• Moscorovius Jérôme

     

     
     


    Moscorovius Jérôme

      

    Moscorovius Jérôme ,  (Polon. Moskorzowski,) de Moscorzow, était un Chevalier polonais, d'une famille très ancienne et illustre, qui rejoignit les sociniens dans les environ de l'année 1595, peut-être même un peu avant.  

    Faust Socin, dans l'épître dédicatoire de son "Débat avec Érasme Jean", laquelle est datée du 16 juin 1595 et adressée à Jérôme Moscorovius, dit, "C'était un jour heureux, quand notre Église put vous considérer comme faisant partie d'elle, de ce temps, méprisant les allures du monde, renonçant à ses vaines positions, vous ayant totalement consacré au service de Dieu et de Christ, et êtes entré dans le chemin qui mène directement au salut éternel, que vous puissiez par ailleurs facilement vous mouvoir ; ainsi notre Église, enrichie par l'arrivée d'un homme comme vous, peut maintenant, avec bonne raison, espérer que d'autres excellents hommes aussi, en partie par votre exemple et en partie par votre position, puissent se lier à elle". (Socin. Opp. T. II. p. 491.) 

    Jérôme Moscorovius était le beau-père de Sbigneus Sieninius, et le beau-fils d'André Dudithius, dont la fille, Regina, devint sa seconde femme, le 2 octobre 1593. Il eut presque le premier rang parmi les sociniens de son temps, et était le généreux patron de leur cause, car il n'a pas seulement qu'étendu sur eux le bouclier de son autorité, mais librement ouvrit son porte-monnaie et reçut avec hospitalité les Frères qui venaient de loin. Sa richesse était un exemple de sa disposition comme libéral, car il était le seigneur de plusieurs manoirs, il travaillait avec sa plume et sa langue gracieusement, en dehors de son pur amour de la vérité, pour partager ces idées, lesquelles, dans son esprit, étaient identiques à la vérité. 

    Moscorovius fut ainsi distingué en tant qu'ami et cultivé en science. Faust Socin, écrivant à Ostorod, le 17 février 1602, lequel à cette période travaillait bien que touché par une sérieuse maladie, lui recommanda de consulter Moscorovius, qu'il décrivit comme "un homme non moins excellent dans sa connaissance de la science, la pratique de la Médecine, que dans la vertu et la piété". (Opp. T. I. p. 450.) Moscorovius, pareillement, prit un grand intérêt dans l'étude de la chimie. Mais, après sa conversion à l'unitarisme, la religion semble avoir occupé la principale part de son attention. 

    Il fut parfois appelé Eusébius, sur le compte de son exemplaire piété, et Ruarus, parlant de lui en tant que fondateur de l'église de Czarcow, dit, qu'il n'était pas plus distingué par son rang et son érudition, que par sa piété, ajoutant, qu'il ne l'avait jamais rencontré à Rakow, avec Statorius  et Crellius, mais retourna chez lui comme un homme sage et meilleur. Il était dans son habitude d'être présent aux synodes et il prit une part active dans tous les projets qui avaient pour but le bien-être du corps unitarien. Il assista souvent à la Diète nationale, comme délégué de l'ordre équestre, et, à la mort de Socin, auquel il vécut environ une vingtaine d'années de plus, il fut peut-être le plus influent individu parmi les anti-trinitaires de Pologne. Sandius nous informe qu'il décéda le 19 juillet 1625.   

     Ses opinions sur la nature et la personne du Christ et l'honneur qui lui est du, coïncident avec celles de Socin, et il semble que les deux avaient les mêmes vues pour la doctrine de la Satisfaction, car Moscorovius laissa en manuscrit une réponse au travail de Grotius sur ce sujet. Il fut associé à Smalcius dans plusieurs entreprises littéraires. Moscorovius et Smalcius adressèrent une lettre conjointe aux mennonites de Dantzinc, datée du 21 avril 1612, recommandant une union avec eux, et précisait une méthode par laquelle l'union proposée pouvait se faire. Également, Moscorovius fut assisté de Smalcius et autres dans la traduction des livres du Nouveau Testament en langue Polonaise, et fut éditeur associé avec ce dernier pour le Catéchisme de Rakow. Mais de ces travaux plusieurs notifications seront prises, dans le compte suivant de ses écrits. 

