• William Ellery Channing : Etude d'Ernest Stroehlin : Introduction
     

    William Ellery Channing : Etude d'Ernest Stroehlin : IntroductionWilliam Ellery Channing ; étude d'Ernest Stroehlin ; Section : 1 Introduction.

     


        Channing
    n'est plus un inconnu au milieu de nous, et le temps n'a fait qu'accroître l'admiration et les sympathies excitées chez les âmes d'élite par les talents et les vertus du célèbre pasteur Unitaire. Le premier, M. Edouard La- boulaye le fit connaître en France par d'intéressants et substantiels articles publiés dans le Journal des Débats ( 24 juillet—7 août 1852), et bientôt suivis (décembre 1853) de la traduction de la partie la plus excellente de ses œuvres « les OEuvres Sociales. »


        En 1855 parurent les Traités contre l'Esclavage, en 1857 et 1862 deux volumes plus spécialement consacrés aux discours religieux et aux écrits théologiques. Ce fut une bonne fortune pour Channing d'avoir pour introducteur auprès du public lettré un penseur aussi éminent et un disciple aussi dévoué que M. Laboulaye. Homme politique, le publiciste parisien applaudit le Réformateur social de Boston, qui poussa toujours au plus haut degré le respect de l'individu et vit dans tout homme, même le plus dégradé, un être immortel ; philanthrope, il fut entraîné par la calme et sereine éloquence de l'infatigable défenseur des pauvres et des opprimés ; philosophe religieux, il admira le chrétien éclairé et intrépide qui ne sacrifia jamais la raison à la foi, et qui maintint haut et ferme la sublime devise : Évangile et Liberté. Aussi apprécia-t-il à leur juste valeur les remarquables qualités du pasteur américain et la noblesse de son entreprise, et ses belles préfaces sont-elles toutes pénétrées de la largeur et de l'élévation de son maître.


        M. Ernest Renan, qui publia en 1853 dans la Revue des Deux-Mondes un élégant et spirituel article sur Channing, était, par la constitution même de son esprit, bien moins capable de comprendre le caractère du ministre de Boston, et le contraste était trop complet entre eux pour qu'il pût conserver vis-à-vis de lui sa haute impartialité et ses brillantes facultés d'analyse psychologique et de compréhension historique. Spectateur par trop désintéressé des événements, se complaisant dans le doute comme dans la véritable distinction de l'esprit, regardant le dédain du vulgaire comme la plus précieuse attribution du savant, véritable aristocrate de la république des lettres, M. Renan avait une nature trop raffinée pour estimer les fortes convictions, la généreuse ardeur, le profond intérêt pour les classes souffrantes et méprisées, et aussi, devons-nous ajouter, le bon sens un peu grossier, l'absence de vaste culture, le manque de spéculation et de critique de Channing. L'honnête est ici sacrifié au beau, l'amour de la vérité menace de dégénérer en curiosité pure, et l'auteur préfère sans hésiter l'Italie artistique et voluptueuse de la renaissance à cette simple et prosaïque Amérique, où un homme de goût courrait fort le risque de s'ennuyer.


        La véritable grandeur de Channing a été bien mieux saisie par un écrivain qui, par son cœur toujours jeune, par ses idées toujours élevées, par un amour de la liberté toujours vif et toujours sincère, est l'un des plus dignes et des plus sympathiques représentants de la philosophie contemporaine, M. Charles de Rémusat. Dans l'intéressante préface qu'il a jointe à la biographie française de Channing, il a fait ressortir avec autant de talent que de justesse les principales lignes de la physionomie morale du pasteur américain ; il a compris qu'il fallait à notre époque, ballottée entre le doute et la superstition, une religion qui satisfît à la fois l'intelligence et le cœur, et il s'est plu à honorer Channing et Arnold comme deux des apôtres les plus fervents et les plus distingués du Christianisme du dix- neuvième siècle.


        MM. de Rémusat et Renan avaient étudié en Channing l'écrivain et le penseur, M. Laboulaye avait esquissé de la manière la plus heureuse les traits distinctifs de son caractère : restait à écrire sa biographie et à retracer les événements les plus importants de sa carrière. C'est cette tâche qu'a accomplie avec succès une dame anglaise, Mrs Hol- lond, dans le volume recommandé aux lecteurs français par M. de Rémusat. Elle a extrait de la vie de Channing, écrite par son neveu avec cette ampleur familière et cette abondance de documents épistolaires si fréquentes chez les auteurs anglo-saxons, les parties les plus saillantes et les détails les plus curieux ; elle a raconté avec un doux attrait et un affectueux respect cette existence si belle et si pure consacrée tout entière à la propagation du Christianisme et à la défense de la vérité, et elle a proposé à notre imitation «ce ministre de Boston qui, loin de dédaigner l'appui de la raison, l'invoqua avec d'éloquents accents et qui se consacra pendant quarante années à l'étude des grands problèmes qui préoccupent la société moderne. » Peut-être pourrait-on lui reprocher, surtout pour la partie théologique, d'avoir montré trop de circonspection et.de réserve, et de n'avoir pas entièrement compris la haute spiritualité et la sainte hardiesse du pasteur Unitaire, mais on ne peut lui contester d'avoir mis en relief avec un soin particulier et une remarquable délicatesse de touche les qualités morales de son héros et de l'avoir présenté sous son jour le plus sympathique.


        C'est aussi le but que nous poursuivons en écrivant ces quelques pages, et nous serions heureux si nous pouvions mettre en lumière les éminentes qualités et les doctrines essentielles du réformateur américain, et montrer en lui la noble et touchante union d'un chrétien pieux et d'un penseur indépendant.

      

    TABLE DES MATIÈRES.

    PREMIÈRE SECTION.

    Introduction.

    § 1. Esquisse biographique.

    § 2. Caractère de Channing. 

     § 3. Channing, Prédicateur. 

    § 4. Channing, Réformateur social.

    § 5. Channing, Homme politique, sa lutte contre l'Esclavage.

    Thèses. 

     

     

    Didier Le Roux

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  • De tribus Impostoribus

    De tribus Impostoribus (Les trois imposteurs,)

    Michel Servet en était-il l'auteur ?

     

     

    UnDe tribus Impostoribuse notice philologique et biographique de Philomnestre Junior, édité en 1861, nous fait vivre une controverse quant à l'ouvrage De tribus Impostoribus. Bien difficile d'attribuer une exactitude sur la véracité de ce livre dans cet amalgame de déclarations. Toutefois, l'intérêt que nous y concédons est qu'à plusieurs reprises le nom de Michel Servet apparaît comme l'auteur possible de cet ouvrage. Les passages qui se réfèrent à Michel Servet sont présentés dans ce bref article à titre d'information.

     

    "Vers le commencement du dix-septième siècle, la liberté de penser, si longtemps comprimée, se réveilla à la suite des controverses qui eurent lieu entre les catholiques et les réformés ; des esprits audacieux s'élancèrent au delà du cercle circonscrit de ces querelles.

     

    Ce fut alors que se répandirent dans le monde savant des rumeurs à l'égard d'un livre dont on ne s'entretenait qu'avec effroi, et dont le but, disait-on, était d'établir que le genre humain avait été successivement trompé par trois imposteurs. De là vint le titre De tribus Impostoribus donné à cet ouvrage, vrai chef-d'œuvre d'impiété, qu'on n'avait pas vu, mais à l'égard duquel quelques témoignages isolés et vagues avaient déjà été émis.

     

    Un des premiers écrivains qui en aient fait une mention expresse, est un moine espagnol de l'ordre des Carmes, Geronymo de la Madre de Dios. Dans un livre publié à Bruxelles, en tell, sons le titre de : Diez lamentaciones del miserable es- tado de los Atheistas, le révérend père s'exprime en ces termes : Vno desta Secta (de los Atheistas libertines) composa un libro intitulado : De los tres Enganadores del M,uulo; Moysen, Christo y Mahoma, que no se lo deœaron imprimir en Àlè- manna, el anno pasado de 1610.

     

    Dans le cours du dix-septième Siècle et au commencement du dix-huitième, un grand nombre d'auteurs continuèrent de parler du livre De tribus Impostoribus; aucun d'eux n'affirma qu'il l'ait vu, mais la plupart répétaient ce qu'on en disait, en y ajoutant parfois des circonstances peu vraisemblables. Plus tard, des critiques plus judicieux émirent l'idée qu'il ne s'agissait que d'un livre imaginaire. En littérateur ingénieux, dont le nom est resté cher aux amis de l'étude, Bernard de la Monnoye, auteur des célèbres Noei bourguignons, donna, à l'appui de cette dernière opinion, des arguments consignés dans une dissertation que nous reproduisons. Des réponses furent faites à l'écrit de la Monnoye ; mais pendant que les érudits discutaient, l'ouvrage lui-même restait invisible.

     

     Un moine napolitain, penseur audacieux. Th. Campanella, fut soupçonné d'avoir écrit le Traité des trois imposteurs. Il voulut se justifier en avançant que ce livre avait été imprimé trente ans avant sa naissance (c'est-à-dire en 1538); mais cette assertion est-elle bien digne de foi ?
    Rien n'est venu la confirmer.
    Guillaume Postel faisait mention, en 1543, d'un traité de tribus Prophetis, qu'il attribuait à Servet; il a lui-même été soupçonné d'avoir composé cet ouvrage ; il en avait du moins reproduit quelques idées dans un des écrits qu'il a fait imprimer : De orbis l'oncordia, œuvre d'un génie inquiet, mais puissant, qui a été analysée avec soin dans le Dictionnaire des sciences philosophiques (18S1, t. VI, p. 183).

     

    M. le marquis du Roure, Ânalecta billion, t. I, p. 422, analyse l'écrit daté de 1598, d'après une copie faite par un laborieux bibliographe, l'abbé Mercier de Saint-Léger, copie qu'il possédait. Il pense que La Monnoye, après avoir réfuté sans peine ce qu'avançait Arpe, sur l'autorité d'une anecdote puérile, est allé trop loin en niant l'existence d'un traité De tribus Impostoribus antérieur à 1716. "Quelle que fût l'animosité de Frédéric II contre la puissance pontificale, il est ridicule de prêter à cet empereur, ainsi qu'à son chancelier, un ouvrage qu'aucune être humaine n'aurait pu concevoir en 1230, ouvrage où d'ailleurs la touche moderne se trahit à chaque phrase. Cependant il faut bien accorder qu'un pareil livre a pu exister vers 1553, comme l'assurent Guillaume Postel et le jésuite Kicheomme sous le nom de Florimond de Rémond. Comment le monde érudit se fût-il mépris à ce point de chercher partout l'auteur d'un livre qui n'eût pas existé, de l'attribuer tour à tour à Boccace, à Servet au l'ogge, à l'Arétin et à tant d'autres?


    Quoi, tant de bruit pour rien ! tant de fumée sans feu ! Cela n'est pas possible
    ."


     
    Un journaliste de Leipsic, dans ses Acta eruditorum du mois de janvier 1709, p. 36 et 37, produit cet extrait d'une lettre dont voici le sens: Etant en Saxe, j'ai vu le livre des trois Imposteurs dans le cabinet de M**'. C'est un volume en 8 vol. latin, sans marque, ni du nom de l'imprimeur, ni du temps de l'impression, laquelle, à en juger par le caractère, paraissait avoir été faite en Allemagne ; j'eus beau employer toutes les inventions imaginables pour obtenir la permission de le lire entier; le maître du livre, homme d'une piété délicate, ne voulut jamais y consentir, et j'ai même su qu'un célèbre professeur de Wirtemberg lui en avait offert une grosse somme. Étant allé peu de temps après à Nuremberg, comme je m'y entretenais un jour de ce livre avec M. André Mtlhdorf, homme respectable par son âge et par sa doctrine, il m'avoua de bonne foi qu'il l'avait lu, et que c'était M. Wlfeb
    , ministre, qui le lui avait prête; sur quoi de la manière dont il me détaillait la chose, je jugeai que c'était un exemplaire tout semblable au précédent; d'où je concluais qu'indubitablement c'était le livre en question; tout autre qui ne sera pas in 8°, ni d'aussi ancienne impression, ne pouvant être le véritable. L'auteur de ce livre aurait pu et dû donner plus d'éclaircissement ; car il ne suffit pas de dire j'ai vu, il faut faire voir et démontrer qu'on a vu, autrement cela n'est pas plus authentique qu'un ouï-dire; à quoi il faut réduire tous les auteurs, dont il est jusqu'ici fait mention dans cette dissertation.

     

    Le premier, qui ait parlé du livre comme existant eu 1543, est Guillaume Pastel dans son traité de la conformité de l'Alcoran avec la doctrine des luthériens ou des évangélistes, qu'il nomme Anévangélistes, et qu'il entreprend de rendre tout à fait odieux, eu voulant faire voir que le luthéranisme conduit droit à l'athéisme : il en rapporte pour preuve trois ou quatre livres composés, selon lui, par des athées, qu'il dit avoir été des premiers sectateurs du prétendu nouvel évangile. Id arguit nefarius tractatus Villanovani De tribus Prophetis, Cyntbalum mundi, Pantagruelus, et Novae insulae, quorum autores erant anevangelistarum antesignani. Ce Villanovanus, que Pastel dit auteur du livre des trois Imposteurs, est Michel Servet, fils d'un notaire, qui, étant né en 15O9, à Villanueva en Aragon, a pris le nom de Villanova nus dans la préface qu'il ajoute à une Bible qu'il fit imprimer à Lyon en 1542, par Hugues de la Porte, et prenait eu France le nom de Villeneuve, sous lequel on lui fit son procès après avoir fait imprimer en 1553, à Vienne en Dauphiné, la même année de sa mort, sou livre intitulé Christianismi restitutio, un livre devenu extrêmement rare par les soins qu'on prit à Genève d'en rechercher les exemplaires pour les brûler ; mais dans tous les catalogues des livres de Servet, on ne trouve point le livre De tribus Impostoribus. Ni Calvin, ni Bèze, ni Alexandre Morus, ni aucun autre défenseur du parti huguenot qui ont écrit contre Servet, et qui avaient intérêt de justifier son supplice, et de le convaincre d'avoir composé ce livre, aucun ne l'en avait accusé. Postel, ex-jésuite, est le premier qui sans autorité l'a fait.

    (Le chapitre VII est consacré totalement à Michel Servet en tant que l'un des possibles écrivains de cet ouvrage).  

     

     

    VII

    Des écrits de quelques auteurs auxquels on a
    attribué le traité De tribus Impostoribus.

     

    Nous avons dit que Servet, Giordano Bruno, Vanini et d'autres encore, avaient été indiqués, mais sans vraisemblance et sans fondement, comme les auteurs de ce célèbre traité qu'on n'a pas retrouvé. Ces allégations reposaient sur les opinions peu orthodoxes émises par ces écrivains, notamment par les trois personnages dont nous venons de rappeler les noms et qui furent les victimes de l'intolérance dont le règne était encore en pleine vigueur sur la surface entière de l'Europe. On connaît, en général, fort peu les écrits qui les conduisirent au bûcher; il ne sera donc pas inutile d'en dire ici quelques mots.

     

     Commençons par Michel Servet. La condamnation dont il fut l'objet à Genève l'a rendu l'objet d'une attention toute spéciale. La relation de son procès se trouve, avec les pièces à l'appui, dans les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, t. III, pp. 1-158. Nous n'avons pas l'intention de parler de la vie de cet homme célèbre ; une foule d'écrivains s'en sont occupés.


    Voir les
    Mémoires de d'Artigny,Tome II ; l'Histoire de France, par Henri Martin, t. IX, p. 606 ; l'Histoire de Calvin, par Audin, t. II, pp. 258-324 ; le Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, juillet 1853 et mai 1858.


      Sa vie, écrite en allemand par Mosheim., 1748, in-4°, est très prolixe. L'ouvrage allemand de Trechsel les
    Antitrinitaires protestants avant Socin. Livre premier. Servet (Heidelberg, 1839), est estimé. Une Étude sur le procès de Servet, par M. E. Schase (Strasbourg, 1853, in-8°), est signalée par l'Athenœum français comme remarquable.

     

    Le plus célèbre des écrits de Servet est celui qui a pour titre Christianismi restitutio, 1553, in-8°, 734 pages. Imprimé à Vienne chez Balthazard Arnollet, il fut livré aux flammes, et deux ou trois exemplaires seulement ont échappé à la destruction. Un d'eux, ayant appartenu au docteur anglais Mead et à l'archéologue français de Boze, est à la Bibliothèque impériale; plusieurs pages sont roussies et atteintes par le feu. Cet exemplaire était celui de Colladon, l'un des accusateurs de Servet qui a souligné les propositions les plus malsonnantes. (Voir un article de M. Flourens, dans le Journal des Savants, avril 1854, p. 193.)


      Afin de donner une idée du système exposé dans ce volume qui souleva tant de colère, nous nous servirons de l'analyse que M. Emile Saisset a insérée dans le
    Dictionnaire des sciences philosophiques (tome VI). Le point de départ de Servet est que Dieu, considéré dans les profondeurs de son essence incréée, est absolument indivisible; il est parfaitement un, parfaitement simple, si simple et si un qu'à le prendre en lui-même, il n'est ni intelligence, ni esprit, ni amour. Toutefois, entre un tel dieu retiré en soi dans sa simplicité inaltérable, et le flot des existences mobiles, divisées, changeantes, il faut un lien, un intermédiaire. Cet intermédiaire, ce lien, ce sont les idées, types éternels des choses.

    Les idées ne sont point séparées de Dieu, bien qu'elles s'en distinguent. Elles sont le rayonnement éternel de Dieu. Ce que les idées sont aux choses, Dieu l'est aux idées elles-mêmes. Les choses trouvent leur essence et leur unité dans les idées, les idées trouvent leur essence et leur unité en Dieu. Dieu, indivisible en soi, se divise dans les idées; les idées se divisent dans les choses. Dieu, pour parler le langage de Servet, qui fait songer ici tout à la fois à Plotin et à Spinoza, Dieu est l'unité absolue qui unifie tout, l'essence pure qui essentie tout (essentia essentium. Christ. Rest. Lib. IV. p 125).

      En résumé, il y a trois mondes, à la fois distincts et unis: au sommet, Dieu, absolument simple, ineffable; au milieu, l'éternelle et invisible lumière des idées; au bas de cette échelle infinie, s'agitent les êtres. Les êtres sont contenus dans les idées, les idées sont contenues en Dieu ; Dieu est tout, tout est Dieu ; tout se lie, tout se pénètre ; la loi suprême de l'existence est l'unité universelle. L'unité, l'harmonie, la consubstantialité de tous les êtres, voilà le principe qui a séduit Servet, comme il a captivé Bruno, Spinoza, Schelling et tant d'autres nobles génies.


      Servet rattachait à sa métaphysique panthéiste une théologie profondément contraire à la lettre et à l'esprit du christianisme. Voulant être à la fois chrétien et panthéiste, il imagina la théorie d'un Christ idéal qui n'est point Dieu, qui n'est point un homme, qui est un intermédiaire entre l'homme et Dieu ; c'est l'idée centrale, le type des types, l'Adam céleste modèle de l'humanité, et par suite de tous les êtres. Pour l’Église, le Christ est Dieu ; pour le panthéisme, le Christ n'est qu'un homme, une partie de la nature. Servet place entre la Divinité, sanctuaire inaccessible de l'éternité et de l'immobilité absolue, et la nature, région du mouvement, de la division et du temps, un monde intermédiaire, celui des idées, et il fait du Christ le centre du monde idéal. De la sorte, il croit corriger le Christ et le panthéisme en les corrigeant et les tempérant l'un par l'autre. Le Christ est la lumière de Dieu, sa manifestation la plus parfaite, son image la plus pure; c'est de lui que tout émane, c'est vers lui que tout retourne; il est la cause, le modèle et la fui de tous les êtres; tout en lui s'unifie et il unifie tout en Dieu.


      Servet développe cette idée avec un véritable enthousiasme; c'est le pivot de toute sa doctrine. Par elle, il prétend rendre le christianisme à sa pureté primitive, en expliquer tous les dogmes, les mettre en harmonie avec un panthéisme épuré, avec les traditions de tous les peuples, les symboles de tous, les maximes de tous les sages. Celte théorie du Christ détruit, il est vrai, radicalement le dogme de l'incarnation, comme la doctrine de Servet sur l'indivisibilité absolue de Dieu détruisait le dogme de la Trinité, comme sa conception d'un monde intelligible qui émane de Dieu par une loi nécessaire sapait par sa base le dogme de la création. Rejetant l'idée d'une transmission héréditaire du péché originel, Servet supprime le baptême des petits enfants; il ne reconnaît pas la nécessité de la grâce pour le salut, ni celle de la foi aux promesses de Jésus-Christ, aussi sauve t-il les mahométans, les païens, et tous ceux qui auront vécu selon la loi naturelle. Les principes de Servet ne restituaient pas le christianisme, comme il s'en flattait, ils le détruisaient complètement. Embarrassé dans des conceptions profondes et subtiles, ce système n'a trouvé aucun adhérent; mais la sincérité de Servet dans sa foi, la noblesse de son enthousiasme, l'élévation et l'originalité de ses idées ne sauraient être contestées sans injustice."

     

    "Si l'édition supposée du seizième siècle était réelle, et qu'on pût l'attribuer à Dolet, à Henri Estienne, et même à Postel, elle se joindrait alors au mérite d'une rareté extraordinaire pour quelques autres avantages, particulièrement celui de nous conserver les sentiments d'un écrivain distingué, et celui de résoudre une question de bibliographie très célèbre."

     

     

    Didier Le Roux
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  • Une ordonnance ou les Seigneurs et les Membres rassemblés en Parlement pour la punition des blasphèmes et hérésies

     
     
    Une ordonnance ou les Seigneurs et les Membres rassemblés en Parlement pour la punition des blasphèmes et hérésies.
      

    Pour la prévention de la croissance et la propagation de l'hérésie et du blasphème, qu'il soit ordonné par les Seigneurs et les Membres du Parlement rassemblés, que toutes ces personnes, à compter de la date de la présente ordonnance, de gré par la prédication, l'enseignement, l'impression ou l'écriture, qui maintiennent et publient qu'il n'y a pas de Dieu, ou que Dieu n'est pas présent dans tous les lieux, ne connaît rien et connaît d'avance toutes choses, ou qu'il n'est pas tout-puissant, qu'il n'est pas parfaitement saint, ou qu'il n'est pas éternel, ou que le Père n'est pas Dieu, le Fils n'est pas Dieu, ou que le Saint-Esprit n'est pas Dieu, ou que les trois ne sont pas le Dieu éternel un: ou de la même manière maintiennent et publient, que le Christ n'est pas Dieu égal au Père, ou doit refuser l'humanité du Christ, ou que la divinité du Christ et l'humanité sont plusieurs natures, ou que l'humanité du Christ est pure et sans tache de tout péché; ou qu'ils maintiennent et publient, comme ci-dessus, que le Christ n'est pas mort, ni n'est ressuscité des morts, ni est monté au ciel corporellement, ou qu'il rejette sa mort comme méritoire dans le nom des croyants ; ou qu'ils maintiennent et publient, comme ci-dessus, que Jésus-Christ n'est pas le Fils de Dieu, ou que les saintes écritures (à savoir.) de l'Ancien Testament, Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Josué, Juges, Ruth, 1 Samuel, 2 Samuel, 1 Rois, 2 Rois, 1 Chroniques, 2 Chroniques, Esdras, Néhémie, Ester, lob, Psaumes, les Proverbes, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, Isaïe, Jérémie, Lamentations, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie. Du Nouveau Testament, les Évangiles selon Matthieu, Marc, Luc, Jean, Les Actes des Apôtres, les épîtres de Paul aux Romains, I Corinthien, II Corinthien, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, I Thessaloniciens, II Thessaloniciens, I Timothée, II Timothée, Tite, Philémon, l'épître aux Hébreux, l'épître de Jacques, les premier et deuxième épîtres de Pierre: la première, deuxième et troisième épîtres de Jean, l'épître de Jude, la révélation de Jean, n'est pas la Parole de Dieu, ou que les corps des hommes ne se relèvent plus après leur mort, ou qu'il n'y a pas de jour du jugement après la mort; tout homme comme tel maintient et publie une telle erreur ou de telles erreurs avec obstination, par la vertu des présents sera jugé criminel, et toutes ces personnes sur plainte et preuve qui font de même dans tous les cas susmentionnés, devant deux Juges de paix voisins de ce lieu ou comté, par les serments de deux témoins (annoncés par les Juges de paix dans de tels cas par la présente auront le pouvoir d'administrer) ou aveu de la partie, étant ainsi accusée par lesdits Juges de paix sera commise en prison sans caution ou sortie, jusqu'à la geôle pour être tenue dans ce lieu ou comté, et les témoins doivent être également liés par les Juges dans la dite geôle pour donner leur témoignage. Et à cette remise en geôle la partie doit être inculpée pour publication criminelle et pour avoir maintenu une telle erreur, et dans le cas où l'acte d'accusation se prouve et que la partie lors de son procès n'adjure pas sa dite erreur et la défend et la maintient toujours, elle doit souffrir les peines de la mort, comme dans le cas de félonie, sans bénéfice de clergie. Mais au cas où elle se rétracte ou renonce et abjure sa dite erreur ou ses erreurs, et de même pour le maintien et la publication, néanmoins, elle restera en prison jusqu'à ce qu'elle trouve deux cautions, étant des hommes financés qui doivent être liés avec elle devant deux ou plusieurs Juges de paix à la prison, qui, désormais, ne publiera ou maintiendra davantage ladite erreur ou les dites erreurs : et ces Juges auront le pouvoir par la présente de prendre Bayle* dans de tels cas. Et de plus il est ordonné que, dans le cas où une personne anciennement inculpée pour la publication et le maintien d'un tel avis ou opinions erronées, comme susdits, et renonce et abjure encore, est néanmoins publie et maintient toujours ladite ancienne erreur ou lesdites erreurs, comme susdit, et est encore accusée, comme ci-dessus, cette partie si fautive doit être engagée à la prison comme précédemment, et à la prochaine geôle doit être mise en accusation comme ci-dessus. Et dans le cas où l'acte d'accusation soit alors prouvé au procès, et qu'il apparaît qu'auparavant, la partie a été reconnue coupable de la même erreur, et de l'édition et du maintien de celle-ci, et a renoncé et a abjuré encore, le coupable doit subir la mort comme dans le cas de félonie, sans bénéfice de clergie. Il est en outre ordonné par la dite autorité, que pour tout et chaque personne ou les personnes qui doivent publier ou maintenir comme ci-dessus l'une des plusieurs erreurs ci-après qui suivent, à savoir : Que tous les hommes seront sauvés, ou que l'homme par nature a la libre volonté de se tourner vers Dieu, ou que Dieu peut être adoré par des photos ou des images, ou que l'âme d'un homme après la mort ne s'en va pas au ciel ou en enfer, mais au purgatoire, ou que l’âme de l'homme meurt ou dort quand le corps est mort, ou que la révélation ou le fonctionnement de l'Esprit sont une règle de foi ou de la vie chrétienne, si différent, ou contraire à la Parole de Dieu écrite; ou que l'homme est lié à ne pas croire pas plus que par sa raison lui permet de comprendre; ou que la loi Morale de Dieu contenue dans les Dix Commandements n'est pas une règle de la vie chrétienne; ou qu'un croyant ne doit pas se repentir ou prier pour le pardon des péchés; ou que les deux sacrements du baptême et du Repas du Seigneur ne sont pas des ordonnances commandées par la Parole de Dieu; ou que le baptême des nourrissons est illégal, ou qu'un tel baptême est nul, et que ces personnes doivent être baptisées à nouveau, et en vertu de celui-ci doit être baptisée toute personne anciennement baptisée; ou que l'observation de la journée du Seigneur comme il est exhorté par les ordonnances et lois de ce Royaume, ne sont pas conformes, ou sont contraires à la parole de Dieu, ou que ce n'est pas légitime de se joindre dans la prière publique ou de prier en famille, ou d'enseigner aux enfants à prier, ou que les églises d'Angleterre ne sont pas de véritables églises, ni que leurs Ministres et ordonnances ne sont de vrais Ministres et ordonnances, ou que le gouvernement de l'Église par le presbytère est antichrétien ou illégal, ou que la magistrature ou la puissance du magistrat civil par la loi établie en Angleterre est illégale, ou que toute utilisation d'armes pour la défense publique (et être la cause jamais si juste) est illégale, et dans le cas où l'accusé d'une telle publication et maintient une de ces erreurs sera reconnu coupable d'avoir publié et maintenu la même chose qu'avant sur le témoignage de deux ou plusieurs témoins sous serment ou confession, de ladite partie devant deux Juges de paix pour ledit lieu ou comté dont un pour être du Collège (qui sont nécessairement requis et autorisés à inviter les témoins et interroger sous serment, dans ces cas, en présence de la partie). La partie déclarée coupable doit recevoir l'ordre par lesdits juges de renoncer à ses dites erreurs dans la congrégation publique de la même paroisse d'où la plainte vient vraiment, ou d'où l'infraction a été commise, et en cas qu'il rejette ou néglige de faire ainsi, ou le jour, l'heure et le lieu fixés par lesdits juges, alors il doit être mis en prison par lesdits Juges jusqu'à ce qu'il trouve deux cautions suffisants devant deux Juges de paix pour le lieu dit ou territoire (dont un sera du Quorum) pour entendre qu'il est interdit de publier ou de maintenir ladite erreur ou erreurs davantage.


    Il est toujours prévu, et ordonné par l'autorité susmentionnée, qu'aucune mort civile par vertu ne doit s'étendre soit à la confiscation de la propriété, nominale ou personnelle de cette personne privée de ses droits civils ou a la corruption du sang de telles personnes.


    Il est ordonné par les seigneurs assemblés au Parlement, que cette ordonnance soit immédiatement imprimée et publiée.


    Joh. Brown, Cler. Parlementaire.


    Cette ordonnance a été imprimé à Londres, John Wright, à King's Head dans le Old Bayley, 1648.

     

    *Plaidoyer pour la tolérance.

     
     DidierLe Roux

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  • Traités unitariens in-quarto

    Traités unitariens in-quarto

      

     

    Alors que ce travail était à la presse, l'auteur a été favorisé par la communication suivante du Dr Thomas Rees, en ce qui concerne les Traités unitariens in-quarto. Il eut la permission de M. Rees de les publier, ce dont il était le plus heureux de faire, car il ne laissait rien à désirer sur le sujet auquel il se rapporte.

     

    Brixton Hill, le 2 Juin 1849.


    "Mon cher Monsieur, Je m'empresse de répondre à vos demandes de renseignements concernant les Traités unitariens in-quarto, en pensant, dans votre situation actuelle quant à votre travail, qu'une réponse rapide pourrait avoir une certaine importance.

    Il se trouve que ma petite bibliothèque contient maintenant un lot, et autrefois deux des Traités in-quarto, comprennant cinq 'Collections', avec des titres imprimés, avec l'ajout de plusieurs Traités des mêmes période, classe et forme, ce qui aurait fait une 'sixième Collection' appropriée.

    Je vous envoie ci-joint une transcription des titres et le contenu des quatrième et cinquième collections, et aussi une liste des traités ajoutés, 1-13, lesquels forment avec un titre en manuscrit une sixième collection. Dans mon autre copie, la sixième collection comprend tous les traités que j'ai marqués d'un astérisque, (...), et quatre autres, dont j'ai placé les titres à la fin. Les titres des quatrième et cinquième collections n'ont pas de dates. J'assure que les copies de ces collections complètes sont très rares, et il y a en lien avec mes copies une pièce assez curieuse de l'histoire bibliographique. Dans un premier temps de mon attention sur l'histoire des unitariens, j'ai été très soucieux de me procurer un ensemble parfait, et, à ce titre, quand j'ai formé ma bibliothèque unitarienne, j'ai soigneusement recherché sur eux dans les vieux catalogues de livres, et les catalogues en vente, mais en vain, jusqu'à ce que la curieuse Collection mais très diversse de ce dernier Dr Gosset vienne aux enchères après sa mort. J'ai souvent rencontré ce monsieur à la vente, et pensait qu'il n'était pas improbable qu'il aurait une copie achetée, non pas parce qu'il aurait mis toute valeur sur le travail, mais parce que c'était son habitude à de grandes ventes de garantir aux lots un taux bon marché qui ne répondent pas aux besoins ou selon le goût de la société actuelle. Dans le catalogue I de M. Gosset on voit imprimé, 'Les traités unitariens, en trois volumes in-quarto.' Je conclus que ce ne pouvait être que la première collection, que je possédais, et donc je n'eu aucune attention sur elle jusqu'à ce que je vis le travail sur l'étagère du commissaire-priseur. Percevant les volumes pour être d'une épaisseur inhabituelle, j'ai été amené à les examiner, et me suis réjouis de constater qu'ils contenaient les cinq collections, et une sixième collection sans titre. Ma détermination sur le moment était d'en devenir l'acheteur. À l'époque, j'ai observé un vieux monsieur en habit ecclésiastique prendre le travail et indiquait le nombre dans son catalogue. C'était le Révérend H. Taylor, un Pasteur de Surrey, et le fils de Ben Mardochée. Je m'attendais maintenant à un concurrent. Lorsque la vente est venue (par feu M. Leigh), j'y ai assisté, mais M. Taylor n'était pas là. Le livre a été mis en place: en peu de temps il eut une concurrence entre les libraires présents, qui ont pris les trois volumes d'origine ; mais les enchères ne sont pas allées au-delà de vingt-cinq shillings. Ici, toutes les voix ont été réduites au silence, sauf celles du commissaire-priseur et moi-même. Les enchères ont procédé : deux, trois, quatre, cinq, et ainsi de suite à neuf livres ou vers le haut. Je dis £ 9. 15 s. 6d; M. Leigh, pour M. Taylor, dit £ 10, et donc j'ai perdu le lot. Mais M. Leigh était grandement perplexe en appel d'offres, ayant une commission sans limites, mais en ne sachant absolument rien de l'œuvre. En quelques années, M. Taylor décéda et sa bibliothèque, à bien des égards curieuse, est venue à M. Leigh pour être vendue. Dans le catalogue, j'ai vu cette collection complète de trois volumes, et à ma grande surprise j'ai trouvé une autre plus complète, reliée en deux gros volumes. Il se trouve que je n'ai pu assister à la vente, ayant un engagement au Pays de Galles à l'époque. Mais j'ai commandé M. Leigh d'acheter pour moi les deux, n'ayant pas peur d'une telle compétition comme je le vis auparavant. J'ai obtenu les deux pour moins de la moitié du prix que j'avais offert pour un seul. Je voulais placer la copie supplémentaire où je pensais qu'elle serait valorisée et utile. J'ai donc fait un cadeau de celle-ci à mon éminent ami, M. Aspland ; et elle est maintenant la propriété de son fils, M. Brook Aspland. Les trois volumes copiés détenus par le Dr Gosset forment une partie de la célèbre librairie Roxburgh, et ont été achetés par le Dr Gosset à la vente de cette collection ; et, chose étrange à dire, ils ont été achetés par lui comme un lot rejeté pour dix-huit pence ! Voilà pour l'estimation à former de la valeur des livres de la marchandise qu'ils vendent aux enchères publiques ! Excusez-moi de cette longue histoire.

    Cordialement, "Rév R. Wallace." Thomas Rees."

    Accompagnant la lettre ci-dessus, il y avait les Tables des matières des quatrième, cinquième et sixième collections des Traités. Le titre et le contenu de la quatrième collection correspondent en tous points à ceux de la copie de M. Kent, qui sont mentionnés dans "Introduction Historique" pour le présent travail, (Vol. I. p. 358-360), sauf que la copie de M. Rees se veut des quatre derniers traités, qui avaient été "laissés en dehors de la reliure." Il est inutile de répéter les titres de ces traités dans la présente annexe. Mais le lecteur qui est curieux dans ces domaines sera heureux de voir les titres des traités contenus dans les cinquième et sixième collections, qui sont comme suit.

    Une cinquième collection de traités, etc.


    Table des matières.


    Le Trinitaire Modéré: contenant une description de la Sainte Trinité, selon les saintes écritures, et les auteurs approuvés pour l'apprentissage et l'adhésion à la doctrine trinitaire: doit être un argument montrant que la modération doit être montrée par ceux qui diffèrent au sujet de cette doctrine. (Auteur, Daniel Allen.) En 46 pages, 1699.

    Lettre à un Ami: avec des remarques sur deux brochures publiées dernièrement, à savoir. Une brève enquête par JT, et Le Socinien Tué par JH.
    En 16 pages - 1700.

    Le Trinitaire Orthodoxe: Explication et Affirmation de la doctrine de la Sainte Trinité et de l'Unité selon les saintes écritures et la dernière loi du Parlement. En 36 pages - 1701.

    Les Motifs et les Occasions de la Controverse concernant l'Unité de Dieu, & c, les méthodes par lesquelles il a été géré, et les moyens de le composer. En 53 pages, 1698.

    L'Accord des Unitariens avec l'Église Catholique: étant aussi une réponse complète aux engouements de M. Edwards, et les exceptions inutiles de mes seigneurs les Évêques de Chichester, Worcester et Sarum, et de M. De Luzancy. En 64 pages, 1697.

    Le Scandale et la Folie de la Croix supprimée : ou, la Sagesse de la méthode de Dieu pour l’Évangile, dans la mort de Jésus-Christ, justifiée contre les déistes. En 58 pages, 1699.

    Un court essai historique touchant les conciles généraux, les synodes, les convocations, les cultes, et l'imposition en religion: par A. Marvel, Esq.

    En 64 pages - 1703.


    "Sixième Collection de Traités.

    (ainsi appelés dans une Page de titre en manuscrit ; mais probablement qu'ils n'ont jamais été collectés régulièrement, et reliés en un seul volume)


    Table des matières.

    1. Défense des unitariens contre feu le Révérend Auteur de la Trinité. 1690.
    2. Un dialogue par le biais de questions et réponses concernant la Divinité, avec une réfutation de la doctrine de la Trinité.

    3. Justification arienne pour elle-même contre la quatrième lettre du Dr Wallis.

    4. Examen des articles portant condamnation au Credo Athanasien.

    5. Conséquences du schéma des modalistes.

    6. Justification de Emlin pour le culte de Jésus-Christ. 1705.

    7. Brève justification de Emlin de faire et imposer des cultes. 1706.

    8. Brève justification de Emlin du discours de l'évêque de Gloucester concernant la descente du ciel de Jésus-Christ homme, &c. 1706.

    9. La divinité suprême de Dieu le Père démontrée de Emlin. 1706.
    10. L'obligation indispensable de professer l'Unité de Dieu. 1707.

    11. Remarques sur le Premier Dialogue de M. Charles Leslie sur la controverse socinienne. (Par M. Emlyn.)

    12. Défense des Remarques sur le dernier D ialogue de M. Charles Leslie. ( Par M. Emlyn.)

    13. Un examen du dernier dialogue de M. Leslie relatif à la satisfaction de Jésus-Christ, etc. (Par M. Emlyn.)


    Dans une autre sixième Collection, de ma propriété, le contenu était composé de tous les Traités dans la liste ci-dessus, ainsi que la suivante.


    L'Évangile nu.


    Apologie pour les sentiments des Modalistes.


    Socinianisme vraiment déclaré.


    Brève défense de la foi unitarienne."

     
     DidierLe Roux

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  •   Notre Héritage Unitarien 6ème Division NOTRE HÉRITAGE UNITARIEN – 6ème DIVISION.

    Notre Héritage Unitarien 6ème DivisionSommaire :

     DIVISION VI. L’UNITARISME EN AMÉRIQUE
    CHAPITRE XXXIV- Les débuts de l’Unitarisme en Amérique, 1750-1805
    CHAPITRE XXXV- La controverse Unitarienne en Amérique, 1805-1835
    CHAPITRE XXXVI- L’Unitarisme Américain essayant de se trouver : La controverse Internationale et le développement, 1835-1865
    CHAPITRE XXXVII- L’Unitarisme Américain Organisé et Étendu, 1865-1925
    CHAPITRE XXXVIII- La signification et la leçon de l'Histoire Unitarienne


    DIVISION VI. L’UNITARISME EN AMÉRIQUE


    CHAPITRE XXXIV- Les débuts de l’Unitarisme en Amérique, 1750-1805



       

    Jusqu'ici nous avons suivi l'histoire du mouvement Unitarien sur le continent de ses commencements organisés dans les environs de 1565 et du rassemblement en Angleterre de la première église Unitarienne déclarée en 1774. Le mouvement en Amérique, cependant, n'a pas commencé à prendre une forme distincte de l'orthodoxie pas avant quelque chose comme deux siècles et demi après que les premières églises anti-trinitaires aient été organisées en Pologne et en Transylvanie et pas jusqu'à bien plus de quarante ans après que Lindsey commença de prêcher à Londres. Il serait normal de prévoir, donc, que l'Unitarisme américain comme une chose qui va sans dire s'avère être simplement une conséquence de ces mouvements plus tôt qui traversèrent l'Océan atlantique. Pourtant ceci ne semble pas avoir été le cas. Il est vrai, qu'il est dit que deux sociniens polonais sont parmi les premiers immigrés d'Angleterre de la nouvelle colonie de Géorgie, (1) mais aucune trace n'a été découverte d’eux ou de leur influence là. En fait, la seule église américaine dans laquelle a pu avoir été sentie, quelque chose comme l'influence directe des sociniens, est une qui fut organisée en 1803 sur la frontière de l’étendue sauvage dans New York centre (2) par deux exilés libéraux des Pays Bas. Une église qui a plus tard adhéré au mouvement unitarien. Aucun livre des sociniens n'était dans les bibliothèques d’Harvard ou de Yale avant le dix-neuvième siècle et il n'y avait presque aucune preuve que de tels livres ont pu atteindre l'Amérique jusqu'à ce qu’ici le mouvement unitarien soit bien lancé.

        Nullement plus proche comme était la liaison entre le pays mère et les colonies, était l’Unitarisme Américain pour n'importe quelle grande extension et son importation de cela en Angleterre. Bien que la Chapelle du Roi Épiscopal de Boston ait suivi l'exemple de Lindsey en mettant à jour son livre de Prière en 1785 et bien que Priestley peu après son arrivée en Amérique ait organisé deux églises unitariennes de la façon anglaise en Pennsylvanie, pourtant les églises américaines libérales se sont abstenues d'aller jusque ces dernières étaient allées et ont été peu influencées par elles. Seulement un travail anti-trinitaire anglais a été réimprimé en Amérique au dix huitième siècle et c'était le seul ‘Enquête Humble’, modérément Arien d’Emlyn. Peu ou rien des livres unitariens anglais étaient dans la bibliothèque d’Harvard avant 1800 et les travaux de Priestley et de Lindsey ont été lus jusqu'ici seulement par les plus audacieux, en raison, comme nous le verrons, que peu du clergé de la Nouvelle Angleterre ont eu n'importe quelle sympathie avec leurs vues. Les racines de l'Unitarisme Américain remontent plus loin en arrière dans l'histoire religieuse anglaise, de sorte que les mouvements anglais et américain soient reliés entre eux pas comme mère et fille, mais comme tante et nièce, puisque tous les deux tracent une origine dans une ascendance anglaise commune dans les début du dix huitième siècle. Ceci, cependant, n'est pas de nier que la tante a eu une certaine influence en formant finalement le caractère de la nièce.


        Le mouvement unitarien en Amérique, alors, était en grande partie natif du sol américain et comme le Socinianisme de Pologne et l’Unitarisme de Transylvanie a pris naissance dans les églises Réformées et pendant que l'Unitarisme anglais se développait pour la première fois principalement dans les églises Presbytériennes, ainsi en Nouvelle Angleterre c'était dans les églises Congrégationalistes que l'Unitarisme Américain a surgi la première fois. En effet, plusieurs des églises unitariennes plus anciennes du Massachusetts maintiennent toujours leur nom originel de Congrégationalistes.

        Ces églises de la Nouvelle Angleterre avaient une double origine. L'église des Pèlerins de Plymouth et ses voisins étaient Séparatistes dans cette colonie. (3) Leurs premiers membres avaient séjourné aux Pays Bas quand le Socinianisme était venu juste pour faire une certaine impression là et ils doivent avoir bu une partie de l'esprit de tolérance religieuse des Pays Bas. Tandis qu'ils se seraient sans aucun doute opposés aux doctrines des sociniens avec le cœur et l’âme, pourtant dans leurs premiers établissements en 1620, ils ont montré un esprit tolérant, lequel accomplirait de faciles progrès quand le temps serait mûr. Les églises de Boston, de Salem et de la colonie Bay du Massachusetts, généralement d'une part, ont été fondées par les Puritains de la période où la partie puritaine demeurait toujours dans l’Église d'Angleterre. Pourtant la grande distance de la nation mère a pratiquement trop obligé ces églises d’entrer dans une existence séparée presque dès le début et les églises des deux colonies étaient ainsi Congrégationalistes d'ici 1629.

        La croyance de ces églises était Calviniste de la sorte la plus stricte. Longtemps avant, la plus légère tendance vers des vues unitariennes pouvait être détectée. Pendant de nombreuse années, seulement les membres d'église avaient le droit de voter et les lois sur l’hérésie visaient cependant en fait, les catholiques et les épiscopaliens, les baptistes et les quakers, qui ont existé jusqu'à la période de la Révolution Américaine (4). En effet, La croyance universelle dans les doctrines de la Confession de Westminster a tellement été prise pour reconnaissance, qu’on ne l’exigeait même pas en joignant l'église et les membres ont été habituellement admis en approuvant un simple engagement non dogmatique, ou en promettant de mener une vie Chrétienne. L'engagement de l'église de Salem, la première église Congrégationaliste formée en Amérique, peut servir d’exemple : " Nous nous engageons avec le Seigneur, et ensemble, nous nous lions en présence de Dieu, à marcher ensemble dans toutes ses manières, selon qu'il est heureux de se révéler à nous dans sa parole bénite de vérité." Le résultat était, que quand la vieille croyance est graduellement tombée, il n'était pas nécessaire que les églises fassent des changements. Le même engagement pouvait toujours être employé comme avant et dans certaines des églises il est employé à ce jour, tandis que dans bon nombre d'entre elles le changement était si progressif qu'il soit impossible de dire au moment même où elles ont cessé d'être orthodoxes et sont devenues unitariennes. Il ne le fut pas jusqu'à ce que les hérésies soient devenues une source de vrai danger pour que la foi soit imposée aux membres, afin de maintenir les églises pures dans la doctrine.

        Stricts dans la croyance comme les églises l’avaient été, elles ne pouvaient pas longtemps garder leurs premières forces dans la foi. Sous une génération, la foi a commencé à se développer vers le relâchement, puisque certains des livres des premiers libéraux d'Angleterre ont été reçus et lus pendant que les gens faisaient des comparaisons entre les enseignements de Calvin avec ceux de la Bible. Ainsi en 1650, William Pynchon, un des fondateurs de Springfield, a édité un petit livre protestant contre la doctrine de l'expiation de Calvin. La Cour Générale était scandalisée et ordonna que le livre soit brûlé dans le marché de Boston et qu'une réfutation soit éditée par un des pasteurs. Pynchon w. fut appelé pour rendre des comptes et, bien qu'il ait pu avoir échappé pour être infligé d’une lourde amende, il pensa par la suite plus sûre de retourner en Angleterre. Un Peu plus tard, on s'est plaint qu'il y ait des arminiens et des ariens dans la colonie. Le Calvinisme commençait à se décomposer.

        Cependant, ce ne fut pas avant le dix huitième siècle que la question commençait à sembler sérieuse. Les échos des polémiques dans l’Église d'Angleterre (5) au dessus de la doctrine de la Trinité atteignaient le Massachusetts et les travaux de Sherlock et South, Whiston et Clarke, Tillotson et Emlyn ont trouvé beaucoup de lecteurs et n’ont pas influencé qu’un peu. La polémique Arienne à Exeter et en Ireland (6) a été également entendue avec une appréhension solennelle. Cotton Mather, chef du clergé puritain, a déploré que Whiston et Clarke étaient tellement lus et l’Église du Nord de Boston a pris des mesures pour se garder de sa chaire des arminiens, des ariens et des sociniens. Deux du clergé ont été suspectés et chargés d'être défectueux quant à la Trinité ou l'expiation. Les diplômés d’Harvard ont proposé de montrer que la Trinité n'est pas enseignée dans l’Ancien Testament et semblaient avoir la sympathie du corps enseignant. Les ariens anglais étaient en correspondance avec le clergé du Massachusetts et leurs livres et vues ont continué de se répandre lentement. Les sermons de cette période étaient souvent pour la défense de la Trinité, de la déité du Christ, ou des doctrines de Calvin, qui étaient considérées en danger. L’ " Arminianisme " s'est avéré être dans l’air - un terme vague, appliqué à n'importe quelle façon du départ du Calvinisme strict et avant 1750 plus de trente pasteurs ont été connus pour être devenus défectueux dans la foi.


        Un peu avant le milieu du dix huitième siècle, il s'est produit un mouvement religieux qui causa le commencement d'une faille dans les églises. Le Grand Réveil, une des renaissances les plus remarquables de la religion dans l'histoire Chrétienne, a commencé dans le Massachusetts occidental sous la prédication du révérend Jonathan Edwards, qui doit encore être compté comme peut-être le plus grand théologien que l’Amérique a produit, bien que les générations postérieures aient insisté pour se rappeler principalement de la manière sinistre de laquelle il a prêché le destin terrible des "pécheurs dans les bandes d’un Dieu fâché." La diffusion de la renaissance (revivalisme) aux quatre coins du monde, a continué pendant plusieurs années et attira l'attention même en Angleterre. La conséquence était celle qu’en 1740, le pasteur George Whitefield, un jeune renaissant anglais d’une éloquence des plus extraordinaires, a été invité à venir en Nouvelle Angleterre pour prêcher. Partout où il est allé, il prêcha à des foules trop importantes pour que les églises puissent les tenir et sur le terrain communal de Boston, on a estimé plus de 20.000 personnes en même temps. Au même moment, il résulta bien de lui (dont on a dit que 25.000 à 40.000 personnes se sont converties), que la renaissance a été marquée par une grande excitation émotive, par un fanatisme intense, par une bigoterie étroite et par un calvinisme extrême. Ces choses se sont amplifiées sous les prédicateurs qui ont suivi Whitefield. Les personnes éduquées et de distinction étaient scandalisées et beaucoup des principaux leaders du clergé s'opposèrent aux renaissants et à leurs méthodes. Ce n'était pas étonnant, parce que Whitefield avait parlé du clergé de la Nouvelle Angleterre en tant que "chiens sourds et muets, demi diables et demi bêtes, religieux aveugles et principales personnes de l'enfer." Il a tellement amèrement attaqué les universités d’Harvard et de Yale pour leur libéralité croissante, quand il a fait à une deuxième visite quatre ans après, elles se sont opposées à lui comme peu charitable, qui pratique la censure, calomnieux, trompeur et rêveur, et ne l'ont pas invité à prêcher devant eux de nouveau. Également, les chaires de beaucoup d'églises lui ont été fermées et pour ceci il a amèrement critiqué leurs pasteurs.

        Cette réaction du Grand Réveil coûta à Edwards sa chaire, tandis que beaucoup de penseurs indépendants en chaire et en place montraient leurs faces contre le Calvinisme strict qu’il avait cherché à rétablir ainsi que Whitefield. Il n'y avait eu jusqu'ici aucune polémique au sujet de la Trinité, mais la doctrine orthodoxe de l'expiation a été de plus en plus critiquée, 'l’Arminianisme' était en progression et il y avait une demande croissante pour plus de simplicité, de raison et de tolérance dans la croyance religieuse. Les travaux des libéraux anglais, anglicans et presbytériens ont été largement lus et d’une bonne réputation. Cependant, pour contrecarrer leur influence, Edwards a écrit deux de ses travaux les plus puissants, mais il ne pouvait pas refouler la marée qui continuait de miner solidement le Calvinisme. En 1756, un 'laïque' anonyme de Boston a réimprimé l’Humble Enquête d'Emlyn et défia n'importe qui, s’il le pouvait, de réfuter ses enseignements ariens à partir des Écritures. C'était le premier livre anti-trinitaire édité en Amérique. Dans l’année suivante, les libéraux dans le New Hampshire sont allés jusqu’à mettre à jour leur catéchisme et l’abaisser de son Calvinisme. Dorénavant, jusqu'à la Guerre de la Révolution, la doctrine de la Trinité de plus en plus fut appelée en question. Naturellement il n'y avait jusqu'ici aucun Unitarisme en Amérique, ou même à peine en Angleterre, mais les vues ariennes devenaient assez communes. Dès 1758, le révérend John Rogers de Leominster a été écarté de sa chaire pour être incroyant dans la divinité du Christ et plusieurs réponses au livre d'Emlyn avaient été envoyées en avant. Dix ans après, des pasteurs orthodoxes se plaignaient que même la divinité du Christ était rie comme désuète et démodée et a été négligée ou n’était plus crue par un certain nombre des pasteurs de Boston et que l’hérésie se propageait rapidement.

        Hors de ce ferment de la pensée religieuse avant la Révolution, quatre noms montent au-dessus des autres comme des chefs dans nos mouvements. Ariens, pas unitariens, pourtant pouvant être considérés correctement comme des hérauts anticipés du mouvement unitarien et par conséquent méritent particulièrement d'être rappelés. D'abord de ces derniers est le Dr. Charles Chauncy, le pasteur de la première Eglise de Boston, pendant soixante années, 1727-1787. Comme un patriote il était zélé pour la cause des colonies et en tant que pasteur, il avait mené l'opposition à Whitefield pour sa renaissance. Ses auteurs préférés étaient les libéraux anglais, il a correspondu avec les ariens anglais et il était un des premiers en Amérique à prêcher contre la doctrine de la punition éternelle. Un penseur et auteur plus audacieux étaient le Dr. Jonathan Mayhew, pasteur de l’Église Occidentale, de Boston, de 1747 à 1766, parce que son franc parler contre toute l'oppression appelée " le père de la liberté civile et religieuse dans le Massachusetts et en Amérique." Même au début de son ministère, il a été très connu pour être un hérétique que les pasteurs de Boston n'aideraient pas à être ordonné et ne l'ont jamais admis dans leur Association. Il est allé de sa manière en n’y tenant peu compte, a correspondu avec les ariens anglais et a lu leurs livres, avec des expressions piquantes retenant les doctrines Calvinistes avec mépris, a exprimé ses opinions doctrinales sans déguisement ou timidité, opposait l'utilisation de la foi selon le principe, prêchait contre la Trinité en 1753 et deux ans après a poussé dans la copie la stricte unité de Dieu. Il était le premier prédicateur en Amérique à aller carrément en parole et en écrit contre la doctrine de la Trinité. En raison que ses personnes l'ont chaleureusement soutenu et pendant que tous ses successeurs à la chaire tenaient des vues semblables, il peut être assez dit que l'Eglise Occidentale était la première église en Amérique pour abandonner le Trinitarisme.

        Un autre pasteur, qui pendant son pastorat inégalé de presque soixante dix ans à Hingham, a eu une grande influence en propageant des vues libérales d'une manière tranquille, était le Dr. Ebenezer Gay. Bien qu'il n'ait pas sorti hardiment comme Mayhew, qui avait étudié sous lui et influencé par son amitié intime, on dit qu'il s'est fortement opposé à l'utilisation de la foi et cessa de croire en la Trinité à peu après au milieu du siècle. De même il était dit de son voisin, le révérend Lemuel Briant de Braintree Nord (maintenant Quincy). Briant avait reçu un diplôme d’Harvard à dix sept ans, était un penseur audacieux et courageux, s’exprimant avec vigueur et était un ami intime de Mayhew. Tandis que pourtant à ses vingt ans, il prêchait contre la doctrine de Calvin avec un sermon d’une grande hardiesse, qui a fait de lui un homme remarqué et lui apporta beaucoup d'attaques. Il a été accusé d'être non seulement arminien mais socinien et ses adversaires ont reçu l’appel d’un conseil des églises pour considérer les plaintes contre lui. Le résultat final était que son église l'a soutenu fortement, après investigation de son cas par elle-même. C'était en 1753 et le premier cas clair d'une église prenant formellement la position libérale. Cependant la doctrine de la Trinité n'a pas été impliquée dans cette action, l'église de Quincy est toujours restée par la suite du côté libéral.

        Bien que les conservateurs les aient considérés avec une grave appréhension, les vues libérales de ces derniers et d'autres pasteurs étaient bien connues et aucune tentative particulière n'a été faite de les cacher. Ils étaient simplement des progressistes dans l’Église Congrégationaliste, dans laquelle il n'y avait pas eu jusqu'ici la pensée la plus isolée d'une division, bien que les vues libérales aient progressé rapidement et se sont répandues loin. La Révolution Américaine pendant un certain temps a vérifié les progrès du mouvement en détournant les pensées des hommes de la question théologie à celle du patriotisme, bien que même, avec la vigilance orthodoxe contre l’hérésie pendant un certain temps détendue, l’influence est venue d'une partie inattendue. Pour Priestley et Price, (7) Le premier maintenant pour être un net unitarien, était franc en faveur des colonies et donc à un degré moins marqué était tel Lindsey et beaucoup des dissidents anglais libéraux. (8) et en même temps leurs écrits politiques et leurs travaux religieux ont été apportés d'Angleterre et plus attentivement lus en tant que mots des amis d'Amérique. Bien qu'ils soient allés trop loin pour la plupart des libéraux de la Nouvelle Angleterre, sur quelques uns d’eux, ils ont produit une impression durable et ils ont avancé ainsi les avant-postes du mouvement libéral encore plus loin.

        Jusqu'ici, comme nous l’avons noté, aucun des pasteurs congrégationalistes ou des églises était unitarien, ou aurait été complètement disposé pour aller plus loin que l'Arianisme. Par conséquent, il s'est produit que la première église américaine pour prendre une position distincte, pour prendre sa croyance et pour former franchement le culte unitarien n'était pas congrégationaliste mais épiscopale. La King's Chapel à Boston, établie en 1686 comme première église épiscopale en Nouvelle Angleterre, s'est trouvée à la fin de la Révolution sans pasteur, ou dans n'importe quel espoir d’en fixer un d'Angleterre. Elle a donc invité un jeune laïc, James Freeman, en 1783 à conduire son culte et à prêcher si incliné. Les vues de Samuel Clarke (9) étaient répandues en Amérique et la foi d'Athanase n'avait jamais été populaire ici, de sorte que dès le début Freeman a été permis de l'omettre. Il y avait dans les environs de cette période, un ecclésiastique épiscopal de Salem qui demandait pourquoi il lisait toujours la foi s'il ne la croyait pas, il a répondu, "je l'a lie comme si je ne l'avait pas crue." En effet, quand l'église épiscopale américaine est venue à s’organiser après la révolution, on lui proposa au début de mettre complètement à jour le Livre de Prière, omettant entre autre la foi Nicéenne et la foi d'Athanase. Pendant un certain temps, il y avait une perspective que celle-ci deviendrait l'église libérale américaine. (10)

        Il n'y a pas eu longtemps avant que Freeman commence à se sentir incommodé au sujet d'autres parties de la liturgie, particulièrement celles concernant la Trinité. Il a rapporté ses difficultés à ses personnes et leur a proposé de démissionner. Ils lui ont demandé plutôt de prêcher une série de sermons sur le sujet et le résultat de ceci, faisant ainsi, était que la plupart d'entre eux a accepté ses vues. Un pasteur unitarien anglais, William Hazlitt, qui à ce moment là visitait Boston, lui donna beaucoup de lumière et lui montra une copie du Livre de Prière révisé de Lindsey et pas longtemps après les propriétaires de la chapelle ont voté pour suivre l'exemple de Lindsey et ont omis de leur liturgie toutes les références à la Trinité et toutes les prières au Christ. (11) Ainsi en 1785 la King's Chapel, bien qu'elle ne soit pas devenue unitarienne dans le nom, est devenue en fait une église unitarienne presque en une génération avant que d'autres églises libérales en Nouvelle Angleterre possèdent ce nom ou adoptent des vues vraiment unitariennes. Freeman n'avait pas voulu dire de se retirer de l’Église Épiscopale, un nombre considérable de ceux du clergé ont sympathisé avec lui, mais il ne pouvait maintenant trouver aucun évêque semblant vouloir approuver son cheminement en l'ordonnant et par conséquent il a dû être ordonné en tant que pasteur par sa propre congrégation en 1787. Sur ceci, d'autres ecclésiastiques épiscopaux en Nouvelle Angleterre sont allés aussi loin où ils pouvaient pour l'excommunier et ses relations avec leur église se sont terminées ainsi. Il a plus tard eu une correspondance active avec Priestley, Lindsey et Belsham et ont fait circuler leurs travaux mais bien que certains des pasteurs les plus libéraux aient sympathisé avec lui, il a fait peu d'effet immédiat sur le mouvement libéral dans les églises congrégationalistes.

        Presque au même moment, un mouvement clair vers des vues unitariennes avait pris place à Salem. Cette ville a été en grande partie consacrée au commerce avec l'Inde et la plupart des hommes dans les trois plus anciennes paroisses ont été reliés au commerce extérieur. Leur contact avec les hommes à l'âme noble dans l'Orient les a incité à être incroyants de la doctrine de Calvin, que la nature humaine indépendamment du Christ est totalement diffamée et ils ont été disposés ainsi pour un enseignement plus libéral. Dans cette direction ils ont aisément suivi l'exemple de leurs pasteurs. De ces derniers, le révérend John Prince de la Première Église, comme Priestley donnait beaucoup dans les expériences scientifiques, lu et distribua des livres unitariens. Comme lui, le Dr. Thomas Barnard de l'Eglise du Nord évita de controverser sur les doctrines de sa chaire, mais quand un de ses paroissiens orthodoxes observant ceci, lui dit, "Dr. Barnard, je ne vous ai jamais entendu prêcher un sermon sur la Trinité," il a promptement répondu, "non, et vous ne l’avais jamais voulu." Le révérend William Bentley (camarade de classe de l'université de Freeman) de l’Église Est était plus franc. Dès le commencement de son ministère en 1783, il a sympathisé avec les vues de Priestley et d'autres unitariens anglais étant ouvert pour les prêcher en 1791, plus tôt que n'importe quel autre en Nouvelle Angleterre, excepté Freeman et son église était pratiquement unitarienne presque dès aussitôt que celle de la King's Chapel. L'influence de l'Unitarisme anglais a été également ressentie dans le Maine. En 1792, le recteur de l’Église Épiscopale de Portland, étant devenu convaincu par les écrits de Priestley et de Lindsey, chercha pour réformer sa liturgie comme Freeman l'avait fait et quand des personnes influentes se sont opposées à ceci, la majorité de la congrégation s'est retirée avec leur recteur et a formé une église unitarienne séparée, qui a continué pendant plusieurs années, de même qu’un mouvement semblable à Saco.

        À Boston, le mouvement a continué plus lentement. Tandis que les pasteurs de là avaient généralement abandonné beaucoup de leur Calvinisme, ils ont peut-être même moins aimé l'enseignement de Priestley, en raison qu’ils n'étaient pas des unitariens, comme le terme a été alors compris, mais des ariens, puisqu'ils considéraient toujours le Christ en tant qu'être divin lointain au dessus de l'homme, inspiré de Dieu, sans péché et un objet de la foi religieuse. Cependant, les doctrines de la Trinité et la déité du Christ étaient appelées en question de plus en plus. La doxologie du trinitarisme tombait hors d'utilisation. Le livre d'Emlyn a été de nouveau réimprimé et de nouveaux convertis ont été faits. Le Dr. Belknap de l’Église Fédérale Street a publié en 1795 un livre des cantiques qui a omis toutes les hymnes trinitaires. Les confessions de foi et les examens doctrinaux des pasteurs pour leur ordination, ont commencé à être opposés et désuets. Il n'y avait aucune polémique religieuse, parce que les libéraux ne se laissaient pas conduire dans une et eux-mêmes ont évité de prêcher sur les points contestés. Pourtant, vers la fin du siècle seulement un pasteur à Boston, seulement deux dans le comté de Plymouth et trois dans huit de ceux de l'est de Worcester sont restés trinitaires. A l'université d’Harvard, on disait que tous les jeunes hommes doués étaient des unitariens et les vues orthodoxes étaient dites pour être généralement ridicules. On a commencé à regarder, comme si les idées du Congrégationalisme du Massachusetts étaient devenues une simple et non dogmatique forme de foi, qui a mis quelques petites tentions sur le Credo. Chaque personne libre pour être aussi libérale qu’heureuse est partie, alors que tous tâchaient ensemble de cultiver le caractère Chrétien respectueux et positif.


        Les conservateurs, cependant, n'étaient pas disposés à ce qu’il en reste ainsi, mais souhaitaient mettre une forte emphase sur les doctrines que leurs pères avaient tenues. Même avant que les voix prévenant la Révolution avaient commencé à s’élever contre le départ de l’ancienne foi et dans les environs de 1790, elles s'étaient développées plus fréquemment. Une nouvelle renaissance du Calvinisme a éclaté, comme un écho retardé du Grand Réveil, avec plus ou moins la même sorte de résultat. Pour sa nouvelle insistance sur la Trinité et la déité du Christ, il a été seulement réalisé par beaucoup, à quelle distance ils s'étaient écartés de ces doctrines, comme l'ancienne renaissance les avait faits réaliser à quelle distance ils s'étaient écartés des doctrines sévères de Calvin. La cause libérale a maintenant gagné de la force plus rapidement que jamais avant et ressentant une nouvelle assurance, les libéraux ont commencé à réimprimer plus de livres en anglais pour répandre des vues libérales, pour imprimer des neufs de leurs propres vues et pour présenter des livres des cantiques sans hymnes et doxologies trinitaires familières. Dans un autre partie, le premier universaliste avait attaqué la doctrine de la punition éternelle et leur chef, le révérend Hosea Ballou, édita en 1805 un traité sur l'expiation qui était (à moins que nous exceptons la brève référence dans le Livre de Matthieu (12) le premier par un auteur américain pour nier la doctrine de la Trinité. Les vues libérales du Christianisme semblaient partout être dans l’air.

        Le mouvement s’est également répandu dans le Connecticut, bien qu'il a été rapidement vérifié à cause des églises de là, à la différence de celles dans le Massachusetts, qui ont été organisées en « associations coopératives, » qui ont eu la puissance d’ôter un pasteur dont la croyance n'avait pas été considérée saine, quoique son propre rassemblement pouvait souhaiter le garder. (13) par conséquent quand le révérend John Sherman de Mansfield, qui avait adopté les vues de Priestley et de Lindsey, les a fait connaître à ses personnes, il a été pratiquement forcé de les laisser bien qu'ils désiraient qu’il reste. Par ce fait, ceci l'a mené à éditer la même année (1805) un livre sur Un Dieu en une personne seulement, qui était la première pleine défense pour l’Anti-trinitarisme qui venait d'un auteur américain. Enlevé pour la frontière occidentale l'année suivante, il est devenu le premier pasteur de l'église libérale d’Oldenbarnevelt, N.Y., qui a déjà été référée. (14) Cinq ans après son ami, le révérend Abiel Abbot de Coventry, est également tombé sous le soupçon d’hérésie et était pareillement forcé par sa paroisse. À une exception, celle de Brooklyn (1817), celles-ci sont les seules églises dans le Connecticut dans lesquelles l’Anti-trinitarisme a gagné n'importe quelle fondement au moment où elles s'étendaient rapidement dans le Massachusetts et celles qui se sont sentis opprimées par l'orthodoxie stricte des églises congrégationalistes ont la plupart du temps cherché la fraternité plus libre de l’Église Épiscopale.

        En Pennsylvanie, l’Unitarisme a commencé tout à fait indépendamment du mouvement libéral parmi les congrégationalistes dans le Massachusetts. En 1783, le révérend William Hazlitt, un pasteur unitarien anglais qui avait fortement sympathisé avec les colons pendant la guerre passée, est venu en Amérique espérant trouver un établissement. C'était lui qui avait encouragé Freeman dans l'action qu'il a pris à la King's Chapel. (15) Bien qu’il avait échoué pour trouver une chaire et après longtemps retourna en Angleterre, il prêcha dans divers endroits du Maryland au Maine, y compris à Philadelphie, où il a trouvé un certain nombre d'unitariens anglais y vivant et en 1784 a réimprimé un certain nombre des tracts de Priestley. Ceux-ci l’ont sans aucun doute aidé à préparer le terrain pour une église là. Cependant, quand Priestley a atteint l'Amérique en 1794, (16) il a été chaleureusement accueilli en tant qu'un homme distingué de science et un ami de l'Amérique, ses avis religieux ont été redoutés et il a été nulle part invité par les pasteurs et bien gardé de prêcher à Princeton. Même des libéraux de Boston, aucun mot de bienvenue n'est venu à lui pendant son exil. Il a trouvé, cependant, beaucoup qui n’étaient pas liés aux églises orthodoxes existantes et qui auraient fait bon accueil à la prédication unitarienne. Il a été ainsi invité à établir une église à New York et pendant un certain temps il a aimé un projet pour atteindre des pasteurs d'Angleterre afin qu’ils leur soient envoyés dans le but de rassembler des congrégations ici et à Philadelphie. Lors de la constitution de Northumberland, il a fondé une église en 1794, qui doit être appelée la première en Amérique pour tenir la foi unitarienne et soutenir le nom d’Unitarien. (17) Beaucoup d'unitariens anglais sont venus en Amérique peu après la révolution et il y avait un groupe considérable d’eux à Philadelphie, où ils avaient fait une tentative qui échoua de positionner un pasteur de leur foi en 1792. En 1796, cependant, alors que Priestley visitait l’endroit, il les a encouragé à organiser une église qui devrait tenir des services avec des prédicateurs laïques. Les membres étaient tous des unitariens anglais, la plupart du temps de jeunes hommes et ont maintenu des services laïques avec une certaine interruption, jusqu'à ce qu'ils aient pu être en mesure, en 1812, avec l'aide des amis anglais, pour ériger le premier bâtiment d'église unitarienne en Amérique. (18) et leur premier pasteur régulier n'a pas été installé avant 1825.

        En Nouvelle Angleterre après la Révolution les tendances libérales dans les églises congrégationalistes ont continué à acroîtrent solidement. Ainsi à Worcester, en 1785, les libéraux de la Première Église se sont retirés et ont formé une nouvelle société avec Aaron Bancroft, alors un arien, en tant que leur pasteur. A Taunton, en 1792, l'orthodoxe s’est retiré et a formé une nouvelle église parce que la première église a été contrôlée par les libéraux. Dans Plymouth une division semblable a eu lieu en 1800. A Fitchburg, deux ans après, son fort calvinisme fut la cause du renvoi du pasteur Samuel Worcester et devint un des principaux adversaires des unitariens. Néanmoins, dans la plus part des endroits les libéraux ne pouvaient pas facilement être identifiés en tant que tels, parce qu’ils ne s'étaient engagés dans aucune polémique, n'avaient formé aucun parti et n’avaient eu aucune structure, de politique ni de chef. Bien qu'ils n'adhéraient plus au vieux Calvinisme de leurs pères, ils ont été en accord avec à peine n'importe quelle nouvelle position exceptée de croire dans la Trinité. La généreuse tolérance de la différence dans la croyance a existé et bien qu’afin de se garder que des vues libérales se propagent plus loin, maintenant certaines des églises ont exigé de leurs membres d'approuver la foi orthodoxe, exceptés les quelques exemples tels que ceux rappelés ci-dessus, les deux ailes de l’Église Congrégationaliste vivaient toujours ensemble en harmonie comme avant. C'était la situation à la fin du dix-huitième siècle, mais au dix-neuvième siècle, elle était toujours très jeune quand cette paix a été détruite par une période d’une polémique pointue des conservateurs contre les libéraux, qui étaient diviser dans l’Église Congrégationaliste et pour forcer les unitariens de former une dénomination séparée. Cette histoire malheureuse formera le thème du prochain chapitre.

     

    CHAPITRE XXXV- La controverse Unitarienne en Amérique, 1805-1835



       

    Le dernier chapitre disait comment pendant plus d'un demi siècle les églises Congrégationalistes du Massachusetts ont grandi lentement presque imperceptiblement plus libérales dans la foi. Pendant une bonne partie du temps, les conservateurs ont noté ce fait avec une appréhension croissante, bien qu'ils pouvaient indiquer peu ou rien d’assez défini pour fournir un point d’attaque. Pour les libéraux, qui étaient content de laisser les vieilles croyances disparaîtes sans notification et ont préféré limiter leur prédication aux éléments essentiels de la pratique du Christianisme selon la vie et la personnalité. Ce n'était pas avant 1805, qu'un événement a eu lieu et qui a convaincu les conservateurs de leurs craintes, que les églises devenaient criblées par l'hérésie, étaient très bien fondées et cet événement a eu lieu non pas dans l'église, mais dans l'université d'Harvard.

        L'université avait été fondée par les puritains en 1636 principalement pour instruire les pasteurs de leurs églises et parmi ses dotations était une qui avait été donnée en 1721 par un professeur de théologie. Le donateur, un négociant anglais libéral appelé Thomas Hollis, dont les amis et les conseillers intimes avaient été du côté libéral dans la polémique du Hall Salters, (1) avait mis comme réserve que le titulaire soit 'de croyance saine et orthodoxe', tandis qu'un legs supplémentaire pour la même chaire exigeait l'acceptation explicite d'une foi conservatrice. En 1803, cette chaire est restée vide et pendant plus d'une année, aucune élection n'a été faite parce que les libéraux et les conservateurs, étant également équilibrés et ne pouvaient pas convenir d'un candidat. Les libéraux ont favorisé les articles du pasteur Henry de Hingham, tandis que l'orthodoxe, l’accusant d’être unitarien, s’opposait à lui. L'opposition a été menée par le Dr. Jedidiah Morse (2) de Charlestown, qui a été pendant quinze années l’unique défenseur public de la doctrine de la Trinité à proximité de Boston et qui a insisté sur le fait qu'un calviniste devrait être choisi. Longuement les libéraux ont gagné la majorité et ont élu des Articles en 1805. Ceci a prouvé que le parti libéral était maintenant à la commande de l'université et le fait était encore bientôt souligné par la nomination d'un président libéral et de plusieurs professeurs libéraux.

        Le parti orthodoxe complètement réveillé à trouver ses plus mauvaises craintes réalisées et à vu dorénavant que leurs jeunes pasteurs devaient être sous des professeurs libéraux et non orthodoxe, maintenant ouverts à ce qui pourrait s'appeler les 'trente années de guerre', qui était finalement, alors dans une église divisée en deux sections s'opposant amèrement, jusqu'ici alors unie. Le Dr. Morse a fondé le magazine le ‘Panoplist’ (Arsenal du Chrétien), dans lequel il a continué une guerre agressive contre les libéraux, les attaquant incessamment et les invitant s'ils étaient incroyants dans la Trinité de sortir et de le dire ouvertement. Bien que leurs vues ont été assez longtemps bien connues et n'avaient pas été cachées, ils n'ont pas accepté son défi. Par la suite, le Dr. Morse se démena pour établir à Andover un séminaire de théologie qui devait rester pour toujours orthodoxe, parce que sa constitution exigeait des professeurs tous les cinq ans de renouveler leur suscription à une foi qui était perpétuellement pour rester 'entièrement et identiquement la même, sans le moindre changement, d’addition, ou de diminution'. (3) Le séminaire d'Andover a été ouvert à l'instruction en 1808 et dorénavant est devenus l'endroit principal pour la formation des pasteurs orthodoxes, tandis qu'en 1821, une université orthodoxe était également fondée à Amherst pour contrebalancer les tendances libérales d’Harvard.


        Déjà en 1802, les pasteurs conservateurs, menés par le Dr. Morse, bien que face à une forte opposition, avaient cherché à renforcer la cause de l'orthodoxie en formant une Association Générale sur la base du catéchisme de Westminster, ainsi que l'exclusion des libéraux. C'était vraiment le commencement de la fente entre eux. Deux ans après, une tentative qui échoua a été faite pour expulser les libéraux de la convention d'état des pasteurs. En 1807, quand Samuel Willard de Deerfield, après avoir été refusé d’être ordonné par un Concile en raison de ses vues libérales, a été ordonné par d’autres, lui et son église étaient bannis par tous leurs voisins orthodoxes. En 1808, quand John Codman était installé sur la deuxième église de Dorchester, il a commencé en annonçant qu'il n'échangerait pas des chaires avec des hommes des vues libérales. C'était le premier mouvement dans le Massachusetts vers cette 'politique exclusive', laquelle avait déjà été recommandée dans le Connecticut deux ans avant et qui bientôt est devenue générale parmi l'orthodoxe et en grande partie continua à ce jour. À Boston l'année suivante l'orthodoxe a pris une mesure fortement agressive en organisant l’Église Park Street, dont le pasteur, en prêchant un sermon 'sur l'Utilisation du Vrai Feu dans l'Enfer', a gagné pour l'emplacement de son église le nom du 'Coin de Souffre'. Dans des congrégations individuellement des lignes plus étroites étaient tracées. Certaines des églises ont essayé d’empêcher d’entrer l’hérésie en adoptant des confessions élaborées de foi pour que leurs membres les acceptent et ont ainsi préparé le terrain pour de tristes divisions pour un peu plus tard. En cas de contestation le côté battu au vote était parfois séparé de la majorité. Ainsi à New Bedford en 1810, les conservateurs se sont retirés et ont formé une nouvelle église. Au sandwich (territoire britannique d'outre-mer), où le pasteur, ayant accru fortement au Calvinisme, fut écarté de sa paroisse par une petite majorité libérale en 1811 et a organisé une nouvelle église parmi ses disciples. En 1813, une minorité libérale s'est retirée de l'église de Codman à Dorchester et a organisé une nouvelle. D'autres tels exemples se sont produits dans les quelques années qui ont suivi.

        En même temps, les vues libérales s'étendaient plus rapidement que jamais dans les églises congrégationalistes et des livres unitariens anglais ont été réimprimés à Boston dans un nombre croissant et ont été largement lus. Le révérend Noéah Worcester, un pasteur du pays de New Hampshire, influencé par Emlyn et d'autres auteurs anglais, édita en 1810 un petit livre appelé Bible News, qui était arien. Pour cela son frère et pasteur l'a amèrement attaqué, diffamant son caractère personnel et lui causa la perte de sa chaire, mais il a immédiatement trouvé des amis parmi les pasteurs libéraux de Boston, a bien servi la cause libérale et plus tard a gagné la renommée en tant que fondateur du mouvement de paix en Amérique. Quant aux pasteurs libéraux, bien d'ici 1812 il y ait eu au moins cent d'entre eux, mais seulement Freeman à la King's Chapel et Bentley à Salem, qui étaient vraiment unitariens dans la foi. Pour le reste, seulement un ou deux avaient prêché un sermon contre la Trinité et tandis qu'ils avaient généralement cessé de tenir cette doctrine, pourtant ils n'avaient conclu aucun large accord quant à d'autres points. Ils ont su en effet qu'ils étaient plutôt bien devenus trop grands pour leur calvinisme et ont reconnu seulement l'autorité des Écritures. Mais leur emphase principale était sur les vertus pratiques de la vie Chrétienne et leur opposition principale était sur l'étroitesse de l'esprit et du servage à la foi, alors que pour le reste, ils préconisaient la charité, la largeur d'esprit et la tolérance Chrétienne. Ils étaient la plupart d'entre eux ariens dans la foi et tellement fortement opposés à ce qui a été alors connu comme l’Unitarisme et quand on avait accusé le professeur Ware d’être un unitarien, l’accusation a été ressentie avec indignation et offense comme une calomnie. En fait, ils ne se considéraient pas comme des hérétiques du tout, parce qu’ils ont su que leurs vues étaient très répandues dans l’Église d'Angleterre et parmi les dissidents anglais. L’Église Congrégationaliste était toujours assez large pour les conservateurs et les libéraux audacieux et des neuf anciennes congrégations de Boston huit s'étaient développés libérales, alors que la neuvième restait orthodoxe par seulement la marge la plus étroite.

        Pendant tout ce temps, les choses étaient dans cet état incertain et le Dr. Morse dans le Panoplist continua d’inviter les libéraux à admettre avec d’importants égards qu'ils étaient partis loin de la foi de leurs pères. Ils étaient fermement résolus de refuser d'accepter son défi, parce qu’ils détestaient la polémique et n'avaient eu aucun esprit pour soutenir des doctrines spéciales ou être éloignés dans une partie séparée. Ils se sont tenus à leurs droits en tant que membres libres des églises congrégationalistes et ne se sont sentis sous aucune obligation de faire un rapport au Dr. Morse ou de demander son départ. Mais maintenant, quelque chose d’inattendu s’est produit et qui a forcé la question. Trois ans avant, Belsham à Londres avait édité une vie de Lindsey. Elle contenait un chapitre sur le progrès de l'Unitarisme en Nouvelle Angleterre, citant des lettres du Dr. Freeman et d'autres donnant un avis intérieur du mouvement libéral à Boston, rapportant que la majorité du clergé de Boston était unitarienne. Le Dr. Morse a longuement découvert le livre en 1815, et a promptement réimprimé ce chapitre, lui donnant le titre, l’Unitarisme Américain. Il a créé une sensation énorme et a été suivi par cinq éditions en autant de mois. L’accusation du Dr. Morse semblait être exacte, les libéraux étaient des unitariens après tous. Le Panoplist a continué de se révéler être une revue sévère, accusant les libéraux de comploter secrètement pour miner la foi orthodoxe et étaient des hypocrites pour cacher leur vraie croyance et que l'orthodoxe doit donc être immédiatement séparée de ceux-ci puisqu'ils niaient la déité du Christ et ne pouvaient pas être considérés des chrétiens d’une aucune manière.

        Le nom Unitarien a été frappé, en raison que le Dr. Morse pensait qu'il le devait, parce que c'était alors un nom odieux et il a été frappé depuis, mais n'avait pas été estimé équitablement. Depuis, des auteurs de lettres étaient visés, pour l’avoir employé simplement pour dénoter l'incrédulité dans la Trinité, tandis qu’alors généralement compris pour signifier une telle croyance comme celles de Priestley et de Belsham, qui soutenaient que Jésus était de tous points un être humain faillible, ainsi que certaines vues philosophiques qui étaient répugnantes aux libéraux de Boston. Le Panoplist, cependant, a insisté sur le fait qu'ils étaient des unitariens dans le sens du mot de Belsham. Les pasteurs libéraux de Boston ont été outragés par une telle déclaration de leurs vues et ont estimé que la calomnie ne doit pas être laissée passée sans démenti responsable. Rapidement, La réponse était reçue sous forme de lettre ouverte au révérend Samuel C. Thacher de la Nouvelle Eglise du Sud, de son ami le révérend William Ellery Channing. Bien que Channing était âgé de trente cinq ans, il avait été pendant une douzaine d’années le pasteur aimé et honoré de l’Église Fédérale Street et tardivement devenu pour être considéré en tant que chef des libéraux de Boston. Il était destiné depuis longtemps pour être le plus distingué de tous les unitariens américains. Bien qu’a moitié accepté, il avait un charme remarquable dans la voix, dans la façon et dans le caractère. Dans son premier ministère, il avait été un calviniste modéré, avait été en termes amicaux avec le Dr. Morse et avait prêché le sermon de l’ordination de Codman, mais il n'avait jamais cru la doctrine de la Trinité et n'avait jamais fait un secret de ses vues. Cependant, Il a tenu que le Christ était moins que Dieu, lointain au dessus de l'homme, d'être sans péché et l'objet de confiance et de l'amour religieux. En bref, il était un arien.

        Toujours s’abaissant à la polémique, Channing pouvait encore parler fortement quand il le devait et dans cette lettre il niait maintenant avec indignation les accusations du Panoplist. Il a admis que ses frères étaient incroyants dans la Trinité et dans ce seul sens étaient des unitariens, bien qu'ils préféraient s'appeler les chrétiens libéraux, ou les chrétiens raisonnables, ou les chrétiens catholiques, tandis qu'ils étaient complètement hors de sympathie avec les vues de Priestley et de Belsham étant plus proches des calvinistes que d’eux. La plupart d'entre eux étaient des ariens, certains n'étaient pas clairs quant à leurs vues et à peine un pouvait accepter la foi de Belsham, bien que de croire en lui n'était d’aucun crime. Leurs vues n'avaient pas été cachées, Le Dr. Morse et d'autres les avaient longtemps connu. Mais les doctrines contestées avaient été gardées hors de leurs chaires comme peu lucratives et traitées comme si elles n'avaient jamais été supportées. Telle était sa réponse et en conclusion il exhortait que ce serait un grand mal pour le Christianisme et une grande injustice aux individus, de créer une division dans l'église en tenant hors d’elle les non chrétiens, ceux qui simplement tenaient des vues plus libérales de l'enseignement des Ecritures que les autres.

        La polémique continua du côté orthodoxe par le Dr. Worcester de Salem, dont deux frères avaient déjà souffert de la persécution dans le New Hampshire pour leur arianisme, (4) et lui-même était sans aucun doute toujours piqué par son propre renvoi de l’église de Fitchburg. (5) Trois de ses lettres ont été éditées de chaque côté et plusieurs autres auteurs ont également pris part dans la discussion. Le Dr.Worcester sélectionna dans la lettre de Channing, appuya les accusations du Panoplist, et exprima instamment que les différences entre l'orthodoxe et les libéraux étaient trop sérieuses pour être ignorées plus longtemps et que les deux devaient être séparés.
        Channing a répondu que dans la partie essentielle de la foi Chrétienne, était que Jésus est le Christ et furent d’accord, et qu'aucune différence mineure n'avait vitalement d’importance. La polémique a continué pour la moitié d’une année et a fini par ouvrir une brèche permanente entre les deux ailes congrégationalistes du Massachusetts. Les orthodoxes ont été plus que jamais déterminés dans leur attitude, tandis que les unitariens (comme ils étaient dorénavant connus) commençaient à abandonner leur politique de réserve pour parler sans détour également contre d'autres doctrines du Calvinisme et leurs vues se sont propagées en conséquence.

        Avant et pendant la polémique, ce Dr. Morse et ses amis du strict Calvinisme ont solidement essayé d'obtenir des églises du Massachusetts pour former des 'associations coopératives', avec la puissance d’enlever des pasteurs hérétiques comme Sherman et Abbot l’avaient été dans le Connecticut. (6) Les libéraux et les calvinistes modérés résistaient à ce plan comme dangereux pour la liberté d'opinion, de sorte qu'après quelques années d’efforts, la demande a été abandonnée. Cependant, dans un nombre croissant d'églises, la foi a été adoptée pour maintenir les hérétiques des membres qui venaient et dans quelques cas où l'orthodoxe ne pouvait pas diriger la situation comme il le souhait, il s’est retiré pour former des églises séparées. De plus en plus des pasteurs orthodoxes ont également refusés d'inclure dans leur liste des échanges mensuels de chaires qui étaient suspectées d'être unitariennes, de sorte que tandis qu'il restait, en effet, une simple dénomination de congrégationalistes, ses deux ailes ont de façon constante été conduites plus loin et à part. Ainsi les choses ont continué pendant quelques années, pour obtenir l’éloignement du parti orthodoxe des libéraux, cependant avec l’espoir pas complètement anéanti pour une réconciliation, jusqu'à ce que deux événements se soient produits, qui se sont trouvés décisifs. C'étaient le sermon à Baltimore de Channing en 1819 et la décision du cas de Dedham en 1820. Nous devons parler de ces derniers alternativement.

        Après la polémique de 1815, le parti orthodoxe a maintenu le traitement des unitariens dans l'église avec une telle croissante étroitesse et continuait d’attaquer leur croyance avec une telle amertume, que longuement Channing, pacifique comme il était, se senti obligé de frapper un coup impressionnant en retour. L'occasion de faire ainsi est venue en 1819, quand il a été invité à prêcher le sermon pour l’ordination des Jared Sparks comme pasteur de l'église récemment établie à Baltimore, la première extension au delà de la Nouvelle Angleterre du mouvement libéral dans le Massachusetts. Dans ce sermon, il a hardiment été agressif contre le parti orthodoxe, prenant les doctrines distinctes des unitariens une à une et prouvait qu'elles étaient soutenues par les Ecritures et la raison et attaqua sans pitié les doctrines contrastées de l'orthodoxie dans toute leur nudité. Aucun autre sermon jamais prêché en Amérique n'a eu probablement autant de lecteurs et une si grande influence. Il a mis le parti orthodoxe immédiatement sur la défensive. Ils se sont plaints que Channing avait mal représenté leur croyance et avait blessé leurs sentiments par ses rapports durs. Le professeur Moïse Stuart d'Andover a écrit un livre entier pour défendre la doctrine de la Trinité contre l'attaque de Channing, cependant à l’intérieur, il a admis qu'il n'a pas su clairement ce que signifiait la doctrine et apporta même sur lui une source presbytérienne l’accusant qu’il tendait aussi vers l’Unitarisme. Channing ne dit rien de plus, mais le professeur Andrews Norton d'Harvard a renouvelé l'assaut sur la Trinité avec un tel effet que l'orthodoxe s'est retiré sur ce point et était content de poser l'accent dorénavant sur la divinité du Christ.

        Le professeur Leonard Woods d'Andover est maintenant venu à la défense des autres doctrines que Channing avait attaquées et discuta d’elles dans les deux sens avec le professeur Ware d’Harvard pendant trois années, dans une polémique qui fut imprimée dans plus de huit cents pages. Cette " polémique des Articles de Woods " comme elle s'est appelée, se poursuivie avec un esprit fin des deux côtés et précisait que même le parti orthodoxe avait dérivé loin des vieilles doctrines qu'ils avaient pourtant reconnus ou réalisés. Néanmoins, ils ont continué à poursuivre plus largement que jamais leur politique de l'exclusion des unitariens et de la séparation d’avec eux, tandis que les unitariens, qui avaient eu leurs vues si clairement énoncé et tellement habilement défendues par Channing, se rendaient d’abord assez compte maintenant où ils se tenaient et se sont ralliés à leur norme avec enthousiasme. La division entre les deux ailes était devenue pratiquement complète.

        Dans la division malheureuse qui a eu lieu à ce moment, des congrégations ont été dédoublées en deux et même des familles ont été divisées entre elles. Mais la question maintenant posée, était : à qui doit revenir la propriété d'église quand les unitariens et orthodoxes se sont établis à part ? C'était la question impliquée dans le cas de Dedham. Afin de comprendre la question, on doit se rappeler que dans les villes du Massachusetts, il y avait longtemps eu deux organismes religieux. La 'paroisse', ou la 'société', composés de tous les électeurs masculins de la ville pour organiser le maintien du culte religieux, lesquels ont été liés par la loi à l'appui de l'imposition. 'L’église' a d'une part consistée seulement dans ces personnes de la paroisse (généralement une petite minorité) qui avaient fait une profession publique de leur foi religieuse et s'étaient associées dans un sérieux cercle intérieur pour des buts religieux et avaient admise l'observance du Repas du Seigneur. Les membres de l'église étaient dans l'ensemble (cependant pas exclusivement) plus dévots et plus ardents que le reste des membres de la paroisse et une grande majorité d’eux étaient habituellement des femmes. Maintenant par la loi un pasteur devait être élu par le vote de la paroisse entière qui l'avait soutenu, mais par la coutume normale, il était venu à être généralement prévue pour qu'il soit également acceptable pour l'église, même s’il n’était pas nommé par elle. Pour des générations l'église et la paroisse ont généralement été d’accord, bien que s'ils ne l’étaient pas, des moyens étaient donnés pour régler la matière par un conseil mutuel. Mais quand la polémique a surgi entre l'orthodoxe et les unitariens, les désaccords sont devenus fréquents et souvent sérieux et dans beaucoup de cas, il se sont produits tandis que la majorité des membres d'église souhaitait placer un conservateur d'Andover, la majorité de la paroisse préférait un homme libéral d’Harvard et habituellement d’aucune manière un compromis pouvait être trouvé.

        C'était la situation à Dedham, où la chaire est restée vide en 1818 et la paroisse a voté deux contre un pour placer un homme libéral, alors que l'église à une petite majorité votait contre lui. Comme la paroisse refusait de céder, une majorité de l'église s’est retirée et a formé une nouvelle église, prenant avec eux la propriété de l'église, qui était dans cet exemple presque assez pour soutenir le pasteur. Un procès a suivi, pour déterminer laquelle était la vraie église et qui pourrait tenir la propriété, de la majorité de l'église qui avait fait sécession d’avec la paroisse, ou la minorité qui était restée dans elle. La cause a été amèrement défendue et la cour suprême de l'état longuement décida en 1820 que ceux qui avaient fait sécession avaient renoncé à tous leurs droits et que même la plus petite minorité restante avec la paroisse étaient toujours l'église de paroisse et avait droit à la propriété d'église. En effet, cela même si toute l'église avait fait sécession, elle devait laisser la propriété d'église derrière elle. Cette décision légale, qui naturellement s'appliquerait à tous les cas semblables se présentant ailleurs, a réveillé parmi l'orthodoxe un assaut d'indignation si profond et amer qu'il s'est à peine calmé après cent ans. Ils ont déclaré que le juge, étant un unitarien s’est compromis en faveur de sa propre partie et pendant beaucoup d'années ils ont continué à pleurer contre l'injustice de la décision et contre ce quoi ils insistaient pour être le 'pillage' de leurs églises.
        Pour résultat des divisions qui avaient eu lieu, les pertes orthodoxes étaient en effet sévères. Dans quatre vingt un exemples, les membres orthodoxes qui avaient fait sécession, presque 4.000 d'entre eux en tout, par ce fait, ont perdu et estimés à plus de 600.000 $ de fonds et propriété, ne mentionnant pas la perte des églises qui sont allées du côté libéral sans division. Ils ont dû établir de nouveaux temples pour eux-mêmes et se sont appelés 'les églises exilées'. Alors qu’il y avait des cas dans lesquels la majorité libérale a opprimé la minorité et souhaitait les sortir de force, la dernière plus souvent faisait sécession parce qu'elle n'était pas autorisée, bien que souvent mais peu nombreux, pour imposer un pasteur de leur choix à la grande majorité de ceux qui sont allés à l'église et qui la soutenaient par leurs impôts et pour qui ce n'était pas acceptable. Toutes les pertes n’étaient pas du même côté. Il y avait au moins une douzaine de cas, d'abord et pour la dernière fois, dans lesquels c'était les libéraux qui ont fait sécession, plutôt que d'écouter la prédication des doctrines qu'ils pensaient être fausses et nocives. Il y avait heureusement beaucoup d'autres cas dans lesquels il n'y avait aucune division. De ces derniers le nombre le plus grand est demeuré orthodoxe, mais trente neuf sont devenues libérales sans division et souvent tellement tranquillement et graduellement que personne ne pouvait indiquer quand la ligne invisible avait été traversée. Parmi ces dernières, elles étaient vingt sur vingt cinq des premières églises, y compris de toutes les plus importantes. Dans seulement trois des villes les plus grandes du Massachusetts oriental il a été fait que la paroisse reste orthodoxe et à Boston seulement le Vieux Sud. Dans plusieurs cas toute l'église s'est retirée dans un corps, dans d'autres seulement un ou deux membres sont partis. À la fin de la polémique un peu plus d’un tiers des églises congrégationalistes du Massachusetts se sont avérées devenues unitariennes.

        Bien que les églises aient continué de se séparer jusque aussi tard que 1840, le plus grand nombre de divisions a eu lieu dans les années juste après le sermon de Baltimore et la décision dans le cas de Dedham. Les unitariens étaient dès lors, contre leur souhait, une dénomination séparée du reste des congrégationalistes. Ils se sont trouvés composés de 125 églises, la plupart du temps à moins de vingt-cinq milles de Boston, cependant avec quelques avant-postes éloignés à New York, à Philadelphie, à Baltimore, à Washington et à Charleston. Dans le Massachusetts oriental, ils avaient pour un temps gagné une victoire rapide. Les pasteurs les plus capables et les plus éloquents, les chefs dans la vie publique, dans l'éducation, en littérature, étaient chez eux, de même que la grande majorité de ceux qui étaient riches, cultivés et de positions sociales élevées. En fait, ils avaient tout à fait trop de prestige pour leur propre bien, puisqu'ils ont semblé maintenant être comme une église ayant peu ou plus à essayer d’obtenir. La vérité est que ce n'était pas tellement les doctrines unitariennes en tant que liberté unitarienne qui avaient attiré bon nombre d'entre eux. Par conséquent, tandis que larges d’esprit, fortement opposés aux sectarisme et au libéralisme, bien que vagues dans leur croyance, ils étaient pourtant conservateurs dans presque tout autrement. Mais ils étaient généralement respectueux dans le tempérament et ont été sincèrement consacrés aux morales pures et aux bons travaux. La conséquence du tout ceci fut qu'ils étaient maintenant suffisamment installés et montraient et de loin bien moins d'ardeur pour la promotion de leur cause que le parti orthodoxe, croyant tendrement que sans aucun effort particulier sur leur partie que l’Unitarisme balayerait sous peu tout le pays comme il avait déjà balayé le Massachusetts oriental. Les orthodoxes, d'une part, étaient pendant un certain temps assommés et dans la crainte aiguë de perdre la lutte pour la totalité, dans laquelle les unitariens avaient gagné régulièrement depuis 1815. Leur champion, le Dr. Morse est venu à suspendre la publication de leur organe le Panoplist. Cependant, une forte recrue pour leur cause, est maintenant venue du Connecticut, où la diffusion de l'Unitarisme jusqu'ici avait été tellement avec succès empêchée.


        Le Dr. Lyman Beecher, connu en tant que le renaissant ayant le mieux réussi de son temps et en tant que prédicateur puissant et éloquent d’un extrême sérieux, avait avec un intérêt passionné longuement observé la bataille de loin quand en 1823 il est venu à Boston pour tenir des réunions des renaissants. Il a bientôt rétabli un esprit confiant pour l'orthodoxe. Ils ont commencé à faire des nouveaux convertis et beaucoup qui étaient dans l'hésitation ont été regagnées du camp unitarien. Ainsi la réaction orthodoxe a commencé.

        Quand ces pasteurs et églises qui avaient accepté la croyance unitarienne se sont trouvés tous exclus de la fraternité religieuse avec ceux qui se sont tenus dans les anciennes croyances, cela devenait une question sérieuse quant à ce qu'ils devaient faire. Mis en dehors des organismes orthodoxes, devaient-ils former une nouvelle dénomination, ou continuer séparément sans tenter de se lier ou d’agir ensemble pour les intérêts qu'ils avaient eus en commun ? Les chefs plus âgés étaient bien disposés pour continuer comme ils étaient et se sont opposés pour former une nouvelle dénomination. Ils avaient dernièrement trop vu les maux du sectarisme et ne souhaitaient pas plus de lui. Les hommes plus jeunes avaient moins de crainte et plus d'ardeur, se rendant compte que, s'ils faisaient n'importe quoi pour aider à propager le Christianisme dans les parties les plus nouvelles du pays ils devaient s’unir pour ce but, tandis que s'ils ne faisaient rien à ce sujet, ils abandonneraient simplement et complètement le nouveau champ à l'orthodoxie et aux croyances qu'ils sentaient être fausses et nuisibles. Dans ce cas, le Christianisme libéral pourrait s’éteindre sous une génération.

        Depuis le début du siècle, en effet, quatre ou cinq organismes avaient été formés pour favoriser la diffusion du Christianisme de diverses manières, desquels, bien qu'ils aient été tout à fait non sectaires, seulement les libéraux avaient participé et une demi-douzaine de publications, notamment Le Registre Chrétien, hebdomadaire (1821), et L'Examinateur Chrétien, trimestriel (1824), avaient été fondés, dans lesquels les libéraux avaient exprimé leurs opinions et avait continué la polémique avec l'orthodoxe. Mais maintenant que la séparation était venue, on estima quelque chose de plus qui était nécessaire. C'était dix ou douze jeunes pasteurs de l'école de théologie d’Harvard qui ont graduellement et dernièrement pris la tête sur la matière et après une longue discussion et beaucoup d'opposition s'est joint quelques laïques qui ont partagé leurs opinions et dans la sacristie de l’église du Dr. Channing s’organisa l'Association Unitarienne Américaine, (7) 'pour répandre la connaissance et favoriser les intérêts du Christianisme pur'. Le Dr. Channing donna seulement son approbation passive au mouvement et refusa d'être le président de la nouvelle association. Les unitariens de Boston étaient généralement tièdes. Pendant sa première année seulement soixante cinq d’eux ont joint l'association et seulement 1.300 $ ont été soulevés pour continuer son travail. Pourtant, elle a été réglée pour fonctionner avec énergie et compétence, commença à éditer des tracts unitariens qui circulaient en grands nombres et envoya un explorateur dans l'ouest qui est revenu en rapportant beaucoup de champs prometteurs où des églises unitariennes seraient chaleureusement bien accueillies. Des prédicateurs missionnaires ont été envoyés au loin, un missionnaire pour les pauvres de la ville a été employé, une Société de l’Ecole du Dimanche a été organisée (1826), et des efforts particuliers ont été faits pour répandre la littérature unitarienne. Pourtant, les églises étaient craintives de perdre une partie de leur liberté dans les liens d'une nouvelle section, cela pendant vingt-cinq années, seulement un tiers à une moitié d’eux contribuait au travail de l'association, qui avait ainsi seulement 5.000 $ à 15.000 $ par année à dépenser. Son travail pouvait se développer mais lentement, jusqu'à ce que le conservatisme timide d'une génération plus ancienne puisse être remplacée par une sérieuse mission plus jeune.

        Les réunions des renaissants du Dr. Beecher à Boston en 1823 avaient rétabli l'orthodoxie pendant un temps, mais il était toujours sur la défensive et maintenant les unitariens étaient organisés pour un agressif effort. Beecher était heureux cependant d'accepter un appel d’une église juste établie dans Hanover Street, qui avait été organisée sur une base conçue pour l'empêcher d’appeler à jamais un pasteur libéral. Venu de Boston pour y vivre en 1826, il a immédiatement commencé un rétablissement qui a duré cinq ans. Il a souvent serré son église et a remué les unitariens assoupis par une activité inhabituelle. Il a pris une position agressive et audacieuse, attaquant la croyance unitarienne comme non scripturale et leurs résultats comme défavorables pour la vraie religion. Quelques années avant ceci, un ecclésiastique presbytérien prêchant à Baltimore avait déclaré que les prédicateurs unitariens étaient "les plus acceptable pour la gaieté, à la mode, l'esprit de celui qui connaît le monde et même des vicelards". Un autre dans New York avait chargé cette religion et ses morales d’avoir décliné de façon alarmante et le vice avait augmenté à Boston depuis la diffusion de l'Unitarisme là-bas et avait insinué que même les pasteurs unitariens étaient des hommes de morales détachées et de petite piété. Le Dr. Beecher n'a pas essayé d'aller aussi loin que ceci, mais lui et ceux qui ont suivi sa conduite à plusieurs reprises ont accusé que l'effet de l'Unitarisme était de rendre ses disciples moins sérieux dans leur religion, moins fidèles dans leurs habitudes religieuses et moins stricts dans leurs normes morales. On déclara qu'ils avaient solidement abandonné les une après les autres les doctrines de la foi chrétienne, jusqu'au peu qui été maintenant parti. Comme leurs vues inspirées de la Bible changeaient, ils sont devenus communément appelés unitariens infidèles, tandis qu'ils étaient souvent accusés et comme souvent rejetés, cela en acceptant la doctrine des universalistes qui encourageaient les hommes au péché en enlevant leur crainte quant à la punition éternelle. (8)

        Peut-être l’accusation qui a blessé le plus les unitariens, qui avait la plupart de vérité en elle, était que tandis que les orthodoxes étaient profondément sérieux au sujet de leur religion, ardent, contestataires et plein de l'esprit missionnaire, les unitariens étaient tièdes, souvent indifférents à leur église, relâchés dans les observances religieuses et opposés aux missions. En effet, le premier trésorier de l'Association Unitarienne Américaine a ressenti ces choses tellement profondément qu'il a démissionné de ses fonctions dans le découragement et est allé de nouveau à l'orthodoxie. Ceci est devenue l'occasion d'un pamphlet controversé qui attira beaucoup d'attention des deux côtés. Bien que les unitariens aient préféré rencontrer l'ardeur passionnée de l'orthodoxe par la confiance en soi facile à vivre, ils ne pouvaient pas rester silencieux sous des attaques telles que ces dernières. Ils ont renvoyé coup pour coup, attirant l'attention sur les doctrines les plus répulsives du Calvinisme, jusque longtemps le Dr. Beecher était conduit pour admettre que lui aussi avait abandonné diverses doctrines jugées sacrées par les pères et dans son 'nouveau Calvinisme' avait ainsi pris les mêmes mesures que les premiers libéraux avaient pris deux générations avant.

        Le Dr. Channing s'est particulier encore senti obligé de venir à la défense de l'Unitarisme dans un sermon dédicacé et prêché à New York en 1826, où il compara l'effet des doctrines de l'Unitarisme à celui de l'orthodoxie, soutenant que le Christianisme Unitarien était le plus favorable pour la piété et comparait la doctrine orthodoxe de l'expiation à la potence érigée au centre de l'univers pour l'exécution publique de Dieu. Ce sermon a créé une sensation en second lieu seulement à celle à Baltimore et ne l'a été jamais pardonné par l'orthodoxe. Les polémiques qui ont rempli six ou huit années à venir sont maintenant devenues plus amères comme jamais avant. Pour garder ces vivants et les pousser vigoureusement, le Dr. Beecher aida a trouver un nouveau périodique, le Spirit of the Pilgrims (l’Esprit des Pélerins) pour remplacer le Panoplist. Les querelles sont devenues fâcheuses et personnelles. Chargées de la bigoterie, d'injustice, de manque de sincérité, d'hypocrisie et de fausseté, qui ont été librement faites de chaque côté et beaucoup de choses ont été dites dans la chaleur de la polémique comme les auteurs ont du l’être et sans aucun doute avaient particulièrement honte. On a réveillé l'amertume qui survivait toujours après deux générations. Un dévouement à église, une classification ou un anniversaire était saisis sur le moment comme une occasion pour qu'un côté ou l'autre proclame ses vues. Tout ce qui pouvait être dit ou imprimé a été étroitement balayé par un certain point d'attaque, les plus mauvaises choses qui pouvaient être trouvées dites, par un certain esprit hâtif d'un côté, seraient retardées dans le triomphe par la critique de l'autre côté dans la guerre des brochures qui suivaient. Les parties souvent incomprises et parfois mal représentées de chaque côté, dépensaient page après page dans la sélection de petits défauts et de divergences, jusqu’après longtemps que des âmes pacifiques se sont développées dans le dégoût de toutes ces affaires et résolues pour cesser des différents stériles. En totalité la triste querelle avait fait beaucoup de mal et peu de bien à ceux qui se sont engagés dans elle et à la vraie religion. Le seul résultat tout à fait clair était que l'orthodoxe est devenu plus fixé dans son orthodoxie et les unitariens davantage convaincus de la vérité de leur hérésie.


        De toutes les querelles les plus féroces ont surgi au dessus des sections dans les paroisses locales. De celles-ci, c’est à Groton en 1826 qu’était peut-être la plus remarquable. Le pasteur âgé de la paroisse a demandé un collègue et un candidat orthodoxe a été entendu. L'église, se composant seulement d'environ trente membres votant hors d'une paroisse de trois cents, l'a appelé par un vote de dix-sept à huit, mais la paroisse, qui s'était développée libérale par trois à un, n'approuverait pas le choix. La question était si on devrait permettre à une si petite minorité de pouvoir imposer à une si grande majorité un pasteur qui lui était désagréable. L'orthodoxe s'est retiré, avec beaucoup d'amertume, de ressentiment et de plaintes pour l'injustice et a formé une nouvelle église. Dans cette chaude contestation au-dessus de ce cas, le Dr. Beecher a pris une part principale. À la première paroisse à Cambridge le pasteur, le vénérable Dr. Abiel Holmes (père d'Oliver Wendell Holmes), s'est associé à la réaction orthodoxe que le Dr. Beecher menait tellement vigoureusement et a cessé d'échanger avec les pasteurs libéraux comme il avait été précédemment accoutumé de le faire. Les deux tiers de l'église ont soutenu leur pasteur dans cette action, mais les trois quarts de la paroisse, de beaucoup la plus grande, ont insisté sur le fait que les échanges devaient continuer autant qu'avant. Ni l'une ni l'autre des parties dans la polémique voulait céder ou faire des compromis et elle s’est finie avec le renvoi du Dr. Holmes en 1829. A Brookfield en 1827, quand une majorité libérale de la paroisse a installé un pasteur unitarien, tous les membres masculins de l'église sauf deux se sont retirés, excommunièrent ces deux et réclamèrent la propriété d'église, mais les deux membres restants ont organisé une nouvelle église, sont allés en justice et ont récupéré la propriété, comme dans le cas de Dedham. A Waltham, en 1825, chaque membres, hommes et femmes de l'église ont fait sécession avec la paroisse, ont pris leur pasteur avec eux et ont formé une nouvelle église et société. Il y avait beaucoup d'autres cas semblables à ces derniers, bien que moins remarquables.

