convoqua un synode le 28 juin 1559 à Wlodzislaw, qui se conclura par le rejet des enseignements de Stancaro F. et les copies de son travail furent brûlées publiquement.
Stancaro F. réagit, protestant et se déclarant être le seul qui ne soit pas arien de toute la Pologne et provoqua d’autant plus, quand il surenchérissait en disant que : « 100 Luthers, 200 Melanchthons, 300 Bullingers, 400 Vermiglis et 500 Calvins, piétinent dans du mortier dont il ne sort pas un gramme de vraie théologie » !
Peu de temps s’écoula, en août, Lasminini et Jan Laski (dont il est dit, en fureur contre les arguments de Stancaro F., aurait jeté vers ce premier une Bible, pendant les travaux du synode), ce qui nous persuaderait de sa présence de ce dernier lors du synode de Pinczow et s’en suivi la condamnation des enseignements de Stancaro F.. Dans ses enseignements on y décelait une renaissance du Monarchianisme (Synonyme de modalisme) : Hérésie chrétienne qui niait la Trinité en faisant du Fils et du Saint-Esprit des modes du Père. Apparu au IIe siècle, le monarchianisme fut condamné par Calixte Ier et disparut au IIIe siècle, et du Nestorianisme.
Pendant ce temps, Stancaro F. développa sa véritable « Confession de Pinczow », mais dû quitter cette ville polonaise pour trouver protection auprès de Stanislaw Stadtniecki à Dubiecko. Cependant avec plus de convictions pour ses doctrines, il se présenta au synode Ksionz en septembre 1560 et créa une communauté de vie autonome, qui ne survécut pas plus d’une dizaine d’années. En fait, dès 1567, des membres demandèrent à retourner vers l’orthodoxie et d’être intégrés dans l’Eglise Réformée, jusqu’à ce que les sept derniers participants le quittent à leur tour en 1570 et s’en fût la fin de cette communauté.
Au regard de l’échec de cette expérience, Stancaro F. abjura contre ses véritables idées et se réconcilia avec l’Eglise Réformée à la convention d’Olesnica.
Il se retira dans une petite pension et décéda à Stopnica le 12 novembre 1574.
didier Le Roux
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