    1. Le Message d'un fidèle sujet pour le Roi et aux Sénateurs, contenant une courte réponse aux calomnies élevées contre ceux qui avaient dévoué leur attention à la doctrine du Christ et ses Apôtres, et qui affirment que notre Seigneur Jésus Christ est le seul Dieu d'Israël, et le seul Créateur du Ciel et de la Terre. 1595.  

    2. Une réponse à un écrit, intitulé, "A Praemonition," que Jean Petricius un Prêtre, publiait dans l'année 1600. Rakow, 1612, 4to. Polon 

    3. Suppression du second reproche, que Pierre Skarga, le jésuite, essaya de porter sur l'Eglise du Christ. Rakow, 1607. Polon.  

    4. Suppression du second reproche de Pierre Skarga, le jésuite. 1610, 4to. Polon. Ce travail fut dédicacé à Sigismond III., Roi de Pologne. Starga n'a pas vécu assez longtemps pour lui répondre, mais il fut notifié par Martin Smiglecius, dans l'Appendice de son "Nova Monstra Novi Arianisme," pour lequel Moscorovius publia, par voie de réponse.

    5. Une réfutation à l'appendice, que Martin Smiglecius, le jésuite, avait joint à son livre, intitulé, "Nova Monstra Novi Arianisme:" par Jérôme Moscorovius un Moskorzow. Rakow, Typ. Sebast. Stern. 1613. 4to. Cette Réfutation était dédicacée par l'auteur, de son lieu d'installation à Czarcow, pour Jean Tiliczki, Evêque de Cracovie, et Duc de Severia. 

    6. Dédicace du "Débat sur l'état du premier homme avant la chute" de Faust Socin, à Maurice Landgrave de Hesse. 1660. 

    7. Réponse à un livre de Gorscius, (ou Gurski,) Prête polonais, intitulée, "Une révélation de l'imprudence des ariens", écrite en 1611 et publiée en 1617. Polon.  

    8. Un papier adressé aux mennonites de Dantzic. 1612. Celui-ci, comme avant il fut établi, était la production conjointe de Morscovius et de Smalcius. 

    9. Une lettre de Martin Ruarus, écrite le 12 mai 1613. 

    10. Préface des "Explications de divers passages des écritures", de F. Socin. 1614. 1618, 8vo. 

    11. Réfutation de Martin Smiglecius, le livre jésuite concernant le Baptême, par Jérôme Mosrkorzow Moscorovius. Rakow, 1617, 4to. Le principal objet de ce travail est de réfuter l'argument de Smiglecius en faveur de la Trinité, venant des paroles de notre Seigneur pour l'instruction baptismale de ses disciples, Mat : 28 19, 20. Smilglecius fit la publication à Cracovie en 1615, 4to, et encore à Cologne, 1616, 4to., "Un Livre au sujet du Baptême, contre Jérôme Moscorovius, l'arien", dirigé contre N°. 5. De ce "Livre" la "Réfutation" de Moscorovius était la réponse : mais la mort de Smilglecius, en 1618, mit fin à la controverse. 

    12. Préface pour le "Débat à Lublin avec Jean Maria, un moine carmélite, du 13 juillet 1616, sur la divinité du Christ, et la rémission des péchés" de Jean Stoienski. Rakow, Typ. Stern. 1618, 4to.  

    13. Une réponse à Hugo Grotius "Sur la doctrine de la satisfaction". MS. 

    14. Préface pour "Exposition du sermon sur la montagne", de Socin. Racow, Typ. Stern. 1618, 8vo.

    15. Préface pour le travail de Socin "Contre Gabriel Eutropius". 1618. 

    16. Conférence avec Daniel Clementinus, Ministre de l'Église Réformée, sur Jésus-Christ le Fils de Dieu, tenue en
    1618. Dan. Clementinus lui-même mentionne cette conférence, et dit, que Moscorovius défendit les idées singulières suivantes: -Qu'il y a deux royaumes, l'un du Père, et l'autre du Christ, afin que les fidèles, signifiant en particulier ceux qui avaient embrassé les doctrines des Socin, constituaient le royaume du Christ, que les autres étaient des sujets du Père, et qu'aucun n'a de droits sur les sujets de l'autre, sauf que le Fils, de l'autorité parfaite qui lui fut accordée dans le ciel, et sur la terre, avait le pouvoir de punir les sujets du  Père, au cas qu'ils injurient ou maltraitent ses Ministres de quelque façon ce soit.

