• Renato Camillo

     

     
     



    Renato Camillo (Camillius Siculus) 1500-1575

     

     

     

     Camillius Siculus qui avait pris le nom de Renato pour sa conversion au Protestantisme, était un homme d'une extraordinaire perspicacité et d'une profonde et large érudition. Toutefois, ses qualités étaient vivement contestées par l'orthodoxe qui le considérait la peste des églises, et de toutes les hérésies les plus hérétiques. 

     

       Quelles furent, donc, les raisons pour lesquelles cet illustre personnage a tout à fait le droit à sa part de reconnaissance dans l'histoire de l'Unitarisme… 

     

    …Bien que nous savons qu'il soit né en 1500, en Sicile, à Palerme, et sous le nom de Paolo Frisés, nous n'avons, pour ainsi dire, rien de plus quant à sa première partie de vie, si ce n'est que certains auteurs l'on confondu avec un dénommé Gorges Rioli (dit le Sicilien). 

     

        Des indications, nous font penser qu'il a très certainement fréquenté le cercle des érudits de Jean de Valdés à Venise, pendant que pour le fin des années 30, il posa son champs d'actions d'en un triangle compris entre Bologne, Modène et Ferrare, dans la région de l'Emilie.  

     

         A Bologne, sous le pseudonyme de Fileno Lunardi et étudiant en droit Renato put approfondir ses études sur les idées d'Erasme de Rotterdam en compagnie de Giulio Della Rovere, Ortensio Lando et Ambrogio Cavalli, et l'humaniste Giovanni Angelo Odoni. Quand, il habita à Modène, où l'académie de Grillenzoni était un centre de diffusion de ses idées, Renato exprima déjà quelques une de ses idées typiques et radicales, telles, son opposition au culte des saints et de la Vierge, et de la valeur des sacrements.          
     

     

           Dans cette période, il s'intéressa à l'Anabaptisme et à l'anti-trinitarisme, et connut et lut certains des disciples de Michel Servet. Il fut dit, d'ailleurs, que Renato était un des fameux membres qui fréquentèrent la célèbre société du Collège de Vincenza, où l'on débattait de sujets religieux, dont une forte propension pour les idées des anabaptistes d'alors, ainsi que certaines anti-trinitaires qui s'affirmaient dans ce lieu. 

     

         Pour autant, la persécution religieuse sévissait, et la Suisse servit de retraite, bien souvent, pour beaucoup qui fuyaient ce pays tourmenté par la prêtrise, sur le compte de leur religion, et parmi ceux-ci, il n'y eut pas qu'un peu qui fut incliné vers les opinions de Michel Servet. Certains d'eux étaient des hommes d'excellents talents et réalisations, aussi bien qu'exemplaires dans toutes les relations sociales et domestiques. Comme Renato, il y avait Bernardino Ochino, Celio Secondo Curione, Alciati, Gribaldi, Biandrata, Gentile, Lélio Socin, et Pierre Paul Vergerius. Ils n'ont pas tous marchés exactement dans la même voie, mais tous à partir d'une foi plus ou moins commune, et toujours comme perçue parmi les protestants. Ils furent connus par ailleurs sous le nom d'anabaptistes, en raison qu'ils étaient en accord avec cette secte sur le sujet du Baptême, mais leurs opinions avaient plus de poids, et étaient le résultat de bien plus de délibérations, et de pensées profondes, que celles des anabaptistes allemands et hollandais. Ils firent objection à la doctrine de la Trinité, et dirent que le mode habituel d'explication pour cette doctrine était tel de la rendre inconsistante, absurde et contradictoire, et sur beaucoup d'autres sujets leurs opinions différèrent grandement du standard orthodoxe reconnu à cette époque. 

     

             Ces hommes, en partie, furent obligés de quitter leurs pays, entre les années 1540 et 1543, et s'installèrent en Valteline dans l'espoir d'être utile parmi un peuple qui était entièrement indigent de l'esprit quant à la connaissance religieuse. 

     

             Renato, pour sa part, les rejoindra en 1542, après avoir été arrêté à Ferrare pour hérésie. Pour sa fortune, Renata de France, intercéda en sa faveur pour le faire libérer de prison. Immédiatement, après sa libération, Renato, quitta l'Italie, et alla s'installer en Valteline, à peut prêt dans la même période que Curione. Accidentellement, tous deux se rencontrèrent et contactèrent une amitié, qui en dépit de quelques différences d'opinions sur certains sujets, ne s'interrompit pas, sauf quand les obligations de la vie les séparaient. Curione alla à Bâle, où il ne rencontra pas de difficulté pour obtenir un emploi d'enseignant, mais Renato resta pendant quelque temps à Caspan, et pour subsister, instruisit les enfants de Raphaël Paravacino, et d'autres encore de riches voisins. 