        Ces polémiques n'étaient pas mortes avant qu’une pourtant plus chauffée ait surgi au-dessus du sujet de l'exclusivité et comme le parti orthodoxe regagnait de la force et de la confiance, elles se sont développées exclusivement contre les unitariens, jusqu'à ce qu'ils leur aient longuement été refusé ce privilège à leur tour en prêchant le sermon annuel devant la convention d'état des pasteurs congrégationalistes auxquels tous les deux appartenaient. En effet, ici elles ont été pensées pour être des signes qui signifiaient de tout fermer contre les unitariens dans l'église et l'état. Un jeune prédicateur orthodoxe a éveillé beaucoup d'attention en 1828 en affirmant que bien que les unitariens n'aient formé pas plus qu'un quart de la population de l'état, ils ont monopolisé les fonctions publics, commandés dix neuf pourcent de la puissance politique et ont influencé des décisions de législation et de cour dans leur propre intérêt et contre l'orthodoxe. Il a invité les électeurs orthodoxes de se rappeler ces choses en votant aux élections. Une fois de plus et pour la dernière fois, Channing a maintenant pris part à des listes dans un sermon mémorable devant la législature (1830) sur la liberté spirituelle. Il accusa l'orthodoxie d’user toute sa puissance dans la manière de la bigoterie et de la persécution pour supprimer la liberté de pensée dans la religion en soulevant le cri de l’hérésie et que c'était en effet une nouvelle Inquisition. Il poussa une forte protestation contre un tel esprit. L'orthodoxe répondit que ces accusations n'étaient pas vraies et que c’était eux qui avaient des raisons de se plaindre d'être ridiculisés par les unitariens, qu'il ne leur a été donné aucune part dans les fonctions publics et les honneurs et aucune position à l'université d’Harvard. Le Professeur Channing fut invité par Stuart pour retirer ses accusations ou de les prouver. Channing lui-même n'a fait aucune réponse, mais un des pasteurs plus jeunes édita un volume entier des évidences que sous une génération le parti orthodoxe avait essayé de chaque manière opprimer le parti libéral dans leurs églises. Ici la matière s'est reposée, parce que les feux de la polémique s'étaient presque consumés. La plupart d’eux étaient grandement lassés et dégoûtés par elles. L'acte final était à Salem en 1833, où un pasteur orthodoxe dans un message public a attaqué les unitariens dans un abus personnel d'une violence inconnue jusqu'ici, les appelant "les infidèles de sang froid. " Mais la polémique avait perdu son chef avec le départ du Dr. Beecher (9) à Boston en 1832, suivie de la suspension de l'esprit des pèlerins l'année suivante. La séparation de l'église et de l'état dans le Massachusetts en 1834 a enlevé l'occasion pour davantage de polémique au-dessus des droits de propriété des églises. Par ailleurs, les orthodoxes devenaient impliqués dans une polémique doctrinale dans leur propre corps, de sorte que chaque partie concerné ait été probablement heureuse d'une excuse pour cultiver la paix.


        La séparation des deux corps était maintenant complète au delà de l'espoir de réconciliation. Le dernier échange des chaires avait eu lieu. Les deux dénominations sont allées de différentes manières, les unitariens avec environ cent vingt-cinq églises, (10) l'orthodoxe avec quelques quatre cent. L'orthodoxe s'était déplacé plus loin de qu'ils avaient entièrement réalisés des enseignements de Calvin et les unitariens plus loin de qu'ils avaient réalisé de leur terrain original. Sans s’en rendre compte, ils dépendaient déjà bien davantage de la raison dans la religion que sur la Bible et dans leurs vues sur la nature du Christ ils étaient allés loin vers les positions de Priestley et de Belsham. Mais bien qu'ils aient eu Dow pour arranger leur compte final avec l'orthodoxie, ils ont eu surtout plus de sérieux comptes à arranger avec eux-mêmes. Ceux-ci formeront le sujet du prochain chapitre.

     

    CHAPITRE XXXVI- L’Unitarisme Américain essayant de se trouver : La controverse Internationale et le développement, 1835-1865



       

    Quand leur longue controverse avec l'orthodoxe s'est enfin achevée, les unitariens se sont trouvés mal équipé pour continuer une vie efficace et saine comme une dénomination religieuse avec sa propre mission distincte. Leur organisation pour promouvoir leurs intérêts communs, bien que maintenant avait dix années derrière elle, était toujours faible et inefficace et de plus était tombée extrême bas pour gagner le soutien de toutes leurs églises. Il n’y avait plus de progrès dans leur pensé pour aller bien au delà de l'étape de laisser tomber simplement un peu de quelques unes des doctrines les plus inacceptables du Calvinisme. Dans leurs églises, beaucoup qui étaient là, simplement parce qu'ils étaient opposés à l'orthodoxie, mais n’avaient pas de convictions positives et fortes dans la religion et aucun dévouement sérieux à ses principes. Nombreux ceux qui avaient été des défenseurs hardis de l'Unitarisme si longuement quand il a été attaqué, ont rechuté dans l'inactivité maintenant que la guerre contre lui semblait être passée, pensant que son travail a été fait et que cette religion libérale se propageait dorénavant assez rapidement par elle-même, sans leurs efforts personnels. La plupart des hommes de base et même beaucoup des dirigeants, étaient content du calme et apprécier dans la paix la liberté qu'ils avaient gagné, avec aucun désir pour de plus amples progrès dans la pensée ou dans l'organisation. Ce chapitre essaiera de montrer comment le dénomination s’est graduellement réveillée de cette torpeur, longuement commença à penser et à agir pour elle-même et après avoir lutté pendant trente ans s’est trouvée enfin à réaliser sa mission et commença à se ceindre pour un travail approprié dans la vie religieuse de l'Amérique.

        L'Association Unitarienne Américaine avait été formée comme une organisation volontaire de quelques individus, qui ont espéré dans le temps enrôler le soutien de toute la dénomination dans une cause commune, mais ils ont été longtemps déçus dans cet espoir. A une période quand les églises orthodoxes étaient pleines de renaissance de vie et du zèle missionnaire et donnaient généreusement pour leur propre travail bien que comparativement peu pour des causes extérieurs, pendant que les unitariens donnaient avec une grande libéralité pour les hôpitaux, les universités et toutes manières d’un travail charitable et philanthropique, ils donnaient de lamentables petites somme pour répandre leur propre foi religieuse. (1) Dans la première année de l'Association seulement quatre des églises contribuaient pour ses fonds et bien que leur nombre solidement augmenta, après quinze années à peine plus d'un tiers des églises connues comme unitariennes faisait quelque chose pour organiser le travail de leur dénomination. Plusieurs des plus grandes et plus des riches des églises de Boston lui ont rien donné du tout. Ils se sont abaissés de sacrifier le moindre de leur liberté en joignant n'importe quelle organisation, ne se sont pas inquiétés pour développer une nouvelle dénomination et détestaient même un nom dénominatif. Aussi tard qu’en 1835, le pasteur de la Première Église dans Boston a déclaré que le mot Unitarien n'avait jamais été encore utilisé dans sa chaire.

        C'était presque dix années avant que l'Association puisse employer un Secrétaire rémunéré. Néanmoins, ceux qui ont cru en lui, ont continué fidèlement en avant et son travail et son influence ont grandi solidement mais lentement. Pendant quinze ans plus ou moins ses efforts ont été principalement consacrés à l'extension de la foi par des tracts imprimés. Ceux-ci ont été généralement distribués une fois chaque mois et ont circulé à raison de 70.000 ou plus en une année et ils ont été lus avidement par les multitudes qui n'avaient jamais entendu prêcher l’Unitarisme. Quand les fonds l’ont permis, les prédicateurs ont été envoyés sur des voyages missionnaires dans l'Ouest et le Sud. L'Ouest se remplissait maintenant rapidement avec les colons, de beaucoup qui étaient venus de Nouvelle-angleterre et désiraient ardemment des églises libérales telles que celles qu’ils avaient laissées derrière eux. Il a été estimé que deux millions de personnes dans l'Ouest avaient grandi en dehors pour des convictions orthodoxes et étaient en danger de tomber tout à fait loin de la religion, bien qu'ils étaient prêts à donner un accueil chaleureux et un fort soutien au Christianisme libéral. Année après année, les prédicateurs missionnaires envoyé de Nouvelle-angleterre reviendraient et rapporteraient à quel point les personnes désireuses dans l'Ouest et le Sud devaient entendre la prédication unitarienne, combien facilement les églises pouvaient être établies et prospérer dans une masse de nouvelles villes et combien il y avait une grande occasion de libéraliser tout le nouveau pays, si seulement les prédicateurs pouvaient avoir une petite aide pour débuter. Mais hélas, il y avait à peine plus de pasteurs qui étaient nécessaires en Nouvelle Angleterre et la plupart de ces derniers étaient peu disposés à effectuer le travail pionnier sur la frontière de la civilisation, pendant que les fonds de l'Association étaient trop maigres pour les soutenir et même voulus pour être envoyés.

        L'esprit missionnaire était incroyablement lent et les unitariens de l’Est semblaient penser que l'Ouest et le Sud, si en avant pour prendre leur propre course pour qu’ils deviennent bientôt comme les libéraux du Massachusetts. Pourtant malgré toute cette paresse la dénomination a grandi solidement. Une série entière de nouvelles églises s'est élevée dans de tels centres importants comme Cincinnati, Louisville, Buffalo et la Nouvelle-orléans, St. Louis, Chicago, Mobile, et Syracuse et en 1840 cent vingt églises avec lesquelles la dénomination avait débuté en 1825 avait augmenté à deux cent trente. Des locaux auxiliaires ont été formés dans de plus en plus des églises, les contributions ont progressé lentement, un fond permanent commença à s’accumuler et la crainte d'appartenir à une dénomination lentement s’est atténuée.

        Si la nouvelle dénomination était lente à se fixer pour un travail approprié, elle était pourtant plus lente pour adopter n'importe quel principe de pensé vraiment différents de ceux de l'orthodoxie. A la fin de la controverse unitarienne, les unitariens ont, c'est vrai, changé leurs convictions quant à Dieu, au Christ, sur l'expiation et sur la nature humaine. Pourtant celles-ci pourraient après tout être considérées comme des simples questions de détail. Ils pouvaient toujours rester pas plus d'une aile libérale de l’ancienne église, comme en effet beaucoup d'entre eux auraient préféré faire. En fait, certains d’eux commençaient à craindre déjà que des changements doctrinaux pourraient aller aussi loin et cette liberté dans la religion pouvait amener avec cela plus de dangers que de bénédictions. Ils ont été tout à fait satisfaits de laisser stopper la réforme des doctrines où elles en étaient et construire une nouvelle clôture d'un Unitarisme orthodoxe, au lieu d’une vielle, d'un Calvinisme orthodoxe duquel ils s'étaient échappés dernièrement. Bien qu'ils aient réclamé le droit d'interpréter les Écritures par la raison, ils ont été inclinés pour se soumettre à l'autorité des Écritures presque plus servilement que l'orthodoxe.

        Maintenant tout ceci est arrivé à cause de la philosophie que les unitariens et l’orthodoxe avaient longtemps acceptée. Les deux crurent avec John Locke que toute notre connaissance est gagnée par les sens physiques. Même la connaissance de Dieu et que la vérité religieuse nous est venue ainsi. Nous avons été justifié dans la foi en Dieu et dans une vie future, donc, uniquement parce que Jésus, qui a enseigné ces doctrines, ces miracles travaillés que les hommes pouvaient voir et qui prouvaient que ses enseignements étaient vrais. Ceci était la raison principale par laquelle on doit accepter la religion Chrétienne et suivre les préceptes de Jésus en tout. Il est ainsi advenu la plus grande importance pour nous implicitement d’accepter la Bible et ses miracles, puisque autrement le fondement de notre religion serait parti.

        Cependant, à l’époque de laquelle nous parlons, ici, il commençait que quelques-uns, surtout des plus jeunes hommes, qui progressaient de plus en plus dans le mécontentement avec ces vues de vérité et souhaitaient porter la réforme théologique plus que simplement de quelques-unes des doctrines orthodoxes. La religion à ce jour leur semblait morte et mécanique. Ils avaient été beaucoup plus influencés par les écrits de certains philosophes allemands de la génération passée et même plus par les écrits anglais de Coleridge et de Carlyle. Bientôt ils leur ont été donnés le surnom de Transcendentalistes. Le Transcendantalisme travaillait parmi beaucoup de la plus jeune génération dans la Nouvelle-angleterre comme un genre de ferment et il a montré son influence dans diverses façons. Ils sont devenus rebelles contre l'autorité externe et les vieilles traditions de pensée et de faire. Impatient de la poursuite de l'ignorance, de la pauvreté, de l'intempérance, de l'esclavage, de la guerre et d’autres maladies sociales, ils se sont lancés avidement dans tous les genres de réformes et de philanthropies qui promettaient l'amélioration — l'éducation populaire, les écoles normales, la réforme modérée, le mouvement anti-esclavagiste, les droits de la femme, la non-résistance, le communisme, le végétarisme, le spiritualisme, l’hypnotisme, la phrénologie de quelques sage et de quelques sots et tous ils les ont épousés sérieusement.

        Ils ont établi à la Ferme du Ruisseau en 1841 une expérience de coopération qui combinait l'éducation avec l'agriculture et est devenue célèbre bien qu'elle dura que six années. Ils ont publié une revue appelée le Dial (Cadran) qui dans ses quatre années d'existence a fauché de nouveaux chemins dans la littérature. Ils étaient les premiers en Amérique pour accueillir la critique moderne de la Bible. Leur mouvement était une Renaissance de la Nouvelle-Angleterre. Channing, bien que pas identifier, était avec un esprit de précurseur pour le Transcendantalisme et la plupart de ses adhérents étaient unitariens. C'est l'effet du Transcendantalisme sur la religion des unitariens qui était la plupart des inquiétudes pour nous ici. Il s'est répandu rapidement parmi les plus jeunes pasteurs. Ses dirigeants ont déclaré qu’ils n’étaient pas dépendants des miracles, ni de Jésus, ni de la Bible, pour la connaissance des vérités religieuses ; pour l'homme qui est un être religieux par nature. Les vérités religieuses n'ont pas être prouvées par les miracles ou par le raisonnement et ne nous viennent pas de l'extérieur, elles se présentent spontanément à l'intérieur de nous et Dieu les révèle à nos propres âmes directement. Donc nous n'avons pas à aller aux âges passés et aux prophètes anciens pour notre religion, ou essayer de raisonner en dehors de nous mêmes, ou de suivre les usuelles traditions religieuses. Nous avons besoin seulement de garder nos âmes ouvertes à Dieu qui nous enseigne maintenant dans nos intuitions religieuses.

        Pendant que de telles pensées comme celles qui avaient diverti pour un temps une poignée des plus jeunes pasteurs, le premier qui attira beaucoup d'attention sur eux par la déclaration publique, était Ralph Waldo Emerson à son discours à Ecole de Théologie. Emerson est généralement rappelé aujourd'hui simplement comme un homme américain de lettres, mais pour un nombre d'années, il était lui-même un pasteur unitarien. Il descendait de huit générations de pasteurs puritains et son père, le révérend William Emerson, avait été le pasteur de la Première Eglise dans Boston et un des libéraux de son temps, bien qu'il soit mort avant que soit arrivée la division des églises. Après avoir quitté l'Ecole de Théologie, Emerson était pendant trois ans et demi un pasteur de la deuxième Eglise dans Boston, de laquelle il a démissionné en 1832 parce qu'il ne sentait pas qu’il puisse consciencieusement célébrer le Repas du Seigneur avec le sens qu’il lui attaché alors. Bien qu'il continua toujours pour quelques années de prêcher plus ou moins souvent, il n'a jamais été installé sur une autre église, mais est devenu de plus en plus un conférencier et un écrivain.


    Dans l'été 1838, Emerson est rapidement venu maintenant à être renommé pour son travail sur la plate-forme de conférence et a été invité à prêcher le sermon devant la classe des diplômés de l'Ecole de Théologie. Seulement une petite partie était présente, mais le discours qu'ils ont entendu a commencé une nouvelle ère dans l'Unitarisme Américain. Il a amené à ses jeunes auditeurs le message du Transcendantalisme comme appliqué à la religion. Il s'est plaint que la religion qui prévaut à ce jour avait peu de vie ou d'inspiration en elle. La religion comptait à jamais sur les personnes et sur les événements dans l'histoire passée du Christianisme, au lieu que d'écouter pour entendre ce que Dieu a à dire aux hommes aujourd'hui et les exhorter pour ne pas exagérer de la personne de Jésus, ni attacher de l'importance aux miracles, comme les éléments principaux de la religion, mais chercher les vérités de la religion dans leurs propres âmes et de prêcher aux hommes que Dieu leur révèle ici. Ainsi, la religion ne doit être plus longtemps froide et formelle mais une expérience personnelle vitale.

        Il y avait ceux qui appréciaient tout de suite le message adressé d’Emerson. Théodore Parker était un de ceux-ci et il a écrit de lui, " c'était le plus noble, le plus tendu inspiré que j’ai jamais écouté ". Parmi d’autres, les plus jeunes pasteurs étaient contents pour avoir entendu en public, si sérieusement et clairement, ce qu'ils avaient vaguement ressentis et pensés par eux-mêmes. Peu de ceux qui lisent le message aujourd’hui d’Emerson, y trouvent une chose choquante, ou même attire beaucoup l'attention pour sa nouveauté. Mais les chefs les plus anciens ont vu immédiatement ce qu’était impliqué dans son message et ont été complètement consternés que des jeunes hommes sur le point d'entrer dans le ministère pouvait avoir été conseillés qui étaient en danger de miner toute leur foi chrétienne, comme il a été ressenti. Le message ne pouvait pas être permis de passer sans reproche. Le successeur d’Emerson à la deuxième Église s’est dépêché se dire dans le Registre chrétien qu’Emerson n'était pas le représentant de la dénomination ni même de beaucoup en elle et qu'il n’était plus considéré un pasteur régulier. L'Examinateur Chrétien a appelé le message 'ni de bonne divinité ni de bon sens'. Le professeur Henry Ware Jr. se sentait obligé de prêcher dans la chapelle de l’université à l'ouverture du prochain terme un sermon pour neutraliser les enseignements qu'il considérait nier la personnalité de Dieu et faire un culte impossible. Les pasteurs unitariens lors des réunions ont débattu pour savoir si Emerson était chrétien, panthéiste, ou athée, et des écrivains dans divers journaux l'ont attaqué.

        Après une année ait passé, le professeur Andrews Norton, qui avait été un des champion du parti libéral dans la controverse d’une vingt années avant, (2) ceint de sa nouvelle armure et dans un message devant les anciens élèves de l'Ecole de Théologie attaqua les vues d’Emerson comme 'la dernière forme d'infidélité. Il a donné solennellement un avertissement à quiconque les nient ou les frappent directement à la racine, puisque les miracles sont la fondation du Christianisme et que rien n'est parti de lui sans eux. Car celui qui fait semblant d'être un enseignant chrétien et pourtant refuse de croire en eux, est un traite pour Dieu et pour l'homme et doit quitter le ministère. A tous ces assauts Emerson n'a pas fait de réponse, refusa d’être porté dans la controverse. Mais le révérend. George Ripley, un des plus jeunes hommes, répondit longuement et avec grande capacité à Norton, pendant qu'une brève réponse plus modestement été faite par un autre jeune pasteur du nom de Théodore Parker, qui allait bientôt devenir le centre de l'orage d'une controverse beaucoup plus féroce qui ne concernait pas simplement un peu les pasteurs entre eux, mais sérieusement dérangea la paix de la dénomination entière pour le quart d'un siècle. De lui nous avons maintenant à parler.

        Théodore Parker est né en 1810, le onzième et le plus jeune enfant d'un fermier dans le Lexington, où son mauvais grand-père a été le capitaine d'une compagnie dans le premier combat dans la Guerre d'Indépendance Américaine. Comme son père était pauvre, Théodore s'est ajusté pour l'Université d'Harvard pendant qu’il travaillait à la ferme et enseignait à l'école. Il ne pouvait pas assister aux classes de l’université, mais pendant qu'il a été maintenu sur l'enseignement et a pris toutes les études régulièrement et passa les examens, bien que faute d'argent pour payer les frais d’instruction il ne pouvait pas être diplômé. Pendant qu'il enseignait à Boston à cette époque, il a écouté le Dr. Beecher prêcher pendant une année, mais cela a servi seulement pour le confirmer dans la foi unitarienne dans laquelle il avait été élevé. Après qu’il avait fini son parcours à l’École de Théologie, il est devenu le pasteur d'une église du pays à West Roxbury (quartier de Boston). Dans ce petit endroit calme, il a été connu comme un pasteur de paroisse fidèle, remarquable principalement pour son immense compréhension, sa mémoire prodigieuse, son érudition large et profonde et pour sa maîtrise de beaucoup de langues étrangères. Il avait prêché ici une année quand il a entendu le célèbre message d’Emerson et c'était trois années plus en avant qu'il avait été subitement soulevé de son obscurité par un sermon qu'il avait prêché en 1841 pour l'ordination d'un pasteur à Boston Sud.


        Parker a pris pour thème de son sermon Le Fugace et le Permanent dans le Christianisme et a promptement fait descendre sur lui le mépris d’un pire extrême que celui qui était tombé sur Emerson. Parker était déjà connu comme un des transcendentalistes et sur ce sujet certains des pasteurs avaient refusé déjà d'échanger avec lui. Il a toujours cru dans les miracles, étant sûr et que Jésus était un homme parfait, mais dans ce sermon il a insisté que le Christianisme n’ait pas besoin des miracles pour être prouvé vrai. Il se tient sur ses propres mérites. L'élément permanent dans son intérieur c'est l'enseignement de Jésus et la vérité est par évidence en dehors des miracles. Il ne se repose même pas sur l'autorité personnelle de Jésus, en effet il resterait toujours vrai, bien même que l’on prouverait que Jésus n'a jamais vécu. D'autre part, les formes et les doctrines du Christianisme sont fugaces, changeant d’année en année. Tout ceci, mettant dans la forme concrète ce qu’Emerson avait dit plus abstraitement et disant pour les gens largement ce qu’Emerson avait dit seulement pour les pasteurs, était dans lui-même assez loin des vues alors tenues par la plus part des unitariens. Il a toujours fait pire par le fait de ce qu’il disait en utilisant un langage qui semblait sarcastique et même irrévérencieux. Beaucoup des unitariens présents ont eu de la peine et ont été choqués profondément par ce qu'il avait dit. Toujours en dépit de tout ceci, c'est tout à fait possible que la question puisse bientôt passer et être oubliée, si quelques pasteurs orthodoxes n’avaient pas interféré.


        Trois d’entre eux, qui étaient présents ont pris des notes des choses les plus extrêmes que Parker avait dites et sont tout de suite venus dans l’investigation demandant au clergé Unitarien en général s'il signifiait d’endosser de telles vues, ou considérer l'homme qui les avait prononcé comme un chrétien, pendant que l'un d'eux exigeait même qu'il soit poursuivi pour le crime de blasphème. Peut-être ont-ils espéré de cette façon gagner les unitariens les plus conservateurs à l'orthodoxie en leur montrant où l’Unitarisme en était arrivé. Bien que ce n'était aucunement leur affaire, ils ont pratiquement insisté que les unitariens devaient aussi renier Parker ou autrement avouer leur active sympathie avec ses vues. Les unitariens ont accepté tout de suite le défi et se sont empressés de le traiter presque comme un païen et un publicain. Certains de ses frères pasteurs ont refusé dorénavant de lui parler dans la rue, ou de lui serrer la main, ou de s'asseoir à côté de lui aux réunions. Certains d’entre eux l'ont appelé l'incroyant, l'infidèle, le déiste, ou l'athée et ont essayé d'obtenir qu’il soit privé de sa chaire. C'était alors la coutume pour les pasteurs d’échanger des chaires avec l'un ou l'autre chaque mois, mais la pression contre lui est devenue si forte que bientôt on trouvait que cinq pasteurs dans Boston pour échangerait avec lui. Pour ceci, il a été estimé que d’échanger avec lui signifiait l’approbation de ses opinions, qu'ils étaient eux-mêmes peu disposés à donner. Cependant, les pasteurs dans le pays, l'ont traité avec plus de considération, continuant à davantage échanger avec lui et donnaient leur amitié. Il y avait aussi des laïques, qui n’ont pas pensé qu’il était un traite et qui croyaient dans le droit de la libre pensée et de la libéré d’expression et puisque qu’on lui refusa une audience dans les chaires de Boston, ils se sont arrangés pour lui donner une série de conférences ou de sermons dans les deux années qui suivirent dans un hall public. Dans ceux-ci, il réaffirma et amplifia les vues qu'il avait exprimées dans son sermon de Boston Sud.

        C'étaient les pasteurs de Boston qui l'ont traité d’une façon qui serait pensée maintenant la plus intolérante, puisque ils se sont sentis les plus responsables de lui. Quelques vingt cinq d'entre eux s'étaient longtemps unis dans une Association Congrégationaliste des Pasteurs de Boston (Unitarienne), qui l’ont utilisée pour se rencontrer chaque mois et livrer alternativement 'la Conférence de jeudi' dans la Première Église. Parker était l’un de ceux-ci. Les autres membres se sont maintenant sentis fortement dérangé que Parker pouvait toujours être connu comme un membre de leur Association et ils ont considéré qu'ils pourraient s’abaisser à se débarrasser de lui. Il a été débattu pour savoir s’ils devaient l'expulser complètement de l'adhésion, mais ils se sont retenu de faire ceci, en raison que c'était précisément de quoi ils s'étaient plaints de l'orthodoxe pour leur avoir fait la même chose une génération avant. Alors ils ont essayé d'obtenir sa démission, mais ceci il ne le voulait pas, sentant que cela impliquait une question vitale de principe. Pendant que tous le respectaient pour son caractère et que beaucoup d'entre eux l'estimaient toujours comme un ami, ils désapprouvaient entièrement de ses vues religieuses. De plus, il était fréquemment agressif dans la manière, sarcastique dans le discours et véhément dans la dénonciation de ceux dont les vues différaient des siennes et ces caractéristiques lui ont retiré beaucoup de ses collègues pasteurs qui pouvaient se tenir prêt de lui. Même le Dr. Channing, qui continua à la fin pour être son ami, était douteux s'il devrait être appelé un chrétien. Pourtant aussi longtemps que sa propre congrégation était satisfaite de lui, il n'y avait pas de façon pour le détourner du ministère unitarien. Le résultat était que les pasteurs l’ont snobé simplement, lui ont fait sentir pour être importun à leurs réunions et peu après ont conçu un arrangement pour le garder de livrer la Conférence du jeudi, si bien que dans une année ou deux, ils l'avaient tellement gelé, qu'il assistait rarement à l'Association et avait peu ou plus à faire avec la plupart de ses membres. Bien qu’il n’a jamais été expulsé de l'Association ou du ministère unitarien, dans le Livre Annuel des Unitariens son nom n'a jamais été inclus dans la liste des pasteurs et des églises sauf en 1846 et 1848, et dans la liste imprimée des membres de l'Association de Boston il n'est jamais apparu du tout.

        Cependant, Il y avait peu des pasteurs, que bien qu'ils n’aient pas été d'accord avec les vues de Parker, pour croire plus que le reste dans la liberté religieuse et ont agi en conséquence. Ainsi le révérend. John T. Sargent a échangé avec Parker en 1844, mais pour avoir fait ainsi, il a été brusquement appelé pour s’expliquer près de la Fraternité Bienveillante des Églises qui l’ont employé, dont il a senti que c’était la limite dans son amour propre pour démissionner de sa chaire. James Freeman Clarke a aussi échangé avec lui dans l'année qui suivie, après quoi quinze familles ont souligné leur protestation en faisant sécession de son église et organisant une pour leur propre groupe mais qui eut une courte vie. Parker était maintenant si entièrement supprimé des chaires de Boston par leurs pasteurs qu'un groupe de laïques se détermina à ce qu’il devait avoir une chance d’être entendu dans Boston, que le clergé le souhaitait ou pas. Devant la forte opposition, ils ont obtenu un grand hall pour qu’il puisse y prêcher et comme la congrégation progressait solidement, elle s’organisa bientôt en tant que la Vingt-huit Société Congrégationaliste et Parker fut placé pour être son pasteur. Bien que la plupart des journaux et toutes les revues se soient lancés avec tout le poids de leur influence contre lui, il gagna un fantastique courage sur les gens communs. Comme, il prêcha là-bas longtemps, il était de beaucoup le pasteur le plus influent dans Boston, semaine après semaine encombrant le Music-hall avec ses trois mille gens, qui n'étaient pas venus entendre du sensationnel ou de l'éloquence populaire, mais la plaine, sérieuse et intrépide discussion de la plupart des thèmes importants.

        Le travail de Parker était dorénavant que celui d'un répudié et opposé par la plupart de sa propre dénomination. Comme sa pensée a grandi plus clairement, il est devenu plus radical, bien que jamais moins religieux. Toutefois le temps passa et il ne s'est jamais plus entièrement lancé dans le travail pour les grandes réformes sociales du jour, prêchant infatigablement le dimanche et faisant de longues conférences et dans les larges jours de semaine pour la tempérance, la réforme de la prison, l'élévation de femme, contre la peine de mort, la guerre et par-dessus tout, l'esclavage. Ainsi il s'est fatigué. Après douze années de ce travail incessant sa santé a commencé à fléchir. Le parti orthodoxe exulta, et quotidiennement à une heure ils offraient leurs prières unies pour que le grand infidèle, comme ils l'ont estimé, puisse faire silence et son influence réduite à rien. Il a cherché le soulagement en voyageant dans Europe, mais c'était trop tard. Il est mort en 1860 à Florence, où sa tombe est dans le Cimetière Anglais. Alors les unitariens ont commencé à apprécier et reconnaître qu'un grand prophète était tombé. Son influence parmi eux augmenta solidement et dans la génération qui suivie, il était venu à être admiré et loué par eux en tant que seulement en second après Channing parmi tous leurs dirigeants.

        La discussion que Parker avait activée parmi les unitariens est allée de façon constante après qu’il ait cessé d'avoir n'importe quelle part dedans et ne cessa pas après sa mort. Mais ce qui avait commencé principalement comme une controverse au-dessus des miracles et dans l'importance de croire en eux, s’est élargie graduellement dans la question générale quant à ce qu’était l’essentiel du Christianisme et qui doit être considéré comme chrétien. Cette Controverse Radicale, comme elle est venue à être connue, dura pendant vingt ans, jusqu'à ce qu’elle soit longuement engloutie et principalement oubliée par des questions beaucoup plus sérieuses en raison de la Guerre Civile. Ce qu’Emerson et Parker avaient dit en public, sans les excuser, beaucoup d'autres avec hésitation le pensaient également. Comme le temps passé sur ces radicaux, comme ils ont été bientôt appelés, la plupart des plus jeunes hommes devenus plus nombreux et incroyant dans les miracles, progressaient dans leurs démentis solidement. La nouvelle étude critique de la Bible a donné une nouvelle impulsion au mouvement et la prédication de beaucoup a trouvé un nouvel accent et a pris un nouveau ton. Pour un certain temps, l’attention s’est tellement centrée sur Parker que peu d’attention a été faite de ce qu’il se tramait dans ces autres esprits. Les diplômés de l’École de Théologie ont été scrutés avec impatience pour découvrir s'ils partaient de la vraie foi, la plainte a été exprimée en public que les hommes supposés pour être des transcendentalistes ont été rigoureusement traités par ceux qui avaient la conviction dans les miracles par pratiquement un test du Christianisme et quelques-uns ont été découragés de continuer dans le ministère. Bientôt les mauvaises nouvelles vues ont été diffusées si largement que les conservateurs ont commencé à se sentir sérieusement alarmé et le revenu de l'Association Unitarienne Américaine est tombé en conséquence, parce que les donateurs craignaient que leur argent puisse être utilisé pour soutenir le radicalisme.

        Longuement les cadres de l'Association ont pris notification officiellement de ce qu'ils ne pouvaient plus longtemps ignorer. Dans leur rapport de gestion de 1853, ils ont attribué la lente croissance de la dénomination en partie au radicalisme et afin de défendre les unitariens contre l’accusation d'infidélité et de rationalisme étant toujours fait par l'orthodoxe, ils ont mis en avant une longue déclaration des convictions qu'ils ont tenues et ont déclaré l'origine divine et l'autorité de la religion Chrétienne pour être la base de leurs efforts. Une résolution du même effet a été adoptée à l'unanimité. Une action similaire a été prise la même année lors de la réunion de la Congrès Unitarien de l’Ouest à St. Louis. En fait, tout du long du milieu de toute cette période la plupart des unitariens ont semblé ramper timidement, s'assurant en tenant l'orthodoxie avec une main, extrêmement sensible à la critique orthodoxe et pathétiquement soucieux d’être reconnus par l'orthodoxe comme vraiment Chrétiens malgré toutes les différences entre eux. Ainsi dans cette même année, à une convention à Worcester, il a été objecté de proposer un monument pour le trois centième anniversaire du martyre de Servet, en cela " il offenserait l'orthodoxe " ! Néanmoins de petits signes ont été montrés par l’orthodoxe devenant plus amical. L'unitarisme ne s’était pas encore trouvé et n'était pas encore prêt pour aller de propre façon et seul.

        La dénomination était en vérité venue à peu près à un arrêt et semblait dans l’immédiat sans but, sans espoir et impuissante. Aux Conventions Automnales (tenues dans divers endroits de 1842 à 1863), bien que le temps s’hérissait avec les questions importantes dans lesquelles les églises auraient dû prendre un intérêt actif, les pasteurs discutés peu, mais de sujets paroissiaux, aucune nouvelle note n’a été ressentie et aucune nouvelle inspiration n’était donnée. S’adressant aux pasteurs en 1854, James Freeman Clarke a dit correctement qu'ils étaient "une dénomination découragée." L'Unitarisme semblait aller à sa perte. Le parti orthodoxe a pris note de ceci et a proclamé joyeusement que cet Unitarisme mourait, qui au temps semblait être le cas et ont continué de répéter cette déclaration pendant des années par la suite, même quand ceci avait cessé d'être vrai.


        La croissance de la dénomination était très lente. Premièrement, dans les années quarante, l'Association au lieu de dépenser ses fonds principalement pour la publication de tracts, elle commençait à porter plus d'attention au travail des missionnaires et à donner de l'aide pour beaucoup de jeunes ou faibles églises. Toujours, dans les quinze années qui se sont passées entre la haute controverse de Parker et l'éruption de la Guerre Civile, bien que quelques- nouvelles églises par an ont été ajoutées, tant de faibles sont mortes, qu'il y avait un gain net de seulement d'une vingtaine. Il y avait plusieurs raisons pour cette lente croissance. En premier lieu, les unitariens avaient toujours utilisés un bon nombre de leur force pour se défendre contre les assauts de l'orthodoxe et ils ont beaucoup souffert des préjugés contre eux qui exista et cela freina leur croissance dans les parties où ils n'étaient pas renommés. De plus, beaucoup des esprits les plus actifs dans la dénomination se sont consacrés beaucoup moins à répandre leur propre foi qu'à faire avancer les grandes réformes. Plus que pour la plupart des autres dénominations, les pasteurs ont pris une part active dans le mouvement anti-esclavagiste et il a été chaudement débattu dans leurs réunions, pendant que la tempérance et d’autres réformes ont absorbé les énergies de quelques-uns au coût de leur travail d'église.


        Cependant, l'obstacle le plus sérieux, pour unir l'effort la cause commune était le radicalisme. La philosophie d’Emerson et la théologie de Parker ont fait de plus et plus de convertis et ont été adoptées par certains des plus capables et des plus brillants des pasteurs. Par 1860, là-bas, il a été dit que vingt cinq d'eux avaient partagé les vues de Parker. Ceux-ci pouvaient avoir rendu à la dénomination un grand service, ils avaient été traités fraternellement, mais plutôt, la majorité conservatrice les a opposé et dans une large mesure les ont exclu d’elle et certains d'entre eux ont été pratiquement conduits par le ministère. Naturellement, ils ne pouvaient pas faire beaucoup pour développer une dénomination qui semblait déterminée de mettre la liberté de pensée et la libéré de paroles sous l'interdiction. Ni, d'autre part, ferait que les conservateurs soutiendraient l'Association chaleureusement aussi longtemps qu’elle était équivoque dans son attitude envers le radicalisme. En 1859, le nombre des églises qui contribuaient était tombé à quarante. Assemblée après assemblée des demandes pour aider les nouvelles ou faibles églises devaient être refusées parce que l'Association n’avait rien à donner et beaucoup de ces églises étaient ainsi mortes de faim. Donc l'entreprise des missionnaires a langui faute du soutien et certains des pasteurs les plus capables sont allés à l’Église Épiscopale, dont un d’eux est devenu évêque. (3)

        Considérant combien le mal l’avait entravé par le manque de fonds, le travail de l'Association à néanmoins été intelligemment et efficacement poursuivi et en dépit de toutes les caractéristiques décourageantes de cette période, toujours il y avait plus de vie et plus de progrès qui ont été atteint, qu’ils n’étaient apparent en surface ou rendus compte à cette période. Quand les ressources et les esprits étaient à leur plus bas déclin au début de 1854, un effort spécial a donné pour résultat de soulever de nombreux milliers de dollars pour répandre la foi en publiant des livres unitariens, au lieu des tracts qui avaient si longtemps distribués. Beaucoup de bien est venu de ceci et les contributions des églises ont doublé cette année. A ce même moment, l'enthousiasme pour le travail missionnaire étranger s’est enflammé. Une génération avant, une bonne affaire d'intérêt était ressentie dans le travail unitarien à l’époque qu’il commençait à s’effectuer dans Calcutta et pour plusieurs années il a reçu le soutien américain. Maintenant encore, en 1854, en conséquence des rapports que de grandes occasions s’ouvraient là-bas, l'Association a nommé le révérend C. H. A. Dall comme leur missionnaire en Inde. Son travail a réussi et planta plusieurs églises et plusieurs écoles, travaillant là-bas avec le plus grand dévouement jusqu'à sa mort en 1886, mais aucun successeur convenable n’a été trouvé pour continuer ses travaux. L'année suivante (1855) une chance providentielle semblait s’ouvrir pour une mission parmi les indiens Chippewa dans le Minnesota, où le travail continua pour à peu près deux années.

        Une émigration sans précédent de la Nouvelle-angleterre aux états de l'Ouest continuait maintenant et comme les fonds de l'Association ont augmenté lentement il est devenu possible d'aider en organisant plus de nouvelles églises. Tels points importants comme Milwaukee, Détroit et San Francisco étaient maintenant occupés, comme étaient de nombreux endroits plus petits et le premier pasteur installé et la première église construite au Kansas était Unitarien. L’École Théologique de Meadville, établie au nord-ouest de la Pennsylvanie en 1844, de ce temps a fourni un ruisseau régulier de jeunes hommes pour le travail de pionnier dans le bassin du Mississippi et la Congrès Unitarien de l'Ouest, organisé en 1852, a fait beaucoup pour un plus ample travail de missionnaire à travers l'Ouest. Dans le Sud, cependant, il y avait une petite croissance à cause de l'esclavage et les églises déjà établies là-bas avaient tellement de difficultés pour garder leurs chaires qu’elles ont été remplies que quelque temps avant le commencement de la Guerre Civile et plusieurs d'entre elles n’existaient plus. La croissance la plus rapide était bien sûr toujours dans le Massachusetts. Prenant tout le pays dans son ensemble, bien que beaucoup d'églises ont été plantées dans de détestables petites villes et se sont révélées être de courte durée, le nombre trouvé de nouvelles et fortes qui ont été fondées dans les centres importants était bien plus bien que les pertes, pour que la dénomination en 1860 était distinctement plus forte et plus saine qu'en 1845.

        Bien qu’alors tout a été dit, il doit toujours être dit qu’en 1859 deux cent cinquante églises seulement contribuaient régulièrement au travail de la dénomination, pendant que cent autres (et parmi elles, certaines des plus grandes et des plus riches) n'avaient jamais contribué du tout. Le Secrétaire de l'Association dans son rapport l'année qui suivait disait que les unitariens de Boston affirmaient n’avoir aucune raison pour diffuser leur foi, mais l'a traité comme un luxe qu’ils gardaient pour eux-mêmes, comme ils ont gardé la communauté de Boston. En règle générale, ils avaient fait peu pour les missions unitariennes et il a été rapporté qu'ils n'ont pas souhaité faire trop en commun avec les unitariens. Beaucoup étaient aussi venus à sentir que le travail de la libéralisation de la dénomination était maintenant fait et pouvait mieux être laissé aux autres, autrement ils attendaient simplement de voir qu’elle étape serait à prendre par la suite.

        Ce qui pourrait être la prochaine étape et comment elle pouvait être pris unilatéralement, a été précisé par la Guerre Civile. Pendant les quelques années précédentes la tension entre les radicaux et les conservateurs s’était relâchée. Les craintes des derniers n'avaient pas été réalisées et ils devenaient plus gentils dans leurs sentiments envers l'ancienne. Les laïques ne s'étaient jamais sentis beaucoup concernés dans la controverse de toute façon, pendant que les pasteurs se rencontrant dans leurs conférences de Mai dans Boston et dans les Conventions Automnales ailleurs, graduellement ont appris à respecter l'une et l'autre vue religieuse, même s’ils n’étaient pas d’accord avec elles. Il a été réalisé qu'après tout, ils étaient tous de la même famille, qu’ils avaient beaucoup de grands intérêts en commun et seraient prêt à se railler pour la même cause, quand une devait se présenter assez grande et plus importante que leurs différences.

        Cette cause a été trouvée, pour un temps, pas dans la religion, ni même dans la réforme sociale, mais dans le patriotisme. Les pasteurs et les églises unitariennes se sont lancés avec un grand zèle dans les tâches présentées par la guerre. Quelques soixante des pasteurs ont servi dans l'armée comme des aumôniers ou autrement. Le Dr. Henry W. Bellows de New York organisa et mena le travail de la Commission Sanitaire et le Dr. William G. Eliot de St. Louis a formé et dirigeait une Commission Sanitaire de l'Ouest, qui toutes les deux pendant la guerre ont fait un travail similaire à celui de la Croix-rouge dans une période ultérieure et ont été principalement soutenues par les unitariens. Tandis que les églises orthodoxes, critiquant ces mouvements pour n'être pas suffisamment religieux dans le caractère pour que les églises s’y engagent, donnèrent leur préférence à la Commission Chrétienne, correspondant au travail de guerre religieux dans les temps ultérieurs et continué par l’Association des jeunes Hommes Chrétiens. L'Association Unitarienne a préparé aussi et surtout des livres utilisés pas l'armée et des tracts ont circulés parmi les soldats dans de très grands nombres et rencontrèrent un succès sans parallèle. Le résultat était que l'intérêt des églises dans le travail de l'Association était fortement amplifié, les églises ont commencé de donner ce qui n'avait jamais été avant et les contributions ont toutes augmentées solidement pendant la guerre.


        Bien que le travail missionnaire du temps de la guerre a failli cesser, la réaction du travail de guerre sur la dénomination a été très marquée. Les Conventions Automnales en 1862 et 1863 étaient les plus grandes, les plus enthousiastes et les plus unies qui ont été connues. Les églises ont commencé à se rendre compte que de grandes choses avaient été faites pour le bien-être du monde et qu'elles ont été appelées pour porter leur pleine partie en les faisant. La guerre enseignait la grande valeur de l'organisation pour un travail efficace et le besoin d'une organisation efficace des églises (l'Association n'avait jamais été plus qu'une organisation de contributions individuelles) qui avait déjà été discuté dans la deuxième année de la guerre. La Convention Automnale n'a pas été appelée en même temps en 1864, mais plutôt une réunion spéciale de l'Association a été tenue à la fin de cette année. Un esprit uni et enthousiaste a été montré. Il a été rapporté que l'Association recevait de loin plus d'appels qui allés en augmentant que ses fonds pouvaient satisfaire. Des occasions sans précédent pour les missionnaires s’ouvraient, pour la guerre qui avait eu un effet remarquable de libéralisation sur le pays et pas moindre dans les questions de religion. Il a été proposé au début, d'entreprendre d’élever régulièrement dorénavant au moins 25.000 $ pour une année pour le travail de l'Association, au lieu du strict tiers donné irrégulièrement pendant les vingt années passées, mais la quantité a bientôt été modifiée à 100.000 $. Ceci encore, mena à proposer d’appeler une convention générale de toutes les églises unitariennes dans le pays pour prendre des mesures pour le bien de la dénomination. L'idée a été reçue avec enthousiasme et les deux mouvements ont été portés à l'unanimité. L'Unitarisme Américain en obtenant une nouvelle et large vision de sa mission s’est trouvée enfin lui-même. L'organisation d'une Congrès National a suivi bientôt, comme le chapitre prochain le relatera.

     

    CHAPITRE XXXVII- L’Unitarisme Américain Organisé et Etendu, 1865-1925



       

    Les effets de la réunion sont référés à la fin du chapitre précédant et commençaient immédiatement à apparaître. Quelques-uns, en effet, ayant peu de foi que le projet proposé avec autant d’enthousiasme pouvait être exécuté en fait, se sont retenus de faire n'importe quoi pour le réaliser, pendant que quelques uns l'ont même ridiculisé comme chimérique. Mais pour le principal, la dénomination est tombée splendidement derrière ses dirigeants. La sensation était si considérable, que le pays tout entier était maintenant comme prêt pour accepter le Christianisme libéral comme le Massachusetts de l'Est l’avait fait cinquante années avant et que les unitariens avaient besoin de seulement saisir l'occasion que le temps leur offre d’ordonner d'établir en Amérique un groupe large d’Eglises. Tandis qu’en 1864, l'Association avait reçu seulement pour son travaille général 6.000 $, cela que de cinquante des églises et dans l'année précédente seulement la moitié de ceci, le nouvel appel pour les 100.000 $ dans le but d’augmenter principalement le travail de la dénomination rencontré une réponse au-delà de toute attente. Les anciens donateurs ont multiplié principalement leurs cadeaux, pendant qu’un grand nombre d'églises contribuait maintenant pour la première fois. Bien avant la réunion annuelle de l'Association, en mai, la somme entière avait été considérablement dépassée.


        Quand donc la Convention nationale des églises s’est rassemblée tôt en avril dans New York, l'apathie et le découragement qui avaient eu pendant vingt ans, ont été accrochés au-dessus de la dénomination comme un cercueil et qui avait mené déjà à l'enthousiasme de la bonne humeur et à l’espoir impatient. Le temps même était propice. La Guerre Civile tirait à sa fin évidemment, en effet, c'était trois jours après l’ajournement de la Convention que l’armée de Lee s’est rendue à Appomattox, ainsi terminant pratiquement la guerre. C'était la première fois qu'une tentative avait été faite pour organiser toutes les églises de la dénomination dans un but commun, pour, comme il a été dit, l'Association avait été seulement une organisation comparativement d’un petit nombre d'individus, et bien que les églises souvent lui ont donné, ils n’avaient pas directement voté la planification de leur travail. (1) De plus, pendant que l'Association avait été principalement dirigée et gérés par les pasteurs, La Convention a invité et reçue la coopération des laïques les plus capables.

        Peu d'entre les églises extrêmes de l’autre aile ont décliné pour prendre partie dans la Convention, mais l'assistance a surpassé les espoirs fondés. Plus de deux cent églises ont été représentées par presque quatre cent délégués. L'enthousiasme était profond et fort. Ils se sont rendus compte qu'ils étaient venus ensemble, comme l'appel l’avait dit, "pour une organisation plus minutieuse de l’Église Libérale d'Amérique ; pour le soutien plus généreux de ses diverses lignes de travail." John A. Andrew, le célèbre 'Gouverneur de Guerre' du Massachusetts, a été choisi président, mais le Dr. Bellows de New York étaient l'esprit dirigeant de la réunion. La Convention s’est promptement arrangée pour travailler et d’entendre les rapports de travail fait ou à faire et sur le deuxième jour elle a été organisée d'une façon permanente comme la Congrès National des Églises Unitariennes. (2) Dans la façon de pratiquer le travail, il a été résolu que 100.000 $ devaient être annuellement soulevés par les églises pour le travail de la dénomination, que 100.000 $ soient soulevés immédiatement pour la dotation de l'Université d’Antioch, que les écoles théologiques de Cambridge et de Meadville soient amplement plus dotées et que le travail de missionnaire dans l'Ouest soit généreusement soutenu.

        Des mesures actives ont été prises tout de suite pour appliquer ces résolutions. L'Université d’Antioch dans Ohio a été fondée en 1852 sur une base non sectaire. Son premier président fut Horace Mann, un distingué unitarien du Massachusetts et les unitariens dès le début contribuèrent avec lui généreusement, puisqu’elle donnait une bonne promesse de devenir une influence libérale dans l'Ouest telle Harvard l’avait été en Nouvelle-angleterre. Elle était maintenant dans de sérieux soucis financiers et en danger d'échec total, mais en moins deux mois après la conférence la somme entière demandée fut trouvée et l'université épargnée. C'était une étape importante vers la liberté religieuse dans l'éducation américaine et il y avait ici jusqu'à présent trois ou quatre universités dans le pays tout à fait libres du contrôle religieux et seulement quelques années avant un chimiste distingué avait échoué à une élection pour une chaise à l'Université de Columbia dans New York, pour la seule raison qu'il était unitarien. Un des plus fructueux des nouveaux projets était aussi d'établir des églises dans les villes des universités afin d'atteindre des étudiants qui pourrait aller en avant et pourrait répandre largement la religion libérale. Le premier de ceux-ci était à l'Université du Michigan à Ann Arbor en 1865, suivi l'année d’après par un de plus à l'Université de Cornell récemment fondée à Ithaca, New York et plus tard par d’autres au nombre de quelques vingt en tout.

        Les étapes ont été prises tout de suite pour ranimer les églises dans le Sud qui avait été fermées pendant la guerre. Un missionnaire a été aussi envoyé en Californie et dans les quatre ou cinq années qui ont suivies cinq nouvelles églises ont été plantées dans les villes importantes sur la Côte Pacifique. Au-dessus, une centaine de pasteurs ont été envoyés dans un nouveau territoire pour des périodes plus ou moins longues pour prêcher comme missionnaires, et dans moins de quatre années le nombre des églises avait augmenté de trente pour cent. Dans une année, les églises du Congrès de l’Ouest avaient doublé en nombres et en force, le soutien de la Société de l’École du dimanche avait augmenté principalement, et l'Association avait reçu des legs importants. Tandis que la dénomination avait fait, pendant beaucoup d'années avant la fin de la guerre, de petits progrès, en dix-huit mois depuis l’appel de la convention de New York, au-dessus de quarante églises, presque quarante pasteurs ont été ajoutés au roulement. L'Unitarisme en Amérique est presque venu à la limite de se réaliser comme un mouvement national au lieu de simplement 'une notion de Boston', et à être uni pour un travail déterminé.

        Tous ces rapports des progrès ont amené une grande acclamation à la deuxième réunion du Congrès National, tenue en 1866 à Syracuse, où plus de projets pour organiser la dénomination ont été mûris. De ceux-ci, le plus important était de diviser tout le pays en districts, chacun avec son congrès local, qui doit emmener des églises avoisinantes à s’assembler pour plus de fraternité et de travail dans l’unité. Quatre tels existaient déjà et quatorze en plus maintenant ont été organisés, qui ont fait beaucoup pour unir les églises dans la sympathie et surtout dans le travail missionnaire et pour soulever de l'argent. Un geste a été aussi fait pour cultiver la connaissance, de bons sentiments avec les esprits libéraux des autres dénominations et à cette fin le Congrès a voté pour changer son nom afin de lire, "les Unitariens et autres Églises Chrétiennes". Mais bien que pour un temps, un petit progrès semblait être fait dans cette direction, rien de permanent n’a été atteint. Exécutant les projets fait à la première réunion, le Congrès soulevait maintenant sur place une dotation pour une nouvelle chaise à l'école de Meadville et un nouveau journal, 'Le Chrétien Libéral', a bientôt été établi dans New York. Le deux années qui suivirent ont été un temps de développement rapide. Les réunions des unitariens dans des théâtres ont été tenues dans la plupart des grandes villes du pays de Boston et à San Francisco et y ont assisté de grandes foules qui ont écouté avidement les vues religieuses unitariennes.


        Semaine après semaine, pendant quatre ans le plus grand théâtre dans Boston a été encombré pour de tels services et à la suite de ces réunions, l’Union des jeunes Hommes Chrétiens a été organisée dans un nombre de villes. Une nouvelle École pour le Ministère a été ouverte dans Boston en 1867, pour préparer des hommes éduqués incomplètement pour être prêt pour le rugueux travail de missionnaire. Les conférences locales ont eu un effet stimulant et individuellement les églises ont été éveillées pour une grande activité locale. De grandes sommes ont été soulevées pour les philanthropies et une généreuse aide a été donnée pour élever la condition de ceux dernièrement libérés de l'esclavage dans le Sud.

        Cette haute marée d'enthousiasme et d’unité dans le travail, cependant n’est pas restée longtemps à son premier niveau. La réaction de l'exultation placée au-dessus de la fin de la guerre, après une année, les contributions pour le travail général de l'Association sont retombées à moins de 50.000 $. Pire que ceci, les dissensions se développaient encore dans la dénomination. La controverse radicale, qui semblait avoir disparu pendant la guerre, réapparue sous une nouvelle forme. C'était maintenant pas tant une question de miracles, pour peut-être que la moitié la dénomination avait compati maintenant avec Parker sur ce point et une centaine de pasteurs l’ont regardé comme l’un des meilleurs chrétiens, mais quand le Congrès National est venue à s’organiser, il est devenu nécessaire de définir qui pourrait lui appartenir, dont il a été estimé que ce devait être incontestablement un Congrès Chrétien. Au début une tentative persistante a été faite par les conservateurs d’établir un Credo comme condition d'adhésion dans le Congrès. Cette tentative échoua et la constitution adoptée s'est référée à Jésus Christ comme le Seigneur et comme le Fils de Dieu. (3) et ces expressions contenaient les semences de trente années d'ennuis, qui ont été prises pour impliquer des convictions que les radicaux ressentaient et qu'ils ne pouvaient pas avec bonne conscience accepter. Le mécontentement au-dessus de la question progressa solidement pendant l'année et a bien été organisée quand le Congrès s’est assemblée à Syracuse l'année qui suivit, où les radicaux ont proposé de modifier la constitution afin de baser son action plutôt sur l'unité d'esprit que sur l'uniformité de croyance, (4) et pour éviter les expressions inacceptables. Le sujet a été sérieusement débattu pendant une séance entière, mais les radicaux ont été battus d'une manière écrasante.


        Il a été dit du côté conservateur que les radicaux doivent partir de la dénomination et ainsi certains d'eux ont procédé maintenant pour le faire. Avant le printemps qui suivi, ils avaient pris des étapes pour former la Libre Association Religieuse sur une base qui devait leur permettre la liberté dont ils sentaient que la Congrès National avait refusé d'accorder. Cette nouvelle Association a été organisée en 1867 avec beaucoup d'enthousiasme. Environ la moitié de ses membres d’origine avaient été des pasteurs unitariens et le nom d’Emerson était le premier sur la liste, pourtant pas tous étaient des radicaux, ni tous des unitariens, pour la moitié une douzaine d’éléments religieux ont été représentés en elle. Elle a offert l'hospitalité à chaque forme de pensée religieuse et cultivait la sympathie avec d’autres religions que le Christianisme. Bien que des conventions annuelles ont été tenues et diverses publications distribuées, elle n'a pas tenté de former de nouvelles organisations et toujours moins qu’une nouvelle dénomination. En effet, bien que très peu de ses membres se soient retirés de la dénomination, beaucoup d'entre eux sont toujours restés dans la Congrès National pour exister dans une plus large liberté. Pour un quart d'un siècle, elle a exercé une influence importante en élargissant des sympathies religieuses et elle poursuit toujours son existence, mais sa mission a été principalement accomplie dans ses vingt-cinq premières années.

        Pendant que les conservateurs extrêmes ont été satisfaits du résultat du vote à Syracuse, beaucoup d'autres ressentaient que la Congrès avait pris un terrain trop étroit, ainsi excluant injustement d’elle quelques hommes profondément religieux et consciencieux. Presque cent des pasteurs avaient joint la Libre Association Religieuse ou étaient en sympathie avec elle. Le résultat était qu'à la réunion qui suivie le Congrès dans New York en 1868, avec une plus grande assistance que jamais auparavant, un amendement (5) à presque à l'unanimité a été adopté qui fut élaboré pour détendre les consciences des membres radicaux du Congrès. C'était maintenant le virage des conservateurs pour se sentir lésés, qui ont interprété cette action comme une véritable capitulation de la fidélité du Congrès au Christianisme, en produisant aux radicaux presque tout ce qu'ils avaient demandé. Tel le radicalisme s'étalait solidement et la majorité des récents diplômés de l'Ecole de Théologie, de même quelques-uns de Meadville lui ont été donnés. Les conservateurs ont commencé à s’agiter maintenant plus que jamais pour quelques moyens d'exclure de la dénomination ceux qui ne pouvaient pas accepter leur définition du Christianisme. L'Association Unitarienne Américaine a pris un terrain plus large, souhaitant inclure les deux ailes de la dénomination et reconnaître les conservateurs et les radicaux sans préjugé. Mais les conservateurs ont insisté qu'à moins qu'il retienne la reconnaissance et l'aide des radicaux, ils ne mériteraient pas le soutien de la dénomination et ils ont exhorté des églises pour cesser de contribuer jusqu'à ce que la question ait été réglée. Comme aucune satisfaction leurs a été donnée, au début de 1870, on proposa de former une Association Unitarienne Évangélique, avec un Credo pour sa base. Si celle-ci avait été formée, la dénomination aurait été fractionnée en deux, mais la grande majorité s’y était fortement opposée avec succès.

        Le dirigeant dans ce 'nouveau mouvement', comme il a été appelé, était le révérend George H. Hepworth, un prédicateur populaire de Boston, dont l'enthousiasme avait lancé les services de théâtre et la nouvelle Ecole pour le Ministère. Enlever de New York, il a eu beaucoup de demandes de ses auditeurs pour quelques déclarations autorisées de ce que croyait les unitariens. Comme lui et ses amis étaient désireux d’exclure les radicaux de la dénomination et de se tenir bien dans les yeux de l'orthodoxe, il débuta une agitation insistante pour obtenir qu’une telle déclaration soit adoptée et exhortèrent l'Association lors de sa réunion en 1870 de prendre des étapes dans cette direction. Mais les unitariens ne se sont jamais méfiés de n'importe quoi qui pourrait être pris comme un Credo obligatoire et le mouvement a été lourdement battu. Au Congrès National dans l'automne, la tentative a été renouvelée et comme le sujet avait pour des mois été sérieusement discuté dans la chaire et dans les publications, un très grand nombre de délégués se sont rassemblés dans une excitation refoulée. M. Hepworth s’est déplacé pour remplacer l'amendement adopté au dernier Congrès par une nouvelle réaffirmation de fidélité à Jésus Christ. (6) Après avoir est sérieusement débattu pendant un jour et demi, il a été finalement emporté par un vote de huit à un, pendant que la minorité a été sifflée. Ainsi la porte a été fermée de nouveau contre les radicaux. (7)

        Le clivage entre les deux ailes de la dénomination est devenu maintenant plus tranchant que jamais et la minorité radicale, bien qu'augmentant solidement en nombre, naturellement se sentie peu enthousiasme pour prendre partie dans les entreprises dénominatives. Pour douze longues années, rien n'a été fait pour qu’ils se sentent comme des membres bienvenus dans leur propre dénomination. Au contraire, dans ce qui été connu comme le Livre de la Controverse de l'Année, la situation a été soulignée de nouveau. Le Président de la Libre Association Religieuse a en 1873 demandé que son nom soit enlevé de la liste des pasteurs dans le Livre Unitarien de l'Année, parce qu'il n’a plus longtemps été un chrétien unitarien. Sur ceci, l'éditeur a osé demander à plusieurs autres pasteurs présumés croire comme lui l’avait fait, s'ils souhaitaient que leurs noms soient retenus. Un de ceux-ci, était le révérend William J. Potter du Nouveau Bedford, le Secrétaire de la Libre Association Religieuse. Il a répondu qu'il ne s'est pas appelé lui-même un chrétien dans le sens doctrinal du mot, mais il a placé sur l'éditeur la responsabilité de décider s’il devait omettre son nom. L'éditeur a omis donc son nom avec les autres. Comme le cas est devenu public, il attira une large attention et une critique sévère, en raison qu’il était ressenti par beaucoup, qu'un homme admis de caractère chrétien avait été pratiquement exclu de la dénomination simplement parce qu'il ne se décrivait pas lui-même par un certain nom. Les conservateurs ont applaudi l'action, pendant que les libéraux l'ont regretté, après une entière discussion dans les écrits et dans les débats qui a été approuvée aux réunions de l'Association et au Congrès National. Les protestations et les critiques continuaient d’être faites sur ce qui a été ressenti par beaucoup pour avoir été un acte d’une étroite injustice, mais ce fut pas avant 1883 que les noms omis ont été restaurés à la liste des pasteurs, au début sans conviction et seulement dans une liste supplémentaire. (8)

        Lentement le temps a fait son travail. Ceux qui avaient été les remparts les plus forts du conservatisme passé, ou cessé d'être actif, ou ramolli dans leurs sentiments, pendant que les plus jeunes hommes venant en avant avaient pour la plupart grandi dans une atmosphère libérale. Longuement, au Congrès National en 1882, l'esprit libéral a prévalu et avec une différence d'opinion un amendement (9) a été adopté ouvrant la porte encore à ceux qui s'étaient sentis exclus par l'action prise en 1870. Ainsi la cause pour laquelle le nom de Parker avait longtemps avant été omis du Livre de l'Année, après quarante années, gagna dans la lutte pour la liberté spirituelle. Son nom maintenant pour quelques années a été parlé avec beaucoup de respect et beaucoup d'honneur par les dirigeants dans la dénomination comme un de ses grands prophètes et l'Association en 1885 a mis finalement le cachet de l'approbation sur lui en publiant un volume de ses écrits.


        Pendant ce temps, les hauts espoirs d'une diffusion très rapide de la dénomination et les rêves rosés de 100.000 $ pour une année pour des buts missionnaires en général, qui avaient été réalisés pour une année ou deux après l'organisation du Congrès National, commençaient à décevoir. Le manque de sympathie entre les conservateurs et les radicaux n’était à aucun petit degré responsable de ceci, pour que l'Association nationale en essayant de concilier les deux ailes de la dénomination soit arrivée à gagner la confiance généreuse d’aucune. De nombreuses églises dans les deux ailes ne voulaient pas contribuer pour le soutien de son travail libéralement et généreusement, le cas échéant. Après la victoire des conservateurs au Congrès National en 1870, c'est vrai, les contributions pour le travail missionnaire ont plus que doublé pour une seule année, mais dans l'ensemble, il y avait un déclin régulier de 100.000 $ en 1865 à moins d'un quart de cette somme en 1878. L'extension de l’Église a solidement continué, mais c'était au coût d'un empiètement régulier sur le capital des fonds généraux de l'Association. Cette période entière a été marquée par le manque d'esprit, d'enthousiasme et de confiance.


        Les autres causes, cependant contribuaient à cette fin. La période d'inflation et d'extravagance suivant la Guerre Civile a été suivie par une dépression financière qui affecta toutes entreprises. La grande conflagration dans Chicago et dans Boston en 1871 l'année suivante a diminué tout de suite les ressources de beaucoup des églises et augmenta les demandes faites sur elles. La sévère panique financière de 1873 a posé sa lourde main pour plusieurs années sur le pays entier. Il est totalement étonnant que le travail de la dénomination n'ait pas souffert plus sérieusement qu'il l’a été.

        En dépit de toutes ces conditions défavorables, le corps principal des églises est resté loyal à leur cause. Les Congrès Nationaux ont été largement assistés et ont continué de planifier pour poursuivre le travail de la dénomination. Si les contributions générales pour l'Association sont tombées, pourtant de grandes sommes ont été données pour des causes dénominatives et spéciales. Les dotations généreuses ont été soulevées pour les chaires supplémentaires à l’École de Théologie d'Harvard et l’École de Théologie de Meadville. De grandes souscriptions ont été soulevées pour le soulagement des églises souffrant dans le feu de Chicago, pour ériger une église nationale à Washington et une église Commémorative de Channing à Newport sur le centenaire de la naissance de Channing et soulever les dette écrasantes sur les églises importantes dans New York, à la Nouvelle-orléans et ailleurs. La dénomination a soutenu aussi un travail éducatif important pour les blancs et les noirs dans le Sud, a poursuivi le travail pour le bien-être parmi les Indiens dans l'Ouest et parmi les marins, a continué avec succès sa mission réussie dans Inde, pour plusieurs années a soutenu la prédication unitarienne à Paris et pour envoyer de l’aide aux Églises Unitariennes nécessiteuses en Hongrie.

        A à la maison, l'aide a été donnée à un nombre de jeunes ou faibles églises qui augmentait et beaucoup de nouvelles églises étaient fondées et de nombreux missionnaires pour prêcher ont été employés, surtout dans l'Ouest et une promesse à été faite pour commencer de travailler parmi les Scandinaves du Nord-ouest. Les nouvelles églises ont été établies dans le Territoire de Washington, en Californie Méridionale et dans les États Méridionaux. Le travail dans les collèges dans les villes s’est de beaucoup étendu. En 1876, l’Institue des Pasteurs a été formée pour stimuler les intérêts scolaires parmi les pasteurs et en 1880 un Congrès Auxiliaire des Femmes a été organisé, quelles dix années par la suite est devenue l'Alliance Nationale des Femmes Unitariennes et autres Libérales Chrétiennes, (10) et a été du plus grand service pour l’union des femmes de la dénomination pour un travail efficace. Ainsi, en dépit de toutes interférences, l’évolution pour organiser et répandre le mouvement Unitarien en Amérique, qui a commencé avec la Congrès National en 1865, avait fait des progrès. Sous une demie génération, non seulement beaucoup des plus vieilles églises gagnaient de la force, mais au dessus, une centaine ont été additionnées aux listes des églises et des pasteurs. Néanmoins ceux qui étaient hostiles à l'Unitarisme ont continué toujours de répéter que la cause mourait.

        Pendant que le travail de l'Association Unitarienne Américaine avait dès le début été conçu pour couvrir le pays complètement, le Congrès Unitarien de l'Ouest, comprenant un territoire vaste, est devenu à demi national dans son extension et a couru plus ou moins une course indépendante et pour une bonne partie du temps a continué un travail indépendant à l’ouest de l’Alleghanies. Son histoire parallèle mérite donc une attention particulière. Le Congrès de l'Ouest a été organisé à Cincinnati en 1852 quand jusqu'ici il n'y avait pas plus d’une douzaine d'églises bien enracinées dans l'ouest tout entier, séparées par de grandes distances et reliées par de maigres moyens de communication. Dans une vingtaine de jeunes villes prometteuses où la religion orthodoxe avait largement perdu sa prise sur les gens, elles étaient en danger de rechuter dans l’irréligion et la prédication unitarienne a été avidement accueillie. Mais les pasteurs étaient durs à obtenir et les nouvelles églises se sont multipliées mais lentement, pendant que beaucoup prématurément formées sont bientôt mortes faute d’une direction compétente.

        Le conflit anti-esclavagiste a interféré aussi avec la croissance du mouvement dans l'Ouest et dans la Guerre Civile plus de la moitié des pasteurs est allée au devant comme des aumôniers ou comme des soldats, pourtant à la fin de la guerre le Congrès contenait quelques trente cinq églises. Dans la renaissance suivant l'organisation du Congrès National, l'Association a gardé un Secrétaire missionnaire dans l'Ouest pour quelques années et beaucoup d'églises nouvelles ont été plantées, pendant qu’en 1875 sur le Congrès, il y eu son propre Secrétaire dans le terrain et l'extension est allée plus rapidement que jamais. Dans le temps qui était dû, un Congrès des Femmes, une Société de l’Ecole du dimanche et diverses conférences d'état ont été établies, un journal (l'Unitarien), beaucoup de tracts, et des séries de leçons de l’Ecole du dimanche, ont été publiés et les Clubs d'Unité et des Missions de Fonctions de Correspondances ont été formées dans beaucoup d’églises. Le congrès a eu ses propres fonds missionnaire et des missionnaires et avec l'assistance de l'Association le travail dénominatif a continué avec un grand zèle.


        Dans l'intervalle, des changements doctrinaux allaient même plus rapidement que dans l'Est. Les églises établies dans les jours premiers du Congrès étaient généralement conservatrices et dans la controverse de Parker elles ont pris le terrain contre les vues de Parker, bien qu’elles refusaient d'adopter une déclaration de foi légalisée. Mais les vues des radicaux sont apparues tôt et il y avait peu dans la tradition ou dans l'environnement pour les garder en échec. Pendant la controverse au-dessus du radicalisme dans le Congrès National, la sympathie de la plupart des églises est allée avec les radicaux et n'importe quelle tendance vers un Credo a été fortement opposée. En 1875, des résolutions ont été passées à l'unanimité sympathisant avec la Libre Association Religieuse de même qu'avec l'Association Unitarienne Américaine et une protestation unanime a été aussi faite contre l'action prise par l'Association dans les cas du Livre de l'Année. Comme un plus ample commentaire sur la position conservatrice du Congrès National, il a été aussi résolu à l'unanimité ceci "le Congrès ne conditionne pas sa fraternité sur aucun test dogmatique, mais accueille tous ceux qui désirent travailler avec lui dans l’avancement du Royaume de Dieu." Pendant dix ans, un mouvement régulier est allé pour purger les constitutions des conférences d'état et des églises locales de tout ce qui pouvait sembler limiter la liberté parfaite de croire.

        Cependant, Il y avait ceux qui ont vu que la liberté illimitée amenait de graves dangers sur la cause et pour cette raison, quelques pasteurs s’étaient déjà retirés du Congrès. Elle avait été lâchement organisée et dans beaucoup d'endroits, dans les églises composées largement de personnes qui venaient de l’extérieur, des dommages irréparables avaient été fait par des travailleurs indépendants irresponsables s'appelant unitariens. Comme la croissance des églises n'était pas allée à la même allure que celle de la population, le Secrétaire du Congrès est devenu convaincu que le trouble était qu'il n'avait pas été sans aucun doute pas assez tenu de convictions fondamentales et cette autre sottise pouvait être empêchée et la réputation religieuse du Congrès rachetée, s’il y avait la détermination de mettre en avant une déclaration des convictions religieuses centrales qu'il représentait. Il a exhorté fortement cette action au Congrès de St. Louis en 1885, bien qu'aucune action a été prise, mais au cours de l'année suivante la question s’est développée dans ce qui est devenu connu comme 'le problème dans l'Ouest', qui a atteint sa crise à l’assemblée à Cincinnati en 1886.

        Le Congrès a brusquement été divisé sur la question. Sur l'une des mains, étaient ceux qui sentaient que le temps était venu pour le Congrès d'indiquer clairement en quelques mots simples ce que représente la foi Chrétienne en Dieu et que sans cela, il y avait danger qu'il puisse être extrêmement blessé, s'il n'est pas accablé, par les incroyants de chaque genre qui se réclamaient d'être unitariens. Étayent dans l'autre main, ceux qui se sentaient que même la déclaration ou l'implication la plus simple de convictions théologiques pourrait être pris comme un Credo et utilisé pour rendre certaines convictions obligatoires sur les membres du Congrès et que ceci serait la fin de la liberté religieuse de l'Unitarisme. Ce n'était pas une division de croyants contre les incroyants, pour les deux côtés qui étaient de convictions également fervents et qui tenaient pratiquement les mêmes vues religieuses. C'était la question de savoir si le Congrès doit insister en premier sur les convictions qu'il représentait, ou sur le travail qu'il s'efforçait de faire et s'il était disposé à ôter n'importe lequel de participer à ce travail simplement en raison qu'il n'a pas professé certaines convictions.

        Le débat sur la question était long, sérieux et pénible mais à la fin il a été résolu par une majorité décisive cela "le Congrès Unitarien de l'Ouest conditionne sa fraternité par aucun test dogmatique et accueille tous ceux qui souhaitent se joindre pour aider à établit la Vérité, le Vertueux et l'Amour dans le monde". La décision amena de grands chagrins aux conservateurs, pour les mots Christianisme, religion et même Dieu, qui avait été exprès omis de la constitution et rien n'a semblé être laissé sauf la vérité, le vertueux et l'amour. Si même un agnostique ou un athée réclamait la reconnaissance comme unitarien, le Congrès ne fermerait pas la porte sur lui. Quelques semaines par la suite, les conservateurs ont démissionné du Congrès et ont organisé une Association Unitarienne de l'Ouest, qui coopérait avec l'Association nationale dans son travail de missionnaire. Ce ne fut jamais beaucoup plus qu'une organisation sur le papier et elle n'a pas fait son propre travail missionnaire mais ses dirigeants ont maintenu leur propre périodique (L'Unitarien) et ont fait ce qu'ils pouvaient pour décourager les églises de coopérer avec le Congrès de l'Ouest.


        La controverse s’est rapidement propagée dans l’est et l'ouest, traîna sur une demie douzaine d'années et fut prise aussi de haut et vigoureusement même dans les journaux unitariens anglais. Bien que le Congrès à sa réunion qui suivie (1887) publia une noble déclaration des convictions ordinairement tenues par ses membres, il a été accusé à maintes reprises que le Congrès de l'Ouest avait adopté une base athée et non chrétienne. La charge a été si loin crue que l'Association nationale, reflétant le sentiment des églises de l'est, pour plusieurs années refusa de coopérer avec le Congrès de l'Ouest dans le travail missionnaire et a maintenu son propre agent de l'ouest.
        Le résultat de la controverse, dans laquelle pour un long temps aucun côté produirait n'importe quel terrain, fut que pour quelques années pratiquement deux dénominations d'unitariens dans l'Ouest, travaillaient séparément et se critiquaient mutuellement. Les forces de l'appellation étaient ainsi mal divisées et son travail missionnaire a été paralysé sévèrement. En fait, le travail dans l'Ouest n'est jamais retourné tout à fait à son ancienne vigueur. Dans le temps, cependant, les deux factions sont venues à mieux se comprendre et en 1892 des étapes efficaces ont été prises pour guérir la brèche. Finalement à l’assemblée du Congrès National en 1894, la constitution était encore révisée (12) et d’une façon si large pour satisfaire les conservateurs et les radicaux qu’elle fut adoptée à l'unanimité par des acclamations. Avec cette action les différences doctrinales qui avaient dérangé la paix et freiné la croissance de la dénomination pour un demi siècle baissèrent et ne s'est pas encore représentée, pour ce qui a été réalisé pour atteindre la parfaite liberté spirituelle.

        De ce temps, la vie de la dénomination a été en bonne santé et progressa en force, bien que lente mais ferme. Beaucoup de nouvelles églises ont été plantées dans l'Ouest extrême et dans le Sud, de même que sur la côte Est. Une importante mission a été entreprise au japon en 1889 et une organisation plus efficace des forces a été solidement gagnée. La formation de l'Union des Jeunes Religieux en 1896 était le commencement d'un mouvement d’une grande et importante croissance et en 1919 la Ligue des Laïques a pris sa place à côté de l'Alliance des Femmes et amena d’une façon inimaginable de la vigueur dans la vie des églises. L'organisation du Congrès International des chrétiens Libres et les Autres Libéraux Religieux en 1900 et de la Fédération Nationale des Libéraux Religieux en 1908, ont fait entrer l'appellation dans une sympathie active avec les mouvements apparentés des autres pays et des autres églises.

        A la fin du premier centenaire de l'Association Unitarienne Américaine, les églises unitariennes du pays sont plus que deux fois nombreuses et bien plus que deux fois plus fortes et bien organisées, telles comme elles étaient quand le Congrès National a été organisé. Elles se sont de loin plus unis dans l'esprit, plus positives et saines dans leurs pensés et plus optimistes pour leur avenir qu'elles étaient alors. Leurs contributions pour le travail commun sont maintenant supérieures dans une seule année, qu'elles étaient anciennement dans de nombreuses années réunies et la circulation annuelle de livres et de tracts fut multipliée par vingt. Leur action dans le travail éducatif, la philanthropie, les réformes et la direction publique a toujours été extrême en proportion de leur force numérique. Leurs pensés ont été si largement assimilées par les autres dénominations que beaucoup d'églises s'appelant orthodoxe et se tenant tout à fait à distance des unitariens, sont maintenant beaucoup plus loin du calvinisme que Channing l’était. Pourtant d'autre part, ils ont vu que de grandes multitudes semblaient appartenir à la religion du dix-huitième siècle plutôt que du vingtième. Comme beaucoup a été accompli pour répandre la lumière et l'inspiration de Christianisme libéral, ici, il semblait pas encore au bout du travail qui restait toujours à faire et à la fin de leur histoire du premier siècle les unitariens Américains étaient face à l'avenir avec une vision plus claire de leur opportunité, avec une forte foi pour leur cause et avec une confiance plus ferme dans sa destinée, qu'à tout moment dans le passé.

     

    CHAPITRE XXXVIII- La signification et la leçon de l'Histoire Unitarienne



       

    Nous sommes arrivés à la fin de notre histoire. Ce fut une longue histoire de presque quatre siècles, presque aussi longue que celle du Protestantisme lui-même. Nous avons suivi le cours d'un mouvement qui a influencé profondément la vie religieuse de Pologne et Transylvanie, d’Angleterre et en Amérique, a fourni des épisodes importants dans celles de d'Italie et de la Suisse, d’Allemagne et des Pays Bas, et a laissé une dernière impression sur la pensée et les tendances du monde protestant. Le Protestantisme orthodoxe du vingtième siècle, dans ses enseignements et son esprit serait une chose extrêmement différente de ce qu’il aurait été si Servet, Socin et David, Lindsey, Priestley et Martineau, Channing et Parker ne l'avaient jamais habité et si Calvin et Luther avaient été soufferts pour gouverner la pensée et la vie de leurs partisans sans contestation et aucune critique. Pour autant que la vie religieuse de notre temps est comparativement libre, raisonnable, tolérante et pose un plus grande effort sur l’aide sur le caractère personnel et les vies que sur les doctrines de théologie, les pionniers et les prophètes du mouvement dont le cours nous avons tracé méritent beaucoup plus de crédit qu’il leur a été donné généralement.

        Maintenant que nous avons entendu l'histoire, quel est son vrai sens en tout ? Elle n'a pas été simplement une longue tentative pour substituer une série de doctrines par d’autres. Cela a été souvent impliqué en elle, c'est vrai, mais derrière tout ceci, il a été quelque chose d’extrêmement plus profond et plus important. Pour que, si les hommes ont changé leurs convictions d'un âge un autre, comme ils obtenaient une nouvelle lumière ou découvraient une nouvelle vérité, leurs idées doivent être laissées libres dans leur recherche et ne pas être barrées dans cette direction ou bien cela, de ne pouvoir partager leurs nouvelles convictions avec d’autres à moins qu'il y ait aussi la liberté de parole et de presse. Donc, la première chose qui a caractérisé cette histoire était sa tendance régulière vers la liberté spirituelle parfaite. Quand les croyances ou les dogmes ont été opposés, ce n'était pas plus, parce qu'ils ont été refusés d’être crus que parce qu'ils se sont tenus dans la façon de la liberté de pensée dans la religion avec un "jusqu’ici mais pas plus", et en raison que les esprits libres ne voulaient pas que d’autres hommes puissent les interdirent de juger par eux-mêmes les enseignements de la Bible ou par leurs propres consciences. L'unitarisme, signifia alors la liberté et l'évasion tout d'abord religieuses de l'esclavage des croyances et à travers toute leur histoire les unitariens ont refusé fermement d'établir n'importe quel Credo, même le plus court, comme un test qui doit être passé par ceux qui les joignaient.


        Pourtant la liberté peut aller sauvagement à moins qu'elle soit dirigée par quelques principes sains. Ce principe unitarien a été trouvé dans l'usage de la raison dans la religion et ceci a été leur deuxième point principal d'accent. Ils ont cru que Dieu ferait le plus sérieusement pour les mener sûrement à l’intérieur de plus de vérité quand ils utilisaient davantage les facultés qu’il leur a donné pour discerner la vérité de l’erreur. Ils ont donc peu vu que la cause suivait les traditions du passé simplement parce qu'elles étaient vieilles, à moins qu'ils puissent montrer une bonne raison pour l’être. Au début, ils étaient contents de demander simplement si les doctrines pouvaient être soutenues par les Écritures. Mais longuement, ils sont venus à se rendre compte qu’également ce que la Bible enseignait était simplement ce que les hommes des temps anciens ont ressentis et fait et que la raison et la conscience doivent décider pour nous si leurs façons doivent être les nôtres ou si nous devons venir aux nouvelles convictions, expériences et principes pour notre propre et nouveau temps.

        De nouveau, les unitariens ne furent pas long à découvrir que s'ils avaient à réclamer pour eux-mêmes le droit de la pleine liberté de croire et d'enseignement dans la religion, ils devaient mutuellement accorder une liberté similaire aux autres. C'était au début dur pour eux d’accepter les conséquences de ce principe et pour un temps ils ont été tentés de réprimer ou de chasser de leur nombre ceux qui leur semblaient aller trop loin avec des façons familières. Mais ils ont vu finalement qu'il ne peut y avoir une parfaite liberté dans la religion à moins qu'il y ait la tolérance mutuelle parfaite. Et ceci était bien ; pour justement pendant que la vérité peut être cru à la longue et dans un terrain juste pour tenir ses propres mérites sans crainte ou faveur, de cette manière il pouvait être espéré que cette volonté d'erreur à la fin soit découverte et qui certainement périra d’elle-même.

        C'est l'accent sur ces choses, plus loin que sur toutes les simples doctrines unitariennes, cela pendant presque quatre siècles qui ont de plus en plus donné à l’Unitarisme son caractère distinctif. Peut-être le plus qui ait besoin d’être dit de ces doctrines est qu'elles sont celles que les hommes seront le plus susceptibles de faire venir quand leurs esprits sont laissés impartiaux et libres par rapport à la religion, quand ils font librement l'usage de la raison dans la pensée au sujet de la religion et quand l’entière tolérance religieuse leur est donnée. Pourtant après que ces points soient gagnés, quelque chose reste toujours. Pour ce qui est de la religion, pratiquement, de n'importe quelle façon, quel est son test final ? La réponse unitarienne a été régulièrement que le vrai test d'une bonne religion n'est pas l'orthodoxie pour croire, mais c'est qu’il doit être trouvé dans le genre de caractères qui produisent et que nous ne réalisons pas la totalité de son but jusqu'à ce que nous obtenons au delà de la pensée de nous mêmes et donner de nous-mêmes le service aux autres, comme tous membres d'une grande famille de Dieu.

        Quand le mouvement Unitarien débuta, les marques de vraie religion ont été pensées ordinairement pour être des convictions dans les Credos, l'adhésion dans l'église et la participation dans ses rites et ses sacrements. Pour l'unitarien d'aujourd'hui les marques de la vraie religion sont la liberté spirituelle, la raison éclairée, la large et tolérante sympathie, le caractère droit et le service altruiste. Ces choses, qui vont au cœur même de la vie, qui expriment le mieux le sens et la leçon de l'histoire unitarienne. La différence entre ces deux vues de religion marque une grande révolution et cela a été d’un coût. Pour la rendre possible Servet, Gentile, David, et un plus grand nombre d'autres qui ont souffert de la mort ; Gribaldi, Ochino Socin et les Frères polonais qui ont enduré la persécution ou d’aller en exil. Pour ce Bidle et Emlyn qui ont été emprisonnés ; Lindsey et Priestley ont amassé l'opprobre sur eux et les autres sans nombre dans de petites ou dans des grandes façons qui ont sacrifié ou souffert ou qui ont été banni pour cette foi. Sans eux et ce qu'ils ont enduré dans leur cause, nous devrions apprécier maintenant mais petitement la liberté qui est la nôtre aujourd'hui. Comment pouvons nous mieux montrer notre reconnaissance de la foi libre qui inspire et réconforte dans nos vies d’aujourd'hui qu'en le gardant pure et en la transmettant plus fortement que jamais à ceux qui viendront après nous ?


    Chapitre XXXIV

    1. Environ 1738. Regarder page 190.
    2. A Oldenbarnevelt (anciennement Trenton, maintenant Barneveld), par le révérend. Francis A. van der Kemp et Col. A. G. Mappa.
    3. Regarder page 287.
    4. La colonie de Virginie a fait à l’Unitarisme un crime capital ; et tandis que le seigneur Baltimore en 1634 tolérait des protestants en général dans le Maryland, les unitariens de là étaient légalement punissables de mort.
    5. Regarder Chapitre XXIX.
    6. Regarder pages 335 f., 339–341.
    7. Regarder Chapitre XXXII, et la page 355.
    8. Au moins à trois de ce groupe ont été donnés des degrés honorifiques avant ou pendant la révolution par les universités orthodoxes de Brown, de Princeton, et du Yale.
    9. Regarder page 325.
    10. La foi Nicéenne a été maintenue dans le livre de Prière étant finalement adoptée en 1786, parce que les évêques anglais ont insisté sur le fait qu’avant ils pouvaient consacrer des évêques pour la nouvelle Eglise, mais la foi d'Athanase a été abandonnée par un désir presque unanime. Voir la page 315 n.
    11. La foi des apôtres de là n'a pas été omise jusqu'en 1811.
    12. Regarder page 396.
    13. L’Unitarisme a été également éliminé pour la fonction publique dans le Connecticut et a abrégé ses droits dans les cours. .
    14. Regarder page 389.
    15. Regarder page 399.
    16. Regarder page 366.
    17. Au début de cette même année un laïque anglais, John Butler, occupant des services religieux à New York, et il est dit qu’une église unitarienne a été organisée, mais après trois mois est tombé malade et nous n’entendons plus parler d’elle.
    18. Quand l'église a été incorporée en 1813, le premier cycle du ministère de la King's Chapel les a fortement invités à ne pas employer le désagréable non d'Unitarien, mais ils n'ont pas considéré le conseil.

    Chapitre XXXV
    1. Regarder page 336.
    2. Il mérite d'être rappelé en tant que « père de la géographie américaine, » et également comme père de la S.F.B. Morse, inventeur du télégraphe électrique. Après que son étroit et mauvais calvinisme mena presque la moitié de sa congrégation pour se retirer et former une église libérale en 1815, le reste d’eux fatigués par lui l'ont laissé aller ; tandis que son fils devenait plus tard un unitarien radical.
    3. Par la faute du temps cette foi est devenue un fardeau trop lourd pour être soutenue. Certains des professeurs ont refusé de continuer à y souscrire ; d'autres ont été poursuivis pour l'avoir abandonnée. Après l'échec d'une telle poursuite en 1890, la foi est venue pour être pratiquement ignorée ; et en 1908, après exactement cent ans d'existence séparée, le séminaire a été enlevé sur Cambridge et entra dans l'alliance avec l’École de Théologie d’Harvard, qui, comme pépinière des pasteurs unitariens, avait autrefois été son principal rival. Enfin en 1922 les deux écoles ont fusionné dans une seule base non sectaire.
    4. Regarder page 409.
    5. Regarder page 405.
    6. Regarder page 402 f.
    7. La réunion préliminaire a été tenue le 25 mai, l'organisation réelle a été affectée le 26 mai 1825. Quelques semaines ont passé avant qu'on l'ait découvert que le 26 mai, par une coïncidence extraordinaire, les unitariens à Londres avaient organisé la Britannique et l'Association Unitarienne Étrangère. Voir la page 378.
    8. Les premières universalistes en niant toute future punition, celui qui semblait être dangereux à de bonnes morales en enlevant le principal terrain pour vivre une bonne vie ici. Ils étaient également Trinitaires et pour diverses raisons la plupart des unitariens les ont tenues en horreur et longtemps se sont gardé à distance d’eux. Ils ont bientôt abandonné la doctrine de la Trinité, mais c'était une longue génération avant que des étapes aient essayé généralement de nier la punition éternelle. Les deux dénominations depuis longtemps ont été étroitement semblables dans la pensée.
    9. Il est intéressant de noter que bien que le Dr. Beecher ait été le principal champion de l'orthodoxie conservatrice contre l’Unitarisme, son mensonge a dû se tenir en procès quelques ans après pour hérésie et trois de ses sept fils, qui étaient tous des pasteurs, étaient bien connus pour leurs vues libérales et que l’une de ses petites-filles est devenue l'épouse d'un pasteur unitarien, Edouard Everett Hale.
    10. Mais le mouvement Universaliste qui avait grandi à peu près à la même période, le mouvement d’Hicksite parmi les amis à partir de 1827 et dorénavant la filiation Chrétienne dans l'Ouest a fait le nombre total des églises qui avaient abandonné l'orthodoxie dans tout le pays beaucoup plus grand que ceci.

    Chapitre XXXVI
    1. Il est douteux qu'il n’y ait jamais eu une année depuis que l'association a été fondée dans laquelle quelques différents laïques unitariens (souvent plusieurs individus) n'ont pas donné à l'éducation ou plus à la philanthropie, souvent beaucoup plus de fois, que la dénomination entière donnait pour son travail commun. Simplement une telle personne est connue pour avoir donné pour des sujets bienveillants 150.000 $ par an pendant dix années successivement. .
    2. Regarder page 415.
    3. Frederick Dan Huntington, évêque de New York Centre.

    Chapitre XXXVII
    1. En 1884, l'association a modifiée sa constitution afin de permettre la représentation de délégués des églises ; et en 1924 des étapes ont été prises s’orientant pour l'extinction de certaines différentes adhésions et le fusionnement avec le Congrès général.
    2. Le nom a changé en 1911 en Congrès général des unitariennes et autres églises chrétiennes.
    3. “... Tous disciples du seigneur Jésus Christ… le serviteur de Dieu et le bâtisseur du royaume de son fils.”
    4. “... abstraction faite de toutes les différences sectaires ou théologiques et d'offrir une camaraderie cordiale à tous ce qui se joindront à elles dans le travail chrétien. »
    5. “... toutes déclarations de ce Congrès, y compris le préambule et la constitution, sont des expressions seulement de sa majorité, commettant en aucun degré ceux qui s'opposent à elles. »
    6. « Réaffirmant notre allégeance à l'évangile de Jésus le Christ… que nous invitons à notre camaraderie toute qui souhaitent être les disciples du Christ. »
    7. Bien qu'il ait gagné son but, Hepworth est devenu de plus en plus mécontent avec la position de la dénomination et s'est développé solidement plus orthodoxe. Deux ans après, il est parti de son église et entra dans le ministère orthodoxe. Tard dans la vie il a fait des ouvertures pour retourner au pupitre unitarien, mais il a été découragé de faire ainsi.
    8. Les premiers et derniers environ six noms ont été concernés.
    9. « Le préambule et les articles de notre constitution ne sont aucun essai bien fondé de l'Unitarisme et ne sont pas prévus pour exclure de notre camaraderie qui, tout en se différant de nous dans la croyance, sont en général en sympathie avec nos buts et les objectifs pratiques ! »
    10. Le mot national a été lâché en 1913.
    11. En fait il y avait seulement un ou deux tels cas et ceux-ci ont été de courte durée. Le danger était théorique plutôt que réel.
    12. « Ces églises acceptent la religion de Jésus, possession, selon son enseignement, que la pratique de la religion se résume dans l'amour de Dieu et l'amour de l’homme… et nous invitent cordialement pour notre travail dans la camaraderie qui tout en nous différenciant dans la croyance, sont en général en sympathie avec notre esprit et nos objectifs pratiques. »

    Chapitre XXXVIII
    Aucun.

    ___________________________________________________________________________________________________________________ Cliché : UUA : Sources ; Beacon Press: traduction de l’anglais vers le français par Didier Le Roux.

    DidierLe Roux
     
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    NOTRE HÉRITAGE UNITARIEN – 5ème DIVISION.



    Sommaire :


    DIVISION V. L’UNITARISME EN ANGLETERRE


    CHAPITRE XXVII- Les pionniers de l’Unitarisme en Angleterre, avant 1664
    CHAPITRE XXVIII- John Biddle et ses successeurs, 1664-1697
    CHAPITRE XXIX- L’unitarisme se répand dans l’Église d’Angleterre : Le trinitarisme controversé, 1690-1750
    CHAPITRE XXX- L’unitarisme se répand parmi les Églises Dissidentes : Le mouvement Arien, 1703-1750
    CHAPITRE XXXI- La révolte unitarienne de l’Église d’Angleterre : Théophile Lindsey organise la première Église unitarienne, 1750-1808
    CHAPITRE XXXII- Les libérales Églises Dissidentes deviennent ouvertement Unitariennes sous la direction de Joseph Priestley, 1750-1804
    CHAPITRE XXXIII- L’Unitarisme Anglais dans le dix-neuvième siècle


    DIVISION V. L’UNITARISME EN ANGLETERRE


    CHAPITRE XXVII- Les pionniers de l’Unitarisme en Angleterre, avant 1664



       

    Jusqu'ici le cheminement de notre histoire n'a jamais été longtemps ou loin hors de vue du bûcher, du billot, ou de la prison et l'impression qui demeure la plus vive pour nous de l'histoire de l'Unitarisme sur le continent est celle des persécutions qu'il a dû souffrir. Ce sera donc un soulagement, de commencer sur une autre étape de notre voyage dans laquelle la persécution est en grande partie absente. En Angleterre, il est vrai, comme nous le verrons bientôt, un petit nombre au premier siècle de la Réforme a été mis à mort et davantage ont été emprisonnés, pour avoir nié la doctrine de la Trinité. Longtemps avant que l'Unitarisme avait commencé à être un mouvement organisé là, la peine capitale, ou même l'emprisonnement pour hérésie avaient cessé en Angleterre et par comparaison avec ce que leurs frères sur le continent avaient souffert, les oppressions civiles que les unitariens anglais ont dû supporter peuvent s'appeler à peine plus que des dérangements.


       L'histoire permanente du Christianisme en Angleterre a commencé quand Augustin, 'l'apôtre des Anglo-Saxons', a été envoyé de Rome à la fin du sixième siècle comme missionnaire. L’Angleterre avait été pendant des siècles dévouée et fidèle à l'Eglise de Rome et peut-être il n’y a eu nulle part ailleurs une histoire plus splendide que là, tant par les cathédrales glorieuses, les monastères et les abbayes encore belles dans leurs ruines, qui en témoignent. Cependant, longtemps avant la Réforme, les rois anglais étaient devenus plus ou moins énervés sous les exactions du Pape et ses réclamations d'autorité sur l’Angleterre, tandis qu'en même temps les personnes dans son ensemble s’impatientaient de plus en plus en raison de la grande richesse, de la corruption croissante des moines et des prêtres et étaient affamées de pure religion. Au quatorzième siècle, dans la période de John Wyclif, un des « Réformateurs avant la Réforme, » un effort sérieux a été incité pour passer outre l’Église Réformée et la Bible fut traduite en anglais et circula en manuscrit, de sorte que ceux qui pouvaient en faire de même, pouvaient la lire par eux-mêmes, au lieu de devoir dépendre complètement des prêtres et de leurs enseignements religieux. Pendant ce temps, rien de permanent semblait venu d’elle, mais un siècle et demi plus tard, quand Henry VIII, pour des raisons qui lui étaient propres, a jeté outre son allégeance au pape et lui-même avaient été à la tête de l’Église d'Angleterre dont il trouva un grand soutien de son peuple. La Réforme anglaise ainsi commença à être surtout une affaire politique et pendant un certain temps aucun changement important n'a été fait pour les doctrines ou les cérémonies de l’Église. Au contraire, ceux qui ont tenu les doctrines de Luther ont été sévèrement persécutés. La Bible et les trois Crédos antiques ont été pris comme autorités et le roi autorisa la publication de la Bible Anglaise, qui a été commandée pour être établie dans toutes les églises paroissiales, de sorte que tous pouvaient avoir une chance de la lire. Cent mille copies d’elle étaient en circulation sous environ vingt ans et sa la lecture a non seulement aidé pour la Réforme parmi le peuple, mais par la suite, comme nous le verrons, a préparé le terrain pour davantage de réformes sur la doctrine. La réforme des doctrines Catholiques est allée lentement sous la conduite du clergé, jusqu'à ce que longuement, sous Édouard VI, qui était un protestant convaincu, un nouveau Livre de Prière ait été adopté et de nouveaux Articles de religion et ainsi l’Église d'Angleterre est devenue définitivement établie dans ses propres manières. La Reine Marie a essayé de mettre son meilleur pour reconstituer la religion Catholique et à cet effet a mis beaucoup de protestants à mort, alors que bien plus se sauvaient à Genève, où ils ont relevé de l'influence de Calvin, mais son règne fut court. Suite à sa mort, les protestants y sont retournés complètement et en force et sous Elizabeth la Réforme a été entièrement organisée, avec une doctrine qui était un compromis entre Calvin et Luther, dont une forme de culte et de cérémonies qui étaient un compromis entre le Catholicisme et le Protestantisme.


       Beaucoup des protestants, cependant, pensaient que la Réforme devait être portée beaucoup plus loin, afin d'épurer l'église de toutes les traces des doctrines Romanes, du gouvernement, des cérémonies et des formes de culte. Ceux-ci sont venus pour être connus en tant que puritains et pendant un siècle ou davantage ils ont formé l'élément le plus essentiel de la vie religieuse anglaise. Dans le temps d'Elizabeth, ils se sont développés dans deux directions différentes. La première direction fut prise par ceux qui avaient désespéré de n'importe quelle réforme satisfaisante dans l’Église d'Angleterre et se sont retirés donc d’elle entièrement. Ceux-ci sont notoirement devenus comme Séparatistes. Certains d'entre eux sont restés en Angleterre et en dépit de la persécution, se sont multipliés et après longtemps sont devenus puissants, d'autres se sont sauvés aux Pays Bas et de là en 1620 en Nouvelle Angleterre en tant que Pères des Pèlerins. L'autre partie, les puritains à proprement dits, bien qu'ils aient désapprouvé beaucoup de choses dans l’Église d'Angleterre, essayaient de rester à l’intérieur d’elle, espérant pouvoir provoquer des réformes désirées. Ils se sont opposés au gouvernement de l’Église par un ordre supérieur des évêques, préférant une forme presbytérienne de gouvernement et ils ont tellement désapprouvé la liturgie, qu’ils ne l’employaient pas dans le culte. Par conséquent quand Elizabeth, afin de fixer le culte uniforme dans toute l’Église d’Angleterre, essaya d’imposer une Loi de l'Uniformité (1559), les puritains commencèrent à adorer dans leurs propres réunions séparées et formèrent par la suite leurs organismes séparés.


        De nombreuses tentatives ont été faites pour tenir les protestants d'Angleterre ensemble et par la force dans une église nationale, avec un gouvernement et une forme de culte. Elizabeth, James I et Charles ont sévèrement persécuté ceux qui refusaient de s’y conformer. Alors est venue une réaction : les puritains gagnèrent la direction du Parlement et pendant une courte période la religion établie d'Angleterre était presbytérienne. Puis, sous Cromwell, la contrôle passa dans les mains des indépendants, jusqu'à ce que longuement sous Charles II l’Église Épiscopale fut de nouveau établie et en 1662 fut passée à la Loi de l'Uniformité, exigeant que tous les congrégations se conforment à la forme prescrite de culte et que tous les pasteurs soient ordonnés par des évêques. C'était le commencement de cette profonde division du Protestantisme à l’intérieur des Anglicans et des non-conformistes qui a continué de ce jour, pour 9.000 membres du clergé dans l’Église d'Angleterre dont quelques 2.500 refusèrent de se conformer et furent donc obligés de laisser leurs chaires et d'abandonner leurs vies. Ils étaient pour la plupart les plus capables et les plus sérieux de tout le clergé. Des lois additionnelles ont été bientôt passées oppriment les non-conformistes avec plus de sévérité et leur sort était le plus malheureux jusqu'en 1689, quand le passage de l'Acte de tolérance leur a permis encore dans certaines conditions de se réunir ensemble pour le culte public sous leurs propres formes. Pendant toute cette période depuis l'élévation des puritains, les questions doctrinales ont été peu observées. Tandis que les puritains restaient toujours des calvinistes stricts, l’Église d’Angleterre s'était ramollie de son Calvinisme vers l’Arminianisme que nous avons déjà rencontré (1) parmi les remontrants des Pays Bas. Aucune hérésie dans les points de doctrine, mais la non conformité pendant le service de culte, n'a pas été considérée comme une grande offense et le plus souvent punie en vertu des lois.

       C’était dans de telles conditions que dans la vie religieuse d'Angleterre, dérangée non seulement par l'hostilité entre les protestants et les catholiques, mais également par des polémiques à peine moins amères parmi les protestants eux-mêmes au-dessus des formes de culte ou de l'organisation et du gouvernement d'église, que les unitariens anglais ont surgi. Le mouvement commença, comme dans d'autres pays, par sa petite armée de martyres, parce que l'acte pour le brûlage des hérétiques fut imposé jusqu'en 1612. (2) Même après, cet Unitarisme était exposé à la poursuite légale pour de nombreuses générations en raison des dénigreurs de la Trinité, aussi bien que les catholiques qui ont été expressément exclus des avantages de l'Acte de tolérance, tandis que la Loi sur le blasphème de 1698 visait particulièrement les anti-trinitaires, punissant leur offense par l'incapacité civile et en cas de récidive par l'emprisonnement. Ils ne furent pas allégés de ceci jusqu'en 1813. Dans un pays où le contrôle de l’établissement de l’Église était presque du prestige social et où le dissident est largement considéré comme un signe d'infériorité sociale, les unitariens durent partout soutenir non seulement leur part des fardeaux qui tombent à tous les dissidents, mais de plus être exclus par les Anglicans et comme des hérétiques dissidents. Leurs oppressions et fardeaux n’ont pas naturellement eu lieux à un moment pour être comparés à ceux soufferts par leurs frères de même foi en Pologne et en Transylvanie, pourtant, il n'ont aucunement été des choses légères et le roulement d’eux développa la dévotion et l’héroïsme d'un type fin et vigoureux.

        Le mouvement Unitarien en Angleterre n'a jailli d'aucune source simple. Nous pouvons découvrir au moins quatre jets d'influence assez distincts qui sont entrés en même temps que lui avant la fin du dix-septième siècle. Ceux-ci sont : d'abord, l'influence de la Bible elle-même ; en second lieu, l'influence des italiens et d'autres penseurs étrangers de l’Eglise Etrange de Londres ; troisièmement, l’influence de l'Anabaptisme et quatrièmement, l'influence du Socinianisme. Examinons alternativement chacun de ces derniers.

       Des traductions du manuscrit de la Bible de Wyclif avaient été largement distribuées à partir des environs de 1380 et dorénavant il est dit que certains de ses disciples étaient teintés par l’anti-trinitarisme, mais cette Bible a dû être lue dans le secret, de même que le premier Nouveau Testament imprimé de Tyndall en 1525, par crainte de la loi. En 1535, cependant, la Bible anglaise commença d’être accessible à tous et beaucoup l’ont lu pour la première fois. La première et la dernière influence de ce livre, une fois lue en comparaison de la foi, furent à la base de tous rejets de la doctrine de la Trinité par les principaux hommes. Une partie plus notable des premiers unitariens anglais ont déclarés n'avoir jamais lu ni entendu parler de la doctrine unitarienne, mais était venue à elle seulement en lisant leurs Bibles. Cette influence était susceptible d'être la plus puissante depuis les Articles de la Religion de l’Église d'Angleterre qui par eux-mêmes déclaraient expressément que les Écritures contiennent toutes les choses nécessaires pour le salut et qu'on n'a pas besoin de croire en rien de ce qui n’est pas soutenu par elle.

       La deuxième influence a été trouvée dans l’Église Étrange. Dans la première génération de la Réforme beaucoup de protestants des pays catholiques sur le continent se sont sauvés en Angleterre Protestante pour la liberté de culte et la sûreté en raison de la persécution. Il y avait des Italiens, des Espagnols, des Néerlandais, des Français et d'autres. Puisqu'ils ne pouvaient pas comprendre ou parler l'anglais, ils ne pouvaient ni adorer dans les églises anglaises ni être surveillés par des évêques anglais. Par conséquent une Église des Étrangers (c'est-à-dire étrangers) fut accordée à Londres en 1550 pour être sous le contrôle d'un de leurs propres surveillants, assujetti à l'évêque de Londres. Elle a eu dans un premier temps 5.000 membres et des branches dans onze villes provinciales. Depuis ces églises ont reçu des esprits libres de tous les endroits et en raison de leurs langues étrangères ils ne pouvaient pas être étroitement observés et pouvaient facilement être touchés par l’hérésie. À l'église de Londres Ochino est venu, (3) étant pas encore un anti-trinitaire, mais se dirigeant dans cette direction. Giacomo Aconzio, (4) qui nia la communion à cause de son allégeance pour l’Arianisme. Cassiodore de Reyna, un partisan professé de Servet et pasteur d’une congrégation espagnole de l'église pendant cinq années, Lelio Socin, (5) et sans aucun doute d'autres moins connus et renommés. La discussion sur les doctrines pendant la première génération de la pensée du Protestantisme a pu très bien avoir été aussi libre ici, qu'elle l’était dans la semblable église italienne de Genève (6) à peu près dans la même période. Bien qu'il semble très peu probable que cette église des étrangers ait eu une large influence sur la foi des Anglais, on sait que plusieurs de ceux qui ont été punis pour une certaine forme d'anti-trinitarisme étaient reliés à elle.


       Une plus importante influence était celle de l'Anabaptisme, qui était en connexion avec la pensée anti-trinitaire dont nous avons souvent noté dans les premiers chapitres. (7) En 1535, bon nombre d'entre eux se sont sauvés en Angleterre pour échapper à une sévère persécution qui avait éclaté contre eux aux Pays Bas, dans laquelle un certain nombre avait été cruellement mis à mort. Ils ont été reçus avec tolérance et bientôt la diffusion dans le royaume, particulièrement dans les comtés de l’est, se déployait activement pour leurs doctrines particulières pendant qu'ils y allaient. Leur théologie ne s’est pas installée, mais ils prenaient seulement la Bible pour seule autorité et sur elle certains d'entre eux ont établi des doctrines exagérées et fantastiques, alors que certains autres rétablissaient de vieilles hérésies quant à la Trinité ou à la personne du Christ ou inventèrent leurs propres et nouvelles. Avant de nombreuses d'années, leurs enseignements commencèrent à attirer l'attention des autorités et pour être des anabaptistes, vingt-huit d’eux ont été brûlés sous Henry VIII et beaucoup plus sous Édouard VI. Juste en raison que leurs hérésies n'apparaissaient pas clairement, parce qu’elles étaient plus ou moins vagues et confuses dans leurs idées et que leurs doctrines ont sans aucun doute été mal comprises ou déformées par leurs persécuteurs, de ce qui nous a été dit d’elles. Il y avait probablement plus ou moins de l'arianisme ou de l'anti-trinitarisme mélangé à elles, parce que nous savons que l'Arianisme et l’Anabaptisme étaient souvent employés en tant que termes synonymes au seizième siècle. Vu qu'ils étaient d'une classe de personnes humbles et qu'il y avait beaucoup à leur sujet pour créer le préjudice dans l'esprit public, il ne semble probablement pas, qu'ils ont eu une influence très importante en préparant le terrain pour l’Unitarisme dans les parties dans lesquelles il a finalement pris racine d’une façon permanente.


