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Van Flekwyk Herman
Van Flekwyk Herman
Van Flekwyk Herman était un baptiste hollandais, dont ce nom devint mémorable, en conséquence d'un dialogue qu'il eut avec Cornelius Adrien, un Frère Franciscain, de Dort, communément appelé Broer Cornelis, un homme d'un esprit violent et amer, qui vociférait et était sévère dans ses discours du pupitre, non seulement contre les protestants, mais aussi le gouvernement, et son propre parti, s'ils ne lui plaisaient pas. Avec l'aide de cet individu, Van Flekwyk Herman fut brûlé à Bruges, en Flandre, le 10 juin 1569.
Le dialogue cité ci-dessus nous dit qu'il fut en premier écrit en hollandais et inséré dans l'ancienne martyrologie des mennonites, et fut effacé des dernières éditions. Brandt le transféra dans son "Historia reformationis quae in Belgio accidit," L.x.; et en dernier le Dr. Toulmin publia une traduction en anglais, sous le titre de 'Un dialogue entre un protestant hollandais et un frère franciscain. Londres, 1784". Avant l'exécution de Van Flekwyk Herman , il fut découvert par un inquisiteur, que lors de sa discussion il avançait des idées anti-trinitaires. Ce qui suit est la substance de la conversation qui prit place entre ces deux hommes. Le frère franciscain dit à Van Flekwyk Herman , que s'il devenait catholique, et ordonnait à ses enfants d'être baptisés, il serait seulement décapité. Le prisonnier lui répondit, ne le considérerait-on pas un mauvais catholique, s'il reconnaissait sincèrement avoir erré dans la foi ? L'inquisiteur lui répondit par l'affirmative. Herman alors répondit, "Pourriez-vous faire couler le sang d'un bon chrétien, sans avoir commis un grave péché ?" Le frère Cornelius lui dit, sur un ton furieux, puisque même dans ce cas, il souffrirait la mort, puisqu'il était un apostat. "Mais," répondit le prisonnier, "l'homme mentionné par Jésus Christ, qui avait une centaine de brebis, ne coupa pas le cou de la brebis qu'il avait perdue, quand il la retrouva. Il la prit sur son épaule, et la ramena à la maison avec joie." Le dialogue se produisit comme suit.
"Inquisiteur. Vous avez blasphémé contre le vrai corps et le sang de Dieu, en parlant contre la Messe."
"Prisonnier. Je n'ai pas dit un mot au sujet du corps et du sang de Dieu, et cependant je ne suis pas coupable de ce que vous m'accusez."
"Inq. Ne sont-ils pas le sang et le corps du Christ le sang et le corps de Dieu ? Dieu le Père et Dieu le Fils ne sont-ils pas un ? Prétendez-vous faire deux dieux d'eux ? Êtes-vous un antitrinitaire ?"
"Pris. Ne dites-vous pas, que vous offrez chaque jour à Dieu, dans la Messe, son Fils Jésus Christ ? Quand vous parlez ainsi, vous distinguez Dieu du corps de son Fils, et pourtant vous dites maintenant, qu'il est la chair et le sang de Dieu."
"Inq. Quoi! Ne croyez-vous pas que Christ soit la seconde personne de la Sainte Trinité ?"
"Pri. Nous n'appelons jamais les choses, mais comme elles sont appelées dans la sainte écriture."
"Inq. La sainte écriture ne mentionne-elle pas Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit?"
"Pri. La sainte écriture parle d'un Dieu, le Fils de Dieu, et le Saint Esprit."
"Inq. Si vous avez lu la Foi de saint Athanase, vous devriez avoir trouvé dedans 'Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint Esprit.'"
"Pris. Je suis un étranger de la Foi d'Athanase. Il est suffisant pour moi de croire au Dieu vivant, comme Pierre le croyait, et de croire dans le Saint Esprit, que le Père a répandu sur nous par Jésus Christ notre seigneur, comme Paul le disait."
"Inq. Vous êtes un homme impertinent, pour avoir la fantaisie de dire que Dieu pourrait avoir répandu son Esprit sur vous, vous qui ne croyez pas que le Saint Esprit soit Dieu ! Vous portez ces idées hérétiques des livres diaboliques du maudit Erasme de Rotterdam, qui, dans sa préface sur les Mots de Saint Hilaire, prétend que ce saint homme a dit, qu'à la fin de son douzième livre, que le Saint Esprit n'est pas appelé Dieu dans aucune partie de la sainte écriture, et que nous n'avons pas à parler de lui ainsi, et que les pères de l'église doutaient de lui donner ce nom? Êtes-vous un disciple de cet anti-trinitaire ?"
"Pris. Nous ne suivons ni Erasme ni Hilaire, nous suivons la sainte écriture, comme ils font."
