• Alciati Jean-Paul

     

     
     


    Alciati Jean-Paul

      

    Alciati Jean-Paul   un Milanais de famille noble, et un soldat, fut l'un de cette société d'Italiens, qui, parmi d'autres plans pour la réforme de l’Église, chercha à apporter une réforme dans certaines de ces doctrines, qui étaient reçues par la majorité des protestants, et à la tête desquelles se trouvait celle de la Trinité. 

    La réputation de beaucoup de personnes portant le nom de Alciati fut illustrée par des écrivains historiques, et parmi le nombre, André, qui publia un livre des "emblèmes", qu'il dédia à Conrad Peutinger, secrétaire du Sénat d'Augsbourg, et découvreur d'un itinéraire célèbre, sur lequel sont fixées les routes poursuivies par les armées romaines, sous le règne de Théodose le Grand. Si André était le frère ou le cousin de Jean-Paul Alciati, c'est incertain. Il y avait aussi un Alciati Melchior, et un cardinal Francis Alciati. La branche de la famille milanaise se glorifiait d'avoir de nombreux juristes éminents, mais Jean-Paul fut instruit pour être médecin, ce qui peut expliquer, dans une certaine mesure, sa grande intimité avec Georges Blandrata, qui grandit dans la même profession. Ensuite il accepta une nomination militaire, selon la coutume de son époque, et c'est pour cette raison qu'il fut appelé par Bèze un soldat milanais. 

    En quittant l'Italie, il semble avoir pris son essor à Genève, dans quelle ville il vécut quelque temps avec Blandrata, et se joignit à l’Église fréquentés par les réfugiés italiens. Lorsque Gentilis effectua son évasion de Genève, et se rendit au village de Fargias, Alciati y séjourna, en tant qu'invité de Gribaldi, et quand le fugitif fut arrêté dans sa fuite, et jeté en prison à Gex, il fut remis en liberté, par l'intercession amicale de Alciati avec le Premier Magistrat de cette ville. 

    En l'an 1553, Blandrata, accompagné par Alciati, visita les Grisons, dans le but de renforcer et d'encourager ceux de ses compatriotes, qui avaient embrassé les sentiments anti-trinitaires, et avaient cherché refuge parmi ce peuple. 

    En 1562, nous trouvons Alciati en Pologne avec Blandrata activement employés à discréditer la foi établie. Ruarus écrivit à Abraham Calovius, de Dantzig, et déclarait: "Je me souviens d'avoir été informé par André Voidovius que Alciati, un homme pieux, comme il disait, et qui a la même façon de penser que Socin, quand il vécut pendant un certain temps à Cracovie, et alors en danger imminent pour sa vie, par quelques scolastiques pétulant, parce qu'il était soupçonné d'être ce qu'on appelait alors un arien, échappa en disant, dans une sorte de blague, qu'il n'était pas arien, mais un marien. Lorsqu'on lui demanda ce que c'était, il répondit qu'il croyait que Jésus Christ est le Fils du Dieu vivant et de Marie, et quand ils entendirent le nom vénéré de Marie, ils le relâchèrent sans dommages, car ils étaient aussi grossièrement ignorants, comme ils étaient malins. A partir de ce moment, je pense qu'il transféra sa résidence à Dantzig." Il semble, cependant, qu'il alla avec Gentilis en Moravie, et y resta un certain temps, avant qu'il se logea à Dantzig. 

    De Porta dit aussi, que Alciati et Blandrata effectuèrent une deuxième visite à leurs frères parmi les Grisons, et que, le 11 Janvier 1579, ils furent commandés par l'assemblée des trois états, de quitter le territoire Rhétie et ont leur dit que s'ils y ont étaient trouvés, après cet avis, ce serait au péril de leurs vies. 

    Certains auteurs affirmèrent qu'Alciati passa de Moravie à Constantinople, et il n'est pas improbable qu'en allant de Pologne vers la Moravie, ou de Moravie en Prusse, qu'il toucha la frontière de l'Empire Ottoman. Bayer suppose que, comme Léonardo Bucali, il se réfugia en Turquie à partir de la persécution de ses frères orthodoxes, mais pour cette supposition, bien que la chose ne soit pas improbable en soi, il n'y a pas de motifs historiques valables. 

    Donc aussi tard que 1586, quarante ans après la dispersion de la société à Vicence, et à un moment où il était probablement un très vieil homme, Alciati écrivit au synode de Lublin, pour avoir la permission d'imprimer la réponse de Faust Socin à la lettre d'exhortations d'Andrew Volanus, "sur la nature et l'expiation du Christ" et offrit de faire partie de la dépense. Bock dit, que le Alciati qui fit cette offre fut sans doute un fils de Jean-Paul (Hist. Ant T. II, p. 470), Mais dans les Actes Synodaux, l'individu rapporté est appelé "ALCIATUS Italus", (p. 830), une désignation qui rappelle évidemment Jean-Paul lui-même. Si l'offre fut acceptée n'apparaît pas: mais certains intérêts attachés au fait qu'elle fut faite, de la circonstance de la réponse ci-dessus étant la première production de la plume de Socin, après qu'il soit venu en Pologne. L'auteur la révisa et corrigea en 1588, deux ans après la demande d'Alciati au synode de Lublin, et l'offrit, dans la même année, aux yeux du public, avec une dédicace à Jean Kiszka. 

