• Brenius Daniel


    Porte d'Haarlem

    Brenius Daniel

      

    Brenius Daniel, (ou De Breen,) est né à Haarlem, en 1594, et fut envoyé, comme représentant de sa ville native, pour étudier la Théologie à l'université de Leyden. Immédiatement après le synode de Dort, et avant l'expulsion des étudiants qui étaient connus pour entretenir des sentiments arminiens, il quitta l'université volontairement, ne choisissant pas de rester sur place pour son éducation, où sa conscience pouvait être enchaînée, ou encore de s'autoriser une bourse d'étude garantie par ses bienfaiteurs, sur de tels termes comme ils étaient imposés sur les élèves dans cette institution.  

    De Leyden, Brenius semble être retourné à Haarlem, où secrètement il attendait le Ministre Hermann Montanus. A la fin de la congrégation remontante, le 19 novembre 1621, vint cinq auditeurs de Montanus étaient détenus, et une liste de leurs noms était dressée. Le jour suivant, Brenius fut arrêté, entre deux policiers, à la maison où il logeait, et emmené à la maison de correction, le 24 du même mois. L'hébergeur, De Glargis, alla l'examiner, sur ordre des Magistrats, et lui dit, que le Maire était d'une excessive mauvaise humeur, et des plus mécontents, de trouver qu'il avait été présent lors d'une assemblée interdite le jeudi précédent, et qu'il espérait mieux avoir à penser de lui, sur le compte des faveurs qu'il avait reçues d'eux, et dont il aurait eu la possibilité de continuer de jouir, s'il l'avait voulu. L'hébergeur ajoute, que Brenius avait écrit au Maire de Strasbourg, l'assurant qu'il se tiendrait comme un honnête administré et un bon chrétien, mais qu'il n'avait pas gardé sa parole, ayant été trouvé à une convention, laquelle était ouverte pour aucun autre but, que de perturber la paix du pays. Mais le point sur lequel il insista le plus était, que les remonstrants étaient autorisés à jouir de leurs propres opinions en privé, et au sein de leurs propres familles. Il demanda, alors, à Brenius de donner un compte de ceux qui étaient présents à l'assemblée, et de mentionner le nom du Ministre. Brenius, manifestant qu'il devrait être autorisé à s'exprimer librement, répondit, que l'assemblée à laquelle il était présent n'avait pas pour but d'exciter le tumulte, mais plutôt de l'empêcher et de le réprimer, et que les exhortations du Ministre pour la paix et la tranquillité étaient plus influentes sur ses auditeurs, que la violence et la furie des soldats, et que pour les injonctions des États, il opposait celles-ci à un bien plus puissant Seigneur, qui ne nous dit pas d'abandonner l'assemblée de nous réunis tous ensemble. Brenius ajoutait que les proclamations des États étaient proprement levées contre des personnes séditieuses et tapageuses, mais qu'il n'était pas une personne de cette description ; qu'ainsi la liberté autorisée aux remonstrants, pour laquelle une telle fanfaronnade était faite, qu'en réalité n'était pas une liberté du tout, mais un piège, et une incitation à commettre le péché, et que, s'il était persuadé d'avoir la vérité de son côté, il était de son devoir de la professer devant la congrégation, et de faire l'une de ses deux idées : soit de suivre ou ne pas suivre son propre avis dans ce respect, et, dans la suite de sa première en cours, de transgresser les injonctions des États, ou par l'interdiction de faire ainsi, violer sa propre conscience, et que sous ces circonstances, simplement pour être présent à l'assemblée à laquelle il s'était essayé, d'être emmené par la force, placé entre deux voleurs, en spectacle devant de nombreuses personnes, et mis à la maison de correction, alors qu'un public maléfique exprimait des ordres, que pas un de ses amis devait avoir la liberté de le voir. 

    Quand Brenius avait fini de statué sur son cas, une conversation suivit, dans laquelle l'Officier lui demanda de donner les noms de ceux qui étaient présents à l'assemblée, et celui du Ministre, dont pour ces deux demandes il refusa vigoureusement de le faire. Sur ce, l'hébergeur le laissa, et deux jours après, il était emmené devant le Maire au hall de ville, où le Heer Vocht lui proposa des questions, d'une façon similaire pour celles qui lui avaient été données par l'hébergeur. Mais Brenius persista à donner les mêmes réponses que précédemment, et prouva avec beaucoup de preuves, qu'il n'était pas coupable soit de sédition contre le gouvernement, ou d'ingratitude et d'infidélité envers celui-ci, dont il reconnut qu'il était sous de nombreuses obligations.  