     

            En 1545, il fut poussé par la perspective d'améliorer ses matérielles circonstances, à se déplacer vers Chiavenna, où il continua de suivre la profession de Tuteur, avec diligence et succès. Mais, il fut prudent en dissimulant ses idées, et s'aventura de les communiquer seulement à certaines personnes proches, parmi ses amis. Toutefois, ses idées, il ne les a pas transmises à ses amis d'une manière libre et non réservée, mais avec précaution en les insinuants sous une forme amenant le doute, plutôt que de les présenter en propositions directes. Il eut de fréquentes correspondances avec Bullinger, mais jamais il apparut dans ses lettres des désaccords avec les doctrines enseignées dans l'église de Zurich, bien qu'opposé secrètement avec certaines d'entre elles.     

     

          Son zèle pour répandre ses idées ne fut pas aussi grand à Caspan, comme il devint par la suite à Chiavenna. Déjà, la famille de Parvacino, et probablement d'autres, les embrassèrent, durant sa résidence à sa première place. A Chiavenna, il trouva un champ beaucoup plus vaste pour exercer, mais ses efforts n'échappèrent pas à la vigilance du Ministre Protestant, Agostino Mainardi, de cette ville, qui bientôt obtenait une intimation pour surveiller les agissements de Renato, et tentait de contrarier ses projets. Il protesta contre Renato en privé, mais trouvant ses représentations inefficaces, il mit sur leurs gardes les personnes qui l'écoutaient, et dressa une Confession de doctrines chrétiennes en 22 chefs, dans le texte, pour laquelle il énuméra et condamna toutes les idées particulières de Renato, toutefois sans mentionner explicitement son nom.     

     

            Cette Confession, il la soumit aux membres de cette église à leur considération. Mais, quand il exigea quelle soit ratifiée en guise de souscription, il trouva qu'il avait seulement décontenancé dans une apparente discorde qui sévissait entre eux, car aucun, que ce soit ouvertement ou secrètement approuva les opinions de Renato, ne souhaita, pourtant fortement incités, ajouter son nom à celle-ci. Cette Confession d'origine, ne connut pas une longue existence, mais Pierre Leonis, un disciple de Renato, inséra les Articles, condamnant ses opinions majeures, dans un traité apologétique, qui fut publié à Venise en 1561.  

     

           De plus, l'action de Mainardi aliéna son amitié avec Francesco Negri de Bassano, avec qui il entretint  jusque là de bons rapports, qui incita qu'on refuse de faire baptiser son nouveau né, si d'abord, Mainardi n'avait pas signé un Aveu de Foi, rédigé par Negri, lui-même, et Francesco Stancaro, accusa Mainardi de trop d'orthodoxie, et trop peu de dialogue, dans cette diatribe levée sur l'opportunité des sacrements.  

     

           Ces Articles sont donnés en détail par De Porta. Beaucoup des opinions condamnées dans eux furent tenues ensuite par Faust Socin et des disciples, particulièrement pour ceux, relatant dans l'immortalité naturelle de l'âme, et son endormissement, après la mort du corps jusqu'au dernier jour, le corps nouveau et spirituel avec lequel les pieux retourneront à la vie après. (Art. I, 3.), l'anéantissement des méchants (Art. XII.), les sacrements (Art. VII, IX, XIII, XV, XVIII, - XXII.), les mérites du Christ (Art. X.), et la justification par la foi (Art. XVI.).      

     

           Le Socinianisme enseigne aussi, que toute religion doit avoir son origine en révélation, et que la raison humaine, quand elle la quitte d'elle-même, est incapable d'arriver à une connaissance de Dieu, ou de la volonté Divine, - un sentiment, dont Renato avait avant exprimé, quand il dit (Art. IV ef. XVII.) : "Il n'y a pas de loi naturelle de l'homme, par laquelle il est capable de distinguer le bien du mal." mais son avis au sujet de l'engagement du Décalogue sur des chrétiens différa légèrement de celui des disciples de Faust Socin. Il enseigna que le Décalogue n'était pas engagé sur les chrétiens croyants, en raison qu'ils n'étaient pas sous la Loi, et que les pieux n'avaient besoin de n'importe quelle autre foi, que celle de l'Esprit. (Art. V). Les Sociniens, au contraire, quoi qu'ils admirent que la loi cérémoniale était abolie par Christ, néanmoins satisfaite, que le Décalogue, alors expliqué et élargi par lui, étaient engagés, mais seulement autant qu'il l'avait confirmé lui-même. Renato, de plus, enseigna que par le péché d'Adam la mort entra dans le monde, mais qu'Adam et sa postérité néanmoins seraient morts, s'ils n'avaient pas péché (Art.VI.). Les Sociniens tennirent précisément la même doctrine. Ils nièrent, aussi, comme Renato (Art. XIV.), que le Baptême était substitué par la Circoncision, ou que les deux rites n'avaient aucune chose en commun. Sur certains points, cependant, les Sociniens n'adoptèrent pas les mêmes vues que Renato. Pour instance, il tint la doctrine du Péché Originel, et enseigna que Christ était conçu dans le péché, et cependant n'hérita pas d'une nature pécheresse (Art. VIII.). Eux, de l'autre côté, rejetèrent la doctrine du Péché Originel, et soutinrent que Jésus était conçu de l'Esprit Saint, et libre de toute contrainte du péché. Également, ils n'approuvèrent pas le sentiment de Renato, que Christ était en détresse sur la croix, et donna sa confiance en Dieu, quand il dit : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ?" (Art. XI.).   