       Certains de ces humbles chrétiens, bien que nous sachions peu d’eux au delà de leur martyre, méritent d'être mentionnés et rappelés par nous, de ce qu'ils ont souffert en tant que premiers et rudes pionniers de notre foi en Angleterre. Passant par le révérend John Assheton du Lincolnshire, qui était le premier protestant anglais connu pour avoir été appelé pour s’expliquer pour avoir nié la Trinité et la déité du Christ, mais qui afin d'échapper au bûcher a admis son crime et s’est rétracté de ses 'erreurs, hérésies et avis damnables'. En 1548, nous trouvons notre premier martyre réel en Angleterre en 1551, à un moment où il y avait beaucoup d'alertes dans les cercles d'église au-dessus de la diffusion rapide de 'l’Arianisme' et des mesures strictes ont semblé être nécessaires pour le réprimer. Le Dr. George van Parris, un chirurgien qui était venu de Mayence à Londres pour pratiquer sa profession parmi les Néerlandais de là et fortement félicité pendant sa vie pieuse, a été excommunié de la branche hollandaise de l’Église des Étrangers pour avoir déclaré que le Christ n'était pas même Dieu et fut brûlé à Smithfield en 1551. Il était apparemment un arien. Dans le temps de la Reine Mary, alors qu'un nombre de personnes était accusées d'anti-trinitarisme et sauvaient leurs vies en se rétractant, un Patrick Rockingham, un revendeur de peaux, a été brûlé à Uxbridge en 1555 et d'autres ont été emprisonnés. Même en prison nos hérétiques ne pouvaient pas s'abstenir de discuter des doctrines contestées avec leurs camardes prisonniers orthodoxes et quand la raison faisait défaut, d'autres formes d'arguments ont été employées, comme l’apparition des pittoresques et étranges Apologies de John Philpot : écrit pour le crachat sur un arien, par un archidiacre et révérend de Winchester, que Mary avait emprisonné pour son Protestantisme et plus tard envoyé au bûché. Quand Elizabeth est venu au trône, la loi sur le brûlage des hérétiques a été supprimée. Elle était tellement inclinée pour une large tolérance dans la foi religieuse, qu'elle accepta d’être liée à un livre d'Aconzio qui demandait instamment que la foi nécessairement doive être réduite à peu et à la simplicité. (8) Mais l'Anabaptisme continuait d’hériter du pays trop rapidement et l’hérésie gagna du terrain tellement vite que les feux ont dû être de nouveaux allumés. En 1575, une petite et entière congrégation d'anabaptistes flamands, tout en tenant une réunion secrète à Londres, ont été arrêtés et emprisonnés pour hérésie en ce qui concerne la naissance du Christ et ont été menacés de mort. La plupart ont été bannis, quelques uns se sont rétractés et un autre est mort en prison, alors que Jean. Peters et Hendrik Terwoort furent brûlés à Smithfield. En 1579, Matthew Hamont, un laboureur, a été brûlé à Norwich pour nier la déité du Christ, de même que John Lewes en 1583, Peter Cole, un tanneur, en 1587 et le révérend Francis Ket en 1589. James I, en effet, l'a considéré pour améliorer la politique pour laisser les hérétiques se perdent silencieusement au loin en prison, plutôt que de les donner pour des exécutions publiques et sans aucun doute beaucoup sont venus ainsi à leur fin dont les noms demeurent inconnus. Il mérite d’être mentionné, cependant, que les deux dernières personnes qui ont été mises à mort en Angleterre pour hérésie étaient anti-trinitaires, Legat Bartholomew brûlé à Smithfield (son frère Thomas également mort en prison) et Edouard Wightman brûlé à Lichfield, tous les deux sous le Roi James en 1612. Quand déjà, pour le bûché de Legat s’il se rétractait on lui offrait le pardon, mais il resta immuable. Wightman, sentant la douleur du feu, se rétracta et fut mis en liberté, mais plus tard refusa de confirmer son acte et fut brûlé. La loi en vertu de laquelle ces choses ont été faites est demeurée nominalement en vigueur jusqu'en 1676. En Écosse, aussi tard que 1697, un jeune étudiant de dix-huit, Thomas Aikenhead, accusé de nier la Trinité a été pendu à Edimbourg. Mais une victime de plus peut être mentionnée, un 'arien espagnol inconnu', qui a été condamné à mort dans cette même période, mais fut envoyé loin en prison à Newgate. Ainsi même en Angleterre au moins dix protestants ont été mis à mort pour une certaine forme d'Unitarisme et nul ne peut dire combien de plus sont morts en prison. Tous ou presque ces derniers ont obtenu leurs hérésies des sources anabaptistes et beaucoup d’autres qui souffraient de la charge générale d’être anabaptistes pouvant avoir tenus de semblables vues. Naturellement, il ne doit pas être supposé que ces martyres se soient tenus sur ce qui est connu comme l’Unitarisme d’aujourd'hui. Pour plusieurs de leurs vues qui sans aucun doute, nous ne sembleraient pas très extraordinaires. La chose remarquable est qu'ils tendaient par la suite vers quelques vues sur la nature de Dieu et la nature et le travail du Christ, qui devaient mieux les satisfaire que les enseignements du Credo. Ils étaient donc les vrais pionniers de l'Unitarisme. Mais pour la plupart, ils étaient isolés les uns des autres, n'ont formé aucun mouvement concerté et ont été tellement impitoyablement persécutés pour l’abandonner, qu'ils semblent ne pas avoir laissé d’eux aucune grande influence sur le mouvement unitarien qui plus tard s'est établi en Angleterre.

       Cependant, au delà du doute, quant à la plus large et profonde influence, des quatre qui ont été mentionnées ci-dessus, était celle du Socinianisme, qui est devenu actif en Angleterre dans le début du dix-septième siècle. Il est probable que celui-ci ait été présenté la première fois en l'Angleterre par des livres des sociniens, dont beaucoup à cette période ont été édités aux Pays Bas, mais avant et après que ses exilés de disciples sociniens de Pologne continuèrent de venir occasionnellement en Angleterre et firent la connaissance des disciples et des ecclésiastiques de là. Dans un temps postérieur, également ces influences ont été renforcées par beaucoup d'anglais qui sont allés aux universités des Pays Bas pour étudier où ils entrèrent en contact avec des sociniens ou avec les idées du Socinianisme parmi les remontrants. De ces manières, le Socinianisme continua d’exercer une influence régulière sur la pensée religieuse anglaise jusqu’après le début du dix-huitième siècle. Jusque là, les unitariens anglais avaient longtemps exercé une influence indépendante de la leur. Cette influence a été montrée en particulier de trois manières différentes : l'acceptation de l'esprit de tolérance du Socinianisme pour la différence dans la foi (qui a mené au mouvement Latitudinaire dans l’Église d'Angleterre), de l'application de l'examen de raison des sociniens aux doctrines religieuses et de l'adoption des doctrines des sociniens quant à Dieu, au Christ, ou à l'expiation. Le nom de Socinien a été lâchement appliqué à chacune de ces trois tendances, de sorte que beaucoup se soient appelés sociniens pour une ou autre des deux premières raisons et qui n'avaient jamais accepté le système de doctrine du Socinianisme.


       Un large public attentionné en Angleterre était premièrement destiné pour le Socinianisme (comme il l’avait peut-être été prévu) pour la dédicace de la première édition latine du catéchisme de Rakow (9) (1609) au Roi James. Sa majesté évidemment n'a pas beaucoup apprécié le compliment, parce que le travail fut brûlé par une ordonnance royale, cinq ans après. Il a pu en effet avoir tendu à encourager sa colère contre Legat et Wightman. James était un écossais et un calviniste né et multiplié, ne se considérant pas comme un théologien moyen. Quand le livre de Vorst : Sur Dieu et ses attributs, était importé des Pays Bas, il l'a non seulement fait brûler aux deux universités et à Londres en 1611 (la même année où la 'King James Version' de la Bible a été édité), mais a écrit lui-même un livre pour le réfuter, appelant Vorst un monstre et un blasphémateur et utilisa son influence pour obtenir que Vorst soit écarté de sa chaise à l'université. (10) Les flammes, cependant, ne pouvaient pas garder les livres du Socinianisme que le pays avait hérité de plus en plus, pour qu’avant le milieu du siècle des commentaires du Socinianisme, des catéchismes et des écrits doctrinaux controversés dans le latin pour l'usage des disciples, étaient imprimés en grands nombres aux Pays Bas et quelques uns ont même été imprimés en Angleterre. Un synode de l’Église d'Angleterre a finalement pris notification de tout ceci et en 1640 des mesures furent adoptées pour vérifier 'l’hérésie damnable et maudite du Socinianisme.' Il interdisait tout sauf pour le haut clergé et aux étudiants de théologie de lire ou d’avoir des livres des sociniens (impliquant qu'ils en avaient déjà hérité de la circulation commune), mais par ce fait laissait ainsi en même temps la porte aussi grande ouverte que n'importe quel socinien raisonnable pouvait l’avoir demandé. Néanmoins, il fut de nouveau déclaré en 1672 qu'on pouvait acheter des livres des sociniens aussi aisément que la Bible.

       Quelques sociniens sont également venu en personne. Adam Franck a été découvert par l’archevêque Laud en 1639 où, sans aucun doute en tant que missionnaire socinien, il essayait de faire des convertis parmi les étudiants de Cambridge. Wiszowaty (11) est venu en Angleterre en tant que missionnaire en déplacement tôt dans sa vie et a rencontré plusieurs hommes distingués. Au moins quatre membres de la distinguée famille socinienne de Crellius (12) ont visité l'Angleterre, dont Paul étudia à Cambridge, alors que Samuel dans des visites répétées formait une amitié intime avec le comte de Shaftesbury et avec l'archevêque Tillotson, qui publiquement parla en donnant une appréciation élevée des sociniens et a été injustement accusé d'en être un lui-même. Plusieurs unitariens sont également venus de Transylvanie, tandis que Paul Best, qui avait voyagé çà et là en Angleterre et en Pologne, avait discuté avec les unitariens en Transylvanie et s’était converti à leurs vues. Il avait étudié la théologie unitarienne en Allemagne pendant quelques années et était finalement revenu en Angleterre avec un complet esprit de missionnaire et a été condamné à mort par le Parlement en 1645 pour nier la Trinité, bien que la sentence n'a jamais été exécutée et fut libéré après avoir été deux ou trois ans en prison.


       Beaucoup plus d'exemples pourraient être donnés pour montrer comment loin et profondément la diffusion de l'influence du Socinianisme en Angleterre était venue à être. À l'heure à laquelle que nous en parlons, il n'était pas encore un mouvement organisé, que les lois avaient empêché pour cela, mais était un ferment présent partout. Les auteurs orthodoxes ont réalisé ceci et ont écrit des livres après d’autres livres complètement basés sur l'avertissement. Un auteur a énuméré 180 différentes hérésies flagrantes qui étaient venues de l'étude indépendante des Ecritures sans contrainte de la foi et parmi ces dernières les enseignements des sociniens sont les plus en avant. Un autre indiquait que le Socinianisme corrompt mêmes les vies de l'Eglise et de l'Etat qui sont misent dans de nombreux danger par lui. Un troisième a écrit trois volumes pour décrire la gangrène qui infectait la nation. Un quatrième écrit, "il n'y a pas une ville, une municipalité, rare un village en Angleterre où une partie de ce poison n'est pas déversé." Par des avertissements tels que ceux du Parlement, il a été finalement stimulé jusqu'au passage en 1648 'd’une ordonnance draconienne' contre les blasphèmes et les hérésies, qui ont fait le démenti de la Trinité ou la déité du Christ, un crime punissable de mort, sans l’avantage d’être du clergé. Dans quelques mois, cependant, le gouvernement a changé, de sorte que la loi n'ait été jamais portée à effet et l’hérésie continua de se propager. Dans le prochain chapitre, nous verrons comment ce mouvement s’est répandu, dont est venu à sa tête un homme qui par sa voix et sa plume lui donna son leader personnel et est ainsi devenu 'le Père des unitariens anglais', John Biddle.
     



    CHAPITRE XXVIII- John Biddle et ses successeurs, 1664-1697



       

    Les pionniers de l'Unitarisme en Angleterre, dont l'influence que nous avons tracée dans le dernier chapitre, ont été isolés et les individus largement séparés. Ils n'ont eu aucune congrégation séparée où ils pouvaient répandre l’Unitarisme par la prédication, n'ont écrit aucun livre pour le propager parmi ceux qui pouvaient lire et n'ont fait aucun effort pour travailler ensemble et organiser un mouvement. « Tous ceux-ci sont morts dans la foi, ayant reçu les promesses, » et n'ont laissé aucun descendant pour continuer leur travail. Contrairement à ces derniers, nous nous tournons maintenant vers un autre pionnier qui était, à une exception possible, le premier Anglais à rassembler et à prêcher pour une congrégation unitarienne. Il était aussi le premier pour avoir édité des livres unitariens, un homme qui a passé une grande partie de sa vie d'adulte en prison pour sa foi, mais derrière lui sont partis des amis et des disciples qui ont continué son travail, de sorte que le mouvement qu'il avait commencé continua à ce jour. Il est donc appelé justement 'le Père des unitariens anglais.'


       John Biddle (1) est né en 1615 ou 1616 à Wotton under Edge, Gloucestershire, le fils d'un revendeur en vêtements de laine. Avant qu'il eu dix ans, il a montré une telle promesse à l'école qu'un noble voisin fut mené à apporter une belle contribution annuelle pour son éducation. En temps voulu, il procéda à l'université d'Oxford et fut admis pour étudier à Magdalen Hall, où il reçu un diplôme en 1638 avec la réputation élevée de lettré, devenant un précepteur et après longtemps reçu le diplôme de maîtrise. Sa réputation lui a maintenant apporté une nomination comme maître de l'école de Crypte à Gloucester, où son enseignement a donné une grande satisfaction. À l'université, il avait déjà montré un esprit indépendant et maintenant plutôt que d'accepter aveuglement ce que d'autres avouaient être les doctrines de la Bible, il s'est mis à les observer par lui-même, tant disque qu’il étudiait. Il est venu à connaître le Nouveau Testament si bien qu'il le connaissait par cœur, excepté les derniers chapitres, dans l'anglais et le Grec. Bien qu'il n'ait jamais lu n'importe quel écrit des sociniens, il est devenu convaincu que la Bible seulement n'enseigne pas la doctrine commune au sujet de la Trinité, et il a estimé également que la doctrine n'était pas raisonnable en soi. Il a franchement dit ses pensées à d'autres, mais ils se sont plaints de lui aux autorités et il a été tenu de répondre à l’accusation d’hérésie. Les autorités n'ont pas été satisfaites de sa confession de foi d’un Dieu en une personne et en Christ en tant que vraiment Dieu, mais après quelques jours, ayant considéré que peut-être les mots pouvaient être différemment compris, il a consenti pour exprimer la conviction en trois personnes.


       Bidle, maintenant continua d’étudier la Bible plus sincèrement que jamais et longuement élabora ses conclusions sous la forme de XII arguments dirigés des Écritures ; où l'opinion généralement reçue, touchant la Déité de l'Esprit Saint, clairement et entièrement réfutée. Ces arguments ont été formellement énoncés comme des propositions dans la logique et ont été soutenus par des textes des Écritures et des commentaires sur eux. Cet article qu'il montra à quelques amis, dont l’un d’eux l’a immédiatement rapporté en tant qu’hérétique, dont le résultat fut, bien qu'il ait été dangereusement malade, qu’immédiatement on le jeta en prison, pour être retenu jusqu'à ce que le Parlement puisse agir sur son cas. La plus grande partie des dix-sept années restantes de sa vie, il la dépensa en prison ou en exile pour sa foi religieuse. Un ami influent a bientôt obtenu son relâchement sans caution, jusqu’à six mois plus tard, il a été appelé à Westminster pour le procès. Le voici qui n'a fait aucun secret de sa non croyance en la déité de l'Esprit Saint à moins qu'il soit convaincu autrement des Écritures, mais il refusait de se commettre quant à la déité du Christ, qui ne faisait aucune partie de l’accusation contre lui. Le cas a traîné, et pendant de nombreux mois il a été tenu sous la garde. Il a longuement fait appel auprès de monsieur Henry Vane pour obtenir son cas avec détermination, mais bien qu'il ait été souvent appelé pour davantage d'examens devant l'Assemblée Théologique de Westminster, rien en a résulté et il fut maintenu emprisonné pendant les cinq années qui suivirent.


       Il était maintenant résolu pour faire appel au public et parvint à obtenir que ses XII arguments soient édités (1647). C'était seulement un petit pamphlet, à peine plus qu'un tracte, de moins de cinquante pages, de très petite taille et en tout ne contenait pas plus de matière que le court évangile de Marc, mais il créa une sensation énorme. Biddle une fois appelé devant la cour en n'a pas nié la responsabilité, sur quoi il a été renvoyé en prison et on ordonna que sa brochure blasphématoire soit appelée pour être brûlée par le bourreau. Ceci a seulement amplifié sa réputation et une deuxième édition a été vendue avant la fin de l'année. Ses arguments étaient ainsi convainquant et son influence était vraiment crainte, que deux grands livres ont été écrits l'année suivante et un troisième plus tard, pour le réfuter. Il a été également porté sur le continent et aux Pays Bas, on l'a lu tellement, qu'un célèbre théologien hollandais, pensa nécessaires quatre ans pour imprimer ensuite un large volume contre lui.


       L'année suivante Biddle a procédé pour éditer sous son propre nom, son deuxième travail, Une confession de foi touchant la Sainte Trinité, selon les Écritures (1648). Il était environ aussi long que l'évangile de Matthieu, pourtant toujours pas plus qu'un petit tract, mais il créa encore une plus grande agitation que l'ancien tract. Dans cet écrit, Biddle n'a pas nié la doctrine de la Trinité, mais simplement essayé de la purifier des corruptions que l’Église Catholique avait introduite en elle et de l'apporter de nouveau en harmonie avec les Écritures. Comme Servet, (2) qui s'est opposé aux termes philosophiques qui ont été employés pour l'exprimer et arguait du fait que la doctrine en tant qu'alors enseignée nous donnait trois dieux au lieu d'un, avait incommodé la religion pure et avait empêché beaucoup d'accepter le Christianisme. Il fut donc déterminé pour sa propre croyance quant à la Trinité en six articles pleins, chacun soutenu par des textes de la Bible et arguments sur eux. Comme Servet, il a soutenu que bien que le Christ avait eu seulement une nature humaine, pourtant il était le fils de Dieu et était également Dieu. Ce tract a été bientôt suivie d'un troisième, mais peu long, dans lequel il a rassemblé à l'appui de ses citations des vues des premiers Pères de l’Église. Ces tracts ont fait une si grand agitation que pour décourager Biddle de répéter son offense, ou n'importe qui de suivre son exemple autrement, le Parlement passa 'une ordonnance draconienne' (3) décrétant la peine de mort contre n'importe lequel qui nierait la Trinité ou la déité du Christ ou de l'Esprit Saint.


       Heureusement pour Biddle, cette ordonnance est demeurée lettre morte pendant plusieurs années, durant lesquelles la trempe du Parlement s’est légèrement ramollie et il fut après longtemps libéré sous caution. Il lui a été permis d'aller à Staffordshire, où le gentleman qui avait obtenu sa relaxe l'employa en tant que son aumônier et le nomma prédicateur dans une des églises paroissiales. Cependant, il n’y eu pas longtemps avant qu'il ait été ordonné de revenir en prison et bien que son ami mourant, parti peu après, en lui laissant un petit legs, ses maigres moyens étaient bientôt épuisés, de sorte qu'il n'a pas obtenu les conforts ordinaires de la vie, n'a pas eu un autre ami qui connaissait sa fine érudition pour l’employer et lui garantir de corriger les épreuves d'une nouvelle édition de la Septante. Il a été non seulement abandonné par les personnes en général, seulement un ecclésiastique lui a rendu visite pendant ces six années. Enfin en 1652, le Parlement a passé une Loi générale d'Oubli, sous laquelle Bidle a été libéré et son emprisonnement de plus de six ans fut cassé étant arrivé à son extrémité. Sa petite Confession de Foi et la suite ont continué d’avoir leur influence et autant comme huit ans après leurs publications, un grand livre a été édité pour les réfuter.


       Le long emprisonnement de Biddle attira beaucoup d'attention sur lui et dès qu'il fut libéré, il tira profit de la politique plus tolérante du gouvernement, qui maintenant favorisait la liberté religieuse et commença à tenir des réunions à Londres. Ici, il s'est réuni pour le culte religieux chaque dimanche avec beaucoup d'amis que ses petits tracts avaient convertis à ses vues et expliqua les Écritures et leur prêcha. Ils ont organisé une congrégation indépendante qui a bientôt commencé à attirer l'attention des étrangers. Ses membres sont venus pour être connus comme bidelliens et également comme sociniens, bien qu’eux-mêmes préféraient s'appeler les «Seuls Chrétiens.» Bien qu'il y ait des rumeurs d'une ou deux congrégations semblables en Angleterre avant celle-ci qui étaient obscures et de courte durée, de sorte que cette congrégation de Biddle puisse suffisamment être appelée la première église Unitarienne en Angleterre. Elle continua ses réunions, avec quelques interruptions, du moins tant que Biddle vécu. Les pasteurs orthodoxes ont parfois assisté aux réunions et ont entamé des conflits avec Biddle sur des points de doctrine, mais ils l'ont toujours trouvé prêt à donner la raison de la foi qui était en lui.

       En 1651 et ou 1652, une édition latine du Catéchisme de Rakow fut éditée à Londres et quand elle a été portée à la connaissance du Parlement le mois suivant, ses enseignements ont été déclarés pour être 'blasphématoires, incorrects et scandaleux', et toutes les copies qui pouvaient être trouvées ont été saisies et brûlées. (4) Pourtant l'année suivante, une traduction en anglais fut apportée. (5) À peu près au même moment, Biddle réimprima ses premiers tracts et édita une traduction en anglais de la vie de Socin et de deux petits tracts sociniens. Ceux-ci, cependant, ont été bientôt tous éclipsés par un de ses nouveau travaux, Un double Catéchisme (6) (1654), la deuxième partie étant un bref catéchisme pour des enfants. Biddle était à ce jour bien au courant des travaux de Socin, mais bien qu'il ait pris de nombreuses questions et réponses du Catéchisme de Rakow, il n'a pas été complètement satisfait par celui-ci. Dans ce livre, il a donc visé à reconstituer l'enseignement pur du Christianisme en donnant des réponses entièrement dans les mots mêmes des Écritures, dont il acceptait l'autorité divine. Ce petit livre a couvert non seulement la doctrine de la Trinité, comme ses premiers tracts l’avaient fait, mais toutes les doctrines du Christianisme et il fit des attaques beaucoup plus audacieuses qu’au par avant sur les doctrines orthodoxes et par des contrastes importants il montra comment et clairement elles ont contredit les mots des Écritures.


       Le Catéchisme a éveillé un plus grand orage ou tempête que jamais. Il est allé outre-mer, circula largement aux pays bas où il semble avoir été traduit en Néerlandais et a été considéré comme la forme la plus dangereuse du Socinianisme pourtant essayé. Un des théologiens des Pays Bas, qui avait déjà réfuté le Catéchisme de Rakow dans un livre de cinq fois sa taille, est venu de nouveau pour défendre la doctrine orthodoxe contre 'l’athéisme socinien' de Biddle qui lui semblait ramper dans le pays tellement rapidement. Dans un autre et large volume, il a pris et a répondu à ses enseignements avec de grands détails. D’autres ont accusé le gouvernement anglais de permettre au Socinianisme de se propager jusqu'ici. Cette critique piqua l'Angleterre. Le Conseil d’État invita donc le célèbre Dr. Owen d'Oxford, qui avait récemment répondu au Catéchisme de Rakow à répondre à celui-ci également. Comme la tâche qu’il a entreprise a pu être jugée sérieusement du fait que sa réponse avait rempli presque 700 grandes pages étroitement imprimées. Biddle fut maintenant beaucoup attaqué d’une chaire et après avoir été libre pendant presque trois années, il fut porté devant le Parlement et complètement accusé d'être l'auteur d'un livre dont l'enseignement était scandaleux. Toutes les copies de son livre qui pouvaient être trouvées ont été ordonnées pour être brûlées et lui-même placé en prison le plus étroitement et réfuta en écrivant sur le sujet et à tous ses visiteurs. La perspective était que quand son cas viendrait au procès, il serait condamné à mort, mais après quelque mois le Parlement a été dissous et Biddle a été mis en liberté avant que son cas soit appelé. Si on suppose que Biddle averti du danger, lui a heureusement et inopinément échappé en cherchant maintenant à éviter davantage d'ennuis en préservant dorénavant dans un silence discret, on comprendrait peu la nature de John Biddle, pour bien qu'il ait été le plus doux et le plus gentil des hommes, il avait une pleine mesure de l'excellente vertu britannique et de l'entêtement pour une bonne cause. Dès qu'il a été libéré de prison, au lieu d'éviter ses ennemis en quittant Londres, il est resté exactement là et allait de nouveau prêcher avec précision comme il l’avait fait avant. Les orthodoxes étaient déterminés pour le mettre au silence. Son enseignement avait gagné un bon nombre d'adhérents dans une congrégation de baptistes, dont le pasteur étant beaucoup dérangé par le sujet, et défia donc Biddle pour une discussion publique. Après l’avoir déclinée pendant un certain temps, Biddle après longtemps y consentit et quand on demanda au début de la discussion : " il y a t-il ici une personne présente qui nie que le Christ est Dieu ? ", il a répondu "moi". Même avant qu'on ait conclu la discussion, il s'est trouvé arrêté et mis en prison, pour s’être essayé pendant sa vie à cette hérésie et au début il ne lui a même pas été permis d’avoir des avocats légaux. Son procès a réveillé un grand intérêt public. Les presbytériens se sont occupés de lui et présentèrent des pétitions à son encontre, alors que les baptistes appelaient en son nom et ont imprimé diverses choses en sa faveur. Cromwell, comme tête du gouvernement, étant peu disposé à offenser complètement l'une ou l'autre des partie, a longuement (1655) coupé le nœud en bannissant Biddle à vie aux îles de Scilly, bien qu'après il lui montra ici sa sympathie en lui accordant une pension de cent couronnes par année.


       Biddle était maintenant au moins hors de danger et occupé avec l'étude renouvelée de la Bible, mais après quelque chose comme deux ans, ses amis ont enfin réussi à ce qu’il soit placé en liberté. Il est immédiatement revenu à Londres et commença à prêcher de nouveau, cependant après quelques mois un changement de gouvernement l'a mené à contre cœur de se retirer pour plus de sûreté du pays, pour retourner une fois de plus à Londres dès que le danger semblait passé. Cependant, Charles II est maintenant venu sur le trône et une nouvelle loi d'Uniformité a été passée, faisant un crime de tenir un culte, excepté sous les formes de l’Église d'Angleterre. Biddle a donc tenu ses réunions en privé, mais elles ont été bientôt remarquées et lui et ses amis ont été traînés en prison. Il a été condamné à ce qui était alors une grande somme de cent livres et de rester en prison jusqu'à ce qu'il la payait. La prison était si encrassée et l'emprisonnement si étroit, que sous un mois, il est tombé dangereusement malade et bien qu'on lui ait permis après longtemps d'être enlevé pour une meilleure place, il est mort deux jours plus tard, le 22 septembre 1662, au jeune âge de quarante sept ans. Il n’avait, en effet, pas compté survivre pour un autre emprisonnement en raison qu’on l’avait entendu dire que`le travail était fait.'


       John Biddle était un homme d’un caractère personnel le plus exalté, dévot, respectueux et des idéaux les plus élevés de la religion individuelle et de la vie privée, affermi pour la vérité, comme nous l’avons vu, s’oubliant, consacré aux malades et aux pauvres. Mais ce ne sont pas ces qualités, ni même les nombreuses persécutions qu'il a soufferts qui le rendent important dans l'histoire de l'Unitarisme, c'est le fait qu'il a fait tellement pour remuer des personnes pour qu’elles examinent la doctrine de la Trinité et par conséquent pour ne plus croire en elle. Il connaissait sa Bible de la couverture à l’autre couverture et il comptait entièrement sur elle pour son autorité et quand il est venu pour l'interpréter, il ne regardait pas la tradition mais raisonnait pour être guidé. En cela il était comme les sociniens et comme eux il a soutenu que, bien que le Christ n’était Dieu, pourtant il était divin et devait être adoré. À deux égards notables, cependant, il différait d’eux ; il tenait à un genre « de Trinité biblique » de trois personnes divines, bien que niant que les trois sont égales ou faire un Dieu et tenait que l'Esprit Saint est une personne, bien que pas Dieu.


       Biddle n'avait jamais cherché à fonder une nouvelle secte et la petite congrégation de ses amis avait qu’une légère chance de rester liée longtemps après sa mort. Un John Knowles, en effet, qui était tombé sous l'influence de Biddle longtemps après, dont il était dit qu’il prêchait l’Arianisme à Chester dès 1650, pour l'avoir réussi pendant un moment, mais n’a pas longtemps échappé à la prison et alors la congrégation a probablement été dispersée. Le révérend Thomas Emlyn a également prêché à une congrégation unitarienne de Londres pendant quelques années dans le début du dix-huitième siècle (7) et une génération plus tard une maison de réunion, fut établie pour un prédicateur arien et baptiste dans Southwark, qui fut occupée pendant plus de deux années. Hormisp ces exemples isolés, il n'y eu aucun mouvement unitarien organisé en Angleterre pendant plus d'un siècle après la mort de Bidle.
       Bidle, en effet, comme beaucoup avant lui en Angleterre, pouvait rester un autre prophète sporadique de l'Unitarisme, si son influence n'avait pas été continuée d'une autre manière par la presse et par les efforts d'un de ses disciples, Thomas Firmin, dont nous avons maintenant à parler. Firmin est né à Ipswich en 1632 d'une famille dans l'aile puritaine de l'Eglise d'Angleterre. Dans l’âge de la jeune virilité, il monta à Londres pour s'engager dans la vie des affaires et ici il est bientôt tombé sous l'influence de John Goodwin (8) un pasteur arminien qui l'a converti de son Calvinisme. C’était juste au moment que Bidle prêchait à Londres. Firmin fit sa connaissance et devint un ami dévoué et accepta sa croyance. Il l'a également soutenu pendant un certain temps à ses propres frais et l’aida à obtenir une pension de Cromwell dans l'exile.


       Firmin était l'un des principaux philanthropes de son âge. Il est devenu riche en tant qu'un fabricant et revendeur de tissu, mais la dévotion de Bidle pour les pauvres et les malheureux encouragea son intérêt pour eux. Quand les exilés sociniens de Pologne ont lancé un appel aux sympathisants anglais pour les soulager dans leur détresse, (9) c'était Firmin qui soulevait des fonds pour eux par des abonnements privés de ses amis et pour des collectes prises dans les églises de son influence. Il a obtenu l'aide semblable pour les protestants orthodoxes de Pologne quand leur tour est venu de souffrir en 1681, pour des réfugiés Huguenots de France par la même année et pour les réfugiés protestants d'Irlande sous l’oppression de James II, quelques ans après. Il a fait beaucoup pour les victimes de la grande peste en 1665 et pour le grand feu à Londres l'année suivante. Il a établi un entrepôt où du charbon et du grain ont été vendus aux pauvres à moindre coût et a établi des usines où des centaines d’entre eux alors sans emploi pouvaient gagner leur vie en faisant des vêtements de toile ou de laine. Sans compter qu’il donnait généreusement pour le soulagement des pauvres de sa propre bourse. Il a été donné des sommes très importantes par d'autres qui lui ont fait complètement confiance et n'ont jamais demandé une comptabilité. D'ailleurs, il était un pionnier de la charité scientifique, de loin en avance sur son époque, il a conçu une solution pour l'emploi systématique des pauvres et l’a utilisé pour étudier leurs besoins en les visitant dans leurs maisons. En conclusion, il a pris une part active dans la réforme des prisons, au nom de ceux emprisonnés pour dettes, dans le travail des hôpitaux et dans la réforme des façons publiques. De toutes ces manières, il était le modèle pour un public spirituel d’unitariens dans les générations postérieures, qui comme lui ont été inspirés à de bons travaux par la prédication et l'exemple de leur pasteur.


       Cependant, c'était les services particuliers de Firmin pour la cause de l'Unitarisme, qui l'introduisirent dans cette histoire. Bien qu'il ait assisté aux services de Biddle tant qu’ils ont duré, il ne s'est jamais retiré de l’Église d'Angleterre et jusqu'à sa mort en 1697 il a maintenu avec l'archevêque Tillotson et avec la majeure partie du clergé plus en avant une amitié intime, qui n'a jamais cassée en dépit de sa différence connue d’eux sur les sujets de foi. Comme un unitarien convaincu, cependant, il a cherché chaque moyen de propager des enseignements unitariens. On dit qu'il a fait traduire un important travail socinien polonais et édité en anglais pas très longtemps après la mort de Bidle et avoir aidé plus tard dans l’apport d’un travail par un ecclésiastique Anglican libéral menant à la vue que l'Eglise d’Angleterre devrait être rendue si large qu'un socinien pourrait se joindre à elle. (10) Il a également poursuivi l'influence de Bidle d'une autre manière et a ainsi allumé un feu qui n'est jamais depuis parti. En 1687, il a obtenu du révérend Stephen Nye, un ecclésiastique tenant la croyance unitarienne, pour préparer Une brève histoire des unitariens, appelés également sociniens.Ceci mena à la polémique et d'autres tracts ont suivi. Ceux-ci ont fait tant de convertis qu’en 1691 Firmin, à ses propres frais, les a fait rassembler avec d'autres dans un volume de tracts unitariens, avec les trois premiers de Bidle réimprimés et se tenant à la tête. D'autres tracts ont été rassemblés plus tard, bon nombre ou la plupart d'entre eux écrits par des ecclésiastiques dans l'Eglise Etablie, jusqu'à ce que longuement après, il a eu cinq volumes d’eux, les deux derniers édités après la mort de Firmin. Ces écrits ont remué vers le haut la célèbre polémique Trinitaire dans l'Eglise d'Angleterre, dont nous parlerons dans le prochain chapitre et ils se sont assurés que la vérité que Bidle avait tellement soutenue bravement comme témoin n'était pas tombée à terre. La croyance unitarienne est ainsi venue pour être très répandue à la chaire et au siège dans l'Eglise d'Angleterre et ceci avec peu de dissimulation, de sorte que pendant un certain temps on estima que la lutte pour la liberté de foi dans l'Eglise était gagnée. Personne n'avait fait plus pour provoquer ce résultat que Thomas Firmin.


       Le point est maintenant atteint où nous pouvons commencer à tracer deux ruisseaux assez distincts de la pensée unitarienne, un dans l'Eglise d'Angleterre, l'autre parmi les Dissidents, qui ont longuement été unis au début du dix-neuvième siècle dans un mouvement unitarien séparément organisé. Nous suivrons ces deux ruisseaux dans les deux prochains chapitres.
     

     

    CHAPITRE XXIX- L’unitarisme se répand dans l’Église d’Angleterre : Le trinitarisme controversé, 1690-1750



     

    Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, le travail de Biddle pour diffuser l’Unitarisme semblait pour la plupart fini avec sa vie, pour avoir laissé aucun mouvement organisé et aucun prédicateur qui longtemps aurait continué ses services publics. En fait, ses écrits et ceux d'un ou deux unitariens de sa période, bien que certains d'entre eux ont mis en avant des réponses raffinées, ne semblaient avoir fait aucune impression particulière sur la pensée religieuse générale en Angleterre. Tout ce qu’ils avaient dit, écrit et souffert pouvait encore revenir à rien s’ils n’avaient pas été de plus en plus renforcés par les influences des sociniens qui sont venu sous un jet constant des Pays Bas. Le canon de l'Eglise adopté en 1640 avait interdit presque le clergé pour avoir eu ou lu des livres des sociniens, (1) et, alors qu'il n'était jamais appliqué même respecté par les laïcs, le clergé semblait l’avoir utilisé pleinement et ainsi la permission leur fut accordée. Les livres des sociniens importés étaient la plupart du temps dans le latin et par conséquent touchaient seulement les disciples. Mais le résultat sur le clergé était celui qu’avant la fin du dix-septième siècle un grand nombre de ceux-ci, y compris une partie de la plus influente, sont pour un égard ou un autre décidément devenus influencés par le Socinianisme.


       D'ailleurs, pendant la plupart du dix-septième siècle les rapports religieux étaient très fréquents entre l'Angleterre et les Pays Bas. Beaucoup d'anglais sont allés aux universités des Pays Bas pour étudier, particulièrement les candidats non conformistes pour le ministère, qui ont été suspendus des universités anglaises, sont retournés pour certains d'entre eux au Socinianisme pure, quelques uns ariens, certains pour la théologie Arminienne des remonstrants et tous davantage plus portés à l'utilisation de la raison dans la religion et plus tolérants dans l'esprit. S'ils sont revenus à tenir des doctrines des sociniens, ou favoriser une interprétation plus raisonnable du Christianisme, que les sociniens préconisaient, ou s'être simplement adoucis par l'esprit Socinien de la tolérance religieuse, ils étaient susceptibles tôt ou tard d'être accusés par leurs frères conservateurs d'être sociniens et dans les polémiques de l’époque les termes Arminien et Socinien ont été employés plus ou moins pour signifier la même chose.
       Le résultat de cette influence est vu dans certains de ceux des plus éminents de la vie religieuse d'Angleterre au dix-septième siècle. L'archevêque Tillotson a déjà été mentionné. (2) Chillingworth, le raisonneur le plus capable dans l’Église d'Angleterre, identifié à raison comme suprême, s'est longtemps opposé à la foi d'Athanase. Richard Baxter, le plus grand des non conformistes, jugeait seulement les Dix Commandements, la prière du Seigneur et la foi des apôtres comme essentiels, bien que les sociniens et les catholiques pouvaient avoir réalisé ces conditions. Cromwell favorisa fortement la tolérance religieuse et les indépendants l'ont en général favorisée. Milton était au début un arminien, mais à sa mort il est parti avec un manuscrit (Sur la doctrine Chrétienne, non découvert et édité pas avant 1825 et réimprimé par la suite en partie par les unitariens comme un tract) qui prouvait qu'il était devenu un unitarien dans la foi. Ainsi donc il a été fait par Monsieur Isaac Newton, si, pour un temps était William Penn, qui a écrit une tract pour montrer la Fondation Sableuse et Secouée de la Trinité et fut envoyé à la Tour pour cela, tandis que l'enseignement plus tôt de la Société des Amis avait omis en général la doctrine de la Trinité. Aucun de ces derniers n’a jamais rejoint un mouvement unitarien en fait, il n'y en avait eu jusqu'ici aucun d’eux pour se joindre, mais ils étaient tous plus ou moins des sociniens dans la croyance, en principe, ou dans l'esprit et il leur fut reproché par les plus orthodoxes d’être des sociniens non confessés.


       Peut-être la plus répandue de ces diverses influences des sociniens a été montrée dans la direction de la large tolérance pour la diversité des vues dans la religion et dans la tendance de réduire les bases du Christianisme à très peu et à la plupart des choses importantes. Une tendance qui est actuellement venue à être connue comme Latitudinaire. Un tel principe avait déjà été recommandé dans le temps de Biddle, dans une traduction en anglais des Stratagèmes de Satan d'Aconzio (3) qui aurait laissé la porte de l’Église si large, que les hommes de toutes les vues pourraient entrer à l’intérieur. La foi d'Athanase, cependant, qui a été liée pour l'utilisation dans le culte public treize fois par an, maintenant le clergé constamment dans l'esprit de la doctrine de la Trinité et de leur obligation pour la croire sous sa forme la plus extrême et la plus répréhensible. Beaucoup de ceux qui ont cru toujours en une espèce de Trinité, étaient loin d'être sûr de croire en toutes les déclarations de ce Credo et chaque usage donnait un élancement à leurs consciences. Même l'archevêque Tillotson a dit, "je souhaite que nous soyons débarrassés d’elle." Par conséquent un mouvement a surgi et qui a trouvé beaucoup de faveur, demandant instamment que l'adhésion des membres dans l’Église soit rendue beaucoup plus simple. En 1675, l'évêque Croft avec précaution mis en avant, sans son nom, un livre appelé La Vérité Nue, demandant instamment que la foi des apôtres, qui avait suffi pour la première Église, doit être la seule confession de foi exigée maintenant, que les longs Credos n’avaient rien fait que le mal et en cela il vaut bien mieux suivre l'enseignement simple des Tritures que la philosophie des Pères. Bien que ce livre ait été attaqué par plusieurs auteurs, ses vues ont été défendues par d’autres et son message diffusé. Longuement après le passage de la Loi de tolérance en 1689, légalisant le culte des dissidents, le roi nomma une commission pour mettre à jour le Livre de la Prière Commune. Les influences libérales étaient fortes et on lui a proposé d'omettre la foi d'Athanase, ou bien de rendre son utilisation facultative et d'omettre diverses expressions répréhensibles dans la liturgie, mais malheureusement tous les changements ont été défaits par les conservateurs. (4)


       Sur la doctrine proche des sociniens, l’influence des Pays Bas provoqua pourtant une plus grande polémique. Les écrits de Biddle, comme nous l’avons vu, bien qu'attaqués assez tandis qu'il vivait, semblaient avoir fait aucune impression profonde ou générale et après sa mort la polémique publique au sujet de la Trinité cessa. Même en 1685, quand le révérend George Bull (plus tard évêque Bull), qui lui-même avait été accusé d'être un socinien, chercha à éclaircir lui-même le soupçon d’hérésie et édita son élaborée Défense de la foi de Nicée, il n'a fait aucune référence aux auteurs anglais, mais visait seulement quelques écrits des sociniens des Pays Bas qui avaient fait une énorme impression en Angleterre. Il a cherché à montrer que même les premiers Pères de l’Église ont tenu la croyance exprimée dans la foi de Nicée, bien qu'il ait admis d’avoir fait le Christ subalterne au Père, qui était le point principal pour lequel les premiers sociniens avaient combattu. (5) D'ailleurs, il était écrit dans le latin et par conséquent atteint seulement les instruits. Cependant, peu après, une discussion très active des deux côtés sur la question a surgi dans l’Église d'Angleterre elle-même, qui réveilla un vif intérêt pour un public beaucoup plus grand et s'est poursuivie dans une forme ou autre pour une pleine génération. (6)


       La polémique Trinitaire, comme elle s'appelait généralement, commença en 1687 par la publication de La brève histoire des unitariens ou des sociniens (7) déjà référée plus tôt. (8) Ce tract donna un compte des unitariens et de leur croyance de la première Église et réfuta les textes pour preuve habituellement cités par les trinitaires à l'appui de leur doctrine, finissant avec la conclusion que ceux qui tiennent des vues unitariennes de la Trinité ne doivent pas être poursuivies pour elles, mais devraient être reçue dans l’Église comme frères. Ce tract a bientôt été suivi par d’autres, Notes Sommaires sur la Foi de Saint Athanase, lequel pris l’article de foi par la conclusion, exposant à nues ses contradictions avec elle-même, par la raison et les Écritures et conclura qu'elle ne devait pas être maintenue dans aucune église Chrétienne.


       Ces tracts ont été largement lus et ont fait une grande agitation parmi le clergé et les laïcs et voyant ainsi la doctrine de la Trinité attaquée, un évêque ou un docteur et après d’autres sont maintenant venus pour la défendre. Certains maintenaient, contre l’accusation que la doctrine était peu raisonnable ou elle-même contradictoire, qu'il devraient révérencieusement accepter la foi comme un mystère sacré, au-dessus de la compréhension humaine, à quoi il a été répondu que c'était avec précision l'argument que les catholiques romains avaient exhorté au nom de certaines de leurs propres croyances et la plupart des doctrines répréhensibles, que les protestants avaient solidement refusé d'admettre comme solides. Certains ont cherché à montrer que la doctrine a été soutenue par les Ecritures mais en cela ils étaient tous réfutés trop facilement par les auteurs unitariens. D'autres, faisant appel à l'antiquité, ont essayé de prouver que c'était l'enseignement de l’Église Chrétienne du commencement, mais les unitariens, pas de mauvaise volonté pour admettre cette croyance dans une certaine sorte de Trinité étaient au moins conforme à la Bible, soutenus par les premiers Pères de l’Église ont insisté sur le fait qu'elle était loin d'être le genre de Trinité tellement soigneusement définie dans la foi d'Athanase. La question cruciale dans la polémique était quant à ce que l’on voulait dire par un Dieu en trois personnes. Quand les unitariens exhortaient que cette croyance par ses propres mots se contredisait, certains ont essayé d'enlever la difficulté en expliquant que personnes veulent dire au juste ce que nous voulons dire habituellement par le mot, mais les unitariens ont répondu que ceci implique la croyance dans trois dieux séparés. D'autres cherchaient à prouver que personnes avaient ici une signification spéciale et signifient simplement trois modes différents d'être ou d'agir, mais on lui a répondu que c'était l’hérésie antique du Sabellianisme (9) et que le Christ veut dire quelque chose de plus que simplement le mode d’action de Dieu. Ainsi la polémique est venue dessus, avec des unitariens toujours vifs pour détecter n'importe quelle faille dans le raisonnement de l'orthodoxe et préparés pour appuyer chaque avantage contre elle. La polémique se termina, au moins son étape aiguë, quand les autorités de l’Église ont semblé accepter au minimum une explication de la Trinité à laquelle les unitariens pouvaient approuver avec une bonne conscience.

       Cette polémique continua d’être portée par la publication de tracts, de sermons, ou de livres. N'importe quelle publication d'un côté était promptement répondue par une ou plusieurs autres. Les contributions unitariennes à son sujet ont continué à venir chaque mois ou ainsi pendant environ dix années ou davantage. Les plus importantes d’elles ont été écrites par un ecclésiastique de l’Église d'Angleterre, Le révérend Stephen Nye, (10) qui était un ami de Firmin. Firmin paya lui-même le coût de la publication et les distribua librement comme partie de son plan pour élargir des vues unitariennes dans l’Église. Les tracts citaient rarement le nom de l'auteur ou de l'éditeur, par crainte d’être poursuivi, parce que la loi ne tolérait pas les dénigreurs de la Trinité. En une occasion, dans cette période quand un William Freeke essaya directement d'attaquer la doctrine dans une Breve et claire Réfutation de la doctrine de la Trinité, le Parlement a condamné le livre (1693) à être brûlé par le bourreau commun comme diffamation infâme et scandaleuse et força l'auteur à se rétracter et à payer une amende de 500 $. Bien que cette polémique, dans son temps, réveillait l'église d'Angleterre pour lancer un intense intérêt, il serait assez pénible aujourd'hui de devoir la lire, ou même devoir lire beaucoup d’elle. Seulement quelques uns de ses événements les plus importants doivent être mentionnés ici. Avant que la polémique ait assez démarré, une grande agitation a surgi au centre même de la ‘churchmanship’ à l'université d'Oxford, où un livre a apparu intitulé l’Évangile Nue, (11) (1690). Il ne donnait aucun nom, mais on l’a bientôt découvert pour avoir été écrit par le Dr. Arthur Bury, recteur de l'université d'Exeter. Il soutenait qu'être un chrétien signifie simplement avoir foi en Christ et que d’exiger le consentement des spéculations au sujet de sa nature ou de la Trinité et non seulement inutile mais fait beaucoup de mal. Une chaude polémique s’en ait ensuivi qui a fini par le brûlage du livre du Dr. Bury comme impie et hérétique. Dans les circonstances actuelles, le professeur John Wallis d'Oxford, qui avait gagné la distinction dans les mathématiques en tant qu'un des fondateurs de l'algèbre moderne et qui recherchait de nouveaux mondes à conquérir, tourna son attention vers le problème le plus dur en théologie. Il a pensé que la doctrine de la Trinité pouvait être faite clairement par une illustration simple à partir des mathématiques. Croire en un Dieu en trois personnes égales lui semblait autant raisonnable qu’à croire en un cube avec trois dimensions égales. La longueur, la largeur et la hauteur égales, pourtant il n'y a pas trois cubes mais un cube et si le mot personnes est répréhensible, alors dire trois légèrement. Le Dr. Wallis a continué sa discussion sous forme de lettre à un ami, huit en tout et chaque lettre exposait un certain point nouveau pour l'attaque et apporta une nouvelle critique unitarienne, de sorte qu'avant qu'il ait été prêt Wallis fut conduit dans son explication de la doctrine par l'orthodoxie d'Athanase à l’hérésie de Sabellius. Le hautain Dr. William Sherlock, bientôt après désigné doyen de St. Paul, est maintenant venu avec confiance comme champion dans une Revendication de la doctrine de la Trinité (1690), dans laquelle il s'est engagé à démolir les arguments des auteurs unitariens, en expliquant les contradictions et les absurdités dont ils s'étaient plaints, pour rendre clair le grand mystère, pour ceux qui comprenaient moyennement, par une explication originale. Il fut bien satisfait d’avoir fait notion d'une Trinité, comme il l’avait pensé, aussi simple que cela d'un Dieu, pour soutenir que le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont trois personnes aussi distinctes que Peter, James et John. Les brochures pour réponse sont venues épaisses et rapides. Les unitariens étaient vifs pour attaquer cette nouvelle explication de la Trinité et pour ouvrir tous les yeux du fait qu'elle n'était pas meilleure que le tri-théisme, de sorte que face à ce nouveau et plus grand danger, leurs adversaires pendant un certain temps ont cessé de les attaquer. Certains des orthodoxes ont défendu les vues du Sherlock, alors que d'autres s’essayaient de leur main pour une meilleure explication.


       De ces conflits, il doit être rappelé, qu’ils étaient tous entre les membres de l’Église d'Angleterre et ils ont tellement dérangé sa paix, qu'un des évêques a été déplacé ayant fait une réclamation sérieuse pour que le sujet entier soit lâché. Sherlock, pensant avoir gagné à ce jour, refusait de garder le silence, mais il s'est bientôt trouvé violemment attaqué par une nouvelle partie en tant qu’hérétique dangereux lui-même. Le Dr. Robert South, célèbre comme grand prédicateur et un esprit brillant, détestant chaleureusement le Dr. Sherlock et voulant le voir humilié, édita un certain Critiques sur le livre du Dr. Sherlock (1693), dans lequel, il a résolu les arguments du doyen et répéta l’accusation de trithéisme. Mais dans l'explication de la Trinité qu'il a établie à la place, les unitariens et le Dr. Sherlock étaient rapides pour détecter l’opposée hérésie du Sabellianisme. De chaudes polémiques en ont suivies. Les champions des deux côtés se sont précipités pour l’effilocher avec des brochures ou des sermons, jusqu'à ce qu’après longtemps l'université d'Oxford ait formellement condamné la vue tenue par le Dr. Sherlock et sa partie comme fausse, impie et hérétique. Ses amis sont tombés et ses adversaires ont édité une traduction en anglais de la vie de Valentino Gentile, (12) mis à mort à Berne pour trithéisme, la recommandant sur le titre de la page du Dr. Sherlock, avec l'implication qu'il méritait comme destin. Pour empêcher une répétition du scandale pour
    l’Église, l'archevêque a maintenant obligé le roi de donner dorénavant une direction au clergé pour s'abstenir des explications inhabituelles de la Trinité. Ainsi la polémique finalement s’apaisa. Elle avait indiqué le fait, qu'au lieu d'une explication orthodoxe simple de la foi d'Athanase, il y avait maintenant au moins six explications distinctes dans le domaine, aucune d’elles orthodoxes, pourtant toutes étaient tenues par des hommes qui sont restés tranquillement dans des positions élevées de l’Église.


       Le résultat était dans l'ensemble satisfaisant aux unitariens dans l'Eglise, pour n'importe quelle explication de la Trinité comme croyance signifiante Dieux en trois personnes, auxquels ils avaient le plus objecté, était maintenant clairement niée. Bien qu'ils n’ont pas savouré les termes employés dans l'explication de Dr. South, ils n'ont eu aucun esprit à contester plus loin pour seulement au sujet des mots, estimant qu'ils pouvaient dans un certain sens consentir honnêtement à la doctrine, comme il l'avait expliqué. Pour montrer ceci, Firmin a maintenant préparé un nouveau tract (1697) pour montrer L'accord des unitariens avec l'Eglise Catholique et l'Eglise d'Angleterre sur presque tous les points et concluait que leurs différences étaient bien aplanies. Cependant, pour s'assurer que la vue qu'il avait ainsi essayé d'obtenir ne devrait pas à nouveau être perdue de vue, il proposa que des congrégations unitariennes distinctes devaient maintenant être recueillis dans
    l’Église pour souligner la vraie unité de Dieu dans leur culte et pour maintenir leurs membres d'expliquer ceci à nouveau d’une manière fausse. Firmin est mort l'année suivante, mais son plan a peut-être été essayé pendant un certain temps, puisque nous avons lu que des réunions unitariennes avec leurs propres pasteurs étaient tenues à Londres pendant beaucoup d'années par la suite. Le Dr. Sherlock a repris la plupart des choses qu'il avait dites et est venu à une vue que les unitariens avaient approuvée. Certains unitariens toujours occupés, ont écrit un tract pour les persuader qu'ils pouvaient maintenant se sentir assez orthodoxes pour l'Eglise. Certains qui tenaient des vues orthodoxes ont argué dans un autre tract du fait qu'ils devraient maintenant être admis à la communion. Tandis que contre ceux qui souhaitaient avoir à les traiter comme hérétiques, les unitariens arguaient dans un troisième tract, qu'ils ont cru de même et pratiquement autant que l'orthodoxie et qui n'avait pas été remis en cause, en effet et par la norme des Ecritures et la foi des apôtres ils étaient les plus orthodoxes de tous. (13) Ils ont semblé en fait s'être développés chaleureusement, fatigués de la longue polémique et devinrent disposés à entrer en partie en compromis afin d'apprécier la paix. Ainsi, ils ont été absorbés dans l'Eglise d'Angleterre et nous n'entendons plus parler d’eux ou de leur mouvement.


       La polémique Trinitaire était au-dessus d'une question de doctrine. Tandis qu'elle était toujours haute, un livre est paru qui apporta l'influence du Socinianisme pour la soutenir d'une autre manière, en soulignant encore l'importance de la tolérance dans la religion. C'était Le caractère raisonnable du Christianisme (1695), par John Locke. Ce philosophe célèbre, bien qu'il n’ait lu aucun des livres des sociniens, avait bu l'esprit de sociniens des amis libéraux parmi les remonstrants (14) tandis qu'il habitait aux Pays Bas et avait déjà écrit et qui faisait dates Lettres sur la tolérance. Dans son nouveau livre, il a demandé instamment que n'importe lequel admettait le messianisme de Jésus devrait être considéré un Chrétien, qu'importe ce qu'il avait cru quant à d'autres doctrines. Un torrent d'insultes a suivi des auteurs orthodoxes, particulièrement parmi les dissidents, qui étaient maintenant plus ou moins libéraux que l'Eglise d'Angleterre. Non seulement Locke était accusé d'être un socinien déguisé, qu'il nia, mais on déclara que de tels principes comme les siens ouvraient de cette manière à toute l'irréligion et étaient une cause fertile de l'Athéisme. Le livre était en fait tout à fait en avance sur son temps. Deux ans après un grand travail sur La blasphématoire Hérésie socinienne été écrite par John Gailhard pour recommander au Parlement d’employer toutes les rigueurs de la loi contre les sociniens. Il a cité avec approbation qu'une loi avait été récemment passée par le Parlement écossais, sous laquelle Thomas Aikenhead, (15) un étudiant de dix-huit ans, avait été justement mis à mort (1697) pour avoir nié la Trinité, la dernière exécution pour hérésie en Grande-Bretagne.


       Les pasteurs dissidents, réactionnaires grandissant, exhortaient en même temps à fermer la presse contre les unitariens et la Chambre des Communes exhorta pour que toutes leurs publications soient supprimées et leurs auteurs et éditeurs pénalisés. La conséquence fut qu’en 1698, ici, la Loi sur le blasphème a été passée, fournissant entre autre, que n'importe quel chrétien convaincu pour avoir nié la Trinité, etc., devrait être éliminé de tenir n'importe quel fonction public et sur une deuxième offense devrait perdre tous les droits civiques pour toujours et soit emprisonnée pendant trois années. Cette section de l'acte n'a pas été abrogée avant 1813. Les unitariens, qui avaient été préoccupés au sujet d’une explication appropriée de la doctrine de la Trinité à laquelle ils ont été liés pour souscrire, avaient maintenant trouvé place dans l'Eglise et dorénavant étaient peu dérangés là. La foi d'Athanase ils ne l'avalaient toujours pas, ni de ne pas avoir des scrupules à l'employer dans le culte public. Par conséquent, il n’y eu que peu d'années jusqu'à ce que de nouvelles questions se soient posées, principalement si ou comment le Christ était égal à Dieu. Ainsi pris naissance ce qui est parfois connu comme le Mouvement Arien. Ceci a commencé par le travail de deux ecclésiastiques de l'Eglise d'Angleterre, William Whiston et Samuel Clarke. Whiston avait succédé à Monsieur Isaac Newton (16) comme professeur des mathématiques à l'université de Cambridge. Il était un homme de grandes études, sincère et franc à un défaut, pourtant avec une tête pleine de notions excentriques. Comme un ecclésiastique il était profondément intéressé par des questions théologiques. Continuant un conseil de Clarke quant à la doctrine d'Athanase, il étudia son origine et d'ici 1708 il est devenu convaincu par l'étude des premiers Pères de l'Eglise qu'ils étaient finalement semi ariens, (17) et qu'il devaient être suivis. Il a soutenu pourtant que le Christ était Dieu et existait avant que le monde soit fait, que le culte suprême devrait être donné seulement au Père et s'est placé à la restauration dans l'Eglise de la croyance et le culte du Christianisme primitif. Pendant deux années, par ses écrits et sermons, il continua une propagande active pour ses vues. Il a omis de la liturgie des parties qui ne convenaient pas à sa croyance et a proposé que le Livre de Prière soit épuré des expressions d'Athanase. Tout ceci encouragea une opposition intense et l'université, laquelle ne souhaitait pas répéter l’expérience malheureuse d'Oxford quelques années avant, (18) promptement l’expulsa (1710). Il s'est finalement retiré de l'Eglise et a joint les Baptistes Généraux, (19) mais à la fin de sa de longue vie, il n’avait jamais cessé de proclamer ses vues et pour croire que l’organisations des sociétés, composées de chrétiens de toutes les dénominations, pour favoriser le Christianisme primitif, qu’ils auraient longuement amené pour prévaloir.


       Les excentricités et son expulsion rapide de l’Église ont gardé Whiston d’avoir l'influence qu'il pourrait avoir eu autrement, de sorte que la vraie conduite du mouvement Arien a bientôt incombé au Dr. Clarke. Il était déjà le théologien le plus distingué de son temps et a été avec admiration parlé de lui en tant que 'Le grand Dr. Clarke'. Il a été reconnu, qu’il pourrait avoir eu n'importe quel avancement dans l’Église et à cette époque aurait pu être un archevêque. Il avait déjà été suggéré à Whiston que les premiers Pères n'étaient pas de la foi d’Athanase et peu après l’expulsion de Whiston, il s'est engagé à étudier soigneusement l'enseignement des Écritures sur le sujet. En 1712, il édita un livre sur La doctrine de la Trinité dans les Écritures, dans lequel il rassembla chaque texte dans le Nouveau Testament ayant le moindre rapport sur le sujet, quelques 1.250 d'entre eux en tout, classifiés selon leurs enseignements. De ces derniers, il tira la conclusion que la doctrine des Écritures est que seul le Père est Dieu suprême à qui le culte suprême doit être rendu et que le Christ lui est subalterne et doit être adoré seulement en tant que médiateur. Il suggéra que le Livre de Prière doit être mis à jour afin de correspondre à cette doctrine. (20) La moitié du nombre de ses adversaires était bientôt sur le terrain avec des tracts ou des livres contre lui. Bien qu'il ait distinctement désavoué la doctrine d'Arius, on l'a accusé de préconiser le pur Arianisme. (21) Une grande nuance de cris s’amplifia dans l’Église et la question fut portée devant les autorités d’Église. Clarke s'est affaibli légèrement et a fait une semi rétraction, de sorte qu'aucune mesure supplémentaire contre lui n'ait été prise et il est resté sous un nuage de désapprobations pour le reste de sa vie.


       Néanmoins, le livre du Dr. Clarke a fait une impression profonde sur les esprits et les consciences de beaucoup du clergé. Ils se sont rendus compte que toutes les fois qu'ils ont souscrit aux Articles de la Religion, comme on leur exigeait de le faire quand ils étaient ordonnés ou étaient avancés dans une position plus élevée dans l'Eglise, ils devaient souscrire à ce qu'ils n'avaient pas complètement cru. Toutes les fois qu'ils ont conduit le culte dans l'église, ils ont dû employer des expressions dans le Livre de Prière qu'ils ne pouvaient plus considérer comme vraies. Par conséquent certains d'entre eux, y compris le Dr. Clarke lui-même, ont décliné davantage d'avancement quant d’y souscrire était exigé, tandis que beaucoup, sachant que leurs évêques plus ou moins sympathisaient avec eux, changèrent les mots de la liturgie et n'ont pas été dérangés par eux, bien qu'ils étaient opposés à la loi et aux promesses qu'ils avaient faites. Clarke, lui-même avait dit dans son livre que "chaque personne peut raisonnablement être d'accord sur de telles formes, toutes les fois qu'il peut dans n'importe quel sens en tout les réconcilier avec les Ecritures." En d'autres termes, on pourrait mettre sur elles n'importe quel sens qui satisferait. Beaucoup ont adopté ce principe et ont souscrit avec de grandes réserves mentales, défendant cette pratique comme droit et elle a continué plus ou moins jusqu’à aujourd'hui.


       La foi d'Athanase à ce jour était devenue un sujet de conversation générale et une polémique vigoureuse a donc surgi sur cette 'souscription Arienne', comme elle fut appelée. Dans cette souscription Arienne, le Dr. Waterland a très habilement argumenté contre Clarke et ses disciples, que quand il y avait souscrit, il était moralement lié pour se tenir au sens habituel des mots comme prévu par l'Eglise et d'ailleurs la doctrine de la Trinité est d'une telle suprême importance qu'elle ne doit pas être tenue sous aucun sens avec faiblesse. Mais un danger beaucoup plus sérieux menaçait maintenant l'Eglise, n'impliquant pas simplement un article de doctrine, mais comme il fut ressenti, les bases mêmes de la religion Chrétienne. Les polémiques doctrinales ont maintenant disparues avec le Déisme et pour la moitié d’un siècle nous entendons peu ou plus d’elles. Ainsi la deuxième tentative de reformer la doctrine de l'Eglise d'Angleterre afin de la faire plus ou presque comme celle de la Bible, soit venue à rien. Pour la deuxième fois, ceux qui avaient désiré une réforme finalement réglée confortablement, dont rien n’a été fait en retour, ont été assez contenu pour être encore moins que tels ils étaient. Nous verrons maintenant comment l’inévitable question a été encore soulevée dans la période de Théophile Lindsey, (22) et a mené à l'organisation de la première église unitarienne permanente en Angleterre. En attendant la scène des modifications de l'Eglise d'Angleterre aux églises Dissidentes, où les vues de Clarke ont eu une influence bien plus large, plus profonde et mena à des résultats plus permanents.
     



    CHAPITRE XXX- L’unitarisme se répand parmi les Eglises Dissidentes : Le mouvement Arien, 1703-1750



     

    La polémique au-dessus de la doctrine de la Trinité et la diffusion des explications unitariennes à son sujet, décrite dans le dernier chapitre, était complète dans l’Église d'Angleterre. Dans le même temps que le mouvement mourait dans l’Église, un semblable commençait à surgir parmi les églises des dissidents. Comme brièvement dit dans un premier chapitre, depuis la période de la Reine Elizabeth, il y avait beaucoup en Angleterre qui n'avaient pas estimé que la réforme de l’Église avait été portée assez loin et pendant qu'ils refusaient de se conformer aux formes et aux rites désignés de l’Église Établie, ils sont venus pour être connus comme non conformistes. Certains de ces derniers se sont retirés de l’Église dès 1616 et sont devenus connus comme Indépendants. D'autres, formant la partie Puritaine dans l’Église, sont venus longuement pour être connus comme Presbytériens. Pendant le Commonwealth les non conformistes étaient en majorité, ont eu la commande du gouvernement et ont eu des choses dans leurs propres manières, mais quand l’Église Épiscopale a été rétablie sous Charles II, un Acte d'Uniformité a été passé (1662), interdisant n'importe quel culte public excepté celui prescrit par l’Église d'Angleterre.


       N'importe quel pasteur refusant de se conformer a été requis d'abandonner sa chaire et sa vie. C'était une décision tragique qui leur a été exigée de faire. Elle impliquait la pauvreté, le phénomène des sans abri, des amendes, l'emprisonnement et la mort également, pour beaucoup. Les non conformistes ne se sont pas plaints des doctrines demandées, mais ils se sont consciencieusement opposés à employer certaines formes qui leurs semblaient des superstitions catholiques et réordonnées par les évêques. La tentation de se conformer était presque irrésistible, pourtant y résista environ 2.500 des plus capables et des plus instruits pasteurs et la plupart des plus pieux d'Angleterre, qui, avec grand regret ont quitté pour toujours l’Église. "Mais nous devons vivre", a dit un dont la conscience était faible et qui s'est abaissé à la pauvreté et était sur le point de donner dedans, "mais nous devons mourir", a répondu l'autre, se rappelant que le compte qu'il doit donner à Dieu pour une conscience non corrompue. 'La conscience non conformiste' est devenue dorénavant un élément fixe dans la vie morale de l'Angleterre. L’Acte de l'Uniformité a été renforcé par plusieurs autres qui l'a rendu illégale, pour qu'un non conformiste tienne n'importe quel fonction publique ou dans le gouvernement et a interdit les pasteurs de tenir des réunions ou pour venir dans cinq milles de leur vielles églises. (1) On dit que par ces actes, 60.000 souffrirent la punition pendant vingt sept années durant lesquelles l’Acte d'Uniformité a été imposé contre eux. Leur propriété a été prise pour la valeur de 2 000 000 £ et on dit que 8000 sont morts dans les prisons. En dépit du tout ceci, les non-conformistes en grande partie augmentèrent leur nombre et à grands égards gagnaient les autorités d'église. C’était hors de ces non conformistes consciencieux et héroïques que les premières églises unitariennes en Angleterre se sont presque entièrement composées.


       Quand la révolution est venue et William et Marie sont montés sur le trône en 1688, une des premières mesures prise était de passer la Loi de Tolérance (1689), rendant le culte des dissidents (car les nonconformistes sont maintenant venus généralement à s'appeler) légal. Un effort a été également fait pour changer les formes et les règles de l’Église auxquelles ils se sont opposées, de sorte qu'ils pourraient tous être inclus dans son adhésion et de cela l’Angleterre pourraient avoir eu une grande et large église qui pourrait avoir inclue pratiquement tous les protestants. Les hauts ecclésiastiques se sont amèrement opposés à ce 'projet de compréhension', et même les dissidents avaient des craintes à son sujet. Le plan est tombé et l'Angleterre dorénavant protestante devait être d’une manière permanente divisée en deux grands corps. Sous la Loi de tolérance, les congrégations des dissidents se sont développées et se sont épanouies autant que jamais avant, pour presque une génération de persécutions amères qui les avaient seulement renforcé et les avaient uni fermement ensemble. Ils ont maintenant établi des temples partout dans le pays et ont adoré ouvertement et vers la fin du siècle, ils ont compté deux millions de membres, le corps le plus nombreux et le plus riche des chrétiens dans le royaume. Les dissidents étaient de trois dénominations différentes : les presbytériens et les indépendants dont nous avons déjà parlé et les baptistes qui avaient succédaient aux anabaptismes d’avant. Sans compter que dans ces derniers il y avait les quakers, qui se sont gardés solidement à distance du reste et ont été cordialement détestés par eux. De tous, se sont les presbytériens qui représentaient environ les deux tiers, maintenant au plus haut de leur puissance. Ils s'étaient graduellement développés plus tolérants et leur Calvinisme avait perdu son tranchant. Les indépendants étaient généralement les plus stricts dans leurs vues et les plus étroits d’esprit. Les deux corps étaient toujours bien semblables et ont différé davantage dans le nom en fait. Ni l'un ni l'autre était aussi large que l’Église d'Angleterre, mais les baptistes étaient dans l'ensemble les plus libéraux des trois.


       Il y avait pendant un certain temps, une certaine perspective que les dissidents en général pourraient s’unir dans un corps Dissident plus complet contre l’Église d’Angleterre. En 1690, plus de quatre-vingts des pasteurs Presbytériens et Indépendants à Londres ont élaboré un plan d'union et quelques ans après, les Baptistes les ont joints. Ils ont été connus comme L’Union des Dissidents Protestants, mais ils n'ont pas été longtemps liés. Une polémique doctrinale a bientôt surgi et dans un délai de quatre ans ils avaient dérivé désespérément à part et de nouveau dans des dénominations séparées. Le point de divergence était entre le Calvinisme extrême et modéré. Quant à la Trinité, ils étaient tous encore orthodoxes, bien que déjà il pouvait être prévu que les presbytériens pourraient prendre à la fin le côté de la liberté. Après l'esquisse de ce fond nous sommes maintenant disposés à compléter les détails du développement.


       Le premier pasteur parmi les dissidents pour attirer l'attention par son incrédulité dans la Trinité était Thomas Emlyn. Il est né l'année après la mort de Biddle et bien que ses parents soient allés à l’Église d'Angleterre, ils se sont penchés vers la partie Puritaine et l'ont fait instruire pour le ministère dans une académie dissidente. Sa conscience lui a interdit de se conformer à l’Église Établie, par conséquent, après quelques années il est devenu pasteur d'une petite congrégation presbytérienne à Lowestoft. Le voici qu’il forma une amitié avec un pasteur d’une congrégation voisine et pendant qu'il avait lieu dans cette période la polémique Trinitaire, ils ont ensemble lu et discuté la revendication de Sherlock sur la doctrine. (2) Le résultat fut qu'Emlyn devint un arien et son ami un socinien. Bientôt après, il fut appelé à Dublin en tant que pasteur commun d'une grande église Presbytérienne, qu'il a servie acceptablement pendant onze années. Il était quelque peu mal à l'aise au dessus de ses vues doctrinales, mais il a gardé les siennes et s'est confiné à la prédication de la pratique. Une de ses congrégations, notant longuement qu'Emlyn n’avait jamais prêché au sujet de la Trinité, a commencé à flairer l’hérésie. Elle a pris sur elle pour demander à Emlyn ce qu'il croyait, sur quoi le dernier donna une réponse ouverte et honnête et dit qu’il était disposé à démissionner si on le désirait. La matière a été transmise à la congrégation et la conférence a eu lieux avec les autres pasteurs de la ville. Ils ont décidé qu'il devait se retirer pendant un certain temps.


       L'église ne voulait pas accepter la démission d’Emlyn, mais lui donna congé pour absence et il est allé à Londres. Pendant son absence, il a été violemment attaqué des autres chaires et à son retour il a ressenti la limite pour régler et défendre ses vues dans Une Humble Enquête dans le compte des Écritures de Jésus Christ (3) (1702). Sa position était de beaucoup celle de Clarke : que Dieu est suprême, ainsi que le Christ est seulement une divinité inférieure et mérite seulement d’être adoré inférieurement. (4)


       Emlyn avait prévu de retourner immédiatement en Angleterre, mais avant qu'il puisse faire ainsi, il fût poursuivi sur l'initiative d’un diacre zélé baptiste et fut jugé pour avoir dans son livre poussé à la diffamation infâme et scandaleuse contre le Christ. Son procès fut poursuivi avec une grande injustice et préjudice et eut pour conséquence une sentence (1703). Refusant de se rétracter il a été condamné à l’emprisonnement et à une amende de 1,000 £ et il lui fut rappelé qu'il était chanceux de ne pas avoir été jugé en Espagne où il aurait été envoyé au bûcher. Incapable de payer son amende exorbitante, il resta en prison pour deux ans, négligés de ses anciens amis et visité par un de ses frères pasteurs. Il s'est occupé à l'écriture et dans la prédication le dimanche auprès de ses camarades prisonniers. Son amende a été après longtemps réduite à 70 £, sans compter que 120 davantage qui sont tombées de l'évêque d'Armagh en vertu de la loi. Emlyn a été mis en liberté en 1705 et bientôt alla à Londres, où il passa le reste de sa vie. Il a rassemblé une congrégation Dissidente là et pendant un certain nombre d'années lui prêcha dans le Hall Cutlers sans salaire. Une partie de l'orthodoxe s’est plainte de lui et demanda instamment qu'il soit de nouveau apporté au procès, mais aucune mesure ne fut prise et après longtemps sa congrégation fut dispersée. Il reçu beaucoup de sympathie de Londres et a été tenu dans l'honneur élevé par beaucoup dans l'Eglise et parmi les dissidents en tant qu'un qui avait souffert davantage que n'importe quel autre homme de son temps pour la liberté de conscience. Whiston et Clarke lui ont donné leur amitié et il était intime avec eux depuis le commencement du mouvement Arien, mais excepté deux pasteurs baptistes, personne n'était assez brave pour l'inviter à prêcher à sa chaire. Avec sa plume, il entama activement la polémique faisant rage toujours au dessus de la Trinité et ses écrits ont fait beaucoup pour intéresser les dissidents sur le sujet et même avant que Whiston et Clarke pour les préparer pour le point de vue Arien qui bientôt se répandrait tellement et largement parmi eux. Dans la cause de la liberté religieuse, il a eu pourtant une plus grande influence, car les gens de toutes les parties ont réagi dans le dégoût de l'étroitesse religieuse et de l'esprit de persécution montré pendant son procès. Il était le dernier dissident pour souffrir de l'emprisonnement pour blasphème en vertu de la loi anglaise. Le temps apporta sa justification. Vingt cinq ans après le dégagement d'Emlyn de la prison, son ancienne congrégation qui était tombée bas le jour ou il est parti, appelait un pasteur qui inclinait fortement vers la liberté religieuse et qui plus tard est devenu un chef du mouvement Arien dans le nord de l'Irlande, (5) et sous un demi siècle elle-même devint arienne et après longtemps, elle est venue entièrement dans le mouvement Unitarien.


       La polémique dans l’Église d'Angleterre au dessus de l'explication des personnes dans la Trinité avait fait peu d'impression sur les dissidents et en effet seulement un ou deux d'entre eux ont pris part dedans. Pour le Credo d'Athanase, lequel a conservé le sujet constamment tant que les esprits des Conformistes n'aient pas été utilisés dans le culte des dissidents. Mais la question de savoir ‘si oui et comment’ le Christ était Dieu et quel genre de culte devrait lui être offert, les intéressa profondément. Cela avait été la question d'Emlyn, mais elle a été portée avec plus de force à leur connaissance par les écrits de Whiston et de Clarke. Le prétendu mouvement Arien qu'ils ont mené a eu beaucoup moins d'influence dans leur propre Église d'Angleterre que parmi les dissidents, par qui Clarke a été largement lu. C’était donc dans leur partie que la prochaine longue étape devait être prise vers L’Unitarisme, comme nous le verrons maintenant.


       Les chefs du mouvement étaient des pasteurs qui étaient devenus libéraux tout en se préparant au ministère. Ils n'avaient pas pu assister aux universités anglaises, parce que les étudiants dans celles-ci étaient requis d'être des membres de l'Eglise d'Angleterre ou de souscrire à ses Articles et comme dissidents ils ne pouvaient pas le faire. Par conséquent certains d'entre eux sont allés aux universités des Pays Bas étudier et là ils ont été liés pour relever de l'influence des professeurs et des camarades étudiants faits au levain de la pensée des sociniens. D'autres ont assisté aux académies dissidentes en Angleterre. Par la suite le clergé Nonconformiste fut éjecté de leurs paroisses en 1662 et bon nombre d'entre eux se sont tournés vers l'enseignement et certaines des académies qui ont ainsi grandi étaient soumises en général presque à égalité et dans l’enseignement théologique et biblique tout à fait supérieure, aux universités, qui étaient au plus bas alors. Les académies ont particulièrement insisté sur la recherche libre dans les Écritures et pour l'utilisation de la raison, alors qu'elles offraient beaucoup moins de respect à l'autorité de la foi. C'était un peu merveilleux, alors que bon nombre d'entre elles sont devenues des graines pour quelque chose comme l’Arianisme.


       Sans compter que le cas d'Emlyn en Irlande, il y avait quelques autres manifestations d'Arianisme en Angleterre qui attira peu d'attention et on suspecta que l'Arianisme avait secrètement gagné du terrain à un degré considérable. Cependant, c’était à Exeter, qu'on l'identifia pour la première fois comme danger sérieux. Les dissidents avaient longtemps été forts ici, où il y avait plusieurs congrégations presbytériennes conjointement contrôlées par un seul comité. Trois des quatre pasteurs étaient libéraux. Le pasteur aîné, qui avait étudié au Pays Bas, a conduit une académie qui a eu en elle les graines de l’hérésie, en raison que l’un de ses étudiants était un correspondant secret de Whiston. Un autre des pasteurs, James Peirce, qui avait également étudié aux Pays Bas et avait gagné une position haute en tant que champion des dissidents, avait longtemps été un ami de Whiston et avait accepté la vue de Clarke sur la Trinité avant la constitution d’Exeter. Comme Emlyn, il avait gardé ses propres avis et prêcha seulement sur les sujets d’ordres pratiques. Après que Peirce ait prêché à Exeter quelques années, une rumeur fut maintenue à flot, que lui et d'autres n'étaient pas sains sur la Trinité et il a été invité à déclarer sa foi. Bien qu'il ait protesté qu'il n'était pas un arien, la croyance qu'il exprima n'a pas satisfait l'Assemblée des pasteurs d'Exeter. Une violente polémique s'en suivie. Une tentative a été faite de contraindre la souscription des pasteurs à un rapport orthodoxe au sujet de la Trinité. Peirce et plusieurs autres ont refusé de souscrire, soutenant que les pasteurs n'ont aucune autorité sur d’autres opinions privées. C’est à perte qu’une étape fut prise en suite, l'Assemblée appela les pasteurs dissidents de Londres pour avis et ces derniers se sont réunis pour examiner la question, comme nous le verrons bientôt, mais avant que leur réponse fut reçue, le comité a fermé à clef les chaires de Peirce et de son collègue et refusèrent de les laissés prêcher plus, dont une mesure semblable a été prise dans plusieurs autres églises de la région.


       Les deux pasteurs exclus ont alors formé leur propre et nouvelle église, (6) avec une large congrégation et bientôt, ils ont bâti un temple. Peirce, rendu amer par cette expérience et brisé dans sa santé est mort quelques ans après, (7) mais son église continua. Ainsi il a été fait pour la cause qu'il avait embrassée, au delà de toute espérance, stimulée plutôt que gênée par ce qui s'était produit. Dans une génération, un arien connu fut appelé à la chaire duquel Peirce avait été exclu pour Arianisme. Il fut succédé par un unitarien décidé et en 1810 l'église de Peirce a été réunie à d'autres. Plusieurs des autres églises dans le Devonshire se déplacèrent rapidement et loin dans la même direction et bien avant la fin du siècle, l’Unitarisme avait été jusqu'ici en ascendance, que même les ariens ont été observés comme idolâtres pour leur culte au Christ.


       Ce qui a eu lieu ainsi dans l'ouest de l'Angleterre est seulement un exemple d'un mouvement semblable parmi les presbytériens et d'autres églises du reste de l'Angleterre, du Pays de Gales et de l'Irlande, dans la moitié du milieu du dix huitième siècle. Le mouvement a été stimulé par la polémique d'Exeter. Quand les pasteurs d'Exeter ont lancé un appel pour le conseil des pasteurs dissidents des trois dénominations de Londres, la dernière congrégation rencontrée dans le Hall Salters (8) en 1719, était au nombre de cent cinquante. La question posée devant eux était ; si la possession de vues ariennes par un pasteur était une raison suffisante de le retirer de la camaraderie. Quant à la question principale, il y avait un accord général, mais un des pasteurs conservateurs a proposé qu'un vote soit fait sur cette question pour toutes les personnes présentes qui devaient d'abord prouver leur orthodoxie en souscrivant à la doctrine de la Trinité. Sans aucun doute quelques uns des pasteurs, sous l'influence d'Emlyn et de Clarke, étaient déjà venus sérieusement à hésiter quant à cette doctrine, alors que pourtant d'autres ne se sentaient pas sûrs quant au futur. À tous les événements, le mouvement a rencontré une opposition déterminée et a perdu à une petite majorité. La chose importante est que la discussion au dessus de cette question a mené à une faille permanente entre les progressifs et les éléments conservateurs parmi les dissidents, pas sur la doctrine, mais au-dessus du principe de la liberté dans la religion. Au Hall Salters, les principaux presbytériens étaient fort contre la souscription, les indépendants forts pour elle et les baptistes étaient également divisés, bien que dans chacune des dénominations il y avait eu les deux croyances, arienne et orthodoxe dans les deux camps. De ce temps et pour une génération la question la plus brûlante parmi des dissidents était quant à la souscription ou à la non souscription de la foi, qui avait été d'abord amplifiée à Exeter, l'une des parties a maintenue que des pasteurs doivent être requis de souscrire à des confessions de foi, l'autre qu'ils doivent être laissés libre. La polémique était longue et chaude, mais le résultat fut celui que dans la prochaine génération les pasteurs et les congrégations favorisant la suscription sont demeurés orthodoxes et se sont conformés à l'Eglise d'Angleterre ou bien ont fait un saut chez les indépendants, tandis que ceux qui n’y souscrivaient pas des trois dénominations gravités vers le côté presbytérien et sont devenus solidement plus libéraux.


       Avec la suscription exigée pour la foi maintenant écartée, il y avait peu pour contrôler les pasteurs presbytériens. Les changements doctrinaux ont progressé rapidement parmi eux et leurs personnes les ont suivis. Des doctrines de la foi, avérées pour ne pas être dans les Ecritures ont été négligées pour la première fois, puis bientôt refusées d’être crues et oubliées. La désuétude du catéchisme de Westminster est graduellement devenue générale. Par le milieu du siècle, les vues ariennes se répandirent rapidement et largement et celles-ci à leur tour ont mené aux vues unitariennes. Dans moins de deux générations par la polémique du Hall Salters, pratiquement toutes les églises qui avaient toujours gardé le nom de Presbytérienne ont abandonné la foi Trinitaire et de cette source sont venues presque toutes les églises les plus anciennes, qui plus tard se sont organisées ensemble dans le mouvement Unitarien anglais du dix-neuvième siècle. Dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle ces églises presbytériennes libérales ont de loin surpassées le reste des dissidents dans la capacité et l’érudition de leurs pasteurs, dans la culture, la richesse, l'influence sociale de leurs membres et dans la vie publique et le service publique. Mais ils n'ont pas été efficacement organisés et il y eu peu de nouvelles croissances en nombre ou en force.
       Une autre dérive libérale, très semblable à celle parmi les presbytériens, continuait indépendamment à peu près à la même période parmi les Baptistes Généraux. (9) Une génération avant le cas de Peirce à Exeter, une tentative, plusieurs fois répétée, a été faite pour exclure de la fraternité baptiste un pasteur dont les vues étaient plus ou moins unitariennes. Bien que l'Assemblée désapprouvait ses vues, ils refusaient de l'exclure, de ce fait se déclarant pour la liberté de foi. La minorité orthodoxe a sur ce fait sécession pendant un certain temps, mais la dénomination s'est solidement développée plus libérale dans la croyance et la plupart de ses églises, comme les presbytériennes et pas qu’un peu des indépendants libéraux, ont par la suite joints le mouvement unitarien.


       La discussion commencée au Hall Salters n'a pas mis longtemps à s'écarter aux presbytériens du Pays de Gales et en Irlande. Au Pays de Gales le Calvinisme avait commencé à se délabrer tôt au dix-huitième siècle, menant d'abord à l’Arminianisme et aux vues ariennes. Le mouvement, comme il fut le cas en Angleterre, a été stimulé par une académie Dissidente à Carmarthen, qui était maintenant soutenue en grande partie par des fonds presbytériens de Londres. Avant le milieu du siècle, plusieurs de ses étudiants, sans aucun doute influencés par les écrits d'Emlyn et de Clarke, étaient devenus ariens et de ce temps leurs vues se sont répandues rapidement. Comme en Angleterre, presque tous les anciens presbytériens aussi bien que plusieurs congrégations des Baptistes Généraux ont abandonné leur croyance dans la Trinité. Pendant que l'Arianisme se fanait, l’Unitarisme lui succédait et beaucoup de nouvelles églises de cette foi ont été fondées. Dans le Cardiganshire, elles étaient si nombreuses que l'orthodoxe a donné ses sentiments au dessus de la situation en appelant cette région « la tâche noire. » Le nombre des congrégations unitariennes de Gales est aujourd'hui entre trente et quarante. En Écosse des influences libérales ont été ressenties aux universités et se sont propagées de là en l'Irlande, d'où beaucoup de jeunes hommes étaient venus pour étudier pour le ministère. Mais bien qu'il y ait eu pendant un certain temps plusieurs mouvements sporadiques vers la fin du siècle, l’Unitarisme sous aucune forme a pris racine fermement jusqu'à bien le dix-neuvième siècle.


       Dans le nord de l'Irlande, les Presbytériens se sont organisés parmi les habitants d'origine écossaise (the Scotch-Irish) en 1642 et la souscription à la foi n'avait jamais été exigée. Mais suite au procès d'Emlyn et tandis qu'il était toujours en prison, afin de le garder contre la diffusion de sa foi en Irlande du Nord, il a été voté en 1705, à la face de la forte opposition, d’exiger la souscription à la confession de Westminster de tous les pasteurs cherchant l’ordination. (10) Le révérend John Abernethy, qui avait justement refusé un appel pour succéder à Emlyn dans l'église de Dublin, s’est maintenant installé à Antrim et bientôt se rassembla autour de lui une association de pasteurs. Ils se réunissaient pendant quelques années et sont venus à consentir de s'opposer à la souscription et de prendre le terrain ouvert contre elle. Pendant que la polémique qui suivait, pour six ou sept années, où ils ont été appelés les « nouvelles lumières, » et ce nom est resté accroché aux libéraux irlandais et écossais pour un plein siècle. (11) Des frictions entre eux et l'orthodoxe s’accrurent tellement, qu’en 1725 le synode a placé ceux qui refusaient d’y souscrire à distance dans un presbytère d'Antrim par eux-mêmes et l'année suivante ont été exclus complètement du synode, les pasteurs dans le synode étant presque également divisés, mais les aînés fortement conservateurs. On a suspecté que plusieurs de ceux qui n’y souscrivaient pas étaient inclinés vers l’Arianisme, mais le problème ici était avec précision celui qui avait été au Hall Salters.


       Cette victoire de l'orthodoxe a fait peu pour arrêter la diffusion de l’hérésie. Plusieurs des pasteurs dans le synode d'Ulster sont restés hors de sympathie de la souscription requise et le sentiment contre elle s'est solidement développé. Au cours du siècle, la pratique de la souscription s'est graduellement délabrée ou a été éludée de plus en plus, même parmi l'orthodoxe. Les vues ariennes se sont répandue également et après que la loi contre les dénigreurs de la Trinité a été abrogée en 1817, des doctrines unitariennes ont commencé à être prêchées ouvertement. Ceci a longuement encouragé l'orthodoxe dans l'action et après une polémique amère, elle a été de nouveau votée en 1828 pour exiger la souscription. Ceux qui refusaient d’y souscrire se sont alors retirés et en 1830 formèrent un synode de remonstrants, souffrant d’une considérable persécution par conséquent. Les églises presbytériennes avaient toujours été très peu dans le sud de l'Irlande, mais un mouvement semblable a continué dans les églises de là. Pour anticiper ici et réduire l'histoire aujourd'hui, il peut être ajouté qu’en 1907 les divers corps des unitariens dans le nord de l'Irlande se sont unis pour former l’Église de l'Irlande Presbytérienne des Non-Souscrivant, lesquels bien que presbytériens sous le nom et la forme de gouvernement sont unitariens dans la foi et associés aux églises unitariennes de Grande-Bretagne. Le nombre de congrégations est d’environ de quarante.
       Nous avons maintenant atteint le point où dans la troisième partie du dix huitième siècle, un grand nombre de pasteurs et d'églises dissidentes de Grande-Bretagne et d’ l'Irlande étaient devenus pratiquement unitariens. Ils n'ont plus été liés pour accepter une foi particulière, ils étaient venus à une tolérance généreuse des différences de croyances, ils étaient partis de la doctrine de la Trinité en arrière et venaient à accepter la pleine humanité de Jésus. Leur mouvement dans cette direction avait toujours été si lent et progressif qu'ils ont à peine réalisé de quelle distance ils étaient venus, ou d’où ils avaient été liés. Ils étaient généralement un groupe d'églises reliées et n'avaient pris aucune mesure définie à exposer au juste ce qu'ils représentaient. Ils étaient conscients de n’avoir aucun corps commun de doctrine, ils n'ont eu aucun chef identifié ou de point commun de rassemblement et ils n'ont eu aucune vision ou plan claire pour l'avenir. Ils étaient comme un jet qui s’est élargi jusqu'à ce qu'il soit susceptible de descendre dans le sol et d'être perdu, à moins qu'ils puissent être menés ensemble encore dans un canal bien distinct. En bref, ils avaient besoin d'un chef et d’un porte parole, un nom et une cause identifiée pour se rassembler. Dans la plénitude du temps ces deux besoins devaient maintenant être fournis, dans les personnes de deux hommes, desquels les deux prochains chapitres parleront.
     

     

    CHAPITRE XXXI- La révolte unitarienne de l’Église d’Angleterre : Théophile Lindsey organise la première Église unitarienne, 1750-1808



       

    Dans les deux derniers chapitres nous avons suivi deux flots séparés grandissant le volume de l'Unitarisme, l’un dans l’Église d'Angleterre, l'autre parmi les dissidents. Ils étaient largement indépendants l'un de l'autre, parce que l’Église et les dissidents ont eu, comme toujours, peu à faire les uns avec les autres. Dans ce présent et prochain chapitre, nous devons trouver ces deux flots couler ensemble et faire leur propre canal, lequel par conséquent dans un corps unitarien organisé. Nous avons vu que les pasteurs dans l’Église d'Angleterre qui se sont sentis mal à l'aise pour employer le Livre de Prière ou la foi d'Athanase, pour la plus part d’entre eux se sont calmés enfin pour employer ce dernier comme il l’avait trouvé, tout en mettant leurs propres interprétations sur lui. Après tout, ceci a douloureusement préoccupé les consciences de ceux qui ont espéré dans la religion au dessus de tout autres choses et semblaient parfaitement sincères et pour une génération ou plus, ils ont essayé diverses manières de venir à bout d’une difficulté qu'ils n’avaient pu enlever. La foi d'Athanase était leur plus mauvais bloc de trébuchement.


       Tandis que les plus timides gardaient leurs pensées pour eux mêmes, d'autres n'ont fait aucun secret d’elles. Plusieurs ont changé la liturgie et la laissaient aux évêques pour agir contre elle, s’ils pensaient mieux. Certains ont obligé l’employé de paroisse de lire pour eux des parties du service qu'ils étaient peu disposés à lire eux-mêmes. Certains ont omis la foi complètement et ont souffert de poursuites par les cours ecclésiastiques pour avoir fait ainsi et quand un de ces derniers a été ordonné pour la reconstituer à son endroit dans le service, il a été mis au ridicule en l'ayant chanté par un air d'une chanson populaire de chasse. Encore un autre, quand il est venu à la foi, disait, "frères, ceci est la foi de St. Athanase et Dieu l'interdit et devrait être la foi de n'importe quel autre homme." Plusieurs des évêques eux-mêmes étaient défectueux quant à la Trinité et sympathisants avec ces évasions et n'ont rien fait pour les empêcher, mais la situation était notoire et rien n'a été fait pour élever le clergé libéral pour un respect public. (1) Leur comportement était dans un triste contraste pour ceux des 2.500 du clergé nonconformiste qui en 1662 avait abandonné toutes perspectives (2) pour un principe semblable de conscience. Il semblait comme si la conscience sensible avait déserté l’Église des Dissidents.


       Les dissidents libéraux ont pris note de tout ceci et quand l'évêque d'Oxford s'est plaint du bas état de religion, l'un d'entre eux prenant le sujet dans un livre a rappelé "que parmi les causes du scepticisme répandu, sa Seigneurie avait oublié que dans le clergé ils avaient solennellement souscris aux Articles qu'ils n'avaient pas crus." De tout le clergé actuellement seulement un, William Robertson d'Irlande, 'le père du Nonconformiste unitariens', a tant suivi sa conscience qu’il abandonna des perspectives flatteuses et quand bien au delà de la moitié de sa vie, pour un grand coût avait démissionné du ministère (1764). Bien que la polémique suivie le livre de Dr. Clarke se soit en grande partie éteinte, (3) par le milieu du dix-huitième siècle des pamphlets ou livres continuaient d’apparaître de temps en temps (presque toujours anonymement), demandant instamment que les termes de la souscription devraient être relâchés et de ce fait préparer la manière pour un nouveau mouvement. Pour ce, il doit être rappelé que tous les candidats pour l’ordination ou l'avancement au ministère ont été requis par la loi de souscrire aux trente neufs articles de religion et toutes choses dans la liturgie de l’Église d'Angleterre et que des essais semblables ont été imposés pour l'admission ou à la remise des diplômes aux universités. Le ressentiment de tous ces écrits a longuement trouvé sa pleine expression dans un des livres les plus importants de la vie religieuse du dix huitième siècle d’Angleterre, un livre autorisé Le Confessionnal, édité anonymement (1766) par le révérend Francis Blackburne, archidiacre de Cleveland.


       L'auteur était un homme sincère et sérieux, qui passa presque cinquante ans comme recteur d'une paroisse, à Richmond dans le Yorkshire. C'était seulement quelques années après son ordination, que le livre est apparu qui a mené Robertson à démissionner de sa charge et encouragea également des interrogations sévères dans l'esprit de Blackburne, de sorte qu'il ait eu seulement après de sérieuses craintes, de ce qu’il avait été persuadé de souscrire quand il a été fait archidiacre l'année suivante et jamais il ne souscrirait plus ensuite à cela. Il s'est graduellement développé plus audacieusement dans sa pensée, envoya son fils à l'école dans une académie arienne et cultiva l'amitié avec le Dr. Priestley, qui devenait maintenant un chef parmi les dissidents qui n’y souscrivaient pas. Il imprima une ou deux choses mineures sur le sujet bien de son esprit et pétitionna auprès de l'archevêque pour des réformes dans l’Église, mais aucune notification évidente n'a été prise. Il a donc commencé à rassembler des matériaux pour un travail persuasif sur le sujet.


       Blackburne était apparemment de la même sorte d'arien que le Dr. Clarke et dans son livre il discuta longuement de l'histoire de la souscription et des arguments pour elle et arguait avec force du fait que les églises protestantes n'avaient aucun droit d'établir des fois composées par des hommes, au lieu du Nom de Dieu, comme les essais de l'orthodoxie des pasteurs et que la souscription doit immédiatement être supprimée comme cause de trébuchement malfaisant. Le livre a causé une grande excitation parmi les conservateurs qui considéraient que l'Eglise ne pourrait pas atteindre son objectif, mais tomberait en morceaux, à moins que tous ses membres croient la même chose. L'archevêque a espionné bientôt la paternité du livre et une polémique a suivie qui courue pour cent brochures et livres. Bien qu'il y ait eu une grande clameur contre le livre et son auteur, il gagna beaucoup de convertis, a fait une impression profonde et mena longuement à un mouvement organisé pour obtenir le soulagement de la souscription, qui a eu l'appui d'un ou deux évêques également.


       C'était quelques années avant que le mouvement ait pris sa forme définitive. Mais en 1771, Blackburne qui a été identifié en tant que chef de la cause, a été induit pour élaborer quelques propositions pour un appel au Parlement pour le soulagement de la souscription à la liturgie et aux Articles et ces dernières ont été largement distribuées. Face à beaucoup de découragement de ceux dans des positions élevées et de la tiédeur timide pour d'autres, une réunion a été tenue à la Taverne des Plumes à Londres, où une pétition au Parlement a été élaborée. Bien que la pétition de la Taverne des Plumes, comme elle s'est appelée, circula pour la moitié de l’année, dont seulement environ deux cents cinquante signatures pouvaient être obtenues. La majeure partie du clergé qui a sympathisé avec la pétition n’a pas osé lui donner leur soutien par crainte des conséquences pour elle-même. Le révérend William Paley, qui est devenu ensuite célèbre comme un théologien, a dit effrontément, que d’autres sans doute se tâtèrent, quand il a décliné pour signer la pétition parce qu’ "il ne pourrait pas se permettre de garder une conscience."


       La pétition a été présentée au Parlement au début de 1772 et très habilement soutenue par ses amis, mais tellement amèrement opposée non seulement par les ecclésiastiques orthodoxes, mais par les méthodistes aussi bien. Il a été exhorté, qu'elle détruirait l’Église et dérangerait la paix du pays et après un débat de huit heures, le Parlement à une majorité de trois pour un, refusa de recevoir la pétition. Une tentative semblable deux ans après rencontra le même destin, de même qu’également une tentative la même année d'obtenir les Articles et la liturgie révisés par la pétition de l'archevêque.


       Ainsi le mouvement s'est éteint et ceux qui l'avaient soutenu se sont effondrés et même s’ils déclinaient l'avancement et refusaient encore de signer les articles, ils ont continué de prononcer la foi, à employer juste la liturgie et continuer juste d’être incroyants comme avant. (4) De tous ceux qui avaient signé la pétition de la Taverne des Plumes, sont tellement et complètement oubliés, qu'il n'est même pas facile de découvrir leurs noms. Le seul quia jamais fait n'importe quelle vraie marque sur la pensée religieuse de ce temps était un Théophile Lindsey, qui maintenant s’était retiré de l’Église. Nous avons maintenant à suivre l'histoire de sa vie, parce qu’il est devenu le fondateur de l’Église Unitarienne en Angleterre.

       Théophile Lindsey, le plus jeune fils d'un homme d'affaires d'origine écossaise, est né à Middlewich, dans le Cheshire, en 1723. Il présentait de bonnes promesses pendant sa jeunesse et a ainsi attiré l'attention de quelques dames qui ont prévu son éducation. En temps voulu, il est allé jusqu'à l'université de Cambridge, où il a été connu pour son caractère élevé et ses principes fermes, a reçu un diplôme avec des honneurs et a été fait un Camarade. Des incitations flatteuses lui ont été offertes pour embrasser la vie d'un disciple, mais il a délibérément choisi le ministère en tant qu'appelé où il pourrait mieux servir Dieu et faire le meilleur aux hommes. Il était pasteur ordonné dans l'Eglise d'Angleterre et est bientôt devenu aumônier privé dans la famille d'un noble et dans ce service il a passé quelques années à voyager sur le continent. Il est alors devenu pasteur d'une paroisse modeste dans le Yorkshire, près de Richmond, où il a bientôt formé une amitié intime avec l'archidiacre Blackburne, avec lequel ses vues étaient beaucoup en commun. Après trois ans, il a été persuadé par des amis d'accepter une paroisse dans le Dorsetshire, où il a prouvé être le plus fidèle et le plus dévoué pasteur pour les membres de sa bande. Il est resté là sept ans, se donnant beaucoup à l'étude des Écritures, de ses doctrines et par conséquence, il est venu à émettre des doutes sérieux quant à offrir l’adoration au Christ que la liturgie exigeait. Il à même penser sérieusement à démissionner complètement de son ministère. Il était peu disposé à abandonner le travail de sa vie choisi et à prendre une mesure presque sans précédent et comme il a su que beaucoup d'autres qui avaient cru comme lui le faisait et restaient dans l’Église, il a fait des excuses habituelles et contrôla pendant un certain temps sa conscience à rester tranquille en expliquant la doctrine de la Trinité dans le terrain alors commun.


       En attendant, il a épousé la belle fille de Blackburne, mais bien qu'on lui ait offert une place en Irlande, qui sans aucun doute bientôt l'aurait mené à un évêché, il refusa l'honneur et à la place choisi d'aller où les scènes et les personnes leurs étaient chères à tous les deux. Il est en conséquence revenu dans le Yorkshire en 1763 et a dirigé la paroisse de Catterick.


        Son nouveau poteau lui a donné un plus petit salaire que celui qu’il avait quitté, mais une plus grande occasion de faire le bien où il y avait un grand nombre de pauvres personnes. Il a pris son nouveau travail avec tant d'enthousiasme que les gens ont dit qu'il avait tourné méthodiste. Lui et son épouse ont passé beaucoup de leur temps et tous les moyens disponibles d’une vie pleine d’abnégation, en essayant d'améliorer l'état des pauvres et en leurs fournissant des soins, médecine, nourriture et des livres essayant ainsi de leurs faire sentir l'influence pratique de la religion Chrétienne. Il s'est consacré particulièrement aux jeunes et en 1763 a fondé une des premières Écoles du dimanche en Angleterre pour l'instruction religieuse.


       Tout heureux qu'il était dans son travail, cependant, une chose a inquiété Lindsey. Il n’avait pas été préoccupé au sujet de souscrire les Articles quand il s’installa à Catterick et avait déterminé qu'il n’y souscrirait jamais et resterait là pour le reste de sa vie. Mais il était bien plus préoccupé pour toutes les fois qu'il a employé le Livre de Prière il a dû offrir le culte au Christ et à l'Esprit Saint, au lieu du seul Dieu comme la Bible l’enseignait. Tandis que dans cet état d'esprit, il avait la joie de passer plusieurs jours à la maison de Blackburne en compagnie de deux pasteurs presbytériens des non-souscrivants. Un de ces derniers était le Dr. Priestley, qui était déjà devenu un unitarien convaincu, pasteur à Leeds et était destiné plus tard pour être reconnu avec Lindsey en tant qu'un des deux fondateurs de l’Église Unitarienne en Angleterre. Lindsey lui a dit à qu'à quel point il se sentait perturber et pour cela il avait eu des pensées pour démissionner de sa charge. Priestley lui conseilla de rester où il était, d'essayer de rendre l'église plus large et de changer les choses dans le Livre de Prière qui l'avaient préoccupé, attendre l'évêque pour le détourner s'il le choisissait. Mais Lindsey s'est rappelé qu'il avait solennellement promis d'employer la liturgie comme elle était et toutes les fois qu'il s'est rappelé que Robertson avait démissionné pour une raison semblable, il sentait des reproches dans sa conscience. Il s'est jeté plus profondément que jamais dans son travail parmi les pauvres et dans la prédication de sermons pour la pratique et n'a fait aucun secret de ses vues, mais de toutes aucune n’a atteinte son but.


       C'était à ce moment que le mouvement de la Taverne des Plumes avait pris place. Bien que Lindsey avait peu d'espérance que quelque chose viendrait de lui, il l’a saisi comme une dernière goutte et est entré dans le mouvement avec le plus grand sérieux. Il a voyagé deux mille miles par neige et pluie d’hiver essayant d'obtenir des signatures pour la pétition. Il a rencontré la tiédeur, la timidité et même avec l'abus et il a obtenu peu de signatures. Stimulé par l'exemple de Robertson et de l’éjection du clergé un siècle avant, il a déterminé que si la pétition échouait il démissionnerait. Il a échoué, comme nous l’avons vu et sans attendre que soit renouvelée une tentative il était disposé à prendre une étape critique. Il a eu d'abord à voir ses paroissiens qui étaient affligeaient par une grave épidémie de variole pour un bon nombre d'entre eux. Alors il a pris Blackburne et d'autres amis de confiance, à peine un de ceux-ci a essayé de le dissuader, mais il était inébranlable. Longuement, après avoir préparé pour la publication de pleines et soigneuses Apologies pour démissionner du presbytère de Catterick, il a écrit une tendre et affectueuse Adresse d'Adieu à ses personnes, leur prêcha son dernier sermon et au début de l'hiver 'il est sortie, ne sachant pas où il allait'. Il n’avait rien mis de côté pour un jour pluvieux, après avoir dépensés tout son surplus pour les pauvres de sa paroisse et après avoir vendu toutes ses précieuses possessions, il avait 50 £ pour faire face au monde et un revenu de 20 £ seulement par année en vue.


       Il sera difficile pour nous de réaliser ce que peut avoir signifié pour un homme de cinquante ans, frêle dans la santé, ainsi d'abandonner sa vie confortable et faisant face à un futur totalement inconnu. La plupart de ses anciens amis se sont maintenant détachés de lui et l'ont traité froidement, en tant qu'un traître de la religion ou bien un imbécile visionnaire. Les pétitionnaires de la Taverne des Plumes ont protesté que sa démission ruinerait leur cause. Ainsi tendus, ils sont venus en relations avec l'archidiacre Blackburne qui pendant plusieurs années refusa de voir Lindsey. À peine un de ses amis lui offrit n'importe quelle aide dans sa période de besoin, bien qu'une de ses riches relations ait offert de pourvoir Mme Lindsey, si elle abandonnait son mari. Une telle proposition, avec indignation elle la rejeta, parce qu’elle a entièrement collaboré avec lui et était prête sans plainte à soutenir tous les sacrifices qui pourraient venir. En dehors de l'Eglise les amis étaient plus aimables. L'un d'entre eux a offert de le recommander à une congrégation dissidente très influente à Liverpool. D’autres lui ont offert une ouverture pour enseigner dans une académie dissidente. Un tiers lui a offert un beau salaire comme bibliothécaire. Toutes ces offres il les refusa parce qu'il avait projeté, si possible, de rassembler à Londres une congrégation d'autres comme lui-même (il était confiant que là devait être un grand bon nombre d'entre eux), qui aimaient le culte de l'Eglise d'Angleterre, mais souhaitaient voir faits d’importants changements dans la liturgie.


       Sur son chemin jusqu'à Londres, Lindsey a rendu visite à plusieurs amis et à la maison de l'un d'entre eux il a vu les changements que le Dr. Clarke avait proposés dans la liturgie. (5) Ceux-ci l'ont rendu léger et il les copia pour pouvoir éditer un Livre de Prière révisé pour l'usage de sa nouvelle congrégation. Arrivé à Londres, Lindsey a pris un humble logement de deux salles maigrement meublées, où il a bientôt ressenti de tels besoins que le plat de famille a dû être vendu pour payer la nourriture et le logement. D'une part, il a apprécié une telle paix d'une bonne conscience qu'il n'avait pas connue pendant des années et il a commencé à élaborer sa liturgie réformée. Des amis l'ont bientôt découvert, ont appris de son plan et l'y ont encouragé. Inopinément peu, en effet, de l'Eglise d'Angleterre, mais il y avait le Dr. Priestley qui était maintenant un homme célèbre et entretenait des relations influentes et le Dr. Price également parmi les dissidents libéraux. Ceux-ci et d’autres aidèrent pour soulever des fonds, une salle des enchère vide dans Essex Street a été louée et adaptée pour le culte et le 17 avril 1774 fut ouverte la chapelle d'Essex Street, le premier endroit en Angleterre qui est venue à n'importe quoi et ouvertement prévu pour le culte de Dieu sur (7) les principes unitariens. (6) Le plan de Firmin (7) a été longuement réalisé d'une certaine manière, bien que Lindsey ait été déçu de constater que très peu d'adhérents pour son mouvement et seulement un don pour lui est venu des membres de l'Eglise et peu ont suivi son exemple dans la démission de son ministère. Environ une douzaine d’ecclésiastiques ont démissionné en quelques années, mais à ce jour, seulement deux ou trois de ces derniers ont pris le ministère unitarien et seulement fait occasionnellement.


       Les dirigeants du gouvernement étaient soupçonneux de la nouvelle chapelle et avaient retardé d’obtenir l’enregistrement légal comme endroit de culte. Non seulement, ils étaient toujours contre la loi pour nier la Trinité, mais le radicalisme politique a été craint et pour plusieurs dimanche un agent du gouvernement était présent pour rapporter si la loi avait été violée. Il ne trouva rien pour se plaindre. Lindsey a déclaré son intention de ne pas s'engager dans la polémique religieuse et le culte était tout comme celui de l’Église d'Angleterre, sauf que le pasteur ne portait aucun surplis et de cela le Livre de Prière révisé avait fait beaucoup d'omissions doctrinales et quelques autres changements. Au premier service, environ deux cents étaient présent, y compris un seigneur, plusieurs du clergé de l’Église d'Angleterre, le Dr. Priestley et le Dr. Benjamin Franklin qui était alors à Londres dans l'intérêt des colonies américaines étant un préposé régulier jusqu'à ce qu'il retourne chez lui. Les congrégations se sont développées et dans deux on trouvait des membres de la noblesse, des parlementaires, des hommes en avant dans la vie publique, des scientifiques bien connus et des gens riches qui étaient généreux pour la cause. En fait, les langues malveillantes ont mis à flot la rumeur que Lindsey avait démissionné de Catterick avec des fins pécuniaires en vue ! La chapelle est devenue trop petite pour tenir ceux qui sont venus, de sorte qu'après quatre ans des lieux ont été achetés et une nouvelle chapelle et des logements pour les pasteurs ont été construits. (8) Dorénavant, tout est allé sans à-coup. Pendant que son travail se développait et que son âge accru, Lindsey a cherché un collègue. C'était quelques années avant qu'un pouvait être trouvé, mais en 1793 le Dr. Disney, qui avait épousé une autre fille de l'archidiacre Blackburne et avait également été l’un de l’Association de la Taverne des Plumes, s'est retiré de l'Eglise et est venue pour aider Lindsey à la chapelle d'Essex Street. Lindsey avait déjà édité plusieurs écrits depuis qu’il était venu à Londres pour qu’il ait trouvé la force de casser sa résolution originale quant à la polémique religieuse, de répondre à des attaques et de discuter pour la défense de la foi qu'il tenait. Maintenant qu'il avait un collègue, il s'est donné plus que jamais à l'écriture. Un de ses plus importants prochain travaux était l’historique des vues de l'Unitarisme (1783), qui a aidé ses disciples à se rendre compte, qu'au lieu d'être une nouvelle et insignifiante section, ils faisaient partie d'un mouvement presque aussi vieux que le Protestantisme, qui avait eu des adhérents distingués dans une demie douzaine de pays pour deux siècles et demi. Il a également écrit une défense pour son cher ami, le Dr. Priestley, qui était maintenant amèrement attaqué, aussi bien que deux livres sur la vraie croyance au sujet du Christ, dont le culte répandu qu’il a hardiment attaqué comme pas meilleur que 'l'idolâtrie Chrétienne'. Il s'est solidement développé plus clairement et plus fermement de son départ de l'orthodoxie, pas influencé un peu en cela par l'attitude courageuse de Dr. Priestley. À soixante dix ans, bien que toujours entièrement en vigueur, il se rendit compte que son travail public avait été presque effectué et a donc démissionné de sa chaire et qu'il ne consentirait jamais pour y retourner.


       Lindsey a vécu quinze ans après sa retraite, dans une vieillesse sereine et très heureuse. Il édita un livre de plus, montrant sa foi profonde dans la qualité universelle de Dieu et était toujours prêt avec ses avocats et avec l'aide matérielle pour la cause qu’il aimait. Il était d’un esprit remuant dans les deux premières entreprises qui étaient le commencement de l'Unitarisme organisé en Angleterre et avant qu'il décéda il a eu le bonheur de savoir que ses vues s'étaient étendues largement dans les îles britanniques, en France et que l'Eglise Episcopale la plus ancienne en Nouvelle Angleterre (Chapelle du Roi, Boston) avait suivi son exemple et avait mis à jour son Livre de Prière d’après le modèle du Dr. Clarke.