    Nous apprenons de Ruarus qu'Alciati était un homme marié, et que sa situation mondaine était de nature à lui permettre de vivre dans le confort, si ce n'est dans l'abondance comparative, ce qui semble hautement probable. Il n'est pas connu pour avoir laissé une famille, et il est probable qu'il soit mort sans enfant. Ruarus dit, que sa mort a eu lieu à Dantzig. Cette déclaration est faite dans la lettre à Calovius, mentionnée ci-dessus. Une rumeur vint de l'étranger, qu'Alciati aurait renoncé à la religion de la Bible, et embrassé celle du Coran, et Calovius donna trop de crédit à cette vague histoire. C'est l'objet de Ruarus de le mettre directement sur ​​ce point, ce qu'il fit dans les termes suivants. "Quels aient été les idées de Gentilis, vous pouvez avoir su, qu'Alciati passa quelques années de sa vie dans cette ville, en tant que chrétien, avec une piété singulière, et quand il fut sur le point de mourir, il recommanda son âme à Christ, son sauveur. Catherine Weimer, la grand-mère de ma femme, qui le connaissaient bien en tant que voisin, était présente à sa mort, qui elle-même mourut il y a trois ans, en parla souvent à son mari, David Werner Büttel, qui est toujours vivant. Ma belle-mère m'a dit aussi, pas plus tard qu'hier, qu'elle avait maintes et maintes fois vu la veuve Alciati dans cette ville, et qu'elle a survécu à son mari quelques années". Ruarus ne dit rien, dans cette lettre, quant à l'époque de la mort d'Alciati, et pourtant Book y fait appel, comme pour affirmer son autorité, qu'Alciati mourut en l'an 1565. (Hist. Socinianismi Prussici, § III. P. 5.) Mais nous apprenons de De Porta, un écrivain qui est remarquable pour l'exactitude de ses faits et des dates, qu'Alciati vivait en l'an 1579. (Hist. Réf. Eccles. Raeticarum, TI Lib. II. C. XXIII. P. 632.) 

    En ce qui concerne les sentiments religieux particuliers d'Alciati, il est clair qu'ils différaient de ceux de Gentilis. Il n'était ni un tri-théiste, ni un arien, proprement dit, mais plutôt un humanitaire: car il croyait que le Christ n'eut aucune existence avant sa naissance de la Vierge Marie. Dans ses lettres à Grégoire Pauli, il dit, en qui concerne la doctrine des musulmans comme plus conforme à la raison, que celle des orthodoxes, au sujet de trois personnes dans l'essence de Dieu, et nous apprenons de Budzinius et Dudithius, qu'il écrivit beaucoup sur ce sujet. Mais ni Sandius ni Bock mentionne un ouvrage imprimé, qui l'affirme comme son auteur. 

    La rumeur selon la défection d'Alciati un chrétien à la foi mahométane, semble avoir son origine avec Bèze, qui, dans une lettre, datée août 1567, de Genève, foisonnant dans les mensonges les plus palpables, et pleine de cet esprit amer et non chrétien qui imprègne la presque totalité de ses écrits, dit que Alciati déserta la cause chrétienne, et devint un mahométan. Mais cela peut seulement signifier, dans le langage courant de nos jours, que ses sentiments étaient tout à fait unitariens. Le même reproche fut jeté contre d'autres unitariens de cette période, d'une notion, que de s'opposer à la doctrine de la Trinité, et de nier la préexistence du Christ, étaient en effet à leur tour des mahométans ; le principe fondamental de la religion mahométane étant le simple unité de la nature divine. Le Pape Clément, dans son discours à Charles Quint, dit qu'il y a certains qui ont ravivé l'erreur de Paul de Samosate, qu'il décrit comme en rien différent du mahométisme pur, et Cheynell, dans son "Levée, croissance, et danger du Socinianisme,"(Ch. IV. p. 46), observe que "toute liturgie qui plaît et qui est entièrement socinienne, fera plaisir aux Turques, et Juifs aussi, si elle est prudemment composée, ils se maintiendront dans les expressions générales alors que certains les affectent trop". La même idée fut parfois exprimée par des écrivains orthodoxes de notre propre temps, et la comparaison entre les disciples de Socin et les disciples du prophète arabe fut poursuivi assez longuement par le Dr  , dans "Notes et autorités", jointes à son célèbre "Lectures de Bampton." Si, toutefois, l'affirmation de Bèze, en respectant le changement Alciati de foi, a un sens plus précis, et si nous sommes à le considérer comme rien d'autre de plus qu'une expression diffamatoire et sans retenue, destinée à transmettre son horreur extrême du socinianisme, nous pouvons sans hésitations prononcer pour être une calomnie. 

    Les éléments suivants sont les seuls écrits attribués à Alciati par Sandius et Bock.

    1. Deux lettres à Grégoire Pauli, daté 1564 et 1565, Austerlitz. Dans ces lettres Alciati s'efforce de convaincre son correspondant, que le Christ n'avait aucune existence avant qu'il naisse de Marie.

    2. Beaucoup plus sur le même sujet. 

     

    (Vidend. Sandii B. A. pp. 27, 28. Bock, Hist. Ant. T. I. pp. 7, 8; T. II. pp. 465—470, et passim. Hist. Socin. Prus. 1. c. Lubieniecii Hist. Ref. Polon. L. ii. C. v. pp. 107.109. Ruari Epist. Cent. i. N. 47. De Porta, Hist. Reform. Ecclesiar. Raeticar. 1. c. Bayle, Diet. Hist, et Crit. Art. J. P. Alciat. Moreri, Diet. Hist. Art. 3. P. Alciat.)

     


     DidierLe Roux
     
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