• Sohner Ernest

     

     
     



    Altorf au XIXème

    Sohner Ernest

      

    Sohner Ernestest né à Nuremberg, en Franconie, dans l'année 1572. Son père, Marc Sohner, était un marchand, un citoyen respectable, et un homme d'un mérite peu ordinaire, sur lequel compte il fut employé, par Maximilien, avec les privilèges de la noblesse. Ernest fit son éducation scolaire à Nuremberg, et fut envoyé à l'université d'Altorf dans le mois d'août, 1558. Il étudia la philosophie et la médecine sous Philippe Scherbius, et Nicholas Taurelli. A la fin d'avril 1597, il accompagna  Christopher Schlaudersbach et Christopher Fürer, deux jeunes d'un noble rang, aux Pays Bas, en France et en Grande Bretagne, et firent connaissance avec de nombreux hommes littéraires et scientifiques au cours de leur voyage.   

    Quand il quitta Altorf, aucune suspicion d'hérésie ne fut portée sur lui, et il n'y avait la moindre raison de supposer que son esprit était alors entièrement disposé en faveur des doctrines qu'il embrassa et pour leur diffusion contribua si grandement. Thomas Crenius pense, en effet, qu'il était chargé des erreurs du socinianisme dans la dernière partie de sa vie, mais ce que Zeltner dit à son sujet, dans son "Histoire du Cryto-Socinianisme à Altorf," et Ruarus, dans le second "Siècle de  ses Epîtres", (N°.26,) prouve clairement, non seulement qu'il ne croyait pas en la doctrine de la Trinité, mais qu'il était, en privé, au moins, actif et inébranlable dans ses efforts pour saper le foi populaire.   

    Il fut dit, qu'il forma une amitié avec Conrad Vorstius à Leyden, et que ce fut Vorstius qui fut le premier à faire bouger ses sentiments religieux. Mais ce rapport fut montré par Zeltner pour être incorrect et sa véritable chronologie impossible. Ce fut de Voidovius et Ostorod qui étaient installés à Leyden, avec certains jeunes polonais de qui ils avaient la charge, alors que Sohner était ici, que son esprit prit sa première orientation vers le socinianisme. Zeltner mentionne un document, que lui-même avait vu, portant l'inscription suivante. "Quis sapiens corruent in eis" (vide Hos. C. xvi. ult.): "Ornatissimo Dno. Ernesto Sonero, Norimbergensi, artium et philosophiae Magistro, studioso pietatis: amico honorando, Andreas Voidovius scripsi. Lugd. Batav. Septembris 10 Ao. unigenae Dei 1598." (Hist. CryptoSoc. p. 33, Not. b). Il apparaît, aussi, que, de ce temps, Sohner entama une correspondance épistolaire avec Ostorod.  

     

    Quand il avait fini ses voyages et avait pris les hauts honneurs de la médecine à Bale, il commença à pratiquer comme Médecin à Nuremberg. Mais il fut appelé peu d'années après à succéder à son premier professeur, Scerbius, à Altorf, où il devint un enseignant populaire en Physique et Médecine, alors qu'il suivit principalement Aristote et Galien. De cette période jusqu'à sa mort, il eut une correspondance régulière avec les Frères de Pologne, et secrètement imprégnit ses sentiments religieux dans les esprits de ses élèves, parmi lesquels les deux plus prometteurs furent Jean Crellius et Michaël Gittichius. Il semble probable, en effet, que le socinianisme s'établit fortement dans les murs de l'université d'Altorf, mais à la mort de Sohner, qui eut lieu le dernier jour de septembre 1612, au jeune âge de quarante ans, et de qui Jean Crellius, dans sa fuite d'Altorf, amena les premières informations en Pologne, empêcha, alors d'en faire l'utilisation.   

     

    Mosheim parlant de Sohner, dit, "Ce subtil philosophe, qui avait rejoint les sociniens, durant sa résidence aux Pays Bas, imprégna leurs principes dans les esprits de ses élèves avec une grande facilité, en ayant acquis une haute réputation, par son enseignement et sa pitié. La mort, en effet, de cet éminent homme, qui survint dans l'année 1612, priva la société montante de son principal ornement et support, pas même le reste de ses amis du socinianisme ne put emmener la cause de leur communauté avec un tel art et dextérité, comme pour échapper à la vigilance et à la sévérité des autres professeurs. Ses plans secrets furent par conséquence mis à la lumière dans l'année 1616, et la contagion du socinianisme qui avait gagnée en force jours après jours et grossissait imperceptiblement dans un système régnant, fut soudainement dissipée et éteinte par la vigilance sévère des Magistrats de Nuremberg. Les étudiants étrangers qui furent infectés par cette doctrine se sauvèrent, alors que les natifs, qui étaient accusés du même reproche, acceptèrent le remède qui leur fut présenté par la main guérisseuse de l'orthodoxie et retournèrent tranquillement à leur ancienne forme de système théologique". 

    Le nom secret, par lequel Sohner fut distingué parmi les étudiants unitariens à Altorf, était Philetus, ou Philetes, un nom qui avait son origine, selon Zeltner, dans leur grande affection pour leur Professeur, et un souvenir, d'une singulière gentillesse et courtoisie pour lesquelles il était distingué, et qui pouvaient être trouvées dans son portrait et gravées sur un plat en cuivre.  