       Lindsey n'était pas un prédicateur populaire qui dressait de grandes foules, mais sa sincérité et son sérieux, sa force rare de caractère et sa générosité ont profondément impressionné ceux qui l'ont connu. Bien qu'il ait vécu à une période où elles étaient les plus élevées dans la plupart des esprits, il ne discutait pas des questions politiques à sa chaire, mais en dehors, il pris une partie active en travaillant pour une plus large liberté civile et religieuse contre l'esclavage. Comme ses amis, le Dr. Priestley et le Dr. Price, (9) il était très libéral dans la politique et chaudement sympathisa avec des colonies américaines (de même que les dissidents presque universellement) et avec la révolution française dans ses premiers jours comme soulèvement contre la tyrannie despotique. Son influence sur le développement du mouvement unitarien, cependant beaucoup plus tranquille que Priestley, était très grande. Comme nous l’avons vu, il n'a pas beaucoup affecté l'Eglise d'Angleterre et en cela ses espoirs ont été déçus pour ceux qui devraient avoir suivi et préféré son exemple, quand le pincement est venu, pour rester où ils étaient, quelque soit le coût pour des élancements dans la conscience. Mais à certains des dissidents libéraux, qui avaient graduellement dérivé dans des vues unitariennes sans jamais avoir admis le nom unitarien et qui ont ainsi occupé une position équivoque, son exemple audacieux et intransigeant et réussi à donner l’exemple donnant le courage de leurs convictions. Encouragé également par le conseil de leur chef reconnu, Priestley, ils avaient maintenant commencé ouvertement à adopter le nom d’unitarien, jusqu'à ce que non longtemps après la mort de Lindsey presque un résultat de ces églises pouvait être dénombré et leur organisation dans un corps est allée de façon constante. Nous devons maintenant nous tourner pour voir comment ces églises ont été menées dans cette direction définie par Priestley.
     

     

    CHAPITRE XXXII- Les libérales Eglises Dissidentes deviennent ouvertement Unitariennes sous la direction de Joseph Priestley, 1750-1804



       

    Nous avons vu dans un chapitre précédent, comment les églises presbytériennes sont rapidement devenues libérales après la division au Hall Salters. Le mouvement parmi eux pouvait être décrit comme une 'dérive libérale', pour ne pas un être mouvement concerté avec aucun programme ou chefs. Personne n'avait en particulier essayé ou souhaité former une nouvelle dénomination, ou pour reformer une ancienne. Il y avait beaucoup d'hommes capables parmi leurs pasteurs, mais seulement deux ou trois se tinrent au dessus du reste pour l'influence qu'ils ont eue en provoquant un changement de croyance. Un des premiers de ces derniers était le Dr. John Taylor de Norwich, qui en 1740 édita un travail sur le péché originel qui a puissant attaquait la doctrine orthodoxe sur ce sujet et a non seulement eu une grande influence en Angleterre et a également fait beaucoup pour enraciner cette doctrine en Nouvelle Angleterre. Un autre était le Dr. Richard Price (1) un des principaux pasteurs dissidents dans le district de Londres et un ami fort des colonies Américaines à la période de leur Révolution, qui a aidé à miner la foi orthodoxe par ses sermons imprimés sur la nature du Christ (1786), dans laquelle il a fortement défendu la vue Arienne. Mais de loin le plus influent, de ceux-ci qui mena les presbytériens à reconnaître que la conviction unitarienne, était Joseph Priestley.


       Priestley était dans beaucoup de manières l'opposé polaire de Lindsey. Il était un dissident extrême, alors que Lindsey était par tempérament un ecclésiastique dévoué. Il était un rationaliste de la pensée clair, alors que Lindsey était un homme d’un ardent esprit religieux. Priestley a fait bon accueil à la polémique religieuse comme manière d'éclaircir la vérité, alors que Lindsey se soustrayait d’elle. Priestley a consacré son temps libre a pensé à la science, Lindsey a donné son temps libre et son argent pour la charité et le travail parmi les pauvres. Pourtant ils ont été unis dans des liens étroits d'une rare amitié et pour une génération.


       Joseph Priestley est né dans un petit village près de Leeds en 1773, le fils le plus âgé d’un fabricant de vêtements. Quand il avait six ans, sa mère décéda et il fut élevé par une tante. Elle était une femme profondément religieuse et après l'avoir porté vers le haut dans des habitudes religieuses des plus strictes dans l’Église Indépendante, elle l'encouragea à devenir un pasteur. N'étant jamais très robuste, il était le plus sérieusement occupé et diligent dans ses études et tôt en quelques années de son adolescence, il avait appris le latin, le grec et l’hébreu et par la suite il est devenu maître de la moitié d'une vingtaine de langues étrangères. Bien que porté vers un calviniste strict, il a rapidement montré un esprit indépendant et quand il chercha à joindre l'église, il lui fut refusé d’y être admis parce qu'il ne pouvait pas dire qu’il croyait partager la culpabilité du péché d'Adam. Ni ne pouvait entrer à l'académie de Londres où on lui proposa d’être envoyé, parce qu’il était maintenant devenu un arminien dans la croyance et ne pouvait pas signer la croyance qui était placée devant les étudiants deux fois par an pour les maintenir droits dans la foi. Ainsi il est allé à une nouvelle académie à Daventry, où il a été inscrit en tant que son premier étudiant et de là, commença ses études pour le ministère. La très libre discussion des deux côtés pour toutes les questions était encouragée ici et pendant qu'il se trouvait prendre le côté libéral de presque chaque question, il est bientôt devenu un arien.


       Ses études finies, Priestley accepta le premier appel qui est venu à lui et devint un pasteur d'une congrégation presbytérienne d’un petit village dans le Suffolk, avec un salaire de 30 £ par année, refusant un traitement supplémentaire qu'il pouvait avoir eu s’il été disposé à souscrire une foi et essaya de suppléer à l'insuffisance de ce maigre salaire par l'enseignement. Il se fixa pour travailler avec la grande branche dans son église et dans la poursuite d'autres études. Pour ce, il était un ouvrier incessant, méthodique dans l’utilisation de son temps et de ne jamais s’accorder un moment à gaspiller et tout au long de sa longue vie il a rarement perdu une heure de travail pour maladie. Les résultats n'étaient pas encourageants. Il a été gêné par une tendance au bégaiement héréditaire, qui a fait de lui un pauvre parleur public. Mais plus mauvais que cela, il se déplaçait de plus en plus fortement de l'orthodoxie, laissant tomber une croyance après une autre et comme ils ont découvert ceci, les membres de sa congrégation sont graduellement tombés loin de ses services et ont retiré leur appui jusqu'à ce qu'il ait été souvent dans le besoin et pu à peine être gardé en dehors de la dette. Il fut donc heureux après trois ans d'accepter un appel pour une congrégation plus libérale à Nantwich dans le Cheshire. La congrégation était petite mais bien disposée et comme il n'avait fait aucune grande demande pour lui, il pouvait compléter son maigre salaire en enseignant encore sept jours sur sept, sans aucune vacance. Dur comme son travail était, il l'a beaucoup apprécié et pouvait acheter certains livres et appareils scientifiques et il a trouvé le temps d'écrire un livre sur la théologie et une grammaire anglaise sur un plan original. La réputation qu'il s’est faite par son enseignement à Nantwich mena à sa nomination, après trois ans, comme professeur des langues à Warrington, dans une nouvelle académie dissidente où chacun des trois professeurs étaient des ariens. Le voici qu’il y a passé six années heureuses, où il édita plusieurs travaux croissants de son enseignement, dont un l’a amené à l'université d'Edimbourg pour faire de lui un docteur des lois. Dans cette période, il a également rencontré le Dr. Franklin à Londres et avec son encouragement a écrit une Histoire de l'électricité et il a été bientôt élu un Camarade de la Société Royale, qui plus tard lui donna l'honneur suprême de sa médaille d'or pour ses découvertes en chimie.


       Tandis qu’à Warrington, Priestley a continué de prêcher, ayant par une pratique très patiente surmonté légèrement son habitude du bégaiement et comme son enseignement lui apportait seulement la vie la plus nue, il accepta en 1767 un appel à la chapelle Mill Hill à Leeds, la plus grande congrégation dissidente dans le nord de l'Angleterre, où il a passé les six années qui suivirent. Heureux d'effectuer encore le travail de son premier choix, il s'y est jeté avec grande énergie, était diligent dans la prédication, en rendant visite à ses personnes, en instruisant les jeunes et en organisant la congrégation. Trouvant plusieurs des dissidents libéraux glissant loin des méthodistes, dont le mouvement balayait alors sur l'Angleterre, il a écrit un tract leur faisant appel pour être vrais quant à leurs convictions et pour ne pas se laisser emporter par l’émotion populaire. Trente mille copies de ce tract ont été distribuées et ainsi que d'autres qui ont eu un grand effet en réveillant la fidélité. Il a également continué ses études en théologie et a édité plusieurs nouveaux volumes sur le sujet et maintenant s'abandonnant à l’Arianisme est devenu un véritable unitarien, croyant en l’humanité simple de Jésus, une doctrine qui jusqu'ici avait été professée par très peu en Angleterre. C'était dans cette période qu'il rencontra Lindsey et lui donna pour la première fois sa sympathie. Pour récréation à ses heures de loisirs Priestley continuait ses expériences en électricité et a commencé des expériences importantes en chimie sur l'air qui l'a mené plus tard à la découverte de l'oxygène, (2) et a ainsi fait de lui un des fondateurs de la chimie moderne et un des hommes scientifiques des plus distingués de son âge. La renommée qu'il a ainsi gagnée lui apporta une proposition pour accompagner le capitaine Cook comme astronome pour son deuxième voyage autour du monde, mais comme quelques ecclésiastiques d'influences se sont opposés à lui à cause de ses vues religieuses, la nomination lui a été démentie. Bientôt après, cependant, quand il lui été offert une position en tant que compagnon littéraire du Seigneur Shelburne, avec un grand salaire et beaucoup de liberté pour poursuivre ses études en théologie et ses expériences en science, les conditions étaient trop attrayantes pour y résister. Il a continué dans cette position pendant sept années. Il voyagea sur le continent avec sa seigneurie et reçu avec l'honneur élevé par les hommes scientifiques de Paris. Ils ont généralement professé d’être des athées, alors qu'il n'hésitait pas à déclarer sa croyance dans le christianisme sur quoi certains d'entre eux lui ont dit qu’il était la seule personne de sens qu’ils n’avaient jamais rencontré qui professait croire en la religion Chrétienne. Il a continué ses études scientifiques, édita plus de volumes sur la théologie ou la philosophie et quand à Londres il voyait souvent Lindsey et lui donnait une grande aide dans son nouveau travail. La guerre avec les colonies américaines continuait maintenant et la sympathie de Priestley avec elles était manifeste, alors que les sympathies de son patron étaient de l'autre côté. Priestley a donc démissionné de sa position en 1780 et comme il fut appelé bientôt pour être l'un des pasteurs de la nouvelle réunion à Birmingham, il est encore revenu à la chaire.


       Maintenant commença la période la plus heureuse et la plus influente de la vie de Priestley, bien qu'il ait eu une fin tragique. Il était plus le libéral des pasteurs dissidents et la Nouvelle Réunion était la congrégation la plus libérale en Angleterre, de sorte qu'ils se soient bien convenus. C'était une église célèbre, contenant pas quelques hommes distingués. On était d’accord qu'il puisse se consacrer aux études et à l'écriture pendant la semaine et servir l'église seulement les dimanches, alors que son collègue devait avoir le soin de la paroisse. Il a effectué sa part des fonctions loyalement, prêchant des matins et l'après-midi enseignant ou catéchisant ses jeunes, parfois autant que cent cinquante d'entre eux, pris dans trois ou quatre classes l'une après l'autre. Il a continué ses expériences en science et est également devenu de plus en plus profond dans la théologie, éditant deux de ses travaux les plus raffinés et les plus importants, Histoire des corruptions du Christianisme (3) (1782), et L’histoire des premières opinions au sujet de Jésus Christ (1786). Les auteurs précédents s'étaient généralement arrêtés avec l'essai de prouver que l'église primitive n'était pas trinitaire mais arienne. Dans ces travaux Priestley a affirmé que la croyance la plus primitive au sujet du Christ était purement unitarienne et que les doctrines qui ont surgi plus tard sont venues de l'influence des corruptions de la philosophie païenne sur la pensée chrétienne. Il a insisté sur le fait que le culte orthodoxe du Christ était une idolâtrie fine et que l'Arianisme était peu meilleure.


       Ces écrits apportèrent sur lui l’amertume et même des attaques méchantes, particulièrement à partir de l'archidiacre Horsley, de qui une polémique est venue pendant environ huit années. La grande renommée de Priestley comme scientifique avait appelé beaucoup d'attention sur ses travaux théologiques et qu'ils pourraient avoir des effets désastreux sur le clergé. Horsley donc cherché, en magnifiant certaines erreurs fortuites dans lesquelles l'écriture trop précipitée qu’avait mené Priestley, pour empêcher un tel résultat en le critiquant comme autorité compétente en théologie, et peut-être même en tant que malhonnête et sur ce terrain il s’excusa d'essayer de répondre à l'argument principal de Priestley. Autant que l’Église d'Angleterre a été concernée, Horsley a réussi son but, mais une poignée quitta l’Église pour suivre Priestley et avec les dissidents libéraux, le prestige du Priestley a été immensément amplifié. Tous les ans, il éditait un volume de Défenses de l'Unitarisme pour rencontrer les attaques qui étaient faites sur elle et comme il était le premier champion puissant qu'ils avaient eu depuis pour parler ouvertement, il est devenu sûr, et se sont rassemblés à sa norme, alors que dans un tour puissant il moulait leur pensée et les confirmait dans leur croyance.


       Onze années, les plus heureuses et les plus fructueuses de sa vie, Priestley habitait à Birmingham. Les dimanches il a fidèlement servi son église, les jours de la semaine où il les passés en étudiant et écrivant sur les sujets théologiques, ou dans ses expériences scientifiques. En attendant des nuages commençaient à se rassembler au-dessus de sa tête. Ses attaques audacieuses et répétées sur la Trinité ont faite beaucoup de convertis à l’Unitarisme et empêcha beaucoup d'autres de glisser dans l’Église d'Angleterre et son église s’est rapidement développée. Le clergé de la ville, qui du d'abord montré beaucoup de bigoterie envers lui, a commencé violemment à le maltraiter de leurs chaires et dans la copie, l’appelant l’infidèle, l'athée et pas meilleur que le Diable en personne, mais il s'est défendu habilement et montra un esprit bien meilleur que ses adversaires.


       Pourtant une opposition plus féroce est venue sur lui, quand il a soutenu la cause des dissidents dans leur effort avant que le Parlement ait abrogé le Teste et Actes de Corporation. (4) Ces lois, passées plus d'un siècle avant, ont été conçues pour exclure les dissidents de toutes les fonctions dans les gouvernements municipaux et nationaux. Bien qu'ils avaient maintenant depuis longtemps trouvé une loi inexécutable ou suspendue ou déjouée, de sorte que les poursuites sous elles sont devenues pratiquement inconnues, pour les dissidents qui tenaient seulement des fonctions dans des conditions humiliantes et avec la connaissance qu'à tout moment la rigueur de la loi pouvait tomber sur eux. Pour plus de la moitié d’un siècle maintenant aucune tentative n'avait été faite de les faire abroger mais comme les dissidents depuis longtemps n'avaient pas été allégés de la souscription aux Articles de la Religion et le gouvernement était censé pour être libéral, il a été estimé que le moment était venu pour qu'ils s’agitent pour de pleins droits. Les dissidents orthodoxes ont fait peu à son sujet, mais les libéraux ont pris le mouvement activement, avec Priestley en tant que leur champion le plus capable et le plus actif.


       La partie Haute de l’Église s'est opposée au mouvement avec la plus grande amertume. Tirant profit de la sympathie connue de Priestley et d'autres dissidents libéraux avec la révolution française, qui avait récemment renversé la plupart de la corruption de l’état et de l’église en Europe, avait maintenant commencé à fonctionner avec des excès dangereux. Ils ont employé chaque moyen pour rendre évident que l’église et l’état étaient également dans le péril en Angleterre et que le vrai but des dissidents était de renverser l’Église d’Angleterre, de détrôner le roi et que Priestley et ses disciples étaient vraiment des conspirateurs et des traîtres déguisés. La pétition au Parlement a été défaite trois fois successivement et la tentative avait eu lieu pendant le temps de l’abandon, (5) mais la partie Haute de l’Église ne se serait pas apaisée. Edmond Burke par ses écrits et ses discours au Parlement et le clergé dans tout le Royaume, essayaient d’enflammer les esprits du peuple contre Priestley. Des attaques sur lui à Birmingham et sur d'autres dissidents ailleurs ont été faites avec une nouvelle furie. En attendant la Révolution en France était hors de toute réflexion et fonctionnait dans la violence et le carnage répandus, de sorte que beaucoup de conservateurs en Angleterre aient été honnêtement nerveux et dans l'inquiétude de peur que la révolution devrait traverser la Manche. Chaque moyen a donc été utilisé pour remplir l’esprit populaire de notions que les dissidents étaient des radicaux dangereux qui traçaient la trahison. A la fin de 1791, une date décidée à l'avance, (6) le train qui avait été soigneusement posé a mis le feu à Birmingham. Une foule ivre de plusieurs milliers a été rassemblée des classes inférieures, avec des esprits empoisonnés et enflammés par le clergé de la Haute Eglise et leur partie. Ils ont brûlé le temple de Priestley et un autre dissident, ont pillé sa bibliothèque, dispersée ses manuscrits, le travail des années, détruit son appareillage scientifique, brûlé sa maison, et l'auraient heureusement assassiné, mais de cela, il a été averti juste à temps et s'est à peine qu’il pu échappé pour sa vie. 'L’Eglise et le Roi' étaient leur slogan, comme pour intimider et discipliner les conspirateurs contre la Constitution et le gouvernement d'Angleterre, mais leur vrai motif était la bigoterie religieuse contre les dissidents généralement et en particulier contre les unitariens et leur chef, le Dr. Priestley. Pendant trois jours et nuits, la foule a fait rage et pillait, sans tentative sérieuse de les contrôler jusqu'à ce que des soldats aient été envoyés de loin. Cent maisons ou plus et plusieurs temples ont été brûlés, démolis, ou renvoyés, pratiquement tous appartenant aux dissidents libéraux, dont la perte de propriété était d’un quart du million de livres.


       La partie Haute de l’Eglise a ouvertement exulté au dessus de la leçon qu'ils avaient enseignée pour montrer aux dissidents leur place et l'ecclésiastique qui avait fait le plus pour agiter le trouble a bientôt par la suite été récompensé étant fait évêque. De plusieurs milliers d’émeutiers moins de vingt ont été finalement mis dans un procès qui était une farce. Seulement six, connus pour être des criminels désespérés de toute façon, ont été condamnés et de ceux-ci deux ont échappé à la punition. Les victimes de la foule ont récupéré par la loi mais peu de plus de la moitié de leurs pertes. Une profonde sympathie a été montrée à Priestley de beaucoup de parties et de l'argent lui a été envoyé par beaucoup d'amis. Des adresses de sympathie ont afflué sur lui de beaucoup de sociétés en Angleterre, de France et en Amérique. La France l'a élu citoyen de sa nouvelle république et l'a nommé à un siège dans son Assemblée nationale, mais chez lui la bigoterie religieuse a continué à effectuer son travail contre lui. Il ne s’est jamais trouvé sûr pour retourner à Birmingham, mais il fut renvoyé, pour lire sur les ruines de son temple, un sermon sur le texte, "Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." Allant à Londres, il fut bientôt choisi pasteur de l'église à Hackney, succédant à son ami le Dr. Price qui était récemment mort. Le voici qui prêcha pendant environ trois années, également enseignant la théologie dans une université libérale toute prête et heureux dans la fréquentation en société de son plus cher ami, Lindsey.


       Pourtant même à Londres, la vie a été rendue presque intolérable pour lui. Il pouvait à peine obtenir une maison pour y vivre, ni son épouse pouvait obtenir un domestique. Évité par ses anciens amis et menacé par ses ennemis, il ne savait pas à quel moment où une certaine nouvelle accusation de sédition pouvait être jouée contre lui et pour être envoyé en exil en tant que prisonnier, comme il était déjà arrivé à l’un de ses amis. Ses fils avaient déjà été éconduits de leurs positions et avaient émigré en Amérique. Ici, il les a suivis en 1794. Il a été reçu avec distinction à New York et à Philadelphie et a longuement joint ses fils à Northumberland, un nouvel aménagement sur le Susquehanna. Le voici qu’il y passa les dix dernières années de sa vie, heureux dans la liberté du nouveau monde, bien que même ici il ait été calomnié de la chaire et dans les journaux. Dans sa nouvelle vie, il a continué comme avant d’étudier, a continué ses expériences scientifiques et a éditer des livres pour la défense de ses vues religieuses, en tout dernier. Dans l’hivers, il entrait dans Philadelphie où il a souvent prêché ou parlé et a formé des amitiés du même caractère, non seulement avec des scientifiques et des disciples, mais avec des hommes d'État éminents comme Washington, Adams et Jefferson, comme il avait précédemment fait avec Franklin en Angleterre. Il est mort en 1804.


       Priestley était un homme extraordinaire, par la variété de ses intérêts et la vaste quantité de travail qu'il a accompli indépendamment de son ministère. Sans compter ses écrits scientifiques, ses travaux remplissent vingt cinq grands volumes et couvrent un éventail de sujets. Le monde dans son ensemble se rappelle de lui en tant qu’un grand pionnier de la chimie moderne, presque autant comme scientifique le plus célèbre de son temps et pour lui l'étude de la science était seulement une récréation fortuite. Bien plus que ceci, il aimait l'étude théologique et son principal plaisir était de propager l’Unitarisme. De tous les sujets du monde, il a considéré la religion comme de loin le plus important et son métier préféré était le travail du ministère chrétien, qu'il a déclaré être le plus important, utile et honorable de toutes les professions. Il était un homme de la religion personnelle la plus sincère, de confiance résolue en Dieu et en dépit de toutes ses douleurs, il n'a jamais hésité dans sa foi que Dieu dirige tout pour le meilleur.
       La théologie de Priestley était une combinaison singulière de quelques vues qui semblent même maintenant assez avancées et qui a tout à fait choqué les unitariens de son propre temps, quand elles ont été énoncées pour la première fois et d'autres que les penseurs libéraux depuis longtemps avaient laissé loin derrière. Il a nié la naissance miraculeuse de Jésus et a cru qu'il était né à Nazareth, avec les mêmes imperfections physiques, mentales et morales que d'autres êtres humains et que son caractère seulement a été graduellement formé et amélioré. En même temps, il a pensé les miracles pour être littéralement vrais et attaché à eux la plus grande importance comme base même du Christianisme. Il a également recherché la réalisation littérale des prophéties de l’Ancien Testament et s'est attendu à l'avènement du Christ et bien qu'il ait cru que l'âme est une fonction du corps et meurt avec elle, il a cru que volonté de Dieu au dernier jour serait de restaurer chaque âme pour vivre sa propre résurrection miraculeusement.


       Celui-ci croyait et prêchait hardiment sans excuse ou hésitation, défendant et poussant ses vues habilement et courageusement. C'était d’un contraste marqué avec la pratique de la plupart des prédicateurs de son temps, qui étaient timides en parlant de ce qu'ils pensaient, par crainte que la vieille loi contre le blasphème soit rétablie. L'exemple de ce champion intrépide de la liberté de pensée et de la parole a mis le courage dans les coeurs des dissidents libéraux. Il a fait beaucoup pour mettre en panne l’Arianisme parmi eux et comme il a hardiment proclamé des vues unitariennes et a adopté le nom Unitarien, a demandé instamment que les églises dissidentes libérales l'acceptent dont bon nombre d'entre elles ont fait ainsi. Il a aidé à la formation des premiers organismes pour porter les églises libérales ensemble qui étaient dispersées et désunies pour l'effort commun. Comme leur porte-parole et auteur le plus actifs, il les aida à réaliser ce qu'ils représentaient comme contraste avec l'Eglise d'Angleterre ou des dissidents orthodoxes. Ainsi il a encouragé le corps endormi de l'Unitarisme anglais dans la vie active, infusant l'esprit et la conviction de ses membres et ainsi Lindsey mérite d'être considéré en tant qu'un des deux fondateurs modernes du mouvement qui existe aujourd'hui ; l'organisation et la vie dont, pendant le dix-neuvième siècle, il reste à parler dans le prochain chapitre.
     

     

    CHAPITRE XXXIII- L’Unitarisme Anglais dans le dix-neuvième siècle



       

    Bien que notre histoire du mouvement unitarien en Angleterre ait déjà couvert plus d'un siècle et demi depuis ses premiers commencements définis de Biddle, elle n'a encore atteint aucun corps organisé des églises unitariennes. C'était une histoire d'une part d'une lutte pour la vie en face du danger constant de l'oppression par les lois du pays et de l'amère des cercles religieux des ecclésiastiques et des dissidents et d'une part d'approfondir régulièrement une conviction religieuse claire qui ne serait pas écrasée par l’oppression ni conduite par le terrain de l'opposition. Le dix neuvième siècle nous apporte une histoire plus heureuse, dans laquelle nous trouvons les vieilles lois de persécution supprimées contre les unitariens, des droits civiques gagnés par eux après de longues luttes, l’opposition religieuse perdant beaucoup de son amertume contre eux et le mouvement devenant organisé pour un service efficace comme une partie identifiée de la vie religieuse d'Angleterre.


       Trois chefs se tiennent au dessus de tous les autres pour emmener cette organisation. Dans les deux derniers chapitres nous avons parlé de deux de ces derniers, desquels Priestley est venu des dissidents libéraux et Lindsey de l'Eglise d'Angleterre. Le troisième membre du triumvirat est venu de pourtant d’une troisième source, les dissidents orthodoxes et était le premier d’eux pour démissionner d’une position importante pour objection de conscience et pour joindre les unitariens. Son nom était Thomas Belsham et son grand travail a était de mener à organiser les congrégations unitariennes désunies en une dénomination qui pouvait agir efficacement pour leur cause et de continuer le travail de Priestley en tant que l'organisateur de sa pensée, son porte-parole public et son champion contre les attaques.


       Belsham est né à Bedford en 1750, le fils d'un pasteur dissident, conçu pour le ministère, qu'il envoya pour son éducation à l'académie de Daventry, où Priestley avait étudié une génération avant lui. En temps voulu, il entrait dans le ministère Indépendant (Congrégationaliste), mais bien que prêchant plus ou moins, il ait été pendant presque vingt années principalement occupé comme professeur dans l'académie. Il était sincèrement orthodoxe, bien qu'ouvert d’esprit, examinait les deux côtés des questions et encourageait ses pupilles à faire la même chose. Ainsi il est venu pour passer et dériver pour la première fois du Trinitarisme strict aux vues ariennes du Dr. Clarke et plus tard tout en étudiant des écrits unitariens en vue de les réfuter, se sentant conduit pour accepter l’Unitarisme lui-même et adopta des vues plus ou moins semblables à celles de Priestley. Il a donc démissionné de sa position très importante en tant que principal de l'académie en 1789 et a admis ses vues à un moment où il a dit, "Un socinien est toujours une sorte de monstre dans le monde."


       La démission de Lindsey avait eu seulement un effet limité parmi les dissidents, mais l'exemple de Belsham, qui avait été tenu en grande honneur parmi eux, a eu beaucoup d'influence en les encourageant franchement à professer leur croyance libérale. Bien qu'il ait démissionné sans d'autres perspectives en vue, il fut choisi bientôt en tant que professeur dans l'académie unitarienne à Hackney, où il était heureux dans l'association intime avec Lindsey et plus tard avec Priestley. Quand Priestley a été enlevé pour l'Amérique, Belsham lui succéda en tant qu'un des pasteurs de l’Église Unitarienne. Longuement en 1805, sur la démission du Dr. Disney, qui avait succédé Lindsey à la chapelle d'Essex Street, Belsham a été appelé à cette importante chaire. Le voici qu’il y prêcha jusqu'à sa mort en 1829, avec grande popularité de gain et renommée en tant que prédicateur puissant sur la théologie, sur des questions du jour, de sorte qu'il soit bientôt venu pour être considéré, par ses capacités et de sa position, comme le chef de ceux qui tenaient les vues unitariennes.


       Une timide tentative avait été faite dès 1783 pour obtenir des unitariens d'agir ensemble dans une Société pour favoriser la connaissance des Écritures, bien qu'elle ne se soit jamais épanouie et n'a accompli rien davantage que d’éditer un commentaire libéral. La société n'était pas dénominative, parce qu’il n'y avait eu jusqu'ici aucune dénomination à laquelle appartenir. Belsham, cependant, sérieux avec l'ardeur d'un nouveau converti, proposait qu'une certaine mesure positive soit maintenant prise pour organiser les forces libérales dispersées pour répandre les vues unitariennes. Il a été chaleureusement secondé par Lindsey et Priestley et en 1791 a formé ainsi la Société Unitarienne pour la Promotion de la Connaissance Chrétienne et la Pratique de la Vertu par la Distribution des Livre (brièvement appelés la société unitarienne, ou la société unitarienne du livre). Belsham n'était pas disposé que les publications de la société devraient donner n'importe quel bruit incertain et comme il a considéré le culte du Christ comme de l’idolâtrie véritable, il a élaboré la constitution pour exclure expressément les ariens de l'adhésion. Certains d'entre eux se sont opposés à cette disposition et le résultat de ceci et pour d'autres causes était celui que sous une génération l'Arianisme était bien éliminé du mouvement unitarien. Les Ariens n'avaient jamais organisé en tant que tels et dorénavant, bien que certains d'entre eux soient allés de nouveau à l'orthodoxie, de plus en plus ont accepté les vues strictement unitariennes de Priestley et de Belsham, jusqu'à ce que le culte du Christ ait finalement disparu parmi les unitariens.


       Cette Société Unitarienne de Londres s’est trouvée si réussie, qu'elle a été bientôt été suivie par une semblable dans chacune des quatre parties du Royaume et ces dernières à leur tour, par beaucoup de sociétés locales. Toutes ont eu une importante influence en réunissant les églises presbytériennes libérales et les baptistes Généraux dispersés dans un effort et une sympathie commune et en les encourageant à prendre le nom d’Unitarien et de soutenir la cause unitarienne. Il leur a donné la confiance et le sens de la force unie qui était inspirée par une norme commune et ceci était en effet devenu tout à fait nécessaire pour l'instinct de conservation dans la tournure de l'opposition orthodoxe. Beaucoup de livres importants et tracts ont été édités et distribués, particulièrement par la Société du Livre. Le plus remarquable parmi ces derniers était une version améliorée du Nouveau Testament (1808). Dans ce travail Belsham a pris la principale partie. Il a fait de nombreuses corrections dans le texte et a prévu beaucoup plus tard des changements dans la Version Révisée. Il a été accompagné de nombreuses notes sur des points de polémique unitarienne qui étaient impliqués et bien que le plus amèrement il fût attaqué par l'orthodoxe, il a longtemps servi les unitariens par l’arsenal des armes des Écritures.


       Beaucoup d'unitariens à ce jour ont diminué les actifs efforts publics pour leur cause par crainte que des lois qui dormaient toujours sur le statut des livres puissent être encouragées contre eux et donc même certains d'entre eux se sont opposés à la fondation de la Société du Livre. Beaucoup d'autres ont estimé que cette organisation suffirait sûrement, pour quand les hommes auraient un argumentaire unitarien imprimé et lu, pour que l’orthodoxie se tienne silencieuse et sûrement minée pour quelques années. Des convertis sont venus, mais trop lentement. Pas tous pouvaient les lires, et pas tous qui les avaient lu se sont convertis. Beaucoup sont restés sans que les livres, les sermons, les tracts et les périodiques imprimés les aient atteint. Il a été vu, qu'à moins que les unitariens reposent le contenu pour avoir leur lampe cachée sous un boisseau, la mission personnelle de prêcher était nécessaire d'être faite. Un Richard Wright, un Baptiste Général prédicateur d'humble origine, qui s’était converti aux vues unitariennes, a pendant quatorze années, voyagé dans le nord et l'est de l'Angleterre en tant que missionnaire volontaire de l'Unitarisme et il a trouvé un auditoire prêt pour sa doctrine parmi les gens du commun.


       A peu près à la même période que David Eaton, un laïque baptiste de York, a fait la grande découverte de l'Unitarisme et a cru qu’au lieu de rester simplement sur la défensive que les unitariens devaient être aussi agressifs et aussi ardents pour répandre leur évangile par la prédication populaire de même que les orthodoxes. Il a commencé à prêcher lui-même en continuant à faire ainsi pendant beaucoup d'années, constamment agitant le moment pour former une société unitarienne des missionnaires. On a objecté que le moment n'était pas venu, que l'Unitarisme n'était pas une religion pour les gens du commun, que l'opposition orthodoxe et peut-être même la persécution civile seraient agitées, que l’extension de la prédication parmi les méthodistes avait couru à un excès scandaleux et la religion portée au ridicule. Lindsey, cependant, et quelques autres ont sympathisé avec l'idée, qui a graduellement gagné l'approbation et après huit ans d'effort par Eaton, on a créé en 1806 des fonds unitariens pour favoriser l’Unitarisme au moyen de la prédication populaire (brièvement appelés : les fonds unitariens). Ils ont été conçus pour aider des pauvres congrégations d’unitariens, pour soutenir les missionnaires unitariens et pour aider les pasteurs qui avaient souffert à cause du devenir des unitariens.


       L'esprit des missionnaires s’est maintenant propagé dans tout le pays et beaucoup de sociétés auxiliaires locales ont été formées. Ceux qui ont cru que l'Unitarisme semblerait acceptable seulement aux instruits et aux riches des classes aristocratiques ont découvert leur sérieuse erreur. Richard Wright a été envoyé sur le terrain comme missionnaire et pendant des années il voyagea à pied partout en Angleterre et en Écosse, subissant beaucoup de difficultés, rencontrant beaucoup d'aventures passionnantes, prêchant dans les cuisines, les granges, les marchés, ou les domaines ouverts, partout où il pouvait obtenir des personnes ensemble, comme un unitarien nommé Wesley. Il a ainsi prêché dans chaque comté et chaque grande ville en Angleterre et en Écosse et dans beaucoup de villages, une multitude de convertis a été gagnée, fonda de nombreuses congrégations unitariennes de personnes humbles et renforça beaucoup de congrégations faibles déjà existantes.


       Tandis que Wright amplifiait sa diffusion de messages, un prédicateur méthodiste populaire dans le nord-est du Lancashire, Joseph Cooke, est venu pour tenir des vues hérétiques et fut donc expulsé de son église en 1806. Il est devenu le fondateur du Méthodisme Unitarien dans cette zone et environ une douzaine d’églises méthodistes unitariennes en a résulté, qui pendant quelques années avaient des prédicateurs laïques et leur propre association, mais longuement absorbés dans le corps général Unitarien sous les pasteurs installés. La vague de missionnaire a également coulé au nord de l’Écosse. Il y avait déjà eu ici une agitation libérale dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle, comme Robert Burns l’indiquait dans son 'Kirk’s Alarm', (Églises alarmées), mais le Presbytérianisme a été strictement organisé là et le libéralisme a été bien tenu en échec. Une église unitarienne a été cependant fondée à Edimbourg en 1776, une à Montrose en 1782 et plus tard une à Dundee, par le révérend Thomas Fyshe Palmer, qui a également prêché dans diverses autres villes. Mais le mouvement a été coupé court quand Palmer, qui s'était associé à une agitation pour la réforme politique, se fait attraper dans l’agitation du conservatisme politique et a été condamné pour sédition à sept ans de servitude pénale à la Botany Bay, et pendant son renvoi à la maison a fait naufrage et a péri sur le chemin. En 1811, cependant, un permanent et fort mouvement a été établi à Glasgow, et le premier bâtiment d'église unitarienne en Écosse a été érigé.

     
       L'organisation des Fonds Unitariens amena un nouvel esprit dans les vieilles églises et par son travail missionnaire réussi a bientôt surpassé l'influence modeste de la Société du Livre. Des églises fermées ont été rouvertes, les faibles ont été aidées, plus de missionnaires ont été envoyés sur le terrain et des plans ont été faits même pour le travail dans les pays étrangers. Les résultats de ces efforts étaient si répandus et les gains faits étaient si rapides, alors qu'au début du siècle les unitariens avaient été dédaignés pour leur faiblesse, que dans un délai de moins de vingt ans ils sont devenus respectés pour leur force et ont été regardés avec inquiétude pour les incursions qu'ils faisaient sur l'orthodoxie.


       Dans tout ce nouveau mouvement, Belsham a joué un rôle actif. Il était un organisateur capable, avait une voix éloquente et un style puissant. Bien qu’ayant naturellement en aversion la polémique, quand il a senti la limite pour y entrer, il s'est montrée un antagoniste vaillant, dont les coups brillants et piquants et son sarcasme acéré n'ont même pas épargné un évêque qui l'avait mérité. Sa claire manipulation des questions de polémique sur l'Eglise d'Angleterre a fait beaucoup pour empêcher des défections des églises Dissidentes. Il a justifié avec compétence Priestley et Lindsey des assauts faits sur eux, après qu’ils étaient morts et dans ses plus de cinquante écrits édités, il a clairement énoncé et puissant défendu les doctrines unitariennes. L’Unitarisme a signifié pour lui à une chose très claire et définie : la croyance dans un Dieu en une personne seulement, qui peut être le seul à être adoré et en Christ de tous points un humain, dont les miracles et la résurrection avéraient qu’il était le Messie choisi. Là, où les unitariens timides avaient à peine osé admettre cette croyance, il l'a proclamé hardiment et les a ainsi inspiré avec hardiesse en se tenant prêt de leurs convictions.


       Les progrès ouvert de l'Unitarisme à cette période étaient peu stimulés et encouragés en 1813 par l'abrogation de la partie de l'Acte de Blasphème les affectant. (1) Cette loi, qui était sur le statut des livres depuis 1698, rendant les unitariens exposés à la perte des droits civiques et à l'emprisonnement, a été dès le début pratiquement une lettre morte et la couronne avait dernièrement interdit des accusation sous elle. Pourtant il y avait toujours avec hantise pour une possibilité qu'elle puisse être imposée encore. Une tentative avait été faite mais qui ne réussissait pas pour obtenir son abrogation en 1792, mais cela avait eu lieu trop près du moment des émeutes de Birmingham pour que toutes les concessions soient faites aux dissidents libéraux. Maintenant, cependant, l'abrogation a été accomplie sans opposition, sous la conduite de William Smith (Grand-père de Florence Nightingale), un dévoué unitarien qui avait été longtemps le champion des droits des dissidents devant le Parlement.


       Les unitariens pouvaient maintenant, après un siècle et demi, apprécier la liberté de culte comme droit légal, au lieu d'avoir à cligner l'oeil simplement, mais il y avait pourtant d'autres droits à gagner avant qu'ils aient eu tout ceux auxquels ils devaient avoir droit dans un pays libre et les événements leur ont bientôt montré le besoin de mener encore plus leur lutte. Pour de vieilles lois toujours d’actualité qui les ont exposé à divers petits ennuis et leurs droits de propriété ont été mis en danger. Le progrès rapide qu'ils avaient accompli depuis le début du siècle et le discours vigoureux de certains d'entre eux dans leurs attaques sur le système orthodoxe, avait encouragé, parmi une partie de l'orthodoxe un esprit d'antagonisme intense contre eux, qui attendait seulement une occasion de faire des représailles.


       Le premier signe clair de trouble de cette partie a été montré à Wolverhampton, près de Birmingham. L'église presbytérienne qui existait là depuis la fin du dix-septième siècle qui s’était, comme tant d'autres, graduellement développée libérale et était maintenant franchement unitarienne, bien qu'occupant toujours la chapelle construite par une génération orthodoxe. En 1816, son pasteur a annoncé que le mauvais devient un trinitaire, sur quoi une tentative a été faite pour forcer sa démission. Beaucoup de sentiments amères et des actions se sont développés pour et contre lui. L'orthodoxe a pris sa partie et l'année suivante est entrée dans la cour et a chercher d’obtenir la propriété de l'église prise des mains des unitariens, sur le terrain qu'on avait prévu seulement pour le culte orthodoxe. Le procès a été obstinément combattu des deux côtés et traîna pendant beaucoup d'années et pour ceci, il a été réalisé que si les unitariens perdaient cette chapelle, ils pouvaient également perdre un plus grand nombre de toutes celles qu'ils avaient occupées. En effet, il y avait des rumeurs et des démarches à cet effet qui étaient déjà commencées dans divers endroits. Leurs organismes précédents avaient eu seulement des fins missionnaires en vue, mais on a maintenant vu que les unitariens devaient s’organiser pour défendre leurs intérêts communs de la loi. Par conséquent en 1819, il a été fondé encore une autre société, l'Association pour la Protection des Droits Civiques des Unitariens. Celle-ci a été conçue non seulement pour défendre leurs droits de propriété mais de diverses autres manières pour fixer pour eux plus de pleins droits civiques. Il semblait toujours une possibilité que les bigots pouvaient les avoir poursuivis en vertu du droit coutumier de blasphème, tandis que les Actes de Teste et de Corporation rendait toujours illégal pour que tous les dissidents tiennent des fonctions publiques. (2) D'autres étaient pour que le mariage puisse être exécuté seulement par des ecclésiastiques de l’Église Établie. Les naissances, les mariages et les décès pouvaient être légalement inscrits seulement sur les registres de paroisse de cette église. Des dissidents ne pouvaient pas être enterrés dans les cimetières des paroisses, excepté avec le service de l’Église Etablie et ils ont été exclus des universités et ont leur imposa de soutenir l’Église Établie.

     
       Bien que les unitariens aient longtemps pris la tête en défendant les intérêts publics des dissidents, il y avait des signes que de l'orthodoxe, ils pourraient maintenant s'attendre a de l'opposition plutôt que l'appui de leurs propres réclamations, de sorte qu'ils avaient besoins d’actes indépendants en leur propre nom. La lutte pour la pleine égalité des droits était longue et durement combattue. L'abrogation des Actes de Teste et de Corporation a duré plus de quatre vingt dix années et ne l’ont pas été jusqu'à ce que la cinquième tentative au Parlement les ait finalement abrogé en 1828. Les autres droits ont été alors fixés l'un après l'autre jusqu'au dernier de tous et en 1871 tous les essais pour les diplômes ou d’enseignement ont été supprimés aux universités.
       À temps, il est venu à être réaliser que les intérêts communs des unitariens pourraient être favorisés par une simple et complète organisation, mieux que par plusieurs séparées et une telle organisation a été recommandée en 1819, jusqu'à ce que longuement en 1825 ait été formée l'Association Unitarienne Britannique et Etrangère, qui immédiatement absorbait l'Association des Droits civiques et des Fonds Unitariens et un an après, la Société du Livre. De ce temps, l'Unitarisme anglais, maintenant efficacement organisé, entra dans un travail plus efficace et une plus grande activité comme dénomination. Des entreprises missionnaires ont été poussées avec une vigueur accrue. Le pasteur George Harris pendant vingt ans a continué une mission agressive dans le nord de l'Angleterre et en Écosse. À Glasgow il a attira d'immenses audiences et a gagné une grande proéminence pour la foi unitarienne, alors qu'ailleurs en Écosse il avait plus de quarante bases de prédication et a été connu par l'orthodoxe en tant 'qu’aumônier du Diable'. Le travail pour les étrangers a été également entrepris. La communication était déjà établie en 1822 avec les unitariens de Transylvanie, (3) et continuait à ce jour. Des églises ont été organisées à Gibraltar (1830) et à Paris (1831) et un missionnaire envoyé en Inde (1831) a fondé une église et une école à Madras.

     
       Une telle vie agressive excita l’hostilité orthodoxe à la maison et des attaques amères ont été faites sur les unitariens et ont eu comme conséquence quelques polémiques notables, dans lesquelles les unitariens ont généralement agi sur la défensive, répondant aux attaques faites sur eux, lançant un appel des Écritures pour l'appui de leur doctrine et essayant aussi loin que possible de garder la limite de la courtoisie dans la discussion. Un grand intérêt public a été pris dans certaines de ces discussions, qui ont eu lieu dans diverses parties du pays. Ainsi Belsham à Londres avait maintenu la doctrine unitarienne du Christ. Le Dr. Lant Carpenter à Bristol avait défendu la doctrine unitarienne de l'expiation et de la Version Améliorée de (1820) contre les attaques injustes du Dr. Magee (ancien archevêque) le révérend James Yates à Glasgow avait défendu l’Unitarisme (1815-1817) contre les attaques du révérend Ralph Wardlaw dans une polémique qui a rempli quatre ou cinq volumes. Le révérend John Scott s'est tenu à Belfast (1834) pour une discussion publique pendant quatre jours sur l’Unitarisme avec le révérend et Dr. Bagot d, tandis que les trois pasteurs unitariens à Liverpool en treize sermons défendaient habilement leurs doctrines contre l'attaque massive faite sur eux par treize ecclésiastiques de l’Église d'Angleterre (1839). Ces polémiques indiquaient comment la réflexion orthodoxe de l’Unitarisme devenait dangereuse et ils ont non seulement gagné quelques convertis unitariens, mais ont fait pourtant plus pour rassembler les unitariens eux-mêmes à leur cause et pour les confirmer dans leur foi.


       La plus sérieuse de ces polémiques, pour ses résultats, sur le mouvement unitarien était une qui a surgie à Manchester en 1824. À un dîner public de la congrégation unitarienne, un discutant a fait quelques remarques sur l'orthodoxie qui ont été rapportées dans le journal et ont étaient indignement contrariées par l'orthodoxe, qui a longuement été déterminée à exercer des représailles d'une manière dont on ne serait pas facilement oublié. Depuis le commencement du cas de la chapelle de Wolverhampton, ils avaient lancé des yeux envieux sur les propriétés unitariennes et avaient attendu l'heure de venir quand celles-ci pourraient être saisies par voies légales. Le zèle sectaire les a maintenant fomenté pour effectuer jusqu'à leur plan, dans un cas de loi qui est devenu très célèbre.


       Une Dame, Sarah Hewley de la congrégation presbytérienne de York avait en 1704 et plus tard légué certains fonds économisés et instaurait la charité pour les 'pauvres et les pieux prédicateurs de la sainte évangile du Christ' et autres. Pendant que les églises presbytériennes se développaient plus libérales, ces fonds avaient graduellement dérivé dans les mains des administrateurs unitariens et le revenu a dû à un degré considérable être utilisé pour l'appui des pasteurs unitariens. Les indépendants ont maintenant commencé à obtenir la commande de ces fonds et en 1830 ont amené un procès pour voir les administrateurs unitariens enlevés, maintenant que les unitariens n'avaient aucun droit d'utiliser les vieilles propriétés presbytériennes, puisque celles-ci avaient été à l'origine prévus pour l'usage orthodoxe à un moment où l’Unitarisme était illégal. Les unitariens ont maintenu d'une part, qu’en raison qu’aucune limitation orthodoxe n'avait été indiquée, aucune n'avait été prévue. La cause a été obstinément défendue et appelée de cour en cour, les décisions fonctionnant de façon constantes contre les unitariens, jusque finalement, il a été décidé par la Chambre des Seigneurs en 1842 qu'aucun financement ne pouvait maintenant être employé dans aucun but qui était illégal au moment où le financement avait été établie. Les administrateurs unitariens ont donc été enlevés et le financement a été confié aux administrateurs des trois dénominations dissidentes orthodoxes.


       La décision dans le cas de Madame Hewley, comme elle s'est appelée, a formé le jour le plus critique dans l'histoire de l'Unitarisme anglais. Le cas de la chapelle de Wolverhampton, lequel avait été tenu dans l’attente d’une décision du cas de Madame Hewley, a été maintenant décidé en accord avec ce dernier. Les unitariens ont perdu leur chapelle de là, mais pendant qu'elle tombait par la suite dans les mains de l’Église d'Angleterre, les dissidents orthodoxes n'ont obtenu aucun avantage d’elle.


       Tandis que ces cas étaient en suspens en Angleterre, un litige semblable en Irlande avait privé les unitariens d'une chapelle et des fonds là, d'autres suites étaient en marche et il y avait danger qu'ils puissent perdre toutes leurs chapelles dans le Ulster. Aucune autre suite n'avait encore été apportée en Angleterre, mais pendant que l'orthodoxe avait déclaré son intention d'attaquer toutes les vieilles chapelles et dotations presbytériennes, deux ou trois cents procès étaient en perspective ou ont été évoqués. Il y avait un danger aigu, par peur que plus de deux cents chapelles, que les unitariens avaient occupées pour trois ou quatre générations, ainsi que les cimetières où leurs morts ont été enterrés, leurs écoles et fonds charitables, qui pourraient leurs être pris et seulement un nombre ou plus ou moins de petites églises leurs soient laissées.


       On réalisa qu’aucune échappatoire pour leur destin ne pourrait être faite, exceptée par une loi spéciale. Le gouvernement a donc été induit pour apporter 'la Facture des chapelles des Dissidents', en 1844, laquelle a conditionné que les congrégations demeurent dorénavant tranquilles dans la possession des chapelles, qu'elles avaient occupées pendant vingt-cinq années. La facture a été énergiquement opposée et contrée en pétition par la plupart des évêques, par les congrégationalistes, les méthodistes et les baptistes orthodoxes. D'autres pétitions ont été faites en leur faveur, et elle a reçu l'appui puissant du gouvernement de monsieur Robert Peel, du Seigneur John Russell, du seigneur Macaulay et de Gladstone et a été emportée par trois à un, à la grande indignation de ses adversaires orthodoxes. Les disputes et les combats amères qui avaient maintenant traîné dans les cours pendant des années, ont ainsi considérablement aggravé n'importe quel sentiment peu amical entre les unitariens et les orthodoxes, qui en 1836 toutes sauf une des unitariens, qui pendant plus d'un siècle ont été comme presbytériennes et appartenaient à l'organisation des pasteurs dissidents de Londres, se sentant à limite de l'amour-propre à protester contre l'action de la majorité orthodoxe se retira de l'union. Ainsi on a divisé le dernier lien qui joignait les trois ailes de la vieille Dissidence.


       Cette longue lutte de presque trente ans avait tellement absorbé l'intérêt et les énergies de la jeune dénomination que son progrès fut très ralenti pour presque une génération. Pourtant quelques gains ont été faits, comme quand un groupe influent d'églises presbytériennes libérales en Irlande a joint le mouvement. (4) et maintenant le passage des Actes des Chapelles des Dissidents a ouvert la porte pour un nouvel espoir, de confiance et d’ardeur dans les églises, qui après quelques années ont commencé à être montrées dans diverses manières, pour une nouvelle ère à la date de 1844. De nouveaux fonds ont été soulevés pour remplacer ceux perdus de Madame Hewley. De nouvelles sociétés de missionnaires ont été fondées et bien que quelques petites églises de village aient été perdues, beaucoup de nouvelles congrégations ont été établies, particulièrement dans les grandes villes industrielles du nord et à Londres. Les anciennes congrégations ont augmenté en taille, de nouvelles chapelles ont été construites et les vieilles réparées. Des églises ont été plantées dans les colonies, une nouvelle école (5) de théologie a été fondée, le travail a été entrepris parmi les pauvres des grandes villes. Un deuxième groupe de méthodistes dans le nord de l'Angleterre a joint la dénomination, des disciples du révérend Joseph Barker, qui en 1841 avait été expulsé de la Nouvelle Connexion Méthodiste pour hérésie. Tandis que ces luttes externes et changements continuaient, la dénomination également mûrissait dans son esprit intérieur et installait sa pensée. Priestley et Belsham, qui pour la moitié d’un siècle avaient mené la pensée et avaient considérablement influencé la vie religieuse de la dénomination, alors que les hommes d’une religion personnelle, profonde et sincère, ont menés d’un façon laïque leur plus grande emphase sur la croyance et sur l'opposition à l'orthodoxie et en conséquence la culture des sentiments religieux avait été beaucoup négligée. Leur religion semblait plus de la tête que du cœur, plusieurs des églises et de leurs disciples ont été considérés froids et non spirituels (l). Ce défaut a été tôt réalisé et avant le dix-neuvième siècle il y avait eu lieu qu’un tiers était allé à l'influence de Channing venant d'Amérique et qui commença à mener les unitariens anglais dans une autre direction, tandis que baisser la polémique avec l'orthodoxie peu après que soient partis les unitariens plus libres comme jamais ils avaient été, pour développer et nourrir une vie religieuse indépendante.


       Le chef, dans ce changement d'esprit, était James Martineau, (6) qui a commencé comme disciple de Priestley, mais après être venu pour donner à la religion une interprétation différente, était pendant quarante années le professeur de beaucoup des pasteurs les plus influents de la dénomination et de la décomposition de leur pensée. Sous ses conseils, les unitariens anglais ont abandonné leur confiance servile dans les textes des Ecritures et visaient d’abord de tout le reste d’avoir leur croyance raisonnable. Ils ont cessé d'attacher de l'importance pour les miracles, même s’ils continuaient à croire en eux et ils sont venus pour considérer le Christ comme complètement un homme et l’Arianisme est devenu pratiquement éteint parmi eux. Certains ont considéré ces changements inquiétant et en 1865 une tentative a été faite d'établir une foi unitarienne pour se garder que de tels développements puissent aller plus loin, mais la tentative a été défaite. En 1867 également, Martineau a essayé une Union Chrétienne Libre pour réunir ensemble des esprits libéraux de divers corps religieux, mais l'orthodoxe aurait eu peu à faire avec lui et ce fut d’une courte durée. Comme la tentative faite par un certain congrégationaliste libéral lors de l’Assemblée de l’Union Congrégationaliste en 1871, pour ouvrir le chemin pour l'association entre eux et les unitariens, a été défaite à une grande majorité et n'a pas été depuis remplacée. Depuis le milieu du dix-neuvième siècle, l'histoire des unitariens anglais a été équilibrée et affermie, bien que le progrès était lent et ordinaire. Il a perdu dans quelques directions, mais a gagné plus dans d'autres. Les organismes mineurs ont accru pour compléter le travail de l'Association nationale, dans la plupart des cas tirant profit de l'expérience des organismes américains formés quelques années plus tôt.


       Les Unitariens ont soutenu une partie influente et honorable dans la vie de la nation. Loin hors de la proportion de leurs nombres, ils ont été représentés au Parlement et distingués dans la politique libérale, la réforme sociale, les philanthropies, l'éducation, la science et la littérature. (7) Sans compter les fardeaux communs à tous les dissidents, ils ont dû supporter l'addition d'opposition par tous les dissidents orthodoxes. Si ce double fardeau a légèrement retardé leur progrès, il a d'autre part intensifié leur fidélité à leur cause. Le début du vingtième siècle les a trouvé composés d'environ 360 églises dans les îles britanniques et environ une douzaine davantage dans les colonies, un nombre qui a depuis lors légèrement augmenté. Ils ont depuis longtemps cessé d'amuser leurs jeunes espoirs que dans une génération ou deux que toute l'Angleterre devait voir la vérité comme ils la voyaient. Mais d'une part, on réalisa plus clairement que jamais qu’ils ont fait une contribution distincte pour la vie religieuse de l'Angleterre, sans laquelle la vie serait plus pauvre. Ils font leur part intelligemment et sincèrement et regardent avec intérêt une future croissance régulière et d'une utilité toujours plus grande pour la civilisation Chrétienne.


    Chapitre XXVII

    1. Regarder page 200.
    2. L'acte a daté de 1401, et n'a pas été annulé jusqu' en 1677.
    3. Regarder pages 71,72, 101, 111,114.
    4. Regarder page 293.
    5. Regarder pages 114-116.
    6. Regarder pages 101, 102.
    7. Regarder chapitres VII, XV, XXI.
    8. Aconzio était Italien, un avocat de profession, qui s'était consacré aussi à l'ingénierie de l'armée. Devenu protestant dans la foi, il a fui d'Italie, est venu en Angleterre, et était long dans le service d'Elizabeth pour construire les fortifications. Il était le membre le plus distingué de l’Église des étrangers, mais a été excommunié d'elle pour ses vues, et un peu plus tard, en 1565, a publié ses Stratagèmes de Satan, qui ont été publiés dans cinq langues différentes et dans les caractères pour plus d'un siècle, et eut une large et puissante influence à travers l'Europe dans des encourageantes et libérales convictions, et un esprit tolérant. S'il cru en la Trinité, il ne l'a pas pensé, au moins, une doctrine essentielle.
    9. Regarder page 159.
    10. Regarder page 197.
    11. Regarder page 187.
    12. Regarder page 190.

    Chapitre XXVIII

    1. Le nom a été ordinairement plus écrit Biddle.
    2. Il n'y a pas de preuve que Biddle a été mis au courant des écrits de Servet, mais maintenant, il est évidemment venu à connaître le Catéchisme de Rakow, par lequel sa Confession de Foi semble avoir été influencée.
    3. Regarder page 298.
    4. Ceci est parfois confondu avec le brûlage de la première édition latine en 1614. Voir la page 296.
    5. Cette traduction est parfois attribuée à Biddle, mais ceci est douteux. Il est prétendu avoir été imprimé aux Pays Bas.
    6. Deux années après la mort de Biddle ce travail a été traduit dans latin pour la circulation sur le Continent par Nathaniel Stuckey, un garçon de quinze qui avait été membre de sa congrégation et lui a été chaudement attaché. Le garçon est mort à seize ans et l'année qui a suivie, sa mère a entrepris la charge de l'éducation de deux des enfants de Christophe Crellius, un socinien polonais distingué en exil. Ceci indique des relations proches entre les partisans de Biddle et les sociniens sur le continent. C'était les deux fils d'un de ses enfants qui a émigré aux Amériques. Voir la page 190.
    7. Regarder page 331.
    8. Goodwin avait traduit dernièrement les Stratagèmes de Satan d'Aconzio dans l'anglais. Voir la page 293.
    9. Regarder page 179.
    10. Respectivement, John Crellius Deux Livres touchant Un Dieu le Père 1665 ; et L’Évangile Nue du Dr. Arthur Bury, 1690

    Chapitre XXIX

    1. Regarder page 296.
    2. Regarder page 297.
    3. Regarder page 293.
    4. Un siècle plus tard, cependant, quand l’Église Épiscopale en Amérique révisait le Livre de Prière en anglais pour son propre usage, il a adopté ces changements et a omis le Credo de St. Athanase. Le Credo de Nicée au début a été aussi omis, mais a été restauré plus tard, puisque autrement aucun évêque anglais ne consentirait à consacrer les évêques américains. Dans l’Église Épiscopale d'Irlande, le Credo de St. Athanase pourrait être utilisé dans le culte public seulement par permission spéciale, qui a été rarement cherché.
    5. Regarder page 132.
    6. Comment sérieusement cette controverse pouvait être jugée du fait qu'elle s'était étendue, dans sa portée la plus large, de 1687 à 1734, comprenait plus que 300 écrits séparés par pas moins de 100 écrivains connus (y compris plusieurs évêques et plusieurs archevêques), outre beaucoup d'autres qui ont écrit anonymement. La controverse entière divisée dans quelques vingt et une différentes, portant autour de l'écriture particulière ou quelque branche mineure de la question entière du problème.
    7. Unitariens était le nom préféré par Firmin et généralement utilisé par ses associés qui, bien qu'ils ont été généralement appelés sociniens par l'orthodoxe, et n'ont pas nié qu'ils ont été d'accord avec les sociniens sur beaucoup de points, n'ont pas accepté pourtant toutes les doctrines des sociniens. Par Unitariens, ils ont signifié à cette période, l'un qui tient la doctrine de la Trinité dans un certain sens qui n'implique pas la croyance dans trois Dieux. Le nom a été emprunté de Transylvanie en passant par les Pays Bas, et premièrement apparu dans les caractères anglais en 1672-73.
    8. Regarder page 310.
    9. Regarder page 15.
    10. Regarder page 310.
    11. Regarder page 310 n.
    12. Regarder page 106-109.
    13. Les sociniens de Pologne avaient fait une réclamation similaire. Voir la page 161.
    14. Regarder page 200.
    15. Regarder page 294.
    16. Newton est venu des (1690) à refuser de croire l'autorité des deux plus fortes preuves pour la doctrine de la Trinité ; mais s'abaissant à venir dans la controverse, il ne laissait pas autorisé que ses vues soient publiées pendant qu'il vivait. Whiston s'est maintenant rappelé de sa traduction de Josephs.
    17. Regarder page 21.
    18. Regarder page 319.
    19. Regarder page 338, n.
    20. Il a formulé plus tard un arrangement de révisions dans le Livre de Prière, qui a été adopté en retard dans le siècle par l'église unitarienne de Lindsey de Londres et par la Chapelle du Roi dans Boston, comme nous le verrons ci-après. Voir la page 351.
    21. Ci appelé L'Arianisme de Whiston, Clarke, et les autres de leur temps différé dans plusieurs respects importants de cela du quatrième siècle (voit la page 17), surtout puisque ils n'ont pas considéré le Christ comme étant une création. Mais dans la polémique théologique il ait été d'usage pour compromettre le cas d'un adversaire en le donnant autant que possible le nom d'une hérésie critiquée, vraiment mérité ou pas. À l'heure actuelle (1925) dans la polémique politique le bolchevisme nommé est librement appliqué de la même manière.
    22. Regarder chapitre XXXI

    Chapitre XXX

    1. Respectivement, l'Acte de Corporation, l'Acte de Teste, l'Acte de Convention et l' Acte des Cinq Miles.
    2. Regarder page 319.
    3. Ce travail a été réimprimé à Boston en 1756, le seul travail Unitarien par l'écrivain européen était réimprimé aux Amériques avant l'ascension de l'Unitarisme là-bas.
    4. Il s'est décrit comme « un vrai Trinitaire biblique, » mais a accepté le nom d’Unitarien dans le sens alors actuel (voit p. 316, note 3) Et a écrit Une Justification de l'Adoration du Seigneur Jésus Christ sur les Principes Unitariens (1706). Il était vraiment arien dans le même sens que Whiston et Clarke et leurs partisans (voit p. 324, 325).
    5. Regarder pages 339-341.
    6. Cette église, fondée en 1717, pourrait être appelé la première église des antitrinitariens d'Angleterre qui a continué son existence jusqu'à nos jours actuels.
    7. Emlyn a été appelé pour lui succéder mais été maintenant devenu trop infirme pour accepter.
    8. Après le passage de l'Acte de Tolérance par-dessus un nombre des congrégations Dissidentes de Londres, au lieu de construction de nouveaux temples, pour un temps utilisé pour adorer les beaux halls des vieilles associations de Londres, dont les membres étaient presque entièrement parmi les Contestataires. Le Hall Salters qui était l'un de ceux-ci, utilisé comme une église presbytérienne. Cette assemblée est parlée souvent comme le synode du Hall Salters, mais ce n'était pas convenablement un synode, pour lui qui n'a pas représenté d'organisation d'églises, et n’a pas eu d'autorité sur les églises ou les pasteurs.
    9. Les Baptistes, qui était venu ensemble dans une appellation organisée en Angleterre tôt dans le dix-septième siècle, se sont divisés en 1633 entre les Baptistes Particuliers, qui étaient la plus petite secte du stricte Calvinisme et les Baptistes Généraux, qui étaient plus nombreux et plus libéraux dans l'esprit et progressif dans la doctrine.
    10. Dans l'année suivante, la vieille église Calviniste de Genève a pris le pas contraire, et a abolie la souscription.
    11. Leur influence s'est beaucoup sentie dans l’Église d’Écosse au début du dix-neuvième siècle. Voir Robert Burns « l'Alarme de Kirk ».

    Chapitre XXXI

    1. Un éminent ecclésiastique qui était dans une position de savoir de même que n'importe qui, a déclaré qu'au dessus pas un cinquième du clergé s'est abonné dans le sens strict.
    2. Regarder page 329.
    3. Regarder page 327.
    4. La pétition de le Taverne des Plumes a été amenée en haut dans le Parlement, encore en 1774 et catégoriquement rejetée et la situation est restée tout à fait inchangée jusqu'en 1865, quand les termes de souscription ont été changés pour que maintenant l'un doit consentir seulement aux« Articles » (au lieu de « tout et chaque Article ») au Livre de Prière Commun et croire à la doctrine là dedans exposée en avant pour être agréable à la Parole de Dieu. Quelques-uns de ceux-ci estimaient un changement important et un grand soulagement de la conscience ; les autres ne voyaient pas de grande différence. En 1867, un effort a été fait pour que le Credo de St. Athanase soit enlevé du service de l’Église. Les Hauts Hommes d'église se sont opposés au mouvement et ont menacé de partir de l'Eglise si n'importe quel changement était fait. Le credo est toujours resté et devait être utilisé treize fois par an, bien que l'évasion de la peine condition est souvent été pratiquée, et comme souvent clignée. En 1858, les essais pour l'immatriculation de la licence ont été supprimés à Oxford, et les conditions avaient été relâchées à Cambridge. Deux ans avant, tous les essais d'université ont été supprimés par le gouvernement de Gladstone en 1871
    5. Regarder page 325 n.
    6. Les premières réunions de courtes vies de Bidle, Emlyn et les autres ne sont ne pas oubliées dans cette connexion, ni le mouvement Arien de Peirce à Exeter. C'est vrai, que pas un peu des vieilles congrégations presbytériennes d’avant sont maintenant devenues trop grandes pour leur arianisme et sont devenues Unitariennes dans la croyance, mais elles n'étaient pas encore ainsi dans le nom. Lindsey a adopté la doctrine Unitarienne sans réserve et a donné une nouvelle définition au mot. Par lui, il signifié « que l'adoration religieuse doit être seulement adressé à Un vrai Dieu, le Père, » impliquant donc l'humanité pure de Jésus. L'orthodoxe n'a pas admis le droit aux Unitariens pour s'approprier le nom, réclamant qu'ils ont cru aussi en l'unité de Dieu et pour une longue période, ils ont tenu à être nommés les sociniens Unitariens. Mais le nom choisi par Lindsey pour être diffusé a survécu et l'autre a passé d'usage.
    7. Regarder page 321.
    8. La congrégation d'Essex Street a adoré ici jusqu' en 1886, quand ils ont été enlevé pour un endroit plus convenable dans Kensington. Depuis, le Hall d' Essex a été le siège principal pour l'organisation de l'Unitarisme en Angleterre.
    9. Le Dr. Richard Price était, après Priestley, le plus célèbre des Dissidents libéraux. Il était un mathématicien réputé et a écrit un important traité de la finance, la politique, et la philosophie, et sur la guerre avec l'Amérique. Sa vue du Christ était arienne et fortement opposée par le Dr. Priestley, mais leur amitié était des plus chaleureuses.

    Chapitre XXXII

    1. Regarder note, page 355.
    2. Au cours de ces expériences est inventée l'eau gazéifiée, et ainsi mérite d'être rappelée avec gratitude pour n'importe qui pendant un jour chaud de l'été, apprécie un verre de « l'eau de soda ».
    3. Commandé pour être brûlé par le bourreau commun de Dort, aux Pays Bas en 1785.
    4. Regarder page 329.
    5. Les Actes n'ont pas été finalement annulés avant 1828, bien qu'en Irlande l'Acte de Teste a été annulé en 1780.
    6. Le 14 juillet, quand l'anniversaire de la chute de la Bastille, comme le commencement de la Révolution française, était pour être observé par les réunions des libéraux dans beaucoup de parties de l'Angleterre.

    Chapitre XXXIII

    1. Regarder page 289.
    2. Regarder page 329 n.
    3. Regarder page 270.
    4. Regarder page 341.
    5. La Maison du Conseil Missionnaire de Maison (nommée plus tard Université) à Manchester en 1854, maintenant l'Université Unitarienne de Manchester.
    6. James Martineau, né à Norwich 1805, a été instruit comme un ingénieur civil, mais à la grande bénédiction de son église et de religion dans son temps a bientôt changé sa carrière et se prépara au ministère. Il a prêché à Dublin, 1828–1832, à Liverpool, 1832–1857, où il était à la tête de la partie principale dans la controverse célébrée par-dessus l'Unitarisme en 1839 (voit la page 379), et à Londres, 1859–1872. En même temps il était le professeur dans l'école de théologie alors connu comme la Nouvelle Université de Manchester1840–1885 (le Directeur de 1869). Il a publié plusieurs volumes de sermons mémorables et quelques grands travaux de théologie et était le théologien Unitarien le plus éminent du dix-neuvième siècle. Célébré de même comme prédicateur, penseur, enseignant et honoré par les universités de cinq pays, il a mis les chrétiens de toutes appellations sous le devoir de son soutien capable pour leur foi chrétienne commune. Il est mort à Londres en 1900.
    7. En plus des personnes mentionnées dans le texte ce peut être assez pour mentionner ces distingués anglais Unitariens : Monsieur Charles Lyell le géologue ; Monsieur William Jones l'Orientaliste ; William Roscoe l'historien ; Josiah Wedgwood le potier ; Monsieur John Bowring homme d'état ; le Professeur W. S. Jevons le logicien ; David Ricardo l'économiste ; Erasme Darwin le scientifique ; Mme Barbauld, Mme Gaskell et Maria Edgeworth, les femmes de lettres ; John Pounds, le fondateur des écoles irrégulières ; Florence Nightingale et Mary Carpenter, les philanthropes.

    ___________________________________________________________________________________________________________________ Cliché : Unitarian Historical Society ; Sources : Beacon Press : traduction de l’anglais vers le français par Didier Le Roux.

     

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    sommaire

    DIVISION IV. L’UNITARISME EN TRANSYLVANIE


    CHAPITRE XXI – Avant les débuts de l’Unitarisme en Transylvanie en 1564
    CHAPITRE XXII - Francis Dávid et l'ascension de l’Unitarisme en Transylvanie, 1564–1569
    CHAPITRE XXIII – L’Unitarisme en Transylvanie, jusqu’à la mort de Francis Dávid, 1569–1579
    CHAPITRE XXIV – L’Unitarisme en Transylvanie, après la mort de Dávid, 1570–1690 : Un siècle d’oppression Calviniste
    CHAPITRE XXV – l’Unitarisme en Transylvanie sous le gouvernement Autrichien, 1690–1867 : Un siècle est une partie de l’opposition catholique
    CHAPITRE XXVI - Les Eglises Unitariennes d'Hongrie dans le Vingtième Siècle


    DIVISION IV. L’UNITARISME EN TRANSYLVANIE


    CHAPITRE XXI – Avant les débuts de l’Unitarisme en Transylvanie en 1564



       

    La Transylvanie était formée (jusqu'à la guerre mondiale) d’une partie orientale du vieux royaume de Hongrie, laquelle a plus ou moins la même relation que l'Ecosse avec Angleterre. Elle est environ aussi grande que la moitié de l'Etat du Maine ou un plus grand qu’un quart de la Suisse. Elle est protégée de tous les côtés par les hauteurs couvertes de neige des Carpates, d'autres montagnes et abritée par des forêts, comme le nom du pays l’indique. Elle a une importante variété de grands et beaux paysages naturels et s'est appelée la Suisse hongroise. Un voyageur écrit que tandis que d'autres pays sont beaux dans des parties, la Transylvanie est toute la beauté. Certaines personnes l’appèlent une sorte de paradis terrestre. Il y a un climat agréable, un sol fertile et une grande richesse minérale. Depuis les périodes romaines ses mines ont fourni une grande partie de l'or de l'Europe.

       Tellement pour le fond matériel de notre récit, mais l'histoire du pays a pourtant fait plus pour son développement que par lui même. Placé sur la frontière extrême de l'Europe de l'Ouest, faisant face à d'autres civilisations, la Transylvanie fut dans le chemin logique de la conquête et pendant seize siècles était à plusieurs reprises débordée par des armées. Tôt au deuxième siècle, Trajan l'a conquise pour les Romains et c'est ainsi qu’elle est devenue la province romaine de Dacie Méditerranée. La colonne de Trajan à Rome se tient toujours pour commémorer sa conquête et nous montre à quoi les habitants de ce temps ressemblaient. Alors sont venues les diverses hordes des barbares envahissant l'Empire Romain, frappant généralement la Transylvanie tout d'abord, pillant le pays, détruisant ses villes et maisons et tuant ses habitants. Les Goths au troisième et quatrième siècle, les Huns dans le cinquième menés par Attila qui ont frappé avec une telle terreur dans l'Europe Chrétienne qu'ils se sont appelés « le fléau de Dieu, », envoyés pour punir le monde de ses péchés. Après eux les Bourguignons, Gépides, Lombards, et Avars, avec la ruine et la mort dans leurs suites. De tout ceux-ci, ce sont les huns qui sont du plus grand intérêt pour nous, parce que, quand ils battaient retraite vers l'est après leurs défaites en France et en Italie, il est dit que le reste de la horde d'Attila s’était échouée dans les collines de Transylvanie orientale et là s’établissaient dans ce qui est maintenant connu comme le Székelyföld (village des székelys ou sicules). Les descendants réputés de ces derniers, appelés sicules, formaient la partie des unitariens, un peuple de fermiers, ayant des privilèges politiques spéciaux et par conséquent appelés des 'nobles', une sorte d'aristocratie rurale, tout compte fait d’une très bonne souche.

       Au neuvième siècle, sous Arpad, venait presque un million de Magyars, liés aux huns qui parlaient la même langue qu’eux. Après avoir ravagé l'Europe pour deux générations, ils se s'établissaient finalement en Hongrie où ils ont vécu depuis dans des villages blanchis à la chaux. Une autre bonne race, affectueuse de libertés, ayant un esprit et des institutions pas si différentes de celles des anglais ou des américains. La plupart d'entre eux étaient des calvinistes ou des catholiques romains. Au treizième siècle un nouvel élément a graduellement pénétré des rivages orientaux de l'Adriatique, les Valaques, dont les descendants (maintenant connus sous le nom de Roumains) parlaient une forme moderne de la langue latine, consistant maintenant plus de la moitié de la population : la paysannerie du pays, pittoresque, ignorante, dégradée et adhérente principalement à l'Eglise Catholique grecque. Egalement, au treizième siècle est venu un autre déluge de Tatars (Tartares) mongoliens d'un demi million de personnes, ravageant et pillant, brûlant et envoyant à la boucherie, laissant les trois quarts de la Hongrie en cendres. Tandis que leur invasion était épouvantable, celles répétées des Turcs aux seizième et dix-septièmes siècles, le soulèvement sanglant des Roumains en 1848 et en dernier lieu les désolations de la guerre mondiale, ont été à peine moins que celles-ci. Tous ces malheurs ont été encore aggravés par les pestes et les famines fréquentes qui ont suivi dans leurs sillages. Ces afflictions ont fait des survivants un parcours héroïque et indépendant, habitués aux difficultés, invincibles dans l'esprit et consacrés à la liberté. En effet, ils ont dû devoir faire face à toutes les persécutions et de souffrir pour leur foi religieuse. Sans compter que les roumains, les sicules et les magyars, dont nous avons parlé, l'élément important restant de la population d'aujourd'hui sont les « Saxons, » comme ils s'appellent, tous des Luthériens dans la religion. Ils sont venus de la région du Rhin inférieur au douzième siècle pour s’établir et garder le pays frontalier, dont ils répétèrent des guerres étant partis pour un pays sauvage. (1) De leur isolement et de la patrie qu'ils préservent toujours, peu a changé de la langue, des coutumes et de l’habilement de l'Allemagne médiévale. Les bohémiens, les Arméniens et les juifs dispersés ici et là par le pays remplissent la liste du réservoir distinct qui peuplent la Transylvanie, vivant côte à côte aussi séparés que des gouttes de pétrole et de l'eau et de différer les uns des autres dans le parcours, dans la langue, dans la religion et les coutumes. Un 'patch-work' des plus intéressants des peuples. C’est parmi de tels environnements que l’Unitarisme a eu sa plus longue demeure.

       Après avoir été pendant plusieurs siècles une partie du royaume de Hongrie, les nobles de Transylvanie en 1526 ont élu un roi parmi leurs propres gens, John Zapolya et pendant les dix années de guerre qui suivirent, il a maintenu leur cause contre la Hongrie avec l'aide du Sultan. En échange de leur protection, ils ont continué à lui payer le tribut annuel pendant plus de 150 années, élisant leurs princes assujettis à son approbation. Cependant, à d'autres égards, ils ont eu un Etat indépendant jusqu'en 1690, quand il fut joint à l’Autriche. Le Roi John a pris pour reine, Isabelle, fille du Roi Sigmund I de Pologne, mais il décéda en 1540 seulement quelques jours après que lui soit né un fils, John Sigismond, que les nobles ont élu roi de Hongrie, peu après la mort de son père. Il est notable pour être le seul roi unitarien dans toute l’histoire. (2) Le jeune roi est né dans les ennuis, parce que il y avait également en Hongrie occidentale un roi rival, soutenu dans sa revendication par le Pape, alors que John l’était dans la sienne par le Sultan, qui regardait avec des yeux envieux vers la Transylvanie. Tirant profit de l'enfance de John et de l'inexpérience de la Reine Mère Isabelle, qui agissait en tant que régente à sa place, il a maintenu l’intrigue contre la Transylvanie de toutes les manières possibles. Le résultat de tant de vicissitudes à ce sujet fut, que bien que John était nominalement roi de Hongrie et des territoires qui se prolongeaient au Tisza (Theiss), réellement, il n’a pas été tenu pour à peine plus que la Transylvanie seulement. En 1570, comme prix de paix avec l'empereur Maximilien II, il fut décidé à la Diète de Speyer, qu'il devrait mettre de côté son titre vide de roi et sa revendication à la couronne hongroise, en échange et pour reconnaissance, l'indépendance de la Transylvanie avec la Hongrie. Il décéda l'année suivante. C’est pendant son règne que l'histoire de l'Unitarisme en Transylvanie commença.

       Il est dit que le Christianisme atteint la Hongrie même avant Trajan et les Goths au quatrième siècle stimulèrent l'Arianisme qu'ils professaient. À la fin du huitième siècle, cependant, les Avars se sont convertis en Christianisme Catholique sous Charlemagne et quand la Transylvanie fut conquise en 1002 par Saint Stephen, le premier roi chrétien de Hongrie, ses habitants acceptèrent nécessairement sa religion. Cependant, la Hongrie était trop éloignée de Rome et les Hongrois étaient d’un esprit trop indépendant pour que l'Eglise Romaine gagne une puissance complète ici. La forme de Christianisme enseignée par les albigeois et les vaudois était simple et scripturale et fut largement développée du douzième au quatorzième siècle. La réforme des Hussites gagna énormément d'adhérents dans le siècle plus tard et beaucoup de persécutions n'ont pas supprimées ces hérésies. Le terrain était ainsi bien préparé pour la Réforme Protestante. Des commerçants saxons en 1520 revenant d'Allemagne rapportèrent des livres de Luther en Transylvanie, où ils ont trouvé de nombreux lecteurs désireux de les parcourir, tandis que deux moines revenant de Wittenberg prêchaient la Réforme. De sévères lois furent passées pour empêcher la diffusion de l’hérésie, quelques livres ont été saisis et brûlés et deux personnes mises à mort par John Zapolya. Mais en raison des guerres qui avaient lieux et places, les lois ne furent pas beaucoup imposées et ainsi la Réforme s'est étendue plus rapidement en Hongrie que dans n'importe quel autre pays. En 1535, tous les saxons étaient devenus des Luthériens, les magyars et les siluces rapidement suivirent, jusqu'à ce que longuement après, seulement trois des magnats fussent restés fidèles à l'Eglise Catholique et même ceux-ci assistaient au culte Protestant. En 1556, les prêtres catholiques ont été chassés et la propriété d'église confisquée ou livrée aux protestants. Les étudiants hongrois sont entrés par centaines chaque année à Wittenberg pour se préparer au ministère protestant et le catholicisme semblait presque éteint. Néanmoins, à la Diète de Torda en 1557, légalité pour la tolérance des deux religions fut établie quand Isabelle décréta : `Que chacun pouvait tenir la foi qu'il souhaitait, avec les nouveaux rites aussi bien qu'avec les vieux, que ceci devrait lui être autorisé dans sa propre et libre volonté.', reprenant un décret semblable dans les Grisons de 1526. (3) c'était la première loi en Europe chrétienne garantissant la liberté égale aux deux religions. (4) Le principe de la pleine tolérance à toutes les religions était lent à se développer et n'a pas été réalisé avant longtemps après.

       À cette même Diète de Torda on décida d'établir un synode national où les pasteurs protestants pourraient discuter sérieusement des différences notoires des vues qui surgissaient déjà parmi eux au sujet du Repas du Seigneur. Ceci était déjà depuis longtemps un sujet d’une féroce polémique entre les Luthériens et les calvinistes d’ailleurs, les Luthériens soutenant que le corps et le sang du Christ sont présents dans le pain et le vin, alors que les réformateurs suisses soutenaient que ce sont seulement des symboles. La doctrine de Calvin avait touché la Hongrie en 1550 et infectait rapidement les protestants luthériens d’ici et des églises calvinistes maintenant étaient formées. À la fin, la plupart des magyars et siluces sont devenus calvinistes, alors que les saxons restaient luthériens, mais la séparation fut précédée par quelques années de conflits fâcheux. C’est dans l’une de ces premières discussions que nous entendons parler d'abord, en 1556, d'un Francis David (de qui nous entendrons bientôt parler en tant que héros de la présente partie de notre histoire) participant du côté luthérien, étant pendant un certain temps le chef de l'opposition au Calvinisme parmi les protestants hongrois. Le roi est devenu intéressé, de peur que les querelles violentes qui distrayaient l'Eglise puissent également déranger la paix de l'Etat, et il fit appel à des synodes pour voir si l'harmonie ne pouvait pas être reconstituée, mais rien ne fut accompli. La Diète de Torda a donc en 1563 remplacée et confirmée son décret précédant de tolérance, passant ordre "que chacun peut embrasser la religion qu'il préfère, sans aucune contrainte et peut être libre de soutenir des prédicateurs de sa propre foi et dans l'utilisation des sacrements et que ni l'une ni l'autre des partie fasse des dommages ou violences à l'autre." Voyant que tous les autres efforts se trouvèrent vain, le roi a longuement réglé la question au synode de Nagy Enyed l'année suivante en commandant les parties de se séparer en deux églises distinctes, chacune avec son propre surveillant ou évêque. La Transylvanie a ainsi pris une autre mesure vers la tolérance religieuse, ayant maintenant trois églises identifiées, Catholiques, Luthérienne, et Réformée.

       Tandis que ces choses continuaient, les graines de l'Unitarisme commençaient également à pousser. Il pouvait être presque dit que les Hongrois avaient été prédisposés à cette doctrine par leur histoire. Comme nous l’avons déjà vu, le Christianisme Arien s'est épanoui ici sous l’occupation des goths. En 351, aussi Photinus, l'évêque de Sirmium (Mitrovicz), fut condamné en tant qu’hérétique et banni pour avoir soutenu que la nature du Christ était essentiellement humaine. Son hérésie a survécu longuement et se développa et des unitariens se sont souvent appelés photiniens. L’Arianisme exista plus ou moins largement et se développa aussi tard que la conversion formelle des Hongrois au Christianisme orthodoxe en 1002. Même à la suite de celle-ci, il se fondit avec la foi des albigeois et des vaudois, jusqu'au quinzième siècle et fut largement répandu parmi le peuple. Tôt dans la période des réformes anabaptistes, il avait également été présent et prépara la manière et les écrits de Servet qui avaient été lus et ses doctrines avaient gagné les disciples dispersés, de sorte que le premier synode protestant en Hongrie se trouva nécessaire dès 1545, pour condamner les adversaires de la Trinité. Le premier prophète de l'Unitarisme en Hongrie était un Thomas Aran, qui en 1558 écrivit un livre clair et audacieux niant la Trinité et en 1561 commença à prêcher sa doctrine à Debreczen, la Genève du calvinisme hongrois. Le prédicateur calviniste de là, Peter Melius, fut réveillé comme un Calvin hongrois pour défaire l’hérésie. Un débat public fut arrangé et le sujet fut discuté pendant quatre jours, quand une telle pression fut exercée sur Aran par la puissance civile, qu'il dû admettre la défaite et se rétracter, bien que plus tard il professa encore l’Unitarisme en Transylvanie. Cependant, ses enseignements furent discutés dans divers synodes et s’étaient étendus jusqu'à ce que Melius se senti obligé d'éditer un livre contre eux, non, que quelques églises les avaient adoptés, dans les comtés nordiques où ils furent enseignés et dans la grande plaine inférieure de Hongrie.

       Cependant, c’est en Transylvanie que l'Unitarisme eut son influence la plus importante. Le vrai précurseur de l'Unitarisme d’ici était Stancaro. Il est venu en Transylvanie en 1553 et pendant cinq années il a constamment préconisé les mêmes vues au sujet du Christ qu'il propagea un peu plus tard en Pologne. (5) Il a connu une amère opposition de David et d'autres, et après longtemps fut expulsé et parti pour la Pologne, où nous avons déjà notifié sa carrière. Bien qu'il n'ait pas nié lui-même la Trinité ou la déité du Christ, le résultat de son enseignement était dans les deux pays identiques, pour préparer le terrain pour que d'autres les nient. Cependant, il était peu probable que les doctrines unitariennes puissent faire beaucoup de progrès contre l'opposition orthodoxe à moins qu'elles puissent avoir le support et la conduite d'une personne ayant une considérable influence. Un tel chef est maintenant venu sur la scène en la personne de Biandrata, qui peut être crédité d’avoir présenté avec succès l’Unitarisme en Transylvanie. Nous l'avons déjà rencontré en Suisse et en Pologne. (6) En 1554, quand il était médecin de la cour de la Reine Bona de Pologne, elle l'avait envoyé en Transylvanie pour servir sa fille, la jeune Reine Isabelle, avec son petit fils le jeune prince John Sigismond et avait alors vécu à la cour Transylvanienne pendant huit années. Il était alors donc normal, quand une maladie avait atteint dangereusement le jeune roi en 1563, qu’il soit envoyé comme médecin capable. Biandrata était assez heureux de s'échapper d'une position en Pologne dont les efforts de Calvin contre lui avaient rendu sa vie désagréable et pouvaient la rendre même dangereuse et d'accepter le poste élevé de médecin de cour du roi de Transylvanie. (7)
        Jusqu'à sa seizième année l’éducation de John Sigismond fut sous influence catholique, mais maintenant et pendant plusieurs années avait soutenu la Réforme comme luthérien. Il avait déjà chassé les prêtres et les moines du pays et maintenant qu'il fut durement assailli par des ennemis pendant la guerre et par la conspiration que ses ennemis avaient fomenté contre lui à son domicile, il chercha consolation dans la religion et s’intéressa sérieusement et davantage à la Réforme. Il avait maintenant vingt-trois ans et le dirigeant italien qui avait commandé son corps de la garde écrivit de sa demeure à son souverain, le Grand-duc Cosimo De Medici, offrant un des plus intéressants et admiratifs des croquis, toujours existant. Cependant, il est dit qu’en dépit d’un léger physique et d’une petite santé que le roi était habile dans tous les sports virils. Il était très intelligent, parlait huit langues, avait du goût et des manières raffinées, et une charmante personnalité, brave, travailleur, généreux, et franc, distingué dans ses vertus personnelles et consacré à la religion. Sa résidence était à Gyulafehervar, (8) qui devint ainsi un endroit important dans notre histoire.
        Biandrata, d'une part, était maintenant dans la fleur de l’âge et de par son histoire aventureuse, son bel aspect, ses façons courtoises et son éloquence, a fait une impression très remarquée sur le roi et à la cour, où bientôt, il est devenu la principale figure. Dans l’année même, il avait gagné la confiance du roi avec un tel degré qu’il en fit son conseiller privé et fut maintenant récompensé par un beau cadeau de trois villages, lui donna les privilèges d'un noble et cependant juste en raison de sa grande influence avec le roi on le craignait plutôt que d'être populaire à la cour. Il a rien perdu de son intérêt pour la théologie de la Réforme et a toujours maintenu la communication avec les frères en Pologne. Trouvant aussi le roi profondément intéressé par la religion, il a ardemment secondé et guidé ses impulsions pour davantage de réformes, procéda avec précaution et ne révéla pas au début à quelle distance lui-même était parvenu. Ils ont dû parler beaucoup de théologie dès le début. Alors après quelques mois, quand la polémique au sujet de Repas du Seigneur (9) était à son étape critique en 1564, le roi envoya son :'Plus excellent Biandrata Giorgo, son médecin, un homme versé et inhabituellement bon dans les Ecritures', au synode général à Nagy Enyed auquel les calvinistes ont été finalement séparés des luthériens, avec le plein pouvoir et l'autorité de participer dans la discussion et si possible pour arranger la polémique. Biandrata ici a naturellement pris le côté du progrès en soutenant les calvinistes, il découvrit David, étant le chef du côté calviniste dans la discussion, un homme admirablement convenable pour favoriser en Transylvanie des apports pour la Réforme à laquelle il avait pris lui-même part en Pologne. David devint bientôt un grand chef de l'Unitarisme en Transylvanie, son héros, martyre, et idole, nous devons ici nous détourner hors de notre récit pour voir qui il était
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    CHAPITRE XXII - Francis Dávid et l'ascension de l’Unitarisme en Transylvanie, 1564–1569



       

    Francis Dávid (1) naquit à Clausenbourg (Kolozsvar), la capitale de la Transylvanie, dans les environs de 1510, et était ainsi un étroit contemporain de Calvin et de Servet et quelques années de plus que Biandrata. Il était le fils d'un cordonnier et peut-être d'un saxon, bien qu'il ait parlé et ait écrit allemand et le hongrois, aussi bien que le latin, avec une maîtrise parfaite. Il était sans aucun doute dans un premier temps instruit à l'école des moines franciscains à Clausenbourg et plus tard est allé à l'école de la cathédrale à Gyulafehervar, où il s'est montré un étudiant brillant et fit des connaissances influentes. Après avoir été dans le service de l'église d’ici pendant un certain temps, il fut envoyé par un ami riche à l'université de Wittenberg, où beaucoup d'étudiants catholiques y allaient toujours malgré l’hérésie de Luther qui était centralisée là. Il a pu également avoir étudié à Padoue. Après deux ou trois ans, il est retourné chez lui en 1551 en disciple accompli et devint recteur d'une école catholique à Besztercze pendant deux années et fut alors pour deux ans de plus le prêtre de la paroisse d'un grand village dans le même comté. Un grand nombre du clergé catholique de proximité accepta alors les doctrines de la Réforme. Dávid les a rejoints, abandonna son sacerdoce et devint un luthérien. Sa réputation était déjà telle que trois des églises protestantes les plus importantes dans le pays l'ont appelé à leur service. Il a accepté l'appel à sa vieille maison de Clausenbourg, où il passa les vingt-quatre années restantes de sa vie, en position de la plus grande influence et idolâtré par ses gens. La progression de Dávid était maintenant rapide. Il semble avoir été fait recteur de l'école luthérienne en 1555, et un pasteur en chef de la plus grande église l'année suivante. Tandis que d'ici, en 1557, après avoir déjà gagné une grande réputation par ses discussions brillantes contre Stancaro et les calvinistes, (2) il est venu ainsi pour être reconnu en tant que chef de la Réforme en Transylvanie, il était évêque (ou surveillant) des luthériens hongrois. Il était, cependant, par nature, d'un esprit ouvert et après la discussion contre les vues calvinistes au sujet du Repas du Seigneur pendant plusieurs années, il fut longtemps après gagné par elles et par son défenseur en chef Melius, et a par conséquence démissionnait de son poste d'évêque en 1559. Bien que les luthériens l'aient expulsé de leur synode en 1560, il gardait toujours son pastorat et essayait à la fin d'empêcher une faille dans l'Eglise. Il a pris une part active au cours des discussions qui ont occupé chaque synode et maintenant venu à être considéré le chef des calvinistes comme il avait autrefois été celui des luthériens. Son éloquence persuasive gagna le roi et plusieurs des magnats à la nouvelle vue et quand les deux églises ont été séparées en 1564, il était bien normal que Biandrata devait avoir employé de sa puissante influence pour ôter les autres et désigner David à leur place, d'abord comme prédicateur de cour puis comme évêque. Cette deuxième fois comme évêque de la nouvelle Eglise Réformée en Transylvanie.

       Dávid était maintenant à l’apogée même de sa puissance, le prédicateur le plus éloquent, le plus célèbre et l'orateur public le plus capable de Transylvanie, ainsi puisant des versés dans les Ecritures et semblait avoir la Bible entière au bout de sa langue, alors qu'au cours des discutions sur un point de doctrine, il citait des textes et mettait par comparaison des passages avec une telle promptitude qui a souvent mis ses adversaires dans la confusion. Dávid étant à la cour, Biandrata devint intime avec lui et lui confia ses espoirs pour une autre réforme des doctrines de l'Eglise. Biandrata, enseigné par ses expériences antérieures en Italie, Suisse, et en Pologne, était prudent et se découvrait lentement. Dávid était audacieux et courageux. Du fait que dans ces années, en présence du roi à la Diète de Segesvar, il ouvrit la discussion contre la Trinité et le Roi au lieu d’apporter l'objection, seulement souri. En 1566, Dávid trouva un des professeurs de l'école de Clausenbourg enseignant la vieille doctrine au sujet de la Trinité et essaya de le corriger. Le professeur irrité, accusa Dávid publiquement pour hérésie. Dávid l'a enlevé de son poste et puis commença soigneusement de prêcher systématiquement l'unité de Dieu de son pupitre de Clausenbourg. Le professeur partit en Hongrie et rejoint Melius qui, avec l'esprit d'un nouvel Athanase, devint lui-même le champion de l'orthodoxie et de Calvin et Beza apporta des avertissements au roi contre Biandrata et demanda qu'un synode soit convoqué pour discuter de la question.
       La polémique se prolongea dorénavant pendant presque cinq années, il y eut des discussions presque chaque mois au sujet de la doctrine de la Trinité au synode, à la Diète ou en discussion publique. Plusieurs de ces débats ont pris une forme de discussions formelles, dans lesquelles chaque côté nommait ses meilleurs débatteurs du moment pour défendre des thèses et des antithèses soigneusement encadrées, alors que des rapports sténographiques étaient pris par les secrétaires. À plusieurs de ces derniers, le roi lui-même a présidé et de temps en temps participé, alors que le clergé et les nobles de loin et de prêt étaient présents en grands nombres. Les enregistrements étaient alors édités sur une presse que le roi avait déjà fournie pour Biandrata et Dávid pour l'utilisation dans leur travail de réforme. Ceux-ci sont devenus des documents valables pour la propagande dans tout le pays pour des personnes qui étaient à ce moment-là aussi profondément intéressées par ces thèmes qu'ils peuvent maintenant l’être dans les questions politiques les plus brûlantes.

       Le débat public de la doctrine de la Trinité commença en Transylvanie au synode national tenu à Gyulafehervar et de là fut ajourné pour Torda au début de 1566. Les pasteurs, sous la conduite de Biandrata et de Dávid, après avoir accepté la foi des apôtres, adoptèrent un rapport de leur croyance sur la Trinité, qui lui donnait une interprétation unitarienne, ont rejeté la doctrine d'Athanase comme insoutenable. À un autre synode quelques semaines plus tard, ils ont exprimé leurs convictions plus entièrement et soigneusement et bientôt par la suite ils éditèrent un catéchisme. Leur but, comme celui de Servet et des frères polonais, semble avoir été simplement de reconstituer la doctrine du Nouveau Testament et de l'Eglise primitive, comme base sur quoi tous les chrétiens pourraient s’unir. Melius, qui était devenu à ce jour l'évêque de l'Eglise Réformée en Hongrie, jusqu'ici contesté sur ce territoire hostile, où les libéraux étaient en majorité. L'année suivante, il a donc convoqué un synode à Debreczen dans son propre district et obtint l’adoption de quelques propositions fortement orthodoxes, alors que la Confession helvétique était juste adoptée en Suisse comme davantage un barrage à l’hérésie d’ici, (3) signée par ses pasteurs. En Transylvanie, en attendant la presse était occupée à d’autres choses, particulièrement pour un livre sur la vraie et la fausse connaissance d’un Dieu, qui cherchait, entre autre, à ridiculiser les absurdités de la doctrine de la Trinité au moyen d'images brutes et donc a considérablement irrité le parti orthodoxe, alors qu'elle faisait une impression indélébile sur les esprits des gens du commun. Sur la dédicace de ce livre au Roi, Dávid fit une intervention en faveur de la tolérance qui était de loin en avance sur son âge : "Il n'y a aucun plus grand morceau de folie que d’essayer d'exercer la puissance au-dessus de la conscience et de l'âme, qui sont soumises seulement à leur créateur." Cet état esprit a trouvé sympathie auprès du Roi bientôt après à la Diète de Torda en janvier 1568, où Dávid a fait une intervention éloquente en faveur de la tolérance religieuse où les décrets de 1557 et de 15634 ont été remplacés et renforcés. Le Roi a décrété "qu'on permettra à des prédicateurs de prêcher l'Evangile partout, chacun selon son propre engagement. Si le souhait de la communauté est d’accepter une telle prédication, comme bonne et lui bon, sinon ils ne seront pas contraints, mais seront permis de garder les prédicateurs qu'ils préfèrent. Personne n’aura à souffrir en raison de sa religion, puisque la foi est le cadeau de Dieu." C'est la Grande Charte de la religion en Transylvanie et elle mérite d'être rappelée comme date d'or dans l'histoire Unitarienne, parce qu’elle a sauvé la foi unitarienne de l'écrasement ici pendant qu'elle l’était dans d'autres pays. Pendant la génération où elle fut passée, l’Inquisition faisait son plus grand mal pour écraser le Protestantisme en Espagne et en Italie, Alva mettait des protestants à mort par milliers dans les Pays Bas et le massacre de la Saint Barthélemy avec ses 20.000 ou 30.000 victimes en France était pourtant après quatre ans après celui-ci, tandis que des détracteurs de la Trinité devaient toujours être brûlés vivant en Angleterre pendant plus de quarante années. Elle s'est longtemps pourtant tenue comme la mesure la plus avancée dans la tolérance prise en Europe et le roi qui promulgua cette loi éclairée était âgé de vingt-huit années.

       Melius, mécontent du chemin parcouru par ces vues, maintenant, chercha une marée de litiges en invitant les pasteurs Transylvaniens à un débat commun à Debreczen en Hongrie où toutes les choses étaient fortement orthodoxes. Mais comme c’était en dehors de la juridiction du Roi John, et ainsi ne pouvant profiter de ses lois sur la tolérance, et de plus quelques semaines au par avant un pasteur unitarien avait été arrêté dans les environs, emprisonné sans procès, Biandrata suspecta un complot et ne voulut pas laisser que l’invitation soit acceptée. Au lieu de cela, le Roi voulant voir le débat sur la question s’installer, pour mettre au silence les troubles qui venaient d’eux, convoqua un synode général des pasteurs de Hongrie et de Transylvanie dans l’un des ses palaces à Gyulafehervar pour entendre un formel débat sur la question. Cinq débatteurs avec à leur tête Biandrata et David représentaient le parti unitarien, pendant que le parti calviniste était représentait par six débatteurs avec à leur tête l’évêque Melius. Ce fut le grand débat de toute l’histoire de l’Unitarisme. Il prit place à Gyulafehervar dans le grand hall du palais devant le Roi, toute la cour, une multitude de pasteurs et de nobles, qui ont animé de temps en temps les procédures par leurs questions ou leurs commentaires. Le débat commença le 8 Mars 1568 à cinq heures du matin avec une prière solennelle de chaque partie. Il était conduit en latin et continua plus de dix jours. Melius se référa à l’autorité de la Bible, la foi, les Pères et les théologiens orthodoxes. David à la Bible seulement. La discussion commença par quelques chaleurs, qui ne se sont pas beaucoup refroidies. Dans le neuvième jour les calvinistes demandèrent à être excusés d’écouter davantage. Le roi termina le débat le jour suivant, recommandant que les pasteurs se donnent dans la prière, recherchent l’harmonie et s’abstiennent mutuellement d’abuser d’être inconvenant entre eux.

       La discussion fut généralement considérée comme une complète victoire pour les unitariens, dont le Roi a leur côté l’avait évidemment favorisée. Le commentaire de l'historien calviniste est qu'elle a fini sans aucun bénéfice pour l'Eglise du Christ, qui pouvait peut-être par sa manière énoncer la même chose. Au cours de la discussion, Biandrata s'est montré un pauvre débatteur et n'est pas entré dans le débat public, mais Dávid, qui a ouvert et clôturé la discussion était prêt pour apporter une réponse persuasive à chaque question ou objection, se couvrant de gloire. Il est maintenant revenu à sa demeure à Clausenbourg. Les nouvelles de son triomphe l'avaient précédées. Les rues étaient bondées pour le recevoir. Sans attendre son arrivée à l'église, le peuple l'a incité à édifier un grand rocher au un coin de la rue (il est encore préservé par les unitariens de Clausenbourg comme relique sacrée) et à leur parler de sa nouvelle doctrine victorieuse. Son message a été reçu avec le plus grand enthousiasme et après un moment, ils l'ont pris sur leurs épaules et l'ont porté à la grande église de la place, où il est allé de pair pour un sermon. Son éloquence était si persuasive que ce jour, ainsi la tradition le fait courir, la population entière de Clausenbourg accepta la foi Unitarienne. (5) Cependant pas tout à fait pour tous, les saxons luthériens de Clausenbourg étaient ainsi dégoûtés par cette démarche, qu'ils ont laissé la ville immédiatement et l'ont enlevé du nombre de leurs sept villes enrichies qu’ils avaient eu pendant des siècles et dont on apprécié les privilèges spéciaux accordés au saxons. (6) Dorénavant et pendant beaucoup d'années Clausenbourg était pratiquement une ville unitarienne, toutes ses églises et écoles l’étaient également, tous les membres du conseil municipal et les fonctionnaires les plus hauts étaient des unitariens. En cette année 1568, Dávid pour la troisième fois est bien devenu évêque, cette fois de l'Eglise Unitarienne.
       Étant ainsi défait en Transylvanie, les calvinistes ont maintenant fait appel au jugement des professeurs des universités allemandes, qui étaient considérés les plus Hautes Autorités en Europe Protestante sur des questions de théologie. Naturellement les réponses étaient en leur faveur, parce que toute l'Allemagne était orthodoxe. Plusieurs des professeurs ont écrit des livres contre Dávid et Biandrata et ont essayé de stimuler des sentiments contre eux. Ils ont également commencé légèrement à rassembler leurs forces en Transylvanie, tandis qu'en Hongrie, tout au du cours de l'année 1568, ils ont tenu des synodes dans différents districts, confirmant la doctrine orthodoxe et condamnant l'antitrinitaire. Abstraction faite du décret du Roi de la tolérance, ils ont persécuté et chassé des pasteurs tenant des vues unitariennes s'ils ne reniaient pas leur foi, et leur ont interdit de parler pour leur propre défense, de peur qu'ils fassent ainsi encore plus de convertis à leurs vues. Cependant, beaucoup ont souhaité qu'une discussion puisse être tenue dans la langue hongroise, qu'ils puissent tous comprendre. Dávid fut donc déterminé de mener la guerre dans le pays de l'ennemi et de plus par sanction le Roi convoqua un autre synode pour se réunir à Oradea (Grosswardein) le 10 octobre 1569. Le clergé orthodoxe nia le droit de les rassembler à un synode, ayant en Melius un évêque pour leur propre et au début étaient peu disposés à être présent, bien qu’après un long moment ils cédèrent. Les conditions de la discussion ont été soigneusement préparées et des dirigeants ont été nommés comme d'habitude. Dávid a présenté un rapport de sa foi et des propositions et s'est tenu prêt à les défendre. Ses adversaires ont présenté des arguments contraires et présentèrent leurs propres propositions, signés par soixante pasteurs. Gaspar Bekes a présidé, le magnat le plus puissant dans le royaume et le conseiller le plus intime du Roi. Le Roi et sa cour étaient présents avec beaucoup de généraux et magnats et le principal clergé de Transylvanie et de Hongrie, lui-même a fréquemment participé dans la discussion. L'assistance était même plus grande qu’à Gyulafehervar. Il y avait neuf débatteurs de chaque côté, bien que la discussion ait été principalement entre Dávid et Melius et poursuivie avec la plus grande intensité. En une occasion, Melius a attaqué Dávid avec une telle violence que le Roi lui-même le réprimanda et proposa que si les pasteurs orthodoxes ne croyaient pas à la liberté de conscience qu’ils devraient plutôt partir pour un autre pays. "Nous souhaitons cela pour nos convictions," dit-il, "ici, soyons pour la liberté de conscience, nous savons que la foi est le cadeau de Dieu et que la conscience d’une personne ne peut pas être forcée." Dávid parla en faveur et avec éloquence de la liberté religieuse. Après six jours le Roi a vu que rien de plus ne pouvait être gagné et après avoir accusé l'orthodoxe d'éluder la vraie question, il clôtura la discussion. Lui, Bekes, la cour, et la majorité de la compagnie ont été gagnés aux vues de Dávid et dorénavant le roi a clairement accepté la foi unitarienne. La minorité orthodoxe s'est contentée d’élaborer et de signer une confession de leur propre foi, de condamner David et ses vues. C'était la discussion décisive dans la polémique au-dessus de la Trinité, et elle a clôturé la victoire gagnée à Gyulafehervar deux ans au par avant.

     

    CHAPITRE XXIII – L’Unitarisme en Transylvanie, jusqu’à la mort de Francis Dávid, 1569–1579



       

    Les églises qui ont accepté les vues de Dávid étaient certainement maintenant séparées de celles de la foi orthodoxe, bien qu'il ne soit pas évident avec précision de savoir quand ou comment la division fut finalement effectuée. Elles n'avaient eu jusqu'ici aucun nom distinctif qui leurs soient propres. Pendant un certain temps les pasteurs se sont signés des 'ministres de la profession évangélique', dans les lois de 1576 ils sont mentionnés en tant que 'ceux qui tiennent la religion de Francis Dávid' et aussi tard que 1577 une parole de la Diète de Torda se rapporte à eux simplement comme 'de l'autre religion'. Tandis que et puisque le centre de leur puissance était à Clausenbourg, les églises et leurs évêques furent également et longtemps appelés 'de la confession de Clausenbourg.' Il y a une certaine raison de penser qu'au cours de la discussion entre Dávid et Melius, que le terme unitarien fut nommé et avait déjà été appliqué à la partie de Dávid, bien qu'on ne le trouve pas dans les enregistrements jusqu'en 1600, et n'est pas devenue une désignation autorisée de l'Eglise jusqu'en 1638. La conjecture d'un écrit d'un historien calviniste au milieu du dix-huitième siècle, dit que le nom a dérivé d'une union entre les quatre religions de Transylvanie en 1568, bien qu'il ait souvent été aussi authentiquement cité, doit être écarté comme incorrect. Le nom est assurément dérivé de la croyance des unitariens dans l'unité de Dieu, car le nom Trinitaire est censé être dérivé de la croyance dans la Trinité. Les auteurs catholiques de la période, cependant, ont généralement appelé les unitariens Trinitaires (comme Servet avait appelé Calvin), signifiant par ceux-ci, presque les mêmes que pour le trithéismes. Le nom d'unitarien, qui est ainsi provenu de Transylvanie, est longuement pris par les sociniens plus tard et de là passa en Angleterre et en Amérique. Nous sommes maintenant à l'âge d'or de l'Unitarisme en Transylvanie, quand la nouvelle foi s'est rapidement étendue dans toutes les directions, comme les ronds s’écartent sur l'eau. Le Roi lui avait ouvert et donné son adhérence, ainsi naturellement la cour a suivi son exemple pour assurer doublement d'être appréciée en sa faveur. En même temps, sept de ses conseillers sont devenus des unitariens, des généraux, des juges et plusieurs des plus hauts fonctionnaires ont suivi, jusqu'au reste et à peine plus d’une famille importante n’avaient pas acceptée la nouvelle foi. Sa force était particulièrement dans les villes les plus grandes et dans les villages de Székelyföld, tandis que David avait placé des professeurs capables dont certains d'entre eux étaient des réfugiés distingués des persécutions dans d'autres pays, qui l’enseignaient dans treize lycées ou des universités dont la principale était l'université fondée par le Roi à Clausenbourg et occupait les bâtiments d'une monastère dominicaine abandonné. La presse, aussi, était continuellement en activité pour la cause et dans l'année 1568 pas moins de douze travaux, dont huit d'entre eux par Dávid lui-même, ont été édités dans le latin pour des disciples, ou dans le Hongrois pour les gens du commun. Autant qu'en Pologne, (1) et tellement ici, quand un noble devenait unitarien, les églises sur ses domaines étaient susceptibles d'être placés sous des pasteurs de sa foi et sont devenus ainsi unitariennes également. Avant que Dávid décéda, ici il y avait plus de trois cents églises unitariennes en Transylvanie et comtés voisins de la Hongrie et avant la fin du siècle quelques quatre cents vingt-cinq, près d'environ soixante de plus en Hongrie inférieure. Ceci a considérablement dépassé le nombre en Pologne.