"Inq. Qu'est-ce que signifie, que le Saint Esprit ne soit pas appelé Dieu dans la sainte écriture, puisque lui-même a enseigné la mère église de l'appeler ainsi, comme il apparaît de la Foi d'Athanase ? Mais si vous croyez la sainte écriture, pourquoi ne croyez vous pas la divinité de notre Seigneur ?"
"Pris. Dieu met en garde si je devais nier la divinité du Christ ! Nous croyons qu'il est une personne divine et céleste, qui est la raison pour laquelle pourquoi vous nous mettez à mort."
"Inq. Ce n'est pas vrai? Nous vous mettons à mort, parce que vous ne croyez pas que le Christ prit sa chair de Marie sa Mère."
"Pris. Nous croyons que 'la parole fut faite chair.'"
"Inq. Christ a dit, 'moi et le Père sommes un' et aussi, 'celui qui m'a vu a vu le Père."
"Pris. Christ a dit aussi, 'Qu'ils puissent tous être un, comme toi, Père, œuvre en moi, et moi en toi, qu'ils puissent aussi être un en nous, que le monde puisse croire, que tu m'as envoyé. Et la gloire que tu m'as donnée, je leur ai donnée, qu'ils puissent être un, comme nous sommes un. Moi en eux, et toi en moi, qu'ils puissent être rendus parfaits en un.' Il faut voir aussi les actes des apôtres, chapitre iv, verset 32, et l'épître de Paul aux Galates, chapitre iii, verset 28, et l'épître aux éphésiens, chapitre V, verset 31."
"Inq. Vous avez sucé la poitrine empoisonnée d'Erasme. Mais que répondriez-vous à ces paroles du Christ, 'celui qui me voit, a vu le Père aussi' ?"
"Pris. Christ a dit aussi, 'personne n'a vu le Père, mais celui qui est de Dieu.' Et à un autre endroit, 'personne n'a vu le Père à aucun moment,' et ailleurs, 'mon Père est plus grand que moi.' Comparez ceci avec marc chapitre iii, veset 32- il apparaît pleinement de tous ces passages, que le Père ne fut pas fait chair."
"Inq. Vous ne prétendez pas m'enseigner ? Je le répète : Christ, la seconde personne de la Déité, ou de la Sainte Trinité, fut fait homme. Vous refusez de l'appeler Dieu."
"Pris. Je l'appelle 'le Fils du Dieu vivant,' comme Pierre fit, et 'Seigneur', comme les autres apôtres l'appelèrent. Il est appelé dans les actes des apôtres, 'Jésus de Nazareth - lequel Dieu releva de la mort.' Et Paul l'appela 'cet homme - par qui Dieu jugera le monde en vertu.'"
"Inq. Il y a les arguments misérables du maudit Erasme, dans son petit traité 'Sur la prière,' et dans son 'Apologie de l'évêque de Séville.' Si vous vous-vous contentez d'appeler Christ 'le Fils de Dieu,' vous ne lui donnez pas un titre plus éminent, que celui que Luc donne à Adam, qui l'appelle aussi ' le Fils de Dieu.'"
"Pris. Dieu interdit ! Nous croyons que le corps du Christ n'est pas terrestre, de même que celui d'Adam, mais qu'il est un homme céleste, comme Paul dit."
"Inq. Vous croyez que Christ n'est ni un vrai homme ni un vrai dieu ? Qui est-il alors ?"
"Pris. Christ est le vrai Fils de Dieu, comme Jean le dit, dans sa première épître. Il est aussi un vrai homme, comme Paul témoigne."
"Inq. Jean n'a-t-il pas dit, 'Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné une compréhension, que nous puissions le connaître lui qui est vrai, et nous sommes en lui qui est vrai, dans son Fils, Jésus Christ. Il est le vrai Dieu, et la vie éternelle:' qui est le Dieu que le Fils a manifesté pour nous."
"Inq. Et St. Jean a dit, dans le même chapitre : 'il y a trois qui sont enregistrés dans le ciel, le Père, le Fils, la Parole, et le Saint Esprit, et ces trois sont un.'"
"Pris. J'ai souvent entendu, qu'Erasme, dans sa note sur ce passage, montre que ce texte n'est pas dans le grec original."