    Plusieurs tentatives suivirent pour essayer d'ébranler son but, et de lui extraire une confession qu'il avait eu tort, mais ils ne réussirent pas. Après longtemps les Magistrats discutèrent ensemble, et le Maire dit de lui, au nom de ses frères Magistrats, "Si les gentlemans étaient disposés à être aussi sévères avec vous, comme les proclamations le justifient, alors ils devraient vous contraindre de payer l'amende, puisque vous n'informez sur rien, mais ils sont disposés d'agir avec clémence à votre égard". Sur ceci, il fut relâché de son emprisonnement, avec une promesse, qu'il devra apparaître à chaque fois qu'il sera appelé, et reçut réprimandé pour ne plus fréquenter de telles assemblées, et il répondit, qu'il agirait à ce sujet, afin d'être en mesure d'y répondre pour Dieu. 

    Ce qui suivit de la vie personnelle de Daniel Brenius peu est connu. Il n'apparaît pas qu'il tint une fonction publique, mais Zeltner, dans ses notes sur les lettres de Ruarus, donne son avis et dit, qu'il était employé comme correcteur de presse. Il vécut de nombreuses années à Amsterdam, et correspondit avec Ruarus. Sandius établit qu'il mourut dans l'année 1664. Il était un élève d'Episcopius, et bien qu'il ne se soit jamais ouvertement dit socinien, il n'y a pas de doute qu'il était un anti-trinitaire confirmé. Les travaux suivants sont attribués à sa plume. 

    1. Un examen du traité de Simon Episcopius sur la Question, pourquoi est-il droit pour un chrétien de tenir la fonction de Magistrat ? Lat. Ce lui-ci fut écrit dans les environs de l'année 1620, et édité dans le deuxième volume des travaux d'Episcopius. Une plus complète et parfaite réfutation en hollandais apparut en 1640. 

    2. Sur la qualité du Royaume du Christ. Amst. 1641, 8 vo., 1657, 8 vo. Belg. A la seconde édition fut ajoutée, Une Vue sur la Controverse, si et de quelle manière il est juste à un chrétien de tenir la fonction de Magistrat politique ? Proposée en Deux lettres de Daniel Brenius ; Une Brève Explication des cinquième, sixième et septime chapitres de Matthieu, et Une Explication du sixième chapitre de Luc, du septième verset jusqu'à la fin. 

    3. Le Miroir des Vertus Chrétiennes ou une Description des Causes, Attributs et Parties essentielles de la Religion Chrétienne, illustré et confirmé par un plein témoignage de l’Écriture. 