       Il y avait une crainte qui préoccupait l'esprit de Dávid. Aussi longtemps que le Roi vivait, il était sûr de sa protection et de sa sympathie, mais n'étant pas d’une forte santé, on supposait qu'il devait mourir ? Pour être sûre, la liberté de culte et la prédication avaient été décrétées et la persécution en raison de la religion avait été interdite, mais l'Eglise Unitarienne n'avait eu aucune position légale, telles que les autres églises les avaient eu. Dávid poussa cette question à l'attention du Roi qui ne fut pas lent à y répondre. La Diète de Maros Vasarhely fut tenu au début de 1571 et après une ample discussion, le Roi accorda a des personnes et à l'église de Clausenbourg certains privilèges qui avaient été altérés par le retrait des saxons et ce qui avait le plus d'importance fut qu’il établit l'égalité parfaite des quatre religions, pour les catholiques, luthériens, réformés et unitariens principalement. Celles-ci ont été dorénavant connues en tant que les quatre 'religions reçues' : c'est-à-dire, tandis que d'autres religions pouvaient être simplement tolérées, celles-ci ont été légalement identifiées et protégées et leurs membres avaient le droit de tenir des fonctions publiques. Cette action a couronné la large politique du Roi John Sigismond en ce qui concerne les sujets religieux. Toutes les règles de Transylvanie ont exigé dorénavant de prendre le serment lors du couronnement pour préserver l'égalité des droits fixée par ce décret et depuis il a été le plus estimé et d'abord mentionné de tous les droits garantissant la constitution. Il en valait davantage la peine, qu'en passant la notification, ce fut la seule fois dans l'histoire qu’il y a eu un roi unitarien sur le trône, et un gouvernement unitarien en puissance. Ils ont employé leur puissance non pas pour opprimer d'autres formes de religions, ni pour fixer des privilèges exceptionnels pour la leur propre, mais pour exiger l'égalité des droits et privilèges pour tous.
       Moins de deux mois après cet acte, le Roi décéda. Le jour après que la Diète soit montée, alors qu'il était sur le point d'aller à l’un de ses châteaux pour du repos, il a été sérieusement blessé par un accident d'emballement de chevaux. Sa santé était déjà frêle, des complications se présentèrent et il passa loin de Gyulafehervar le 15 mars 1571, pas encore arrivé à l’âge de trente et un ans. Il fut profondément pleuré, pour, qu’indépendamment des animosités provenant de la religion, il était populaire auprès de ses sujets pour ses qualités d'esprit, de coeur et pour son caractère personnel et de plus reconnu pour sa justice et pitié. Pendant tout son règne, il avait dû faire face aux ennemis qui convoitaient son trône et ses terres et qui incitaient constamment des troubles dans son royaume. Par neuf fois, on intenta à sa vie. Il est mort sans enfant, parce que bien qu'heureusement qu’il se soit marié, ses ennemis ont à plusieurs reprises empêché une telle alliance, pressant contre lui, qu'il était un hérétique abandonné, désirant vraiment voir sa lignée éteinte et qu'ils pourraient obtenir alors sa couronne. Cependant, toujours d’une santé fragile, il s’est montré plus d'une fois un homme d'État capable et inventif et réalisa que ce serait bien mieux pour la Transylvanie d’être séparée de la Hongrie. Il a suivi une politique qui créa la base pendant un siècle de l’indépendance de la vie nationale pour son pays. Il a stimulé la science et l'art, était l'ami des disciples et le patron de l'éducation, faisant beaucoup pour les écoles et les universités qui trouvaient son soutien, mais autrement, il était surtout intéressé par la religion et aucun nom parmi les lois modernes ne mérite de se tenir plus haut que le sien pour son travail de pionnier pour la cause de la liberté et l’égalité des différentes religions. Le laisser être rappelé à nous dans l'honneur en tant qu'un Roi unitarien.

       Tandis que l'Unitarisme gagnait de ce fait rapidement du terrain en Transylvanie, une croissance plus modeste avait lieu également en même temps en Hongrie, à proprement dit. Bien que son autorité fut contestée, le Roi John Sigismond était censé régner sur plus de dix ou douze des comtés au nord de la Hongrie et à l'ouest de la Transylvanie et bien que les calvinistes étaient fortement en majorité là, les unitariens étaient moins en danger d’être persécutés dans ces parties. L'apôtre en chef de la foi dans les comtés supérieurs était Lukas Egri, pasteur de l'église de Ungvar et l’un des plus instruits dans le pays. Il a tant gagné de convertis à ses vues que le synode fut forcé de prendre notification de lui en 1566, quand il a présenté un rapport de sa croyance qui fut considéré comme défectueux quant à la Trinité, bien qu'aucune mesure n'ait été alors prise. Deux ans après, l'orthodoxe a appelé un autre synode à Kassa, sous les auspices du Général catholique Schwendi qui était aux commandes là. Egri y fut appelé et présenta vingt sept thèses, qui ont été discutées. Il fut condamné comme hérétique et pendant qu'il refusait de se rétracter et de signer une confession orthodoxe, le général l'a jeté en prison, sans davantage de procès, (2) et là mis pour cinq longues années, ne fut pas libéré avant trois ans, après qu'il se soit rétracté. La diffusion de l'Unitarisme en Hongrie fut également beaucoup promue par la dernière grande polémique entre Dávid et Melius à Oradea en 1569. (3) peu après cela, Stephen Balasz (Basilius) réussi à convertir un rassemblement de 3.000 membres à Oradea à la foi unitarienne et cette église avec son école de bonne qualité, dura longtemps pendant le siècle qui suivit. Un peu plus tard, l’Unitarisme fut prêché même à Debreczen, aussi bien qu'à de nombreux autres endroits à l'est du Tisza et même pour l'ouest lointain, comme à Esztergom (Gran) et Melius devait s’employer à l'extrême pour empêcher l’extension à d'autres centres en Hongrie.
       En Hongrie inférieure la foi unitarienne s'est étendue beaucoup plus rapidement encore. Cette zone était alors selon la règle du Sultan, qui a permis une liberté religieuse beaucoup plus grande que celle des catholiques ou des protestants orthodoxes. Après que son travail soit réussi à Oradea, Balasz fut prouvé être le missionnaire le plus efficace dans cette région, propageant sa foi de ville en ville au sud et à l'ouest. Il appela bientôt deux pasteurs de Transylvanie pour l'aider et d'autres les ont suivis. Ils ont tenu des discussions publiques ordinaires et leur progrès dans le pays était un cortège triomphal. Ils sont venus assez longtemps pour avoir dans les deux seuls comtés de Temes et de Baranya plus de soixante églises, bon nombre d'entre elles avec des écoles, dont la principale était à Temesvar, le siège du gouvernement turc et à la vieille ville universitaire de Pécs (Fünfkirchen), qui eut également eu une école célèbre et qui est devenue un centre actif de missionnaires pour la région. Les fonctionnaires du gouvernement ont rejoint le mouvement et l'ont aidé par leurs richesses. Après la mort du Roi John, la presse qu'il avait donnée aux unitariens à Gyulafehervar fut apportée ici et par la circulation de livres unitariens, beaucoup de pasteurs calvinistes du comté ont été convertis. Après quelques années ces églises sont devenues séparées de celles de Transylvanie et ont eu leur propre 'évêque de la Hongrie inférieure,' Paul Karadi, dont le siège était à Temesvar.

       Cependant, tout n’est pas allé sans à-coup. Une tragique discussion fut tenue en 1574, où le prédicateur calviniste Vörösmarti discuta contre les unitariens Lukas Tolnai et George Alvinczi. Les calvinistes remportèrent la discussion et sur ce, leur évêque induisit le gouvernement local à condamner leurs adversaires à la mort. Tolnai s'est échappé à Pécs, où il a été protégé, mais Alvinczi a été pendu. Une démarche audacieuse fut alors entreprise. Un riche unitarien vivant à proximité, malgré le fait qu’un plaignant avait été décapité quelques années avant, se plaignit de la matière au turc Pasha à Buda et exigea comme satisfaction pour la mort d'Alvinezi que l'évêque calviniste soit mis à mort également. L'évêque a été ordonné d’apparaître. Il a maintenu qu'il avait agi avec la loi. Une discussion fut dirigée, avec trois débatteurs de chaque côté et eut lieu devant une grande foule représentant des catholiques, des grecs, réformés, des unitariens, des juifs, et des turcs. Pasha a décidé en finalité, que l'exécution d'Alvinczi avait été inhumaine et condamna les trois calvinistes à être mis à mort comme meurtriers. Les orthodoxes étaient paniqués à la perspective de devoir recevoir une partie de leur propre ‘médecine’ et sont intervenus pour les vies des trois. Les unitariens ont soutenu leur réclamation, disant qu’ils n'avaient pas souhaité la vengeance. Après être restés en prison pendant un certain temps dans le suspens, les trois ont été libérés par le paiement d'une grande rançon et encore un autre grand tribut annuel fut prélevé sur toute la province. C'était plus satisfaisant pour les calvinistes et plus profitable à Pasha qu'une exécution l’aurait été. Les calvinistes n'ont pas essayé de répéter l'offense. Les discussions postérieures étaient plus douces dans leur tonalité et à la célèbre de Pécs en 1588 entre les missionnaires unitariens Valaszuti et le disciple calviniste Skaricza, le côté unitarien était victorieux.

       Pour revenir en Transylvanie. La mort du Roi John Sigismond fut le commencement des douleurs pour les unitariens. Ils avaient espéré que son successeur pourrait être Gaspar Bekes, (4) qui était le propre choix du Roi et avait été son haut chambellan et conseiller le plus étroit, pour qu’il exécute des lois politiques que John avait eu au fond et qui fut également un unitarien. Malheureusement, il était absent pour une mission politique quand le Roi est mort. Ses ennemis intrigués contre lui en son absence et son frère et rival était aux commandes de l'armée, de sorte que, bien qu'il soit retourné à la maison aussitôt que possible et rassemblait toutes ses forces à la Diète suivante, les nobles ont choisi un qui était comme eux-mêmes Magyar, bien qu'un catholique, un des quelques magnats qui étaient restés dans cette foi.
       Lors de recevoir la couronne, le nouveau prince Stephen Bathori, a été requis de prendre le serment pour protéger les quatre religions reçues dans tous leurs droits et fut pendant son temps, équitable et juste dans les lois et déclara que c'était un crime atroce que d’essayer de régner sur la conscience des autres. Bien que peu amical à la réforme, il favorisa des calvinistes et des luthériens pour des fonctions publics sans préjudice, mais il plaça sa face contre l’Unitarisme et fut déterminé par tous les moyens justes de vérifier sa diffusion. D'ailleurs, comme Bekes son rival avait été un chef unitarien éminent et pour la plupart de ses disciples étaient de cette foi, et pendant qu'ils avaient soulevé une insurrection, refusant de reconnaître l'autorité de Stephen, l’entière communauté unitarienne est naturellement tombée sous le soupçon d'être non seulement hérétique mais également déloyale. Il a donc immédiatement commencé un mouvement anti-unitarien, qui naturellement a été ardemment stimulé par les luthériens et les calvinistes. Le Roi a enlevé tous les unitariens de la cour et des hautes fonctions publics et nomma un autre prédicateur de cour au lieu de Dávid. Rétablissant une vieille loi, il a rendu impossible qu'ils impriment leurs livres sans son avis et ainsi coupa l’un des principaux moyens qu'ils avaient pour propager leur foi. L'imprimeur unitarien fut exilé et sa presse prise à Pécs en Hongrie. (5)

       Une autre ligne d'attaque était sur l'enseignement des unitariens. La Diète décréta en 1572 et 1573 que tous les « innovateurs, » présentant d'autres réformes ou changements de religion, devaient être excommuniés et bannis, ou même emprisonnés ou mis à mort pour blasphème, sur jugement du prince et nous verrons bientôt à ce que ceci mena. En 1574, la vie et l'enseignement de David ont été étudiés au synode de Nagy Enyed dans l'ordre si possible pour découvrir un certain scandale qui pourrait l'humilier et détruire son influence. Les choses sont allées tous les ans de plus en plus difficiles. En 1575, Bekes a été tout à fait défait, plusieurs de ses disciples ont été tués dans la bataille, plus d'une vingtaine des magnats unitariens ont été exécutés en tant que rebelles, davantage ont été mutilés et un grand nombre de nobles ont été dégradés de leur rang et ont confisqua leurs propriétés. Sa partie (surtout les sicules) était presque exterminée. (6) La cause unitarienne ainsi brisée, le prince a maintenant essayé de faire du prosélytisme auprès de ceux qui ont été laissés, cependant avec peu de succès. Tout ce temps, Biandrata était parvenue à maintenir sa position comme médecin de cour et avait continué d'être dans les hauts avocats-conseils du prince. Quand le trône de Pologne est devenu vacant en 1574, Stephen fut candidat et envoya là Biandrata dans son intérêt et ce fut en grande partie grâce aux efforts du médecin que Stephen reçut l’élection l’année suivante (7), mais pour lui, peut-être que les unitariens pouvaient réussir bien plus mauvais que ce qu’ils avaient fait et il significatif que bientôt après, à la Diète de 1576, la fonction d'évêque unitarien a reçu une reconnaissance légale. Stephen a laissé le gouvernement de Transylvanie à son frère Christopher comme régent, qui était moins tolérant que lui et davantage déterminé à reconstituer l'Eglise Catholique. En dépit des objections des parties catholiques, il maintenait toujours Biandrata dans son service et à sa place à la cour. Dans l’année qui suivit la prise de pouvoir de Christopher, de nouvelles mesures ont été prises de limiter l'activité des unitariens. La Diète a ordonné que leur évêque soit interdit de visiter leurs églises et de tenir des synodes exceptés à Clausenbourg et Torda, où ils étaient les plus nombreux. Ailleurs, par inadvertance des églises ont été assignées à des surveillants réformés, avec le plein pouvoir pour les convertir au calvinisme s'ils le pouvaient. Dans le Székelyföld cette loi fut en vigueur pour plus d'un siècle, beaucoup au détriment de la cause unitarienne, comme nous le verrons. On a interdit même aux réformés de faire d'autres prosélytes.

       Tous les efforts ont été ainsi faits pour donner aux catholiques une chance de gagner le pays de nouveau à leur propre foi. En 1579, le prince fait appel aux jésuites pour venir et aider à reconstituer l'influence de leur église, comme ils avaient été invités pour le faire en Pologne quinze ans avant. (8) Ils sont venus avec empressement et des écoles pour soutiens ont été immédiatement établies à Oradea et Clausenbourg, tandis qu’à Gyulafehervar, où Christopher leur donna l'école unitarienne, il a immédiatement placé le jeune Prince Sigismond sous leur instruction. Ceci maintenant est immédiatement devenue l'école à la mode, où les fils des magnats pouvaient être instruits avec leur futur prince. L'influence des jésuites se propagea rapidement, par le prince et parmi le peuple très rapidement, en fait et avec tellement d'interférence dans les politiques de l'état, qu’en 1588 les nobles à la Diète ont unanimement voté pour les faire expulser du pays, de peur que leurs machinations Transylvaniennes soient bientôt apportées, selon la loi de l'Autriche catholique qui était en effet de conception jésuite. Ils sont parvenus à revenir encore plus d'une fois, mais le sentiment contre eux était si fort et ainsi général, qu’il ne leur fut jamais permis de rester assez longtemps pour gagner la direction des choses, comme ils l’ont fait en Pologne. Il est dû par ce fait, qu’autant que pour un autre, qu’également l'Unitarisme n'a pas été renversé en Transylvanie.

       Pendant que les unitariens avaient reçu des coups qui les faisaient chanceler par la mort du Roi John, par le renversement de la partie de Bekes et la succession de lois que la Diète avait passées pour limiter leur croissance, leur vie interne est restée pratiquement comme avant. Particulièrement dans leurs pensées qu'ils n'avaient pas incité pour les placer comme un pansement en adoptant une foi obligatoire et ont continué à avancer. C'était cette croissance même de leurs pensées qui provoquèrent leur prochain grand ennui. Bien qu'ils n'ont plus cru que le Christ était égal avec Dieu, ils avaient hérité de leur passé où l'habitude de le prier. (9) Cependant, là étaient certains de leurs principaux penseurs, des disciples capables comme Sommer et Palæologus, les recteurs de l'école de Clausenbourg et d'autres, qui ont cru que cette pratique n’avait jamais été enseignée dans les Ecritures, ni ordonnée par le Christ lui-même et ont donc soutenu qu'elle devait être abandonnée. Cette vue avait déjà été mise en avant dans la période de la mort du Roi John et alors discutée par les unitariens, Biandrata inclus, sans sérieuse objection lors de réunion et s’était évidemment largement propagée parmi eux sans réveiller beaucoup d'agitation. Au plus orthodoxe, cependant, ceci semblait comme abandonner le Christianisme complètement, et aller de nouveau au judaïsme et quand les jésuites ont hérité du pays en 1579 trouvant Dávid soutenant cette vue, ceci leur semblait le point le plus vulnérable dans l'armure unitarienne, et ils ont donc commencé à demander instamment que Dávid soit poursuivi pour enseigner un tel blasphème. C'est eux qui étaient vraiment au fond de ce qui allait suivi.

       Dávid, dont l'esprit était toujours prêt pour le progrès, avait adopté cette vue en 1572. Cependant, pendant plusieurs années il s’est avéré justement qu’il est dit peu ou rien sur elle. Néanmoins, dans cette période malheureuse, juste pendant que les catholiques devenaient agressifs, à la Diète de 1577 qui avait restauré la loi contre d'autres 'innovations', il commençait à prêcher hardiment. Au synode unitarien de Torda en 1578, avec 322 membres du clergé, il avait pris l'occasion pour parler contre l’idolâtrie du Christ et le baptême infantile avait été également supprimé comme non scriptural. Dávid continua au cours des discutions publiques et privées davantage pour la réforme doctrinale et bien que la Diète le mois suivant ait exprimé encore un autre avertissement contre des 'innovations', il ignora l'avertissement et à l'automne le synode poursuivi les discussions doctrinales autant qu'avant. Biandrata à la cour a très bien vu ce que les jésuites attendaient et que le prince sous leur pression s’impatientait, et il s'est rendu compte qu'il y avait grand danger, et avait peur que tous les unitariens soient bannis du pays. Il invita Dávid pour garder la tranquillité et quand Dávid répondit que ce serait de l’hypocrisie, ensuite Biandrata lui suggéra, qu'afin de sauver la cause de sa ruine en totalité, qu’il pourrait être bien d'avoir deux ou trois des pasteurs qui étaient les plus zélés pour la propagation de ce nouvel enseignement d’être jugés pour hérésie. Cela aurait pu être un mouvement politique à faire, mais Dávid avec indignation rejeta une proposition si déshonorante.

       Biandrata essaya maintenant une autre tactique. Il avait entendu parler de Fausto Socin et de sa célèbre discussion à Bâle tôt dans l’année, sur le Christ le Sauveur, (10) et lui commanda de venir pour essayer d’emporter Dávid par des arguments de la Bible. Socin est venu, par la Pologne, soutenant des revendications des églises polonaises et de l'automne au printemps il logea et mangea à la maison de Dávid, aux frais de Biandrata, conduisant une discussion courante avec lui au sujet du culte du Christ. Plusieurs des pasteurs y sont venus et participèrent au cours de la discussion. Socin a averti Dávid que de telles vues mèneraient de nouveau des hommes à Moïse et au judaïsme, mais Dávid restait toujours de la même opinion. Alors Biandrata a obtenu que le revenu de l'église de David soit réduit, d’où Dávid a amèrement protesté, comparant cette persécution à celle de Calvin envers Servet. Biandrata a répondu en colère que si Dávid n'abandonnait pas la doctrine blessante, il devrait être accusé et jugé à la prochaine Diète pour le crime d'innovation. Ainsi ils ont convenu entre eux que la question soit mentionnée à un comité des pasteurs, qui à leur tour l’ont mis comme excédent jusqu'à un synode général. Biandrata a également proposé que tous les arguments des deux côtés soient mis par écrit et soumis aux églises polonaises pour leur jugement. Il fut convenu que ceci soit fait et qu'en attendant Dávid devait préserver le silence sur le sujet. Lui et Socin préparèrent les deux rapports de leurs vues, qui ont été montrés au prince puis envoyés en Pologne. Cependant, sans attendre la réponse, Dávid a convoqué un autre synode à Torda, en dépit de l'opposition de Biandrata. Sur ce Biandrata, pensant David incorrigible et provocateur, il appela cinquante pasteurs ensemble, leur dit que le cas de Dávid devait bientôt être vu à la Diète, leur donna un rapport des vues de Dávid ce qui l'a sérieusement mal représenté et secrètement leur suggéra comment ils devaient voter s’ils ne souhaitaient pas être enlevés de leurs postes et d’être bannis. En même temps, il a écrit à Socin, tandis que jusqu'ici il l'avait défendu avec le prince, qu’il devrait maintenant prendre position contre David. Alors le prince ordonna au concile de Clausenbourg d’enlever David de son pastorat et de le tenir sous la garde dans sa propre maison et isolé des visiteurs. Dávid a maintenant suspecté Socin de trahison et l'a commandé de sa maison. Tout ce temps Dávid était malade, mais le jour suivant, étant dimanche, il s'est encouragé et prêcha dans les deux églises de Clausenbourg, indiquant à ses personnes ce qui était imminent, défendant avec éloquence la doctrine unitarienne, et déclarant l’adoration du Christ pour être juste la même que l’invocation de la Vierge Marie ou des saints. C'était le dernier sermon qu'il prêcha. « Quoique le monde puisse indiquer, » il dit pour conclusion, « Il doit dans un certain temps apparaître clairement que Dieu est seulement un. »

        Le prince était naturellement très fâché de ceci, bien que le concile de Clausenbourg a fait l'impossible pour l'apaiser et ainsi firent de même plusieurs des nobles, mais il insista sur le fait que Dávid soit arrêté. Socin, ayant récupéré d'une maladie, est allé en Pologne, où nous avons déjà suivi sa carrière. (11) Biandrata avait maintenant une profonde animosité personnelle et amère envers Dávid. Il l'a fait garder sous la surveillance la plus stricte et ne permettait que rien soit fait pour soulager les douleurs physiques de Dávid, ni même permettre à sa famille d'aller chez lui, excepté quelques fois. Cependant trop faible pour se tenir, Dávid a été longuement porté sur un chariot à Gyulafehervar et introduit devant la cour devant le prince. La question était, que son enseignement contre l’adoration du Christ était une 'innovation' ou pas. Beaucoup d'évidences furent apportées pour prouver que ces vues, au lieu d'être nouvelles, avaient longtemps été courantes parmi les unitariens et par le passé approuvées par Biandrata lui-même. Après que le cas fut soumis, Dávid et ses amis ont été exigés de se retirer. Pour résultat la majorité des pasteurs unitariens, se rappelant la menace de Biandrata et également des pasteurs orthodoxes, ont juré qu'ils n'avaient jamais partagé ses opinions. Seulement un fut assez audacieux pour déclarer que ces choses avaient été discutées à Oradea sans créer n'importe quel scandale à cet endroit. Les nobles, cependant, ont déclaré qu'ils étaient d'accord avec Dávid, tandis que d'une part les jésuites prononçaient en dernier lieu son enseignement blasphématoire et damnable. Dávid a été de nouveau introduit devant la cour. Les plaignants ont demandé pitié pour lui, mais les pasteurs orthodoxes de Hongrie ont exigé sa vie. Le prince l'a prononcé coupable et l'a condamné à l'emprisonnement dans le château de Deva. D'autres appels en son nom ont été vains. Le jugement des églises polonaises n'avait pas été attendu, mais quand il est venu, il était défavorable aux enseignements de Dávid. Lui-même n'a pas longtemps survécu, et décéda dans sa prison le 15 novembre 1579. Ses ennemis ont après fait circuler des légendes terribles au sujet de ses derniers jours, mais il est probable qu'il soit mort de la maladie dont il avait longtemps souffert.

       Francis Dávid mérite de se tenir avec Servet en tant qu'un des deux plus grands martyres de l'histoire unitarienne. Il était un étudiant infatigable des Ecritures et dans ses efforts de porter la réforme du Christianisme uniformément, il ne s'est jamais départi de prendre la prochaine mesure. Ceci incita ses adversaires de le penser tout à fait instable, dont leur idéal était que des vues religieuses une fois formées ne devaient jamais être changées, mais ses changements étaient simplement des phases d'un mouvement régulier dans une direction cohérente et il n'était pas homme pour croire une chose dans son coeur et rester silencieux à son sujet quand il était à son pupitre. Ni les dessous de table ni les menaces ne pouvaient le déplacer de la fidélité à la vérité telle qu’il l'a voyait et son exemple de fidélité ferme à sa foi, même en vue de la mort, a continué d’inspirer ses disciples en Transylvanie pendant trois cents cinquante ans, dont peu ont été exempts d'une certaine sorte de persécution religieuse. Dans sa foi et ses enseignements, il était éloigné avant Socin et de son propre temps, il était le seul des premiers leaders unitariens, dans n'importe quel pays, qui se sentirait spirituellement plus à la maison parmi des unitariens du vingtième siècle. Tandis que c'est maintenant son plus grand éloge, il apporta alors le plus grand danger pour sa cause de par sa mort.

       Quant à la part de Biandrata dans cette tragédie, il n'est pas facile d'être sûr si elle est juste et impartiale de sa part. A-t-il été transpercé par l'envie et la jalousie que la réforme qu'il avait présenté dans la religion Réformée devait bientôt et entièrement passer de son influence sous celle d'un homme qu'il avait découvert lui-même et avancé ? Était-ce un sens de vengeance qui, quand sa propre réputation était sous un nuage et qu'on dit qu'il était évité par toutes les personnes respectables, faisait de lui le souhait d’humilier un qui l'avait réprimandé ? Ou était-ce peut-être pour son intimité avec une cour catholique, qu'il s'est rendu compte que l'Eglise Unitarienne était dans le danger imminent de destruction à moins que son mouvement dans sa précipitation, loin de la foi et des pratiques familières de tout le reste du monde Chrétien, pouvait être arrêté ? Toutes ces explications de sa conduite ont été données et peut-être toutes sont dans une certaine mesure vraies. Certainement, comme les difficultés ont continué, son sentiment envers Dávid semblait s'être développé dans une haine toujours plus amère pendant que Dávid lui paraissait se manifester toujours plus entêté. Les unitariens de Transylvanie n'ont jamais cessé de tenir son nom dans l'exécration. Pourtant après tout ce qui a été dit, il mérite toujours d'être rappelé l'un des premiers pionniers et des plus persistants de l'Unitarisme qui pendant des années ont risqué leur vie pour lui. Celui qui a fait plus que peut-être n'importe quelle autre personne pour sa propagation rapide en Pologne et responsable de sa présentation à ceux qui pouvaient mieux le favoriser en Transylvanie, était le médecin italien Giorgio Biandrata.
        Bien qu'il ait gagné une victoire provisoire en fixant la condamnation de Dávid et avait toujours dirigé la politique de l'église, pour tandis qu'après, l'influence de Biandrata parmi les unitariens à partir de ce moment accroissait dorénavant nettement moins. Tandis qu'il n'est pas envisageable qu'il soit revenu à l'Eglise Catholique, comme parfois il fut chargé, le reste de sa vie se passa dans les cercles jésuites à la cour et on dit que son intérêt pour sa propre église s’est refroidi. La légende entoure la période, l'endroit et les circonstances de sa mort, mais la vérité est probablement qu'il est mort normalement en 1588 à Gyulafehervar.
        Pour sa part dans l’affaire, Socin à également eu beaucoup de critique contre lui et on cru pendant un certain temps qu'il s'était volontairement joint à Biandrata dans une conspiration pour provoquer la mort de Dávid. Mais sa conduite une fois soigneusement examinée semble avoir été entièrement correcte et fut jugé simplement d’avoir par force d'arguments essayer d’amener Dávid à une vue différente. Échouant en cela, il avait quitté la Transylvanie sans avoir eu n'importe quelle part dans le procès de Dávid, ou même sans se rendre compte que quelque chose de plus avait été prévu que de le restreindre à prêcher jusqu'à ce qu'un synode général devait arranger la doctrine de l'église.

     

    CHAPITRE XXIV – L’Unitarisme en Transylvanie, après la mort de Dávid, 1570–1690 : Un siècle d’oppression Calviniste



       

    L'emprisonnement de Dávid laissa les églises unitariennes sans organisation ou direction. L'intérêt de Biandrata pour leur cause l'amena immédiatement de commencer à les organiser sur une base qui devait les rendre plus sûrs pour d'autres d'attaques en vertu de la loi et devait leur assurer une croissance ordonnée et responsable. Sous un mois, il convoqua un synode général à Clausenbourg et y assista presque tout le clergé. Dans leurs coeurs un grand nombre d’entre eux avaient sympathisé avec Dávid et partagé ses opinions. Ils étaient peu inclinés pour tomber dans tous les plans que Biandrata pouvait maintenant avoir à disposition, mais pour sauver l'église de l’accusation d'être des « rejetés du Christ, » il a obtenues d’eux (il est dit, par déformation ou un tour) d'adopter une confession de la foi qui était censée être la compilation des livres édités dans la période de John Sigismond. Elle a rendu l'adoration du Christ dorénavant obligatoire dans le culte public et a été conçue pour être une barre pour aucun changement dans la direction laquelle Dávid s'était dirigé. Un consistoire de vingt-quatre membres a été choisi pour contrôler les affaires d'église et un peu plus tard douze doyens ont été choisis pour avoir la surveillance d’autant de districts séparés.

       Biandrata fut également candidat pour être évêque, mais les frères étaient peu disposés à voter pour lui tant que Dávid vivait toujours, de sorte que sur la nomination de Biandrata, le prince nomma son candidat comme évêque et pasteur en chef de l'église de Clausenbourg. Le nouvel évêque, Demetrius Hunyadi fut sagement choisi. Il avait été un protégé de John Sigismond, un ami de Stephen Bathori et recteur de l'école de Clausenbourg. Bien que conservateur de sa foi, il était de haut niveau et aussi bien un homme de grande capacité d’organisation. Il a bientôt rassemblé le consistoire pour établir des règles pour le gouvernement des églises et ordonna que le baptême infantile, qui n'avait pas été observé pendant un certain temps, devait être réactualisé, tandis tous les pasteurs ont fait des propositions à l'évêque et au consistoire. En automne le jugement des églises polonaises sur le cas de Dávid a été reçu, condamnant vigoureusement les vues de Dávid. Tous, sauf seize ou dix-huit sur 250 pasteurs y ont souscrit, alors que la majeure partie du reste donnait depuis longtemps dedans. Toute discussion sur les questions contestées était dorénavant fermée. L’évêque Hunyadi a vécu jusqu'en 1592 et dans son temps l'église il est devenu bien établi pour des façons qui étaient sûres et conservatrices, bien qu'elles soient de petites parties pour le progrès.
       Dans beaucoup de cas, cependant, la conformité était seulement extérieure. Quoi qu'ils pouvaient avoir été obligés de l'adopter, les pasteurs ne pouvaient pas changer facilement leurs convictions et beaucoup d'entre eux ont continué silencieusement de croire, prêcher et pratiquer comme avant. En fait, dès que la pression de Biandrata était finie, aucune tentative sérieuse n'a été faite pendant plusieurs années, d'imposer des lois sévères qui avaient été passées contre l'enseignement de Dávid et divers hauts nobles et fonctionnaires ont été connus ouvertement pour tenir ses vues. Même cent ans après, il y avait plusieurs des unitariens qui n'avaient pas pratiqué le baptême infantile et le refus d’adorer le Christ était répandu pendant presque soixante années jusqu'à, comme nous le verrons bientôt, que le sujet emmena une fois de plus les unitariens devant la Diète.

       Les vues de Dávid avaient été très courantes parmi les églises d’Hongrie inférieure et comme celles-ci n’étaient pas assujetties à la Transylvanie qui était selon la règle turque, ils n'ont prêté aucune attention aux nouveaux règlements. D'ailleurs maintenant, plusieurs des meilleurs pasteurs de l'église sont partis de Transylvanie et sont allés en Hongrie où ils pouvaient apprécier une plus grande liberté religieuse. Il y avait un échange fâcheux de lettres, les hongrois reprochèrent brusquement aux Transylvaniens leur abandon de Dávid. Les églises hongroises se sont maintenant retirées d’elles-mêmes et ont choisi un évêque pour leurs propres, et dorénavant, malgré des efforts pour les regagner, ils ont eu peu à faire avec les frères de Transylvanie et peu de sympathie pour eux. En même temps, plusieurs des nobles, plaçant des perspectives politiques avant les convictions religieuses, ont abandonné l'église unitarienne et ont professé le calviniste ou la foi catholique. La Transylvanie était encore sur le chemin de devenir catholique et le prince qui suivit, le jeune Sigismond Bathori, qui avait été instruit par les jésuites, était l'outil disposé de leur politique pour faire virer le pays sous l’Autriche catholique. Il a été persuadé de mettre plusieurs des magnats protestants à mort sous une fausse accusation de trahison et de quitter son pays pendant quelques années comme un terrain football à se disputer entre l'Autriche et la Turquie, à être blessée, brûlée et pillée par chacun alternativement. Pendant dix-huit années depuis son accession en 1588, il n'y eut aucune paix ou sécurité en Transylvanie. Tout ceci a aggravé les malheurs des unitariens.

       Le Prince Sigismond a rendu son gouvernement à l'empereur Rudolf en 1595 et s'est retiré du pays. L'empereur alors envoya son sanglant Général Basta pour soumettre la Transylvanie et pour exterminer le protestantisme. L'évêque catholique ordonna que les églises unitariennes soient supprimées et leurs pasteurs bannis et dans beaucoup de cas comme ceci a été fait. Les jésuites sont revenus et ont leur donna la principale église unitarienne de Clausenbourg en 1603. Le Général Barbiano, un moine romain devenu soldat, avoua qu'il tuerait chaque personne qui progresserait en Hongrie et en Transylvanie et qui refuserait d'adhérer à l'Eglise Catholique. Basta traita les protestants tellement cruellement que pour des générations ils avaient l'habitude d’employer son nom pour effrayer leurs enfants. Il a pendu des pasteurs pour qu’ils étouffent dans la fumée des piles de leurs propres livres brûlants, ou les écorcha vivants. Ses soldats ont pillé les maisons des nobles et ravirent leurs épouses et filles. Une famine terrible s’en suivie. Pendant quelques mois, alors que leurs ennemis tombaient entre eux, il y eut un soulèvement réussi des Transylvaniens sous la conduite d'un brave sicule appelé Moïse Szekely, qui était unitarien. (1) Il s’est trouvé être un grand général et regagna la majeure partie du pays, pris Clausenbourg, expulsa les jésuites et restitua leurs églises aux unitariens. Il a semblé un moment comme si les unitariens avaient encore un dirigeant pour leur propre foi et ensuite pour avoir gagner de rapides victoires, Szekely fut élu prince de Gyulafehervar en 1603. Il était sur le point d'être reconnue par l'empereur quand l'ennemi s’arrangea pour des querelles et s’unirent contre lui et fut défait et quelques semaines plus tard tué dans une bataille pendant la nuit près de Brasso (Kronstadt), et la majeure partie de la noblesse du pays a été capturée ou est tombée avec lui. Basta est retourné, plus cruel que jamais. La plupart des pasteurs se sont sauvés du pays et l'évêque unitarien sauva sa vie en se cachant dans une mine de fer. L'église de Clausenbourg a été de nouveau donnée aux jésuites et pendant trois années les unitariens de là ont dû adorer secrètement dans une maison privée. Longuement les protestants de Hongrie et de la Transylvanie se sont rassemblés sous le Chef héroïque Stephen Bocskai, un calviniste de Oradea, qui a été élu prince en 1605. Basta a été tout à fait défait et l'Empereur a cherché la paix. Les libertés des protestants et catholiques ont été proclamées et Bocskai a encore expulsé les jésuites et restitua aux unitariens leurs églises et écoles. L'année suivante il est mort empoisonné. Naturellement dans cette période perturbée, les unitariens n'ont pas pu espérer augmenter, mais décharnés qu’ils étaient par la guerre et les persécutions, c’était merveilleux de voir comment et immuablement ils ont collé à leur foi sous la conduite de leurs évêques courageux et fidèles.

       Avec Bocskai débuta une loi en Transylvanie qui, pendant presque un siècle est demeurée dans les mains des calvinistes et l'Eglise Réformée a ainsi tenu le fil jusqu'en 1690. Ils n’ont pas opprimé violemment les unitariens et ont feint d’observer les lois de la liberté religieuse et étaient aussi peu amicaux que jamais à la foi et à l'église unitariennes et ont entravé sa croissance autant que possible. Ainsi en 1605, ils ont exigé qu’à la minorité des calvinistes soit donné des droits égaux que la grande majorité unitarienne de Clausenbourg. Bientôt après, on commanda que la prédication calviniste soit là, où jusqu'ici il y avait eu seulement des églises unitariennes, puis une église et une école ont été mises de côté pour les réformés et puis d’autres et d’autres. En 1615, il fut promulgué qu'une église ayant mélangée les adhésions devait être entièrement contrôlée par ceux dont la foi était majoritaire et en général le gouvernement a utilisé sous tous les rapports son pouvoir pour favoriser la cause calviniste autant que la loi le permettait.

       De 1613 à 1629 le Prince Gabriel Bethlen régna. Il était peut-être le plus grand des régnants indigènes, un homme d'État sage et ferme de Transylvanie, également un calviniste zélé, profondément intéressé à la religion et déterminé de chaque manière légale pour en favoriser sa propre forme. Pourtant les unitariens, malgré tout ils avaient toujours souffert, étaient très forts et pouvaient avoir au moins été maintenus, sans une chose qui a maintenant surgie pour les perturber. Quand l’intolérance religieuse souhaitait suivre un cours de persécution, n'importe quel prétexte, aussi petit soit-il, servait pour atteindre l'objectif pour y arriver. Bethlen a trouvé son prétexte dans le Sabbatarianisme de certains des unitariens. Pour comprendre cette matière nous devons retourner en arrière. Après la mort de Dávid, l’Unitarisme a montré deux tendances distinctes. Les conservateurs ont naturellement suivi la croyance et ont observé les pratiques établies par Biandrata et l’évêque Hunyadi en 1579, mais il y avait un grand nombre qui se sont tenus avec celles de Dávid, quoiqu'ils n’aient pas osé l'admettre et qu’ils ont continué d’aller plus loin dans la direction à laquelle Dávid avait semblé visé. Réagissant contre les nouvelles conditions, ils ont commencé à étudier leurs Bibles plus que jamais et particulièrement l’Ancien Testament, dans lequel ils ont trouvé divers commandements négligés et se sont maintenant senti obligés de les garder. Par conséquent, très peu d'années après la mort de Dávid il y eut l’accusation qu’à Clausenbourg beaucoup avaient abandonné de faire baptiser leurs enfants en bas âge, s'abstenaient de manger du porc ou du sang ou choses étranglées et de diverses autres manières ont ressemblé aux juifs, particulièrement, puisqu’ils ont célébré des festivals juifs et ont observé le sabbat. Ainsi ils sont venus pour s'appeler Judaïsants ou Sabbathiens. Ils se sont étendus surtout dans le Székelyföld, parmi la population rurale, ils étaient inoffensifs, ne ternirent aucune réunion ouverte et pendant un certain temps ont été généralement tolérés. Leur fondateur était un Andrew Eössi, qui était venu à sa foi dans les environs de 1588 tout en lisant sa Bible pour consolation après la mort de ses trois fils.

       Dans la période de Sigismond Bathori, le Sabbatarianisme venait à être considéré pratiquement comme une nouvelle section religieuse et on proposa de la punir sévèrement comme 'innovation', mais la guerre a bientôt mis un arrêt aux persécutions qui avaient commencé. Bien qu'a une ou deux ou davantage de Diètes des lois contre eux furent passées, les lois n'ont pas été imposées, mais Bethlen a découvert ici une chance, en attaquant les Sabbathiens, pour affaiblir l'église unitarienne à laquelle la plupart d'entre eux avaient appartenu et en 1615 il débuta une sévère persécution contre eux comme blasphémateurs. Trois ans après, les églises unitariennes ont été convoquées pour un synode général et on envoya l'évêque réformé Dajka pour présider pour elles en tant que son représentant personnel et les Sabbathiens étaient appelés pour y participer. Pour échapper à la poursuite, bon nombre d'entre eux ont immédiatement fait un saut pour l'Eglise Réformée, le reste fut alors exclu de leur adhésion dans l'Eglise Unitarienne et remis aux pasteurs réformés pour les convertir de nouveau au Christianisme. Accompagné de 300 soldats, ensuite l’évêque Dajka passa par deux comtés entiers où les sabbathiens étaient les plus nombreux, et sous le prétexte de les éliminer, il enleva les églises unitariennes de droite et de gauche, où il y avait le moindre soupçon de Sabbatarianisme et leurs pasteurs furent supprimés de leurs chaires et placés en état d'arrestation. La Diète pensa que ceci allait trop loin et s’y est mêlée. En 1622, cependant, l’évêque Dajka a atteint la même extrémité d'une autre manière. Comme la loi s'est alors tenue, même les églises unitariennes dans le Székelyföld devaient être visitées et dirigées par l'évêque réformé plutôt que par l'unitarien. (2) Il a converti un pasteur unitarien bien connu pour la foi Réformée, bien que le fait fut maintenu dans le secret et l'a pris avec lui pendant qu'il visitait les églises unitariennes. Il demandait aux membres si ils professaient la même foi que ce pasteur Siko, auquel ils ont répondu oui. Sur quoi, il a rapporté qu'en sa présence toutes ces églises avaient abjurées l’Unitarisme et avaient professé la foi Réformée, leurs pasteurs unitariens ont été renversés et des pasteurs réformés ont été mis en place au lieu d’eux. Ainsi par une tentative méprisable les unitariens ont été privés de soixante deux églises immédiatement et aucune tentative n'a été jamais faite pour le droit au sujet de cette injustice.

       Le Sabbatarianisme était maintenant en voie de s'éteindre (pour l'exclusion de ses disciples de l'église, signifiait leur disqualification pour tenir des fonctions publics et ceci a été considéré comme une très grande perte), et n'avait pas été rétabli d'une manière singulière. Un homme appelé Simon Pecsi qui dans sa vie plutôt avait été le professeur des trois fils d'Eössi mentionné ci-dessus et après leur mort Pecsi fut adopté par lui et après longtemps avait hérité de sa grande fortune. Il est alors parti à l'étranger pour voyager et pour de vastes études, de retour, il débuta dans la vie publique et devint le secrétaire de Bocskai et longuement chancelier sous Bethlen. Tombant sous le soupçon de déloyauté, il a été emprisonné pendant neuf années, durant lesquelles il s'est donné à penser beaucoup sur les sujets religieux. Le résultat était, qu'il est sorti de prison en tant qu’un Sabbathien zélé et par ses valables écrits édités et par son influence personnelle, il propagea bientôt le mouvement largement parmi toutes les classes, tandis que l'évêque unitarien, étant un polonais, connaissait trop peu l’hongrois pour comprendre ce qui se faisait dans ses églises. Bethlen était maintenant succédé par George Rakoczy I, un autre zélé calviniste, qui avait moins d'amour pour les unitariens puisqu'ils avaient soutenu son rival pour la couronne, un de leur propre nombre. (3) Après avoir réglé ses problèmes politiques, donc, il commença une nouvelle persécution des unitariens Sabbathiens, des quels il exigea de les envoyer à l’une ou l'autre des religions « reçues » sous peine de mort et de confiscation de la propriété. Pecsi lui-même a été de nouveau emprisonné et a renoncé à presque toute sa propriété, bien qu'une fois et après longtemps libéré, il indiqua avoir eu davantage d'ennuis en joignant l'Eglise Réformée.

       Une ligne d'attaque supplémentaire restait à être essayer contre les unitariens : s’ils observaient la loi au sujet de l’adoration du Christ, qui leur avait été imposée au moment du procès de Dávid. Il était bien connu, que plusieurs des pasteurs avaient accepté la nouvelle foi à ce moment-là, simplement parce qu'ils le devaient ou bien encourir le risque d'emprisonnement ou peut-être la mise à mort comme innovateurs, tandis que plusieurs des nobles n'avaient fait aucun secret au procès de Dávid d’avoir favorisé ses vues. On a permis au sujet de dériver alors, puisqu'une génération dans le pays était trop dérangée par des perturbations politiques pour prêter beaucoup d'attention aux détails de la religion. Ils ont continué dans leur hérésie. Cependant, Rakoczy, commença en 1635 à prendre des mesures plus vigoureuses et menaça, à moins qu'ils aient changé, de les poursuivre devant la Diète. Pendant qu'ils persistaient toujours, une Diète spéciale fut convoquée à Dees en 1638 pour aborder la question. Encore et comme avant, beaucoup s’alarmèrent de peur qu'ils perdent leurs droits politiques et pour plus de sûreté ont fait le saut pour l'Eglise Réformée. À la fin les parties ont conclu un accord connu sous le nom de règlement de Dees (Complanatio Deesiana), (4) qui a été accepté par le prince, la Diète et tous autres concernés. Ceci a donné à la croyance unitarienne un nouveau et plus clair rapport, et exigea une adhérence plus stricte au culte du Christ (cependant pas comme Dieu) et à l'utilisation des sacrements. Pour autant, n'importe quelle personne qui était trouvée comme innovateur devait être décapitée et ses domaines confisqués. Tout ceci alors a été dûment ratifié par le synode d'église, un nouveau catéchisme a été basé sur lui et depuis ce temps, le sujet n'a apporté aucun autre ennui.

       La Diète de Dees a pris d'autres mesures affectant les unitariens. Elle a interdit l'édition des livres unitariens sans la permission du prince. Davantage de mesure a été également prise contre les sabbathiens, duquel une partie a été condamnée à mort, beaucoup d'autres ont été emprisonnés, et encore d’autre lapidés à mort par une foule dans les rue comme blasphémateurs et leurs épouses mises au pilori dans le marché et bannies, tandis que pourtant d'autres devaient se soumettre à l'humiliation publique et tous ceux qui ne se rétractaient pas, on confisquait leurs propriétés. Dorénavant, à partir de ce temps, les Sabbathiens sont devenus quantité négligeable, bien que quelques uns d’entre eux restent toujours à ce jour, confessants maintenant la foi et les coutumes juives.
       Sans compter que les malheurs dont nous avons parlé, les unitariens ont perdu beaucoup d'églises dans le Székelyföld par une invasion des Tatars en 1622 et par la même année plusieurs de leurs membres sont morts de la peste à Clausenbourg. Pendant ce temps, d'autres dans cette période perturbée (1616 - 1632) devenaient démoralisés, comme nous l’avons noté, (5) parce que leur évêque Radecki, étant un Polonais, ne pouvait pas parler hongrois et ne pouvaient pas donner ainsi à ses églises la direction qu'ils exigeaient. Par conséquent, soixante ans après la mort de Dávid, ce fut une période où l’Unitarisme en Transylvanie avait solidement perdu du terrain. Ceux qui ont survécu par leur fidélité héroïque et les qualités développées, ont fait qu’ils étaient assez fort, ce dont ils avaient considérablement besoin, pour les persécutions catholiques dans le siècle qui suivit. En attendant ils étaient les premiers pour apprécier un demi-siècle de tranquillité par comparaison, pendant lequel ils pouvaient regagner le terrain perdu et développer à nouveau une vie saine d'église.

       Pendant le reste du dix-septième siècle les unitariens de Transylvanie ont vu de meilleurs jours, et ont plutôt bien tenu les leurs. Leurs pasteurs et professeurs étaient instruits dans leur université de Clausenbourg et les plus prometteurs étaient envoyés pour une éducation plus permanente à Luclavice (6) en Pologne, en Allemagne, ou à Leyde et à Amsterdam au Pays Bas où ils ont été reçus avec bonté par les remontrants. Dorénavant ils ont travaillé infatigablement pour réparer leurs pertes et pour reconstruire leur église. Cependant, ils ne pouvaient pas échapper longtemps aux blessures de la guerre. Le Prince George Rakoczy II, comme nous l’avons vu, (7) avait été leurré par l’invasion en Pologne en 1657 où de son armée de 50.000 individus, seulement 3.000 en sont revenus. La fleur de la noblesse de Transylvanie a péri ou a été prise en captivité, parmi eux naturellement un grand nombre d'unitariens. Très peu de temps après, alors que l'Autriche envahissait le pays d'un côté, les Turcs et les Tatars sont venus avec le feu et l'épée de l'autre, portant beaucoup en esclavage et partir après avoir brûlé les maisons et les églises derrière eux. A la suite du tout ceci, est venu la peste ravageant toute le pays. Pendant deux années l'église ne pouvait pas même élire un évêque, aucun synode ne fut tenu et l'université de Clausenbourg a été réduite à neuf étudiants.
        Il était juste à cette période qu’un malheureux groupe du polonais exilés arrive (8), pour trouver leurs frères de Clausenbourg appauvris, cependant aimables et hospitaliers, dont des relations amicales avait été longtemps conservées entre les unitariens des deux pays. Les disciples et les professeurs étaient allés dans les deux sens et la Pologne avait fourni plusieurs pasteurs de l'église unitarienne des saxons de Clausenbourg et également un évêque. Le nouveau prince Michael Apaffi I assura leur règlement permanent à un moment où à peine un autre pays en Europe était prêt à les accueillir sympathiquement. Plus tard, ils ont été rejoints par d'autres exilés de Pologne ou de Prusse et tandis que tous étaient pauvres, longtemps encore après ils étaient obligés de demander l'aide de leurs frères plus chanceux ailleurs, dans l'ensemble ils ont apporté de la force pour la cause unitarienne. Le nombre d'églises était maintenant tombé à pas beaucoup plus de 200, à peine la moitié de ce qu'elles avaient été dans le temps de Dávid. Sous l’évêque Koncz (1663 -1684), le rétablissement est de nouveau reparti et les églises ont été reconstruites ou réparées. Pour exemple, les unitariens ont repris aux calvinistes par la force une église qui avait autrefois été la leur et le prince approuva leur action. Koncz a particulièrement stimulé une école pour chaque église de village et bientôt amena ces derniers à un état élevé et d’excellence, les églises se sont épanouies de nouveau et la bonne discipline a été maintenue.

       En Hongrie inférieure pendant plus de cinquante années après la mort de Dávid, les églises unitariennes, étant sous la protection de la loi turque, se sont épanouies merveilleusement dans sept comtés, un pays aussi grand que la Transylvanie elle-même. À Pécs en 1632 les catholiques avaient disparu et presque chaque citoyen était un unitarien et ainsi ils étaient dans trois comtés entiers à l'ouest du Danube. Cependant, nos enregistrements de ces églises sont maigres. Ensuite après avoir eu un évêque pour leurs propres églises, ils semblent avoir proposé plus des frères de Transylvanie et ne pas en avoir nommé d’autres. Plusieurs de leurs pasteurs sont venus de Transylvanie et ils ont envoyé plusieurs de leurs fils à l'université de Clausenbourg. Vers la fin du dix-septième siècle ils ont assurément commencé à décliner. Les jésuites avaient commencé à revenir et à regagner le terrain perdu. Les guerres entre l'Autriche et la Turquie ont ravagé le pays. En 1687, les Turcs ont été éconduits du pays et elle est maintenant revenue selon la loi catholique. Quand l'Empereur a pris Pécs aux Turcs, il a donc donné l'église unitarienne aux catholiques et a banni ses pasteurs. Les calvinistes étaient encore tolérés en Hongrie où ils étaient nombreux et ont sévèrement persécutés les unitariens. Sous cette double oppression irrésistible et sans protection légale, ils ont dû céder. En 1710 la totalité des églises en Hongrie avait été déracinée, leurs pasteurs ont été bannis et leurs membres mis à morts au loin, ou ont rejoint d’autres églises. Dix ans après, le peu qui avait été laissé, avant le milieu du siècle tous étaient devenus calvinistes ou catholiques ou bien partis du pays, mais pas définitivement, Jusque tard au dix-neuvième siècle, l’Unitarisme était de nouveau planté dans cette région.

     

    CHAPITRE XXV – l’Unitarisme en Transylvanie sous le gouvernement Autrichien, 1690–1867 : Un siècle est une partie de l’oppression catholique



       

    Depuis 1526 les Turcs avaient occupé une grande région de la Hongrie et avaient tenu une sorte de garde politique au-dessus de la Transylvanie, mais en 1690 ils ont été expulsés du pays pour de bon, à la fin d'une guerre dans laquelle les unitariens furent alésés d’une large partie. La Transylvanie, avec beaucoup d'enthousiasme a été de nouveau unie dans un gouvernement avec un peuple analogue et fut jointe à l’Autriche. Léopold I, roi de Hongrie et Empereur fut élu pour être son prince. Maintenant dans toute son histoire, l'Autriche a été le plus étroitement sous l'influence de l'église catholique que peut-être n'importe quel autre pays européen, à moins que ce soit l'Espagne. Le siècle d'oppressions intermittentes par les calvinistes dont nous avons parlé dans le dernier chapitre devait donc maintenant à être suivi d'un siècle de persécutions catholiques régulières et sévères qui étaient bien plus mauvaises. Peu après son accession Léopold publia en 1691 un document célébré (le diplôme Léopoldinum) qui a été considéré comme la Grande Charte de Transylvanie. Il a été conçu pour fixer au Transylvaniens sous le nouveau gouvernement tous les droits qu'ils avaient apprécié sous l’ancien. En particulier, il a promis que les droits existants des quatre religions reçues devaient être perpétués sans dommages pour les églises, les écoles, ou aux paroisses, que toute la propriété d'église devrait demeurer en possession de ses propriétaires actuels et que les membres des multiples églises devaient avoir une partie équitable des fonctions publics et des honneurs qu’ils estimaient tellement fortement.

       Alors que l'encre était à peine sèche de la signature de Léopold, que des plans ont débuté pour casser les promesses qui avaient été faite publiquement et solennellement. Léopold avait été instruit pour le sacerdoce et conçu pour devenir un évêque, quand son frère plus âgé décéda et que la couronne lui tomba dessus à l'âge de dix-sept ans. Il était en grande partie sous l'influence des jésuites et son long règne fut leur âge d'or en Hongrie, comme c'était l'âge noirs des protestants. Avant de devenir prince de Transylvanie, il avait été indescriptible dans sa cruauté envers les protestants de Hongrie. Les jésuites, maintenant qui n'avaient pas été liés pour garder une promesse faite aux hérétiques, influencèrent bientôt Léopold pour casser son serment pour préserver les libertés religieuses de ses sujets protestants. Les catholiques donc ont maintenant commencé à faire des demandes au sujet des protestants et chaque demande a produit seulement davantage. Nous devons parler uniquement des oppressions affectant les unitariens. En 1693, ils ont été obligés de donner aux catholiques l'école de Clausenbourg que John Sigismond leur avait offert en 1566. Après, les catholiques ont exigé la grande église de la place que les unitariens avaient tenue depuis le temps de Dávid, dont ils l’avaient récemment réparé avec un grand coût, mais la demande fut refusée. En 1697, de grands incendies sont parvenus qui ont détruit cette église et une autre, comme l'école qu'ils venaient juste d’être construite pour remplacer celle qui fut saisie par les catholiques et plusieurs autres bâtiments appartenant à l'église. L’évêque Almasi envoya un des professeurs de l'école unitarienne au Pays Bas pour solliciter l'aide des remontrants et des collegiants et ils reçurent 9.000 thalers (presque $7.000) en réponse à leur appel (1) et avec l’entière adhésion des contributions, les bâtiments ont été reconstruits, bien que, comme nous le verrons bientôt, ils n'ont pas pu être gardés pour longtemps. Maintenant, les trois autres religions ont chacune exigé une église et une école avec l'égalité des droits à Clausenbourg, de ce fait serrant les unitariens plus loin hors du siège qu'ils avaient tenu tout du long d’un siècle. En fait, le seul rayon de lumière dans ce règne foncé, fut en 1693, quand le droit de visiter les églises dans les comtés du Székelyföld (2) a été restitué à l'évêque unitarien et pour cela en 1696 les unitariens ont été autorisés pour établir une nouvelle presse à Clausenbourg, bien que bientôt ils ont dû se cacher pour cela même.

       Sous le règne de Charles VI (1711-1740) l'oppression était toujours de règle. Il prit le serment comme usage et sous le conseil des jésuites il le cassa comme d'habitude. En défiant la loi du pays, il rapporta l'évêque catholique, des jésuites et ses agents ont commencé à dépouiller les unitariens et à les éconduire de leurs églises par la force dans toutes les parties du pays. En 1714, il envoya le Général Steinville en Transylvanie comme gouverneur, qui commença à poursuivre l'oppression dans un véritable mode militaire. Il cantonna ses soldats dans les maisons des principaux unitariens. En 1716, il les a longuement écarté par la force militaire de la grande église de Clausenbourg, que les catholiques avaient convoitée pendant plus de vingt années et que les unitariens avaient occupée un siècle et demi. Il en fut de même pour la maison du pasteur, l'école, les maisons des professeurs, la propriété de fonds et la presse. Tout ceci avait été fixé sous un décret approuvé par le même Empereur qui avait mis en gage sa signature sacrée pour les préserver dans tous les droits qu'ils avaient possédés. La valeur de la propriété des unitariens de Clausenbourg été ainsi estimée à pas moins de 200.000 couronnes. Les étudiants de l'école ont été dispersés et pendant un certain temps aucun culte n'a été permis même dans les maisons privées. En 1721, d’autre églises de Clausenbourg ont été prises, avec leurs dotations, puis la même chose à Torda, puis partout dans le pays les églises ont été prises aux unitariens sur n'importe quel prétexte ou absence, ici et là, et données aux catholiques, même lorsque ces derniers étaient que deux ou trois membres dans un endroit. On a interdit de construire de nouvelles églises pour remplacer les vieilles sans une expresse permission impériale, qui naturellement pouvait ne jamais être obtenue. Des persécutions comme ceux des premiers chrétiens ont été infligées pour longtemps et largement. Des unitariens ont été graduellement exclus des fonction publics, même les plus basses et ont leur refusa l'égalité politique due par la loi en vigueur. Bien même que beaucoup sont tombés et de nombreuses congrégations dispersées ou cassées avant la fin du siècle, le plus grand nombre n'a pas perdu espoir, même sous les persécutions les plus sévères, mais a seulement redoublé de dévotion et de sacrifices.

       Charles a été succédé par sa fille, Maria Theresia dont le long règne (1740-1780) a perpétué la même politique envers les protestants que son père avait pratiqué et la porta encore plus loin. Il est tenu dans l'histoire en tant qu'un des gouvernements les plus capables et des meilleurs que l'Autriche a jamais eut et Maria Theresia sembla d’elle-même être une réformatrice religieuse avancée, parce qu’elle a fait chuter les jésuites et les a expulsé en 1773. Cependant, elle était une catholique dévouée et zélée et bien qu'à son accession elle avait assuré aux Transylvaniens qu'elle préserverait tous leurs droits antiques, privilèges et libertés, l’hérésie était à son esprit un péché impardonnable et qui n'avait aucune réclamation juste à faire pour être tolérée. Par conséquent, elle était peu inclinée a laisser les seules lois sur la terre, bien que cependant à plusieurs reprises confirmées par ses prédécesseurs ou des promesses faites par eux ou par elle-même et de se tenir de la sorte, et si elle les ignoraient elle pouvait supprimer ou détruire dans n'importe quelle partie de son royaume, ce qu’elle a naturellement considéré l’hérésie la plus condamnable. Sa main est tombée donc fortement même sur les saxons luthériens de sa propre cour, mais le plus fortement et surtout sur les unitariens. Il y a peu à raconter ce que les unitariens ont fait pendant son règne, parce qu’ils ont été réduits à leur plus bas niveau, mais il y a beaucoup à raconter sur ce qu'ils ont souffert, parce que c'est une histoire mélancolique de quarante ans où tous les moyens imaginables ont été utilisés pour détruire leur église. La reine employait l’art de la persuasion, de la subtile corruption par des promesses, des faveurs pour des fonctions publiques et quand cela ne fonctionnait pas elle recourait à divers moyens par la force. Ainsi en leur promettant de hautes fonctions, elle obligea beaucoup de nobles riches à changer de religion. Quand un jeune unitarien prometteur est allé jusqu'à Vienne, elle a fait de lui son filleul et lui donna de riches présents pour l'influencer vers les catholiques. D'autre part, elle ne donnait aucune fonction importante à un protestant et aucune fonction de n'importe quel niveau à un unitarien. Elle a interdit l'élection des magistrats unitariens partout sauf pour deux villes. Elle a refusé de laisser des livres unitariens être imprimés, de sorte que quelques livres écrits par des pasteurs ou des professeurs ont dû être distribués dans des copies manuscrites et pendant tout son règne seulement deux livres unitariens ont été édités. Un plan fut soigneusement ficelé et adopté en 1744 pour opprimer systématique l'Unitarisme qui incluait de grands fonds pour convertir les garçons et les filles unitariens de Clausenbourg. Les unitariens qui cherchaient une éducation universitaire, étaient longtemps partis pour des universités protestantes des Pays Bas, d'Allemagne et de Suisse, où des fonds avaient été établis en leur faveur, mais pour les obliger d’assister à l'université catholique de Vienne, on leur à maintenant interdit d'étudier à l'étranger sans permission spéciale. On a interdit aux unitariens de poursuivre des discussions religieuses publiques, ou pour faire des prosélytes à partir d'autres églises, on n'a plus permis à leurs pasteurs de rendre visite au malades ou d'administrer le baptême à moins que c’était parmi leurs propres croyants et aucun membre d'une autre église ne pouvait se marier avec un unitarien.

       La persécution ne s'est pas arrêtée à ces actes d'oppressions simplement négatifs. Des enfants ont été enlevés à leurs parents par la force pour les instruire comme catholiques. Les écoles unitariennes étaient fermées et leurs disciples ont été alors interdits d'aller à n'importe quelle autre école que catholique. On a rétabli une vieille loi qui donnait la possession de l'église dont la communauté avait une majorité de la population et en colonisant dans ce but, elle fixa assez de majorités catholiques pour réclamer les églises dans beaucoup d'endroits. Diverses églises, écoles et des personnes ont été supprimées par la force et était toujours en cours l'interdiction de réparer les vieilles églises ou de les reconstruire à neuf. L'appui des églises par des dîmes a été coupé. A Szent Rontas, où les unitariens, environ dix années avant, avaient aidé pour la construction d'une jolie église catholique, les catholiques revenus dans les environs saisirent l'église unitarienne, la maison qui servait d'école et le cimetière, attaquant avec vigueur tandis que les unitariens étaient au culte du matin et conduisirent le pasteur et le professeur hors de la ville. Les unitariens ne se sont pas soumis docilement à cet outrage, mais un mois plus tard récupérèrent leur propriété par la force, sur quoi la reine ordonna sa prise et la retenue, jusqu'à ce que l’investigation juridique pouvait avoir été faite et ensuite elle devait donner une décision. Il pouvait être facilement prévu quelle décision elle rendrait : après douze ans, le cas fut enfin décidé en faveur des catholiques et le nom du village a été ordonné d’être changé en Sainte Trinité.

       Il y avait des cas d’héroïsmes des plus fins, comme par exemple, quand à Bagyon une foule catholique essayait de saisir l'église unitarienne tandis que les hommes du village étaient partis, mais des femmes exaspérées du Székelyföld, se sont avérées et ont défendu le bâtiment par elles-mêmes, la plus jeune combattante désespérément en dehors de l'église, alors que la plus âgée à l’intérieur et priant pour leur succès. Dans un autre village, quand les catholiques ont élevé une foule pour attaquer l'église, les unitariens se sont défendus et ont dispersé la foule. Pour avoir fait ceci, ils ont été arrêtés et ordonnés d’être flagellés, pendant que pour une autre punition, on leur ordonna de construire une belle église pour les catholiques. A Brasso, les jésuites ont attaqué les unitariens pendant la célébration du Repas du seigneur, ont éconduit le pasteur et ont renversé le pain et le vin. Ainsi, il allait partout dans le pays pendant quarante longues années. Les victimes ont à plusieurs reprises fait appel du décret de tolérance de 1557, et des garanties dans le diplôme de Léopold, tellement souvent confirmés depuis, mais leurs plaintes ont été uniformément ignorées. Toutes ces déplorables choses ont réduit le nombre et la force des églises unitariennes, comme il a été signifié. Des 425 églises et des treize lycées et hautes universités de Transylvanie tard dans le seizième siècle, deux cents ans de persécution en avaient laissé moins de 125, toutes ces dernières naturellement bien plus faibles qu'avant, avec un nombre d’adhérents total de 50.000 membres et seulement une école et université. Pour autant, maintenant, leur esprit n'a même pas été écrasé. Un jeune dirigeant unitarien, pourtant écarté de son poste à cause de sa religion, a écrit à son père, "je mendierais avant d’abandonner ma religion." Des familles nobles sont toujours restées généreuses pour leur église. Moins ils étaient, plus ils se soulageaient et s’entraidaient les uns les autres. Leur persistance en s'accordant et leur volonté de se sacrifier pour leur foi, sont devenues proverbiales. Le résultat était que les persécutions qui avaient été prévues pour les détruire, non seulement elles ont échoué de leur but, mais plutôt à la place, il est parti d’elles une bande unie de héros et cette qualité persiste encore à ce jour.

       Pour les guider et les inspirer dans cette période noire, Dieu a élevé un grand homme, leur plus grand évêque après Dávid, Michael Szent Abrahami, qu'ils aiment appeler 'l'oeil, le coeur, et la langue des unitariens' de cette période, puisqu'il les observait en tant que leur évêque, les protégeaient comme un père en tant que leur pasteur et les enseignait en tant que recteur de leur université. Après une importante éducation ici et ailleurs et un bref ministère, il commença à enseigner dans l'université de Clausenbourg juste avant qu’elle soit volée aux unitariens par les catholiques. Après un moment, il a ouvert l'université dans un nouveau quartier, maintenant pour la troisième fois de son histoire cassée et est d'ici peu est devenu son recteur. En 1737, il est devenu évêque et a servi ainsi pendant plus de vingt années. Par sa grande énergie et sagesse, il a sauvé l'Eglise Unitarienne du naufrage et l'a recréée. Il était un homme de capacités distinguées comme disciple, professeur, théologien, prédicateur et administrateur. Il a créé la base des fonds de dotation de l'Eglise et lui a donné une organisation bien meilleure qu'avant. Il a réformé les écoles d'église et ce qui était de plus grande importance, il a ramené sa théologie à un système. La substance de toute la théologie était selon les unitariens, un travail composé pour ses classes en théologie et largement distribué en manuscrit pendant trente années ou plus jusqu'à ce qu'on ait permis sa publication en 1787. C’était un travail qui a produit pour les unitariens de Transylvanie ce que le catéchisme de Rakow a fait pour les sociniens de Pologne. (3) Il était très conservateur et se fondait entièrement sur des textes prouvés des Ecritures, enseignant l’adoration du Christ et la punition éternelle du mauvais et pour divers autres détails qui nous sembleraient aujourd’hui tout à fait orthodoxes. Il est évidemment qu’il a été beaucoup influencé par Servet et par les éditions du Catéchisme de Rakow édité après l'original socinianisme qui était devenu à être modifié aux Pays Bas, mais il n'avait aucune tendance anabaptiste. Il s’étend avec beaucoup d'efforts pour la conduite pratique de la vie Chrétienne et doit avoir eu le plus grand effet en formant le caractère Chrétien des unitariens en Transylvanie. Il est écrit dans l'esprit le plus fin, pas du tout controversé et par conséquent bien adapté pour surmonter ou ramollir l'hostilité des autres églises. En Europe de l'ouest sa publication réveilla un nouvel intérêt pour les unitariens, leurs enseignements et à plusieurs égards amplifia le respect pour eux.

       Avec le règne de l’Empereur Joseph II (1780-1790), de meilleurs jours ont commencé à naître pour les unitariens de Transylvanie. Longtemps avant la mort de sa mère, il avait indiqué un esprit beaucoup plus large que le sien et maintenant il débuta d’effectuer une politique plus tolérante. Lors d’une visite en Transylvanie comme prince, il avait reçu des plaintes des unitariens quant à l'injustice dont ils ont dû souffrir et leur avait promis de faire ce qu'il pourrait. Tant que la reine a vécu, il ne pouvait rien faire, mais quand il est venu au trône il se dégagea de sa promesse. Bien qu'il était plein d’idées réformatrices, sa loi fut appelée généralement un échec politique, mais elle est devenue glorieuse par le fait qu'il a publié en 1780 un édit de tolérance des quatre religions, reconstituant et garantissant leurs droits antiques. Il a interdit davantage de saisir les églises et bien qu'il n'ait pas restitué celles qui avaient été supprimées, il a offert une indemnité pour elles, ordonna que 5.000 florins soit remboursés aux unitariens de Clausenbourg, pour la perte de leur église et a fait diverses autres choses pour leur soulagement et a permis que le livre de Szent Abrahami soit imprimé, qui vient juste d’être mentionné. Son frère Léopold II (1790 - 1792) était également sage et éclairé et préservé les libertés que Joseph avait accordées, permettant à des unitariens de tenir encore des fonctions et d'avoir l'égalité des droits.
       Sous le long règne de Francis I (1792 - 1835), la même politique libérale a été poursuivie. Les édits de tolérance ont été ratifiés par La Diète et ont fait une partie de la loi publique. Les quatre religions étaient de nouveau déclarées égales devant la loi, la saisie de la propriété d'église a été interdite pour toujours et la liberté pour la presse restituée sans censeur. Aux unitariens, il a été donné une partie équitable des fonctions publiques, pour certains d'entre eux des hautes et Francis est venu pour être connu en tant que « restaurateur des droits des unitariens. » Ainsi protégé par des lois libres et justes, leurs églises affaiblies ont commencé longuement à récupérer des forces et beaucoup de nouvelles églises ont été maintenant construites dans les villes ou les villages. A Clausenbourg, où ils avaient longtemps dû adorer dans un logement commun, ils ont maintenant construit une grande et belle église, université et bâtiments de paroisses. Avec les forces rétablies est venue la croissance renouvelée et la plantation de nouvelles églises et le terrain perdu a commencé point par point à être regagné.

       Dans cette période une grande impulsion a été donnée pour la cause unitarienne par un noble legs de l'un de ses disciples. Laszlo Zsuki était le dernier membre survivant d'une des familles les plus anciennes et les plus en avant de Transylvanie et l'héritier de grands domaines. Il avait été instruit à l'université unitarienne et estimait qu'il lui devait beaucoup. Il fut donc déterminé à laisser toute sa propriété pour la cause unitarienne et à cet effet resta célibataire. Après avoir dépensé sa vie en essayant d'améliorer l'état agricole de son pays et en étant généreux avec son université et en reconstruisant diverses églises, il laissa à sa mort en 1792, presque 80.000 florins (environ 40.000$). Ce legs généreux aida à satisfaire les besoins les plus pressants des églises pauvres et de l'université. Un nouveau bâtiment d'université a été érigé, les salaires des professeurs ont été augmentés et les besoins des pauvres étudiants et pasteurs et leurs veuves ont été pourvus. Ce bon exemple, fut bientôt suivi par d'autres et en 1837 le plus grand de tous leurs legs a été reçu. Paul Angustinovics descendait des exilés polonais qui sont venus en Transylvanie en 1660 et était le fils d'un pauvre pasteur qui était mort et lui une fois parti, sa mère était à la charge et à la charité de l'église. Ils ont été facilités par les fonds de Zsuki, qui lui ont permis d'obtenir son éducation à l'université de Clausenbourg et l’aida en lui obtenant la possibilité de commencer dans sa profession de lois. Il a montré sa gratitude d'une façon généreuse. Ensuite, après avoir passé beaucoup d'années dans la haute fonction publique, il est également mort célibataire, laissant à l'église un legs de 100.000 florins (environ 50.000 $), presque toute sa fortune, qui a fourni la plus grande dotation en un seul tenant à ce jour.

       En 1821, quelque chose d'un intérêt pathétique s'est produit, quand ce peu qui était persécuté et luttait parmi un groupe d'églises, qui héroïquement était resté fidèle, a fait une découverte qui l’a ravi, que près d'eux-mêmes, d'autres unitariens existaient dans le monde, qui étaient libres, prospères et qui avaient eu une forte croissance. Depuis que les exilés de Pologne avaient été graduellement fondus dans toutes les parties de l'Europe, depuis si longtemps que les églises de Transylvanie n’avaient plus entendu parler d’eux et les frères transylvaniens ont généralement supposé être la seule partie des unitariens dans le monde. La Transylvanie était éloignée de l'Europe de l'ouest, c’était avant l'âge des chemins de fer et avait seulement que de très rares rapports avec l'Angleterre et l'Amérique. Il est vrai qu'un des unitariens (qui plus tard devint évêque Szent Ivanyi), tout en poursuivant ses études aux Pays Bas, avait visité l’Angleterre non longtemps après 1660, mais s'il rencontrait des chrétiens libéraux ici, ils n'étaient pas encore connus comme unitariens et n'avaient pas eu jusqu'ici aucun mouvement organisé. De temps en temps, des voyageurs anglais avaient également ramené des rapports à la maison de l'intéressante église unitarienne de Transylvanie, mais leurs récits étaient tombés dans des oreilles insouciantes, parce que l’Unitarisme anglais n'avait aucune organisation. Bien qu'une partie des transylvaniens fût connue sous une génération et d’une faible manière par un mouvement semblable en Angleterre, cette connaissance n'avait fait aucune vraie impression. Elle n'avait pas lieu jusqu'en 1821, après que les fonds unitariens pendant quelques années aient été organisés à Londres, par qui son secrétaire, espérant découvrir et intéresser les chrétiens libéraux sur le continent, envoya pour circuler un petit tracte en latin à l'étranger et autorisé sur : les unitariens en Angleterre : leur foi, l’histoire et les conditions actuelles brièvement déterminées. Il a trouvé son chemin en Transylvanie et tomba dans les mains des unitariens de là, qui réveilla le plus grand intérêt. Il fut reçu comme un renfort puissant, pour la fin d'un long et épuisant combat. Une réponse fut envoyée en temps voulu et des communications ont continué entre les unitariens des deux pays depuis. Les frères de Transylvanie ont commencé à visiter l'Angleterre où ils ont été reçus le plus heureusement, quelques ans après, deux d’entre eux sont allés en Amérique, d’où ils ont rapporté qu’il y avait un corps encore plus épanoui qui alors avait tout balayer devant lui dans le Massachusetts oriental. C'était d’une grande tonicité pour des lutteurs lassés et une prophétie pour la cause dont pour laquelle ils avaient combattu ainsi et si désirée ardemment, qui allait enfin gagner. Dans les années plus récentes, les visites des unitariens occidentaux à leurs frères de Transylvanie ont été plus fréquentes et depuis 1860 leurs candidats les plus prometteurs pour le ministère sont allés en Angleterre finir leur études. L'église mère de l'Unitarisme a été facilitée dans sa détresse par ses analogues plus chanceux en Angleterre et en Amérique, qui ont renforcé ses églises et universités par des cadeaux généreux, alors que les travaux des auteurs anglais et américains ont été édités dans le Hongrois.

       Ils pouvaient apprécier maintenant des conditions plus heureuses et après deux pleins siècles de luttes presque incessantes contre l'oppression et la cruauté, il pouvait être espéré que les unitariens soient entrés dans une période pour supporter la paix. Pour presque deux générations, en effet, ils ont eu peu de choses qui les aient sérieusement dérangées et regagnaient solidement leurs forces et prolongeaient leur influence. C'était la plus longue période tranquille que cette église martyre a jamais appréciée. Cependant, en 1818 est venue la révolution par laquelle la Hongrie a tâché de se libérer de la longue et lourde oppression de l'Autriche. La Hongrie a déclaré son indépendance et dans sa nouvelle constitution a identifié la religion unitarienne égale dans tout le royaume (au lieu simplement en Transylvanie, comme avant) et a accordé la liberté égale et parfaite aux multiples religions. Mais la révolution échoua. La Russie est venue à l'aide de l'Autriche et la Transylvanie, comme tellement souvent avant, fut encore un champ de bataille. Les Valaques (Roumains) demeurant là, soulagés de cette longue non reconnaissance de l'oppression qu’ils avaient eux-mêmes souffert pendant des siècles, maintenant saisirent l'occasion pour se lever contre leurs maîtres hongrois, contre qui, ils ont commis les atrocités les plus diaboliques, envoyant à la boucherie des centaines de familles avec sang froid, tuant des vieux hommes, des femmes, des enfants sans distinction et des villages entiers renvoyés et brûlés. Les plus mauvaises de ces choses ont été faites où les unitariens se sont avérés justement être les plus nombreux, parmi les villages de Székelyföld.

       Quand la révolution fut posée, l'Autriche était déterminée pour écraser l'esprit national de la Hongrie et s'est rendue compte que le centre de ceci était dans les églises protestantes. Elle a donc mis les affaires religieuses du pays sous l'administration militaire du Général Haynau, notoire pour sa cruauté. Il a supprimé tous les droits des protestants, a interdit leurs assemblées, écarta leurs dirigeants d'église et plaça toutes les dispositions religieuses des églises dans chaque détail sous la responsabilité et du contrôle des catholiques. Cette politique n'a pas réussi et après deux ou trois ans l'indépendance des églises a été restituée, mais des tentatives étaient encore faites pour les casser par d'autres moyens. L'évêque unitarien Szekely, avait un salaire de 260 $ par année, on lui offrit la richesse, les honneurs et de hautes fonctions, s'il entrait au service des catholiques, mais naturellement il refusa. Quand il parti pour sa récompense, peu de temps après, il y eut neuf ans avant que les unitariens, malgré des protestations répétées, soient autorisés pour élire un nouvel évêque à sa place. En 1857, le gouvernement Autrichien a fait une tentative finale d'arrêter le protestantisme à sa source. Sous le prétexte de soulever le niveau de l'éducation, il essaya de détruire les écoles protestantes. Il exigea que le nombre de professeurs et que les salaires payés devraient être rendu égaux aux écoles dans l'Etat Autrichien, pour d'autres leurs diplômés ne seraient pas identifiés et seraient exclus des professions et de toutes les fonctions civiles importantes. Il était nécessaire dans un temps limité pour les unitariens de réunir quelque chose comme 70.000 $ et la demande les a frappé le plus fortement de tous les Protestants, puisqu'ils étaient les moins nombreux et les plus pauvres. Ils étaient horrifiés, parce qu’ils se sont rendus compte que la demande avait été volontairement rendue haute et qui ne pourraient probablement pas la satisfaire.

       De ce fait, le gouvernement a proposé de reprendre leurs écoles et les jeunes unitariens devaient dorénavant être instruits sous l’influence des catholiques ou des protestants orthodoxes. Heureusement, un unitarien anglais du nom de John Paget avait longtemps habité en Transylvanie et s’était activement intéressé à la cause unitarienne de là. Il présenta aux unitariens anglais l'appel que leurs frères de Transylvanie avaient envoyé en avant et par eux il fut également expédié en Amérique. Le montant anglais s’éleva 13.000 florins (5.200 $) et fut envoyé en 1858 par la main de leur secrétaire, M. Tagart, qui était le premier ministre unitarien anglais pour leur avoir rendu visite. Il leur apporta directement l'assurance personnelle de la sympathie de l’étranger, ce qui leur donnait le plus grand encouragement pour continuer leur lutte. Egalement, toutes les dispositions ont été prises pour entreprendre une collecte dans les églises américaines, quand une panique financière soudaine et accablante balaya le pays, de sorte que rien d’efficace n'ait pu être fait. Les Transylvaniens eux-mêmes ont été encouragés comme jamais avant pour sauver leur cause de la ruine. Ils étaient tous de pauvres personnes, la plupart du temps des fermiers ou des villageois, mais par des évaluations, des souscriptions, en hypothéquant leurs fermes à un huitième de leur valeur et en faisant les sacrifices les plus énormes, ils sont parvenus à soulever en tout pas moins de 72.000 $. Bien qu'ils ne pouvaient pas satisfaire pleinement les demandes faites, leur cause a été sauvée, parce que leurs écoles sont restées les leurs. La crise avait prouvé à certains égards être un bien malgré les apparences, pour s'être réveillés comme rien n’aurait pu l’avoir fait autrement quant à leur appréciation endormie de ce que signifiait pour eux leur église. Il se souleva des amis dans l'ouest, dont l'intérêt généreux fut plus actif à leur égard depuis ce jour et a considérablement amélioré leurs écoles.

       Après cette tempête est maintenant venue une autre longue période de calme. Les églises étaient maintenant au nombre d’un peu plus de 100 et les membres seulement de 50.000 à 60.000. (4) et à nouveau ils ont eu le coeur adouci. Ils leur fut permis d’élire un évêque de nouveau en 1861 et le titre honorable d'évêque, que le gouvernement catholique avait refusé depuis le dix-septième siècle d’être reconnu, enfin a été restitué au lieu de celui de surveillant. Depuis 1867, quand la Transylvanie fut de nouveau unie avec la Hongrie, la constitution hongroise a été reconstituée, l'Eglise Unitarienne avait en Hongrie toute égalité des droits qui avait été promis à la révolution de 1848. Le trois centième anniversaire de l'établissement de l'Eglise fut célébré en 1868 par des cérémonies impressionnantes. L'aide de l'Etat aux églises fut accordé depuis cette année et des unitariens furent nommés pour certains aux plus hautes fonctions d'Etat. Des fonds d'église ont été réévalués. Les visiteurs anglais et américains sont venus de plus en plus fréquemment et offrirent des cadeaux généreux. Les travaux de Channing et d'autres unitariens occidentaux ont été traduits et édités dans le Hongrois. La première église unitarienne en Hongrie moderne fut organisée à Budapest en 1873 et suivie d'une douzaine d’autres ou plus sur le territoire, où beaucoup d'églises s'étaient épanouies trois cents ans au par avant. Ceci raconte l'histoire romantique de l'Unitarisme en Transylvanie à la fin du dix-neuvième siècle.

     

    CHAPITRE XXVI - Les Eglises Unitariennes d'Hongrie dans le Vingtième Siècle



     

    Du début du vingtième siècle à l'année 1914 l'église unitarienne en Transylvanie, avec ses nouvelles branches en Hongrie, à proprement dit, apprécia une vie heureuse et prospère. Tous les signes pointaient pour une longue période en avant dans laquelle il pourrait se consacrer au travail de la religion pure, sans encombre par la persécution ou le malheur. Le principe de la tolérance religieuse semblait établi de manière permanente en Hongrie et l'oppression d'une religion par d’autres semblait pour toujours une chose du passé. Depuis la révolution de 1848, qui avait lié chacune des quatre églises étroitement ensemble dans la lutte contre un ennemi commun, les quatre 'religions reçues' ont vécu côte à côte dans des relations des plus amicales. Il reste à décrire la vie des églises pendant cette période.


       L'Eglise Unitarienne de Hongrie avec son nom légal maintenant fonctionnait et eu tôt au vingtième siècle environ 160 églises, dont quelques cinquante étaient des filialœ ou des églises missionnées sans pasteur régulier, mais seulement approvisionnées occasionnellement par des églises voisines, ces dernières se composant habituellement de convertis d'autres formes de religion. L’adhésion des églises s’est étendue d'une poignée à plus de 2.000 et quelques quinze ont eu plus de 1.000 membres chacune. Le nombre des adhérents au complet était environ de 75.000 membres et augmentait assez solidement au taux comme quelque chose de plus d'un pour cent par an. La grande majorité des unitariens étaient sicules, le reste des magyars. Ils ont eu peu de magnats ou de la noblesse la plus élevée, mais étaient la plupart du temps des classes moyennes et inférieures, principalement villageois ou fermiers et la moitié d’eux étaient pauvres. Les pasteurs devaient tous être des diplômés de l'université unitarienne de Clausenbourg et avaient généralement enseigné quelques années dans les écoles de paroisse avant d'entrer dans le pastorat. Leurs salaires se sont étendus de 320 $ à 700 $ par année, mais une grande part de ceci a été souvent payée en produits. Chaque pasteur en outre a en plus utilisé sa maison et une petite ferme qu'il labourait de ses propres mains, souvent aidé par les membres de sa congrégation. Son épouse elle-même faisait de la fabrication artisanale que la famille portait. Les Pastorats avaient lieu habituellement pendant toute la vie, mais après quarante ans de service un pasteur pouvait être pensionné, comme sa veuve l’était également et de même une disposition en cas d'accident.

       Si nous allions visiter un des villages du Székelyföld, nous devrions trouver près du milieu d’une longue rue, une église blanchie par du plâtre avec un beffroi et une école près d’elle. Entrant le dimanche, nous devrions trouver sur le côté de la salle un haut pupitre regardant vers le bas sur des rangées de bancs en bois plat, tous libres des uns des autres. Les hommes entrent d'abord, puis les femmes, l'aînée avant le plus jeune. Les hommes et les femmes, tous habillés dans leurs vêtements les plus gais, s'asseyent sur des côtés opposés, avec une grande place vide les séparant. Le service est très simple, consistant seulement en prières, hymnes, les Ecritures, et sermons. Il n'y avait maintenant aucune forme liturgique, mais bien que les sermons soient sans manuscrit les prières sont écrites et lues par le pasteur. Il est en robe et son sermon est susceptible d'être basé sur un certain thème pour la pratique de la religion, avec peu de doctrines et aucune attaque sur d'autres églises ou polémique sur leurs croyances, puisque ceci était interdit par leur constitution. Il y avait le dimanche, un service le matin et un dans la soirée. Les jours de la semaine aussi, été comme hiver, les fermiers venaient à l'église au point du jour, pour un bref service de prière du matin et pour retourner à leurs travails à la fin du jour, ils vont à l'église pour la prière de soirée avant de retourner à leurs maisons. Il y avait des églises dont il est dit que pas un jour ne se passa sans culte pendant plus de 300 années. Le Repas du Seigneur est observé quatre fois par année avec grande solennité, parce qu’on le tenait avec la plus grande vénération.

       Il y avait des écoles primaires, liées à chacune des plus grandes paroisses, où des professeurs enseignaient les enfants unitariens et recevaient des salaires environ de 200$ par année sans compter la maison et le jardin. A Clausenbourg, Torda et Szekely Keresztur il y avait également des lycées unitariens ou des gymnases et à Clausenbourg était l'université unitarienne, comportant une école inférieure, un lycée et une école de théologie, avec presque 400 étudiants, moitié d’entre eux étaient d'autres églises, un corps enseignant d'environ vingt-cinq disciples bien formés, une bibliothèque de 50.000 volumes et un beau bâtiment en pierre érigé au début de ce siècle. Tous ces établissements étaient soutenus par des fonds d'église, bien même que les professeurs d'université obtenaient à peine plus de 500 $ par an, une maison et une pension réservée. Bien que les unitariens de Transylvanie soient de pauvres personnes, ils ont toujours prêté une attention particulière à leurs écoles et celles-ci étaient si supérieures, qu'elles étaient en grande partie occupées par des étudiants des maisons calvinistes et catholiques.


        L'organisation des églises ressemblait légèrement à celle des presbytériens, étant proche et efficace. L’évêque est a la tête de toute l'église, bien que nous comprenions mieux sa fonction si nous pensons à lui en tant que surveillant, un titre sur lequel longtemps le gouvernement catholique insista pour être appliqué au lieu du plus antique et premier. Il a précédemment été un pasteur et habituellement un professeur à l'université de Clausenbourg. Il était au dessus des églises et des écoles, leurs propriétés et leurs revenus. Il visitait des églises et des écoles et inspectait le travail et le caractère des professeurs et des pasteurs, convoquait des synodes, ordonnait des pasteurs et leur donnait du travail. Son salaire est environ de 1.200 $ et Le corps régissant toute l'Eglise s'appelait le consistoire représentatif, qui se composait de pasteurs et de laïques influents et dirigés par l'évêque et deux conservateurs ou présidents laïques. Ils se rencontraient chaque mois et était responsable envers le principal consistoire qui se réunissait une fois tous les ans à Clausenbourg et tous les quatre ans dans l’un de ses districts. Il examinait les rapports du consistoire représentatif qui se réunissait dans différents districts alternativement, passait des lois pour les églises et les écoles, administrait les affaires les plus importantes de l'Eglise et élisait l'évêque quand son poste était vacant. Une fois tous les quatre ans, le consistoire tenait une session particulièrement importante, qui s'appelait alors un synode. L'Eglise dans l'ensemble est divisée en neuf secteurs administratifs, qui étaient sous la charge d'un dirigeant que nous pouvons mieux décrire en tant que directeur de district, ou doyen, qui visitait les églises et les écoles dans son propre district une fois chaque année et inspectait leur état.

       Les croyances des églises unitariennes en Hongrie sont plus conservatrices dans l'ensemble que celles des unitariens d’Angleterre et d’Amérique. La Bible est prise comme autorité et plusieurs de ses traditions et enseignements qui ont été abandonnés par des unitariens dans d'autres pays sont encore acceptées. Jusqu’à récemment, telle l'histoire d'Adam et de Eve, de la naissance miraculeuse de Jésus et de sa résurrection et ascension. À la plupart des autres égards, les croyances des unitariens hongrois ne sont pas notoirement différentes de celles de leurs frères dans d'autres pays et l’adoration du Christ exigée depuis longtemps par loi et observée sous sa forme a disparu de la pratique et des rapports de foi.
        Les unitariens de Transylvanie dans toute leur histoire ont seulement été consacrés et héroïques à l'extrême, comme les chapitres précédents l’ont amplement démontré. A d'autres égards, ils ont manifesté de tels caractères que l'on pourrait s'attendre d’eux que leurs croyances et leurs pratiques étaient plates et simples et qu’ils s’étendaient pour des efforts plus grands pour la simple piété et la bonne vie, parce qu'ils attachaient moins d'importance à la foi et aux cérémonies. Dans la période première de leur histoire, un vieux chroniqueur hongrois a enregistré que les unitariens sicules étaient plus stricts dans leurs morales que d'autres Hongrois. Pendant que Maria Theresia utilisait chaque dispositif pour persécuter l'Eglise unitarienne pour son existence, un évêque catholique écrivit à la cour de Vienne : que ses membres étaient des citoyens économes, travailleurs, respectueux des lois et exemplaires. Mais ces qualités mêmes et la prospérité croissante qu'ils ont eu, ont fait leurs doctrines détestables, les plus dangereuses et les plus probables pour infecter leurs voisins, alors qu'elles étaient également un reproche permanent au sujet du clergé catholique. Il a donc fortement demandé instamment qu'ils soient réprimés. Un historien protestant dans la génération qui suivit rapporta plus tard que « leur culte simple, la moralité stricte de leurs communautés, la dignité, la piété, et l'étude de leurs surveillants, leurs ont gagné une grande considération dans le pays. »

       Un voyageur allemand de la dernière génération parle d’eux comme fortement respectés par les autres églises pour la ferveur et la simplicité de leur foi et disait que leurs écoles, la moralité de leurs villages et leur observation du sabbat étaient universellement félicités. Ils étaient consacrés à la bonne éducation, à la liberté et au progrès politique ; un peuple brave, énergique, intelligent et vertueux, dont l'influence sur la vie plus élevée du pays est admise pour être tout à fait hors de proportion d’avec leurs nombres, tandis que leur influence sur la pensée religieuse a été très importante dans d'autres églises, même pendant qu'en Angleterre et en Amérique on acceptait leurs croyances, cependant, tout en n’admettant pas leur nom.
        Notre histoire devrait avoir fini d’une façon heureuse avec le dix-neuvième siècle, mais la grande guerre mondiale, rend nécessaire d'ajouter un supplément de nouvelles oppressions et douleurs, peut-être plus mortelles que les précédentes dans toute leur longue et tragique histoire. En 1914, les braves fermiers du Székelyföld ont été appelés sous les armes et bon nombre d'entre eux quittèrent leurs maisons pour ne jamais y retourner. Ce seul fait, supplémentaire aux difficultés habituelles de la guerre, doit avoir considérablement affaibli leurs églises. En 1916, les Roumains ont envahi la Transylvanie, débordant dans le Székelyföld, bien que peu d'autres, avant qu'ils aient été reconduits en arrière. Ceci signifiait davantage la ruine des églises unitariennes si nombreuses sur cette frontière. En conclusion, juste comme la guerre était à sa fin, les Roumains ont encore saisi le pays maintenant délaissé et ont commencé une loi brutale d'oppression, de vols et de violences à peine plus doux que ceux employés par les Allemands en Belgique et en France. Les églises ont été opprimées et leurs membres maltraités autant que presque jamais avant dans la totalité de la longue l'histoire et de leur martyre. Leurs pasteurs tués et dans certains cas emprisonnés et leur vénérable évêque Ferencz tenu en captivité. La communication était interdite entre les églises ou les pasteurs, plusieurs de leurs membres exilés et privés de leurs maisons ou fermes, leurs écoles fermées, leurs intellectuels réduits au travail manuel, les domaines d'église divisés parmi les paysans roumains. Les églises britanniques et américaines sont venues pour leur délivrance dans la mesure que cela était possible, mais seul, le temps pouvait indiquer si la résistance héroïque tellement souvent démontrée dans le passé, le serait également pendant ces dernières et plus graves épreuves.

       Il est souvent demandé pourquoi l’Unitarisme, s'il est vrai, ne s’est il pas propagé plus rapidement. Chaque chapitre de cette histoire rend une part de la réponse plus claire. Il ne s'est pas étendu en Italie, en Suisse et en Allemagne parce qu'il a été écrasé par l’oppression, même à mort, avant qu’il est jamais même eu, une juste chance d'être entendu et jugé sur ses mérites. D'autres fois, n'étaient jamais disposées à le rencontrer sur un pied d'égalité. Ils ont été protégés et soutenues par l'Etat, alors qu’il traitait l’Unitarisme comme crime. En Pologne, aussi longtemps qu'il a eu même qu’à moitié la protection en vertu de la loi, il se propagea et prospéra merveilleusement, comme nous l’avons vu, malgré l'opposition implacable de toute autre forme de religion, des catholiques ou des protestants et a péri là, seulement parce que le gouvernement avait abandonné son principe de tolérance et a fait de la profession de l'Unitarisme une offense capitale. En Transylvanie où, pour la première fois dans l'histoire jusqu'ici, il y avait la protection par l’égalité et un appui actif des lois, il a bientôt converti presque tout le pays, bien que lui même alors, a rien fait pour opprimer les fois rivales et trois siècles d'oppression n'ont pas réussi à le détruire. Ce que le résultat aurait été si l’Unitarisme, surgissait seulement quelques ans après le Luthéranisme et encore plus tôt que le Calvinisme, aurait eu dans le passé quatre siècles pour lui donner une chance d’avoir répandu ses doctrines justement et même en présence de concurrence aux leurs, peut seulement être imaginé. Mais nous avons à poursuivre ensuite son histoire en Angleterre et voir comment, après quelques premières persécutions et quelques martyres, il s’est épanoui pendant deux siècles plus heureux, en vertu de lois plus libres et d’un esprit plus tolérant.


    Chapitre XXI

    1. Ils s’installèrent dans sept villes fortifiées, lesquels apprécièrent des privilèges spéciaux. Donc le nom allemand pour Transylvanie est Siebenbürgen.
    2. Moïse Szekely, qui a gouverné comme prince élu mais pour quelques semaines en 1603, pourrait être aussi mentionné. Voir la page 249
    3. Regarder page 74.
    4. La conception principale de ce décret était évidemment de protéger les catholiques de la persécution par les protestants. La Turquie à ce moment musulmane a permis la liberté religieuse plus pleinement qu’en Europe chrétienne et plus qu'autrefois les premiers antitrinitaires furent obligés d'aller là-bas pour le refuge. (Cf. demande 68.)
    5. Regarder page 126.
    6. Regarder pages 104, 105, 129, 132.
    7. Regarder page 132.
    8. Alba aussi appelé Julia, ou Weissenburg ; ultérieurement connu comme Karolyfehervar, ou Karlsburg. Les noms corrects hongrois sont une étude en eux mêmes !
    9. Regarder page 214.

    Chapitre XXII

    1. La forme Latine est Franciscus Davidis, souvent trouvé. Le nom en Hongrois est David Ferencz.
    2. Regarder pages 215, 217.
    3. Regarder page 110.
    4. Regarder pages 214, 215.
    5. Par une confusion des dates entre les deux débats à Gyulafehervar (voir page 223), Cet événement mauvais est souvent placé en 1566 au lieu de 1568.
    6. Regarder page 212.

    Chapitre XXIII

    1. Regarder page 128 n.
    2. Regarder page 225.
    3. Regarder page 227.
    4. Regarder page 228.
    5. Regarder page 234.
    6. Bekes a fui maintenant le pays, mais est encore par la suite venu dans la faveur de Stephen quand le dernier était le Roi de Pologne et l’a pourvu d’un service valable comme général contre les Russes. Il est mort en Lituanie, huit jours avant Dávid.
    7. Regarder page 166.
    8. Regarder page 165.
    9. Les sociniens ont tenu que ceci était le coeur même de leur religion et sentirent que de l’abandonner serait une erreur plus pernicieuse que croire en la Trinité. Le Catéchisme de Rakow a enseigné que ceux qui croient autrement ne sont pas chrétiens (p. 160) ; bien qu'une distinction a été distinguée par quelques-uns entre adorer le Dieu suprêmes et invoquer l'aide du Christ comme notre médiateur avec lui. Budny en Lituanie (demande 139), enseigné par Palaeologus, opposé cette vue a donc été expulsé de l'Eglise.
    10. Regarder page 149.
    11. Regarder Chapter xvii.

    Chapitre XXIV

    1. Il était le leader du parti de Szekler qui a supporté Bekes.
    2. Regarder page 238.
    3. C'était ce Rackoczy, qui ayant intercepté une lettre d'un unitarien adressée à l'un des frères de Transylvanie en 1638, a averti l'Hollandais pour prendre des mesures pour empêcher les sociniens d'être chassés juste de Rakow et de s'installer en Hollande comme il avait été proposé. Voir la page 171 n.
    4. Dans ce document est la première et officielle utilisation de ce non Unitarienne comme le nom de leur église, dans les formes Unitaria recepta religio, and Unitaria Magyar ecclesia.
    5. Regarder page 253.
    6. Regarder page 171.
    7. Regarder page 174.
    8. Regarder page 182.

    Chapitre XXV

    1. Regarder page 199.
    2. Regarder page 238.
    3. Regarder pages 159 – 162.
    4. Pendant un siècle le nombre d'églises était resté presque stationnaire, bien que le nombre d'adhérents ait doublé.

    Chapitre XXVI


    Appendice 1. Supplément au concile de Toledo, 589.

    ___________________________________________________________________________________________________________________ Cliché : Socinian.org : Sources ; Beacon Press : traduction de l’anglais vers le français par Didier Le Roux

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  •   Notre Héritage Unitarien 3ème Division NOTRE HÉRITAGE UNITARIEN – 3ème DIVISION


    Notre Héritage Unitarien 3ème Division
     
    sommaire :

        DIVISION III. L’UNITARISME EN POLOGNE
    CHAPITRE XV - Les Commencements de l'Antitrinitarisme en Pologne, avant 1565
    CHAPITRE XVI – L’organnisation et la croissance des églises Antitrinitaires en Pologne, 1565-1579
    CHAPITRE XVII - Fausto Socin et le plein développement de Socinianisme en Pologne, 1579-1638
    CHAPITRE XVIII – Le déclin et La Chute du Socinianisme et son Bannissement de Pologne, 1638-1660
    CHAPITRE XIX – Les sociniens en exile, 1660-1803
    CHAPITRE XX – Le Socinianisme en Hollande, 1598-1750


    DIVISION III. L’UNITARISME EN POLOGNE


    CHAPITRE XV - Les Commencements de l'Antitrinitarisme en Pologne, avant 1565



       

    Jusqu'ici notre histoire a été un récit d'échecs souvent répétés et de fréquentes tragédies. Partout où les penseurs ou les prédicateurs ont surgi, de même dans les terres catholiques et protestantes, que ce soit en Italie en France, ou en Suisse, en Allemagne et aux Pays Bas , qui étaient assez indépendants et assez audacieux pour faire appel au Ecritures ou aux premiers pères de l'Eglise Chrétienne, ou à la raison, contre les doctrines orthodoxes au sujet de Dieu et du Christ, ont été inévitablement appelés pour rendre des comptes devant l'Eglise et l'Etat, et furent forcés de se rétracter et de retomber dans le silence, ou bien de souffrir de l'exil, de l'emprisonnement ou le martyre. Le mouvement a été efficacement supprimé ainsi dans l'ensemble de toute l'Europe de l'ouest. De toute cette histoire décourageante nous pouvons maintenant nous tourner vers un épisode plus heureux, malgré avoir été souvent obscurci par les ombres de la persécution et de la mort, dans deux pays de l'Europe de l'Est, où les lois étaient plus tolérantes et où l'Etat était moins asservi à la volonté de l'Eglise.

        Le premier de ces pays était la Pologne. La Pologne était, dans l'âge de la Réforme, une grande et puissante monarchie, plus grande que l'état du Texas et une des nations les plus libres et des plus éclairées de l'Europe. Sa capitale, Cracovie a revendiqué une université célèbre, la deuxième plus ancienne de toute l'Europe qui avait donné le mon de Copernic et d'autres étudiants célèbres, tandis que sa métropole (et plus tard capital), Varsovie s'appelaient « le Paris de l'est. » Les Polonais étaient un peuple d'origine incertaine, une partie est de ces grandes actions des Slaves qui ont pendant des siècles occupés l'est et le sud-est de l'Europe. Dans le neuvième siècle les tribus errantes étaient devenues une nation avec une monarchie héréditaire, vers la fin du quatorzième siècle le Grand Duché de Lituanie fut uni à la Pologne sous la couronne de la célèbre dynastie des Jagiellos et quand cette dynastie s'éteignit en 1572, la monarchie est devenue éligible, d'où ses personnes ont souvent aimé l'appeler une république.
        La vraie puissance du gouvernement était dorénavant dans les bandes de la noblesse, une classe comportant environ un dixième de la population et incluant tous les hommes qui possédaient de la terre ou dont les ancêtres l'avaient possédée. Les nobles étaient censés avoir des droits politiques égaux et seulement ils pouvaient voter. Les magnats ou des nobles plus puissants, propriétaires de vastes régions du pays, y compris des villes et des villages détenaient presque l’absolue pouvoir sur leurs domaines. Des lois ont été faites par leurs représentants qui se réunissaient dans les Diètes. Les nobles étaient proverbialement querelleurs et jaloux des uns des autres, de sorte que les nations voisines, tirant profit de la faiblesse résultant de ces discordes internes, sont par la suite tombées sur la Pologne et l'ont découpé en morceaux dans trois divisions successives (1772, 1793 et 1795), la distribuant parmi la Russie, la Prusse, et l'Autriche. Ainsi pour un siècle une partie de la Pologne était éteinte, sauvegardée dans le coeurs de ses enfants, jusqu'à ce qu'en raison de la Guerre Mondiale, elle fut rétablie parmi les nations.

        La Pologne avait accepté le Christianisme au dixième siècle et la Lituanie avait fait ainsi son union avec elle, mais les nobles étaient peu d’accord pour permettre l'interférence étrangère dans leurs affaires. Pendant des siècles après que l'Eglise Catholique avait gagné un presque absolu contrôle en Europe de l'ouest, sa prise en Pologne avait eu lieu mais faiblement. Même avant Luther, les doctrines des Vaudois et des Hussites avaient en grande partie miné son influence et bien que des lois contre l’hérésie furent en effet passées, elles étaient pour autant peu imposées, de sorte que la Réforme pris rapidement et facilement racine ici. La foi Protestante fut présentée sous plusieurs différentes formes, par l'Eglise Luthérienne, l'Eglise Réformée (Calvinistes), les frères de Bohème (Hussites), et l'Anabaptisme. Cette dernière sans organisation séparée, mais comme une sorte de levain, se retrouvait particulièrement parmi les réformateurs. De toutes, c’est l'Eglise Réformée qui était la plus influente, principalement parmi la noblesse et les frères de Bohème qui ont bientôt formé une union avec elle. Avec une sympathie active de nombreux nobles, la Réforme se répandit rapidement et largement. Les synodes de l'Eglise Catholique ont passé des ordonnances contre le Protestantisme mais elles ne pouvaient pas être imposées. Dans la moitié du seizième siècle, la mauvaise puissance du Catholicisme fut cassée et avec le temps plus de deux mille églises catholiques sont devenues protestantes et des deux maisons, une majorité écrasante à la Diète était de foi Réformée.
        Le Roi Sigismund Augustus II (1548 - 1572), bien que catholique, était tolérant, et refusa de persécuter des dissidents (car tous les non catholiques sont venus à l’être appelé), dire qu'il souhaitait être roi des moutons et des chèvres! Juste après sa mort, la Diète passa en 1573 une loi garantissant la protection des droits égaux à tous les citoyens sans distinction en raison de sa différence de foi religieuse, et de cette loi les anciens rois, quand ils recevaient la couronne, ont été à plusieurs reprises requis de promettre de la maintenir. Quand peu après le candidat pour le trône, étant un catholique extrême, s'opposant de prendre le serment pour maintenir cette loi, il lui était sévèrement dit, Si non jurabis non regnabis (si vous ne jurez pas, vous ne serez pas roi) et devait s’y soumettre.

        Le premier exemple enregistré de l'Antitrinitarisme en Pologne, cependant, ne s’est pas trouvé dans le Protestantisme mais dans les cercles Catholiques et son récit nous est venu par une histoire curieuse. Il y avait à Cracovie en 1546 un petit groupe de disciples catholiques libéraux qui avaient l'habitude de se réunir ensemble et en privé pour discuter des doctrines protestantes si nombreuses. Le chef de ce groupe était Francesco Lismanino, à la tête de l'Ordre Franciscain de Pologne, et confesseur de la Reine Bona, qui étant italien, avait obtenu certains des sermons d'Ochino et les lui avait donnés pour information. À une de leurs réunions, est apparu un Néerlandais qui passa sous le nom de Spiritus, et qui, en remettant un livre de prière dans la bibliothèque de son hôte, trouva certains d'entre eux qui s'adressaient à chacune des trois personnes de la Trinité et leur demanda s’ils avaient trois dieux. Le sujet fut bientôt interrompu, mais avait laissé une profonde impression sur les participants, desquels plusieurs plus tard sont devenus antitrinitaires. D'autres influences ont également travaillé dans la même direction. Les petits livres de Servet sur la Trinité avaient déjà été beaucoup lus en Pologne. Lélio Socin (1) avait visité Lismanino à Cracovie en 1549, Stancaro, (2) qui était venu à l'université de là comme Professeur d'Hébreu, créa beaucoup d’agitations un peu plus tard, en enseignant que le Christ était notre médiateur seulement par sa nature humaine et en ignorant de ce fait sa divinité et prépara le terrain pour mettre le doute au sujet de la Trinité et ouvra une discussion qui stimula les nouveaux réformateurs pendant cinq ou six années. Assurément, puisque la Pologne appréciait les relations les plus étroites avec la culture italienne, d'autres hérétiques de ce pays sont venus secrètement là et propagèrent leurs vues par leurs écrits. Ainsi le terrain fut préparé pour le développement que nous devons suivre.

        Sur l'église Luthérienne de Pologne, l’Antitrinitarisme n'a jamais fait aucune impression, mais dans l'Eglise Réformée en petite Pologne et en Lituanie, il progressa tellement rapidement que pendant un certain temps il semblait probablement gagner tous les jours. Les jeunes nobles et les pasteurs s'occupant des universités d'Allemagne, de Suisse, ou d'Italie ont appris les enseignements de Servet et les ont apporté à la maison pour des discussions. La première attaque publique sur la doctrine de la Trinité a été faite par un jeune pasteur appelé Peter de Goniadz (Gonesius). Il avait été envoyé à l'étranger pour se préparer pour le sacerdoce, mais tandis qu'il étudiait, non seulement il était devenu Protestant, et en Suisse il avait découvert les enseignements de Servet, et pour les avoir préconisé à Wittenberg, il fut forcé par Melanchthon de quitter la ville. Retournant en Pologne en 1555, il devint un pasteur de l'Eglise Réformée et au synode de Secemin tôt dans l'année qui suivit, il fit un long discours contre la doctrine de la Trinité, acceptant seulement la foi des apôtres et niant celles de Nicée et d'Athanase, et offrit ses vues pour le jugement du synode. Les membres présents furent tellement impressionnés par ce que Gonesius avait indiqué, qu’un rapport sur ses vues fut envoyé à Melanchthon à Wittenberg, qui tâcha en vain de le convaincre de son erreur.