     

            Mais, néanmoins ces différences, il est a penser que Lélio Socin, fut un ami studieux et zélé de Renato pendant tous ses conflits. Mainardi, était redevable du premier pour le fond du système religieux, lequel, il légua à son neveu Faust Socin, et qui fut connu par la suite sous le nom de Socinianisme. Vergeruis, écrivit à Bullinger, le 11 octobre 1553, et dit : "C'est l'opinion de tous, que tout l'Anabaptisme d'Italie descend de Renato, aussi de tous ceux qui étaient appelés anabaptistes, en effet, Renato, était cité pour en être le leader et le patron, par ses contemporains. Pour l'orthodoxe, il était considéré la peste des églises, et de toutes les hérésies les plus hérétiques. Ainsi, pour ses disciples, qui aimèrent un large partage de ses confidences, n'eurent pas de scrupules à s'avouer des anti-trinitaires, et le livre nous dit que Renato lui-même ne crut pas en la Trinité, et nia qu'il y avait trois personnes dans la Divine Essence. Encore, il fut méfiant en établissant ses opinions, ce qui était une difficulté majeure pour fixer sur lui une accusation d'hérésie. Quand il fut presque pressé par Mainardi de dire, d'où il croyait que l'âme est immortelle, généralement, il s'échappa par de vagues réponses comme la suivante : "Renato ne fait pas savoir si l'âme est mortelle ou pas." S'il percevait que cette réponse pouvait être considérée insatisfaisante pour ceux qui étaient présents, il pouvait répondre : "Je n'affirme pas que l'âme de l'homme soit mortelle, je dis seulement ainsi pour exemple d'argumentation." Au sujet du conflit, cependant, avec Mainardi, il introduisit dans la vue proéminente les questions principales à faire part entre eux, respectant l'immortalité de l'âme, la résurrection des corps, et les mérites du Christ, souhaitant toute la controverse pour s'articuler sur la doctrine au sujet des Sacrements et du Repas du Seigneur, que lui et ses disciples finalement considérèrent.  

     

              Nous retrouvons aussi de M. Crie, une explication des déroulements de l'affaire opposant Renato à Mainardi, quand il dit: "Renato se plaint fortement de la conduite de Mainardi. Il tient son adversaire, en même temps, pour être ignorant et intolérant. En cela, il était encouragé par Stancaro et Negri. Les conséquences étaient, que Mainardi encourait la censure de certains de ses compatriotes, …, la sentence d'excommunication fut prononcée contre lui.  

     

              Après ceci, nous entendons peu parler de Renato. Qu'il était vivant et dans Chiavenna ou dans ses environs, en 1555, il apparaît d'une lettre de Julio de Milan pour Bullinger, dans laquelle il parle de lui alors demandant toujours d'être scrupuleusement observé." 

     

            Il semble toutefois, que cette longue et amère controverse, eut une épilogue difficile pour Renato, qui, en refusant de cesser de propager ses doctrines, aurait été excommunié le 6 juillet 1550.
    Renato se serait retiré, dans un endroit mal défini de Valteline, et par la suite aurait publié les 125 erreurs, scandales et diverses contradictions de Mainardi en 1555.
         

     

             Renato prit ouvertement position, lorsque Michel Servet fut brûlé au bûché, et indigné, il adressa à Calvin, un long poèmes en latin de 357 versés hexamètres 'De injusto Serveti incendio', pour l'injuste brûlage de celui-ci, en septembre 1554. 

     

    En ce qui concerne la fin de sa vie, seul un témoignage, qui pouvait être faux, disait qu'il serait devenu aveugle et mourut en 1575, toujours en Valteline. 

     

     

      didier Le Roux

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