    4. Les Travaux Théologiques de Daniel Brenius. Amst. 1664, Fol. Ceux-ci forment le neuvième volume de la "Bibliotheca Fratrum Polonorum". Une copie de ce travail est profondément incomplète sans ce volume, et un autre contenant les travaux de Przipcovius. Francis Kuyper, le neveu de Brenius, l'éditait, et préfixait un conseil pour le lecteur du Traité de Daniel Brenius, inséré dans la seconde Partie des Travaux d'Episcopius. A ceci il fut ajouté Deux Lettres sur la Question concernant le Magistrat, pour laquelle la première était adressée à Francis Oudaan. Ces Lettres, ensemble avec la déjà mentionnée "réprimande pour le Lecteur," ont été d'abord imprimées en 1666, deux ans après le reste du volume, le contenu duquel était comme suit. a. La Préface de l’Éditeur, contenant une Réprimande nécessaire au Lecteur Chrétien. b. Brève Introduction pour la Compréhension des Écritures. c. Notes sur l'Ancien Testament, avec l'Exception du cantique de Salomon. Ce livre fut excepté, non en raison que Brenius avait un quelconque doute de son autorité divine, mais en raison qu'aucune citation de celui-ci est trouvée dans le Nouveau Testament, lequel pourrait sévir comme d'une clef pour son interprétation. L'annotation ne fait aucune profession pour expliquer la totalité du texte de l’Écriture, mais ces passages seulement, qui lui apparaissent pour tenir la nécessité d'une illustration et d'un commentaire. Il emprunte largement de Wolfgang Musculus. Le Père Simon l'accuse d'avoir d'autres motifs, dans la composition des ses brèves notes sur l'Ancien Testament, pour favoriser les vues des sociniens, et dit qu'en expliquant l’Écriture, il n'avait pas consulté la lumière de la nature, libre de toute passion, comme les sociniens allèguent qu'il est nécessaire de faire, mais l'ayant pris pour garantir la vérité de son nouveau système de religion, il n'avait fait que le standard, par lequel il juge chaque chose. (Hist. Crit. Du Vieux Tes. L.iii. Chap. xvi. P. 507.) d. Notes sur la première partie du Nouveau Testament, contenant les quatre évangiles et les Actes des Apôtres. (Fol. 1-127.) e. Notes sur la dernière partie du Nouveau Testament, nommément, les Épîtres Apostoliques, et la Révélation de Jean (Fol. 1-169.) f. Un traité sur le Règne Glorieux de l’Église pour être établi sur Terre par le Christ. (Fol. 1-48.) Ce Traité fut publié anonymement avant, avec quelques autres choses, sous le titre suivant. "Tractatus de Regno Ecclesiae glorioso, per Christum in Terris erigendo : e Belgico ab Auetore, nonnullis mutatis, in Latinum Sermonem conversus, ect. Amstel. Sumptibus Henrici Dendrini, 1657, " 8vo. g . Un Traité sur la Qualité du Royaume de Christ (Fol. 49-62.) Celui-ci fut écrit en réponse à un travail de Simon Episcopius, intitulé, "S'il est normal pour le Caractère d'un Home chrétien de tenir la Fonction de Magistrat ? " Le Traité lui-même, fut à l'origine publié en hollandais, consistant seulement de huit chapitres, mais il y a trois supplémentaires, contenant une réponse aux objections, qui lui avaient été faites par un certain écrivain, dont le nom n'apparaît pas. h. Une Discussion amicale contre les écrits juifs, traduits du portugais en latin, et une réponse à certaines questions proposées aux chrétiens. (Fol. 63-96.) Cette Discussion fut à l'origine publiée en 1644, 4 to., avec une Exposition de quelques passages difficiles dans la dernière partie du livre de la Révélation. Przipcovius, comme nous l'apprenons de Bock, (Hist. Ant. T.I.P.i. p. 75,) était écrit au-dessus la page du titre de sa copie, "Auctore Dan. Brenio;" mais Reinhart et d'autres l'attribuent à Martin Ruarus. Un aperçu de ce travail est donné par Bock (ubi supra). i. Un Dialogue sur la Vérité de la Religion Chrétienne. (Fol. 100-105.) Bien que celui-ci fut imprimé avec les Travaux Théologiques de Brenius, Sandius nous informe, qu'il était écrit par Joachim Stegmann fils. (B.A. p. 136); et l'éditeur lui-même professe de l'avoir inséré, comme la production d'un auteur inconnu, simplement sur le compte d'une affinité sur ce sujet avec celui du précédent Traité. j. Addenda sur les Livres de Job, des Psaumes, des Proverbes, de Ecclésiaste, etc. (Fol. 106-116.) 

    5. Une Explication du Livre de Job, et la Révélation de Jean, traduite par Francis Kuyper du latin (en hollandais], et révisée par l'Auteur et le Traducteur, par ailleurs étant élargie pour plus d'un tiers. Aussi, le Livre du même auteur concernant la spiritualité, le Règne triomphant du Christ, 2ème Édition. Amst. 1666, 4to. 

    6. Un Compendium de la Théologie d'Erasme, 1677, 24 mo. Lat. Une traduction hollandaise de celui-ci, pat Francis de Haas, fut éditée à Rotterdam par Isaac Naeranus en 1679, 12 mo, avec une Préface de Joachim Oudaan. 

    7. Une lettre de Martin Ruarus, datée à Amsterdam, le 27 août 1627. Cette lettre fut imprimée dans le Second Siècle des Epîtres de Raurus, N° 35.

    8. Lettres Manuscrites de Wolzogenius, et de nombreux autres écrits non édités.

     

    (Vidend. Sandii B. A. pp. 135—137. Moreri, Diet. Hist . Art. BreNius. Bock, Hist. Ant . T. I. pp. 72—78. Zettneri Not. in Ruari Epp. p. 575. Brandt's Hist, of the Ref. in and about the Low Countries, Vol. III. Bk. xlvi. p. 467, A.D. 1619; Vol. IV. Bk. lv. pp. 309 —313, A. D. 1621. Simon, Hist. Crit . du V. T. l. c.)

     


     DidierLe Roux
     
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