        Les nouvelles vues ont accompli des progrès rapides pendant les trois années qui suivirent et quand le sujet a été de nouveau discuté lors d’un synode à Pinczow dans la fin de 1558, elles se sont avérées avoir gagné beaucoup de convertis parmi le clergé et les nobles. Néanmoins Gonesius fut condamné par une majorité du synode, et dût donc quitter la petite Pologne pour aller en Lituanie, où maintenant, il développa avec plus d’audaces ses convictions et apporta ses vues à un synode à Brest (Brest Litovsk) en 1560, en leurs additionnant quelques objections anabaptistes contre le baptême infantile et la légalité du port des armes. Ici, de bonheur les enseignements de Stancaro et de Servet avaient préparé le chemin. Le synode, craignant un schisme, lui imposa le silence, sous peine d’être excommunié, mais il avait déjà gagné à ses vues de nombreux nobles distingués et avec leur appui il continua son parcours comme avant. De loin le plus important de ces derniers était janv. Kiszka, qui, quand il fut étudiant à Bâle était sous l'influence de libéralisation de Châtillon (Castellion) et de Curione et était ainsi bien préparé pour les nouvelles vues qu’il avait maintenant entendu. Il était le deuxième magnat le plus puissant de toute la Lituanie, était propriétaire de vastes territoires, y compris quatre cents villages et soixante-dix villes et avait une influence illimitée. Il donna son appui puissant à Gonesius et fit de lui le pasteur de l'église dans sa ville de Wengrow, qui peut être fut établie ainsi comme la première église antitrinitaire de Pologne. Egalement, il établit une maison de presse pour la cause de sa foi. Par la suite, il donna aux antitrinitaires des églises sous son contrôle en Lituanie ou en Podlachie, ou en fit construire des neuves, au nombre d’environ de vingt en tout. (3)

        Il était à Pinczow, cependant le principal centre éducatif de l'Eglise Réformée jusqu'ici, où le mouvement antitrinitaire eut le développement le plus intéressant de cette période. Ici, par consentement commun, il en fut rassemblé tellement de ceux-ci que l’Antitrinitarisme fut favorisé en cela, que d'ici peu, ils sont venus à être connus comme Pinczovians. Ici, l'Eglise Réformée dès le début avait été très influencée par des tendances de l'Anabaptisme, était ainsi disposée pour souligner les Ecritures davantage que la foi et la longue polémique continua ici avec Stancaro sur la doctrine mentionnée au dessus (4) qui avait tendu à miner la foi dans la Trinité. Biandrata, qui était déjà venu en Pologne dans la décennie d’avant comme médecin de cour de la Reine Bona, mais était allé en attendant en Italie et en Suisse d'où, comme nous l’avons vu, (5) dû se sauver de Calvin en 1558, et de fait, la même année retourna en Pologne et vint à Pinczow, où il trouva des choses qui correspondaient infiniment à son esprit. Il entendit l’audacieuse levée prise par Gonesius et lui donna sa sympathie. Et voici qu’il trouva ici Lismanino, qui depuis maintenant un certain temps était protestant, hésitant quant à la doctrine de la Trinité et le gagna positivement a plus d'incrédulité en elle. Le pasteur de l'église de Pinczow et le recteur de son école furent également convertis aux nouvelles vues. Biandrata, plus avancé que le reste dans l’hérésie, devint rapidement et pratiquement le chef du mouvement et en employant les méthodes les plus prudentes pour favoriser ses vues et en faisant attention à l'utilisation seule de la langue des Ecritures en les exprimant. Il a rapidement gagné une grande influence parmi les églises de la petite Pologne, de sorte qu'en 1560 il fut choisi pour être l’ancien du district de Cracovie. Calvin entendit parler de ceci avec la plus grande consternation et écrivit des lettres aux personnes d'influence en Pologne, les avertissant de Biandrata en tant que l’hérétique le plus sans scrupule et le plus dangereux, mais peu d’attentions se firent suite à ses avertissements. Pour être lavé de n'importe quel soupçon, on exigea de Biandrata de soumettre au synode un rapport de sa foi, il fit ainsi, et dans les phrases il y avait une telle orthodoxie inattaquable que tous les doutes immédiatement étaient dissipés.

        Egalement, Alciati et Gentile arrivèrent bientôt, tout frais de leur persécution par Calvin, (6) et sans encombre des avertissements des églises contre eux, ils participèrent à des synodes et prirent part à des discussions sur la doctrine. Lélio Socin fit une visite rapide, bien que peut-être sans influencer le cours des événements, et Ochino (7) vint plus tard pendant quelques mois, et ajouta l'éloquence de sa voix. Les Pinczovians éditèrent deux confessions de leur foi en 1560 et 1561, ils étaient des adhérents enthousiastes et agressifs et solidement gagnés parmi les pasteurs, les nobles et les hauts fonctionnaires. Les nouvelles vues gagnèrent du terrain rapidement et l'orthodoxie s'en alarma. Des synodes furent fréquents tenus, dont la doctrine de la Trinité était toujours en haut dans les discussion, mais comme le pouvoir était toujours la doctrine et la langue de la foi du Credo de l'Eglise primitive et du langage des Ecritures, inévitablement, l’orthodoxie avait les pires des arguments. Chaque synode montra de nouveaux gains et quand au synode de Pinczow en 1562 les libéraux eurent la majorité et votèrent que les pasteurs devaient s'abstenir de parler de la Trinité, et sauvegarder les termes tels qu'ils sont employés dans les Ecritures, ce jour semblait être une victoire. L'année suivante ils ont condamné la doctrine de la Trinité comme Sabellian, (8) et ont composé une nouvelle confession.
        Le prédicateur le plus efficace des nouvelles vues dans la province de la petite Pologne était Gregory Paulus. Il avait accepté les vues de Gonesius quand elles ont été exprimées pour la première fois au synode de 1556, mais bientôt alla au delà de l'Arianisme du dernier synode, considéra Christ en tant que simplement un humain, alors qu'il adoptait également diverses vues de l'Anabaptisme quant au baptême et à la conduite de la vie d'un chrétien. On dit qu'il est le premier en Pologne pour avoir attaquer la doctrine de la Trinité de son pupitre à Cracovie où il l’emporta sur une partie des pasteurs et de la majeure partie de sa propre congrégation, dont les vies exemplaires gagnèrent beaucoup de sympathisants, et soutenu par l'appui d'un patron puissant il fut mis pasteur d'une congrégation où les foules sont venues pour l'entendre. Tandis qu'il prêchait là un dimanche contre la doctrine de la Trinité, la flèche de l'Eglise de la Trinité fut heurtée par la foudre. L'événement fit une grande impression dans tous les domiciles et tandis que l'orthodoxie lui vouait une évidente colère divine, ses amis l'interprétèrent comme signe de l'approbation divine de sa doctrine.

        Bien que la partie orthodoxe en petite Pologne se retrouvait maintenant en minorité, ils étaient encore déterminés pour ne pas céder. Non longtemps après le vote du synode de Pinczow au-dessus visé, un de leurs pasteurs, Stanislaw Sarnicki, jalousant l’avancement de Paulus dans l'église, apporta contre lui des charges d'être un arien et un disciple de Servet. Paulus se défendit avec succès contre une accusation qui était suivie immédiatement par une autre et cela pendant longtemps, jusqu’à qu'il soit devenu évident que rien ne pouvait être déterminé contre lui par le synode existant. Le patron de Paulus était maintenant mort, Sarnicki secrètement rassembla un synode d'opposition seulement avec son propre parti, auquel Paulus et ses amis n'ont pas été invités. Il désavoua l'autorité du synode précédent et condamna Paulus et ses disciples comme Trithéistes, (9) l'ont enlevé de ses fonctions, et mirent Sarnicki à sa place. Sarnicki fit encore d'autres déshérités de leurs pupitres mais Paulus trouva un nouveau patron, et continua toujours de prêcher. Tout cela avait lieu en 1563. D'autres efforts ont été faits pour guérir le schisme, mais d’aucune détermination, parce que l'orthodoxie ne s'associait pas avec eux, de sorte que quand le prochain synode s'est réuni à Mordy plus tard dans la même année, ils ne prirent aucune part d’elle. Il doit être rappelé, cependant, qu'il n'y avait jusqu'ici aucune église antitrinitaire organisée séparément et pour tout ce qui a été relaté, c’était simplement un effort pour libérer l'Eglise Réformée du servage de la foi de Nicée et d'Athanase et de reconstituer les doctrines bibliques pures du Christianisme primitif.

        Biandrata avait suivi Gonesius de Pinczow en Lituanie, où il était en sécurité sous la puissance du patron et prince Nicholas Radziwill, qui était offensé et en colère contre les tentatives de Calvin de secouer sa confiance en son invité et donna davantage d'impulsions au mouvement qui grandit rapidement en Lituanie. Juste dans les circonstances actuelles, cependant, au moment que le mouvement antitrinitaire voulait le plus un chef capable, Biandrata fut invité, en 1563, pour aller en Transylvanie comme médecin de la cour du prince régnant, John Sigismond. Sans aucun doute, craintif de ce que Calvin pourrait encore réussir contre lui, comme attiré par les attractions d'une vie à la cour, accepta l'invitation avec empressement. Dans un chapitre prochain, nous le trouverons comme fondateur du mouvement Unitarien de Transylvanie et pendant un certain temps dirigeant ses destinées, et de ce fait, joua ici pourtant le rôle plus important, que celui qu'il avait mené en Pologne, où Paulus est maintenant devenu le chef du mouvement.

        L’hérésie des ces premiers antitrinitaires de Pologne était de la sorte la plus douce. Ils insistèrent à peine plus que le Christ, bien qu'il pouvait encore être considéré Dieu, devrait être considéré comme au moins dans une certaine et légère subordination au Père. Pour énoncer leur foi Chrétienne, ils devaient abandonner les termes techniques du Credo et revenir aux mots simples des Ecritures et à l'enseignement de l'Eglise d’avant Nicée. Ils acceptèrent la foi des apôtres et ils étaient prêts parfois même à professer la foi dans une sorte de Trinité, qu'ils ont appelèrent une Trinité scripturale. Mais, bien que c'était en bas, tout comme une question purement spéculative au sujet d'un point fin de la théologie, de savoir si le Fils étaient tout à fait égal avec le Père ou lui étant légèrement subordonné. L'orthodoxie considéra la lutte avec l’Antitrinitarisme comme rien que moins qu'un sujet de vie et de mort pour leur religion et partit pour qu’aucune pierre ne soit pas retournée pour renverser cette dangereuse hérésie. À cet effet ils se sont même joints aux catholiques en 1564 pour fixer un décret d'exil contre les antitrinitaires, bien que, contrairement à leur espérance, le décret se soit avéré à la place s'appliquer à tous les protestants étrangers. Ils ont fait appel au roi, et il n'a pas été réellement appliqué, excepté contre Ochino (10) et peut-être davantage à un ou deux, mais tous les protestants étaient par cet acte forcés de réaliser le danger commun des mains des catholiques.

        Une tentative finale a donc été faite pour provoquer un règlement de leurs différences. Avec sanction du roi, il fut arrangé pendant que la Diète nationale tenait séance à Piotrkow en 1565, qu’une discussion formelle entre les deux parties devait être tenue, en présence d’un grand nombre de magnats et de nobles, aussi bien que des pasteurs qui seraient en service avec leurs patrons, d'autant plus que beaucoup n'avaient pas encore pris de position dans la polémique. Les conditions de la discussion furent soigneusement menées, des orateurs ont été nommés pour parler en faveur de chaque côté, et des nobles distingués servaient de présidents officiels et de secrétaires. Leurs arguments et les réponses étaient écrits et lus des deux côtés ; les Pinczovians faisant seulement appel à l'autorité des Ecritures, de l'orthodoxie des Ecritures, des pères, et des conciles. Suite à la discussion qui avait duré pendant quatorze jours sans aucun progrès accompli pour un accord, le côté orthodoxe a soudainement rompu sans avertissement. Ils se réunirent et votèrent pour n'avoir rien davantage à faire avec de tels hérétiques obstinés et incorrigibles. Ils ont rapporté leur décision au roi et ont, dorénavant, refusé toutes les approches pour une union. L'infraction ainsi faite interdisait toutes réparations et le parti antitrinitaire était ainsi exclu de toutes relations avec l'orthodoxe et fut forcé de former sa propre organisation séparée, et tous les efforts postérieurs à la réunion se sont trouvés futiles.
        Quand quelques années après une fédération de multiples églises protestantes de Pologne fut formée à Sandomir (le prétendu Consensus Sandomiriensis, en 1570), dont son objet primaire était d'unir les corps orthodoxes sur une base commune de foi contre « le Trithéiste, les Ebionites, (11) et les Anabaptistes, » dont la diffusion avait tellement dérangé leur paix, qu’un soin particulier fut donc pris pour exclure ces derniers de l'union et des mesures furent prises par la suite pour réaliser une exclusion encore plus strict. S’il est dit, cependant, que tout cela était fort longtemps avant, il est approprié de remarquer que l'histoire religieuse très récente en Amérique enregistre des parallèles des plus étroits de cette action du seizième siècle en Pologne. Il semble parfois comme si les orthodoxes d’Angleterre et d’Amérique sont maintenant un peu moins exclusifs envers ceux qui ne sont pas conformes à leurs doctrines qu'ils l’étaient en Pologne, il y a trois cents cinquante ans.
     

     

    CHAPITRE XVI - L'organisation et la croissance des églises Antitrinitaires en Pologne, 1565-1579



       

    Comme il a été vu à la fin du dernier chapitre, la parti antitrinitaire fut en 1565 davantage exclu avec la partie orthodoxe de l'Eglise Réformée. S'ils devaient maintenant poursuivre leur existence, tenir et prolonger toujours leur foi, au lieu de s'éteindre graduellement étant absorbé par d'autres corps, ils devaient organiser une Eglise indépendante par eux-mêmes et c’est à ceci que maintenant ils s’employèrent. La nouvelle église fut complètement organisée dans la même année, avec ses propres synodes, pasteurs, écoles, et constitution. Elle devint officiellement connue sous le nom d'Eglise Réformée Mineure de Pologne, bien que ses membres préféraient s'appeler simplement des chrétiens, tandis que leurs adversaires qui désiraient fixer sur eux le stigmate des hérésies tant détestées, les appelaient pour la plupart d’ariens ou d’anabaptistes. Un synode fut tenu à Wengrow en fin d'année où furent présents cinquante sept membres du clergé de toutes les parties du royaume, quatorze nobles et des lettres de sympathie furent reçues de diverses dames distinguées et d'autres personnes, aussi bien des églises dans les parties les plus éloignées du royaume.
    Les premières mesures prises ici, étaient également pour régler des questions contestées sur la doctrine et la pratique et pour cela, il était naturel et normal qu'après avoir mis de côté le vieux Credo, et regarder seulement les Ecritures pour leur autorité, ils ont dû pendant un certain temps venir à des vues différentes d'un livre qui après tout représentait tant de différents points de vue. En plus, il n’y avait pas eu jusqu'ici un chef dont son influence pouvait diriger toute l'église et imposer au dessus d’elle une foi ou une politique commune. Pour équilibrer, avant que l'église soit assez organisée, les deux qui pouvaient être les plus capables de tenir les choses dans son ensemble furent détachés. Lismanino, étant tombé dans la défaveur du roi, partit en Prusse où après un bref séjour à la cour de Duc Albert de Königsberg, il décéda en 1563, tandis que dans la même année Biandrata, comme nous l’avons vu, partait en Transylvanie et personne dans ces périodes troubles n'avait surgi pour prendre leurs places.

        L'Eglise Mineure, en fait, semblait à ce moment avoir été organisée très approximativement. Tels les synodes que ternirent ses membres ont eu seulement une influence locale, d’aucune forte autorité, et n'en émergeait aucun courant de croyance. Pratiquement le seul point sur lequel ils étaient unis était celui qui avait causé leur séparation d'avec l'orthodoxe, quant à la doctrine de la Trinité, et que le Père était suprême au dessus du Fils. Dès aussitôt, comme jamais, ils essayaient d'énoncer leurs vues sur d'autres doctrines, ils tombaient en désaccord entre eux. Sur trois autres principales, en particulier, il y avait des différences importantes, et des polémiques sans fin parmi eux, quant à la bonne forme d'administrer le baptême infantile et le Repas du Seigneur, quant à leur croyance au sujet du Christ et de l'Esprit Saint, quant à leur attitude envers le gouvernement civil, et leur conduite dans la pratique de leur vie. Ces différences avaient surgi en Pologne même avant l’Antitrinitarisme et remontaient aux commencements mêmes de la Réforme.

        La première de ces questions qui troublait sérieusement l'Eglise Mineure était au sujet du baptême. Pour nous, ceci peut sembler être une question comparativement insignifiante, mais pour eux, c’était un sujet d’inquiétude essentiel, de ne pas faire ce que Jésus disait, « celui qui croit et baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croit pas doit-il être damné » ? Pour continuer la pratique catholique du baptême infantile, alors, qu’elle n’était pas commandée ou même pratiquée dans le Nouveau Testament, ou pour compter sur elle comme baptême pour tout, semblait pour eux, comme il avait dû l’être pour les premiers anabaptistes, risquer leur espoir dans le salut éternel. Gonesius avait donc attaqué le baptême infantile quand il est apparu la première fois en Lituanie, et un pasteur appelé Czechowicz avait mené ses disciples d’ici dans la même direction. Une polémique animée s'en est suivie, qui fut prolongée pendant six ans. Peu après l'organisation de l'Eglise Mineure en 1565, au synode de Wengrow, avec des délégués en service de toutes les parties du royaume, ils prièrent sincèrement et discutèrent pendant six jours, pour savoir si la pratique du baptême infantile était commandée par les Ecritures. Il fut conclu que la pratique devait être abandonnée, cependant une certaine liberté sur la question fut laissée pour les différentes consciences.

        La prochaine question à traiter était encore plus importante, et elle divisa l'Eglise Mineure encore plus profondément. C'était la question quant à savoir quelle vue ils devaient tenir quant à la personne du Christ et de l'Esprit Saint. Ils sont bientôt venus à accepter sans une discussion sérieuse que l'Esprit Saint ne devait pas être adoré comme Dieu, mais la question quant au Christ causa des divisions qui ont presque dédoublé l'Eglise. Au synode de Lancut (1567) qui fut appelés dans l'ordre, si possible, pour provoquer l'harmonie sur cette question, la discussion entre les ariens et ceux qui soutenaient que le Christ n'existait pas avant sa naissance sur terre, était si coléreuse (on disait que les nobles à une exception prêt étaient plus modérés que les pasteurs), que les juges levèrent la discussion pour un synode à Skrzynno plus tard dans la même année. Ils ont préparaient une discussion plus formelle et plus ordonnée en choisissant les intervenants, et en établissant des règles de conduite dans le débat. Les cent dix nobles et pasteurs vinrent ensemble de toutes les régions de Pologne et de Lituanie, sans compter une grande foule de personnes de proximité, désireuse d'entendre le débat. Aucune résolution ne fut conclue quant aux doctrines étudiées. Toutefois, on s’accora pour que la Trinité soit maintenue avec révérence et sacralité dans cette condition, et que les frères devaient se soutenir entre eux dans l'amour fraternel et s'abstenir d’en maltraiter un autre dans la polémique. Chaque personne devait suivre sa propre conscience quant au baptême infantile et le Repas du Seigneur, et pour cela, ils ne devaient réclamer aucune autorité plus qu'une une autre dans les sujets de foi, et laisser le soin à Dieu dans son propre temps (comme le Christ l’avait enseigné) de séparer l’ivraie du blé. Cette action fut de son temps une étape remarquable en direction de la tolérance religieuse, qui n’a pas été surpassée à ce jour. Cependant, elle n'a pas réussi immédiatement à endiguer les divisions au-dessus de la croyance au sujet du Christ, pour qu’à l'heure de ce que nous parlons, le mouvement antitrinitaire de Pologne fut divisé au sujet de cette doctrine en quatre parties plus ou moins distinctes, qui se sont épanouies la plupart du temps dans des localités séparées.

        La première partie fut menée par un pasteur appelé Farnowski (Farnovius) et par conséquent ils se sont appelés Farnoviens. Comme Gonesius, ils tenaient la vue arienne que le Christ avait existé avant la création du monde, et devrait être adoré comme Dieu, bien qu'ils n’aient pas pensé devoir adorer l'Esprit Saint. Ils déclarèrent que même la religion Musulmane ou celle des juifs étaient meilleures que celle d'Athanase. Ils s’opposèrent également au baptême infantile. Farnowski se tint tellement vaillamment pour ces vues, que dans les environs de 1568, ses disciples ayant gagné le patronage de quelques nobles distingués en bordure de la Hongrie, se séparèrent du reste et établirent leurs propres églises et écoles. Ils se ternirent à distance pendant presque cinquante années, mais après la mort de leur chef, rejoignirent les autres antitrinitaires ou bien revinrent aux calvinismes.

        Une autre partie fut menée par Czechowicz, un pasteur de Lituanie où il a eu une grande influence. Ensuite, après avoir été pendant un certain temps un arien, il adopta des vues beaucoup plus radicales, soutenant que le Christ était un homme né comme les autres hommes, mais qu'il était sans péché et crée par Dieu (ainsi Servet l’avait enseigné), et par conséquent devait être adoré, tandis que ceux qui n'adoreraient pas le Christ il les appelait des demi judaïsants. Il ne s'opposa pas au baptême infantile, et soutint également avec les anabaptistes que les chrétiens devaient pratiquer la non résistance, ni utiliser les armes, ni pour tenir des fonctions civiles, mais au moment de sa mort il poussa ses disciples de ne pas se séparer avec l'Eglise Mineure. Pourtant un autre tiers, prêt de Cracovie, suivit l'exemple de ce Gregory Paulus que nous avons déjà vue. Il nia aussi que le Christ avait existé avant la création du monde, et également nia qu'il devait être adoré. Il s’opposa de même au baptême infantile, nia l'autorité des puissances terrestres, soutint que les chrétiens ne devaient pas prendre les armes et tenir des fonctions publiques, la préconisant communauté des bons à la suite et à la manière de l'Eglise primitive et espérer prochainement la venue attendue du Christ pour établir le millénium. Enfin, il y avait une partie appelée Budnésiens d’après leur chef, Simon Budny de Lituanie. Il fut un homme d’une incommensurable connaissance, qui en 1572, avait édité une traduction de la Bible en polonais qui fut extrêmement appréciée et deux années plus tard un Nouveau Testament séparément. De ces quatre leaders, c’est celui qui s’approcha le plus près des vues des Unitariens modernes, parce qu’il déclarait que le Christ était naturellement né comme les autres hommes, et pour cette raison, l'adorer était de l’idolâtrie, mais bien qu'il eut aussi de nombreux disciples en Lituanie, son enseignement sembla aux églises si impie qu'il fut excommunié, de même que quelques autres qui tenaient des vues semblables.

        Plusieurs de ces croyants étaient consciencieux et avec sérieux ils s’appliquaient d’essayer de vivre dans ce monde avec précision comme le Christ l’avait commandé et de faire de sa loi d'amour la règle qui devait réellement régler toutes leurs actions. Ils ont pris ses enseignements littéralement et n’essayèrent pas de les expliquer quand bien même ils semblaient incommodes ou inutilisables, mais tentèrent de les suivre à la lettre, prenant son exemple et celui de ses apôtres de l'Eglise primitive comme modèles à suivre. Par conséquent, ils n'ont pas cru offrir une résistance à ceux qui leurs faisaient du mal, mais alèsent leurs maux et persécutions avec la patience chrétienne. Ils n'ont pas envisagé possible le port des armes, parce que c'était la première étape pour aller faire la guerre et rompre le commandement de ne pas tuer. Ils n'acceptaient pas de fonction civile et certains d'entre eux ont démissionné de postes importants dans le gouvernement, parce que tous gouvernement repose sur la force au lieu de la loi d’amour du Christ. Ils ne prenaient pas de serments, puisque le Christ avait commandé, « de ne pas jurer pas du tout » ; ils ont cru qu'il fallait partager leur propriété en commun avec autrui et que ceci avait été la pratique dans l'église primitive de Jérusalem. C'était naturellement des principes longtemps adoptés avant par les premiers anabaptistes, et en venant par la Moravie, ils avaient été répandus plus ou moins largement en Pologne.
        Nous avons déjà vu que Gonesius, Czechowicz et Paulus avaient tenu des telles vues et ces dernières furent particulièrement admises et en quantité à proximité de Cracovie. Ces vues ne furent pas adoptées universellement par les Antitrinitaires. Certains les adoptèrent complètement, les autres les rejetèrent en totalité, et sans aucun doute la majorité adopta une partie et ignora le reste. Une congrégation locale, avec Paulus pour pasteur, fut fondée à Cracovie en 1569 selon ces principes, et à partir de ce temps elles furent à plusieurs reprises discutées dans les synodes au nouveau centre de Rakow. La chose significative au sujet des malheureuses divisions dont nous avons parlé est le fait que quand les membres du nouveau mouvement partirent d’eux mêmes au large ayant ensuite abandonné le Credo orthodoxe. Ils étaient tellement pathétiques dans leur sérieux pour se diriger hors des Ecritures et de ses doctrines véritables, et de conduire leurs vies quotidiennes strictement selon les enseignements de Jésus, laissant le prix à payer pour eux ou leurs églises, ce qui pouvait de cette manière amener la persécution de l'orthodoxe, ou la séparation d’avec leurs frères. À n'importe quel prix ils restaient attachés à leurs consciences. Cependant, Ces divisions ont menacé pendant un certain temps, d’être tout à fait mortelles pour le mouvement, et pendant plusieurs années la jeune Eglise fut occupée à essayer de trouver un certain terrain commun de foi, puis si ce ne pouvait être fait, de rechercher une certaine manière d'obtenir pour elle un assemblage pacifique malgré une croyance différente.

        Un petit catéchisme fut publié en 1574 au nom de la congrégation anabaptiste à Krakow, bien que probablement composé par Schoman, le collègue de Paulus dans le ministère d’ici, d’un grand intérêt pour avoir été le premier d’un tel travail imprimé dans l'histoire du mouvement que nous suivons. Il était dans son ensemble soutenu par les textes des Ecritures, et enseigne que le Christ était un homme qui amena la vie éternelle au monde et qu'il devait être adoré et prié comme notre médiateur avec Dieu, et être suivi comme un exemple. L'Esprit Saint n'est pas une personne, mais une puissance de Dieu conférée pour le Christ et les hommes. Prendre des serments, et résister aux diverses blessures, étaient défendus. Le baptême devait être par immersion et seulement administré aux adultes. Ces anabaptistes de Pologne, comme ailleurs, avaient eu tendance à rencontrer des extravagances approchant parfois le fanatisme, mais dans l'ensemble ils formèrent le coeur et l'âme vitale de la nouvelle Eglise, et leur influence doit être suivie à travers toute son histoire. La sévérité de leurs morales, la douceur de leurs vies et leur obéissance cohérente avec leur conscience ne gagnèrent jamais d’éloges, même de ceux qui étaient les plus opposés à leurs doctrines.

        Quand les membres et les congrégations de l'Eglise Mineure étaient ainsi divisés dans leurs opinions pendant sa jeunesse, tellement opposés les uns aux autres, juste parce qu'ils étaient opposés dans leurs idées, avaient certainement moins de force pour s’étendre ou pour repousser des attaques qui venaient de l’extérieur. Il y avait un danger bien plus grand, que peut-être ils réalisèrent, le fait que l'Eglise pouvait donc tomber tout à fait en morceaux et disparaître avant même qu’une génération soit passée. Cependant, un autre danger que les membres réalisèrent profondément et intensément craint, venait des attaques implacables et amères de leurs ennemis. Pour ce, non content de ce qu'ils avaient déjà accompli en excluant la partie antitrinitaire de l'Eglise Réformée, immédiatement des plans supplémentaires s’étendirent de la partie orthodoxe pour les renverser complètement. S’unissant aux catholiques à la Diète de Lublin en 1566, ils firent pression sur le roi au sujet d’un édit contre les anabaptistes et les trithéistes (comme ils appelaient les antitrinitaires d’alors), exigeant d’eux de quitter le royaume sous un délais d’un mois, et de ne leur épargner aucune douleur pour obtenir ce qui était strictement imposé. Il frappa d'abord chez Filipowski qui, comme trésorier du Palatinat de Cracovie était peut-être le plus influent de tous les antitrinitaires et qui eut à peine le temps de s’échapper. Le reste, se rappelant les destins de Servet, Gentile et d'autres, se dispersèrent comme des moutons devant des loups, certains entrant dans le pays, d'autres cherchant l’abri auprès des nobles assez puissants pour les protéger. Après un moment, par l'influence d'un de ses plus hauts fonctionnaires qui était lui-même un antitrinitaire, le roi fut persuadé de leur accorder l'indulgence tout du long de sa vie, et ainsi la tempête se calma.

        En rien intimidé par ses expériences récentes, Filipowski essaya toujours de faire la paix avec l'ennemi. À cet effet, il est allé assister avec certains des frères à un grand synode tenu à Cracovie en 1568 par des luthériens et des calvinistes, qui ont proposé de s'unir contre l'oppression catholique d'une part, et l'Anabaptisme de l'autre. Il a fortement poussé là, pour que toutes les parties emploient la tolérance mutuelle quant aux doctrines sur lesquelles ils avaient différés et de consentir à vivre ensemble dans l'amour Chrétien. Le parti orthodoxe ne cédait pas d’un pouce. Cependant, un converti notable fut gagné là, en la personne d'Andrew Dudicz. Il était un noble hongrois qui, pour ses talents, l'étude et pour s’en engagement distingué qu’il avait joué dans des affaires publiques, était l'un des hommes les plus célébrés de son âge. Il avait été le conseiller de trois empereurs, et l'évêque de trois sièges successifs. Il avait été l'un des délégués les plus en avant au Concile de Trente, et avait encore été envoyé sur diverses ambassades importantes. Après être devenu protestant, il avait joint l'Eglise Réformée à Cracovie, mais quand il observa avec quelle amertume ses chefs parlaient de leurs adversaires, et comment ils rejetaient les avances pacifiques faites par Filipowski, il les quitta pour l'Eglise Mineure, dont les doctrines lui sont également apparues comme plus raisonnables. Il devint le patron de sa congrégation de Schmiegel dans la province de la Grande Pologne où il établissait une église et une école, qu'il soutenait jusqu'à sa mort.

        Bien qu'encore repoussé, pourtant les antitrinitaires étaient toujours affamés d’une complicité religieuse qu'ils pourraient apprécier tout en préservant la pleine liberté de foi. Ils ne furent pas encouragés, quand ils entendirent l'année suivante (1569), par les rapports d'un voyageur, que les anabaptistes de Moravie, dont parmi eux nous avons déjà trouvé nos exilés d'Italie et de Suisse qui avaient été avec hospitalité reçues ; (2) étant d'accord avec eux sur tous les points excepté quant à l’exploitation d’une fonction public, qui était contre les principes des anabaptistes. En raison que sur beaucoup de choses ils étaient d'accord quant à la piété, la charité et dans la pureté des morales, Filipowski, avec plusieurs des frères a maintenant entrepris une mission auprès des moraves, espérant provoquer une certaine forme d'union avec eux. Les voici qui furent encore condamnés à la déception, si bien que les frères de Moravie se sont avérés tout autrement que ce qui avait été raconté à leur sujet, étant d’une telle ferveur pour défendre la doctrine reçue de la Trinité, qu'ils n’avaient pas de scrupules d’appeler leurs visiteurs de païens pour l’avoir niée. Les frères sont donc repartis avec un profond découragement, et la plupart des pasteurs de la Petite Pologne abandonnèrent la prédication.
        Cependant, un virage dans leurs affaires pour le meilleur survint inopinément de la part d’une autre partie, de par la mort du roi Sigismond Auguste, bien que nominalement un catholique avait un coeur bien incliné vers la Réforme, ayant été vingt ans au par avant influencé dans cette direction par Lismanino, (3) et là étaient des indications pour que de l'intérieur, il favorise le parti antitrinitaire dans l'Eglise Réformée. Il avait pris tellement d'intérêt pour les discussions quant à la doctrine de la Trinité, qu'il avait obtenu de son secrétaire Modrzewski, d'élaborer un compte des différences entre les deux parties, avec les arguments des deux côtés, espérant trouver une certaine manière de réunir les deux factions. Le manuscrit de ce livre (le célèbre Sylvae) est accidentellement tombé dans les mains du parti orthodoxe, qu’il trouva si favorable à l'Antitrinitarisme qu'il l'emporta, et ne le renvoya pas, de peur qu'il soit édité et fasse des convertis, et ne fut donc publié pas avant vingt-cinq années par la suite. Tant que le roi a vécu, l'Eglise Mineure pouvait avoir beaucoup à espérer de lui, mais il décéda en 1572, et sa dynastie s’est ainsi éteinte.
        Les nobles tirèrent profit de cette occasion pour s'assurer de fixer leurs pleins droits sous toutes les futures règles. Ils élaborèrent une nouvelle loi, faisant d’elle une condition dans l'élection de n'importe quel nouveau roi. Il devait désormais prendre le serment de conserver la paix parmi les sectes religieuses, et prendre également le sacrement pour eux mêmes et leur postérité, que bien différents des uns des autres quant à la religion, (dissidentes (4) de religione) ils maintiendraient la paix entre eux, ne répandraient pas le sang de chacun, ne puniraient un autre de quelque façon, ne consentiraient l’aide d’un magistrat dans ce but, et de toutes leurs forces s'opposeraient à n'importe qui sur n'importe quel prétexte tenterait une telle chose. Il y avait de nombreux représentants de l'Eglise Mineure dans la Diète qui passèrent ce contrat (le célèbre : Pax Dissidentium, 1573), et sont devenus une partie avec les autres, et bien que ses dispositions plus tard furent violées et furent par la suite ignorées complètement, néanmoins, c'est devenu une loi fondamentale du pays et sécurisa l'Eglise Mineure dans leur existence pour presque un siècle.

        En dépit des persécutions dont ils avaient souffert et des dangers qu'ils avaient courus, le nombre d'adhérents de l’Eglise Mineure, de plus sous la protection de la nouvelle loi, augmenta maintenant rapidement et particulièrement parmi la noblesse instruite. Pour eux, après avoir été tellement et strictement formé dans les subtilités de la théologie, car le clergé se sentait moins consacré aux enseignements de la foi, tandis que tous les protestants de cette période étaient profondément intéressés par l'étude des Ecritures, et pendant qu'ils lisaient celles-ci ne pouvaient pas s’apercevoir qu'ils contrôlaient assez peu la doctrine particulière du Credo de Nicée et d'Athanase. On disait que la Diète du royaume était remplie d’« Ariens, » et que leur foi avait trouvé une large acceptation parmi toutes les classes exceptée la paysannerie ignorante qui, étant un peu meilleure que celle des serfs, était peu considérée par toutes les églises Protestantes. Sous une génération, les églises s’établirent dans chaque partie du royaume, de Danzig à Kijow (Kief), et de Lituanie nordique vers les Carpates, mais les plus nombreuses en Petite Pologne et Lituanie, alors qu'en Grande Pologne elles étaient peu et largement dispersées.

        Un autre facteur dans la croissance de l'Eglise Mineure était la ville de Rakow, fondée en 1569 par un puissant magnat appelé Sieninski. Bien qu'un calviniste, il l’offrait aux résidents de sa nouvelle ville, entre autres avantages, la parfaite liberté du culte religieux. Beaucoup d'antitrinitaires donc, étant inquiets d’avoir à subir la persécution où ils étaient, sont venus de toutes les parties du royaume et s’installèrent ici, parmi eux Gregory Paulus qui avait été éconduit de Cracovie, fonda une église à Rakow qui fut par la suite devenu la principale de toute la Pologne. La nouvelle congrégation s'est développée rapidement et ses prédicateurs étaient des hommes de la plus grande réputation. Les anabaptistes ont comparé Rakow presque comme la nouvelle Jérusalem, et elle est venue à être considérée comme objet particulier de la providence divine. Dans les temps qui précédant, les vues extrêmes des anabaptistes étaient répandues ici, et dans l'école de l'église tous les disciples ont été requis d'apprendre un certain nombre de manuels professionnels. De nombreux synodes furent tenus à Rakow et devint pendant soixante années ou plus le centre et la source de toutes influences dominantes dans l'Eglise Mineure. La partie la plus importante de son histoire, cependant, se retrouve dans un chapitre ultérieur.

        Nous avons maintenant atteint un point dans notre histoire où cette église semblait devenir d'une certaine manière assez établie. Tandis que les conflits sur les points que nous avons mentionnés étaient encore nombreux parmi ses membres, bien que dans le dix-septième siècle, ils cessèrent d'être une source de danger sérieux pour l'existence de l'église. Cependant pour beaucoup et avec sérieux, les membres pouvaient être au delà de leurs doctrines, les principes de la mutualité quant à la tolérance et la charité étant fermement établis et courants parmi eux. Bien que toujours autant détestée qu'avant par les catholiques et les protestants, elle se soit maintenue sous la protection de la loi d’égalité qui était dans l'intérêt de toutes les églises, et le temps de la persécution civile semblait passé. Une chose était encore nécessaire, si elles avaient une vie vigoureuse et une croissance large dans ces conditions favorables, un chef qui pourrait faire pour elles, tels Luther et Calvin avait été pour leurs églises, pour organiser leur système de pensée, les mener dans les conseils, et les diriger dans l'action. Un tel chef est bientôt apparu en la personne de Fausto Socin.
     

     

    CHAPITRE XVII - Fausto Socin et le plein développement de Socinianisme en Pologne, 1579-1638



       

    Au moment quand, comme nous avons vu dans le dernier chapitre, les antitrinitaires polonais pour la plupart trouvaient nécessaire d’avoir un leader, le chef réclamé est apparu en la personne de Fausto Socin (en italien, Fausto Sozzini). Il organisa leurs croyances en un système cohérent purgé des extravagances et des positions extrêmes et les représentaient habilement dans les polémiques avec leurs adversaires catholiques et protestants. Bien qu'un étranger, il gagna ainsi leur confiance et leur amour, et ainsi s'est calqué sur leur mouvement qui est venu par la suite à être connu après lui comme Socinianisme, par lequel nom, pour la convenance, nous nous rapporterons dorénavant à lui. (1)
        Socin naquit à Sienne en Italie, en 1539, il était le neveu de Lélio Socin, que nous avons trouvé en tant qu'un des antitrinitaires de Zurich dans la période de Calvin. (2) Quand il était âgé de deux ans son père décéda, le laissant sans éducation régulière, comme il n'a jamais cessé de le regretter, et la loi, dans laquelle de nombreux membres de sa famille s'étaient distingués, ne l'a jamais attirée. Peu après qu'il soit devenu en âge, la famille de Socin tomba sous le soupçon d'être des hérétiques protestants. L'un d'entre eux fut saisi par l’inquisition et le reste se sauva, parmi eux Fausto, qui pendant environ deux années a vécu la plupart du temps à Lyon, bien qu'il fut allé à Genève assez longtemps pour devenir un membre de l'église italienne de là. Tandis qu'il était à Lyon, son oncle Lélio décéda, lui laissant ses manuscrits, la plupart d'entre eux sur des sujets religieux. Ceux-ci peuvent avoir fait jaillir ou planter en lui des graines qui plus tard ont mûri, mais pendant un certain temps ne semblaient avoir fait aucun effet sur lui. Il revint en Italie l'année suivante, et de 1563 à 1575 il vécu la vie d'un courtier à Florence, dans le service d'Isabelle De Medici, fille du Grand Duc Cosimo de Toscane, restant extérieurement un bon catholique. Pendant cette période, il édita un livre ‘Sous l'autorité des Saintes Ecritures’ qui fut fortement estimé par les catholiques et les protestants, traduit en plusieurs langues et continua de circuler pendant plus d'un siècle et demi.

        A la mort de son patron, Socin refusa toutes les incitations pour ne plus longtemps rester à la cour, quitta l’Italie pour ne plus jamais y retourner, et parti pour Bâle qui était alors un endroit de libertés religieuses considérables. Pendant trois années, il s'appliqua à l'étude des sujets religieux, principalement la Bible. Tandis que là, il écrivait un traité montrant beaucoup d'indépendance de pensée, Sur le Christ le Sauveur, dans lequel il défendit la vue que le Christ est notre sauveur non parce qu'il a souffert pour nos péchés, mais en raison qu'il nous a montré la manière d’obtenir le salut éternel, qui consiste à l’imiter, et qu'il n'a pas souffert pour satisfaire la justice de Dieu ni pour apaiser sa colère. Cette vue était un contraste important avec celle alors généralement tenue, et bien que le livre fut au début distribué seulement sous forme de manuscrit, et ne fut pas édité jusqu'aux années qui suivirent en Pologne, il établissait immédiatement sa réputation en tant que théologien capable et indépendant. Le résultat fut que bientôt, on l’invita à venir en Transylvanie pour participer activement dans une discussion qui persistait alors ici au sujet de savoir si les chrétiens devaient adorer le Christ. Le compte rendu de ce débat sera trouvé dans un chapitre ultérieur : quand il a été donné à Socin de procéder en Pologne, où il arriva au début de 1579. Ici, il passa vingt-cinq années fructueuses en favorisant le mouvement religieux dont l'histoire que nous sommes entrain de suivre. Il était maintenant âgé de quarante années.

        Venant à la capitale de Cracovie, Socin arriva dans la congrégation anabaptiste, et pour un groupe de Chrétiens, avec lequel il eut tellement de sympathie dans l'année suivante lors d'un synode à Rakow, il sollicita l'admission de leurs membres. Maintenant, tandis qu'il fut baptisé dans l'enfance, la nouvelle église insista sur le fait qu'avant de la joindre il devait recevoir le baptême des adultes. Ceci, il refusa de le faire, pour ce, il pensa que ce serait une condition d’admission que le baptême d’un chrétien soit nécessaire, ce qu'il ne croyait pas du tout , bien qu'il ne s’opposait pas à la pratique pour ceux qui la souhaitaient pour eux-mêmes. Egalement, Il s'avéra être en désaccord avec eux sur plusieurs autres doctrines importantes. L'église a donc rejeté sa demande d'adhésion, et refusa de l'admettre au Repas du seigneur. Cependant, il n'en pris aucune offense, continua d’adorer avec eux, d’être présent à leurs synodes, pour leur défense contre leurs adversaires dans la polémique, et de participer lors de leurs discussions doctrinales. C'était dans cette dernière qu'il fit le meilleur travail, en raison qu’il provoquait l'harmonie des opinions. Pour ce, il avait une connaissance profonde de la Bible, au quel on fit toujours appel pour des occasions, étant un orateur accompli, le meilleur de tous, et à invariablement maintenu son humeur dans la polémique, et n'a jamais maltraité ses adversaires (comme alors il était généralement fait, même au cours de discussions religieuses), mais à la place, il préserva les façons d'un courtisan et comptait sur un appel calme pour raisonner.

        Son influence avec les églises n'était pas accrue quand, après avoir été forcé par des menaces de persécutions de quitter Cracovie, et ayant accepté l'hospitalité d'un noble de la région, il épousa la seule fille de son hôte et ainsi devint lié à de nombreuses personnes de grande influence. À deux synodes en 1584, il discuta avec puissance contre la croyance de beaucoup qui s’attendaient à ce que le Christ bientôt apparaisse encore sur la terre, et également en faveur du culte du Christ, sur lequel, il maintenait que nous ne nous pourrions pas être meilleurs que des juifs ou même des athées. Sur la demande des églises il répondit aux attaques qui avaient été faites sur leur doctrine de l'unité de Dieu par des professeurs de l'université jésuite de Posen. Il a confondu les ariens et le nombre de ceux qui sont venus à être d'accord avec lui, augmenta solidement, particulièrement parmi les plus jeunes hommes. Longuement, au synode de Brest, en Lituanie en 1588, où il discuta les points principaux de doctrine, il était clair que globalement il avait gagné avec un peu plus d’obstination, et dorénavant il était le chef reconnu de la pensée de l'Eglise Mineure.

        Dorénavant, à partir de cette heure et pendant cinquante années le Socinianisme eut une carrière brillante en Pologne. Rakow était sa capitale et le centre de son influence. Son 'propriétaire' Calviniste est devenu intrigué par le Socinianisme, et institua un débat public des doctrines entre les calvinistes et les sociniens. En raison des évènements Calvin rejoignit cette dernière en 1600. Deux ans après, il fonda une école ici. Ses professeurs étaient des disciples capables avec une réputation dans l'ensemble de l'Europe. Elle s'est développée rapidement et devint célèbre. De jeunes hommes lui furent envoyés de sources catholiques et protestantes jusqu'à ce qu'elle eu environ mille étudiants, presque un tiers d’eux était de la noblesse. Rakow est devenue notoire comme « Le Sarmate des Athéniens. » Tellement, il en est venu ici et même d'Allemagne que des services spéciaux dans la langue allemande ont été tenus pour eux. À cette école, de jeunes hommes furent bien formés pour le ministère socinien par des professeurs dont les renommées survirent parmi des élèves jusqu’à ce jour. Une presse fut également enlevée de Cracovie et placée ici, et on imprima un grand nombre de travaux des auteurs de Socinianisme, dont la foi ainsi fut ainsi étendue par des publications sur toute l'Europe. Des synodes généraux pour la toute la Pologne ont été tenus ici chaque année dont des pasteurs et des nobles, de toutes les parties du royaume, sont venus pour s'occuper d’eux. Il y avait également des églises dans presque toutes les autres villes importantes, et chaque grande église avait une école à son côté, conduite par un jeune clergé.

        Bien que le Socinianisme était le moins important des trois formes du Protestantisme en Pologne, aucun n'avait eu une compagnie plus distinguée d’adhérents. Nous avons déjà noté dans quelle mesure ils avaient progressé parmi la noblesse. Un de leurs apologistes écrivit plus tard, dans une époque de persécution, remplissant six pages d’une liste des premiers antitrinitaires et de défunts sociniens qui avaient tenu des fonctions publiques et de distinctions des plus élevées dans le royaume, et de là, il disait d’aucun était des plus grandes familles de Pologne ou de Lituanie, même celles des Ducs et des Princes étaient liées à une partie des sociniens. Il est même vrai que pendant une courte période, un des membre qui avait été porté vers le haut dans la foi de Socinianisme reposait sur le trône de Russie (1605 - 1606), le soit disant Demetrius False, prétendu fils du défunt Tsar. Un historien catholique en littérature polonaise témoigne que les sociniens étaient intellectuellement les plus avancés, cultivés et les plus doués de tous les dissidents polonais, et laissèrent une impression durable sur l'histoire de la littérature polonaise.

        Les enregistrements officiels de l'Eglise Mineure, bien que longtemps jalousement gardés, ont maintenant depuis longtemps disparu de la circulation, de sorte qu'il soit impossible de dire avec justesse comment largement l'Eglise se prolongea. Mais nous savons qu'un synode à Rakow en 1612 fut soutenu par 400 délégués et d’autres qui suivirent en 1618 par 459, et les noms de 115 églises sont toujours inscrites, de sorte qu'il ne soit probablement pas injuste d'estimer que des premières et des dernières ici étaient au mois au nombre de 300 congrégations de sociniens. (3) Ce résultat était en dépit que beaucoup de ces dernières furent prématurément écrasées par la persécution ou furent perdues par un changement de patron. Leur mode de fonctionnement était pratiquement identique que celui de l'Eglise Réformée. Les églises étaient organisées en synodes composés de pasteurs et des délégués laïques. Il y avait probablement dans ces derniers un synode pour chaque Palatinat ou comté, peut-être un pour chaque province et au-dessus d’eux tous un synode général pour tout le royaume qui se réunissait à Rakow pendant une semaine ou deux chaque année.

        Chaque synode élisait un surveillant pour son propre district, qui nommait des pasteurs et des professeurs pour les églises locales, leur assignait leurs fonctions ou pour les supprimer et visitait également les églises tous les ans. Il était aidé par des aînés, laïques et cléricaux. Des synodes annuels furent tenus dans chaque Palatinat et des synodes locaux l’étaient plus fréquemment si des occasions l’exigeaient. Toutes ces choses contribuèrent au bien-être et la croissance de l'église. Des pasteurs furent ordonnés et des professeurs furent appelés pour des églises à la maison, et des missionnaires désignés pour propager la foi dans d'autres pays, des salaires pour des pasteurs, et des professeurs furent élus sur des fonds communs augmentés par répartition parmi les églises. Une aide fut votée pour promettre à de jeunes hommes d’étudier pour le ministère à Rakow ou dans des universités étrangères. Des allocations ont été faites pour être distribuées par les diacres aux veuves et aux orphelins ou d'autres dans le besoin, on accorda des pensions aux pasteurs et aux professeurs retraités, l'aide a été envoyée aux frères indigents vivant à l'étranger ou bannis à cause de leur foi. Quand des différents surgissaient entre les membres, s’ils ne pouvaient pas être en privé arrangés, étaient ajustés ici, suivant l'enseignement de Jésus, et ils n'ont jamais recouru aux palais de justice excepté en dernier recours. Les infractions de la moralité suscitèrent une attention sérieuse. A cet effet, il fut édité et publié des livres qui pouvaient amplifier la foi. Tous les sujets qui ne pouvaient pas être réglés dans les synodes locaux étaient portés jusqu'au synode général.

        Il émanait de ces synodes, aussi des propositions pour une union avec d'autres églises, qui à plusieurs reprises ont été faites par les sociniens et bien souvent rejetées par l'orthodoxe. Socin n'avait jamais désiré être le fondateur d'une nouvelle section et n’a jamais prétendu être autre chose que simplement un chrétien. L’un de ses plus intéressants écrits est une demande, dans lequel il essaya de persuader les membres de l'Eglise Réformée qui rapidement diminuaient, qu'en raison de leur devoir de chrétiens, ils devraient s'associer dans une libre église nationale avec « ceux qui sont faussement et injustement appelés ariens et ébionites. » Nous avons déjà noté une tentative plus tôt d'une union avec les moraves anabaptistes. Une démarche semblable pour l'union avec l'Eglise Réformée fut entreprise en 1580, quand les représentants de l'Eglise Mineure sont allés à un synode des réformateurs à Lewartow espérant une conférence sur le sujet, mais les réformateurs refusèrent d'avoir n'importe quoi à faire avec eux, « puisqu'ils étaient des disciples d'Ebion, d'Arius, et de Paul de Samosate, qui avaient été, il y a bien longtemps, excommuniés de l'Eglise. » Une autre tentative d'union a été faite à Rakow en 1598, mais la conférence qui a eu lieu n’apporta rien, sur quoi Socin publia la demande ci-dessus citée.

        Quelques ans après, quand il devenait évident que les catholiques, incités par les jésuites, avaient commencé une politique systématique d'attaque envers tous les protestants, les efforts étaient pour la troisième fois renouvelés pour l'union avec les réformateurs. En 1611, plusieurs conférences ont été tenues par les réformateurs, qui pendant un certain temps donnèrent la promesse du succès, sur une base de tolérance mutuelle des différences de croyances. Mais les jésuites avaient empoisonné les esprits des réformateurs contre les sociniens comme ennemis de toute la chrétienté, et les réformateurs refusèrent de considérer n'importe quelle union à moins que les sociniens soient d'accord avec leurs doctrines quant à la Trinité, à l'expiation et au baptême, tandis qu'un de leurs théologiens éditait un livre pour prouver que les deux ne pouvaient pas plus s'unir que le feu et l’eau. Une autre tentative en 1619, pour une alliance purement politique entre eux contre les catholiques, n'a réussie aucune amélioration. Cela, jusqu’à ce que trop tard, les réformateurs découvrent que seulement une position de rassemblement aurait pu aux protestants de Pologne empêcher la destruction qui les a longuement accablés tous.

        Les perspectives d'une union avec les mennonites des Pays Bas pouvaient sembler plus lumineuses, parce que ceux-ci descendaient des anabaptistes des périodes postérieures, (4) et avaient beaucoup de points en commun avec les sociniens, pourtant la dernière proposition en 1612 fut déclinée comme inutilisable. Vingt ans après, de même les remonstrants des Pays Bas qui avait récemment protesté contre les doctrines de Calvin, souffraient de la persécution et de l'exile en conséquence. L'espoir pour une union avec ces derniers, qui semblait pourtant plus lumineuse, perdait du terrain, et quand celle-ci leur fut proposée en 1632, ils ont néanmoins refusé, en raison peut-être, que les remonstrants avaient déjà été accusés par leurs ennemis d'être des sociniens déguisés, et furent peu disposés de faire quelque chose qui pourrait apporter une accusation. Ainsi les Sociniens avaient les mains constamment coupées de toute camaraderie religieuse, et même quand plus tard en 1645, lors d'une conférence amicale où toutes les confessions religieuses furent convoquées ensemble à Thorm (le colloque Charitativum), alors que le danger du partie catholique était plus menaçant que jamais, il leurs fut toujours refusé d’être admis parmi les autres protestants. Les sociniens montrèrent la profondeur et la sincérité de leur dévotion à leur foi non seulement en souffrant l'ostracisme et la persécution pour elle, mais également, par leurs efforts ardents et persistants de la propager parmi d'autres, ici ou ailleurs. À la fin de leur existence en Pologne ils étaient des propagandistes actifs et merveilleusement zélés. Leur méthode préférée dans le ministère était les discussions publiques, si celles-ci pouvaient être autorisés par leurs adversaires. Ils avaient une telle confiance pour leur cause que si bien d'autres pouvaient déborder de la discussion, qu’eux-mêmes ne l’ont jamais fait. Ils ont préféré avoir ces débats conduits comme des discussions d’hommes instruits, selon des règles et des formes prescrites, avec des thèses et des antithèses, des objections et des réfutations, faites par des débateurs dans l'ordre qui était dû et de préférence soumises par écrit. Celles-ci étaient alors imprimées pour que des personnes les lisent et les ingèrent à loisir. Ainsi, ils ont dépendu bien davantage de la raison et de l'argument que de la seule éloquence ou passion. La plus célèbre de toutes ces discussions était une avec les jésuites.
        Elles étaient accomplies entièrement à la plume, de 1603 à 1618, et furent constituées en plus de vingt livres imprimés. Au cours de ces discussions l'attitude des sociniens n'était jamais timide ou apologique, mais habituellement audacieuse et agressive, pourtant imitant les habitudes de Socin en continuant leurs discussions avec bonne humeur et douceur, et apportèrent un nouvel et bon exemple tout en gagnant l’éloge même de leurs adversaires. On dit qu'également, ils gagnèrent beaucoup de convertis par un fin esprit qui régnait au cours des discussions parmi eux lors de leurs synodes. Leur utilisation de la presse fut déjà évoquée et rendit le Socinianisme bien connu pour son influence considérablement et craint partout en Europe. Le nombre de livres religieux qu'ils éditèrent était étonnant, (5) et une grande pléthore d'écrits est venue en avant en réponse à eux, des catholiques, des luthériens et des calvinistes.

        Les sociniens ont également créés des appropriations libérales pour envoyer des missionnaires dans les autres pays de l'Europe. Il était seulement de rares cas, ceux qui osèrent l'entreprise d’une prédication publique, parce que la liberté de culte n'existait pas encore dans n'importe quel endroit de l'ouest de la Pologne. Plus d'une fois ces missionnaires furent arrêtés, emprisonnés, ou bannis pour essayer de propager leur foi, puis libérés seulement s'ils cessaient de continuer ainsi à l'avenir. Leur méthode la plus réussie était, donc d'envoyer à l'étranger leur plus polis et cultivés disciples, qui formeraient d’influentes relations en discutant de sujets religieux, et de mettent des livres sociniens dans leurs mains, et finirait par influencer les vues des chefs de la pensée. De cette façon, une influence de grande envergure fut bientôt exercée aux Pays Bas, et de tels missionnaires sont allés également en Allemagne, en France et en Angleterre. Naturellement, avec les lois contre l’hérésie, telles qu'elles étaient, l'établissement des églises Sociniennes à l'étranger étaient entièrement inadmissibles.

        Les plus efficaces de ces silencieux missionnaires étaient les jeunes hommes qui sont allés aux universités occidentales pour continuer l'éducation qu'ils avaient commencée à Rakow en vue du ministère. Ils ont ainsi produit secrètement des convertis parmi les étudiants de Leyde, Strasbourg, Heidelberg et surtout à Altorf, (6) qui pendant quelques années dans le début du dix-septième siècle était un véritable germoir pour propager le Socinianisme. Le recteur de cette école, le Dr. Soner, fut converti au Socinianisme par quelques étudiants polonais à Leyde quand il étudiait là, et a maintenu une correspondance avec les frères en Pologne. Les étudiants du Socinianisme de là affluaient à ses conférences, et avec son encouragement faisaient beaucoup de convertis parmi les Allemands et d'autres étudiants de là. Ces jeunes sociniens formèrent une société secrète pour eux-mêmes, et après, à la façon des académies instruites de ce temps, ils se sont donnés des noms latins factices et ainsi le meilleur fut gardé dans leurs secrets. Cependant en 1616, leur secret fut découvert par les autorités et furent arrêtés et pendant un certain temps emprisonnés, après quoi certains se désavouèrent, cependant la plupart furent expulsés et revinrent en Pologne. Un des résultats, de cette propagande à l’étranger, était que pas qu’un peu des pasteurs et des disciples sociniens des plus éminents de Pologne et de Transylvanie étaient des hommes de naissance et d'éducation étrangères qui avaient été convertis par ces moyens, et qui avaient été obligés de s'extraire d'ici pour apprécier leur foi dans la paix.

        Longtemps avant que le Socinianisme ait atteint cette influence répandue, que nous avons décrite, Socin lui-même était mort. Sa jeune épouse lui avait été prise tôt, lui laissant seulement une fille. Son domaine en Italie avait été confisqué et maintenant, ruiné, en mauvaise santé et fatigué, il s'était retiré dans la maison d'un amical noble à Luclawice dans les collines des Carpates, où il est mort en 1604 à l’âge de soixante cinq ans. La légende indique que sa tombe fut plus tard ouverte et ses cendres furent dispersées par des fanatiques, mais l'endroit de son enterrement est connu et un monument exsangue reste toujours pour indiquer l’endroit. (7) Pendant ces dernières années, il fut entouré par des amis bien disposés, le plus estimé parmi eux était Stoinski, jeune pasteur éloquent et savant de l'endroit. Socin occupa son temps à écrire des livres et à rendre des visites lointaines et longues parmi les églises. Sa dernière occupation était dans l'essai de faire un classement systématique de la doctrine chrétienne pour l'usage des églises. En même temps que Stoinski, il fut prié de mettre à jour le catéchisme de 1574 puis de le mettre en service, mais il est parti le laissant derrière lui inachevé, en fait, un bref système d'instruction dans la religion Chrétienne sous forme de catéchisme (Christianæ Religionis brevissima Institutio), aussi bien que le fragment d'un autre catéchisme.

        Stoinski est mort l'année après Socin, mais leurs travaux inachevés furent poursuivis et terminés après leurs morts par Schmalz, Moskorzowski, et Völkel. Ils furent édités dans le polonais en 1605 à Rakow (latin, Racovia), d'où ils sont venus pour être connus comme catéchisme de Rakow. Ce petit livre, qui est passé par six éditions dans le latin, dont une en allemand, deux dans le Néerlandais et deux en anglais (pour ne pas mentionner le catéchisme des enfants basé sur lui et édité dans le polonais, le latin, et l'Allemand), fut édité pendant plus de deux siècles. Il fut très largement distribué dans l'ensemble de l'Europe, et fut répondu ou attaqué pendant de nombreuses périodes par des théologiens orthodoxes qui semblaient souffrir de la crainte aiguë que ses enseignements pouvaient s'étendre dans leurs églises. Sans aucun doute, il a fait plus que n'importe quel autre livre jamais édité (excepté le Nouveau Testament lui-même) pour étaler les manières unitariennes de penser la religion. Son enseignement mérite donc une attention particulière.

        L'élément essentiel du système dans son entier de la doctrine socinienne semble se situer dans le texte : « Ceci est la vie éternelle, s'ils pouvaient te connaître, le seul vrai Dieu et Jésus le Christ que tu as envoyé » ; et la religion Chrétienne est définie au départ comme une manière d'atteindre cette vie éternelle, divinement indiquée dans les Ecritures (particulièrement le Nouveau Testament), que certaines preuves les montrent pour être vraies, lesquelles sont faciles à comprendre, et qui contiennent toutes les choses nécessaires pour le salut. Dans tout le livre, donc, la preuve de son enseignement est tirée de la Bible, et seulement dans quelques exemples sont des oppositions aux doctrines orthodoxes opposées pour la raison qu'elles sont peu raisonnables. L'homme est par nature mortel et la seule manière pour qu'il gagne la vie éternelle est par la connaissance de Dieu et du Christ. Il est primordiale, que cette connaissance soit correcte, si non, nos espoirs seraient pas sans aucun risque pour une vie éternelle. Nous devons donc savoir que Dieu est seulement Un dans une personne, parce que la croyance dans la Trinité peut facilement détruire la foi dans un Dieu, et nous devons également savoir que le Christ est par nature un vrai homme, bien que pas un simple homme, parce qu’il est miraculeusement né. Sur ces deux points principaux, il y a de longs arguments contre les vues orthodoxes.
        Nous devons également reconnaître le Christ comme Dieu, étant un qui a la puissance divine au-dessus de nous, également par qui nous sommes liés pour montrer un honneur divin dans l'adoration, qui nous aide dont nous pouvons demander pour n'importe quel besoin, en l'adorant pour sa sublime majesté, et en recherchant l’aide de sa puissance divine. Tels ceux qui ne font pas ainsi, ne sont pas des chrétiens. Jésus était sans péché et travaillait aux miracles. Il s'est levé d’entre les morts, de ce fait nous assurant que nous nous lèverons également, sa résurrection est donc beaucoup plus importante que sa mort, cependant par sa mort pour nous les hommes pécheurs, il nous est montré la manière de retourner à Dieu et de se réconcilier avec lui.

        L'Esprit Saint n'est pas une personne divine, mais une puissance de Dieu accordée sur les hommes à partir d’en haut. Il n'y a aucune chose tels que le péché originel ou la prédestination et les hommes sont justifiés dans la pensée de Dieu seulement par leur foi en Christ, qui vit maintenant dans le ciel, faisant une intervention continuelle pour nous, d'où il viendra pour juger les vivants et les morts. Il y a seulement un sacrement, le Repas du Seigneur, qui est un rite commémoratif. Le baptême est seulement un rite extérieur par lequel les convertis au Christianisme reconnaissent publiquement leur foi en Christ. Le baptême infantile est non inscrit dans les Ecritures, bien que ceux qui le pratiquent, sans essayer de forcer les autres, ne devraient pas être condamnés ou persécutés. L'Eglise est une compagnie des chrétiens qui tiennent et professent la sainte doctrine.

        Ces enseignements, qui tous sont donnés sous la forme ordinaire d’un catéchisme en questions et réponses, sont ceux qui sembleraient les plus saisissants à un lecteur moderne de la première édition du Catéchisme de Rakow. Des éditions ultérieures étaient considérablement agrandies et légèrement changées de cette première édition, mais ces enseignements sont demeurés sensiblement comme donnés. Il peut être noté que le catéchisme est en harmonie étroite avec la foi des apôtres, autant que cela fut possible, en effet, les sociniens avaient toujours pour habitude de faire appel à ceux-ci par comparaison avec le Credo antérieure. Il est remarquable également que, excepté le sujet du baptême, on trouve peu des enseignements particuliers des anabaptistes ou des ariens, cependant dans des localités limitées où individuellement des pasteurs sociniens ont toujours adhéré à ces derniers. Si le catéchisme est loin d'être orthodoxe, il est également loin de l'Unitarisme moderne. Pourtant la racine de la matière était là, pour son absence de l'autorité sur la foi, dans sa manière libre et savante d'expliquer les Ecritures, dans son appel à la raison et son emphase pour la bonne conduite (les deux sont davantage soulignés dans les éditions ultérieures), et dans sa tolérance des différentes vues, et elle est venue près des principes fondamentaux de l'Unitarisme du vingtième siècle.

        Cependant, le vrai caractère et la valeur d'une religion, ne peuvent pas être appris par son catéchisme ou par son Credo, plus que le caractère et la valeur d'un homme par son ossature. Si nous savons vraiment ce qu'était le Socinianisme, nous devons considérer non seulement sa théorie mais sa pratique. Nous devrions devoir assister à ses services de culte religieux, entendre ses sermons, hymnes et prières, observer le sérieux et la dévotion du peuple à leur religion, tout en notant surtout quel effet il a eu sur leur vie quotidienne et quel genre de caractères il a produit. Malheureusement nous ne pouvons pas le faire, parce que comme nous le verrons bientôt, le Socinianisme en Pologne est venu après un siècle à une extrémité tragique. Pourtant et heureusement, il nous a été préservé quelques comptes détaillés de leurs coutumes d'église et beaucoup de commentaires sur leurs caractères. Nous savons, donc, que les sociniens, en Pologne et dans l'exil était un peuple très sincèrement dévot. Ils observaient le dimanche très strictement, tenant deux ou trois services les dimanche et les jours saints, où les membres sont souvent venus de longues distances, et là on prêchait également le mercredi et le vendredi et fréquemment des jours de jeûne et de prière étaient observés. La maison de chaque noble avait sa chapelle, et le culte domestique avec écrits et prières étant tenu deux fois par jour. Ils jugeaient le Repas du Seigneur très sacré, et le comptaient pour une grande privation s’ils en étaient privés. Ils ont souligné l'importance de la dévotion dans la vie privée. Quand les membres de leurs églises étaient donc dispersés ou éloignés des privilèges d'église, de grands moyens ont été pris pour leur envoyer des pasteurs de temps en temps pour prêcher et administrer le Repas du Seigneur.

        Leurs normes morales étaient également très strictement observées. Observer soigneusement les caractères de chacun et de s’avertir l’un à l’autre comme des frères et des soeurs aimés était considéré très important pour eux. Si un membre faisait du tort et ne montrait pas de repentir pour lui, le problème était traité lors de la réunion d'église et s'il persistait on l'interdisait de venir au Repas du Seigneur. Bien qu'ils n'aient pas adopté les doctrines des anabaptistes dans leur catéchisme bon nombre d'entre elles ont suivi les traditions de l'Anabaptisme dans la conduite de leurs vies. En effet, ils ont tâché de faire de leurs églises autant que possible comme les premières églises chrétiennes et ont essayé littéralement de suivre les enseignements de Jésus. Ils se sont occupés complètement des souhaits de leurs pauvres, des veuves, et des orphelins. Ils ne combattaient pas, n’allaient pas en justice, ne se vengeaient pas pour les dommages et ne tenaient pas en servage. Ils étaient pacifiques, patients, doux, prêt à pardonner, simples et ont vécu des vies exemplaires. À bien des égards, ils ont ressemblé aux quakers, bien que tous n'ont pas adhéré toujours à leurs vues et pratiques les plus extrêmes qui ont tendu à être modifiées au cours du temps. Pourtant une contrainte claire de l'Anabaptisme a toujours persisté et à la fin certains refusaient le port des armes ou des travails dans des fonctions civiles. C'est le témoignage général de leurs amis et de leurs ennemis. Nous avons déjà vu à quel point ils étaient désireux d'étendre à d'autres leur foi qu'ils tenaient. Nous verrons dans le prochain chapitre à quel point ils étaient prêts de souffrir de tout plutôt que d'abandonner. En fait, un historien catholique récent dit que l’« Arianisme » polonais était la page la plus intéressante de l'histoire religieuse polonaise, et qu'aucune autre confession en Pologne ne peut compter un tel si haut pourcentage d’auteurs au dix-septième siècle ; la raison pour lequel leur nombre n’est pas devenus plus important était que leurs demandes étaient trop strictes.
     



    CHAPITRE XVIII - Le déclin et la Chute du Socinianisme et son Bannissement de Pologne, 1638-1660



       

    Le dernier chapitre indiquait l'histoire heureuse de la façon dont le Socinianisme à surmonté tous les obstacles, alors très nombreux, et s'est levé dans une position d'influence en Pologne. A tous moment, il gagnait de la force, cependant, des nuages planaient au-dessous de l'horizon qui de se brisèrent par la suite en donnant l'assaut en forme d’orage qui doivent être accablés pour la ruine non seulement du Socinianisme mais plus longuement pour tout le Protestantisme polonais. Nous devons maintenant aller de nouveau à la recherche de cette autre histoire et de son commencement.

        L'élévation du Protestantisme en Pologne a atteint son maximum avec l'union de Sandomir (1) (consensus Sandomiriensis) en 1570, et la puissance des catholiques dans les affaires de la nation était au plus bas alors, avec seulement une minorité dans l'une ou l'autre maison de la Diète. Peu de temps après ceci, les protestants orthodoxes ont proposé de mettre tous les « Ariens » sous interdiction, mais ceci les catholiques ne le consentirent pas, puisque cela semblait impliquer une plus grande identification des autres protestants. Cette union fut à plusieurs reprises confirmée parmi les corps protestants orthodoxes pendant vingt-cinq années, bien que l'Eglise Mineure fut constamment exclue d’elle. Cependant en plus de cela, l'opposition orthodoxe ne s'est plus longtemps poursuivie. La difficulté vint, à la place, du côté Catholique et lancée par le cardinal Hosius, un homme d’une grande culture et d’un caractère personnel le plus excellent. Il était d'un catholicisme extrême dont les convictions l'ont mené à subordonner toute autre chose à l'intérêt du bien-être de l'Eglise. Il clamait fortement qu'il serait au détriment de l'église que le gouvernement garde n'importe quelle promesse qu'il aurait avoir fait pour protéger des hérétiques protestants dans leurs droits, alors même qu'ils méritèrent d'être tout à fait exterminés.

        L'ordre des Jésuites vient maintenant dans l'histoire. Il fut fondé en 1539 et vint bientôt pour se consacrer particulièrement à renverser le Protestantisme. Le cardinal Hosius en 1564 invita des jésuites à venir en Pologne à cette fin. Ils sont venus en grand nombre d'Espagne et d'Allemagne et ont commencé à ouvrir des écoles sur tout le pays, quelques cinquante d'entre elles en tout qui ont été amplement dotées. Tous ce que les nobles protestants semblaient réaliser de ce ceci, était le fait de meilleures écoles que celles qu'ils avaient connues avant, dont l’enseignement était produit par des disciples doués et des messieurs polis et pour bon nombre d'entre eux de naissances nobles, et bientôt ils commencèrent à envoyer leurs fils à ces nouvelles écoles pour leur éducation. Ce que les jésuites prévoyaient était que ces jeunes nobles polonais, qui ayant été gardés pendant quelques années sous leur instruction, par la suite un plus grand nombre d'entre eux seraient gagnés à la foi Catholique, de sorte que dans une génération ou deux (et ils étaient toujours disposés à travailler sur de longues distances) la plupart des classes régnantes de la Pologne seraient de nouveau de retour dans le pli de l'Eglise. Ainsi il s'est avéré, parce que avant même deux générations, ils ont eu toute la Pologne solidement dans leur filet et préparèrent leur dessin pour toutes les croyances quand ils trouvaient un temps approprié. Leur politique était de gagner la confiance et la faveur des classes aristocratiques sans indiquer au début leur but, puis pousser contre les protestants en général toutes les fois qu'une occasion favorable se présentait, et de diviser finalement les protestants les uns contre les autres.
        Ce dernier but fut accompli trop facilement, le parti orthodoxe était prête pour attaquer les “Ariens” et tellement heureuse de pouvoir à plusieurs reprises se joindre aux catholiques contre ces protestants hérétiques comme les ennemis de toute la Chrétienté. Ce n'était que trop tard, quand ils se sont eux-mêmes retrouvés victimes de cette politique, qu'ils comprirent qu'ils avaient été utilisés comme des outils pour aider à exécuter le projet des jésuites avisés pour renverser tout le Protestantisme polonais.

        Le Roi tolérant Sigismond Augustes II décéda en 1572, comme nous l’avons vu, et Henry de Valois qui lui succéda porta sa couronne polonaise, mais quelques mois avant d'aller en recevoir une plus brillante en France comme Henry III. L'élection au trône ensuite est tombée (1574) à Stephen Bathori, le prince de Transylvanie, que nous rencontrerons plus tard en liaison avec l'histoire de l'Unitarisme dans ce pays. Une fois élu, il était censé être un protestant, mais bientôt après il s’ouvrit à professer la foi catholique et épousa la soeur du défunt roi, qui était sous l'influence des jésuites. Les jésuites gagnèrent donc son appui, bien qu'au cours des treize années de son règne il a maintenu les libertés des protestants et résista à toutes pressions pour casser son serment de couronnement quant à eux, déclarant qu'il était roi seulement des personnes, mais pas de leurs consciences qui étaient assujetties à Dieu seulement. (2) Pourtant même pendant son règne la réaction catholique commença et dans la capitale fortement catholique de Cracovie la prédication contre des hérétiques envenima ainsi la population si bien que dorénavant, à partir de 1574, des foules ont pillé l'Eglise Réformée, outragées les cimetières protestants, les habitants protestants étaient attaqués et des choses semblables ont été faites à Wilno, la capitale de la Lituanie. Le roi a en effet exprimé sa désapprobation, mais rien d’efficace n'a été fait pour punir ces actes.

        Pendant le long règne de Sigismond Wasa III (1587 - 1632), ces sujets se sont rapidement empirés. La persécution de tous les protestants s’est accrue, et tandis qu'à l'accession du roi il y avait (hors mis des évêques) peu de catholiques dans le sénat, quand il décéda, les protestants avaient seulement plus que deux membres, leur puissance fut pratiquement détruite et la confirmation royale de leurs droits était devenue qu’un peu plus qu'une farce solennelle. Le « roi des jésuites, » car ainsi il était appelé, était un bigot fanatique. Il fut élevé sous l'influence des jésuites, avait joint leur ordre et même devenu Cardinal et fit tout son possible pour les favoriser. Des émeutes anti-protestants, que les jésuites excitaient parmi les classes inférieures, sont devenues de plus en plus fréquentes à Cracovie, où l'église réformée fut longuement brûlée et jamais reconstruite. Dans diverses autres villes où les protestants étaient en minorité des sortes de mêmes choses se sont produites, les églises et les écoles étaient détruites et n'importe quelle tentative de punition pour les outrages était stoppée. En même temps les jésuites étaient intrigants avec les classes plus élevées, toutes les plus hautes fonctions étaient sous leur instigation donnée aux catholiques, alors que les nobles protestants étaient forcés de se contenter de postes inférieurs et les honneurs seulement. Ceci en soit fournissait encore une forte tentation pour un noble polonais de se tourner vers le Catholicisme et bon nombre d'entre eux lui furent amenés de la sorte.

        Cependant, nôtre intérêt principal est pour la persécution qui affecta les sociniens. Les attaques ouvertes à leur encontre débutèrent sous ce règne, car ils avaient moins de patrons puissants que les réformateurs et de plus ils ne pouvaient pas se défendre avec succès. Leurs lieux de réunion à Cracovie furent détruits par une foule en 1591. Trois ans après que Socin lui-même fut attaqué dans les rues d’ici et que son visage fut enduit et sa bouche remplie de boue sous l’ordre d'un chevalier polonais qui l'accusait d'être un « Arien, » et d’avoir miné la foi religieuse de son père. Quand son travail On christ the Savior (Sur christ le Sauveur) fut édité à Cracovie dans la même année, la haine contre lui s'enflamma à nouveau. Alors qu'il était longuement malade et alité en 1598, une foule menée par des étudiants de l'université pénétrèrent par effraction dans sa maison, le renvoyèrent et le traînèrent à moitié nu de son lit et par les rues du marché où ils brûlèrent ses livres et manuscrits inestimables et menacèrent de le brûler complètement à moins qu'il se rétracte. Il ne s'est pas affaibli même en vue de la mort, mais quand il a vu une épée tirée au-dessus de sa tête il a calmement déclarée, « je ne me rétracterai pas. Ce que j’ai été, ce que je suis et par la grâce de notre seigneur Jésus le Christ puisse être jusqu'à mon dernier souffle. Faites ce que Dieu vous permet de faire. » Quand ils ont vu que leurs menaces ne pouvaient pas l'effrayer, ils se sont mis à jeter l’hérétique têtu dans le Vistule, et il en aurait été fait ainsi sans plus d'agitation s’il n'y avait pas eu le recteur et deux des professeurs de l'université, bien que des catholiques, pour le sauver par ruse, avec de grands risques pour eux mêmes.

        Le premier martyr réel parmi les sociniens était Jean Tyskiewicz, un citoyen riche de Bielsk. Ses parents ont convoité sa propriété, et ont donc étendu une conspiration contre lui. Ils l'ont forcé pour le poste de trésorier de la ville et après une année de travail, ils exigèrent de lui de prendre le serment qu'il avait loyalement démissionné de ses fonctions. Il souhaitait obéir au commandement de Jésus « De ne pas jurer du tout. » Cependant une fois pressé il l'a fait, mais une fois qu’on lui ordonna de jurer sur le crucifix ou par la Trinité il refusa catégoriquement, comme on s'attendait à ce qu'il le fasse. Il fut pour cela, accusé de piétiner le crucifix sous le pied et de blasphémer contre la Trinité. Il fut insulté et flagellé par le magistrat et condamné à mort et jeté en prison. Il fit appel à la Cour Suprême, qui l'a déclaré innocent et laissé libre, en même temps, il avait satisfait le magistrat pour avoir imposer une phrase dite injuste. Ses ennemis ont alors fait appel à la reine pour une règle dans ce district, et elle a désapprouvé la phrase originale et a ordonné qu'il soit exécuté. Sur quoi, le Roi et son Conseil ont passé cette phrase de la mort : « Puisqu'il a blasphémé, en laissant sa langue pendre, puisqu'il a montré du mépris pour le magistrat à qui il était assujetti, et du décret de sa majesté par lequel il fut apporté devant le magistrat, par son audace pour faire appel de son cas à la Cour Suprême, le laisser être décapité en tant que rebelle têtu. Puisqu'il a piétiné le crucifix, que sa main et son pied soient découpés, et en conclusion, puisqu'il est un hérétique qu'il soit brûlé. » Les jésuites et les moines ont maintenant sollicité pour lui de lui faire changer sa foi, promettant de lui faire retirer la phrase et que sa propriété lui serait restituée, mais il resta sourd à toutes les menaces ou promesses, et fut mené au bûché dans le marché de Varsovie, en 1611.

        Dorénavant une politique systématique d'extermination fut poursuivie contre les sociniens. L'un d'entre eux fut déchiré en morceaux par une foule fanatique à Wilno et les cours n'ont pris aucune notification de cela. D'ici peu, tous les plus hauts juges étaient catholiques et un accusé pour hérésie avait peu de chance devant eux. Il y avait des cas sporadiques partout dans le Royaume, mais la première attaque générale a eu lieu à Lublin en 1627. Ici les sociniens avait longtemps eu une de leurs plus fleurissantes églises, sous le patronage de nobles très distingués et beaucoup de synodes furent tenus ici pour de nombreuses discussions avec leurs adversaires. Irrité par les résultats défavorables de ces discussions, les catholiques ont longuement élevés une foule et ont détruit l'église des sociniens et de la Cour Suprême qui se tenait là, ils obtenaient un décret d’abolition de l'église pour toujours. En dépit du décret, un culte secret fut encore maintenu pendant quelques années ici.

        Cependant, tous leurs ennuis précédents, étaient rien en comparaison du coup qui fut porté sur les sociniens par la destruction de Rakow en 1638, pendant que l'un d'entre eux écrivait pathétiquement non longtemps après ceci : « l'oeil même de la Pologne a été éteint, l'asile et le refuge des exilés, le tombeau de la religion et des muses ». Un catholique avait établi un crucifix en bois sur le bord de la route près de la ville. Et ce sont deux garçons de l'école de Rakow (si c’était de la sottise dévergondée ou du zèle religieux mal orienté, ce n'est pas clair) qui jetèrent des pierres jusqu'à ce qu'ils l'aient décomposé. Ils ont été dûment punis par leurs parents, mais ceci n'a pas satisfait les catholiques qui étaient bien trop prêts de saisir une telle occasion pour frapper un coup massacrant au Socinianisme. Les garçons eux-mêmes, après avoir été arrêtés et d’être apportés devant la Diète de Varsovie, ont été laissés d’y aller, et au lieu de cela, à l'instigation de l'évêque de Cracovie, la communauté entière des « Ariens » de Rakow fut accusée de la responsabilité du sacrilège. Tout d'abord, Sieninski lui-même, le propriétaire de la ville et le patron de l'église et de l'école, fut accusé de trahison contre Dieu et l'homme et les professeurs et les pasteurs furent accusés d’avoir instruits les étudiants jusqu’à qu’ils commettent leurs actes mauvais.

        Aucune preuve qu'ils pouvaient offrir pour leur innocence fut admise, ni il fut considérait que le serment de Sieninski était un acte fait sans sa connaissance, bien qu'il était un homme dans sa soixante dixième année qui avaient autrefois sacrifié sa fortune au nom de son pays et avait été souvent acclamé par la Diète en tant que père de son pays. Son fils même, à qui il avait permis d'être élevé dans une école jésuite et qui s’était par conséquent tourné vers le catholique, s'est retourné contre lui. Les protestations de beaucoup de membres de la Chambre de la Diète, de toutes les religions, incluent des catholiques ont été négligées. La plupart des membres protestants ont été gagnés par les jésuites pour se réunir contre les Sociniens comme ennemis de tout le Christianisme, bien que certains d'entre eux plus tard ont admis qu'ils avaient commis une erreur mortelle. La question n'a pas été dûment traitée par le tribunal, ni même consentie par la Diète dans son entier, mais fut liquidée par le Sénat seulement par le procédé de la loi. Il fut décrété que l'école de Rakow soit démolie, l'église prise aux « Ariens » et fermée, la presse enlevée, les pasteurs, les professeurs, et les professeurs marqués par l'infamie et proscrits, dont disait l'historien Catholique : «Ils ont été exécutés avec toute la diligence imaginable. »

        L'édifice de l'église fut assuré par les catholiques, richement doté et consacrée à la Sainte Trinité, avec une inscription appropriée au-dessus de la porte relatant ce qui avait été fait. Sieninski décéda dans moins d’une année. La congrégation socinienne, qui était parti d’elle, éloignée maintenant dans un village voisin, où dans la maison d'une nouvelle patronne continua autant qu'avant à se réunir pour le culte trois fois par semaine, et consacrer tout le vendredi au jeûne et à la prière. Malheureusement, la patronne est morte quelques ans après, son domaine hérita à la possession d'un catholique et l'église s’éteignit. Les pasteurs, bien que proscrits trouvés ici ou là un endroit où ils pouvaient vivre dans la dissimulation et après que le sentiment à leur encontre se soit légèrement affaibli, ils sont encore longuement restés établis sur les congrégations éloignées dans les parties du pays. (3) L'école fut combinée avec celle de Kisielin en Volhynie et continua là son existence jusqu'à ce quelle soit supprimée par un décret de cour. Après l'école principale des sociniens fut à Luclawice où Socin avait passé ses dernières années, et les livres des sociniens furent édités là. La presse de Rakow fut prise de Vistule et établie à Danzig.

        Dorénavant, un coup était suivi par un coup pour la succession rapide. Une église après une autre fut, sur un prétexte ou autre, fermée par un décret de la cour. A Kisielin, où on disait que tous les habitants sont des « Ariens, » et à Beresko qui était prêt, les écoles et les églises furent commandées à être rasées par le sol en 1644, deux pasteurs depuis longtemps furent complètement stigmatisés par l'infamie et le propriétaire socinien fut forcé de payer environ 20.000 florins pour avoir héberger des pasteurs proscrits, et lui et ses fils furent interdits de permettre le culte des sociniens sur leurs domaines. Les foules dans divers endroits mirent à sac les maisons des éminents sociniens et accablaient leurs propriétaires, les battant même à mort. Des prédicateurs furent à plusieurs reprises arrêtés et introduits devant la cour et la persécution semblait les suivre comme une ombre. Schlichting, un de leurs disciples des plus célèbres, édita une Confession de la foi en 1642, et pour ceci fut stigmatisé par l'infamie, proscrit, et obligé de passer plusieurs années dans l'exil, tandis que le livre lui-même était publiquement brûlé à Varsovie en 1647. Dans le territoire protestant du royaume voisin de la Prusse, où la foi des sociniens avait par ces temps commencé à s’étendre assez parmi les luthériens pour les mettre en alerte, un décret fut publié en 1640 pour empêcher une autre extension et non longtemps après quelques chefs du Socinianisme furent bannis de Danzig dans des circonstances de cruauté des plus insensibles.

        Avec la destruction de Rakow, la fin de Socinianisme en Pologne était déjà en vue et n'a jamais pu récupéré du coup, mais l'inévitable vint rapidement par des événements politiques et les malheurs qui sont maintenant venus profondément, rapidement et lourdement. La première scène dans le dernier acte a été fournie par la guerre des Cossacks. Le Socinianisme n'avait nulle part été plus répandu et fermement établi qu’en Volhynie, dans le sud-est de la Pologne. En 1618, les Cosaques, dont un mal atroce avait été fait à l’un de leur chefs par un noble polonais, et qui étaient remplis d'une haine sauvage des oppressions de longue date, pour se venger éclatèrent en rébellion et balayèrent comme un excédent de tourbillon toute cette partie du pays jusque la Vistule, ravager, piller, et détruisant tous les villes par le feu et l’épée. (4) Entièrement elles furent éliminées, les atrocités sur les habitants étaient épouvantables et bon nombre d'entre eux furent emmenés en esclavage. À cause de la haine religieuse, les Cosaques, qui étaient de l'Eglise Orientale, étaient particulièrement sauvages envers les sociniens. Beaucoup de ces derniers en Ukraine furent tués et plus d’un millier d'entre eux partir et laissant tout ce qu'ils possédaient derrière eux, et cherchèrent refuge auprès des frères en Petite Pologne. Les églises dans cette zone n'ont été jamais rétablies.
    Les Cosaques ont été après longtemps défaits, mais bientôt après avoir joint leurs forces avec les Russes, répétèrent en Lituanie (5) en 1654, la ruine qu'ils avaient opéré en Volhynie six ans au par avant, et ici également la plupart des églises des sociniens furent détruites ou bien irréparablement affaiblies.

        La guerre avec la Russie traîna pendant treize années, mais avant qu'une année de plus se passa, le Roi protestant Charles X de Suède, tirant profit de l'état prostration de la Pologne lui fit la guerre, et dans un court terme avait débordé une grande partie du pays, capturé la capitale de Cracovie, et avait conduit le roi polonais au de là de la frontière. Abandonné par leur propre roi, et pressé par les Russes dans une partie et les Cosaques dans les autres, plusieurs des Polonais ne pouvaient rien faire pendant un certain temps que de se soumettre au roi de Suède. Les protestants sans aucun doute peuvent l’avoir fait assez volontairement, parce que Charles les traita plus avec bonté qu'il le fit pour les catholiques, et ont eu peut-être plus à espérer en un monarque protestant même étranger que de leur propre catholique. Les sociniens furent soumis parmi le reste et particulièrement en Petite Pologne, où leurs voisins catholiques tiraient profit maintenant de l'anarchie générale pour piller leurs riches domaines et les assassiner là où ils les trouvaient. Bon nombre d'entre eux du Palatinat de Cracovie se sauvèrent de la capitale en 1656, cherchèrent et reçurent la protection du roi suédois en tant que le seul qui pouvait garantir leur sûreté. Sous cette protection ils sont restés pendant un certain temps encore à apprécier la pleine liberté du culte.

        Dans l'année suivante le cours de la guerre avait commencé à tourner et Charles s'est retrouvé sur un terrain perdant. Il a donc invité le prince George Rakoczy II de Transylvanie en 1657 pour l'aider à envahir la Pologne par le sud, et ce dernier, leurré par l’espoir de remporter la couronne polonaise s’empressa de répondre à l'appel. Ses troupes, sauvage comme les Cosaques l’avaient été, ravagea la zone de la Hongrie la plus proche, où les églises des sociniens étaient nombreuses et ont ainsi accompli la dévastation qui avait été réalisée dans le reste du pays. Le fait que des nobles des sociniens étaient censé avoir été recommandés par Rakoczy pour intervenir, (6) et que plusieurs de ses disciples étaient des unitariens dans la religion, doit avoir donné de la terre fraîche pour accuser le Socinianisme de déloyauté, parce qu’ils furent accusés d’avoir eu des intrigues avec lui contre leur propre roi.

        Quand ses fortunes étaient au plus bas maintenant, le Roi polonais John Casimir avait fait le voeu solennel : que s'il regagnait son royaume il le purgerait de l’hérésie. Quand les Suédois après longtemps furent expulsés du pays, il commença à accomplir son voeu, commençant par les sociniens qui furent accusés (de quelques manières injustes) d'avoir été pendant la guerre les plus déloyaux de tous, et fut la plus décimée et par ailleurs la plus faible des sectes protestantes. Les frères dispersés étaient seulement au commencement de sortir de leurs cachettes espérant des bénédictions de paix enfin, quand ils ont été de nouveau attaqués, leurs maisons brûlées, leurs marchandises pillées, et eux-mêmes blessés ou assassinés. La Diète fit seulement une réponse vide de sens à leur appel pour recevoir protection, et alors ils procédèrent en 1658 pour promulguer un décret d'expulsion totale des sociniens et pour toujours du pays.
        Il fut rétabli un décret contre l’hérésie qui en 1424, plus d'un siècle avant la Réforme, avait été passé contre les hussites, avait longtemps été désuète étant pratiquement abrogé par la Diète. Délibérément, il fut fait abstraction de la loi de la tolérance générale qui avait été passée en 1573, depuis lors solennellement confirmée par chaque monarque, y compris le roi régnant, et passa une loi par laquelle n'importe qui s'avérait dans le royaume être assez audacieux de professer, répandre, prêcher la doctrine Arienne, ou encore de protéger et de soulager ses adhérents, serait légalement condamné, assujetti à la loi visée, et sans plus tarder mis à mort. Mais puisqu'ils désiraient montrer de la pitié, si une telle personne était trouvée un peu disposée à renoncer à ses erreurs, il devait lui être accordé trois ans pour recueillir ses dettes, bien qu'en attendant, il ne devait tenir aucun culte de sa secte, ni tenir de fonction publique. Ici, il est toujours resté, cependant, un membre socinien de la Diète, Tobias Iwanicki qui invoqua le liberum veto (7) contre la loi, mais ainsi déterminée était la grande majorité pour bannir les sociniens à tout prix qui l’ont ignorée.
        Cette loi a frappé ses victimes comme un coup de foudre, mais comme s’il leur avait été donné une indulgence trop généreuse en leur accordant trois ans pour remonter leurs affaires, la Diète qui suivi raccourcit la limite à deux ans, fixant la date finale pour le 10 juillet 1660, leur rappelant cependant que la loi ne serait pas imposée contre ceux qui retourneraient à l'Eglise Catholique. Certains des nobles des plus riches firent un saut à l'Eglise Réformée en tant que moindre des maux, mais ceci fut bientôt interdit par une nouvelle loi. Plusieurs des gens du commun, n'ayant aucun moyen de partir du pays, dans le désespoir professèrent la foi catholique comme seule alternative à la mort, cependant certains plus tard retournèrent à leurs anciennes croyances. Des malheurs saisissants peu après sont arrivés à certains de ces apostats qui ont été interprétés par ceux qui étaient restés fidèles comme jugements de Dieu sur l'apostasie. Les catholiques pour leur part estimèrent qu'ils avaient eu leur récompense, parce que le Roi avait déclaré qu'à partir de ce moment il commencerait à avoir plus de succès contre ses ennemis, et le Pape l'honora du titre convoité de Roi orthodoxe. (8)

        Les sociniens, incapables de croire qu'ils devraient vraiment souffrir un destin cruel qui semblait leur être décrété, tournèrent dans toutes les directions pour trouver une manière de l'éviter. Ils ont pétitionné au roi, essayant de prouver qu'ils étaient conformes aux catholiques dans les principes fondamentaux, puisqu'ils acceptaient la foi des apôtres, mais en vain. Certains des nobles sociniens qui avaient été sous la protection du roi suédois à Cracovie et qui l’avaient suivi dans son train, quand il s'est retiré de la ville, cherchaient son influence pour obtenir que les sociniens soient inclus avec les autres qui avait adhérée au roi de Suède, dans l'amnistie prévue par le traité d'Oliva qui provoqua la paix entre la Suède et la Pologne, mais l'opposition luthérienne empêcha ceci. L'Electeur de Brandenburg (Magrave de Brandebourg), qui avait aidé la Pologne à défaire la Suède employa son influence dans leur nom, mais pour aucun résultat.

        Comme un dernier recours, trois ou quatre mois avant l'expiration des délais, plusieurs des nobles des sociniens les plus riches demandèrent une discussion amicale au sujet des différences religieuses existantes entre eux et les catholiques. L'évêque de Cracovie donna son autorisation et le gouverneur de Varsovie ouvrit son palais à Roznow dans ce but. Mais à la fin, peu de sociniens pensèrent pour y être présent, mais ils furent représentés au cours de la discussion par Andrew Wiszowaty, le petit fils de Socin, tandis que les jésuites et d'autres ordres envoyaient leurs contestataires les plus capables. Les discussions durèrent cinq journées entières. Wiszowaty s'est prouvé le débateur de loin le plus capable et a donné une profonde impression sur plusieurs des catholiques actuels. Un de ses principaux adversaires a admis au gouverneur qu’il aurait fait sortir tous les diables de l'enfer qu'ils ne pourraient pas avoir défendu leur religion plus habilement que cet homme. Le résultat de la discussion fut que les catholiques sont devenus légèrement plus doux dans leur persécution et que d'autre part beaucoup de sociniens qui vacillaient furent confirmés pour persévérer dans leur foi. Chaque incitation a été offerte aux sociniens pour renoncer à leur foi et à retourner à l'église catholique, et à Wiszowaty, il fut promis par le gouverneur, un domaine où vivre et une pension généreuse s'il changeait sa religion, mais il ne pouvait pas être bougé de ses positions.

        Depuis que le décret avait été promulgué, les sociniens avait été généralement traité comme proscrits et peu de protections leur avaient été données. Heureux étaient ceux qui avaient saisi l'occasion plutôt de disposer de leurs propriétés. Ceux qui avaient attendu jusqu'à ce qu'il soit plus clair, n’y eut aucun échappatoire pour eux, ne pouvant les vendre seulement avec les plus grands sacrifices, certaines pour un dixième de la valeur réelle, certaines pour un vingtième, alors que certaines ne pouvaient pas se vendre du tout et durent se contenter d’une seule promesse d’être payé, ou de laisser leur propriété à des amis bien disposés pour les vendre pour eux. En attendant les fidèles prirent chaque mesure possible pour préserver leurs églises et leur foi de l'extinction. À leur synode en 1659, ils ont transmis tous les plans pour tenir le culte et continuer leur vie d'église dans les terres étrangères comme avant, à condition d’éditer un livre sur le fonctionnement de leurs églises, et que la mémoire de leur passé ne pouvait pas périr, quoique leurs enfants devraient longuement vivre sous d'autres cieux et oublier la langue polonaise, et nommèrent une personne pour rédiger leur histoire.

        Enfin le jour fatidique est arrivé, quand ceux qui pouvaient être mobile prirent leur départ, emportant avec eux seulement leurs possessions les plus estimées. Beaucoup ne pouvaient pas en effet partir. On estima que mille familles furent laissées dans le plus grand dénuement, particulièrement au Palatinat de Cracovie et ceux-ci durent rentrer pour se cacher dans les endroits à distance, ou cherchèrent la protection des amis qui s’y aventuraient en prenant des risques. Il était qu'une minorité à pouvoir émigrer. Chaque incitation pour devenir catholique a toujours été faite à ceux qui avait toujours osés rester. La propriété, les honneurs et les fonctions leurs seraient immédiatement reconstitués s’ils changeaient d’avis. D'une part, ceux qui les aidaient de quelque façon, ou avaient eu les moindres rapports avec eux étaient sujets à la confiscation de leur propriété sans remède et puisque beaucoup ont été suspectés de se cacher ou d’être protégés dans le royaume, un autre décret fut passé en 1661 chargeant les dirigeants d’employer toute la diligence pour découvrir et arrêter ceux qui pouvaient être découverts dans le pays. Tous ont été proscrits et leurs noms signalés à Varsovie et sans davantage d'audition ou d'occasion de se défendre, tous, femmes ou filles, ou ceux affaiblies par l’âge ou la maladie, furent obligés de partir sans le moindre retard, ni même si elles étaient des épouses sûr des sociniens dont les maris avaient tourné vers le catholicisme. Les maris étaient mis à l’amende pour avoir des épouses "Ariennes".

        Un des pasteurs appelé Morsztyn au risque de sa vie resta derrière en Pologne avec son fils pour administrer les sociniens dispersé et il continua dans cette fonction aussi tard que 1668. Wiszowaty s’était également retourné sur ses pas dans le premier hiver pour soulager les pauvres, les veuves et les orphelins qui étaient incapables de partir, et qui se sont maintenant assemblés dès qu'ils ont entendu parler de son arrivée, et il répéta sa visite le deuxième hiver. Un synode fut en même temps tenu en Grande Pologne dans le secret en 1662, où deux pasteurs furent nommés pour s'occuper des frères dispersés dans tout le pays.

        Un tressaillement profond d'horreur et de sympathie circula parmi les protestants les plus libéraux d'Europe au sujet des cruautés de cet exil et des douleurs des sociniens, dont les livres furent maintenant pour une génération ou davantage lu et appréciés, et dont les chefs étaient célèbres, aux Pays Bas et en Angleterre. En réponse à un appel, l'aide dans une quantité généreuse fut donc augmentée par un pasteur remontrant appelé Næranus aux Pays Bas, par un membre de l'Eglise d’Angleterre appelé Firmin, que nous rencontrerons encore dans notre histoire et par des sociniens habitant dans le Holstein, et ceci fut soigneusement distribué parmi les frères en souffrance en Pologne ou en exil, partout où on pouvaient en connaître. Cette distribution en Pologne continua autant que cinq ans après l'exil, mais ensuite nous n'avons aucune autre source des survivants de là.

        Nous avons vu que l'exil des Sociniens de Pologne fut provoqué par coopération entre les catholiques et les protestants orthodoxes. Ces derniers ne se sont pas rendus compte qu'ils étaient employés ainsi comme outils pour creuser leurs propres tombes. Cependant, il n'y eut pas longtemps, avant qu'ils se soient réveillés de ce qu'ils avaient fait. Une fois les sociniens mis à l'écart, les catholiques bientôt commencèrent à augmenter leurs persécutions envers les autres protestants. Les frères de Bohème, la prochaine section plus faible, furent expulsés une année après les sociniens, et en 1668 la puissance du protestantisme en Pologne était pratiquement écrasée. En 1716, on a interdit la liberté de culte religieux à tous les protestants excepté dans leurs églises les plus anciennes, et en 1733 et 1736, leurs plus importants droits politiques leurs furent supprimés. Quand après une longue lutte, les vieux droits des dissidents furent de nouveau restitués en 1767, il était bien trop tard et de beaucoup pour la cause protestante orthodoxe, qui n'a jamais eu depuis, qu'une existence faible dans les terres polonaises, et naturellement il était pour toujours trop tard pour les sociniens. (9)
     

     

    CHAPITRE XIX – Les sociniens en exile, 1660-1803



       

    L'histoire de la persécution religieuse possède à peine plus d’un chapitre des plus pathétiques et des plus tragiques exilés sociniens de Pologne. Les douleurs des Pères du Pèlerinage ne sont rien par rapport à eux. Beaucoup, comme nous l’avons vu, ont été obligés de rester derrière en Pologne, cependant certains de ceux-ci, ont sans aucun doute réussi à partir plus tard. Le reste doit avoir graduellement été absorbé dans les autres églises, ou bien morts plus tard sous une génération. Ceux qui sont entrés dans l'exil furent dispersés dans toutes les directions, mais nous pouvons d’eux tracer six colonies distinctes qui sont liées pendant plus ou moins de temps en Transylvanie, en Silésie, le Rhin Palatinat, en Holstein, Brandebourg et en Prusse, pour ne pas mentionner les Pays Bas, là, où beaucoup de ces diverses colonies sont par la suite allées, se mélangeant longuement avec les églises des Pays Bas libérales, dans lesquelles elles ont trouvé une maison hospitalière.

        La plus grande migration à retracer trouva une nouvelle maison en Transylvanie où, comme nous le verrons dans la prochaine division de cette histoire, il y eut longtemps des églises bien organisées pour leur propre foi, avec lesquelles ils ont maintenu sinon des relations intimes au moins amicales pendant presque un siècle. Cependant, leur pétition pour être reçu dans ce pays, pour quelque raison fut au début ignorée par le prince régnant alors. Ils se sont donc séparé en deux divisions et pendant un certain temps trouvèrent bon accueil auprès de deux nobles protestants de Hongrie. Une de ces divisions est allée à Kesmark dans le comté de Szepes (passage comme un éclair) et fut avec hospitalité reçue par le compte Stephen Thököly, qui eut vite une réprimande de la part d’un ecclésiastique anglais qui lui reprochait d’abriter de ce fait des hérétiques. C'était ici que Wiszowaty fit le siège social pour retourner pendant deux hivers en Pologne pour le confort du reste des frères. Ce qui est enfin advenu de cette colonie n'apparaît pas, mais autant que nous entendons parler d’eux au plus loin, il est probable que bientôt ils se soient séparés, certains d'entre eux après Wiszowaty en Silésie, alors que la majeure partie du reste partait d'ici sous peu pour rejoindre leurs frères en Transylvanie.

        L'autre division s'est mise à chercher la protection du prince Francis Rhedei à Huszt dans le comté de Marmaros. Ils étaient une compagnie misérable de plus de 500, avec un train de 300 chariots transportant quelques possessions familiales qu'ils purent prendre avec eux. A peine ici et qu’ils avaient traversés les Carpates d’Hongrie, ils furent stoppés par une bande de soldats pirates hongrois connus dans le pays en tant que « monstres du Diable, » qui ont été censés avoir été secrètement informés et incités par un acte de Pologne. Ils furent pillés de leurs possessions, de leurs dispositions, même des vêtements qu'ils avaient portés, et ont été maltraités de toutes les manières. La plus grande partie d’entre eux, chancelait par cette nouvelle calamité, retournait en arrière par désespoir en Pologne et professait la foi catholique, ou bien cherchait refuge en Prusse. Le reste, destitué et à moitié nu, mais durci aux dangers poussait vers leur destination. Après avoir passé l'hiver à Huszt, environ 200 d'entre eux comportant environ trente familles ont dans l'année suivante et après longtemps atteint la métropole unitarienne de Clausenbourg.

        Les frères de là avaient juste été débordés par les Turks et les Tatars dans une guerre qui faisant rage alors, et eux-mêmes avaient été pillés presque de tous de ce qu'ils avaient, mais quand ils ont entendu parler de la situation difficile et triste de leurs frères de Pologne, ils envoyèrent des chariots à leur rencontre, leur fournissant la nourriture et l’habillement leur offrant l'abri. Encore ici, dans un climat étrange et sévère, affaibli par les difficultés et les expositions ils ont presque été immédiatement attaqués par la peste et à peine plus de trente d'entre eux ont survécu. (1) Un nouveau prince vint maintenant sur le trône, Michael Apaffi I, il leur a offert l'abri et la protection qu'aucun autre souverain en Europe Chrétienne ne leur accorda, ils ont pris des dispositions pour s’établir d’une façon permanente dans le pays, après quoi, d'autres de Pologne les ont sans aucun doute rejoints. Ils leur accorda des droits de citoyenneté et une église a été mise de côté à leur intention pour leur propre culte, mais ils furent longtemps dans le dénuement extrême, et même après cinquante ans, ils étaient encore obligés de lancer des appels vers leurs frères les plus prospères dans d'autres pays pour une aide pour soutenir leur église, leur école et les pauvres. Pourtant leur nombre graduellement augmentait, de sorte qu’en 1707, ils furent envoyés dans des colonies pour d'autres parties du pays, et pendant un certain temps il y eut dans chacune quatre églises. À cette période, certains d'entre eux ont projeté de retourner en Pologne, et des fonds ont été trouvés pour les aider de cette manière, mais quand l'entreprise fut faite en 1711, les cheminées nues de leurs maisons brûlées et la haine religieuse avec laquelle ils ont été reçus par les habitants, les découragea tellement que la tentative fut abandonnée.

        Les sociniens polonais en Transylvanie ont longuement souffert du destin inévitable de n'importe quelle petite colonie dans une terre étrange. Les exilés qui étaient à l’origine sont morts, leurs enfants se marièrent avec les Transylvaniens et sont devenus dispersés. Graduellement ils oublièrent ainsi leur langue maternelle et sont devenus mixés avec la population environnante. Tant qu’il était possible, ils ont maintenu le culte dans la langue polonaise et ont eu des pasteurs polonais, mais il est devenu de plus en plus difficile de fixer des pasteurs, et les congrégations ont graduellement diminué. Le dernier prédicateur polonais à Clausenbourg est mort en 1792 et sa congrégation s’était déjà unie à l'église unitarienne hongroise d’ici, huit ans au par avant. Les trois autres églises s’éteignirent bien plus vite. Les descendants des exilés polonais n'étaient pas ingrats avec leurs amis unitariens. Bon nombre d'entre eux s’élevèrent dans des positions élevées dans la vie publique et dans les richesses acquises, et l'un d'entre eux appelé Augustinowics mourut en 1837, quittant l'église Unitarienne avec un legs de 100.000 florins, qui fut longtemps plus élevé que tout le reste des fonds combinés de l'église.

        Une deuxième compagnie d’exilés traversa la frontière occidentale de la Pologne pour la Silésie, où les sociniens furent dispersés longtemps, dont parmi elle sont venus plusieurs pasteurs bien connus des églises polonaises où davantage qui pourtant s’étaient récemment portés comme réfugiés avant l'invasion de Rakoczy en 1657. Beaucoup furent reçus sous la protection de la reine de Pologne dans ses principautés d'Oppeln et de Ratibor où elle les a protégés des attaques du clergé catholique, mais comme ils étaient largement dispersés et ne pouvaient former aucune congrégation, nous n'entendîmes plus parler d’eux.

        Cependant, un nombre considérable, y compris certains des nobles et des pasteurs des plus distingués, cherchèrent refuge juste à la frontière à Kreutzberg où ils espérèrent trouver la tolérance parmi les protestants qui eux-mêmes étaient menacés par la persécution pour leur foi. Ils n'ont pas compté s’installer ici de manière permanente, bien qu'ils espéraient avoir l'indulgence du Duc de Brieg, qui était de la foi Réformée, jusqu'à ce qu'ils pouvaient arranger leurs affaires en Pologne, prévoir que les frères puissent partir à leur suite et faire des plans pour un nouveau endroit, s’il s’avérait aucun virage de bonne fortune en leur faveur. Au lieu de cela, on leur ordonna de partir dans les trois jours. Certains d'entre eux continuèrent et ont disparu ainsi de notre vue. Le reste pétitionna auprès du Duc pour un congé pour rester quelques jours de plus, et quand ce congé avait expiré il fut prolongé pour trois mois de plus, à condition de ne pas continuer n'importe quelle propagande ou de tenir un culte en public. Avant que cette période se soit écoulée, le préjudice contre eux avait évidemment diminué, et ont été tranquillement tolérés et permis de se réunir en privé pour leur culte dans leurs propres maisons. Publiquement ils ont adoré avec les autres protestants. Les frères de Bohème essayèrent fortement de persuader le Duc pour leur permettre de rester, mais les pasteurs et les citoyens luthériens étaient en quelque sorte supérieurs à eux, alors on ne leur permettait pas d'enterrer leurs morts dans le cimetière Protestant, et ont leur assignèrent un plus petit pour leurs propres usages. Bien que la plupart d'entre eux étaient des nobles, ils étaient presque tous des parties pauvres et n’ayant aucun commerce, étant ignorants de la langue du pays, eurent les plus grandes difficultés et une vie désuète. Dans cette extrémité, les cadeaux d'argent reçus des Pays Bas et d’Angleterre (2) étaient comme la manne du ciel et la lettre que vingt-six d'entre eux signèrent en reconnaissance de ces cadeaux, reliait l'histoire de leur exil et de leurs circonstances actuelles, est l'un des documents les plus intéressants de toute leur histoire.

        Kreutzberg était le centre le plus commode où les exilés pouvaient être recueillis des divers parties, lesquels étaient dispersés. Ils ont donc continué de tenir leurs synodes ici, auxquels des délégués sont venus de Transylvanie, de Prusse, Brandebourg, et des Pays Bas, de sorte que Kreutzberg est devenu pendant un moment une sorte de capitale pour le Socinianisme, comme Rakow l’avait été par le passé. Après avoir prévu leurs nécessités immédiates, le premier souci des exilés d’ici était pour les frères restants encore en Pologne. Pendant huit ans, ils ont nommé des pasteurs pour retourner secrètement leur rendre visite et pour les confirmer dans leur foi. Ils ont prévu pour cela la formation de jeunes pasteurs, et la publication de travaux et de commentaires controversés à l'appui de leurs doctrines. Ils envoyèrent des agents dans diverses directions pour voir si un endroit pouvait être trouvé où ils pourraient se poser, ces efforts se sont avérés plus ou moins payant, de sorte que dans les environs de 1669 seulement trois familles nobles et quelques hommes du peuple sont restés du groupe de Kreutzberg. La plupart d'entre eux semble avoir rejoint les exilés en Prusse, bien que quelque uns se sont dispersés vers la Silésie, à qui les frères de Prusse pendant les dix années qui suivirent envoyèrent un pasteur tous les ans pour prêcher et administrer le Repas du Seigneur. Le dernier de ces missionnaires itinérants est mort pendant son voyage vers eux en 1680.