Sur ceci, le frère Cornelius, se tournant vers le secrétaire et le clerc de l'inquisition, qui étaient présents à cette discussion, dit : "gentlemen que croyez-vous de tout cela ? Ne dois-je pas blâmer, en raison que j'attaque fréquemment Erasme, ce méchant et maudit anti-trinitaire ? Il est certain qu'il dit ainsi : mais ceci est encore pire ? Il dit, dans sa note sur Luc iv, qu'une forte falsification se coula dans la sainte écriture, en ajoutant ou omettant certaines paroles, sur le compte d'hérétiques ? Non, il dit que certaines notes marginales, qui furent faites par des hommes privés, ont été insérées dans le texte. Cet anti-trinitaire, que vous voyez ici, et l'hérétique Erasme ont l'audace de nous dire que nous avons ajouté ces paroles, 'qui est sur tout chose, Dieu béni éternellement. Amen,' en romain ix, verset 5. Ou bien, ils disent que ces trois personnes sont seulement une doxologie, et qu'ils devraient être traduits ainsi : 'de qui, comme concernant la chair, Christ est venu, qui est sur tout. Dieu soit béni pour toujours. Amen.' Erasme suspecte que ces paroles ont été ajoutées, et prétend que ces mêmes aditions sont trouvées dans d'autres passages, celles, par instance, 'Tu autem Domine,' Etc. 'Gloria Patri, et Filio,' etc., et telles autres expressions, qui desquelles nous concluons habituellement les leçons et les prières de notre église. Comme pour les mots de St. Thomas, 'Mon Seigneur et mon Dieu !' Il ne sait pas quoi faire d'eux, et pourtant il a l'insolence d'observer, que c'est le seul passage dans la sainte écriture, que Christ est appelé Dieu." Alors, se tournant vers Van Flekwyk Herman, il dit, "Voyons, maître anti-trinitaire, si vous avez quelque chose à dire sur ces derniers mots."
"Pris. Thomas s'exprime correctement, car, David n'a t-il pas dit, dans le quatre-vingt deuxième psaume, 'Je dis, vous êtes des dieux ; et vous êtes les enfants du Très Haut'. Et Christ allègue les mêmes mots, pour montrer qu'il peut s'appeler 'le Fils de Dieu.' Voyez aussi Exode xx, versets 8 et 9."
"Inq. Réponse à cette question. Comment se fait-il, que Christ n'a pas dit à Thomas, 'Je ne suis pas ton Dieu' ?"
"Pris. Les paroles de David et Jean, mentionnées avant, peuvent servir de réponse à cette question. Dites-moi, à votre tour, pourquoi Christ n'a pas dit à Thomas, après qu'il ait dit les mots en question, 'Je construirai mon église sur ce roc, 'comme il le dit de Pierre, quand cet apôtre déclarait qu'il était 'le Christ, le Fils du Dieu vivant' ? Ni Christ a dit à Thomas, 'La chair et le sang ne te l'on pas révélé, mais mon Père, qui est dans les cieux.' Et pourquoi le Christ dit à ses apôtres, 'Je vais vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu' ? Pourquoi a t-il dit, 'Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'as-tu abandonné' ?"
"Inq. Mais si Christ n'est pas Dieu, comment se fait-il que nous appelons la sainte Vierge, 'Mère de Dieu' ?"
"Pris. C'est en raison de ceux de votre communion aiment généralement parler un langage différent de celui de la sainte écriture. La Vierge est appelée dans la sainte écriture 'la mère de Jésus,' et jamais 'la mère de Dieu.'"
"Inq. Pensez-vous que nous ne devrions pas rester fidèles aux paroles de la sainte écriture ? Le saint concile de Nicée a décrété que la Vierge doit être appelée 'Mère de Dieu.'"
"Pris. Ne croyez-vous pas que le concile de trente soit aussi saint et vénérable que celui de Nicée ?"
"Inq. Oui certainement, car le Saint Esprit nous a instruit par ce dernier concile, aussi bien que par les pères du concile de Nicée."
"Pris. Le concile de trente ma rendu capable de juger tous les autres conciles. La conduite de cette assemblée doit nous donner une très mauvaise opinion des premiers conciles."En écoutant ceci, le frère Cornelius se fâcha fortement contre le prisonnier. Il l'appela "un blasphémateur contre le Saint Esprit", "Belzébuth", un diabolique anti-trinitaire", et "un ennemi de la mère de Dieu."
"Pris. Vous reconnaissez qu'il y a trois personnes dans la Sainte Trinité, le Père, le Fils, et le Saint Esprit, et que ces trois personnes sont un Dieu. La vierge Marie est, cependant, la mère du Père et du Saint Esprit, aussi bien que du Fils."
"Inq. Ne vous ai-je pas démontré, par la Foi de St. Athanase, que 'le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint Esprit est Dieu, et pourtant il n'y a pas trois Dieu, mais un Dieu' ?"
"Pris. Si chacune de ces personnes n'est pas un Dieu distinct, si les trois personnes jointes sont un Dieu, il suit, que la Vierge Marie est la mère de ces trois personnes. S'il en est ainsi qu'advient-il de votre concile de Nicée ?"
"Inq. Puissiez être rôti dans le feu, vous qui êtes un méchant et abominable anti-trinitaire ! Vous rendriez cent mille docteurs en théologie fous".
Telle fut la substance de la conversation entre le frère Cornelius et Van Flekwyk Herman . Nous en apprenons par comparaison combien un enseignant baptiste illettré était capable, avec l'aide d'une simple compréhension, un esprit honnête et droit, et de telles aides informelles tant que le temps lui était permis, avec quelqu'un qui faisait que de surjouer, et qui seulement supportait ses positions arbitraires et non scripturales par l'autorité humaine et le sophisme des écoles.
Didier Le Roux
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