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David Joris
David Joris (Jan Jorisz ou Joriszoon)
David Joris naquit en 1501 en Flandre ou en Hollande, fils de Marytje et Georges Joris de Koman. Son père était voyageur de commerce, acteur amateur et sans aucune éducation. David Joris apprit dans une école d’Anvers l’art de peinture sur verre et en fera le commerce par la suite.
En 1524, il épousa Dirckgen Willems et dans cette même année prit un grand intérêt pour la réforme de Martin Luther. Toutefois il fut considéré comme un sacramentaire, nom que donnaient au XVI siècle les Luthériens aux protestants qui niaient la présence réelle de Dieu dans l’Eucharistie.
En 1530, il devient disciple de Melchior Hoffman, leader des anabaptistes d’Allemagne septentrionale et des Pays-Bas qui se disait prophète et visionnaire. Il joua un rôle important par ses écrits et influença largement David Joris et Mennos Simons. Il fut reconnu anti-trinitaire et on lui attribua une grande part des prises de positions de Michel Servet.
David Joris se fit baptiser en 1533 dans la ville d’Delft par Obbe Philips principal fondateur du mouvement Anabaptiste d’Allemagne.
Selon l’Encyclopédie Mennonite, David Joris fut un personnage influent pour la stabilisation de l’Anabaptiste, suite à la chute d’une rébellion d’un mouvement radical.
Il rejetait toute la violence employée par cette mouvance qui tentait d’établir une théocratie dans une ville d’Allemagne.
Fort de ses engagements, en 1534 il devint incontestablement un des leaders de l’Anabaptiste d’alors. Homme d’un grand charisme, très vif d’esprit et prophète attira un grand nombre de disciples par sa prédication. A son actif il est attribué presque 300 travaux dont le plus important intitulé « the wonderbook ». Il enseignait « que la doctrine de la Trinité obscurcie la connaissance de Dieu et ne rend aucune distinction possible des personnes ». David Joris était également un mystique, citant ses rêves, visions et prophéties dans ses ouvrages.
Un combat théologique s’engagea pendant un temps avec Menno Simons leader anabaptiste de la province Hollandaise de Frise. Menno Simons jugeait David Joris d’être un homme des compromis et ce dernier rétorquait par des accusations de fondamentalisme excessif…
David Joris prêcha pendant une dizaine d’années en Hollande et dans les parties contiguës d’Allemagne et remporta de nombreux succès. Il fut souvent obligé de se déguiser pour éviter ses persécuteurs et leur échappa bien des fois de justesse. Malheureusement, il en devint tout autrement pour sa mère qui fut arrêtée et tuée par leurs accusateurs.
Il est à penser que ce tragique évènement orienta la vie de David Joris; Après un bon moment, il se résout à mettre de la distance avec ses persécuteurs. Il cherchait un pays d’accueil où trouver la paix dans l’attente de la seconde venue du Christ dont-il pensait ardemment pouvoir être témoin. Dans un premier temps David Joris se rendit à Venise, mais en reviendra infructueux. C’est à Bâle en 1544 que David Joris trouvera refuge. Après avoir été mis en confiance par des amis il prit le pseudonyme de Jean de Bruges, fut admis à la nationalité Suisse et rejoignit l’Église Réformée. Il mena de cette période jusqu’à la fin de ses jours une vie irréprochable et fut d’une grande bonté à l’égard des pauvres. Il ne s’arrêta jamais de correspondre dans le secret avec ses disciples anabaptistes des Pays-Bas. Ses écrits théologiques sur l’Anabaptisme dévoilent un enseignement constant « qu’au pur, toutes les choses sont pures », et « que les symboles extérieurs sont moins importants que la foi intérieure ». C’est dans cette même période qu’il fut ami avec Sébastien Castellion, mais cette connaissance valu à ce dernier de graves ennuis.
David Joris décèdera le 25 août 1556, soit tout justes trois jours après son épouse Dirckgen Willems, et fut enterré dans l’église Saint Léonard de Bâle.
En 1559, le chef Nicolas Van Blesdijk, époux de la première fille de David Joris, s’en prit à la nature des enseignements et les dénonça aux autorités de Bâle. La faculté théologique de l’université observa la théologie de David Joris et l’accusa formellement. Suite aux conclusions de l’université de théologie, les autorités de Bâle déclarent à titre posthume David Joris hérétique. Conformément à une vieille coutume médiévale, qui permettait d’instituer un procès contre les défunts, les autorités ordonnèrent l’exhumation du corps de David Joris et demanda qu’il soit brûlé publiquement ainsi que ses écrits et portraits le 13 mai de cette année.
L'encyclopédie Mennonite divise la carrière religieuse de Joris en « quatre phases de progression : Sacramentaire (1524-1530) ; sympathisant de Melchior Hoffman (1531-1534) ; leader Anabaptiste (1534-1543) ; et Spiritualiste (1540-1556) ». Bien que David Joris ne fût jamais unitarien, sa position affirmée au sujet de la Trinité nous laisse apparaître sa clairvoyance sur cette doctrine. L’intolérance religieuse du XVI siècle était une fois de plus flagrante et faisait un autre martyr dans son histoire et je rappel la personne d’Hélène Weigel qui fut dans sa 80ème année condamnée comme hérétique et brûlée vive …
Didier Le Roux
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