        Un autre et une plus petite compagnie des exilés s’installa dans le Rhin Palatinat. On l'a vu dans un chapitre précédent que tôt dans la Réforme des anabaptistes antitrinitaires furent impitoyablement persécutés dans diverses régions de l'Allemagne protestante, (3) et de ce temps les princes allemands, fortement luthérien dans la foi, n'avaient jamais montré la moindre tolérance pour ceux qui niaient la doctrine de la Trinité. Il y avait eu des cas répétés d'expulsion d’étudiants de diverses universités allemandes, ou même d'emprisonnement ou d'exil et pour être défectueux sur ce point les divers princes avaient publié des décrets contre des dénégateurs de la Trinité. Les quelques pasteurs qui avaient essayé de suivre Servet ou Socin ont souffert de l'emprisonnement ou de l'exil, la plupart d'entre eux prenant refuge parmi les sociniens en Pologne ou les unitariens en Transylvanie. Dès les environ de 1570, il y avait eu un petit groupe de ces derniers au Palatinat lui-même, dès que l’un, Adam Neuser, pendant un certain temps à Heidelberg avait été emprisonné et un autre, Johannes Sylvanus, avait été mis à mort, alors que pourtant d'autres étaient bannis, par Le zélé Electeur Frederick III, « le pieux. »

        Son arrière petit-fils, l'Electeur Karl Ludwig, cependant était plus tolérant. Les moraves anabaptistes avaient déjà construit une église sous sa protection, et un certain nombre de réfugiés des sociniens apportant leur pasteur avec eux avaient déjà été reçus avec bonté. Un chevalier polonais socinien de grande influence a également aidé à la stabilité en faveur de ses frères et comme l'Electeur utilisait tous les moyens pour attirer des colons pour reconstruire sa ville de Mannheim, qui fut longtemps diminuée en raison des guerres, il prit pitié pour les exilés et leur a accorda le refuge là. Le synode à Kreutzberg en 1663 envoya deux de ses pasteurs, Wiszowaty et Stegmann des plus connus, pour préparer la manière et un groupe d’exilés a bientôt suivi. Ils ont vécu là trois ans, heureux sous la protection de l'Electeur. Ils ont non seulement tenu leurs services religieux usuels pour leurs propres membres dans leurs maisons privées et ont de temps en temps administré pour d'autres frères plus lointain en exil dans le Rhin à Wied. Egalement, ils essayèrent avec zèle de propager leur foi parmi d'autres au moyen de conversations personnelles et de la circulation de leurs livres. L'Electeur lui-même s'est profondément intéressé à leurs vues et eut beaucoup de conversations religieuses avec Wiszowaty, mais quand ses sujets ont commencé à montrer l'infection de l’hérésie, le clergé luthérien en a pris la notification et les sociniens furent présentés devant la cour à Heidelberg, où on leur à interdit dorénavant de discuter de n'importe quoi au sujet de la religion, ou de faire circuler leurs livres. Cette restriction a immédiatement emporté la moitié de ce qui faisait que la vie ici semblait intéressante à vivre pour eux, une guerre éclata avec la Lorraine et une visite de la peste attaqua une grande partie des habitants.

        Ils ont donc décidé d'émigrer. Certains d'entre eux peuvent être retournés en Silésie ou s’être dirigés en Prusse, mais la plupart sont allées avec Wiszowaty aux Pays Bas où il avait autrefois étudié et avait eu beaucoup de bons amis parmi les néerlandais, dont plusieurs des frères étaient déjà présents où nous les rencontrerons bientôt encore. Une quatrième bande des exilés trouva un bref refuge dans le duché du Holstein. Stanislaw Lubieniecki, un célèbre courtier socinien et disciple, eut des relations intimes avec diverses cours en Europe. (4) Il avait suivi le train du roi de Suède, quand auparavant il avait quitté Cracovie, et quand enfin il comprit qu’aucun espoir pour être autorisé à retourner chez lui, il est allé à Copenhague, espérant trouver un endroit de refuge pour les exilés dans le royaume du Roi Frederick III du Danemark. Le voici qu’il gagna tellement le respect du roi que l'appréhension des théologiens luthériens à la cour fut réveillée de peur que le roi, avec qui il avait souvent parlé de religion, devienne un "Arien " à son tour. Au début, il fixa la permission royale pour les exilés de s’installer à Altona, mais plus tard, sur la demande du synode secrètement tenu en Pologne en 1662, il chercha un endroit de résidence pour eux à Friedrichstadt, où des réfugiés des remonstrants et des mennonites des Pays Bas, et des quakers d'Angleterre, avaient été reçus et tolérés. Il a obtenu la permission du gouvernement local pour que les exilés s’établissent là avec le plein plaisir des droits civiles et religieux et de tenir leur culte dans les maisons privées selon leurs coutumes. Alors, il envoya le mot aux frères vivant sur les frontières de la Pologne et un très grand engagement fut prit pour les aider à se déplacer la même année (1662) pour leur nouvelle résidence, où ils établirent une congrégation avec leur propre pasteur et cherchèrent cependant sans succès à effectuer une union avec les mennonites ou les remonstrants qui vivaient là en tant que réfugiés religieux comme eux-mêmes.

        Malheureusement, la permission de s’installer n'avait pas été également obtenue à partir d'Albert Chrétien, le Duc régnant du Holstein et il n'y eut pas longtemps avant qu'il soit persuadé par le surveillant luthérien de les ordonner de laisser ses territoires. Ils ont donc continué aux Pays Bas, où plusieurs de leurs frères se réunissaient maintenant dans différentes parties. Lubieniecki a pris sa résidence à Hambourg, où il a tenu des fonctions diplomatiques importantes, et s'est par ailleurs servi de ses occasions avec des personnes dans une position élevée de les intéresser à ses vues religieuses. Cependant, après qu'il ait vécu là plusieurs années, le clergé fixa son exil de la ville en raison qu'il avait corrompu la foi religieuse d'un étudiant en théologie luthérienne. Cependant avant que la sentence puisse être effectuée, il décéda empoisonné dans des circonstances soupçonneuses. Même alors le clergé usa de toute son influence pour empêcher l'enterrement de son corps dans l'église d’Altona et après avoir échoué en cela, ils empêchèrent toujours que les honneurs funèbres habituels d'être appointés.

        Un cinquième groupe d'exilés s'est établi selon la règle du grand Electeur Frederick William dans le Mark de Brandebourg, et forma des églises dans plusieurs endroits prêt de Francfort sur le Main, ayant pour leur dernier pasteur installé Samuel Crellius, membre de l'une des familles les plus célèbres des disciples et des prédicateurs des sociniens. Pourtant rien n'a pu les sauver de succomber à leur environnement. Dans une génération ou deux leurs descendants parlaient seulement l’allemand. Leur nombre décroissait fortement. En 1718, seulement environ vingt-cinq adultes masculins sont restés et en 1725 Crellius abandonna sa fonction. Après ceci les membres étaient annuellement visités pendant un certain temps par un pasteur des églises de Prusse, qui prêcha et administra les sacrements aux survivants, mais en 1758, ils avaient complètement disparu. Comment sérieusement ces exilés sociniens ont pris leur religion est illustré par la lettre que deux frères Widawski, dirigeants dans l'armée prussienne, ont écrite à Crellius en 1717, demandant si, étant loin de n'importe quelle église de leur propre foi, ils pouvaient participer au Repas du Seigneur dans l'Eglise Réformée.
    Crellius est allé de Brandebourg pour l’Angleterre, où il fit la connaissance de nombreux libéraux théologiens dans l'Eglise Anglaise et de là aux Pays Bas où il décéda en 1747. Il laissa deux fils, Stephen et Joseph, dont on relata que quand ils étudiaient à un lycée de Berlin, qu’on leur dits qu'ils ne pouvaient plus rester là, à moins qu'ils rejoignent l'Eglise Réformée, puisque autrement le lycée obtiendrait une mauvaise réputation. Ils n'ont pas accepté la demande. Plus tard, ils émigrèrent en Amérique parmi les premiers colons de la colonie de Géorgie, où le plus ancien est devenu un justicier de la paix et le dernier un planteur. Ils sont les seuls sociniens polonais connus pour être venus en Amérique.

        Le dernier pays dans lequel les sociniens essayèrent d'établir une nouvelle résidence était le duché de Prusse (maintenant Prusse est), qui comme Brandebourg était régie par le grand Electeur. La religion régnante ici était luthérienne, bien que l'Electeur lui-même était un réformateur et disposé à être tolérante. Quand il hérita de la puissance en 1640, il fut nommé gouverneur de la province et parent du Prince Boguslaw Radziwill, qui pendant la guerre avec la Suède avait aidé à créer l'indépendance de la Prusse et de la Pologne. Un de ses ancêtres avait donné sa protection puissante à l'Antitrinitarisme primitif en Lituanie où il eut lui-même des relations étroites et appréciées avec les sociniens, tandis que son cousin Janus les avait défendues à la Diète de Varsovie en 1638 au cours de la discussion au sujet de la destruction de Rakow. (5) Le gouverneur fut donc disposé de protéger les sociniens dans la limite de sa puissance, de sorte que bon nombre d'entre eux sont venus en Prusse en 1660, principalement de Lituanie qui s’étendait juste au-dessus de la frontière. Il a fait de l'un d'entre eux son secrétaire et en a mis d'autres en positions influentes dans sa cour à Königsberg, tandis que l'Electeur en avait également plusieurs d’entre eux parmi ses conseillés. Avec de tels amis puissants à la cour, plusieurs des exilés ont cherché refuge dans diverses parties de Masuria, espérant être laissés là pour vivre tranquillement sous la protection du gouverneur et plusieurs d’entre eux ont acquis de grands domaines sur lesquels les frères pouvaient vivre autour d’eux dans des villages à la vieille mode polonaise et établirent des congrégations pour le culte. Les retardataires ont ainsi continué d’arriver pendant plusieurs années de Pologne ou d’autres colonies d'exilés.

        Cependant, pas plus tôt que des exilés sont arrivé, le clergé luthérien commença sans arrêt à travailler pour l'exil de ces « Ariens. » A cet effet, ils ont obtenu des édits contre eux et le droit de tenir un culte public leur a été refusé. En attendant ils doivent avoir eu une certaine assurance des amis à la cour que bien que les décrets pouvaient être passés pour apaiser les Luthériens, le gouverneur serait lent pour les exécuter, pour qu’en 1662, ils organisèrent une église à Konsinowo (Andreaswalde), et plus tard une à Rudawki (Rutow). Ils ont également envoyé des délégués aux synodes à Clausenbourg et Kreutzberg, ternirent leurs propres synodes, recevant l’aide pour leurs pauvres de leurs amis des Pays Bas et d’Angleterre et une aide envoyée pour les exilés à Clausenbourg. Néanmoins la crainte de l'exil était constamment accrochée comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, parce qu’ils ne pouvaient jamais prévoir quand les Luthériens mettraient une pression trop importante sur l'Electeur pour qu'il puisse plus résister. Pour devancer tel le destin, le secrétaire du gouverneur, Przypkowski adressa à l'Electeur en 1666 une défense éloquente de ceux qui furent tellement injustement persécutés (Apologia Afflictæ Innocentiæ), dans laquelle il corrigea des déclarations erronées communes quant à leurs doctrines, qui montrait combien ils étaient pacifiques et inoffensifs et s'est dirigé vers des exemples de tolérances démontrés en Transylvanie, en Silésie, au Palatinat, et aux Pays Bas. L'édit ne fut retiré, mais l'Electeur était de connivence pour qu’ils puissent rester un peu plus longtemps. Pas longtemps après, ils ont même établi une congrégation avec un pasteur à Königsberg et ils présentèrent à l'Electeur une confession de leur foi, dont soigneusement basée et complètement sur les Ecritures, libérer de polémiques et calculée pour ramollir le préjudice contre eux.

        Cet appel fut efficace et dorénavant l'Electeur tâcha de protéger les sociniens. Ils ont eu en effet à faire attention de ne pas réveiller les luthériens en faisant n'importe quoi qui s’écarter de leur foi, comme en tenant des postes publiques, en s'engageant au cours des discussions religieuses, ou en faisant circuler leurs livres, mais dans ces limites, ils sont maintenant partis pour plus de cent ans à mener une vie d'église tranquille et normale. Ils ont tenu des synodes régulièrement, sont resté en contact avec les exilés dans d'autres pays, envoyèrent leurs jeunes pasteurs aux Pays Bas pour faire de la formation et ont maintenu leurs normes traditionnelles de morale et de piété. Ils ont été de temps en temps avertis de ne pas s'engager dans la propagande, mais pour la plupart, ils n’ont plus été sérieusement molestés.

        Ils ont construit une église et une école à Konsinowo en 1721, et pendant un certain temps ils se sont développés plus audacieusement et leur influence commença à se propager tellement que le clergé luthérien s’en alarma et de nouveau le culte public en 1730 fut interdit. Toutefois il pouvait être retardé le destin inévitable d'une faible minorité, entourée par un peuple d'une autre foi, et ne pouvait pas finalement y échapper. Juste pour éviter un tel destin aux Pays Bas, les pèlerins ont émigré de là en Amérique. Leur nombre a solidement diminué. Au cours du temps certains sont morts. Certains mirent des distances avec les Pays Bas, l'Angleterre, la Transylvanie ou la Pologne. Quelques uns épousèrent des luthériennes ou des réformées et leurs enfants ont été élevés dans une autre foi. Ils ont continué à tenir leur culte dans le polonais, mais avec le temps pour leurs enfants ils ont dû employer pour le catéchisme l’allemand également. Ils ont été interdits de la fonction dans le publique, des honneurs publics, des privilèges et des professions, ils ne pouvaient pas obtenir de titres permanents pour la propriété ou faire des investissements profitables. En 1750, ils avaient perdu les rapports avec les frères de Transylvanie et la plus petit de leurs deux églises s’éteignit avec la mort de son pasteur en 1752.

        Quand la congrégation de Konsinowo souhaita quelques ans après construire une nouvelle église, ils ont été longtemps retardés par un litige au sujet de la propriété. Quand en 1776, après longtemps, ils ont obtenu la permission du Roi Frederick le Grand pour construire, avec la pleine liberté d’un culte public accordée, ils y croyaient tellement peu les pauvres, qu'après douze ans seulement quelques matériaux avaient été rassemblés, et ils doutaient que la nouvelle église soit jamais construite un jour. Dans l’année 1767, la liberté religieuse nominale avait été reconstituée en Pologne, et ce fut plus que probable que certains des sociniens retournèrent à leur maison ancestrale. Leur dernier pasteur, Schlichting, décéda dans les environ de 1803, et les membres survivants vendirent et divisèrent la propriété d'église en 1811. Ainsi expira la dernière église socinienne de l'histoire. Les sociniens individuellement continuaient toujours de vivre en Prusse, jugeant vraie la foi de leurs pères, et certains d'entre eux ternirent des fonctions publiques de responsabilités. La dernière phrase enregistrée de n'importe lequel d'entre eux, a un bruit étonnamment moderne : « Que la vraie religion ne consiste pas dans le nom ou la forme, mais en justesse de la vie. » Deux sociniens âgés furent toujours rapportés dans les statistiques religieuses de la Prusse en 1838, un Schlichting et un Morsztyn, et le dernier des deux décéda en 1852. Cependant, longtemps avant cette date, la foi libre pour laquelle les sociniens de Pologne avaient endurés plus de deux siècles de persécution chez eux ou dans l'exil, avait gagné une plus pleine liberté et avait fait de plus grandes conquêtes, dans des conditions plus heureuses, en Angleterre et en Amérique, qu'ils avaient peut-être jamais rêvés. D’ici, nous suivrons l'histoire un peu plus tard. En attendant nous devons nous tourner vers une terre de libertés religieuses considérables, qui a servi comme une sorte de pont sur lequel le Socinianisme était passé de Pologne en Angleterre. Nous devons tracer le peu de connaissance de l’histoire du Socinianisme aux Pays Bas.
     

     

    CHAPITRE XX – Le Socinianisme en Hollande, 1598-1750



        Tandis que nous avons vu dans le chapitre précédent que deux des groupes des exilés sociniens ont bravement maintenu leurs églises pour plus d'un siècle, il aurait pu déjà être noté qu'à partir de toutes ces colonies d'exilés les routes semblaient les mener en conclusion pour les Pays Bas. De là, nous pouvons tracer l'influence de l'esprit des sociniens et l'enseignement longtemps après que la dernière église des sociniens avait péri. Le chemin pour les exilés avait longtemps été préparé aux Pays Bas. Nous avons trouvé ici les anabaptistes antitrinitaires près du commencement de la Réforme et leur levain continuait de travailler parmi le peuple longtemps après qu'ils furent eux-mêmes mis au silence. Les antitrinitaires individuellement ont été trouvés aux Pays Bas dans tout le seizième siècle et chacun d’eux dû avoir son cercle de disciples, bien que seulement un d'entre eux soit connu pour avoir eu n'importe quelle liaison avec le mouvement en Pologne. Ils furent tous plus ou moins soumis à la persécution. William (le silencieux) d'Orange, cependant, a fait la liberté de culte une des conditions de paix avec l'Espagne en 1578, et bien que celle-ci n’a pas toujours été observée et que la persécution religieuse fut de temps en temps pratiquée presque jusqu’au au milieu du dix-huitième siècle, la complète tolérance religieuse resta une sorte d'idéal national au dessus de William. En dépit de toutes les fautes et du fait que le culte public n'était pas strictement légal, excepté pour l'Eglise Réformée, les Pays Bas était toujours en 1660 le seul pays en Europe protestante qui s’est prononcé pour accorder la tolérance religieuse à tous les citoyens sur son sol.

        Les premiers sociniens qui ont présenté leur foi aux Pays Bas étaient Ostorod et Woidowski, deux pasteurs de Pologne, qui tout en visitant l'université de Leyde en 1598 cherchèrent à faire des convertis parmi les étudiants de là par des conversations et par la circulation des livres qu'ils avaient apportés avec eux. Ils ont gagné à leur manière de penser un étudiant allemand appelé Ernest Soner que, comme nous avons déjà vu, (1) a tellement fait par la suite pour leur cause quand il était enseignant à Altorf. Ils ont également fait la connaissance de jeunes arminiens, qui plus tardivement menèrent un mouvement contre le Calvinisme, et pour préparer le terrain pour le Méthodisme. Bien qu'ils n'aient pas fait de lui un antitrinitaire, pourtant, il est difficile de ne pas croire qu'ils ont planté des graines libérales dans son esprit et de le persuader d'accepter certains des principes du Socinianisme. Pour ceci, il commença une génération qui plus tard constamment le chargea que lui-même avait été un socinien, et ses disciples dans l'église des remonstrants montrèrent beaucoup de sympathie avec les sociniens qui sont venu aux Pays Bas. Les autorités ont eu des soupçons à leur sujet, et presque dès le jour de leur arrivée ils saisirent leurs livres et les soumirent aux théologiens de Leyde, qui ont annoncé leur enseignement peu meilleur que l’Islam. Un procès eut lieu et après divers retards, il fut ordonné que les livres soient publiquement brûlés et que leurs propriétaires partent du pays dans les dix jours. Après ceci, il se passa plusieurs années avant que le Socinianisme eut de nouvelles agitations aux Pays Bas.

        Une douzaine d'années après, une aile libérale dans l'Eglise Réformée avait commencé à s'opposer aux doctrines extrêmes du Calvinisme, et quand leur chef Arminius décéda, Conrad Vorst fut nommé son successeur alors professeur à l'université de Leyde. Il n'y eu pas longtemps avant qu'il soit accusé d'être un socinien. Bien qu'il nia lui-même l’accusation, le Roi James I d’Angleterre l'a crue, et un de ses livres fut publiquement brûlés en 1611 et lui-même écrivit une réfutation, et finalement protesta au gouvernement des Pays Bas contre leur tolérance pour un tel hérétique. (2) L’agitation contre lui continua pendant quelques années et l'extrémité fut celle, quand en 1619, il fut enlevé de sa chaise en tant qu’hérétique et banni du pays. Trois ans après, il décéda en exil dans le Holstein, chassé à mort par ses persécuteurs.

        Ces persécutions cependant, n'étaient pas assez pour maintenir que le Socinianisme se propage dans le pays. Les étudiants polonais ont continué de venir pour étudier dans les universités des Pays Bas, particulièrement après qu'Altorf avait été fermée par eux, et naturellement ils ont embrassé chaque occasion de propager leurs vues. L'orthodoxe s’en alarma, parce qu’elle considérait tout ceci comme blasphème contre Dieu. Leurs synodes ont continué de persuader instamment que cette hérésie détruisait tout le Christianisme et l'espoir de l'immortalité, qu'ils soient sévèrement réprimés, de peur que les hollandais obtiennent une mauvaise réputation dans le monde Chrétien. Ils influaient les Etas généraux de passer des décrets contre le Socinianisme en 1628, cependant comme les magistrats des plus grandes villes étaient bien disposés à être tolérants, peu est venu d’eux.

        Les remonstrants à ce jour étaient séparés de l'Eglise Réformée et sous une génération plusieurs de leurs professeurs et de leurs pasteurs étaient connus pour être plus ou moins des sociniens dans leur pensée, tandis que professer la non croyance dans la Trinité fut reçue dans beaucoup d'églises des Pays Bas sans objection. Plus d'une fois, donc, les frères en Pologne ont envoyé leur ambassadeur le plus persuasif pour essayer de provoquer une certaine sorte d'union avec les remonstrants aux Pays Bas. Quand ce dernier fut pendant un certain temps conduit en exil par les réformateurs, les frères polonais ont offert leur l'aide s’il y avait besoin ou un refuge en Pologne. Pendant leur bref séjour à Friedrichstadt ils ont essayé de former une union avec les remonstrants vivant en exil ici. (3) Mais il y avait trop de points divergents entre eux et bien qu'ils aient volontairement donné individuellement aux sociniens une bienvenue tolérante dans leurs églises, les remonstrants ont solidement nié qu'ils étaient des sociniens, ni avaient en effet gardés des points mêmes occasionnels d'agrément.

        Quand les sociniens furent éconduits de Rakow en 1638, bon nombre d'entre eux cherchèrent refuge aux Pays Bas. Ceci causa un nouvel axe pour l'opposition contre eux et on essaya plus loin de les réprimer. Les synodes Réformés agirent contre les sociniens presque chaque année et ont pétitionné vers les Etats Généraux pour les mettre à mal. Les Etats Généraux à plusieurs reprises causèrent des proclamations contre eux qui sont à signaler, et passèrent des lois interdisant l'impression ou la vente des livres des sociniens ou de tenir des réunions publiques des sociniens, sous peine d’avoir à souffrir, de l'emprisonnement, ou d’un lourd exil pour blasphème. Bien que maintenant des livres avaient été saisis et brûlés, leur impression la plupart du temps continua autant qu'avant, vendus et lus et le socinianisme s’est solidement développé parmi le peuple. Pas autant qu'en Prusse, (4) en raison qu’ici, bien que le gouvernement pour essayer d'apaiser l'orthodoxe en passant les lois qu’elle désirait contre « les sociniens blasphémateurs et mauvais et leurs hérésies impies, » comme le synode de Dort le réclamait, pourtant il fit peu pour les appliquer.

        C'était la situation générale quand les sociniens furent finalement bannis de Pologne en 1660. Les vues des sociniens fonctionnaient comme un levain invisible partout aux Pays Bas, leurs livres étant largement lus, les sociniens faisaient partout des convertis et les lettrés sociniens dans des rapports amicaux ou par une correspondance active avec plusieurs des chefs de la pensée des Pays Bas. Il n’y eut pas longtemps avant qu’un nombre considérable d’exilés pensent aux Pays Bas, pour rejoindre leurs frères déjà établis là. En fait, Il ne peut y avoir eu un grand bon nombre d'entre eux dans l'absolu. En comptant ceux qui étaient venus après leur expulsion de Rakow en 1638, ceux qui ont pu venir en groupes désordonnés de temps en temps pendant que les persécutions se développaient plus lourdement en Pologne et ceux qui sont venus après leur exil en 1660, là étaient probablement seulement quelques centaines, peut-être pas plus que quelques vingtaines, bien qu’ils étaient destinés pour exercer une grande influence. Une sympathie des plus animée fut ressentie pour eux. Quand les exilés envoyèrent un cri d’appel pitoyable pour les aider dans leur détresse, quelques pasteurs des remonstrants recueillirent une grande somme d'argent qui fut envoyée et distribuée aux frères à Kreutzberg, (5) et une génération plus tard, en réponse à un appel semblable, une somme généreuse fut envoyée aux unitariens de Transylvanie, dont église et l'école avait été détruite par un incendie.

        Les sociniens aux Pays Bas n'avaient eu aucun chef identifié au sujet de leur congrégation et ne firent aucune tentative pour établir des églises ici. Ils n'avaient jamais souhaité, en effet, même en Pologne, former un corps religieux séparé et avaient fait ainsi seulement une fois exclus de l'Eglise Réformée d’ici. Aux Pays Bas ce n'était pas nécessaire. Au lieu d'être universellement banni comme hérétiques, ils ont été aimablement reçus, malgré leurs différences de foi, au culte et aux sacrements des remonstrants et des mennonites tolérants. Il semble pour autant qu’ils aient tenu des réunions pour leur propre culte dans leurs maisons en privé, mais n’ont peut-être pas eu à devoir continué ainsi longtemps, pour les retrouver bientôt dans plusieurs des congrégations aux Pays Bas avec la fraternité qu'ils avaient si longtemps implorée, étant traités pas comme étranges ou étrangers, mais en tant que des frères chrétiens.

        Nous devons maintenant amorcer un virage pour voir comment l'influence des sociniens s’exerça dans diverses parités, d'abord de toutes parmi les remonstrants, que nous avons mentionné plusieurs fois déjà. Protestant contre le strict Calvinisme de l'Eglise Réformée aux Pays Bas, ceux-ci avaient été chassés d’elle en 1619. Pendant plusieurs années, ils ont été bannis du pays par l'orthodoxe. Ils ont été opposés au servage de la foi, prenant seulement la Bible en tant que leur autorité. Ils ont fortement préconisé la liberté religieuse et la tolérance des différences dans la façon de croire et ont tendu vers une théologie plus libérale. Toutes ces choses ont été calculées pour créer la sympathie entre eux et les sociniens et par deux fois une tentative avait été faite en temps de persécution pour provoquer une union entre eux. (6) Plusieurs livres, en effet, ont été édités par les sociniens d'une part ou par l'orthodoxe de l'autre, pour faire qu’extérieurement les deux étaient, dans une harmonie essentielle, les uns avec les autres. Pourtant bien qu'ils aient convenu sur leurs principes inférieurs, il y avait une différence trop large dans leurs croyances particulières. En particulier, les remonstrants dans l'ensemble n'ont pas accepté la vue des sociniens de la Trinité, la nature du Christ, et l'expiation. Ils ont été à plusieurs reprises accusés d'être sociniens, et pendant que bien souvent ils niaient cette accusation, régulièrement ils déclinèrent les noms des sociniens et rejetaient leurs doctrines les plus distinctives. Néanmoins la pensée des remonstrants est venue à être profondément influencée dans la direction des sociniens. Leurs principaux théologiens adoptèrent de plus en plus la manière de penser des sociniens, certains d'entre eux ont traduit et ont édité des travaux de sociniens et le résultat était celui qu’après deux ou trois générations de plus, la moitié de la distance qui les sépara avait disparu.

        Si le socinianisme influençait les églises des remonstrant, la plupart du temps par l'effet qu'il a eu sur la pensée de leurs principaux penseurs et disciples, dans une autre partie, parmi les collegiants, elle gagna une large et profonde influence au-dessus des gens du commun. Ce n'étaient pas des sections séparément organisées, mais simplement un groupe de rassemblements composés des membres laïques d'autres églises, qui sont venus ensemble et fréquemment pour tenir ce qui peut mieux être décrit comme des réunions de prières (collégiums, par conséquent leur nom). Au moment où le ministère remonstrant avait été banni du pays, ces réunions commencèrent à être tenues parmi les laïques, en ordre, pour que même s‘ils n'avaient aucun pasteur pour leur prêcher ils pouvaient toujours avoir une certaine sorte de culte religieux et ils ont réussi si bien que même après que les pasteurs sont revenus, ils ont continué indépendamment des églises organisées et ont été maintenus jusqu'après la fin du dix-huitième siècle. Ces collégiums ont été tenus dans quelques trente des villes et villages aux Pays Bas, avec une sorte de siège social à Rijnsbourg, près de Leyde. Elles consistaient simplement pour les Ecritures, prières, hymnes, et parlait celui qui souhaitait y participer. Les collegiants n'avaient aucun Credo et encourageaient la plus grande liberté de parole et de tolérance la plus parfaite des vues différentes. Les sociniens de bonne heure commencèrent à participer à ces réunions, et pendant qu'ils en étaient autorisés pour expliciter leurs vues aussi librement que jamais, ils ont trouvé ici une grande occasion pour propager leur foi. Bien que les collegiants nullement ont été convertis par eux, et ces vues ont trouvé plus d'amis parmi eux, que dans n'importe quel autre corps religieux aux Pays Bas, et selon l'opinion de beaucoup, les collegiants n'étaient rien d’autre que des sociniens sous un autre nom.

        Certains d'entre eux ont en effet ouvertement préconisé des enseignements des sociniens et deux de leurs chefs ont même été invités comme professeurs dans l'école des sociniens de Rakow. À Amsterdam, où une partie des plus importants sociniens les avait rejoints, ils éditèrent une traduction hollandaise du Catéchisme de Rakow en 1659, aussi bien que de Servet sur la Trinité et de divers autres travaux par Socin et de ses disciples. Mais peut-être le service le plus marqué qu'ils ont rendu à la cause était quand un des collegiants avait rassemblé et édité en huit majestueux volumes sous forme de folio en latin les travaux des principaux disciples des sociniens (le Bibliotheca Fratrum Polonorum), qui ont été vendus à un prix très bas, furent largement distribués parmi l'éducation et eurent une influence large et profonde sur la pensée religieuse des Pays Bas et dans d'autres pays.

        Bien que les collegiants se soient au début composés entièrement de remonstrants, après une génération plus ou moins le plus grand nombre d’entre eux sont devenus des mennonites, (7) avec lesquels des principes et des pratiques furent tenues de beaucoup en commun. Le mouvement des collegiants est ainsi devenu une sorte de pont sur lequel le Socinianisme passa librement dans l'Eglise des mennonites, dont la vie religieuse et la moralité furent influencés aussi profondément qu'elles avait influencées la pensée religieuse parmi les remonstrants. Il peut être rappelé que les mennonites furent à l'origine rassemblés avec des anabaptistes qui avait survécu aux persécutions de la période de Luther, (8) et ce dans les commencements du mouvement antitrinitaire de Pologne les anabaptistes étaient très influents et que plusieurs de leurs vues ont été aimés par les sociniens par la suite. (9) Les sociniens ont eu ainsi un début plus en commun avec les mennonites qu'avec n'importe quel autre aux Pays Bas. Les deux étaient opposés à l'utilisation du Credo et ont pris leur religion directement dans la Bible. Les deux ont souligné la pratique de la vie chrétienne bien davantage que n'importe quelle doctrine particulière, et ont essayé littéralement de suivre l'enseignement de Jésus, tous les deux ont préféré le baptême par immersion. De tels points de contact les avaient longtemps dessinés dans la sympathie les uns avec les autres. Ostorod et Wojdowski, donc, qui avant avaient quitté les Pays Bas, avaient essayé d'intéresser un des chefs des mennonites, et dès 1606, par l'intermédiaire d'un rassemblement de mennonites à Danzig qui avait eu des relations amicales avec les sociniens d’ici, ils essayèrent de provoquer une union formelle entre elles. Les négociations étaient à cet effet en marche depuis plusieurs années, et pendant un certain temps elles étaient promises de réussir. Mais longuement la proposition a été avec regrets déclinée par les chefs mennonites des Pays Bas, pour la raison qu'ils n'étaient pas encore devenus assez acceptés parmi eux pour être prêt à s’unir. (10) Il se peut également qu’ils aient hésité de risquer la liberté de culte qu'ils avaient tellement eu de peines à gagner, en s’unissant formellement à un corps bien plus hérétique qu'eux-mêmes.

        Comme les remonstrants, les mennonites ont été accusés à maintes reprises d'être des sociniens et ont nié immanquablement l’accusation. Bien sûr ils n'ont jamais été complètement d'accord avec les sociniens. Néanmoins, en passant par les collegiants et autrement, le Socinianisme graduellement se répandit parmi les mennonites partout dans le pays jusqu'à ce qu'une de leurs deux factions est devenue franchement libérale sur la plupart des points de la foi, et quand en 1722, les 150 pasteurs mennonites de Friesland furent appelés par le gouvernement local pour souscrire à un aveu de foi Trinitaire, ils ont refusé presque tous à un homme prêt. Bien que parmi les autres corps dont nous avons parlé le Socinianisme a travaillé solidement comme une partie, et ainsi sans doute fut plus grande son influence qu'il aurait pu bénéficier s’il avait eu a exister comme une église séparément organisée, pourtant sur l'Eglise Réformée aux Pays Bas elle n'a jamais eu aucune influence.

        Au contraire, les chefs réformateurs pour deux générations continuèrent de publier des réserves contre lui, passèrent des résolutions hostiles dans leurs synodes et continuellement stimulèrent les Etats généraux jusqu'à l'action. Longuement, cependant, même les prédicateurs réformés sont graduellement devenus conciliants pour la présence du Socinianisme dans le pays et n’ont plus craints le danger de l’hérésie comme ils l’avaient par le passé, de sorte que l'opposition graduellement s’est résorbée. L'intolérance a duré le plus longtemps en Frise, où le dernier acte de la persécution des sociniens avait eu lieu en 1742. Depuis ce temps sur les sociniens nous avons à peine entendus parler d’eux. Ils avaient perdu la séparation de leur identité et furent absorbés dans la vie religieuse générale du pays.

        Il y eut beaucoup d'influences comme le Socinianisme aux Pays Bas, cependant, il ne doit pas être supposé que toute l'influence était d'un côté, et lui lui-même fut également influencé parce qu'il se trouvait aux Pays Bas. Après leur bannissement de Pologne les églises dans l'exil ont habituellement envoyé leurs jeunes pasteurs aux séminaires des remonstrants à Amsterdam pour former, (11) et les professeurs libéraux de là ont naturellement influencé le cours de leur pensée. Les changements qui sont ainsi intervenus dans le Socinianisme ultérieur doivent être vus dans les éditions antérieures du Catéchisme de Rakow. Ses doctrines sont devenues plus prêtes de celles des remonstrants. Le système de croyance enseigné par Socin fut à quelques égards plutôt froid et rigide, mais comme influencé par les remonstrants, le Socinianisme est devenu élargi et enrichi. Au lieu d'être immobile dans ses doctrines basées seulement sur la Bible, il est maintenant venu à compter davantage sur la raison, a maintenant fait à une foi personnelle en Dieu la chose centrale dans la religion, au lieu d'une croyance intellectuelle au sujet de Dieu et du Christ. Il a appris à attacher plus d'importance pour la mort du Christ et abandonna certaines des vues extrêmes des anabaptistes des temps plus anciens. En fait, il a tellement fait changer les doctrines de leurs pères que certains des anciens sociniens ont déclaré qu'ils n'étaient plus sociniens, mais des unitariens, et que peu ou aucun vrai socinien plus longtemps n’exista.

        D'une part, la contribution du Socinianisme au Christianisme des Pays Bas était grande et permanente. Que ses doctrines particulières aient été acceptées ou pas, son esprit a régné et c'était la chose vraiment la plus importante. Comme l'esprit de tolérance que Socin avait tellement souligné dans la diffusion, un plus grand effort vint à être développé pour s’étendre plus sur la conduite morale et la pratique dans la vie chrétienne et moins sur la croyance ou le sentiment et la Bible est venue pour être étudiée pas comme avant, principalement pour soutenir certains dogmes, mais de la manière la plus raisonnable employée par les professeurs sociniens et dans l'esprit libre de la moderne et libérale érudition. C'est à ce moment que nous devons prendre notre congé du Socinianisme, parce que c'est d’ici qu'il croit plus en Angleterre, commençant sur une nouvelle étape et prend maintenant un nouveau nom. Aux dix-septièmes et dix-huitième siècles l'Angleterre a eu des relations des plus étroites avec les Pays Bas qu'avec n'importe quel autre pays. Beaucoup de livres des sociniens édités aux Pays Bas et ont été distribués en Angleterre et firent de convertis là. En temps de persécution religieuse, beaucoup de protestants anglais ont cherché refuge aux Pays Bas et beaucoup de pasteurs anglais ont reçu leur formation ici. Par ces moyens les principes de liberté des sociniens, de la raison, et de la tolérance, aussi bien que plusieurs des doctrines des sociniens, ont été acceptés en Angleterre, et ont profondément influencé sa pensée et vie religieuse. Comment cette nouvelle étape s’est développée, le reste est dit dans les chapitres ultérieurs. (12) En attendant nous devons d'abord retourner en arrière pendant un certain temps en Transylvanie, où un mouvement de pensée unitarienne a commencé presque au même moment qu'en Pologne et au lieu de s’éteindre là aussi continua une existence ininterrompue jusqu’à nos propres jours.


    Chapitre XV
    1. Regarder page 114.
    2. Regarder page 77.
    3. La religion d'une église en Pologne dépendait en cela du propriétaire du domaine sur laquelle elle se tenait, qui était connue aussi de son patron et le pasteur qui été nommé devait être approuvé au moins par lui. Dans quelques cas le patron est devenu le pasteur. Quand il décedait, les églises qui suivaient par usage prenaient la foi du nouveau patron. Ainsi avec l'adhésion de Kiszka à leur cause, les antitrinitaires ont gagné tout de suite un groupe important d'églises ; En 1592 ceux-ci retournèrent à l'Eglise Réformée de leur nouveau patron. Il y avait beaucoup d'exemples de telles vicissitudes et le progrès de la nouvelle foi a principalement dépendu de l'étendue à laquelle les grands nobles pouvaient être gagnés à elle.
    4. Regarder Page 126.
    5. Regarder pages 104, 105.
    6. Regarder pages 105 – 109.
    7. Regarder page 113.
    8. Regarder page 15.
    9. Pour tenir que le Père, le Fils, et l'Esprit Saint était chacun Dieu, mais que les trois n'étaient pas un. Une accusation pareille a été faite contre Gentile.
    10. Regarder page 113.
    11. Regarder page 9.

    Chapitre XVI
    1. Aussi Servet, page 62.
    2. Regarder pages 68, 104, 108, 113, 114, 115.
    3. Regarder page 126.
    4. Donc le terme, les Dissidents, plus tard appliqué seulement à des non catholiques.

    Chapitre XVII
    1. Les sociniens d'eux-mêmes n'ont pas utilisé ce nom, ou au moins ne l'ont pas utilisé jusqu'à longtemps par la suite. Leur nom officiel, comme nous l'avons vu, était l'Eglise Mineure Réformée de Pologne. Ils ont préféré s'appeler simplement des chrétiens, ou chrétiens catholiques, ou les Frères polonais. Le nom d'Unitarien, porté par ceux de la foi en Transylvanie, est devenu plus tard attaché à eux, et longuement ils étaient contents de l'accepter. A la fin qu'ils n'ont jamais cessé de protester contre le nom d'Ariens, ou d'anabaptistes, par lesquels leurs ennemis ont tenu à les appeler ; pour le précédant de ces noms a représenté des vues que nous avons constater qu'ils ont rejeté tôt dans leur histoire, et le dernier était plus ou moins associé avec des vues fanatiques, sociales et religieuses avec lesquelles beaucoup d'entre eux avait une petite sympathie.
    2. Regarder page 114.
    3. Dans ce cas, pas tellement beaucoup moins que le Réformé.
    4. Regarder page 46.
    5. Une liste très incomplète montre quelques 500 travaux ou les éditions séparées.
    6. Ici fut tenu un lycée célèbre qui en 1623 est devenu une université. Dans 1809 elle s'est uni avec celui d'Erlangen.
    7. Il a été, dans les années récentes, proposé d'élever un fonds et ériger un monument commémoratif convenable sur place, mais l'arrangement a été interrompu par la guerre en Europe.

    Chapitre XVIII
    1. Regarder page 134.
    2. Il a cependant bannit Francken chrétien, un enseignant socinien de Chmielnik, pour avoir écrit un travail contre la Trinité, et Alexius Radecki fut emprisonné pour l'avoir imprimé.
    3. Un projet a été discuté en ce moment pour le Rakow sociniens être pour enlever pour les Pays Bas plus tolérant, mais ceci a été interféré avec l'action des Etats Généraux de là-bas, qui en ont été avertis par le Prince de Transylvanie.
    4. Regarder Sienkiewicz, With Fire and Sword.
    5. Regarder Sienkiewicz, The Deluge.
    6. Certains d'eux sont en fait allé en Transylvanie pour persuader le Prince et avaient appelé son aide pour préparer la guerre.
    7. Le liberum veto était venu dans l'utilisation quelques années avant, et a été extrêmement estimé comme une garantie contre la transgression des libertés des membres. Par son usage un membre seul pouvait bloquer l'action proposée, ou même dissoudre le Régime. Il a été utilisé à maintes reprises, et la grande malice souvent travaillait.
    8. Dans 1664, il a démissionné de sa couronne, et est allé comme abbé d'un monastère en France.
    9. Le traitement de ces hérétiques en Pologne dans le dix-septième siècle était après tout plus extrême que dans quelques autres pays d'Europe, bien que c'était plus apparent à cause des grands nombres et de la haute position des Sociniens et fut plus aggravé par le contraste avec la politique précédente de tolérance. Pour que pendant le reste de l'Europe dans le dix-septième siècle grandissait lentement avec plus de tolérance, la Pologne grandissait aussi moins rapidement. Aux critiques des protestants que les catholiques ont justifié ce traitement des hérétiques en citant le cas de Servet et les écritures de Calvin et Beza défendant la peine de mort des hérétiques. Il est maintenant reconnu par les historiens qu'une des causes principales de la ruine de la nation étaient ses querelles religieuses et la politique intolérante promue par les jésuites.

    Chapitre XIX
    1. Comparer les Pèlerins, et leur premier en hivers en Amérique.
    2. Regarder page 179.
    3. Regarder pages 45 – 49.
    4. C'était qu'il avait gagné la faveur de l'Electeur Karl Ludwig pour les exilés à Mannheim (page 187). Il était un cousin du prochain roi de Pologne, John III.
    5. Regarder page 170.

    Chapitre XX
    1. Regarder page 158.
    2. Il était à cette période que les Pèlerins séjournaient à Leiden, 1609 – 1620.
    3. Regarder page 188.
    4. Regarder pages 191, 192.
    5. Regarder pages 179, 185.
    6. Regarder les pages 155, 189, 197,
    7. Regarder page 46.
    8. Regarder page 46.
    9. Regarder les pages 140 – 142, 163.
    10. Regarder page 155.
    11. Regarder page 193.
    12. Un mince fil d'influence semble connecter le Socinianisme d'Hollande avec l'Unitarisme d'Amérique ; pour le Dr. Van de Kemp, qui avait été un prédicateur mennonite à Leiden, et a été connu là-bas pour ses tendances libérales, émigra en Amérique en 1788, où quelques années plus tard il est devenu un des fondateurs d'une église libérale à Trenton, le N.Y., qui est devenu en temps et lieux une partie du mouvement Unitarien.

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    Cliché : Socinian.org : Sources ; Beacon Press : traduction de l’anglais vers le français par Didier Le Roux.

     
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  •   Notre Héritage Unitarien 2 Division NOTRE HÉRITAGE UNITARIEN – 2ème DIVISION

     
    Notre Héritage Unitarien 2 Division
    sommaire :

    DIVISION II – LES PIONNIERS ISOLES DE L’UNITARISME EN EUROPE
    CHAPITRE VI – La Réforme Protestante et les débuts de l’Unitarisme Moderne, 1517-1530
    CHAPITRE VII – L'Anti-trinitarisme parmi les premiers Anabaptistes, 1517-1530
    CHAPITRE VIII – Michel Servet : jeunesse, 1511-1532
    CHAPITRE IX – L'Anti-trinitarisme en Italie du nord, 1517-1533
    CHAPITRE X – L'Anti-trinitarisme dans les Grisons, 1542-1579
    CHAPITRE XI – Servet en France, 1532-1553
    CHAPITRE XII – Le procès et l’exécution de Servet à Genève, 1553
    CHAPITRE XIII – L’Anti-trinitarisme à Genève après Servet, 1553-1566
    CHAPITRE XIV – Les tendances Anti-trinitaires à Zurich et Bâle, 1553-1572


    DIVISION II – LES PIONNIERS ISOLES DE L’UNITARISME EN EUROPE


    CHAPITRE VI – La Réforme Protestante et les débuts de l’Unitarisme Moderne, 1517-1530



       

    Dans les chapitres précédents nous avons vu comment le système de la théologie orthodoxe a graduellement grandi, et comment par les décrets des différents Conciles d'églises et des Empereurs, sa croyance était ainsi attachée aux chrétiens, si fortement, que leurs démentis étaient déclarés des hérésies et punis comme crimes. Si à intervalles rares, les hérétiques étaient assez impétueux pour élever leurs voix et pour appeler en question une vieille doctrine, ou en proclamer une nouvelle, ils ont été bientôt mis sous silence. Par ces moyens la pensée Chrétienne a été maintenue et a presque stagnée pendant plus de mille années.

        Dans les débuts du seizième siècle, cependant, les diverses influences conspiraient à provoquer de grands changements des vues religieuses des hommes. En premier lieu, Constantinople, capitale de l'empire Romain Oriental, était tombée dans les mains des Turcs en 1453, et les disciples chrétiens vivant là étaient dispersés dans toute l’Europe de l'Ouest, apportant avec eux, plus particulièrement en Italie, les manuscrits d’auteurs classiques longtemps oubliés pendant les Ages Sombres de l'Ouest. Une nouvelle et complète bibliothèque de la plus grande littérature du monde fut ainsi ouverte soudainement pour l’instruction des hommes. Par conséquent il a surgi un mouvement différent appelé la Renaissance de l'Etude, ou la Renaissance, ou l'Humanisme, qui a pris naissance et a apporté en Europe les commencements de la littérature moderne, de l'art moderne, de la science moderne et des tendances modernes dans le gouvernement. Deuxièmement, l'invention de l'impression, au milieu du quinzième siècle a rendu possible que les nouvelles idées soient diffusées comme elles ne l'avaient jamais été au par avant, et surtout, permettant aux hommes de partout de pouvoir pour la première fois lire la Bible pour eux-mêmes. En conclusion, la découverte d'un Monde Nouveau en 1492 et d'un nouvel itinéraire vers les Indes peu après, a augmenté l'horizon du Monde à un degré jamais espéré jusqu'ici et jamais possible jusque là. Le résultat de telles influences comme ces dernières était que les hommes n'étaient plus ainsi maintenus comme avant pour vivre dans un monde limité et à penser seulement les idées qui leur avait été remises depuis les temps passés. Au lieu de cela, ils ont commencé à penser par eux-mêmes et se risquaient de sortir dans des champs de pensées qui leur étaient interdits jusqu’ici.

        Dans le monde religieux, ces nouvelles influences ont causé peut-être même un plus grand ferment de pensée qu'ailleurs et ceci est longuement venu jusqu’à un cerveau, quand un moine catholique, du nom de Martin Luther, en 1517, afficha ses quatre-vingt-quinze thèses sur la porte de l'église de Wittenberg et ainsi commença la Réforme Protestante. Pour lui, il devait être rappelé que jusqu'à ce temps l'Eglise existante partout en Europe de l'ouest était l'Eglise Catholique et que les doctrines enseignées partout étaient des doctrines catholiques. Néanmoins, quand la Réforme commença, elle était très loin des pensées de Luther et de ceux qui ont sympathisé avec lui pour former une nouvelle Eglise Protestante, séparée de l'Eglise Catholique, et même hostile à son égard. Ils ont désiré simplement provoquer une réforme de certains flagrants abus et pratiques corrompues, de sorte que l'Eglise pouvait être plus pure sur le caractère de son clergé et pouvait améliorer et satisfaire les besoins religieux du peuple dans son ensemble. Il a eu pour toute intention d'essayer de réformer les doctrines du Christianisme comme celles qui ont été définies dans les grands Croyances. Melanchthon, qui est devenu rapidement le grand théologien de la Réforme a parlé en Allemagne pour tous les protestants en général quand il a dit, « Nous ne différons pas de l'Eglise Romaine sur n’importe quel point de doctrine ».

        Quand, cependant, les Protestants avaient outre passés l'autorité de l'Eglise Catholique pour d'autres sujets, il y avait toutes les probabilités qu'ils commenceraient bientôt à être examinés pour la vérité des doctrines qu'ils avaient reçues d’elle et cela d'autant plus, puisqu'ils venaient graduellement à considérer la Bible, au lieu de l'Eglise, comme l'autorité suprême dans tous les sujets religieux. En fait, dès que ceux-ci ont commencé à comparer les doctrines de la foi aux enseignements de la Bible, les principaux réformateurs, pour la plupart, montraient des premiers signes d'hésitations dans les doctrines Catholiques de la Trinité et la déité du Christ. Les bases d’une telle méfiance avaient été transmises même à la Réforme par Erasme de Rotterdam, le disciple biblique le plus célèbre de son temps, un homme qui, bien qu'il ait donné une forte impulsion à la Réforme, ne quitta jamais l'Eglise Catholique. Dans son édition du Nouveau Testament en grec, éditée en 1516, il a omis comme interpolation le texte qui avait été longtemps invoqué comme la plus forte preuve scripturale de la doctrine de la Trinité, (1) et pour ceci et ses notes sur le Nouveau Testament, pour ceux qui prenaient la Bible pour unique autorité, ont miné la croyance dans cette doctrine. Pour cela, il a été longtemps bien considéré par les antitrinitaires, reproché par les protestants orthodoxes et considéré Arian (2) ou antitrinitaire par les catholiques.

        Luther lui-même a chaleureusement détesté le mot Trinité et d'autres termes utilisés dans le Credo en parlant de cette doctrine, parce qu'ils n'étaient pas dans les Ecritures, mais seulement des inventions humaines. Il les a laissé par conséquence hors de ses catéchismes et a omis l'invocation de la Trinité dans ses litanies et a déclaré qu'il préférait largement parlé de Dieu plutôt que de la Trinité, lequel a reçu un écho glacial. Les auteurs catholiques n’hésitèrent donc pas à l'appeler arien. Melanchthon, aussi, dans son premier travail qu'il édita sur les doctrines des réformateurs, au lieu de traiter la doctrine de la Trinité comme point central de la foi Chrétienne, l'a passée avec à peine un commentaire, comme mystère qu'il n'était pas nécessaire pour un chrétien de comprenne et fut également accusé d'Arianisme.

        Même Calvin, qui plus tard, comme chef de la Réforme de Genève, qui fut la cause du brûlage de Servet pour avoir nié la doctrine de la Trinité, avoua plus tôt dans sa carrière que la foi de Nicée convenait mieux à être chantée comme chanson qu'être employé comme expression de la foi. Tandis qu'il exprimait également sa désapprobation pour la foi d'Athanase et de l'aversion pour la prière utilisée généralement pour la Sainte Trinité, dans son catéchisme il évoqua que très légèrement la doctrine. Il eu à son tour à se défendre contre l’accusation d'Arianisme et de Sabellianisme. (3) Plus ou moins, il pouvait être dit la même chose en ce qui concerne les vues d'autres chefs de la réforme : Zwingli à Zurich, Farel à Genève, et Oecolampade à Bâle. Maintenant tout ceci ne signifie pas que les leaders du Protestantisme étaient au début plus qu'à moitié unitariens dans leurs croyances, ou qu'ils méritaient l’accusation d’hérésie que leurs adversaires jetèrent sur eux et qu'ils étaient dans une entente pour nier, mais il signifie qu'ils étaient au moins douteux que ces doctrines de la foi Catholique pouvaient être trouvées dans la Bible et si elles devaient être acceptées comme partie principale de la croyance Protestante. Il est donc tout à fait possible que si rien ne s'était produit pour déranger le développement tranquille de leurs pensées, ces doctrines pouvaient dans une génération ou deux être venues simplement à être ignorées comme non importantes pour la foi Chrétienne et pouvait pour longtemps être ignorées tout à fait en tant que seules inventions des hommes. Au lieu de cela, il se produisit cependant, la venue de réformateurs d'Allemagne et de Suisse pour décider longuement quels apports de la croyance Protestante ils devaient adopter dans leurs nouvelles Confessions et ont maintenu autant que possible des vieilles doctrines catholiques et ont particulièrement accentués leur adhérence à la foi de Nicée et d'Athanase.

        Maintenant, pourquoi et comment ce résultat est-il survenu, laissant au Protestantisme un système de croyance dont une part a été basée sur l'autorité des Ecritures, alors que l'autre était simplement une succession de la tradition de l'Eglise Catholique ? Il y avait deux principales raisons. En premier lieu, c’est que cette première proclamation de foi qui menait dans la direction de l'Unitarisme venait des chefs de la secte Anabaptiste et ces croyances ont été malheureusement associées ainsi, car nous verrons dans le prochain chapitre, que certaines tendances exagérées et fanatiques de cette secte, semblaient menacer le renversement de tout l'ordre social et religieux. Le destin de la Réforme était suspendu à la balance et les réformateurs ne pouvaient pas se permettre de ne prendre aucun risque en tolérant un mouvement qui, à cause de ses tendances sociales radicales, serait sûr d'aliéner la sympathie des princes qui jusqu'ici les avaient soutenue pour que maintenant, serait abandonné et devait inévitablement échouer. Par conséquent les réformateurs ont dû rester sur un terrain conservateur et ils se sont donc opposés à l'Anabaptisme et ont essayé de faire silence à leurs chefs.

        En second lieu, Servet, le premier auteur qui attira autant d'attention en Europe par ses écrits contre la doctrine catholique de la Trinité, au lieu de doucement et subtilement la miner, apporta frais et sévères critiques à l’encontre du Protestantisme par l'acuité de ses attaques sur ce, qui pendant un millénaire avait été considéré le dogme le plus sacré de la religion Chrétienne. Ainsi, il choqua et irrita les réformateurs eux-mêmes qui ont eu un recul en horreur pour lui. Mais pour cette raison également, ils pouvaient peut-être graduellement continuer sur leurs doutes au sujet de cette doctrine jusqu'à ce qu'ils soient laissés loin derrière. Dans l’état, ils étaient forcé de choisir immédiatement entre sembler approuver Servet et ses positions ou rester sur un terrain conservateur parfaitement sûre des vieilles doctrines, assez naturellement ils ont fait le dernier et désavouèrent Servet par consentement et dénoncèrent son enseignement. Comment ce résultat est venu de cette double façon, nous le verrons dans les prochains chapitres.
     

     



    CHAPITRE VII – L'Anti-trinitarisme parmi les premiers Anabaptistes, 1517-1530



       

    Nous avons maintenant à ouvrir plusieurs chapitres de l’histoire, pendant le demi-siècle qui suivit le commencement de la Réforme, des chrétiens qui ne pouvaient pas accepter les doctrines orthodoxes au sujet de la Trinité et de la personne du Christ, ils étaient jugés dans diverses parties de l'Europe de l'ouest pour avoir proclamés des vues plus ou moins unitariennes, tôt ou tard réunies dans chaque cas pour excommunication de l'Eglise, pour l’exil de chez eux, pour l’emprisonnement, ou même la mort. Ce fut le cas bien longtemps, jusqu’à ce qu’ils trouvent des pays dont les lois leur permettaient la liberté de conscience, la possibilité d’adorer Dieu selon leurs propres façons et de s'organiser dans leurs propres églises. Les premiers de ceux qui ont adoptés et enseignés ces vues ont été trouvés dans ce qui est connu comme le mouvement Anabaptiste.


        Ce mouvement était un qui, bien qu'il ait eu quelques chefs capables et instruits, a trouvé son chef de fil parmi les classes les plus humbles de la société. C'était en fait une fusion lâche de deux éléments tout à fait différents : un mouvement religieux populaire de dévots et d’âmes sérieuses dont l'ascendance spirituelle est allé de la Réforme aux cercles des mystiques pieux et d’humbles chrétiens dans le sein de l'Eglise Catholique du Moyen Âge. De plus en dehors d’eux, étaient venus de classiques dévots tels que les imitateurs du Christ et avec ceci, un mouvement social populaire parmi la paysannerie, dont les sentiments au sujet des maux et des oppressions qu'ils avaient longtemps souffert avaient été à nouveau ravivés avec la Réforme et recherchaient une religion réformée pour leur apporter un ordre social nouveau. Religieusement et socialement ils étaient les radicaux de la Réforme Protestante.

        Le mouvement Anabaptiste a pris son envol en 1525 à Zurich, comme aile radicale de la Réforme Suisse qui avait commencé là sous la conduite de Zwingli, mais bientôt alla au delà de tous contrôle et fonctionna avec de telles extravagances que certains de ses chefs ont été mis à mort et d'autres avec leurs disciples ont été bannis. Pourtant le mouvement a semblé de façon ou d'une autre répondre à une forte demande religieuse et sociale, malgré des persécutions et d'un édit de la Diète de Speyer en 1529 réclamant que chaque anabaptiste soit mis à mort. Rapidement, comme une traînée de poudre, il se propagea dans les grandes parties de l’Europe de l'Ouest et dans notre histoire nous le rencontrerons en l'Allemagne, aux Pays Bas, en Italie, en Suisse, en Moravie, en Pologne, en Transylvanie, et en Angleterre. Ces anabaptistes ont embrassé une grande variété d'enseignements, différant selon leurs chefs ou leur localités mais la chose qui leur était commune et qui semblait brusquement les distinguer des autres protestants, était leur opposition au baptême infantile et leur insistance pour atteindre les personnes chrétiennes bien que dans leurs vies d'adultes, qui avaient été baptisées dans l'enfance et selon eux devaient de nouveau l’être. Par conséquent, le nom donné par leurs adversaires, anabaptistes (c’est à dire : rebaptisants) ; bien que ce nom fut rapidement appliqué, avec plus ou moins de reproches, aux radicaux religieux de cette période, généralement sans beaucoup de regards quant à leur croyance particulière au sujet du baptême.

        Leur intérêt pour la question du baptême, cependant, était seulement fortuit. Leur premier souci était l'établissement d'une Eglise pure, pour réformer vers le haut en adhérent strictement à chaque détail des enseignements des Ecritures, qu'ils acceptaient littéralement et essayaient loyalement de suivre. Ainsi, ils ont cru que les disciples du Christ ne devaient pas résister au mal, ni prendre les armes, ni posséder la propriété privée, ni tenir des fonctions d’Etat, ni avoir recours aux palais de justice, ni d’établir des serments et leur mouvement était en grande partie un mouvement de configuration. À ces égards, ils pouvaient être appelés les quakers de leur temps, dont les quakers de l'Angleterre n'étaient pas influencés par leur enseignement et leur exemple. Ils ont également cru à la séparation de l'Eglise et de l'Etat et représentaient fermement la liberté de conscience et étaient contre la persécution religieuse. Dans leur idée de la connaissance religieuse ils étaient des mystiques. Ils soutenaient que Dieu fait sa vérité et que sa volonté il la fait connaître directement aux âmes des hommes et ils comptaient beaucoup sur les conseils de l'Esprit. Mais bien qu'ils étaient des personnes ayant des vies des plus exemplaires, ils attribuaient parfois à l'influence de l’Esprit divin des impulsions qui semblaient à d'autres avoir une origine très humaine, et au nom de la religion certains d'entre eux ont couru ainsi dans la brute immoralité.

        Au lieu de cela, cependant, d’avoir le support de la puissance civile, comme les luthériens ont eu, les anabaptistes étaient généralement opposés à lui. Malheureusement, ils n'ont eu aucun chef comme Luther assez puissant pour guider leur mouvement et pour tenir la barre et ils étaient trop éloignés et mal organisés pour pouvoir commander leurs propres membres. Le résultat était qu'un mouvement qui eu en lui beaucoup de ce qui était bon fut par le temps démoli par les excès de ses adhérents plus les sauvages. A Münster, où il était particulièrement fort, il a pris une forme révolutionnaire et s’ensuivi un tel fanatisme et désordre civil qui régnaient dans tout le mouvement, qu’en 1535, il a été supprimé dans un carnage terrible.


        Maintenant, toutes ces perturbations ont tendus à introduire le mouvement Protestant dans sa totalité sous la réputation d’un malade et les chefs de la Réforme réagirent dans la révolte et le dégoût. Les anabaptistes donc furent les plus détestés et les plus durement persécutés que n'étaient les membres de n'importe quel autre mouvement religieux pendant le seizième siècle. Il est dit de ce mouvement qu’en 1546 pas moins de 30.000 d'entre eux avaient été mis à mort aux Pays Bas et en Frise. Le nombre qui restait d’anabaptistes a survécu persécuté et fut longuement rassemblé dans un corps plus compact, se tenant dans une conduite sobre et de ces derniers jaillirent les Mennonites des Pays Bas et les baptistes d'Angleterre et d'Amérique.

        Notre raison de nous intéresser à l'Anabaptisme dans cette histoire est que, bien que la plupart d'entre eux sont demeurés orthodoxes sur les principales doctrines de la Foi, certains de leurs chefs des plus distingués sont devenus décidément libéraux et au lieu d'arrêter où Luther s'est arrêté, ils continuaient de rejeter les doctrines, comme celle de la Trinité, qui n’étaient pas enseignées dans les Ecritures. Puisque c'étaient les pionniers primaires de l'Unitarisme en Europe, il sera intéressant de jeter un coup d'oeil sur la carrière de quelques uns d’eux et de voir ce qu'ils ont cru et de ce qu’il est advenu d’eux et de leur doctrine. Martin Cellarius (ou Borrhäus) mérite d'être rappelé étant dit de lui le premier protestant qui a ouvertement proclamé la croyance antitrinitaire. Il naquit à Stuttgart en 1499, a été libéralement instruit et est devenu un ami de Melanchthon. Tout en menant la vie de professeur en Allemagne, tôt dans sa vie il devint anabaptiste et pour ceci il a souffert d'emprisonnement en Prusse. Il édita en 1527 un livre, Sur les travaux de Dieu, dans lequel, il enseignait que Jésus était Dieu seulement dans le sens que nous pouvons tous être des dieux, en étant rempli de l’esprit de Dieu. Pour répandre ceci et d'autres vues hérétiques, il a été obligé en 1536, après sa libération de prison, de se sauver en Suisse et de là il est devenu professeur à l'université de Bâle et fut autorisé à vivre dans la paix jusqu'à sa mort par la peste en 1564.

        Le plus important de tous les anabaptistes antitrinitaires était Hans Denck, qui fut appelé l’un des penseurs les plus profonds du seizième siècle. Né en Bavière dans les environs de 1495, il est devenu célèbre en accomplissant des études classiques et de l’Hébreu et fut nommé recteur d'une école célèbre de Nuremberg, mais pour être devenu anabaptiste, il était après une année privé de son poste et commandé en 1524 de quitter la ville avant la tombée de la nuit. D'un livre qu'il édita plus tard, il est clair qu'il ait été loin d'accepter l'enseignement orthodoxe habituel quant à la Trinité, parce qu’il avait donné à la doctrine une sorte d'explication mystique qui tout à fait changeait sa signification établie. Il était également peu orthodoxe quant à l'expiation et à la punition éternelle des mauvais. Pendant quelques années après son bannissement, il vécu la vie d'un prédicateur itinérant, persécuté pour sa foi, allant de villes en villes, jusqu'enfin il trouva un bref refuge à Bâle, où il fut emporté par la peste en 1527. Un troisième anabaptiste antitrinitaire était Johannes Campanus, qui naquit près de la frontière de la Belgique et de l'Allemagne. Il était un érudit, et pendant un certain temps il apprécia les amitiés de Luther et de Melanchthon, mais devint plus ou moins influencé par les tendances de l'Anabaptisme et fut soupçonné à cause de ses expressions quant à la Trinité. Après avoir souffert de l'emprisonnement et de toutes autres persécutions pour essayer de gagner des âmes en les convertissant à ses vues par la prédication, il était déterminé à les écarter dans un livre, qui fut publié dans les environs de 1531 « En opposition au monde entier depuis les apôtres, » dont le doux Melanchthon indiqua que son auteur méritait d'être accroché. Dans celui-ci et un autre travail, il tâcha d'exposer et de corriger les corruptions de la doctrine Chrétienne et de reconstituer l'enseignement pur du Christianisme primitif. Il enseigna que seulement deux personnes sont divines, le Père et le Fils, que le Fils est inférieur au Père, et que l'Esprit n'est pas une personne, mais une puissance divine. Pour avoir excité fortement les paysans on dit qu'il a été arrêté dans les environs de 1553 et fut emprisonné à Clèves pendant environ vingt-six années.

        Peut-être la plus extraordinaire de toutes les carrières était celle de David Joris, qui est né en Flandre ou en Hollande en 1501. Il a été élevé comme fils d'un charlatan voyageur, et était tout à fait sans éducation. Après être devenu un prédicateur anabaptiste, il se dit prophète et montra une puissance extraordinaire pour s’attirer des disciples consacrés. Tandis que beaucoup d'un fanatique, il était sans aucun doute un homme d'esprit vif et était l'auteur de presque trois cents travaux, dont le plus important intitulé the Wonderbook. Il enseigna que la doctrine de la Trinité tend à obscurcir seulement notre connaissance de Dieu et ne faisait aucune distinction des personnes. Pendant presque dix années il voyagea dans les Pays Bas et les régions contiguës de l'Allemagne et recueilli beaucoup de disciples, cependant souvent obligé pour entrer de se déguiser afin d'éviter les persécuteurs qui ont continué de le poursuivre ainsi sa mère qui a été mise à mort et eu à s’évader de justesse dans de nombreuses occasions. Longtemps, il réussit à se soustraire de ses persécuteurs et dans une terre éloignée, il attendait ardemment dans la paix, l'avènement du Christ, qu'il s’attendait à vive comme témoin. Après un déplacement jusqu’à Venise à la recherche d'un endroit, il est revenu en Suisse et fit confiance à l’un de ses amis pour l’aider en 1544 à Bâle, sous le nom d’empreint de Jan van Brugge. Il fut admis à la citoyenneté, joint l'Eglise Réformée, acheta un domaine et vécu grandement avec la richesse que ses disciples lui avaient confiée, était bienfaisant avec les pauvres et a été tenu dans de grands égards pour sa vie irréprochable jusqu'en 1556 quand il est décédé, ayant tous le long continué une correspondance secrète avec ses disciples anabaptistes des Pays Bas.


    Alors, il est à suivre un de ces ‘humours drôles’ qui animent parfois la page de l'histoire religieuse. Trois ans après que la vraie identité de Jan van Brugge fut découverte. Les citoyens pieux de Bâle étaient scandalisés démesurément. Peu, pouvait maintenant être fait pour réparer les questions, mais ce peu a été fait de la façon la plus minutieuse. Selon une vieille coutume médiévale, un procès formel était institué contre les défunts. La faculté de théologique de l'université étudia le cas de David Joris et le prononça coupable des hérésies les plus blasphématoires, sur quoi les autorités ont passé le texte du brûlage des hérétiques. Sa tombe a été ouverte et son corps a été exhibé aux spectateurs puis avec tous ses livres et son portrait, publiquement brûlés par le bourreau commun, après quoi sa famille a été requise de faire punition dans la cathédrale. Ainsi le reproche sérieux d'avoir amusé les inopinés hérétiques a été pour longtemps supprimé des consciences des dignes Bâlois.

        Il sera nécessaire de faire un peu plus que de mentionner les noms de trois autres qui sont classés parmi les anabaptistes et qui en effet sont peu connu. Jakob Kautz, un jeune prédicateur de Bockenheim, qui a nié la doctrine de la punition éternelle et avec zèle défendit les vues de Denck et fut emprisonné à Strasbourg en 1528 et puis banni. En 1530 à Bâle, Conradin Bassen, qui avait nié la déité du Christ fut décapité et sa tête posée sur un poteau. Pour des erreurs semblables Michael Sattler, qui avaient été chef des églises anabaptistes en Suisse, ayant eu par la suite sa langue coupée et des morceaux de chair déchirés de son corps, puis brûlé sur le bûché à Rothenburg sur le Neckar, en 1527.

        Cela, ne devrait pas impliquer que ces hérétiques anabaptistes doivent être étroitement identifiés à l’Unitarisme, dans le sens moderne de ce terme. Pour tant qu'il est vrai qu'ils aient tous été plus ou moins douteux quant à la Trinité et à leurs vues du Christ, pourtant ils étaient également d’avantage plus ou moins complètement inconstants, avec lesquels les unitariens eurent peu de sympathie. D'ailleurs, les deux sont radicalement différents en ce qui concerne leur humeur d’esprit. Les anabaptistes étaient dans leur mysticisme religieuse, comptant implicitement sur une certaine lumière intérieure pour des conseils religieux et étaient donc toujours en danger de courir dans le fanatisme, considérant que l'Unitarisme dans toute son histoire a été marquée par sa foi dans des conseils plus calmes de la raison et parfois si froid à tous les événements, mais est toujours resté saint d’esprit.

        Le point important à noter au sujet de l'Anabaptisme en liaison avec cette histoire est que ces radicaux de la jeune Réforme, jaillissait des endroits largement éparses en Europe Protestante, témoignant en répandant une désapprobation en ce qui concerne les doctrines catholiques au sujet de Dieu et du Christ. Cela, illustre de nombreuses et différentes tentatives d'arriver à une croyance d’avantage en harmonie avec les Ecritures et plus acceptable pour la raison, que n'étaient les doctrines de la foi. Devant soutenir, cependant, le double poids de l’hérésie et du fanatisme, il était condamné à l'échec. La pensée unitarienne a dû attendre des professeurs plus raisonnables, des chefs plus sobres et des lois plus libres, avant qu'elle puisse devenir organisée et espérer être diffusée. Si cette tendance de pensée était ainsi écrasée en Suisse, en Allemagne et aux Pays Bas, l'influence de libéralisation du mouvement Anabaptiste qui s'était étendu à d'autres terres dont nous verrons plus tard comment en Italie, Pologne, Angleterre et même aux Pays Bas. C’était parmi les anabaptistes que la pensée unitarienne a surgi pour la première fois. En attendant que le développement d'une théologie plus libérale, il était plus nécessaire qu’un porte-parole, qui n'avait pas été handicapé dès le début par une association avec un mouvement critiqué, et qui, au lieu de joindre ses attaques sur la doctrine de la Trinité avec diverses autres spéculations, devait gagner l’attention plus aiguë en concentrant ses attaques sur cette seule doctrine. Un tel chef est apparu dans la personne de Servet, vers qui nous devons nous tourner.
     



    CHAPITRE VIII – Michel Servet : jeunesse, 1511-1532



       

    Dans un chapitre précédent nous avons vu que les chefs de la Réforme Protestante, notaient le fait que l'enseignement des croyances catholiques quant à la Trinité et des deux natures du Christ ne pouvaient pas être trouvés dans les Ecritures, avaient semblé au début à moitié inclinés sinon tout à fait pour nier pourtant ces doctrines absolues et de tous les événements, les passèrent sans emphase comme doctrines non nécessaires pour le salut. Nous avons après vu comment certains des chefs de l'Anabaptisme qui étaient si audacieux pour nier ces doctrines, introduisirent leurs propres vues sur ces sujets en jetant le plus grand discrédit par l'extravagance de leur mouvement dans d'autres directions. Maintenant si le sujet avait été abandonné ici, il pouvait se passer longtemps avant que les vues de l'Antitrinitarisme se soient affirmées dans le Protestantisme. Mais nous avons maintenant à nous tourner vers un homme qui a surgi au moment même où les hérétiques anabaptistes avaient été plutôt souvent mis au silence, et qui força la question, sous l'attention des réformateurs, plus insistant et plus brusquement que jamais. Cet homme était un Espagnol catholique appelé Michel Servetus. (1). Il était à plus d'un égard un des hommes les plus remarquables du seizième siècle, tandis que la mort tragique dont il a souffert faisait de lui le premier et le plus remarqué des martyres de la foi de l’histoire que nous suivrons.


        Bien que nos enregistrements de la vie de Servet soient maigres et contradictoires, les lacunes souvent remplies par des conjectures qui plus tard se sont avérées être fausses, il semble très probablement qu'il est né en 1511 à Tudela, une petite ville dans le Navarre. Toutefois pendant son enfance ses parents l’ont élevé à Villanueva en Aragon, où son père avait reçu une nomination en tant que notaire royal, un poste d'une certaine distinction et où la famille a vécu dans une bonne aisance. Ses parents étaient des catholiques dévoués et on pense qu'il a pu au début avoir été conçu pour le sacerdoce. Peu de choses sont connues avec certitude au sujet de sa première éducation, mais il semble avoir été d’une jeunesse précoce et tôt dans ses années de l'adolescence avoir acquis une connaissance du latin, du grec et de l'hébreu, et d’avoir été largement versé dans les mathématiques et la philosophie scolastique.


        Nombreux, à cette période sont allés en Espagne pour avoir une jeunesse bien occupée et sérieuse à penser au sujet des questions de religion. Ferdinand et Isabelle des catholiques étaient sur le trône, déterminés pour fixer l'unité politique dans leur nouvelle nation en contraignant l'uniformité religieuse dans l’esprit de l'orthodoxie le plus intolérant et qui dirigeait le gouvernement. En 1492, pour avoir refusé de nier la foi de leurs pères et de professer le Christianisme, 800.000 juifs avaient été bannis du royaume. Dans la même année les Maures (Amarres) avaient été renversés à Grenade et bien que pendant quelques années on leur accorda un peu de tolérance, eux aussi ont été bientôt obligés de choisir entre abandonner leur Islam et être propulsé en Espagne. Dans les deux cas c'était le dogme de la Trinité qui a été prouvé l'obstacle insurmontable et tenu comme premier article de la foi dans l'unité indivisible de Dieu. Dans la génération comprenant la jeunesse de Servet, environ 20.000 victimes, juifs ou musulmans, ont été ainsi brûlées pour cet enjeu. En dépit de la résistance pour la liberté aimée par les Aragonites, l’Inquisition a été établie parmi eux pour en sortir l’hérésie. Toutes ces choses doivent avoir eu un profond impact sur l'esprit du jeune Servet et peuvent avoir jaillies et créées la base de la principale passion de sa vie. Il avait alors dix huit ans !
        L'étude de la loi à ce jour avait perdu toute attraction qu'elle avait pu avoir ou jamais eut sur lui et environ qu'après une année à l'université se soit écoulée, il l'abandonna pour entrer au service d’un moine du nom de Juan de Quintana qui devint rapidement le confesseur du jeune Empereur, Charles V. Il suivit son maître à la cour et n'a jamais revu ses parents ou sa terre natale. Ainsi il s'est produit, alors qu'une fois Servet faisant partie de la suite de l'Empereur, étant le premier présent en 1530 à Bologne, où Charles, bien que depuis longtemps ait été empereur couronné en Allemagne, devait maintenant recevoir du Pape Clément VII un couronnement religieux avec la couronne de fer de la Lombardie et la couronne du Saint Empire Romain et se retrouva parmi des scènes de luxes et d'extravagances les plus séditieuses que le monde moderne avait jamais connu. Ici, Servet a reçu une deuxième et profonde impression pour son expérience religieuse, pour souligner cela, par un important contraste avec sa récente découverte de la Bible. Pour lui d'une part, il a vu la main du Pape s’incliner vers la puissance de la terre en tant qu’un peu moins qu'un dieu et ceci l'a rempli d’un revirement duquel il n'a jamais récupéré, (3) tandis que d'autre part, dans les coulisses, il voyait parmi les plus hauts honorables de l’Eglise des évidences écoeurantes de l’ambition égoïste des hauts hommes du Monde, un scepticisme cynique et une inconciliable immoralité. Dorénavant la religion officielle de l'Eglise lui sembla être une creuse moquerie et le Pape est devenu pour lui l'anti-christ même prévu dans le Nouveau Testament.


        De Bologne, l'Empereur a entrepris d’aller en Allemagne pour assister à la célèbre Diète d'Augsbourg, où le Protestantisme était sur le point de recevoir une identification politique sous l'Empire. Melanchthon était présent pour offrir à l'Empereur la Confession d'Augsbourg comme rapport des doctrines protestantes et attendait recevoir son approbation. Servet a suivi dans la suite de l'Empereur. Il n'y a aucun doute, q’il avait déjà vu certains des écrits de Melanchthon et peut-être également d'autres des réformateurs et devait être désireux de voir et entendre les hommes qui, comme eux, avaient au cœur, la grande cause d'épurer l'Eglise. Bien qu'avec sa position de serviteur d'homme, il avait gagné la confiance la plus étroite de l'Empereur et avec ses propres talents, il avait eu l'occasion la plus enviable pour un avancement mondain, mais la seule chose qui désormais vraiment l’intéressé était de reformer la doctrine catholique de la Trinité. Il voyait évidemment qu’il avait peu de chances d'accomplir n'importe quoi dans cette direction dans les cercles catholiques et ainsi il abandonna toutes ses perspectives mondaines, le service de Quintana et s’en est allé rejoindre les chefs du Protestantisme. Bien que la Confession d'Augsbourg ait juste déclaré que les protestants acceptaient la foi de Nicée et d’Athanase, les Eglises Protestantes n'avaient pas encore adopté leur propre foi permanente et il estima que s'il pouvait seulement avoir la chance de transmettre ses vues aux chefs de la pensée protestante, il pourrait sûrement les obliger à voir la doctrine de la Trinité comme lui-même la voyait.

        Servet est par conséquent arrivé à Bâle pendant l'automne 1530 et recherchait chez répéter des entrevues avec Oecolampadius, le chef de la réforme de cette ville. Bien que Servet était un jeune de dix-neuf ans, étranger et catholique, et qu’Oecolampadius avait bien plus que de deux fois son âge, un homme distingué occupé à des affaires importantes, il reçu pourtant Servet pendant un certain temps avec patiente et bien que scandalisé par les vues que Servet exprimait, il l’éprouva pour le convaincre de ses erreurs. D'ici peu de temps, il trouva Servet si vaniteux, si obstiné dans ses avis et tellement plus replié sur ses propres vues qu'à chercher humblement à apprendre la vérité, qu'il fini par perdre patience et quand Servet s'est plaint qu'Oecolampadius ne l'écouterait plus, ce dernier écrivit pour réponse, « J'ai plus de raison de me plaindre que vous. Vous vous êtes jetés sur moi comme si je n'avais rien à faire, juste à répondre à vos questions. » Servet, ensuite n'a pas obtenu d’entrevue avec Erasme, qui, vivait alors à Bâle, est donc parti pour Strasbourg voir ce qu'il pouvait accomplir avec les réformateurs de là. Maintenant Strasbourg était à ce moment-là, la plus libérale des villes protestantes. Denck et tous autres anabaptistes avaient été là quelques années au par avant, et leur influence était encore ressentie. Bucer (Butzer) et Capito, les réformateurs de Strasbourg, reçurent Servet avec plus de bonté et pendant qu'ils semblaient au début sentir de la sympathie pour ses vues, il commença à espérer qu'ici enfin elles seraient adoptées. Mais Zwingli, le fondateur et le chef de la Réforme Suisse, qui avait été déjà avisé des idées hérétiques de Servet, avait averti les autres réformateurs de ses blasphèmes redoutables, pendant qu'il les considérait, de peur qu'ils s’écartent et apportent un mal incalculable sur la cause Protestante. De sorte qu'à la fin Servet ne put progresser plus ici qu'à Bâle.

        Il peut sembler presque incroyable qu'un jeune de dix-neuf ans avait eu ainsi l'affront d’approcher les chefs reconnus de la pensée Protestante, des hommes de plus de deux fois son âge et supposé les diriger quant à un tout premier important traité de foi, mais, comme il déclara plus tard, il s'est senti déplacé en cette affaire par une impulsion divine, comme s'il avait eu une nouvelle révélation de la part de Dieu à communiquer. S'il pouvait obtenir une fois que ses vues soient assez en avant dans l’esprit des hommes, elles seraient à coup sûres acceptées et le monde entier pourrait alors facilement être gagné à la foi Chrétienne. Rien ne l’a donc intimidé et sans essayer de voyager plus loin et essayer de gagner finalement Melanchthon ou Luther, il était maintenant résolu pour une autre orientation. Il coucherait ses idées dans des copies où chacun pourrait les voir. Même ceci n'a pas été aussi facile à mettre en oeuvre. À Bâle, il y avait le centre d’édition de l'Europe nordique mais l'imprimeur ne prendrait pas le risque d'éditer son manuscrit, tandis que l'on cherchait de trouver ailleurs qui pourrait imprimer le livre, bien qu'il n’osait pas mettre son nom sur la page où figurait le titre. Servet, cependant, n'ayant nullement une telle crainte, étant si confiant dans sa cause, qu'il a hardiment imprimé son propre nom comme auteur.

        Ainsi a été publié pendant l'été de 1531, à Haguenau en Alsace, un petit livre qui était destiné pour commencer une profonde révolution dans le monde religieux. Il fut intitulé : Sur les erreurs de la Trinité. (4). Il fut écrit que dans le latin plutôt brut, avec des pensées pas trop bien digérées ou disposées, bien que son intention principale fut assez claire, et démontre une étendue remarquable de lectures pour un jeune. Il fut mis en vente dans les villes du Rhin, et son influence se propagea loin par la Suisse et l'Allemagne et l'Italie du nord et partout où on l'a lu, il gagna une attention remarquée. Servet semble avoir toujours compté naïvement que les réformateurs lui feraient réellement bon accueil en contribuant à leur cause dès qu'ils auraient pris du temps pour réfléchir sur ce qu'il avait dit, mais à la place ils ont été jetés dans la plus grande consternation à cause de lui.

        Melanchthon, il est vrai, admis que cette lecture était un bon traité et avec Oecolampadius ont convenu qu'il contenait beaucoup de points positifs, mais n'importe quelle éloge aussi légère soit-elle, fut bientôt noyée par le choeur général de la dénonciation. Pour Luther cela semblé être « un livre abominablement mauvais » ; Melanchthon prévoyait (assez correctement, comme l'événement l’a prouvé) de grandes tragédies résultant de lui. Oecolampadius a vu toute la Réforme en danger par cette nouvelle hydre, s'il était toléré, puisque l'Empereur jugerait les Eglises Protestantes responsables de ces odieux blasphèmes. Bucer indiqua de son pupitre que l'auteur mérité d’être tiré et écartelé. (5) Le vocabulaire en général fut épuisé pour des épithètes blessantes qui s’amassaient sur lui. On l'accusa d’être allé en Afrique et d’avoir appris cette doctrine auprès des Maures (Amarres) et qu'il était dans la ligue secrète avec la Grande Turquie qui venait juste de menacer alors de conquérir l'Europe Chrétienne. Dès que le caractère du livre est devenu généralement connu on en a interdit la vente à Bâle et à Strasbourg. Quand ce livre fut porté, l'année qui suivit, à la connaissance de Quintana il fut très contrarié qu'il put avoir été écrit par un de ceux qui avaient été de ses protégés, le déclarant «le plus pestilent livre» et fut immédiatement interdit dans tout l'Empire. Il fut tellement et complètement supprimé, qu'environ vingt ans après, quand une copie était ardemment voulue à Genève pour le procès de Servet pour hérésie, qu’il ne put en être trouvé une seule. Sur demande d'Oecolampadius, Bucer a écrit une réfutation du livre de Servet (que, cependant, il n'a jamais essayé d'éditer), et l'a averti que bien qu'il ne lui ferait le moindre mal, le magistrat ne souffrirait plus de le voir rester à Strasbourg, ni même intervenir en faveur de Servet. Servet est donc revenu à Bâle, où il avait précédemment eu au moins une vie partielle en donnant des leçons de langue et il apporta avec lui une partie de l'édition de son livre à liquider là ou à l’envoyer pour la foire du livre de Lyon. Le voici, qu’il se retrouvait avec trop de ressentiment contre lui et si intenses qu'il n'a à peine su quoi faire après. En conséquence il écrivit à Oecolampadius pour lui offrir de partir de la ville, si l’on pensait que c’était mieux ainsi, mais indiqua également qu'il était disposé à éditer une rétraction de ce qu'il avait écrit. L'indulgence étant donné, le résultat fut que dans le printemps suivant, il apporta un autre et plus petit livre, intitulé :Dialogues sur la Trinité. Le dialogue fut à ce moment-là une forme préférée de discussions sur toutes sortes de sujets.

        Ce nouveau travail a été effectué à la hâte et avec négligence, mais il était censé en apparence corriger les erreurs et les imperfections de l'ancien livre, qui étaient dues, selon ce qu’il se disait, en partie de son propre manque de compétence et en autre partie de l'inattention de l'imprimeur. En fait, il a été prévu pour renforcer seulement ses anciens arguments en rencontrant les objections que les réformateurs avaient formulées contre et il s'est glorifié que ses détracteurs n'avaient pas avancé un simple passage des Ecritures pour réfuter ce qu'il avait dit. Il a omis, pour être sûr, certaines des choses répréhensibles du premier livre et il réaffirma ses idées dans un langage légèrement plus près de l'enseignement de l'Eglise. Mais assez loin du but principalement visé, c'était la même pensée qu'avant, seulement exprimée plus brièvement, et sous une forme différente. Ses adversaires n’étaient pas sérieusement apaisés et pendant qu'il manquait d’amis et d’argent, alors que son ignorance de l'Allemand le gênait pour essayer de gagner son pain, il est maintenant parti du monde allemand et pendant plus de vingt années, il était complètement perdu comme pour un spectacle dans lequel la terre s’était ouverte et l’avait englouti. Ce qui est advenu pour lui, une vie aventureuse et passionnante qu’il mena pendant cette longue période et comment et longuement il a souffert d’une mort cruelle pour les mêmes enseignements, qui l'ont obligé de quitter l'Allemagne, doivent maintenant être relaté dans un chapitre prochain.

        Quel était maintenant l'enseignement de ces livres, qui devait avoir ainsi choqué les réformateurs ?
        Jetons un coup d'oeil sur eux avec le plus bref et le plus clair résumé possible. Prenant l'enseignement de la Bible en tant qu'absolu et autorité finale, Servet soutenait que la nature de Dieu ne peut pas être divisée, par aucune doctrine la rendant dans trois personnes, puisque aucun enseignement au sujet d’une telle doctrine se trouvait dans la Bible, à laquelle en effet même les termes de la Trinité, essence, substance et semblables utilisés dans le Credo sont étrangers, étant seulement des inventions des hommes. Les premiers Pères de l'Eglise n'ont également rien connu d’eux et ont été simplement refilés à l'Eglise par les Grecs, qui se sont inquiétés davantage de faire des philosophies humaines que des vérités Chrétiennes. (6).Egalement, la doctrine des deux natures du Christ n’est pas dans les Ecritures. Il verse immensément le dédain et la satire sur ces doctrines, les appelle illogiques, peu raisonnables, contradictoires, imaginaires et ridiculise la doctrine reçue de l'Esprit Saint. La doctrine d'un Dieu en trois personnes qu'il dit ne pouvoir être prouvée, ni également vraiment imaginée et soulève des questions qui ne peuvent pas recevoir de réponse et mène à d’innombrables hérésies. Ceux qui croient en elle sont imbéciles et aveugles : ils deviennent en effet des athées, puisqu'ils sont laissés complètement sans vrai Dieu ; tandis que la doctrine de la Trinité implique vraiment un Quaternité de quatre êtres divins. C'est l'obstacle insurmontable à la conversion des juifs et des musulmans au Christianisme. (7). De tels enseignements blasphématoires doivent être tout à fait déracinés des esprits des hommes.

        Au lieu de ces doctrines artificielles de la foi, Servet tire de la Bible les doctrines simples suivantes, et cite beaucoup de textes pour les prouver. Premièrement, l'homme Jésus, dont les évangiles parlent, est le Christ, l’Oint de Dieu. Deuxièmement, cet homme Jésus le Christ est prouvé par ses puissances miraculeuses et par les déclarations des Ecritures faisant de lui littéralement le Fils humain de Dieu, parce que miraculeusement engendré par lui. Troisièmement, cet homme est également Dieu, puisqu'il est rempli de la divinité que Dieu lui avait accordée. Par conséquent, il est divin pas par la nature, comme le Credo l’enseigne, mais seulement par le don de Dieu. Dieu lui-même est incompréhensible et nous pouvons le connaître seulement par le Christ, qui est ainsi tout en tout pour nous. L'Esprit Saint est une puissance de Dieu, (8) envoyé sous forme d'anges ou d'esprits pour nous rendre saints. Et le seul genre de Trinité auquel nous pouvons correctement croire est ceci : ce Dieu se manifeste à l'homme sous trois aspects différents (dispositions) ; pour la même divinité qui est manifestée dans le Père est également partagé avec son Fils Jésus, et avec l'Esprit qui demeure dans nous, faisant de nos corps, comme Paul l’indique, « le temple de Dieu. »

        Servet est souvent reconnu le premier et le plus grand martyre de l'Unitarisme, mais bien que tout cela était naturellement en soit une doctrine très différente de celle du Credo, nous aurons vu que Servet n'était pas unitarien dans aucun sens vrai. Il était plutôt un Sabellien (9) que toute autre chose, bien que vraiment son système lui été particulier. Ainsi, il l’est toujours resté, parce qu’aucune école de disciples se leva après lui, comme après Luther et Calvin, pour prendre ses enseignements et pour les porter. En fait, il ne s'est jamais retiré de l'Eglise Catholique et il est dit à la fin de son deuxième petit livre qu'il n'est pas d'accord complètement ni n'est pas en désaccord complètement avec l'une ou l'autre partie. Les deux pour lui, le Catholicisme et le Protestantisme semblent enseigner en partie la vérité et en partie l'erreur, alors que chacun perçoit seulement les erreurs des autres, mais non les siennes. La question serait assez facile, disait-il, s’il on pouvait seulement parler en dehors et librement de l'Eglise de ce qu’il ressentait être la vérité de Dieu maintenant, sans se soucier de ce que les prophètes antiques pouvaient avoir dit.
        Pourtant, tandis que Servet faisait peu de convertis à son système précis de pensée, ses deux petits livres, bien qu'ils n'aient pas circulé probablement dans les mains d’un très grand nombres, (10) se répandirent largement, (11) ont eu une influence qui fait date et qui ont focalisé l'attention des hommes brusquement sur les bases de la doctrine de la Trinité. Le monde Catholique prêta une petite attention à eux, mais leur influence sur le monde Protestant fut immédiatement démontrée. Au lieu de convertir les réformateurs à ses propres vues comme il l’avait espéré, Servet les a simplement faits plus que jamais fermement établis à adhérer aux doctrines de la Foi Catholique. Melanchthon, dont nous avons vu dans son premier traité passant la Trinité comme méritant d’être à peine mentionnée et non nécessaire pour le salut (12) et dans son édition suivante de 1535, il traita les doctrines que Servet avait attaquées comme absolument nécessaire pour le salut. Calvin, que nous avons également vu, que dans son premier catéchisme, il calomnie très légèrement sur la doctrine de la Trinité, (13) lui donne un plein traitement dans ses institutions de 1536, et en 1553 quand Servet fut brûlé sur un pieux pour l’avoir nié. Toutes croyances protestantes faisaient attention dorénavant à ne pas être une fausse interprétation de l’orthodoxie sur ce point. D'une part, beaucoup qui ont lu Servet sont devenus convaincus par lui que la Trinité n'est aucunement une doctrine de la Bible et par conséquent cessèrent de la croire. Nous trouverons de nombreuses traces de sa pensée au cours des chapitres suivants.

        Vingt ans après Servet élargi ces petits livres dans un beaucoup plus important, car comme nous le verrons, bien que cela le conduisit au pieux, ainsi il donna son démenti à la grande notoriété de la Trinité. Toutes sauf très peu des copies de ceux-ci furent détruites avant que n'importe quelle d’entre elles est eu une chance d’avoir été lues et on ne les connaît pas pour n'avoir eu aucune influence considérable. Il est par ces deux petits livres dont nous avons parlés dans ce chapitre, que Servet amena des hommes sur sa ligne de pensée et parvint longuement jusqu’à l’Unitarisme moderne. Comment leur influence se propagea, minant la croyance dans la Trinité dans plusieurs pays pendant les vingt années qui suivirent, restent à voir dans les deux prochains chapitres.
     



    CHAPITRE IX – L'Anti-trinitarisme en Italie du nord, 1517-1533



       

    Dans les deux chapitres précédents nous avons vu comment, pendant les premières années de la Réforme, aux Pays Bas Protestants, en Allemagne et en Suisse, que la seule pensée antitrinitaire a surgi pour être immédiatement supprimée. Dans ce présent chapitre nous devons tracer comment dans le même temps la même sorte de chose a pu continuer en Italie Catholique. Dans ce pays, où les hommes pouvaient voir les grossières corruptions de l'Eglise de courtes portées, et étaient impatients de la voir épurée et les idées des réformateurs furent au début très largement écartées. Mais la puissance de l'Eglise pour supprimer l’hérésie était si grande que la Réforme na jamais pu prendre pieds que dans le sud des Alpes pour être sauvegardée dans deux régions, la République de Venise, les Grisons dans le sud-est de la Suisse et c'est dans ces deux zones que nous trouverons un développement intéressant vers la croyance unitarienne.
        La ville de Venise, comme métropole commerciale de l'Europe méridionale, a eu un commerce très actif avec les villes actives de l'Allemagne Protestante. Par conséquent, bien que Venise ait longtemps eu sur ses livres de lois des articles contre l’hérésie, y compris un pour le brûlage des hérétiques, les autorités étaient peu disposées à les imposer strictement, de peur que leur commerce avec les protestants nordiques devrait à en souffrir. Le résultat était que les enseignements de la Réforme qui tôt ont été apportés à Venise par les commerçants allemands, rapidement se sont étendus dans la ville et d'ici peu à toutes les grandes villes du territoire vénitien. Beaucoup de rassemblements protestants ont été formés et des réunions régulières ont été tenues, bien que naturellement plus ou moins en secret par crainte de persécution.

        Avec d'autres protestants, les prédicateurs anabaptistes commencèrent également tôt à traverser les Alpes, probablement par les Grisons et leurs doctrines se sont aussi répandues à grande vitesse. Dans le milieu du seizième siècle, plus de soixante endroits sont rapportés où il y a eu des rassemblements et il y en avait sans aucun doute beaucoup plus que cela. Les anabaptistes italiens étaient mieux organisés que leurs frères nordiques, parce que sans compter sur les pasteurs réguliers ils ont eu de nombreux « évêques, » qui voyageaient d'église en église, prêchant, ordonnant, maintenant des relations étroites entre les divers rassemblements et les avertissaient des dangers. Bien qu'ils aient eu quelques membres riches et même de naissance noble, ils étaient presque entièrement des classes humbles, principalement artisans et naturellement durent se réunir secrètement dans des maisons privées. Ils ont manifesté ici les mêmes tendances libérales de leurs croyances que dans le nord des Alpes et ceux-ci reçurent une forte impulsion additionnelle des petits livres de Servet sur la Trinité, qui semblent avoir été largement distribués parmi eux. Son influence dans ces parties en 1539 s’est étendue à un tel point que des rapports d’elles ont atteint Melanchthon, et une lettre en son nom a été adressée au Sénat de Venise, demandant instamment que tout effort soit utilisé comme moyen pour supprimer la doctrine abominable de Servet qui avait été présentée là, (1) bien que la lettre, si même elle a été jamais reçue, a eu peu d'effet.

        De quelle manière l'enseignement orthodoxe avait pourri complètement parmi ces anabaptistes de l'Italie du nord est démontré par les conclusions d'un remarquable Concile d'église qui s’est tenu à Venise en 1550 - autant qu'il est connu le seul Concile qu’ils ont tenu. Ils avaient une forte église à Vicence et la discussion avait surgi là dans cette année ou la précédente pour savoir si le Christ était Dieu ou homme, car il y avait une divergence de vues, et on décida de convoquer un Concile pour régler ce sujet. Des messagers ont été envoyés à toutes les congrégations de l’Italie du nord, invitant chacun d’eux à envoyer son pasteur et un délégué laïc. Le Concile se fit à Venise en septembre 1550 et a été suivi par environ soixante délégués de plusieurs des grandes villes et de plus petites d’Italie, aussi bien que des rassemblements dans les Grisons que de Saint Gall à Bâle en Suisse. On en déduit que pendant ce Concile, pas mois de quarante églises ont été représentées. Les délégués ont été soigneusement dispersés dans des logements pour ne pas attirer l'attention et ne pas inviter la persécution et leurs dépenses ont été cotisées lors de rassemblements plus importants. Les sessions étaient tenues dans le secret et continua quotidiennement presque pendant quarante jours. Elles étaient ouvertes par la prière, et le Repas du Seigneur fut célébré trois fois. Après avoir pris l'enseignement les Ecritures pour unique autorité, ils ont longuement convenu de dix points de doctrine. L’un des plus intéressant pour nous est le premier article, qui déclare que le Christ n'était pas Dieu mais homme, né de Joseph et de Marie, mais doté de puissances divines. Ces conclusions ont été faites et attachées pour tous leurs rassemblements et ont été acceptées par tous sauf un, qui a donc été forcé d'interrompre sa camaraderie avec les autres. Un Pietro Manelfi, qui avait autrefois été un prêtre catholique, mais après s’être tourné vers le Protestantisme a été dans la dernière année passée un prédicateur anabaptiste itinérant, rendant visite aux rassemblements dispersés partout dans le nord et le centre de l'Italie et fut nommé l'un d’eux pour aller prêcher parmi eux les doctrines justes adoptées. (2).

        En attendant les doctrines protestantes avaient accompli un tel et alarmant progrès en Italie que les moyens précédemment employés par l'Eglise Catholique pour supprimer l’hérésie étaient prouvés insuffisants, de sorte qu’en 1542 l’inquisition italienne fut établie dans le but particulier des hérétiques et de les livrer à la punition et dans le territoire vénitien beaucoup de protestants avaient été déjà emprisonnés ou bannis, se sont rétractés ou se sont sauvés. Peut-être flairant le danger sur ce, l'ex-prêtre Manelfi, environ une année après le Concile de Venise, retourna à l'obéissance de l'Eglise Romaine, apparu avant l’inquisition et fit un plein exposé de la diffusion de l'Anabaptisme devant le Concile et trahit les noms de tous les membres qu'il pouvait se rappeler. Des ordres immédiatement furent publiés pour leurs arrestations et des procès se sont déroulés à Venise pendant l'année suivante. Certains se rétractaient, les autres se sauvèrent du pays et s’en allèrent en Turquie où selon la règle musulmane ils pouvaient trouver la liberté de culte refusée en Italie chrétienne, certains semblent avoir joint une communauté d'Anabaptistes en Moravie, beaucoup fut emprisonnés et sans aucun doute ont souffert et deux ou trois, retournant en l'Italie l’année d’après, ont été alors saisis et mis à mort. Le brûlage des hérétiques avait cessé d'être pratiqué à Venise, pour la raison donnée après. (3). À la place, une méthode d'exécution a été employée qui serait plus secrète et par conséquent apportait moins de reproche sur la ville. Dans l'obscurité de minuit la victime, accompagné seulement d’un prêtre comme confesseur, était apporté à l’extérieur dans une gondole sur l'Adriatique, où une deuxième gondole était dans l'attente. Une planche était étendue entre les deux et le prisonnier alourdi par une pierre, était placé sur elle. Un signal était donné, les gondoles se séparaient et l’hérétique avait disparu.

        Ainsi dans la République de Venise la croyance antitrinitaire, qui était venue pour régner dans une grande majorité des rassemblements anabaptistes, se termina tragiquement. Dans les plus grandes congrégations, celles de Vicence, au moins quelques membres restait toujours en 1553, en correspondant pour leur foi avec la Suisse, mais bien que beaucoup d'autres, sans aucun doute continuaient ici et là pour chérir leur foi en privé ou pour parler d’elle à des amis de confiance, n’ont plus osé faire n'importe quoi pour gagner des convertis et n’avait plus que quelques soutiens, là ou ailleurs. Nous avons noté, cependant, que certains des délégués du Concile de Venise sont venus dans des congrégations anabaptistes dans les Grisons, et nous devons tourner ensuite de là tracer un autre chapitre de luttes et de persécutions.
     



    CHAPITRE X – L'Anti-trinitarisme dans les Grisons, 1542-1579



       

    Le mouvement Antitrinitaire, que nous avons suivi dans le dernier chapitre, parmi l'Anabaptisme de l'Italie du nord était, comme il a été noté, à peu d'exceptions près, un mouvement parmi les pauvres et les humbles. Son principal souci était pratiquement les réformes de la religion Chrétienne, considérées en tant que moyens de rapprocher les hommes de Dieu. Nous avons maintenant à nous tourner vers une sorte tout à fait différente de mouvement, qui a pris son envol parmi certains des esprits des plus fortement cultivés d’Italie, et étaient principalement concernés par la réforme des doctrines Chrétiennes. Elle était la dernière de ces deux tendances antitrinitaires qui était destinée pour la prochaine génération pour prendre racine parmi les protestants libéraux de Pologne, et pour déterminer le caractère régnant du mouvement Unitarien pendant presque trois siècles.

        L'esprit de la pensée libre qui commença par l'Humanisme italien d’avant la génération de la Réforme qui avait eu peu influence sur certains des plus fins esprits de l'Eglise Catholique, des disciples capables, des prédicateurs éloquents et de nobles dames dont ces dernières qui bientôt commencèrent largement à influencer les classes moyennes instruites et plus particulièrement dans les villes. Ce mouvement, qui fut beaucoup influencé par les écrits des réformateurs allemands, visant la Réforme à l’intérieur de l'Eglise et cherchait à mener des hommes cultivés à une forme simple et dévote du Christianisme, qui a considérablement valorisée la religion comme expérience personnelle, mais de peu d'emphase avec le Credo ou les doctrines. Cette première étape vers une forme plus libérale de la foi dans le sein de l'Eglise Catholique peut mieux être suivie par nous maintenant pour parler de plusieurs personnes actives dans ce mouvement, qui étaient d'importance dans l'histoire religieuse de ce temps.

        Juan de Valdés était un noble espagnol, né dans les environs de 1500, qui a dû se sauver de l’Inquisition espagnole en 1530 et donc venu en Italie pour vivre. Il était un monsieur des plus rarement accompli et d’un grand charme social et sa maison à Naples est devenue la ressource de nobles femmes et hommes, de disciples distingués et de célèbres prédicateurs des ordres religieux. Il avait accepté les vues de Luther et lors des réunions qu'il avait l'habitude de tenir à sa maison de Naples le dimanche pour la conversation religieuse il les présentait à ses invités. Ainsi, et par ses les livres qui sont encore estimés en tant que classiques et dévotieux, il exerça une large influence en faveur de la religion de l’esprit et anti-dogmatique. Heureusement pour lui, dont sa mort fut universellement déplorée en 1541, l'année précédant la fondation de l’Inquisition italienne, qui, s’il avait vécu beaucoup plus longtemps, l'aurait assurément appelé pour rendre des comptes. Pour alors il n'est pas correct de l'appeler un antitrinitaire, comme il a souvent été fait, pourtant il évite soigneusement la doctrine de la Trinité dans ses écrits et la tendance de son influence peut être jugée du fait que plusieurs de ceux qui sont tombés par lui sont devenus décidément hérétiques pour ce point, car nous verrons cela dans les chapitres à venir.

        Bien plus célèbre que Valdés et d'une influence plus large, était Bernardino Ochino. Il est né à Sienne en 1487, était de parenté humble et d’une éducation limitée, cependant de grands talents naturels le destinait à être estimé incomparablement le meilleur prédicateur en Italie. Cherchant à sauver son âme par une vie plus sainte, il entra dans l'ordre de Saint Francis dans sa jeunesse et après avoir eu vingt ans, devenu mécontent du laxisme de celui-ci, il a rejoint pourtant l'ordre plus strict des moines capucins, avec lesquels il a reçu le singulier honneur d'être deux fois choisi Vicaire Général. La prédication de l'Eglise Catholique à ce moment-là était faite exclusivement par les moines et Ochino, maintenant devenu célèbre pour son éloquente prédication, décida d'immenses foules d’entendre ses sermons de Lenten à Venise et à Naples et a été reçu partout avec la plus grande distinction, tandis qu'en même temps vénéré presque en tant que Saint pour sa vie sainte et remplie de sacrifices. Tout en prêchant à Naples, il a été admis dans le cercle d'influence de Valdés et il est devenu profondément intéressé par la Réforme de l'Eglise, à une religion qui demandait beaucoup d'efforts pour une vie fervente et sainte, mais peu basée sur les doctrines de la foi. Il était d'une manière juste, par sa grande influence sur le peuple, de devenir le Luther de l'Italie, quand l’Inquisition fut offensée par sa critique publique et de son esprit intolérant, l’appela à apparaître devant elle à Rome. Après avoir reçu un avis, bien que sa mort était déjà fixée à ce moment, il se sauva d'Italie en 1542 par les Grisons et joignit les protestants au delà des Alpes. Dans un chapitre prochain nous suivrons sa carrière là, où tard dans sa vie on le suspecta d’être devenu un antitrinitaire. En attendant il a laissé de lui en Italie une influence sur beaucoup qui bientôt durent se sauver comme lui, duquel plusieurs sont comptés parmi les premiers antitrinitaires. Un destin plus tragique arriva à Aonio Paleario, qui est né dans les environs de 1500, embrassa la vie d’étudiant et s’en alla comme professeur de plusieurs universités italiennes. Il est aussi devenu considérablement intéressé par la Réforme de la religion plus ou moins de la même façon que Valdés et Ochino et bien que plusieurs fois menacé par l’Inquisition pour hérésie, il fut défendu par de tels amis puissants, par lesquels il y échappa. Longtemps après, cependant, l’Inquisition posa ses mains implacables sur lui et après trois années d'emprisonnement et dans une vieillesse avancée, fut accroché et son corps brûlé, en 1570.

        Les cas de ces trois distingués catholiques italiens qui ont souhaité réformer la religion de leur Eglise serviront à illustrer comment en Italie la terre était adoucie pour recevoir les graines d'une pensée plus radicale. Pour ce, le premier article de la Foi pouvait être passé par ces chefs comme pas très important pour le Christianisme, la prochaine étape serait pourtant plus facile : pour la rejeter comme non scripturale, ou non raisonnable et par conséquence fausse. Cette prochaine mesure fut bientôt prise, comme nous le verrons, cependant pas en Italie. Pour commencer en 1542 l’Inquisition est devenue toujours plus active en flairant l’hérésie protestante et en persécutant les hérétiques. Toutes les fois qu'un d’entre eux, de n'importe quelle importance, était découvert et peu disposé à renoncer à sa foi, dû se sauver du pays dans la précipitation, comme Ochino l’avait fait, de peur qu'il périsse comme le fut Paleario.
        De sorte que pendant la génération qui a suivi un grand nombre de réfugiés italiens émigrèrent en Suisse ou là-bas, où ils pouvaient préserver leurs vies et garder leur foi religieuse. L'endroit le plus proche et le plus commode pour se réfugier, auquel la plupart d'entre eux se sont sauvés, était en premier les Grisons, qui s'étend sans risque au delà de l'extension de l’Inquisition, pourtant en partie du côté italien des Alpes, doté d’un climat que les Italiens aimaient et une langue qu'ils pouvaient comprendre. Les Grisons à l'heure de la Réforme étaient une Confédération souple, dans l'extrême sud-est de la Suisse, de trois ligues qui avaient affirmé leur indépendance avec d'autres puissances et en 1471 s'étaient associées ensemble dans une république fortement démocratique et sont venues tôt au seizième siècle pour inclure les zones contiguës de l’Italie, à laquelle de notre temps elles appartiennent toujours. C'est un pays de paysages variés et beaux, couchant le nord et le sud des Alpes, avec des vallées alpestres étroites et reculées et des crêtes élevées enneigées et ses vallées, passages et villes sont bien connus des voyageurs. On dit que de nombreux hérétiques dans ces vallées éloignées échappèrent à la vigilance de l'Eglise dans tout le Moyen Âge et la Réforme s’étendit tellement rapidement ici, qu’en 1526 la Diète d'Ilanz décréta la liberté religieuse égale aux protestants et aux catholiques et identifia les Ecritures comme seule autorité dans la religion, bien qu'en même temps elle ait proscrit l'Anabaptisme et ordonna que les hérétiques soient punis par l’exil. Les Grisons étaient un lieu à ce moment davantage avancé dans la tolérance religieuse que n'importe quel autre pays en Europe Chrétienne.

        Les anabaptistes expulsés de Zurich étaient venu ici presque en même temps que la Réforme elle-même et les enseignements de Denck furent diffusés dans la tranquillité et bientôt suivirent ceux de Servet, mais les influences les plus actives sont venues des réfugiés italiens. En 1550 plus de deux cents d'entre eux, en 1559 plus de huit cents, étaient passés de cette façon, le nombre s’amplifiant de façon constante pendant que l’Inquisition se développait plus intensément. Leurs prédicateurs, la plupart d'entre eux autrefois des prédicateurs des ordres religieux qui avaient été influencés par les enseignements de Luther, ont été ardemment accueillis pour l'aide qu'ils pouvaient octroyer en propageant la Réforme parmi la population italienne. C’était dans une atmosphère de liberté comparative pour leurs pensées religieuses qui s'étaient développées tellement rapidement, que cela n'a pas mis longtemps, avant que certains d'entre eux soient venus tout à fait incroyants des doctrines que jusqu'ici ils avaient seulement ignorées. Le premier de ces Italiens qui attira l'attention par son enseignement peu orthodoxe dans les Grisons était un ex-moine, Francesco de la Calabre, qui avait été l'un des disciples de Valdés et qui maintenait devait être un disciple d'Ochino. Il était pasteur d'une église dans l'Engadine inférieure où, avec certaines doctrines anabaptistes et le démenti de la punition éternelle, il sembla enseigner que le Christ était inférieur à Dieu. L'orthodoxie donc se plaint de lui et bien qu'il fût fortement soutenu par sa propre paroisse, il fut condamné pour hérésie et banni du pays en 1544. Un ex-moine et un disciple différent d'Ochino, Girolamo Marliano, pasteur de l'église voisine de Lavin, sans compter qu’il tenait des vues anabaptistes a également enseigné que la doctrine de la Trinité, comme généralement soutenue, est contradictoire et absurde. Il a donc été écarté par son église et plus tard est allé à Bâle.