    17. Sur la controverse entre Moscorovius et Smiglecius, "Sur la Matière incréée", qui défendit Moscorovius, mais à laquelle Smiglecius oppose cet aphorisme, - Que toute existence incréée est nécessairement infinie et illimitée, n'ayant rien par quoi elle peut être limitée, - le lecteur peut consulter  les "Pensées Diverses", & c, Opp. T. III. f. 347.

    18. Moscorovius, comme indiqué ci-dessus, aida à traduire les livres du Nouveau Testament dans la langue polonaise, et dans la composition.

    19. Le Catéchisme Rakovien. Il le publia également.

    20. Une traduction du Catéchisme Rakovien en latin, 1609, avec une dédicace au Jacques I, roi d'Angleterre. Dans cette traduction, il prit la liberté d'omettre, en ajoutant et en modifiant, là où il le jugea souhaitable. Le titre de celui-ci fut, "Catechesis Ecclesiarum quae in Regno Poloniae et magno Dueatu Lithuaniae, et aliis ad istud Regnum pertinentibus Provinciis, affirmant, neminem alium, praeter Patrem Domini nostri Jesu Christi, esse illum unura Deum Israelis: Hominem autem illum Jesum Nazarenum, qui ex Virgine natus est, nec ahum, praeter aut ante ipsum, Dei Filium unigenitum et agnoscunt et confitentur. Ante Annos quatuor Polonicd, nunc verd etiam Latine edita. Ose. 14, ult. Rectae sunt Viae Jehovae, et Justi ambulabunt in eis: Praevaricatores verd corruent in eis. Racoviae, Anno Domini, 1609," 18Mo. p. 317. Le désagrément occasionné par la dédicace de ce Catéchisme au Roi Jacques, est dit avoir été montré, par une résolution du Parlement, l'ordonnant d'être brûlé publiquement. Walchius nous informe, que les auteurs en désaccord, comme à l'époque où cela s'est passé, certains, le réfère à l'année 1653 et d'autres pour l'année 1614. La vérité est, qu'il rencontra ce sort à deux moments distincts. Isaac Casaubon, un écrivain contemporain, qui avait auparavant exhortait que le "Traité sur Dieu et ses attributs" de Vorstius soit brûlé, témoigne, dans la dédicace à son "Exercitationes dans les Annates Card. Baronii", que la traduction latine du Catéchisme Rakovien fut brûlée en 1614. Mais le Dr Thomas Rees, (appelée à tort Abraham Rees par le comte  Krasinski, vol. II. P. 371,) a montré, à partir de l'original de votes au Parlement, qu'une édition ultérieure de lui, publiée à Londres en 1651, mais portant l'empreinte du Rakovien, fut brûlée à la Bourse de Londres, et au Palace Yarde de Westminster, au mois d'avril 1652.

     

    (Vidend. Sandii B. A. pp. 105,106. Bock, Hist. Ant. T. I . pp. 511 —521. 847. Smalcii Diarium, A. D. 1593. 1606. 1611. Zeltncri Hist. Crypto-Socinismi Altorf. pp. 34. 168. 272—275. Bibl. Fratr. Polon. T. L p. 450. Lubieniecii Hist. Ref. Polon. L. iii. C. xii. pp. 241. 246. D. Hartnaccii Contin. H. E. Johan. Micraelii, P. i. Art. i. p. 967. Ruari Epist. Cent. ii. N. 17. Toulmiris Mem. of F. Socinus, p. 332. Rees's Hist Introd. to Racov. Catechism, pp. lxxviii—lxxx. Walchii Bibl. Theol. T. I . p. 537.)

     


     DidierLe Roux
     
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