     

    A la tête de la matière supplémentaire, que Zeltner avait attaché à son "Histoire du Cryto-Socinianisme à Altorf,"  il y a une lettre adressée par Sohner à son ami, le Dr Leonard Doldius, écrite le 5 mars 1605, alors qu'il résidait à Nuremberg, indique, avec aucun terme douteux, son état d'esprit à cette période sur les questions religieuses. Joint à cette lettre, il y a un long extrait d'un catéchisme de Sohner en allemand, écrit avec grand soin et avec une extraordinaire perspicacité, et contenant, comme Gundling et Zeltner le supposent, le premier projet et les grandes lignes d'un catéchisme socinien. Ce qui suit est un compte des écrits de Sohner. 

    1. Une discussion contre Matthieu Radecius au sujet de l'immortalité de l'âme. Une copie manuscrite de sa discussion fut déposée dans la bibliothèque Baumgartenienne, et est mentionnée, dans le catalogue de MSS, dans cette collection, p. 90, N°238, sous le titre, "ratio quâ probatur Immortalities Animae".   

    2. Une Démonstration théologique et philosophique, que les punitions éternelles pour les dires mauvais, sont non pour la justice, mais pour l'injustice de Dieu. 1654, 12mo. Zeltner doutait si ce travail, pour une future condamnation, fut jamais publié, bien que Sandius s'y réfère, comme ayant apparu dans l'année 1654. Le témoignage de Sandius, sur ce point fut depuis pleinement vérifié. Dans cette année, un petit volume de tracts théologiques fut publié, portant le titre suivant. "Fausti et Laeli Socini, item Ernesti Soneri, Traetatus alquot Theologici, nunquam antehac in Lucerm editi. Eleutheropoli, Typis Goddofr. Philadelphi, 1654." Ce volume, qui est reconnu parmi les livres rares, contient six traités, dont le cinquième de ceux-ci est de Sohner contre la doctrine de la punition éternelle. Il fut traduit en hollandais, et l'original en latin semble avoir été réimprimé en anglais.  

     

    3. Arguments pour prouver que Dieu le Père est seulement le Dieu d'Israël. Ces arguments sont sans doute les mêmes, qui sont désignés par Ruarus, (Epp. Cent. Ii. N. 43,) "Raisons contre la Trinité, pour la réponse de F. Socin à Wujek, collectionné par cet homme célèbre, D. E.S."  

     

    4. Uns discussion au sujet de la Prédestination.  

     

    5. Explication sur Actes 26 : 6.  

     

    6. Sur l'unité des âmes et sur les intelligences. 

    7. Appendice sur les questions relatives à l'unité des âmes après leurs séparations des corps.   

     

    8. Sur le Repas du Seigneur.  

     

    9. Sur la doctrine de l'Expiation, contre Albert Graver. 

    10. Discussion et commentaire sur la métaphysique d'Aristote, 1657, Gene 4to. Une seconde édition fut publiée à Gene en 1664, 4 to., pour Matthieu Birckner. Elle fut éditée par Jean Paul Felwinger, qui ajoutait sa propre dissertation au sujet des anges, dans laquelle il prit la vue opposée à Sohner, s'efforçant de prouver que les anges n'étaient pas, comme le soutenait Sohner, des substances corporelles. 

    11. Un catéchisme en allemand. Zeltner, au dessus donnant un compte de son catéchisme, dans le corps de son histoire du crypto-Socinianisme, (p. 46,) avait inséré la totalité des cinq derniers chapitres (du chap. 14 au 18.) dans le supplément de ce travail (pp. 820-856). Le sujet de ces chapitres était la fonction sacerdotale et royale du Christ.  

     

    12. Un  Traité sur l'obéissance du chrétien. Zeltner d'abord pense, (p .50,) que celui-ci était le même travail que le précédent, mais après changea son opinion (pp. 513 et 1239), et soumis l'hypothèse, que non seulement il était un travail différent du catéchisme et que Matthieu Radecius en était l'auteur.  

     

    13. Trois problèmes théologiques qui sont narrés sous forme d'un dialogue. I. Si le Régénéré peut s'abstenir de péché, et obéir à la Loi ou aux préceptes du Christ? II Si Paul en Rom 7 : 7, parle en sa propre personne? III Si, sous l'Ancien Testament, les hommes ne pouvaient seulement recevoir que des promesses corporelles et non la vie éternelle.

     

    14. Une lettre pour Leonard Doldius, écrite le 5 mars 1605. Dans cette lettre, qui a été notifiée au dessus, l'auteur déploie son esprit sur le sujet de la religion. 

    15. Un discours "De Ente." Ce discours était inconnu de Zeltner. 

    16. Une oraison funéraire pour Christopher Fürer von Haimendorf, publiée à la fin  du "Itinéraire en Egypte, Arabie", &c. Nuremberg,  1620, 4to. 

    17. Discussions et oraisons de Sohner et d'autres, collectées par Jean Paul Felwinger, et publiées sous le titre, "Philosophia Altdorffians". Nuremberg, 1644, 4 to. Dans ce travail, certaines des discussions et oraisons philosophiques, non seulement de Sohner, mais de Scherbius, et Michaël Piccart, sont sauvées de l'oubli.

     

    (Vidend. Sandii B. A. pp. 96, 97. Bock, Hist. Ant. T. I . pp. 894— 903. Thorn. Crenii Anim. Philol. et Hist. P. v. C. iii. § viii. Zeltneri Hist. Crypto-Socin. Altorf. pp. 26—51. 354. 819. Smalcii Diarium, A.D. 1612, apud Zeltn. p. 1197. Ruari Epistolae, Cent. ii. N. 26. Enfield's Hist, of Philosophy, Bk. viii. Chap. iii. Sect. ii. Moshemii Inst. H. E. Sec. xvii. Sect. ii. P. ii. C. vi. § ii. Vogt, Catal. Libr. Rarior. pp. 635, 636.)

     


     Didier Le Roux
     
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