        Une mesure plus audacieuse a été prise par un mystérieux prédicateur itinérant qui est connu seulement sous le nom de Tiziano, dont l’origine et son destin, il n’en reste rien en mémoire. Il avait été dans la cour d'un certain cardinal de Rome, avait accepté les enseignements de Luther et plus tard était devenu un anabaptiste. C'était lui qui avait converti et rebaptisé le prêtre Manelfi à Florence en 1548 ou 1549, après quoi, ils ont ensemble rendu visite aux frères de Vicence et au Concile des anabaptistes à Venise en 1550, il est apparu en tant que délégué d'une certaine congrégation des Grisons, où il avait évidemment dû se sauver d'Italie. Sans compter que son amusement des vues habituelles anabaptistes, son offense particulière était qu'il considérait le Christ seulement un homme ordinaire, rempli d'esprit divin, mais pas miraculeusement né. Ces vues qu'il prêcha dans beaucoup d'endroits dans les Grisons, gagnèrent de nombreux disciples. Mais l'orthodoxie est longuement venue ainsi a s’exaspérer contre lui et il était dans le danger imminent d’être mis à mort et des conseils pas plus doux ont prévalu. Il fut arrêté et après un long refus, fut finalement obligé par des menaces de mort de signer un rapport qui avait été préparé pour lui, renonçant explicitement à ses erreurs. Son influence sur ses disciples ayant été détruite ainsi, il fut flagellé dans les rues et pour toujours banni du pays en 1554.
        Mais l'influence la plus large et la plus profonde est généralement attribuée à un Camillo. Il était un étudiant sicilien, qui avait connu Valdés à Naples, et après l'embrassement des doctrines de la Réforme, il assuma le nom par lequel il fut le plus connu, Renato, qui signifiait son sentiment qu'il « était né de nouveau. » Un homme de talents et de fine éducation, qui avait une puissance singulière d'influencer profondément ceux qu'il attirait à lui. Il était par sa nature sérieux, réservé et timide, et ses adversaires l'ont considéré être astucieux et insidieux en propageant ses vues. Pour échapper au danger qui menaçait tous les protestants, il s'est sauvé d'Italie en 1542 et s'en est allé en Valteline, où il s'est maintenu comme précepteur des fils des familles proéminentes. Mais bien qu'il était professeur de son métier, son intérêt plus profond était dans les questions de la théologie, qu'il semble avoir utilisé à chaque occasion pour en discuter avec ses pupilles et des amis de confiance.

        Renato était imbibé des vues anabaptistes et fut l’un des premiers italiens qui exerça tant d'influence. Il avait également lu Servet. Il pouvait bien avoir été celui qui avait converti Tiziano. Tout a fait indépendamment de la foi, il avait développé un système simple de foi qui prouve qu'il était pour beaucoup un mystique. Mais bien qu'il n'ait pas été orthodoxe quant à l'expiation et soutenait que le Christ avait hérité d'une nature pécheresse de sorte qu'il avait au moins pu avoir commis un péché, pourtant il ne la jamais fait savoir, peut-être à ses amis intimes qu'il avait cru ou pas en la doctrine de la Trinité. Il est remarquable, cependant, que plusieurs des plus importants de ceux-ci qui propagèrent plus tard les idées antitrinitaires firent partie du cercle de Renato dans les Grisons. Son système de pensées à plusieurs égards ressemble tellement étroitement à celui qui fut par la suite enseigné par les sociniens (unitarien) en Pologne, qu'il est difficile de ne pas tracer ces divers résultats et son influence tranquille en tant que leur source.

        Renato a laissé la Valteline en 1545 pour Chiavenna, le centre de la Réforme dans les Grisons italiens, où il avait rapidement acquis beaucoup d'influence et où les réfugiés qui se sauvaient pour la Suisse, étaient susceptibles de le rencontrer et d'apprendre ses vues, s'ils restaient assez longtemps. Le voici qui tomba dans une longue et amère polémique sur le Repas du seigneur (un sujet très chaudement discuté parmi les premiers réformateurs), avec le pasteur de l'église de Chiavenna, dans laquelle il avait gagné un grand nombre de sympathisants. La finalité de la question était que, après avoir refusé de s'abstenir de propager ses vues, il fut excommunié en 1550, et puis revint en Valteline. Dorénavant nous perdons sa trace, sauf que quatre ans après, il envoya d'ici à Calvin une poésie latine éloquente de protestation sur le brûlage de Servet et en faveur de la tolérance religieuse, et pour cela il vivait encore bien qu'aveugle jusqu’en 1560 et après. Il avait maintenait toujours des relations avec ses amis par correspondance, et son influence persista longtemps. Parmi ceux qui prirent part de Renato et reçurent son influence était Francesco Stancaro, autrefois un moine et très célèbre en tant qu’érudit en Hébreu. Après s’être orienté vers le Protestantisme, il se sauva dans les Grisons, d'où il a bientôt poursuivi en Suisse. Par son enseignement peu orthodoxe quant à l'expiation, il a plus tard fait beaucoup, comme nous le verrons, pour préparer la question de l’Unitarisme en Pologne et en Transylvanie.

        Les vallées étroites des montagnes des Grisons n'étaient nullement un endroit pour les hommes dont la vie avait passée auprès de la société des grandes villes et du monde des étudiants. La plupart des chefs ont donc bientôt poursuivi dans les centres agités de Genève, de Zurich, de Bâle, ou de Strasbourg, dont nous constaterons plus que quelques uns d'entre eux sont en relation avec notre histoire. Seulement, de ceux que nous avons appelés, Renato est resté en arrière, et même après nous cesserons d'entendre parler de lui directement et du levain de son enseignement qui continuait de travailler. Mais en 1570, la Diète vota de bannir tous les anabaptistes et ariens, et quand deux antitrinitaires notoires de Genève sont revenus en 1579 pour une visite dans les Grisons, ils ont été exhortés de quitter le pays. Ainsi le mouvement antitrinitaire avait disparu également des Grisons, bien qu'il soit le plus intéressant à découvrir, non seulement que neuf des vieilles églises protestantes de cette zone existent toujours, avec une bonne adhésion, mais que plus de la moitié de leurs pasteurs sont décidément libéraux, prêchant un Christianisme qui n'exige plus une foi pour croire aux miracles. Les enseignements qui ont été nourris là, dans les temps dont nous avons parlé, cependant, n'ont pas été détruits par la persécution qu'ils ont reçu, mais simplement transplanté au delà des Alpes. Pour cela, les Grisons avait été un germoir pour l’hérésie, dans lesquels les pensées des graines plantées dans les esprits des réfugiés italiens pouvaient se développer, protégées contre les durs vents de la persécution, jusqu'à ce qu'elles aient été assez fortes pour être transplantées dans l'atmosphère plus vigoureuse de l'Europe nordique, où elles furent plus tardives à porter ses fruits. Sous cet aspect, il y avait en culture de jeunes et tendres entreprises jusqu'à ce qu'elles soient bien enracinées, étant en grande partie le travail de Camillo Renato. Entre temps, la scène qui avait été réglée pour un autre et la scène plus dramatique de Genève, nous devons donc retourner suivre l'histoire ultérieure et le sort tragique de Servet.
     

     

    CHAPITRE XI – Servet en France, 1532 -1553



       

             Peu après la publication de ses Dialogues sur la Trinité en 1532, Servet se retrouvant sans amis, sans ressources et dans le danger imminent d’un procès pour hérésie, fut absent de Bâle dont on n’entendu plus parler pendant vingt et une années. Car l'Allemagne et la Suisse s'étaient développées trop chaudement pour le retenir, et il est parti ensuite pour la France, le meilleur choix pour se cacher, et laissait tomber son nom de Servet pour adopter celui de son ancienne résidence et est ainsi il devint Michel de Villeneuve (Michael Villanovanus). Nous le trouvons d'abord à Paris, peut-être découragé pendant un certain temps par son échec en tant que réformateur religieux, et étudia les mathématiques à l'université pendant environ deux années, alors qu'il devenait si compétent que désormais il donnait des conférences à l’université sur le sujet. Dans cette période il rencontra le jeune Calvin, qui devenait maintenant sur le devant de la Réforme et plus tard pour l'amener sur un pieu. Il défia Calvin pour une discussion publique sur des sujets religieux, une réunion fut organisée pour cela, mais à la fin Servet échoua en feintant. Pourquoi, nous ne le savons pas, bien qu'il se peut qu’il est ressenti un danger de se rapprocher où dans cette ville quotidiennement de hérétiques étaient brûlés sur des pieux. Vouloir gagner de l'argent le força à interrompre ses études, il est donc allé à Lyon, qui s'est rangé du côté de Paris comme centre d’édition, et ici, pendant plus de deux années, il fut employé par une célèbre maison d'édition comme correcteur d’épreuves, qui était alors un métier commun pour des étudiants.

        Pour ces capacités, Servet à servi de rédacteur pour une nouvelle édition de la célèbre Géographie de Ptolémée, que les récentes explorations dans le nouveau monde avaient rendue nécessaire. Ce travail a été enrichi par beaucoup de notes piquantes, et une de ces dernières qui parlait de la Palestine comme pays très pauvre pour « une terre promise, » l'a emmené par la suite dans des ennuis comme diffamateur de Moïse. Son travail sur l’épreuve de plusieurs travaux médicaux, cependant, lui on ouvert un nouveau champ d'intérêt, et lui donna des connaissances porteuses pour le monde médical, de sorte qu'après avoir complété le niveau de ses bourses, il est revenu à Paris et devenu un étudiant en médecine. Servet est resté à Paris environ quatre ans, étudiant sous l’autorité de médecins et anatomistes des plus distingués de l'époque. Il gagna un éloge incomparable de l'un de ses maîtres pour sa connaissance de la médecine. Il écrivit un petit livre sur la digestion qui était si populaire, qu'il fit fonctionner cinq éditions en France et en Italie, et après longtemps il reçu un diplôme en tant que Docteur en Médecine. (1). Au cours de ses études, il fit une découverte qui le rendit pour toujours reconnu dans l'histoire de la physiologie. Il a découvert que par les poumons, le sang passe du côté droit au côté gauche du coeur. Pourtant, il est évident qu’il n'a pas apprécié l'importance de sa découverte, ou bien, il été préoccupé par un autre thème. Il ne s'y est jamais référé du tout, sauf pour l'employer dans une illustration fortuite pour un travail théologique non édité jusqu'à quinze ans plus tard, et puisque ce travail (car nous le verrons) n'est jamais entré dans la Circulation, sa grande découverte est demeurée enterrée et inconnue pour un siècle et demi, jusqu'à ce que longtemps après, Harvey et d'autres avaient fait cette découverte de nouveau. Sur la sollicitation de ses amis, Servet donna des conférences publiques à l'université sur la géographie et l'astrologie, qui ont été fréquentées par beaucoup.

        L'astrologie était toujours de bonne réputation, et la ligne n'a pas été finement tracée entre elle et la météorologie. Les théologiens comme Melanchthon ont cru en elle et l'ont pratiqué, les rois et les princes avaient leurs astrologues de cour qu'ils consultaient avant des entreprises importantes. Dans ses conférences et dans une brochure éditée sur le sujet, Servet profita de l'occasion pour faire des remarques irrespectueuses au sujet des étudiants en médecine du moment, les chargeant d’être des ignorants pour avoir négligés ce sujet important, et les appela de peste du monde. Ses collègues du corps enseignant étaient furieux, et l'ont contraint avant l'Inquisition de l'accusation d’hérésie. Quand il fut acquitté de ceci, ils l'ont poursuivi devant la Cour Suprême pour préconiser la pratique de la divination, qui était interdite, et risquait la punition de mort par le feu. La cour a commandé Servet de retirer sa brochure, et de donner à ses collègues plus de respect et pour cesser de parler sur le sujet. Mais il en avait maintenant assez de la vie universitaire, et ainsi il quitta Paris pour entrer dans la pratique de la médecine.

        Il y avait des rumeurs à son sujet qui ont erré plutôt largement pendant un certain temps, mais longuement il s'est installé à Charlieu, près de Lyon, et pendant une année où il pratiqua sa profession avec un tel succès qui réveilla la jalousie de ses concurrents, qui lui causa d'être assailli pendant une nuit foncée, alors qu’il allait rendre visite à un patient. Il a été cependant invité, par l'archevêque de Vienne, qui l'avait connu à Paris, de devenir son médecin personnel, et pour occuper un logement dans son propre palais. C’était dans les environs de l’année 1540, et commença ainsi dix ou douze paisibles années heureuses, la plus longue période tranquille de sa vie aventureuse et perturbée, pendant laquelle il a acquis la renommée et la fortune en tant que médecin, et a en même temps poursuivi les études qu'il aimait. Pendant cette période, avec ses fonctions auprès des malades, il démontra une grande dévotion pendant la peste de 1542, et continua de corriger les épreuves pour différents travaux, apporta de plus, une nouvelle édition de Ptolémée qui mis en sourdine certaines des notes dont lesquelles l’avait offensé avant, mais surtout édita une célèbre édition de la Bible. Un moine dominicain, Sante Pagnino, avait fait quelques années avant, une nouvelle traduction de la Bible dans le latin, qui fut fortement estimé pour son excellence, et comme il était maintenant mort, l'éditeur employa Servet pour éditer une nouvelle édition, et pour fournir une préface et des notes. En faisant ceci, il a établi quelques nouveaux principes effrayants d'interprétations des Ecritures, en s'appliquant sur les Psaumes et les Prophètes, il prouva que beaucoup de passages censés être des prévisions pour le Christ se réfèrent vraiment en premier lieu au propre temps de l'auteur, cependant, dans leur pleine signification peuvent également être regardés avec intérêt pour le Christ. Il a ainsi provisionné la critique moderne la plus élevée de l’Ancien Testament pour deux cents cinquante ans. Mais lorsque ces notes apportèrent une grande offense, les catholiques les mirent sur leur Index des livres interdits, alors que Calvin leur faisait plus tard la base pour une partie des rétributions qui ont apporté Servet à sa mort.

        C'était peut-être cette nouvelle étude de la Bible qui a rétabli son vieil intérêt pour la théologie, la tranquillité et les loisirs de sa vie à Vienne, lui ont maintenant permis encore de le cultiver. Rêveur enthousiaste qu'il était, il estima que le monde entier pouvait encore être gagné à cette vue du Christianisme qui lui semblait tellement plus simple et scriptural que celle qui courrait dans les églises. Bien que quinze ans avant, il avait échoué avec les réformateurs Suisses et Allemands, Calvin était maintenant sur le devant de la scène à Genève étant la figure la plus influente du monde Protestant. Servet est devenu hanté par l'idée qu'il pouvait convertir Calvin. Trouvant une entrée chez Frellon, un éditeur de Lyon pour qui Servet avait effectué le travail de littéraire, qui les avait connus tous les deux, il ouvrit une correspondance en posant à Calvin trois questions quant à Jésus le Fils de Dieu, le royaume du Christ, le renouveau et le baptême. La correspondance commença sur le plan de la courtoisie, mais a bientôt dégénéré dans les abus et dans la brutale injure. Servet écrivait en vue de montrer à Calvin ses erreurs, le priant d'abandonner sa croyance en tant que non définie dans les Ecritures, et du fait de la grande et monstrueuse impossibilité de trois êtres en un, lui parlant comme à un subordonné. Calvin qui maintenant depuis si longtemps était pratiquement le dictateur de Genève est venu à recevoir la déférence respectueuse de tous ceux qui l'ont approché, et bien que toujours prêt à enseigner il était peu incliné à l’être.

        Sa patience était bientôt arrivée a bout et trouvait que Servet manquait considérablement d’humilité. Après quelques lettres, il interrompit la correspondance, et au lieu de lui écrire davantage, il envoya à Servet une copie de ses Institutions, auxquels il se référait pour le vrai rapport de la foi Chrétienne. Servet plus tard, renvoya celles-ci avec des critiques blessantes inscrites dans toutes les marges. Calvin a pris ceci comme une insulte personnelle. « Il n'y a pas une page, » dit-il, « qu'il est partie libre de son vomi. » Servet continua pendant deux années de poursuivre Calvin avec des lettres, au nombre de trente, et sans scrupule l'appela de dépraver, de blasphémateur, de juif, de larron et de voleur. Calvin était son égal à l'occasion, et aux lettres de Servet, il les visait en tant que le braire d'un âne. Rien ne l’intimidé, Servet envoya alors à Calvin le manuscrit d'un livre qu'il avait récemment écrit, cherchant de ce fait encore à l’attirer dans des arguments et sur des opinions qu’il avait exprimé. Calvin a lu le manuscrit, mais refusa de lui répondre ne prêtant aucune attention aux demandes répétées de Servet. Espérant toujours convertir Calvin, Servet ensuite offrait d’aller à Genève pour discuter des questions avec lui en personne, si seulement il était assuré de sa conduite mais Calvin ne donnait aucun engagement : au lieu de cela, il écrivit à son ami Farel, pasteur de Neuchâtel, que si Servet venait, et que sa propre influence s'élevait à n'importe quoi, il ne répondrait pas qu'il puisse en sortir vivant. Après avoir échoué avec Calvin, Servet essaya ensuite d’attirer des réformateurs, Poupin, pasteur à Genève et Viret un camarade, pasteur à Lausanne. Au précédant il écrivit, « au lieu d'un Dieu vous avez un Cerbère à trois têtes, au lieu de la foi vous avez un rêve mortel et pour bonnes actions vous appelez les images sans valeur » ; et puis, comme s’il avait une prémonition pour son destin, il ajouta, « que je dois mourir pour cette cause que je sais remplie de bien, mais pour tout que j'ai bon courage, si seulement je peux devenir un disciple comme le Maître. »

        Après avoir échoué maintenant dans toutes les possibilités, sans avoir fait aucune impression, Servet s'est encore senti conduit pour éditer ses vues pour une large lecture, et plus fortement poussé à faire ceci, parce qu'il était convaincu par un passage des Ecritures. (2). Que le royaume de l'anti-christ (la Papauté) devait de se terminer en 1585, et avait la conviction que lui-même était le Michael qui été prévu pour mettre le grand dragon sous ses pieds. Un de ses amis imprimeur de Bâle, à qui Servet offrait le manuscrit à imprimer, mais qui ne l’osait pas, longuement après avec beaucoup de difficultés, et en payant une grande bonification, obtenait qu'il soit imprimé dans le grand secret, dans une maison vide de Vienne, naturellement sans indication de l'endroit, de l'imprimeur, ou de l'auteur. Pour autant, il ne pouvait pas résister à la tentation de mettre ses propres initiales à l'extrémité, et insérer son nom dans plusieurs endroits dans le texte. Ce travail était intitulé La restauration du Christianisme (Christianismi Restitutio). Environ la moitié d’elle, consistait à une reprise des deux premiers livres de Servet sur la Trinité, à laquelle il a maintenant ajouté ses trente lettres à Calvin, dont une adressée à Melanchthon, faisant en tout un livre de plus de 700 pages. Elle contient le plan de Servet pour une Réforme plus exhaustive et plus complète du Christianisme, que les réformateurs protestants avaient essayé. Bien que sa pensée soit plus développée, elle ne diffère pas essentiellement des premiers travaux, mais plus dure qu'avant, tout en tenant une position intermédiaire entre les catholiques et les protestants, étant particulièrement amère envers les réformateurs, alors qu'elle attaquait violemment la doctrine traditionnelle de la Trinité avec chaque arme tirée de la raison, de l'histoire, ou des Ecritures. C'est dans ce livre que Servet a décrit la circulation du sang visé ci-dessus.

        Ce travail a été imprimé au début de 1553, autant qu'en mille copies. Elles ont été introduites dans des balles à Lyon, où elles devaient être tenues jusqu'à ce qu'elles pouvaient être mises en vente aux foires de la Pâques, là et à Francfort sur le Main les grands marchés du livre de l'Europe nordique. Frellon, ne prévoyant probablement pas les conséquences de ses agissements, envoya immédiatement une copie à Calvin, qui pouvait facilement en faire une comparaison avec le manuscrit que Servet lui avait envoyé, et que tous les deux étaient du même auteur. Il ne laisserait jamais une telle hérésie être semée sur l'Europe, et pour que rien ne soit dit de l'irrévérence montrée dans les lettres que le livre contenait. Pour cela, Calvin agit rapidement. Il s'est maintenant produit qu'il y avait un ami confidentiel et voisin, un Guillaume Trie, un réfugié protestant de Lyon, qui était toujours en correspondance avec un parent catholique de là. Calvin lui relata ce qu'il avait su de ce nouveau livre et de son auteur. Trie a immédiatement écrit à son parent catholique (il est difficile de ne pas croire que ceci a été fait avec la connaissance et l'approbation de Calvin, parce qu’il avait lui-même précédemment dénoncé Servet à l'archevêque de Lyon en tant qu’hérétique), pour lui dire qu'il y avait un hérétique dans sa proximité qui méritait d'être brûlé vivant, pour blasphème sur la Trinité et pour prononcer d'autres hérésies redoutables. Son nom était Michael Servet, bien qu'il se soit maintenant appelé Villeneuve et que celui-ci vivait à Vienne en tant que médecin. Pour plier le sujet, il joignit les quatre premières feuilles du Restitutio. Elle sortie pendant que Trie (et Calvin) le désiraient. La lettre a bientôt atteinte les mains de l'Inquisition. Des mesures avec précaution furent prises, Servet fut appelé devant les autorités, et fut interrogé, pendant que ses habitations étaient recherchées. Les imprimeurs furent examinés de même, mais aucune preuve ne pouvait être trouvée, alors toutes les accusations étaient invalidées.


        Trie a alors écrit davantage de preuves, de ce qu'il avait déjà chargé, ne produisant rien qui soit avec hésitation, et fut assisté de Calvin. Il expédia un certain nombre des lettres que Servet avait écrites à Calvin, fortement confidentielles, la copie des Instituts avec les notes de Servet dans la marge, et plus tard le livre manuscrit que Servet avait envoyé à Calvin quelques années avant. Les juges ont examiné ces derniers, les trouvant convaincants d’évidences, et Servet mis en cause fut arrêté et porté devant eux. Après l'avoir mené astucieusement sur des questions quant à son ancienne vie, ses écrits, ses réunions et quelques évasions, les juges se sont longuement étendus avant qu'ils exposent les lettres écrites de sa propre main, qu'il ne pouvait pas correctement nier, signées Servet, de ce fait identifiant le Dr. Michel de Villeneuve qui avant était bien l’hérétique Michael et notoire Servet. Se rendant compte qu'il était acculé, saisissait n'importe quelle astuce qui pourrait le sauver de la mort, il fit une équivocation astucieuse, qui, cependant, n'a pas trompé ses juges. Avant que l'examen soit conclu, la cour ajourna pour la nuit. Dans la soirée, Servet envoya son domestique de la prison pour rassembler une grande somme d'argent qui lui était due, et le matin suivant, au point du jour il réalisa son évasion de la prison, comme il a été généralement cru, avec la connivence de la part d’amis influents. Quand son évasion fut découverte, il était déjà hors de leur portée. Le procès continua sans lui et traîna pendant dix semaines. Les imprimeurs ont été découverts et des balles contenant 500 copies du livre ont été trouvées à Lyon. (3). Servet fut trouvé coupable d’hérésie et de divers crimes relatifs, et fut condamné à la mort, à être brûlé par le feu avec ses livres.

        Il n'était pas d'usage dans ces périodes de reporter l'exécution pour une sentence capitale simplement parce que le condamné ne pouvait être trouvé. Une effigie de Servet fut donc faite ce jour, et après avoir été en premier dûment accroché fut brûlée, ainsi que ses livres, sur la place publique, cependant, peut-être que cela était assez satisfaisant pour qu'il soit épargné par l'inquisition et Calvin. Le procès avait été tenu par le tribunal civil. La cour ecclésiastique a maintenant procédé pour faire son devoir en éprouvant Servet pour son propre compte. Pendant deux jours avant Noël, elle l'a aussi rendu coupable d’hérésie, et il fut encore exigé que ses livres soient brûlés. Mais il était trop tard. Servet avait déjà rencontré son ardent destin à Genève deux mois au par avant. Comment il en est venu là, se sera dit dans le prochain chapitre.
     

     

    CHAPITRE XII – Le procès et l’exécution de Servet à Genève, 1553



       

    Bien qu'échappé de sa prison à Vienne, Servet ne trouva dans le monde nul endroit dans lequel il pouvait se sentir libre pour aller et faire. Il n’osa pas séjourner en France par crainte d’être repris. Il était à peine plus sûr, que s’il retournait dans la ville du Rhin d'où il s'était sauvé des années avant, il pourrait être de nouveau identifié. Encore moins, il pensa à un retour dans sa terre natale de l’Espagne fanatique. Il fut donc déterminé d’aller à Naples afin de pratiquer sa profession parmi ses compatriotes, desquels beaucoup s'étaient sauvés de çà et là pour apprécier une plus grande liberté religieuse. Il pensa au début traverser les Pyrénées et passer par l'Espagne, mais le danger d’une arrestation à la frontière le découragea, et après avoir erré comme une chose chassée pendant quatre mois, il s'est longuement tourné sur un itinéraire par la Suisse pour l'Italie nordique, en tant que le plus sûre pour lui. Heureusement pour lui, il était bien approvisionné en argent.

        Ainsi, Servet mis longtemps pour arriver à une auberge de Genève dans une soirée du milieu d'août, entendant aussitôt que possible prendre un bateau vers le haut du lac sur son chemin de Zurich pour l’Italie. Il voulait être gardé hors de vue autant que possible, espérant échapper d’être découvert, mais malheureusement pour lui, le jour suivant qui était un dimanche, quand les lois exigeaient chacun d'aller à l'église, il a pu en effet avoir été curieux d’entendre Calvin prêcher. Le voici qui fut identifié avant que même le sermon commence. Calvin estima que Servet avait longtemps mérité la mort comme blasphémateur et hérétique, pouvant le suspecter d'être venu afin de répandre ses hérésies à Genève ici même, et mettre en danger ainsi le succès de la Réforme dans cet endroit. Il était tout à fait de son avis le vivant le plus dangereux, puisqu'il avait eu récemment une lettre lui indiquant avec quelle rapidité et largesse les enseignements diaboliques de Servet s'étaient répandus dans les villes de l'Italie du nord. Il se sentit donc dans l’obligation de faire tout son possible pour que le monde soit débarrassé de Servet, maintenant que l’inquisition de Vienne avait échoué d’en faire ainsi, immédiatement il fut provoqué son arrestation, et on le jeta en prison. La loi exigeait que l'accusateur devait dans ce cas être emprisonné avec l’accusé jusqu'à ce que les frais soient établis, et puisque ce serait incommodant pour ce Calvin, on obligea un étudiant appelé Nicolas de la Fontaine, qui vivait dans sa maisonnée en tant que son secrétaire, d'être présenté à la prison à sa place en tant qu'accusateur.

        Avant de nous mettre de parler du long procès qui suivi, il sera nécessaire pour une claire explication de dire quelque chose sur Calvin lui-même, et des conditions de Genève à cette époque. John Calvin naquit en 1509, deux ans avant Servet, à Noyon en Picardie, avait été instruit et conçu pour le sacerdoce. Plus tard sortant de l'Eglise, il a comme Servet, étudié la loi et s'est converti aux idées de la Réforme, au moment même où Servet éditait ses premiers livres contre la Trinité. En 1536, il édita ses Institutionsde la religion Chrétienne, une présentation claire, logique et capable du système Protestant de foi, le plus fort travail pourtant écrit pour la défense de la cause Protestante, ceci immédiatement lui avait valu d'être identifié en tant que chef intellectuel de la religion Reformée en dehors de l'Allemagne. Il fut obligé de se sauver de France, où la vie d'aucun protestant était tout à fait sûre, il s'était avéré justement venir à Genève, au moment même où la cause de la Réforme avait été adoptée plus tôt dans l’année, avec tremblement, faute d’avoir un d'un chef puissant. Tout à fait contre son inclination, il fut obligé pour ce service là, et bien que jamais dans le nom plus qu’un des pasteurs de ville, un prédicateur et un professeur de théologie, il est bientôt devenu en fait et par la force de son caractère pratiquement un dictateur.

        Genève en 1553 était une petite ville cosmopolite d'environ 20.000 habitants. Avant la Réforme, elle était gaie et dissolue, les personnes se donnaient au plaisir et n’étaient pas trop strictes dans leurs moralités. Calvin était déterminé à changer tout ceci, faire de Genève un modèle pour le monde Protestant, avec une vie strictement conformée à l’enseignement de Dieu. Il apporta bientôt l'ordre hors du chaos, réforma le code des lois, et visa par des lois strictes à imposer, même jusqu'aux petits détails de la vie privée, pour déraciner le vice, pour rendre la religion et les bonnes morales universelles parmi ses habitants. Les Genevois, cependant, étant offensé qu'un seul étranger devait interférer ainsi dans leurs vieilles habitudes et coutumes, se levèrent en opposition avec indignation, et après deux années a conduit Calvin et son camarade réformateur, Farel, dans l'exil, les interdisant à jamais de revenir. Sur quoi les choses ont dérivées du plus mauvais au plus mauvais jusqu'à trois années passées, où il était nécessaire de rappeler Calvin. Il retourna en 1541 pour rester à Genève le reste de sa vie, régnant avec une main plus ferme que jamais, cependant pas sans une grande et persistante opposition. Les libertins (fort partie qui s'opposait à Calvin venait s'appeler ainsi plus tard) que l'ont trouvé dans la manière et de leurs ambitions politiques, déterminés si possible de détruire sa puissance. Après qu'il fut à l’origine de la décapitation de l’un de leurs membres en 1547, ils sont devenus doublement fâchés contre lui. Ils l’insultèrent de toutes les manières : le nommèrent leurs chiens de Calvin et l'appelèrent Caïn. La lutte était dure et chaude et les résultats pour eux furent longtemps incertains. Après avoir gagné quelques victoires provisoires sur ses adversaires, Calvin a dû faire face à une opposition renouvelée et dans l’été 1553, il semblait être tout sauf défait. C'était l'état critique des choses, quand Servet est arrivé sur la scène, avec les libertins prêts, si l'occasion se présentait, de profiter de n'importe quel avantage de sa présence dans l'ordre, pour contrecarrer par la suite l'influence de Calvin. Le procès de Servet n'était pas ainsi simplement une procès d'un individu pour hérésie, mais un, dans lequel des intérêts politiques et personnels ont été également profondément impliqués, et de ses résultats ne semblaient pas dépendre uniquement de la vie de l'accusé, mais également le destin de la Réforme à Genève, peut-être même pour la Suisse et la France.

        Le jour qui suivait son arrestation, Servet fut apporté pour un examen préliminaire devant l'autorité compétente, à qui de la Fontaine, son accusateur formel, présenta une plainte contre Servet, élaborée par Calvin en trente huit articles. Ceux-ci étaient basés principalement sur le Restitutio, et après l’avoir accusé, qu'il y avait environ vingt-quatre ans que Servet avait commencé à préoccuper les églises avec ses hérésies, et avait depuis lors continué ses sottises par ses notes sur la Bible et sur Ptolémée, et par un livre récent complètement rempli de blasphèmes, et de plus était un prisonnier échappé de Vienne. Ils continuèrent de l’accuser de détruire les bases mêmes du Christianisme par diverses hérésies quant à la Trinité, la personne du Christ, l'immortalité de l'âme, du baptême des enfants et finalement amené à son point d'apogée sur le fait qu’il avait diffamé Calvin, en amassant tous les blasphèmes possibles à son sujet, et avait caché ses vues scandaleuses de l'imprimeur de Vienne. Certaines de ces accusations, Servet les a admises comme étant la vérité, certaines il les nia comme étant fausses, et certaines il les justifia, ajoutant, cependant, que si dans quelque chose, il était tombé dans l'erreur il était disposé d’être corrigé. Mais dans l'ensemble, les accusations furent tenues et bien conservées, et on ordonna qu'il soit retenu pour le procès.

        Le jour suivant, le procès commença devant le petit Conseil de Genève, et conduit par le Procureur de la République. Servet dûment injurié a été examiné de nouveau sur les accusations de la veille. Il a maintenant rendu ses entrées et démentis un peu plus distinctement qu'avant, mais mis un coup à Calvin en disant qu’il n’y avait aucun défaut de sa part, s’il n'avait pas été brûlé vivant à Vienne, et qu'il était prêt devant une foule à fournir à Calvin les raisons et les preuves de ses enseignements par les Ecritures. Un peu plus tard, un des défenseurs des plus important de Calvin est entré sur le point de droit comme avocats-conseils de l’accusation, alors que d'autre part, un de ses plus actifs adversaires politiques prenait la main pour la défense de Servet. Ceci menacé de transformer le cas en phase de lutte politique pour le renversement de Calvin, de sorte qu'il était maintenant résolu pour ne perdre aucune chance, jeta outre son masque, et vint à la cour lui-même en tant qu’ouvreur de l’accusation, et aida à la poursuite de ce cas.
        Dans l'examen supplémentaire de Servet, peu de nouvelles évidences furent apportées de plus, sauf que Servet avait appliqué à ceux qui avait cru à la doctrine orthodoxe de la Trinité le terme de trinitaire, (1) duquel Calvin avait pris la plus grande offense. La poursuite fut maintenant maintenu par le fait qu'il était suffisamment avéré que les accusations contre Servet faisaient de lui un criminel, et on demanda que de la Fontaine soit déchargé de son enfermement comme accusateur, et ceci a été accordé. Le Procureur Général a donc pris la charge de la poursuite au nom de l'état, et ouvrit une nouvelle étape du procès en apportant un acte d'accusation entièrement nouveau, tandis que Calvin se retirait bientôt encore en arrière, cependant du pupitre, il fit appel au sentiment du public en faisant des attaques amères contre Servet. En attendant, il fut voté pour demander aux autorités de Vienne d’envoyer une copie des preuves qu'elles avaient contre Servet, et puis de transmettre le cas précédant aux autres églises de la Suisse, pour leur information.

        Maintenant que le procès régulier d'état était sur le point de débuter, Servet vint devant la cour avec la motion qu'il soit déchargé. Ses raisons étaient qu'il n'était pas d'usage des Apôtres ni des premiers Empereurs Chrétiens pour traiter des hérétiques comme coupable du crime capital, mais excommunier seulement ou au plus les bannir. Qu'il n'avait commis aucun crime dans leur territoire ou ailleurs, que les questions qu'il avait traitées, étaient seulement pour des disciples, et il n'avait jamais parlé d’elles à d'autres. C’est comme pour l'Anabaptisme, avec qui ont avait cherché à l'identifier en tant que personne dangereuse pour l'ordre public, il l’avait toujours désapprouvé et en conclusion, puisqu'il était un étranger, ignorant les coutumes du territoire et les formes de procédures légales, il demanda des avocats-conseils légaux pour conduire et s’occuper de son cas.

        Les articles dans le nouvel acte d'accusation furent touchés légèrement sur les sujets doctrinaux qui avaient été mis avant dans les charges de départ, mais à la place, ils ont été conçus pour prouver que Servet avait longtemps répandu des doctrines opposées au Christianisme généralement reçue, et avait mené une vie criminelle et immorale. L’accusation portait également sur le fait que son enseignement menait à l'immoralité et favorisé d'autres religions, que ses doctrines étaient celles des hérétiques depuis bien longtemps condamnées, et qu’il est venus à Genève afin de déranger cette ville avec elles. Quand il fut interrogé, les réponses de Servet à ces questions étaient si franches et claires qu'elles doivent avoir créés une impression très favorable sur ses juges. Le Procureur Général, cependant, apparemment avait reçu des leçons particulières par Calvin, fut immédiatement cherché pour contrecarrer cette impression, en utilisant la pétition de Servet déposée quelques jours avant, arguant du fait que toutes raisons recommandées dans sa décharge étaient non soutenues par les fait. Il était donc évident que Servet était l'un des hérétiques les plus audacieux, les plus impétueux, et dangereux qui n’avait jamais vécu, puisqu'il souhaitait voir même les lois annulées sous lesquelles les hérétiques pouvaient être punis. Que ses enseignements anabaptistes étaient les plus petits de ses erreurs, que dans son témoignage il s'était positionné et s'était contredit, qu'on n'avait jamais entendu parler que de tels crimes pouvaient être défendus par des avocats-conseils. (2). D'ailleurs, il était tellement clair qu’il était coupable, et qu'il n'avait jamais eu besoin d'aucun mandataire. Sa demande a donc était rejetée, et le procès continua davantage sur l'examen du prisonnier.

        En temps voulu, une réponse a été reçue des autorités de Vienne, envoyant une copie de la sentence passée contre Servet, mais réclamant la juridiction sur lui en tant que prisonnier échappé pour des crimes commis dans leur territoire, et donc demandant qu'il leur soit retourné pour être puni. Ils ont également prié d'être excusés pour l’expédition de preuves pour d’autres pour le juger. Sur ce, on lui demanda cependant, qu’il choisisse d'être jugé ici ou d'être renvoyé à Vienne, Servet se jeta à terre et les pria avec des larmes de ne pas le renvoyer, mais de le juger ici, et de faire avec lui, comme ils faisaient ainsi. Ceci tomba bien avec les idées de Calvin et de ses amis, parce que si l’hérétique ne devait pas être brûlé du tout, ils souhaitaient conserver le crédit de ce procès, afin de montrer que les protestants n'étaient pas moins ardents que les catholiques pour préserver la pureté de la foi Chrétienne. Ils ont donc poliment refusé d'accorder la demande de Vienne, bien qu'ils promettaient que la justice serait faite.
        Quand les enseignements hérétiques de Servet furent soulevés ensuite dans la discussion, on estima que ceux-ci pouvaient prendre trop d'heures, s'ils continuait devant le tribunal, et sans compter que le sujet était bien trop complexe pour que les juges travaillent dessus. Il fut donc convenu que les livres nécessaires devaient être fournis à Servet en prison, et qu’avec Calvin, ils devaient en discuter et écrire les points divergents entre eux. Les papiers écrits ainsi, ainsi que le reste des documents sur le sujet, devaient alors être soumis aux églises Suisses pour leurs conseils quant à savoir quoi faire. Cependant cette recommandation peut avoir été petitement apprécié par Calvin, et a pu même avoir été proposée par ses ennemis afin de le contrecarrer, quand deux années au par avant, Bolsec qui était dans le procès de Calvin, s'opposait à son enseignement sur la prédestination, et Calvin souhaitait que lui aussi puisse être condamné à mort, et un appel semblable pouvait avoir des conséquence en faveur de Bolsec.

        Maintenant, il se produisit le matin même du jour que le Conseil ordonna l’écrit de la discussion entre Calvin et Servet, que les ennemis de Calvin avaient marqué un point notable contre lui au Conseil. Ceci semble avoir exalté Servet qui cru certainement avoir gagné, et multiplia en lui un faux sens de sécurité. La discussion écrite dura quatre jours. Au nom des pasteurs de Genève Calvin élabora la première fois une collection d'extraits des trente huit des livres de Servet, qu'il offrit en tant que « des blasphèmes partiellement impies, erreurs partiellement profanes et aliénées, et complètements étrangers au Monde de Dieu et de la foi orthodoxe. » Ceux-ci ont été soumis en pleins visages et sans commentaire. Servet répondit et justifia ses positions. Calvin écrivit dans sa réfutation, et Servet fini par écrire simplement des notes sommaires entre les lignes ou dans la marge du manuscrit de Calvin. La discussion commença sur un plan assez digne, mais Servet, regardant Calvin comme si déjà il avait perdu, a bientôt perdu la tête, et abandonna longuement la discussion et tomba dans l'abus et l'injure violente, ce qui fut de beaucoup préjudiciable dans son cas. (3). Calvin au contraire a gardé son équilibre, et a également été renforcé dans son cas. Les papiers ont été alors soumis au Conseil, et ont été dûment expédiés aux églises et aux Conseils de Zurich, de Berne, de Bâle, et de Schaffhausen, alors que Calvin avait prévu cette étape par l'inscription de multiples pasteurs afin de les prédisposer contre Servet.

        Il se passa quatre semaines avant que les réponses furent reçues, et pendant ce temps Servet languissait en prison. Il adressa au Conseil un appel d’indignation. Calvin était, dit-il, à l'extrémité de ses cordes, et le gardait là pour sa rancune. La vermine le mangeait vivant, ses vêtements étaient en chiffons, et il ne pouvait pas se changer. Il exigea encore des avocats-conseils, et fit appel de son cas au Conseil de deux cents d’entre eux. Le chef de l'opposition de Calvin soutint son appel, mais rien n'est venu de lui. Une semaine plus tard Servet, encore sûr de sa cause, exigeait que Calvin lui-même soit emprisonné en tant que faux accusateur, prêt à souffrir de la mort s’il était trouvé coupable, et présenta encore six accusations contre lui. Cette demande fut ignorée comme le reste. En conclusion, après une attente de plus de trois semaines, il adressa un appel de pitié pour les vêtements dont il avait besoin, étant maintenant malade et souffrant du froid, on fini par lui accorder cette demande enfin.
        Les réponses des églises furent longues à arriver. Les Conciles ont eu un accord pour référer la question à leurs pasteurs, et la dernière, bien que s'exprimant en termes différents et en langage prudent, demandée instamment que Servet soit simplement coupable, et que tous les moyens possibles puissent être employés pour débarrasser les églises de sa personne, particulièrement de peur qu'ils obtiennent une mauvaise réputation pour héberger des hérétiques.
        Face à un tel conseil unanime, il y avait une action à entreprendre, et après quelques jours de retard on vota que Servet soit condamné pour être emmené au faubourg de Champel et on le brûla vivant le jour suivant, ainsi que ses livres. Le brûlage fut pendant des siècles la punition pour l’hérésie en vertu de la loi de l'Empire, et quand Calvin mis à jour les lois de Genève, il laissa ce texte de loi sans changement. Dans le présent cas, il essaya d'obtenir la décapitation comme substitution à la brûlure, mais la chose passa au delà de son contrôle. Quand la sentence fut annoncée à Servet, il se décomposa complètement, parce qu’il s'attendait à l'acquittement, ou au pire pour aller seulement en exil. Bientôt, il retrouva le calme, s’adressa à Calvin, en le priant de lui pardonner. Farel, pasteur à Neuchâtel arriva le matin sur le désir de Calvin. Il essaya d'obtenir de Servet de renoncer à ses erreurs et ainsi sauver sa vie. Mais Servet est resté attaché à ses convictions, seulement priant pour une autre forme de mort, de peur que la douleur à cause du pieu l’affaiblisse à se rétracter. Farel l'accompagna à l'endroit de l'exécution, où une grande foule s'était réunie, et là, il mourut avec une prière sur ses lèvres (le 27 octobre 1553), mais les détails sont trop horribles pour être relatés ici.

        Même pendant le procès de Servet, quelques voix s’étaient élevées en sa faveur, l'un d'entre eux, un juriste italien, Gribaldi, qui était à Genève alors, de qui nous parlerons plus dans le prochain chapitre, tandis que David Joris écrivait de Bâle aux gouvernements des villes protestantes de Suisse les invitant à éviter son destin. Mais seulement l'Anabaptiste jusqu'ici désapprouvait la répression de l’hérésie par la force, quelque chose qu'Erasme, Luther, Zwingli, ou Calvin pouvaient plus tôt avoir dit, en faveur d'un traitement plus doux des hérétiques, ou qui cette année même avait été recommandé par Calvin en faveur de cinq jeunes protestants de Lausanne pour un procès pendant leur vie, avant l’Inquisition de Lyon, a été assidûment oublié. Les principaux réformateurs sans exception ont fortement approuvé l'exécution de Servet, et Melanchthon l’appela « un exemple pieux, qui méritait d'être rappelé à toute la postérité. » Calvin lui-même n'a jamais exprimé le plus léger regret pour lui, mais les catholiques ne l'ont pas oublié, et pour des générations qui suivirent, toutes les fois que les protestants se sont plaints du traitement catholique pour des hérétiques protestants, ils répliquèrent par le pointage du traitement de Calvin sur Servet.

        Les cendres de Servet n'étaient pas froides, avant que là, commença un revirement général du sentiment sur l'affaire, et une amère indignation contre Calvin pour sa participation. Le Conseil a immédiatement écarté les charges en suspens contre l'imprimeur du Restitutio, qui était tombé dans leurs mains. Calvin était naturellement l'objet des attaques les plus amères, même à Genève : il écrivit « les chiens aboient maintenant après moi de tous les côtés », et à la ville de Bâle Protestante, on dit qu'il était détesté presque plus qu'à Paris qui est Catholique. Moins de deux mois après la mort de Servet, Calvin fut conduit presque au point de quitter Genève. Forcé de se défendre, il édita dans le début de l'année suivante une Défense de la foi orthodoxe sur la Sainte Trinité, contre les erreurs prodigieuses de Michel Servet, (4) dans laquelle après avoir défendu la punition capitale des hérétiques pour les raisons générales, il s'engagea à déterminer Servet dans la lumière la plus odieuse. Ceci n'a rien fait rien pour soulever l'estime de Calvin en général, et qui était bientôt davantage compensé par un travail anonyme sur la punition des hérétiques, une noble intervention en faveur de la tolérance généralement, attribuée à Chatillon (Castellion), qui quelques années avant, avait eut un frottement avec Calvin à Genève et qui était maintenant à Bâle, tandis que ce revirement était suivi d'une réponse de l'ami admiratif de Calvin, Beza. En fait, par ces dernières et d'autres écritures, le problème global de la punition ou la tolérance des hérésies était maintenant ouvert à la discussion et avec le résultat le plus salutaire. Pour l’ensemble des hérétiques qui furent encore longtemps mis à mort de temps en temps dans les pays protestants, dorénavant à partir de cette époque l’opposition à cette pratique augmenta solidement.

        Ainsi, il peut être dit, que si les écrits de Servet avaient une grande et durable influence pour saper la croyance dans la doctrine d'Athanase de la Trinité, sa mort avait pourtant une influence plus importante en ouvrant le chemin pour la liberté de pensée religieuse et d’expression. En jugeant toute cette affaire, on doit faire attention de ne pas être injuste envers Calvin, en étant aussi étroit et antipathique envers lui comme il était envers Servet. Pour ce, il mérite d'être jugé par les normes de sa propre époque plutôt que par nous, quoique nous condamnions celles-ci en comparaison de nos propres. Sans compter, qu'il était un homme de capacité extraordinaire, il avait plusieurs traits fins de caractère personnel. Il s'est appelé le père de l'éducation populaire et de l'inventeur des écoles libres. Le Protestantisme lui doit davantage que n'importe quel autre homme après Luther, et pendant plus de trois siècles il resta le leader de sa pensée, en dehors des églises luthériennes. Il pris son travail très sérieusement, tellement et complètement identifié à sa cause, qu'il pris les attaques sur son entreprise équivalentes aux attaques sur la religion Chrétienne, et quand il lui semblait qu’une offense avait été commise contre l'honneur de Dieu, ou pour mettre en danger le salut des âmes immortelles, il ne pardonnait jamais ni ferait d’autorisation, mais poursuivrait son adversaire vindicativement, implacablement et sans pitié. Ceci devrait nous aider à expliquer, non à excuser son attitude envers Servet, ni même pour sa volonté tellement déloyale de le trahir aux autorités de Vienne.

        Servet, d'une part, était dans une polémique vaniteuse, obstinée, fanatique, insultante, et exaspérante au dernier degré, et par sa propre façon, apporta sur lui une petite partie de ce qu'il endura. (5). Cependant un homme de brillants et variés talents, il a tenu, avec les idées les plus avancées, et d'autres qui touchaient les superstitieux et fit que certains le pensaient à moitié fou. Pourtant au plus bas, il était un sincère et respectueux chrétien, estimant surtout la Bible loin des autres livres, un dévot attaché à Jésus, qui pour lui était tout en tout, et disposé pour qu'il soit tenu pour vrai et être fidèle même jusqu'à la mort. Trois siècles et demi ont égalisés les comptes entre lui et Calvin. La persécution fut condamnée et la tolérance fut défendue. L’hérésie de Servet a solidement gagné sur l'orthodoxie de Calvin, jusqu'à ce qu'à Genève, elle-même de foi Calviniste, depuis longtemps fut mise de côté, et un monument expiatoire a été érigé par les disciples de Calvin près de l’endroit où Servet avait péri, (6) tandis que dans quatre villes d'Europe, (7) où en 1553 il n'aurait pas été autorisé de vivre, des statues de lui se tiennent maintenant pour honorer sa mémoire.
     

     

    CHAPITRE XIII – l'Anti-trinitarisme à Genève après Servet, 1553–1566



       

    Il pourrait être naturellement supposé qu'après l'exécution de Servet pour son opposition à la doctrine de la Trinité, que c'était la fin en Suisse ou de tous les événements à Genève, et que tous les doutes qui divertissaient cette doctrine auraient été gardés profondément pour eux-mêmes. Tel, il ne s’est pas du tout avéré être le cas. Calvin et ses sympathisants ont bientôt découvert qu'ils ont eu seulement ‘empêché le serpent, mais pas tué.’ Il y avait, comme nous avons vu, un sentiment croissant en faveur de la tolérance religieuse et la mort de Servet avait sans doute causée dans l'esprit de personnes indépendantes de s'enquérir plus largement et profondément qu'avant. Que la doctrine de la Trinité étaient vraie ou pas, de tous les endroits, il était juste que ce soit à Genève ici même, sous le nez même de Calvin, tandis que les cendres de Servet étaient encore chaudes, que la discussion éclate encore.

        Cette nouvelle manifestation a eu lieu parmi les réfugiés italiens, qui ont été légèrement protégés contre l'observation de Calvin par le fait qu'ils ont formé une communauté plus ou moins séparée des habitants Genevois, et qu'ils parlaient une langue étrangère. Quand Ochino s'échappa d'Italie pour Genève en 1542, il trouva déjà là un nombre considérable de ses compatriotes, les réfugiés qui avaient été reçus avec bonté par Calvin, et il prêcha pour eux en italien, jusqu’à qu’il soit parti de Genève en 1545. Les sermons étaient suivis de discussions libres de la part des membres, et ceci doit avoir ouvert des occasions dangereuses pour que n’importe quel hérétique exprime ses idées.
        Quelques ans après, une église italienne régulière fut organisée. Cependant la plupart de ses membres étaient strictement orthodoxes, certains d'entre eux étaient inclinés pour être libéraux, et pendant et après le procès de Servet plusieurs d'entre eux se sont penchés de son côté et dénoncèrent son exécution. Ces derniers étaient naturellement prudents au sujet d'exprimer leurs opinions trop ouvertement, mais ils ne les ont pas cachés dans des conversations avec des amis de confiance. Leur objection générale à la doctrine de la Trinité était : qu'elle est incompréhensible, peu raisonnable, et qu'elle était contradictoire. Il y avait quatre personnes qui étaient en avant sur les autres dans ce mouvement, Gribaldi, Biandrata, Alciati et Gentile, dont nous aurons séparément à voir ce qu'ils ont fait et ce qui leur est arrivé.

        Matteo Gribaldi fut considéré par Calvin comme la source des hérésies dans l'église italienne de Genève. Il était un habitant du Piémont, et de sa jeunesse rien n'est connu, mais dans sa vie d’adulte il était un juriste remarquable, qui faisait des conférences sur la loi dans diverses universités de France et d'Italie, et particulièrement à l'université de Padoue. Bien qu'il ait embrassé les doctrines de la Réforme, il est parvenu pendant quelques années à les garder assez pour lui-même, pour échapper à l'oeil de L’Inquisition. Longuement, en 1555 il trouva les chasseurs d’hérétiques sur sa piste, et résistant à toutes motivations pour l’honneur et les distinctions qu’on lui offrait s'il se conformerait seulement à l'Eglise, abandonna sa profession à Padoue, et se retira en Suisse, où quelques années avant il avait acheté un domaine à Farges près de Genève, où souvent il séjournait pendant l'été. Il était à Genève, comme nous l’avons vu, alors que le procès de Servet était en marche, puis avons franchement exprimé sa désapprobation pour la peine capitale pour l’hérésie, et avons cherché en vain une entrevue sur le sujet avec ce dernier. Étant encore à Genève l'été suivant, dans l'église italienne, il exprima ses opinions quant à la Trinité tellement librement et ne causa aucune petite offense, parce qu’il était clair, qu'il était pratiquement un Arien.

        Suite à son retrait de Padoue, un an après, Gribaldi qui n’arriva pas plus tôt en Suisse, il fut invité à prendre la chaise de la loi à l'université de Tübingen. Dans sa manière encore, il visita ses amis de Genève, et cette fois, c'était Calvin qu’il cherchait pour avoir une conférence ensemble en présence de certains des dirigeants d'église, mais quand Calvin refusa de lui serrer la main, en tant qu'homme soupçonné d’hérésie, le professeur Gribaldi immédiatement quitta la salle en colère. Il fut prié, cependant, de faire un rapport de ses idées devant le Conseil, et cela, en dépit de sa volonté de ne pas se compromettre, il laissa partir quelques mots qui ont été interprétés comme assez hérétiques. Il fut immédiatement expulsé de la ville. Lors d'un aller à Tübingen, il fut reçu avec grande distinction, mais Calvin implacable le poursuivait çà et là, avertissant un de ses collègues à son sujet en tant qu'ennemi vaniteux et dangereux de la foi, et Beza en a fait de même. La plainte fut déposée à son gouverneur, le Duc de Württemberg, et Gribaldi fur amené pour répondre de ses erreurs devant le sénat de l'université. Il demanda trois semaines pour préparer sa réponse, mais utilisa ce temps pour s’évader. Il se sauva à sa maison de Farges, mais le Duc obtint des autorités de Berne, dans lequel le territoire s'étendait, pour l'arrêter. Longuement, comme le moindre des maux, il consentit de souscrire une foi orthodoxe et d’abjurer ses erreurs, après quoi, il lui fut demandé de partir de la ville dans la moitié de l’année. En attendant son épouse décéda, et il sollicita le gouvernement de lui permettre de rester avec ses sept enfants sans mère. La demande lui fut accordée, à condition qu'il reste là tranquille. Une année ou deux plus tard, il faisait encore cours à Grenoble, mais il y fut seulement un court temps avant que la persécution religieuse l'ait éconduit également d'ici et après quelques années des plus perturbées, il fut emporté par la peste à Farges en 1564, la même année où Calvin est également mort.

        Tandis que Gribaldi avait été seulement un visiteur occasionnel et bref à Genève, Biandrata, Alciati, et Gentile étaient des résidants de là et des membres de l'église italienne. Ils ont convenu sensiblement avec Gribaldi, l’un ou l’autre soutenait en accord que la doctrine de la Trinité, n’était pas des Ecritures, ni raisonnable, et ne semblaient pas dévier leurs vues de Servet. De ces trois, celui de loin qui fut le plus distingué dans l'histoire de l'Unitarisme était Dr. Giorgio Biandrata. (1) Il naquit dans une famille noble de Saluzzo dans le Piémont, dans les environs de 1515, étudia la médecine, l’enseigna aux universités de Montpellier et de Pavie, et fut renommé en tant qu'un des meilleurs auteurs médicaux de son temps. Pourtant encore un homme relativement jeune, sa réputation était telle, qu'il fut choisi médecin de la cour de la Reine italienne Bona Sforza de Pologne, et plus tard servi sa fille, la princesse Isabelle de Transylvanie, dans la même qualité. Il était un homme d’une grande influence personnelle, très intelligent et astucieux, et gagna aux deux cours. Retournant de Pologne en Italie en 1551, il a pratiqué sa profession pendant un certain temps à Pavie, et plus tard dans les Grisons et rencontra Renato. (2).

        Mais après avoir été touché par les idées de la Réforme, il dû en 1556 se sauver de L’Inquisition, et vint à Genève où il joignit l'église italienne où pendant un certain temps vécu tranquillement. La discussion alors en marche quant à la Trinité semblait le préoccuper, et a souvent recouru à Calvin pour être éclairé. Il y était à chaque fois apparemment satisfait et y retournait seulement par la suite pour de nouvelles questions. Enfin la patience de Calvin était à bout et suspectait à moitié la sincérité des questions de Biandrata, et refusa d'avoir n'importe quoi davantage à faire avec lui. Ce soupçon était probablement justifié. Après que Gribaldi fut banni, Biandrata et Alciati assumèrent la conduite des attaques sur la doctrine de la Trinité. Tant de membres de l'église italienne devinrent dangereusement infectés, que le pasteur sur son lit de mort, en 1557, implorait Calvin de prendre la question à disposition et pour déraciner l’hérésie. Calvin s'est volontairement conformé, et l'année suivante, après que d'autres tentatives furent prouvées inefficaces, une confession très stricte de foi a été élaborée, dirigée particulièrement contre ces erreurs et après une discussion prolongée, dans laquelle Biandrata et Alciati se sont passionnément opposés à la Trinité, elle fut votée pour exiger de tous membres de signer la confession et de promettre de la respecter rigoureusement à l'avenir. Six des membres refusèrent de signer mais après cédèrent, Alciati et Biandrata apparemment étaient parmi eux, et continuèrent néanmoins secrètement de discuter du point avec les personnes intéressées, et par conséquent, ainsi que d'autres ont été bientôt appelés devant les dirigeants de l'Eglise. Ils étaient promis à l'immunité d’être punis, s'ils préservaient seulement la paix, mais bientôt Biandrata, flairant le danger présent, pris la fuite immédiatement, alla d'abord auprès de Gribaldi à Farges et puis à Zurich, où il trouva tellement peu de sympathie qu'il lui fut conseillé de partir de la ville. Il est donc retourné pour pratiquer sa profession en Pologne et nous verrons plus tard, comment il est devenu pratiquement le fondateur du mouvement Unitarien dans ce pays et en Transylvanie.

        Giovanni Paolo Alciati, le compagnon de Biandrata dans cette polémique était un autre du Piedmont et de naissance noble, qui avait autrefois été un soldat dans le service de Milan. Avant de venir à Genève, il avait été dans les Grisons avec Biandrata et Renato, et avait également eu une correspondance avec Paleario. (3). Il était grossier en parole, et dans la discussion visée ci-dessus, il déclara : que dans la Trinité Calvin adorait trois diables, plus mauvais que toutes les idoles de la papauté. Il était sur le point d'être arrêté, quand il se sauva avec Biandrata, et quand on lui offrit d’y retourner, il déclara ne pas remettre le pied à Genève tant que Calvin vivait. Il fut donc privé de sa citoyenneté et de manière permanente banni de Genève sous peine de mort. Deux autres furent également bannis à peu près dans le même temps. Alciati rejoignit bientôt Biandrata en Pologne et l’aida en propageant des vues antitrinitaires et fut plus tard en activité pour la même cause en Moravie. La fin de sa vie se passa à Danzig, qui est devenu l'un des sièges de l'Antitrinitarisme en Pologne Prussienne, où il était le premier adhérent enregistré.

        Un Antitrinitarien davantage de Genève reste à être mentionné, Giovanni Valentino Gentile, que Beza a considéré la source de toutes les perturbations dans l'église de Genève, et qui pendant sa vie aventureuse et de sa mort tragique mérite d'être considéré comme en second lieu seulement par rapport à Servet parmi les martyres unitariens. Il était un habitant de la Calabre et était instruit, et avait autrefois été professeur. Aussi, il avait été dans le cercle de Valdés à Naples. Devenant trop d'un protestant pour rester sans risque en Italie, il est venu à Genève dans les environs de 1556, attiré par la réputation de Calvin, et devint ici de plus en plus orienté vers la faction antitrinitarienne dans l'église. Il était l'un des six qui ont au début refuser de signer la foi de Calvin, et plus tard fut persuader de le faire, mais après la fuite de Biandrata de Genève, Gentile s'est senti conduit par sa conscience pour témoigner hardiment de la vérité de Dieu comme il l'a voyait. Il n'a donc fait aucun secret de son avis que la doctrine de Calvin a vraiment fait un Quaternité de quatre êtres divins, au lieu d'une Trinité de trois, (4) et prouva qu'il était lui-même fondamentalement arien.
        Le Conseil pris son cas à disposition, et exigea un rapport formel de sa croyance, l’emprisonna, et lui refusa (comme pour Servet) les défenseurs légaux, et finalement estima qu’il était digne de mort en tant qu’hérétique. Il n'avait pas eu jusque là des condamnés pour être décapité (Genève n'était pas susceptible maintenant d'inviter davantage de critiques en brûlant un autre hérétique au pieu, et même cette phrase de Gentile réveilla l’indignation générale), et voyait que s'il voulait vivre, il devait sans équivoque renoncer à toutes ses erreurs. Après avoir fait longuement ceci, il fut recommandé à la pitié de ses juges. Il lui fut donc requis de subir une forme humiliante de punition dans la mode d’alors, connue comme amende honorable. Il fut obligé nu-pieds et nu-tête, plaqué seulement dans une chemise, précédé par des joueurs de trompettes, de marcher dans les rues avec une torche allumée à la main, et puis à genoux pour admettre son crime, brûler ses écrits de sa propre main, prier la rémission des magistrats et dû prendre le serment de ne pas quitter la ville sans autorisation.

        À la première occasion, il cassa le serment qu’on lui avait obligé et se sauva près de Gribaldi à Farges, et peu après pour Lyon, où il édita un Antidote de la doctrine de Calvin, qu'il attaqua sans réserve comme fantastique et sophistiqué. Sa mauvaise santé et sa pauvreté l'ont bientôt obligé d’aller à Grenoble chercher l'hospitalité de Gribaldi qui enseignait maintenant là. Bientôt appelé pour rendre des comptes aux autorités catholiques d’ici, il leurs prouva que ses attaques avaient été faites seulement contre Calvin et l'Eglise Réformée, elles en étaient tellement heureuses, qu'elles le laissèrent partir. Il pensa plus sûr cependant de retourner à Farges, où il fut bientôt arrêté et encore emprisonné, cependant il donna sa promesse de rester tranquille et fut remis en liberté. Retournant à Lyon, il édita une autre écrit attaquant la doctrine de Calvin, fut de nouveau arrêté sur le soupçon d’hérésie, et a encore satisfait les autorités catholiques que son opposition était plutôt contre Calvin que contre la doctrine de la Trinité (qui était probablement plus que la moitié la vérité), et après avoir été emprisonné pendant cinquante jours, une fois de plus fut remis en liberté. Après tous ses ennuis, il était prêt pour accepter l'invitation de Biandrata pour venir en Pologne et de l'aider à propager l’Antitrinitarisme ici, et de ça et là, il y entra en 1563 ainsi qu'Alciati. Le pauvre homme ne pouvait nulle part éviter la persécution. Calvin a immédiatement écrit des lettres avertissant les églises polonaises au sujet de sa personne, et en 1566, un édit important contre les hérétiques fut promulgué qui l’obligea de se sauver en Moravie. Le voici qu’il cherchait une communauté d'anabaptistes dans laquelle beaucoup d'Antitrinitaires de cette période trouvaient refuge, mais il n'y est pas resté longtemps. S'il était fatalement attiré par le danger, comme un papillon par la flamme, ou s'il pensait qu'avec Calvin maintenant mort, et plusieurs des autres principaux réformateurs récemment emportés par la peste qui en Suisse avait balayée quelques 38.000, il pouvait maintenant, avec un meilleur succès proclamer la doctrine qu'il avait tellement au coeur, il revint encore à Farges, seulement pour constater que son ami Gribaldi était mort de la peste.

        Avec une confiance en soi presque fanatique, Gentile défiait maintenant tous les théologiens protestants de France et de Savoie à une discussion publique sur la doctrine de la Trinité, le perdant devant être puni par la mort ! Le défi fut ignoré, mais encore, et pour la dernière fois, il fut arrêté en tant qu’hérétique. Il réclamait dans sa défense, qu'il n'avait pas attaqué la véritable Trinité scripturale, mais seulement la fausse Trinité de Calvin. Il fut cinq semaines en prison à Gex, qui fut enlevé comme siège du gouvernement de Berne. Le sentiment était très tendu ici, en raison d'une manifestation récente des anabaptistes et Gentile fut suspecté d'être l’un des leurs. Les diverses églises et universités en Allemagne avaient déjà publiquement condamné ses enseignements comme ariens. Beza, qui avait maintenant succédé à Calvin à Genève, écrivit une action urgente contre lui et les réformateurs de Berne, et de Zurich on faisait la même chose. Il était accusé de sept erreurs spécifiques quant à la Trinité, et les a admises toutes, mais les a défendues comme vérité. Il a été chargé également d'irrévérence pour les choses sacrées, et d’avoir violé son serment de Genève. Après un mois passé, car il ne pouvait pas être amené de renoncer à ses erreurs, il fut condamné pour être décapité. Même sur son chemin qui le menait à son exécution, il accusait le clergé qui l'accompagnait d’être un Sabellien, (5) et déclara qu'il est mort en (1566) comme témoin en l'honneur du Dieu le plus haut. Mais toutes les sympathies ouvertes pour les doctrines de Servet étaient maintenant supprimées en Suisse. C’est à peine plus d'une voix qui se souleva dans la protestation de Bâle. Même ici, c’était peut-être en raison que la situation politique était alors tendu entre Bâle et le reste de la Suisse comme n'importe quel sentiment fort en faveur de la tolérance religieuse, pour nous rappeler que c'était à Bâle, que seulement quelques années avant, que le corps de David Joris fut ressorti de sa tombe et brûlé. (6)

        Ainsi dans cette partie de la Suisse, comme dans les autres pays dont nous avons parlé, l’Antitrinitarisme fut violemment déposé, et rien davantage ne fut entendu pour de nombreuses générations qu'autant pendant l’année où Gentile a péri. La plupart des églises Protestantes Suisses adoptèrent la Confession Helvétique, qui bientôt fut également adoptée par les Eglises Réformées de France, de Hongrie et de Pologne. Ces églises ont été dorénavant commises ainsi à une stricte et invariable forme de pensée très religieuse comme la prime Eglise Chrétienne l’avait été à Constantinople en 381. (7). Là, avait eu lieu, cependant, pendant cette même période, une lutte plus douce pour la liberté de croyance qui se fit dans d'autres villes suisses que Genève et Berne, et nous devons donc après suivre l'histoire de cela à Zurich et à Bâle.
     

     

    CHAPITRE XIV – Les Tendances de l’Anti-trinitarisme à Zürich et Bâle, 1553–1572



       

    Genève n'était pas la seule ville suisse où il y avait des réfugiés italiens et où il y avait des graines d’hérésie essayant de pousser. Zurich, la maison de Zwingli, qui avait fondé la Réforme en Suisse, avait longtemps été un des refuges préféré pour les protestants italiens, quand dans l’année 1555, leur nombre avait soudainement augmenté dans une congrégation complète et immédiate. Il y avait eu une jeune église protestante en plein épanouissement à Locarno en Suisse italienne et quand le gouvernement catholique sur place a longuement exigé d’eux d'abandonner leur foi ou de partir de la ville, ils ont, sans aucune hésitation, décidé de faire le dernier choix. Quelques uns d’entre eux se sont arrêtés dans les Grisons, où ils ont été bienvenues, mais la plupart d’entre eux, quelques six ou huit, sont allées immédiatement à Zurich, où ils ont été avec hospitalité reçues, ont leur accorda une église qui leur été propre pour le culte italien, et ont leur donna des facilitées sous forme de fonds publics. Maintenant il s'est produit, qu’alors qu'ils recherchaient un pasteur, qu’Ochino qui était voisin à Bâle, accepta leur appel unanime et l'église de Locarno s’en retrouva fort heureuse.

        Nous avons pour la dernière fois pris congé d'Ochino à Genève en 1545. Depuis lors il avait eu une vie diverse et intéressante. De Genève il était allé à Augsbourg où pendant deux années il a prêché à une congrégation italien. Quand il est devenu peu sûr, sous un gouvernement catholique, pour lui de rester plus longtemps là, il est allé en Angleterre, sous l'invitation pressante de l'archevêque Cranmer et pendant presque six années prêcha à une congrégation italien de Londres. Toute ce temps, il avait dans l’une de ses mains l’édition de volumes sur des sermons à distribuer pour sa chère Italie, où il ne pouvait plus prêcher en personne, et dans l’autre main, il était mis au courant par des protestants distingués, parmi eux la princesse (plus tard reine) Elizabeth, à qui il consacra un de ses livres. Mais l'accession de la Reine catholique Mary Tudor a rendu nécessaire pour lui de quitter l'Angleterre, et il est revenu en Suisse, arrivant à Genève, comme la tradition l’affirme, le jour même après l'exécution de Servet. Après une brève visite à Chiavenna, et environ une année de résidence à Bâle, il fut appelées à Zurich, comme dit ci-dessus.

        Ochino était âgé maintenant de soixante huit ans, et méritait une vie de retraite tranquille. Mais il accepta l’appel pour de nouveaux travaux sans hésitation. Pendant huit années, il se chargea de son travail loyalement et avec énergie, et fut tenu dans l'estime universelle. Bien qu'il soit possible d'imaginer que dans certains de ses écrits jusqu’ici, qu’il y avait une faible teinte d’hérésie, son orthodoxie ne fut jamais appelée à des questions par les protestants. Mais en 1563, il a édité deux volumes des Dialogues, qui l'introduisirent bientôt dans les ennuis, parce que l'un d'entre eux a été interprété comme plaidant en faveur de la polygamie. C'était alors un sujet sensible dans le monde Protestant, pour un des princes protestants, Philip de Hesse, qui quelques ans avant avait contracté un mariage polygame, et avait été défendu par Luther, sur quoi les catholiques avaient tiré profit de la situation en attirant l'attention sur les effets de démoralisation de la religion Protestante.

        Le gouvernement Protestant de Zurich ne se proposa pas de soutenir le poids d'un autre de ce genre de scandale. Sans même lui avoir accordé un procès, les magistrats condamnèrent Ochino à l'exil sous un délai de trois semaines. Au bord de l'hiver, et à l'âge de soixante-seize ans, avec ses quatre enfants sans mère, il fut obligé de se déterminer. La résidence à Bâle fut refusée et également à Münchhausen, il fut autorisé de passer l'hiver en dehors de Nuremberg, cependant interdit de rester là plus long. En mai, il arriva en Pologne, où il a déjà eu de nombreux amis et correspondants. Le voici qui venait à espéré au moins être en paix, et il débuta la prédication à une congrégation italien de la capitale, à Cracovie. Mais les catholiques n'avaient jamais pardonné que leur prédicateur le plus distingué d’être parti de l'Eglise. Dans les trois mois, ils obtirent du gouvernement conciliant, un décret que tous les prédicateurs étrangers qui s’écartaient de la religion Protestante devaient partir du pays. Le décret visait particulièrement Ochino. En fait, on dit qu'il est le seul à qui il fut appliqué alors. Les nobles sont intervenus pour lui mais en vain. Avant qu'il puisse partir, il fut frappé par la peste. Trois de ses quatre enfants sont morts. Avec sa fille restante, il pouvait finalement plus tard dans l’année voyager. Un refuge demeurait toujours quand tous les autres avaient échoué. Il était parmi les anabaptistes de Moravie. Là, avec plusieurs hésitations et après les avoir atteints, il décéda dans un délai de trois semaines à Slavkov (Austerlitz), dans sa soixante-dix-huitième année.

        Dans l’hiver, après qu'il fut éconduit de Zurich, Ochino prépara une apologie pour les pasteurs de cette ville, dans laquelle il s'est défendu et les attaquait. Ils ont répondu avec Une éponge pour l'élimination des calomnies lancées par Ochino, dans laquelle ils ont fouillé ses écritures pour avoir des matériaux justifient leur traitement à son sujet, et ne l’avaient pas jusqu'ici accuser d’être douteux quant à la Trinité. Deux de ses Dialogues avaient traité sur ce sujet et dans ceux, bien qu'il semblait défendre la doctrine, les arguments qu'il avait mis dans la bouche de l'attaque étaient tellement plus forts que ceux qu'il avait mis dans la bouche de la défense, et qu'il y avait très certainement quelques couleurs dans l’accusation qui signifiaient par ce fait de vouloir miner une doctrine, à laquelle elle n’a plus beaucoup cru. Il était douteux également sur la doctrine de l'expiation. À tous les événements, il avait exprimé une forte désapprobation de l'exécution de Servet, à Zurich il avait été intime avec Lelio Socin, dont la partie dans le mouvement que nous avons notifié après et nous le trouvons en Pologne s'associant à la partie qui développait rapidement des vues antitrinitaires là, et participant dans un de leurs synodes, tandis que c'était avec Paruta (1) l’antitrinitaire qu'il trouva son dernier refuge en Moravie. Pour ces raisons, son nom semble appartenir à l'histoire de ce mouvement, dans laquelle ses écrits ont eu une influence importante.

        Lælius Socin (Lelio Sozini), est un dont le nom a brillé dans la lumière réfléchie par son neveu bien plus célèbre Fausto, dont nous percevrons de nombreuses liaisons avec le mouvement Unitarien en Pologne. Il naquit à Sienne en 1525, d'une famille de juristes très distingués, et relié par des attaches familiales à un des Papes. Il fut instruit en droit à Padoue et à Bologne, et rapidement fit un saut dans la Réforme. Il était pendant un certain temps à Venise, bien qu'aucune bonne preuve ne soit existante que, comme il est parfois prétendu, a appartenu au mouvement antitrinitaire d’ici. En 1547 il est venu à Chiavenna et rencontra Renato, qui a apparemment, eu une influence profonde sur le développement de la pensée du jeune homme. Il passa après, un certain temps à voyager dans les terres protestantes de l'Europe - de Suisse, de France, d'Angleterre, d’Hollande et d'Allemagne nordiques. Partout, son nom de famille, sa façon et son caractère attrayant lui gagnèrent des amis parmi des plus distingués et il appréciait l'amitié et reçu l'éloge de Calvin, de Melanchthon et d'autres principaux réformateurs. Il essayait apparemment de réorganiser ses idées religieuses, et partout où il est allé, c’était rempli de questions au sujet des points de doctrine, et bien que ceux-ci aient parfois réveillé des craintes de savoir s’il ne devenait pas imprégné par l’hérésie, il n’a jamais complètement perdu la confiance du même Calvin.

        En 1549, après d'autres voyages en Pologne, en Moravie, et en Italie, il est revenu en Suisse et s'est finalement installé à Zurich comme endroit le plus sûr pour un homme de s'enquérir l'esprit, et pendant son absence en Italie, Servet avait été mis à mort à Genève, et ce Socin, qui fut tellement fortement désapprouvé qu'il fut suspecté d'être l'auteur de l'attaque amère qui fut bientôt faite par la suite contre Calvin. (2). après que les plaintes d'un moment aient commencé à atteindre Zurich par lesquelles Socin était hérétique quant à la Trinité, il fut donc appelé pour rendre des comptes. Pourtant il avait été considéré comme assez orthodoxe pour être choisi un des aînés de l'église italienne quand il est arrivé de Locarno, et avait été l'un des deux choisis pour prendre à Bâle l’invitation d’Ochino, qu'il avait précédemment rencontré en Angleterre. Maintenant, il donna une explication satisfaisante de ses vues, écrivit une confession de sa foi, qui fut acceptée. Dorénavant, cependant, il est devenu de plus en plus réservé en exprimant ses opinions, s’économisa aux amis italiens de confiance et bien que ses doutes quant à la foi reçue soient susceptibles de s’être renforcés plutôt que de s’affaiblir, pourtant il ne donna aucune matière ouverte pour la plainte. Quand en 1562, il décéda au jeune âge de trente sept ans, ses papiers sont tombés à son neveu, à Fausto, et ce dernier, adoptant et augmentant les idées qu'il avait trouvées dans ces derniers, est devenu environ vingt ans après le chef des Unitariens en Pologne, et l'auteur de leur système de doctrine. C'est ainsi que Lelio Socin s'est parfois appelé « le patriarche de Socinianisme, » cependant autant que nous pouvons maintenant le découvrir, son influence sur lui a été considérablement surestimée.

        Un autre membre de l'église de Zurich, cependant, qui moins a été gardé en exprimant ses opinions que l’avaient été Socin et Ochino, était Antonio Maria Besozzo, un milanais et professeur qui s'étaient joints aux exilés de Locarno, et fut un ami étroit de Socin. Quelques chasseurs de l’hérésie se sont enflammés sur quelques choses qu'il avait dit dans la conversation, les surenchérissant, et transmises au Conseil. Il fut jugé coupable des hérésies de Servet et d'Ochino, et, étant de manière permanente banni de l'endroit, ainsi que son épouse, il se retira à Bâle en 1565. C'était la fin de l'Antitrinitarisme à Zurich. À Bâle, l'autre ville suisse dont nous devons parler, là il n’y avait aucune église italienne séparée, bien qu'une compagnie notable d’italiens d'esprits libéraux fondèrent une base dans l'église des protestants. Bâle était la lieux en chef des étudiants de Suisse, dont les meilleurs de l'Europe y ont recouru, intéressé, après la façon des lettrés, pas tellement dans des doctrines particulières tant qu'en général dans la liberté de pensée et de conscience. Erasme avait laissé son esprit de libéralisation derrière lui ici, et la pression était inhabituellement libre. Ici, Servet avait au début trouvé de la sympathie, Ochino avait vécu ici, Fausto Socin avait ici passé quatre années importantes de sa vie, David Joris avait trouvé Bâle l'endroit le plus tolérant pour se sauver de la persécution, (3) et d'ici, avait écrit sa lettre remarquable, demandant instamment que la vie de Servet soit épargnée. (4) C'était ici également, que Castellion dans l’année après la mort de Servet avait écrit sa demande cuisante de savoir si des hérétiques devaient être mis à mort, (5) et ici que Mino Celso (6) en 1577 éleva une autre voix puissante contre la persécution. Le principe de la liberté parfaite de croyance dans la religion est une marque bien plus importante de l'Unitarianisme que n'importe quelle doctrine particulière. Bâle mérite donc d'être rappelé dans cette histoire, parce que c'était surtout l’endroit à cette période, par rapport à d’autres, où la tolérance religieuse était la plus fortement préconisée.

        Sans compter que ceux appelées ci-dessus, dont l'influence (beaucoup au dégoût de Calvin) a faite de Bâle la plus hospitalière pour la liberté de pensée religieuse que n'étaient les autres villes suisses, une autre personne peut avoir une mention spéciale. Celio Secondo Curione qui naquit dans une famille noble du Piémont en 1503, le plus jeune d'une famille de vingt-quatre enfants, et se retrouva rapidement orphelin. Il fut instruit à l'université de Turin, et l’un des disciples de Valdés et devenait attaché aux doctrines de la Réforme. Après avoir enseigné pendant un certain temps aux universités de Pavie et de Lucca, il tomba sous l'oeil de l’Inquisition en 1512, il se sauva du pays, passant un certain temps dans les Grisons avec Renato sur son chemin en Suisse, où bientôt il devint recteur de l'université de Lausanne. Plus tard comme Professeur de rhétorique à Bâle, il attira un grand nombre d'étudiants, et jusqu'à sa mort en 1569, il fut admiré en tant qu'un des plus instruits des réfugiés italiens. Dès 1549, il édita un travail sur la doctrine Chrétienne, dans lequel il esquiva de manière significative la référence à la doctrine de la Trinité, et dans l’année suivante il fréquenta le Conseil des anabaptistes à Venise. Dans un autre travail, il a maintenu la doctrine confortable que la grande majorité des hommes sera sauvée. Et puisqu'il était ami avec Cellarius, Biandrata, Gribaldi, Ochino, Socin, Stancaro, Castellion, et tout autre antitrinitaires, et puisqu'il s’était opposé à la brûlure de Servet, fut considéré par Calvin comme partisan de Servet, il est juste de le présumer avoir été un antitrinitaire de coeur, même s'il ne le fut pas ouvertement.

        Nous avons atteint la fin de notre aperçu des premiers débuts dispersés de l'Unitarisme en Europe. Nous avons vu cela pendant le premier demi-siècle après Luther, dans tous les pays en Europe de l'ouest où la réforme a pris racine (sauf l'Angleterre, dont nous parlerons séparément en chapitres postérieurs). Là, il y avait des esprits indépendants qui n'ont pas été satisfaits de s’arrêter où les principaux réformateurs s'étaient arrêtés dans leur réforme de l'Eglise, mais qui souhaitaient porter plus loin et reformer complètement les doctrines du Christianisme, de sorte qu'elles pouvaient être basées seulement sur les enseignements de la Bible, et ne pouvaient pas donner offense à la raison. C'étaient les unitariens les plus vite en Europe, ou plutôt, ils étaient les premiers pour prendre ces mesures loin des doctrines orthodoxes du Christianisme au sujet de Dieu, du Christ, de l'expiation et des doctrines reliées, qui ont mené longuement à l’Unitarisme moderne. Pourquoi leur mouvement n'a-t-il pas mieux réussi ?
        La réponse est simple à voir.

        Aucun d’eux n'a été longtemps autorisé de proclamer ses vues en paix. Nous avons vu que dans chaque exemple jusqu'ici la punition pour nier la doctrine de la Trinité et de la déité du Christ était une persécution amère - exil, emprisonnement, même la mort. On peut à peine s'abstenir d’appliquer à ces derniers les mots du Nouveau Testament écrit pour des héros de la foi des premiers temps ; (7) « qui pour la foi, ont éteint la violence du feu, ont échappé au tranchant de l'épée, ont été torturés, n'acceptant pas leur affranchissement. Tandis que d'autres avaient eu l'épreuve des moqueurs et des macérations cruels, oui, d'ailleurs des liens et de l'emprisonnement : ils ont été massacrés avec l'épée : ils ont erré environ en basanes et peaux de chèvre, étant indigents, affligée, tourmentés, desquels le monde n'était pas digne. » Aucun de ces derniers ne fut autorisé de vivre une vie paisible, et dont quelques uns ont souffert d’une mort tragique. La conscience et l'esprit de l'homme n'étaient pas encore libres en Europe Protestante, plus que dans le Catholicisme. Les lois de l'état ont été employées pour réprimer la liberté de pensée et les discours libre dans l'Eglise. Ceux qui échappèrent à la mort, errèrent au-dessus du visage de l'Europe, heureux s'ils pouvaient enfin trouver quelque part un coin tranquille pour mourir. Est-il merveilleux que l'Unitarisme ne fût pas répandu plus rapidement ? En effet Les vues unitariennes du Christianisme se seraient terminées presque dans la génération dans laquelle elles ont surgi, s’il n'y avait pas là, en Europe de l'Est, deux pays à distance où une plus large tolérance religieuse régnait, et où les unitariens pouvaient en vertu de la loi, dans une certaine mesure apprécier l'égalité des droits avec d'autres protestants. Pour le développement ultérieur de notre sujet, favorisé par certains de ceux que nous avons vus chassé d'Italie et de Suisse, nous avons donc après, à nous tourner vers la Pologne et la Transylvanie.


    Chapitre VI
    1. I Jean 5:7. Comparer la Version Révisée avec l'Autorisé, notant l'omission.
    2. Regarder page 17.
    3. Regarder page 15.

    Chapitre VII

    Chapitre VIII
    1. C’est la forme latine de son nom, et utilisait ordinairement. Son nom premier dans sa forme correcte de l’espagnol était Miguel Serveto. Les autres formes rencontrées souvent reposent sur des erreurs ou d’une conjecture méprisante.
    2. Luther aussi à l'âge de dix-huit vu une Bible pour la première fois à l'Université de Erfurt, et est parti pour l'étude de la loi pour le service de l'Eglise.
    3. Sur les vingt années qui suivirent, dans la dernière année de sa vie, son indignation et son dégoût a bouilli toujours au dessus comme il écrit, « Avec ces yeux mêmes j'ai vu et supporté l’apparat sur les épaules de princes, et dans les rues publiques adoré par les gens s'agenouillant complètement, à un tel point que ceux qui avait même réussi à embrasser ses pieds ou ses souliers se sont estimés heureux au delà de la mort. Oh, la bête des bêtes des plus méchantes ! La plus effronté des catins » !
    4. De Trinitatis Erroribus libri septem. Per Michaelem Serveto, alias Reves, ab Aragonia Hispanum.
    Anno MDXXXI, pp. 238, small
    5. Donc Calvin a écrit en 1553, longtemps ensuite ; mais l'authenticité de cette déclaration est beaucoup mise en doute
    6. Regarder page 32.
    7. Regarder page 53.
    8. Comparer l’enseignement de Campanus, page 48.
    9. Regarder page 15.
    10. Ils ont été mis en vente à Strasbourg et Francfort uniquement.
    11. Regarder page 66.
    12. Regarder page 40.
    13. Regarder page 40.

    Chapitre IX
    1. Melanchthon a nié ensuite la responsabilité pour la lettre, bien qu'approuvant ses sentiments. La chose matérielle est qu'il donne la preuve contemporaine de sa part active dans les vues de Servet à Venise dans la fin de 1530.
    2. Le compte ci-dessus mentionné du Concile de Venise, basée sur les dossiers de l'Inquisition amenés pour éclairer en 1885, représente la vérité probablement fondamentale, la plus ou moins de compte légendaire (première publication aussi tardivement que 1678) de certaines « conférences » dites avoir été tenues à Vicenza en 1546 dont participèrent dans presque toutes par les Italiens qui ont promu ensuite la pensée Unitarienne, et avoir prévu aussi la plupart des doctrines distinctives du dix-septième siècle Socinianisme. Le compte de ces intéressantes conférences données dans tous les livres jusqu’ici, ont été au mieux perdu.
    3.Regarder page 65.

    Chapitre X

    Chapitre XI
    1. Bien que probablement ailleurs qu'à Paris.
    2. Révélation 12:7-10.
    3. Le reste de l’édition, épargnant quelques copies retenues par l'accusation, avaient été envoyées à Francfort, où ils ont été détruits plus tard sur l’instance de Calvin. L'original est donc un des livres les plus rares dans le monde, et seulement trois copies sont encore existantes, dans les bibliothèques de Vienne, de Paris, et d'Edimbourg. Une page pour la réimpression est aussi très rare.

    Chapitre XII
    1. Le terme Trinitaire était dans le seizième siècle appliqué aux hérétiques tenant certaines vues inexactes quant à la Trinité (il s'est souvent appliqué,assez curieusement, par les écrivains catholiques, aux Unitariens, ) d’où les objections de Calvin à son sujet.
    2. En fait, sous les lois de Genève de ce temps, et même sous celles d'Angleterre longtemps après ceci, un criminel accusé était démenti par son défenseur.
    3. Ainsi il appelle à maintes reprises Calvin insolent, ignorant, ne savoir rien, ridicule, le sophistiqué, le fou, le sycophante, le coquin, la bête, le monstre, le criminel, le meurtrier, Simon le Sorcier (Actes 8:911), et dit dix-neuf fois « vous couchez » par-dessus cinquante fois. C'était la coutume agréable de l'âge dans la controverse religieuse, et Calvin lui même était passé maître dans son usage pour des occasions.
    4. Aussi cité comme Déclaration, Fidèle Exposition et Réfutation
    5. Coleidge écrit, “Si jamais le fanatique pauvre s'est poussé dans les flammes, cet homme était Servet.”
    6. Dédicacé pour le 350ème anniversaire de sa mort.
    7. Paris, Vienne, Annemasse près de Genève, Madrid.

    Chapitre XIII
    1. La forme latine du nom, Blandrata, est aussi utilisée.
    2. Regarder pages 76–77.
    3. Regarder page 72.
    4. Suite Servet, regarder page 61.
    5. Regarder page 15.
    6. Regarder page 49.
    7. Regarder page 24.

    Chapitre XIV
    1. Nicola Paruta était noble de Lucca, et un des anabaptistes dans le territoire Vénitien. Il est venu de Venise à Genève en 1560, et était plus tard en Pologne et Moravie, et en Transylvanie, où un catéchisme qu'il a préparé fut utilisé par les unitariens.
    2. Regarder page 99.
    3. Regarder page 48.
    4. Regarder page 98.
    5. Regarder page 99.
    6. Il était de Sienne, et quand bien sur dans les années qu'il est parti d'Italie pour plus de sûreté en Suisse, et après être passé quelques temps dans les Grisons il entra en 1569 à Bâle. Il a été parfois réclamé comme un Antitrinitaire, et était certainement d'esprit libéral.
    7. Hébreux 11: 33–38.

    ___________________________________________________________________________________________________________________ Cliché : Musé protestant : Sources ; Beacon Press : traduction de l’anglais vers le français par Didier Le Roux.

      

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    Les Lollards

     
     
    Les LollardsLollards et Wycliffites

         Il est accordé le plus souvent au nom de ‘Lollards’ de tirer son origine des Pays-Bas et d’une région aux alentours de Cologne, quant à son étymologie elle est plus imprécise…

        Des sources avancent le nom de Walter Lollards (son vrai nom Walter Raynard), natif de Memtz en Allemagne. Il fut célèbre pour son éloquence, ses écritures et ses prêches Waldensians (Vaudois) et serait allé en Angleterre, puis devenu disciple de Wyclif John et brûlé à Cologne en 1322.
        Une autre source évoque un certain Matthew, dont les ossements auraient été exhumés et brûlés, du nom de Mattaeus Lollaert (Fredericq, I. 172).

        Dans différentes langues le sens de ‘lollards’ peut avoir plusieurs sens :

        - Le mot hollandais, Lollaerd, signifie quelqu’un qui murmure, un bafouilleur ou babilleur (nom contemporain donné à de jeunes enfants qui commencent à parler). Ceci est également lié au mot hollandais, Lull ou Lollen (calmer), comme dans «une mère qui calme son enfant à dormir », ou « chanter un chant », donnant l’idée d’une personne qui fredonne, qui chante et qui loue.
        - En latin, Lolium, une ivraie, comme si les Lollards étaient l’ivraie semée dans la vigne du Christ.
        - En anglais, Lollards a dérivé en lazy wagabong (wagabond fainéant), idler (paresseux) et frauduleux beggar (frauduleux mendiant).
        - En allemand, Lobin, pour féliciter et encourager le Seigneur, parce que les Lollards voyageaient d'un endroit à l'autre en utilisant des psaumes et des chants.
        - Egalement, Lollin, qui signifie chanter à voix basse et donc un Lollard serait un chanteur ou celui qui chante fréquemment et dans la langue vulgaire de Bergman elle dénote une personne qui loue continuellement Dieu avec une chanson ou des hymnes en son honneur. D’autres dérives ont amené plusieurs déclinaisons de ce mot selon les pays comme : Lullhard, Lollart, Lullart, ou encore en allemand antique Lullin ou Lallin.

        Il est aussi à considérer que le nom de Lollards fut attribué par les autorités d’une façon générique à plusieurs groupes qualifiés d’hérétiques et interdits par l’Eglise. Nous retrouvons sous cette appellation plusieurs communautés qui remontent au XII siècle : ‘Beghards’ : qui signifie mendiants ou pauvres. ‘Beguines’ : nom donnait à des filles ou veuves qui, sans faire de vœux, se réunissaient pour vivre dans leur dévotion. ‘Fratricelli’ : dans le latin ‘frati’ ou frères. ‘Swestriones’ : qui s'appèlent eux-mêmes «frères et sœurs de la secte du Libre Esprit et de la Pauvreté. ‘Flagellants’ : pratiquant la flagellation pour permettre d'expier leurs péchés ; et encore les ‘Petrobrusians’ : secte dont son fondateur était Peter de Bruis (ect...)

        Le sobriquet de Lollards est souvent employé sarcastiquement par les opposants religieux catholiques d’Angleterre qui sous entendaient par là que ces hommes avaient une marche maladroite ou de flâneuse évoquant souvent la fainéantise. Mais en réalité qui furent les Lollards ?

        Les lollards sont plus particulièrement liés à la réforme en Angleterre au XIV siècle et plus justement appelés Wycliffites en raison de leur appartenance aux enseignements de Wyclif John.

        Un ex-veto de 1572 représentait Wyclif faisant jaillir une étincelle, Huss allumant le feu et Luther tenant la torche à bout de bras. Ces trois incendiaires réformateurs travaillèrent essentiellement à purifier les enseignements de l’Eglise Catholique, pour apporter leurs idées basées sur la bible à toutes les personnes sincères qui souhaitaient y trouver un sens pour leur foi.

        Les lollards, bien que souvent mis à mal, comme nous le verrons plus tard, existèrent pour autant sur trois siècles, le 14ème le 15ème et le 16ème et furent les étincelles de Wyclif. Ils favorisèrent ses prises de positions ouvertes, ses enseignements, et son désir ardent que le paysan jusqu’au noble puisse trouver la possibilité de lire la Bible et tirer des enseignements avec sa propre conscience, indépendamment des doctrines et de l’autorité de l’Eglise Catholique et de ses sbires.
        Il lança dans tout le territoire les lollards appelés pauvres prêtres en raison de leurs simplicités, vêtus de longues robes rousses et rugueuses, prêchant dans les campagnes, bibles et bâtons aux mains et vivant le plus chichement possible, un peu à la ressemblance des franciscains de l’époque.

        Leurs forces étaient également leurs faiblesses…

        Ils n’avaient pas de doctrines centrales, ne créèrent pas une nouvelle religion et perpétuèrent les vues de Wyclif trouvant en elles un courant directeur qui laissait place à une liberté individuelle de pensée. Ils furent appelés le ‘partie laïque’ ou les ‘Hommes de la bible’. A l’image de Wyclif, scandalisé par l’attitude des papes pendant le schisme, les lollards étaient anticléricaux, rejetant cette forme d’autorité religieuse et tout le fastueux, qu’ils jugeaient contradictoires avec l’enseignement de la Bible et de la simplicité de l’Homme qu’était Jésus. Ils trouvaient l’Eglise corrompue sur les questions temporelles et l’hérédité divine dont elle se prévalait était injustifiée par ses comportements.
        Pour les lollards, seule la Bible faisait acte d’autorité et s’appuyaient sur douze conclusions qu’ils avaient présentés au Parlement, dont nous aurons l’occasion de revoir un peu plus tard dans ce sujet.
        Ils niaient la présence matérielle du Christ dans le pain de l’Eucharistie.
        Les lollards avaient aussi une réputation de millénaristes et certains d’entre eux accusaient l’Eglise Catholique de ne pas avoir assez de convergences avec le livre de la révélation (apocalypse).
        Beaucoup d’entre eux pensaient être prêt de la fin du monde et bon nombre de leurs écrits réclamaient le pape comme l’anti-Christ de la Bible.

        Retraçons leur difficile parcours pendant ces siècles…

        Suite au décès de Wyclif en 1384, John Purvey devint le leader et le secrétaire du mouvement, profitant de la schizophrénie du tyrannique Ricardo II, pour en renforcer la position et était protégé par plusieurs membres de la noblesse.
        En 1395, il fut présenté au Parlement un projet de réforme de l’Eglise d’Angleterre en douze points reprenant les vues de Wyclif, qui fut bien évidemment rejeté. On pouvait retrouver dans ce projet les requêtes suivantes : la non utilisation des croix, de l’huile, de l’encens ou encore de ne plus faire la guerre, la possession de terres pour les guerriers, perdre de vue la charité, l’exorcisme, d’aller directement aux enfers et au sujet de la Bible portant le nom de Wyclif. Ils affichèrent ce projet sur les portes de la cathédrale Saint Paul et d’autres grandes églises.
        Cette action attisa la haine de la part des évêques qui souhaitaient des décrets de plus en plus répressifs à l’encontre des lollards.
        Henri de Lancaster, le fils de Jean de Grand, l’ami de Wyclif, devint le roi Henri IV (1399-1413) et à partir de ce moment la situation devint radicalement de plus en plus mauvaise. En fait, comme remerciement à l’Eglise, il entreprit une énergique action pour obtenir la suppression du mouvement des lollards. Cette action contre les hérétiques dite : ‘Comburando haeretics’ (brûler les hérétiques) de 1401, fut son premier acte officiel et donnait plein pouvoir aux évêques, d’arrêter, d’emprisonner, torturer pour forcer la main des hérétiques. De son côté, le Parlement autorisa de brûler les hérétiques et interdit la prédication.
        Les violateurs après avoir été jugés devant un tribunal diocésain, trouvés coupables et refusant d’abjurer étaient remis à l’officier civil, puis brûlés à l’endroit le plus haut de la place publique pour être vues de tout les observateurs qui se retrouvaient frappés de crainte.

        Les principaux personnages connus de la première période du temps de Wyclif, Phillip Repyngdon, John Asthon, Nicolas Hereford et John Purvey se rétractèrent.

        Il semble que Repyngdon fit de lui-même une complète rétractation sous forme de déclaration à Oxford au sujet de Wyclif et de ses vues sur le sacrement en 1382. Par la suite, il eut de hautes faveurs ; devint chancelier d’Oxford, évêque de Lincoln puis Cardinal en 1408. Il démontra de l’ardeur à traiter avec zèle et sévérité, le mouvement qui fut celui des premières vues qu’il adopta.

        John Asthon qui fut l’un des plus actifs prédicateurs de Wyclif, toujours en avant dans la prédication avec zèle, dont l’historien Knighton déclara de celui-ci qu’il était : « Bondissant de son lit tel un chien, prêt à aboyer, … », se soumit finalement à la cour de Courtenay. Il fut restauré dans ses privilèges de lecteur à Oxford mais par la suite se retrouva de nouveau en compagnie de Wycliffites.

        Hereford, compagnon de traduction de Wyclif fut appelé à Rome, condamné et emprisonné dans un château. Après deux années d’isolement, il s’échappa pour l’Angleterre et après avoir été emprisonné de nouveau, fit la paix avec l’Eglise et mourut à Carthusian (square et rues d’un quartier de Londres).

        En 1389, neuf lollards se rétractèrent à Leicester. Le populaire prédicateur, William Swynderby, dont ses sermons attiraient de nombreuses foules, fit une abjecte rétractation, avant de revenir à ses anciennes vues et fut jugé et reconnu coupable en 1391. Il fut brûlé ou tué en prison, mais aucune source ne semble vraiment certaine à ce sujet.

        Le nombre qui a souffert de la mort suite à cette loi de 1401 ne fut pas très important en totalité. Il est à rappeler particulièrement le premier martyr, un pauvre chapelain de St Osythe, William Sawtré, mort le 2 mars 1401, avant même que le statut pour le brûlage des hérétiques soit promulgué ; Après avoir abjurer, il retourna a ses anciennes vues et refusa d’admettre le dogme de la transsubstantiation, fut jugé par une cour ecclésiastique et remis aux autorités qui le fit brûler vif sur la place du marché aux bestiaux de Smithfield à Londres.

        Parmi les personnes qui furent brûlées, nous pouvons également rappeler le cas de John Badby, un tailleur d’Evesham qui en en 1410, bien que le jeune prince Henri vint en personne le supplier d’abjurer, que l’on enleva les fagots un moment qui l’entouraient, refusa de changer d’avis et finalement le bûcher fut embrasé.


        Nous pouvons également citer le cas de deux marchants de Londres, Richard Tuming et John Claydon qui à Smithfield furent condamnés en 1415, de William Taylor, un prêtre en 1423 à Smithfield également, de William White à Norwich en 1428, de Richard Moreden, un citoyen de Londres en 1430, de Thomas Bagleg, un prêtre, dans l’année qui suivit et en 1440, Richard Wyche, qui avait correspondu avec Huss. Peter Payne, le principal du collège St Edmund d’Oxford qui prit refuge dans la fuite en 1417 et puis devenu leader parmi les hussites, prenant une large participation comme leur représentant lors du Concile de Bâle.


        Selon Foxe, il y avait entre 1424 et 1480, pas moins de 100 poursuites pour hérésie, uniquement pour Norwich.
        La menace paraissait si grande, qu’en 1427, Richard Flemming, évêque de Lincoln fonda le collège Lincoln à Oxford pour contrebalancer l’hérésie. Dans ce collège passa John Wesley, qui porta une grande atteinte à l’Eglise d’Angleterre.

        Pour autant, un bon nombre de laïques de hautes positions à la cour étaient favorables aux enseignements de Wyclif, comme Sir Lewis Cliffort, Sir Richard Stury et Sir John Clanuwoive, tous conseillés du roi, Sir John Cheyne Seigneur et chancelier, Sir Thomas Erpingham et aussi le comte de Salisbury. Oldcastle, connu également sous le nom de seigneur de Cobham de son mariage avec l’héritière du domaine de Cobham, était différent. Ils autorisait ses nouveaux prédicateurs sue ses terres du Kent, condamnant la masse, la confession auriculaire et l’adoration des images pieuses.

        A la cour de l’archevêque Thomas Arundel, où apparaissait auparavant Sir John Oldcastle, on appris que ce dernier répétait ses déclarations. Elle se retourna contre lui en le remettant aux autorités séculaires, qui sous le pouvoir du jeune prince devenu le roi Henri V et bien décidé a mener la même politique que son père, le fit emprisonner dans une tour de Londres, pensant que cet exemple serait dissuasif auprès des hérétiques.
        Toutefois, il réussit à s’évader. Dans le but d’aider Oldcastle, et de plus comme ils se sentaient menacer grandement, prirent les armes au nombre de 20 000 et envisagèrent avec lui à sa tête de kidnapper le roi près de Londres.
        Ils échouèrent dans leur tentative, alors se regroupèrent et marchèrent vers St Giles Fields, et furent finalement arrêtés ou tués et certains purent prendre la fuite.

     
        Pendant trois années, Oldcastle réussit à échapper aux poursuites. Déclaré hors la loi, il se réfugia en Ecosse, mais fut arrêté et jugé à Londres comme traite et hérétique et fut condamné à être suspendu par une fourche au dessus d’un feu qui se consumait lentement, jusqu’à la mort en 1417.


        Cet acte de rébellion fut une erreur, allant à l’encontre même de certaines de leurs résolutions, aggravant les persécutions pour encore deux décennies qui voyaient plusieurs lollards finir au bûcher. Il semble qu’une autre organisation tenta de se révolter et s’acheva dans un bain de sang dont pour William Perkins en 1431.

        C'est un agréable soulagement, que de ces procès et ces mises à mort, on pouvait trouver à l'Université d’Oxford le maintien d’un bon témoignage en mémoire de se diffamé et néanmoins distingué mort, plaçant au plus haut le sens de la pureté de vie, le pouvoir dans la prédication et l'assiduité dans les études. Sa mémoire fut conservée à Oxford, au moins secrètement, mais le Parlement décida de supporter les autorités ecclésiastiques pour écraser cette doctrine.

        Malgré cela, les lollards continuèrent de survivre bien que les persécutions se poursuivirent largement.

        En 1414, il ordonna à l’officier civil de prendre l’initiative de rechercher et de rejeter l’hérésie, les magistrats étaient sollicités pour utiliser leur puissance pour extirper toutes manières de l’hérésie et les erreurs des lollards. Ce serment continua d’être administré pendant deux siècles, jusqu’à ce que Sir Edward Coke, Haut seigneur de Buckinghamshire, refusa de l’utiliser, ainsi que le nom de lollards, insistant sur le fait que les principes des lollards avaient été adoptés par l’Eglise d’Angleterre.

        L’archevêque Chichili, semblait bien plus tordu que son prédécesseur Arundel, pour nettoyer le royaume de toutes tâches d’hérésie. En 1416, il joignit son suffrage pour diligemment s’enquérir que deux fois par an les personnes que sous suspicions et ne les ayant pas remis au tribunal séculier, de les commettre pour un perpétuel ou temporaire emprisonnement, selon que la nature du cas le réclamait.


        C’était dans la même période qu’un anglais qui était présent au procès de Huss à Constance, qui après avoir fait un parallèle entre les vues Wycliffites et celles de Bohème dit : « Par mon âme, si j’étais à votre place, j’abjurais, comme en Angleterre tous les maîtres, l’un après l’autre, bien que de bons hommes, étaient suspectés pour wycliffisme et abjuraient sous le commandement de l’archevêque.»


        Les enseignements de Wyclif pénétrèrent aussi en Ecosse, James Resby, un pauvre prêtre wycliffite, fut brûlé à Perth en 1407 et un autre à Glasgow en 1422. En 1488, un étudiant Bohémien de St Anrew, Paul Graw, souffrit de la même punition pour hérésie. Dans l’année 1416, chaque maître Es art de St Andrew furent obligés de prendre des serments contre les lollards pour défendre l’Eglise.


        Entre 1450 et 1457, les lollards étaient restreints à un district rural. A Amsterdam, l’un de ses fiefs, quatre lollards furent jugés dont certains mis à mort en 1462, comme William Barlowe en 1466, et John Goose une année plus tard.
        En 1507, trois furent brûlés ici, incluant William Tylsworth, le principal homme de la congrégation. Au moment crucial, il fut abandonné par les membres de la congrégation et soixante d’entre eux se joignaient pour préparer les fagots de son bûché.


        Ce temps de rétractation continuait d’être connu dans le district comme la Grange Abjuration.
        La première femme qui a souffert comme martyr en Angleterre fut Joan Broughton, brûlée à Smithfield en 1494, comme sa sœur qui était encore une jeune femme. Neuf lollards firent pénitence sur la place publique de Coventry en 1486, et aussi tard que 1519, six hommes et femmes souffraient de la mort ici même. Foxe fait mention de William Sweeting et de John Brewster pour avoir été brûlés à Smithfield en 1511 et John Brown à Ashford la même année. Pourtant, considérablement les vues de Wyclif continuaient secrètement d’être tenues et ses écrits lus malgré cette conjecture et ce jusqu’en 1559 quand fut abrogée la législation contre les lollards.

        Il faut nous rappeler, l’épouvantable épisode qui survint au sujet de leur leader spirituel, John Wyclif, bien que décédé le 31 décembre 1381…

        Les lollards avaient continués sans cesse de propager les enseignements et la Bible de Wyclif dès sa parution à travers toute l’Angleterre et si le commun peuple ne pouvait lire la Bible librement, il y avait néanmoins quelqu’un qui, en haut lieu, pouvait le faire. C’était Anne, reine d’Angleterre, qui possédait une Bible latine dans sa langue maternelle, le tchèque. Elle avait épousé Richard II en 1383. Son frère, le roi Venceslas, avait accepté ce mariage sur le conseil du pape, qui pensait ainsi servir ses propres intérêts. Mais il ne se doutait pas des conséquences qu’avait sa décision. Anne entendit très vite parler des écrits de Wyclif et s’en procura quelques-uns, ainsi que les quatre Évangiles en anglais. Les ouvrages lui plurent, et elle prit la défense de leur auteur. Des membres de la cour de Prague venus en visite remportèrent certains des écrits de Wyclif en Bohême. Par ailleurs, l’université de Prague noua des relations avec celle d’Oxford, qui avait gardé une grande sympathie pour Wyclif.

        C’est ainsi que les écrits de Wyclif tombèrent entre les mains de Jan Huss, qui avait fait ses études à l’université de Prague et qui en était devenu le recteur. En 1403, les enseignements de Wyclif furent l’objet d’une série de discussions au terme desquelles ils furent condamnés par les autorités. Mais Huss continua de les prêcher. Finalement, en 1409, le pape Alexandre V publia une bulle par laquelle il demandait une enquête. Huss et ses disciples furent excommuniés, et 200 livres de Wyclif furent brûlés. Mais les enseignements de Huss et de Wyclif avaient enflammé toute la Bohême, et le roi ne prenait pas le parti du pape. La mort de ce dernier en 1410, et celle, l’année suivante, de l’archevêque de Prague, laissèrent donc à Jan Huss un répit dont il profita pour continuer sa prédication.

        Voulant tenter de mettre fin au schisme destructeur d’Occident, l’empereur Sigismond réunit le concile de Constance en 1414. Une fois encore, on se pencha sur les effets alarmants des écrits de Wyclif, effets que la papauté pouvait maintenant observer dans deux pays pourtant très éloignés l’un de l’autre : l’Angleterre et la Bohême. Aussi Hus fut-il condamné et brûlé vif en 1415, malgré le sauf-conduit que l’empereur lui avait remis. On déclara que Wyclif était l’instigateur de cette hérésie, en conséquence de quoi il fallait brûler ses livres, exhumer ses restes et les jeter hors de la “terre bénite”. Deux évêques de Lincoln jugèrent l’un après l’autre cette action si répugnante qu’il fallut attendre 1428 pour que le décret soit exécuté. On exhuma donc le corps de Wyclif, on le brûla et on dispersa ses cendres non loin de là, sur la Swift.
    Certains prêtèrent tout naturellement un sens symbolique à cette action odieuse : tout comme la rivière emportait les cendres de Wyclif vers l’immensité de l’océan, de même ses enseignements se répandaient dans le monde entier.

        L’enseignement des lollards était une prévision de la Réforme du seizième siècle, et apporta une large participation à préparer l'esprit des anglais pour ce changement. C'était un mouvement énergique de laïques. Dans la première période de la Réforme, les luthériens anglais étaient de temps en temps représentés comme les partisans immédiats de Wyclif. Ecrivant en 1523 à Erasme, Tonstall, l'évêque de Londres, dit du luthéranisme cela « ce n'était pas une question de quelques nouveautés pernicieuses, mais seulement que des nouveaux bras étaient ajoutés à la grande bande d'hérétiques de Wycliffites.»


      DidierLe Roux
     
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    ___________________________________________________________________________________________________________________                                                             Cliché : Pologne XVI siècle Antipas : Sources ; Wikipédia Encyclopédie ; Dizionario di eresie ; Profils de libertés ; Ethereal librairy ; Imago Mundi ; w80 1/11 24-8 : traduction de l’anglais et de l’italien vers le français par Didier Le Roux.


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