• CHRISTIANISME UNITAIRE.PRINCIPES DU CHRISTIANISME UNITAIRE. PRINCIPE PARTIE1

          W.-E. CHANNING

    CHRISTIANISME UNITARIEN.

    PRINCIPES DU CHRISTIANISME UNITARIEN.

    François Van Meenen.

     

     

     

    PRINCIPES DU CHRISTIANISME UNITARIEN.

    DISCOURS PRONONCÉ LORS DE L'ORDINATION DU RÉV. JARED SPARKS, BALTIMORE. 1819.

     

     

    Les circonstances particulières de cette cérémonie, non seulement me justifieront si je me suis départi de la marche suivie ordinairement par les prédicateurs, lors de l'admission d'un frère au ministère sacré, mais elles semblent même exiger que je le fasse. Il est d'usage, en pareille occasion, de parler de la nature, du but, des devoirs et des avantages du ministère chrétien, et je serais certainement heureux d'insister sur ces points, si je ne me rappelais qu'il s'agit aujourd'hui d'introduire un ministre dans une association religieuse, dont les opinions, par leur caractère particulier, ont attiré sur elles de nombreuses remarques, et, je regrette de le dire, de nombreux reproches. Beaucoup de bons esprits, beaucoup de Chrétiens sincères, craignent, je le sais, que les solennités de ce jour ne soient de nature à donner une certaine influence à des principes qu'ils regardent comme faux et dangereux. Je respecte les craintes et les inquiétudes de pareils hommes, et c'est parce que j'ai la conviction qu'elles reposent en partie sur une erreur, que j'ai pensé de mon devoir de vous exposer aussi clairement que je le puis, quelques-unes des opinions qui caractérisent dans notre patrie les Chrétiens connus pour sympathiser avec cette association religieuse. Je dois réclamer votre patience pour un sujet qu'on ne peut renfermer dans un cercle étroit. Je dois vous prier aussi de vous rappeler qu'il est impossible de dérouler, dans un simple discours, nos vues sur chaque point de la révélation, et encore moins les différences d'opinions qui existent, comme on le sait, parmi nous-mêmes. Je me bornerai aux points sur lesquels nos sentiments ont été faussement exposés, ou qui nous distinguent le plus radicalement des autres Chrétiens. Ne puis-je pas espérer d'être écouté avec bonne foi ? Que Dieu nous préserve de toute prévention et de toute défaveur et qu'il nous remplisse d'amour pour la vérité et la vertu !

    Mes pensées peuvent naturellement se ranger sous deux rubriques. Je tâcherai d'exposer d'abord les principes que nous adoptons pour l'interprétation de la Bible, et en second lieu, quelques-uns des points de doctrine que la Bible, ainsi interprétée, nous semble exprimer d'une manière manifeste.

     

    I. L'EMPLOI DE LA RAISON DANS L'INTERPRÉTATION DE LA BIBLE.

     

    Nous regardons la Bible comme les archives des révélations successives faites au genre humain par Dieu, et particulièrement de la dernière révélation, de la révélation la plus parfaite de sa volonté par l'intermédiaire de Jésus-Christ. Toutes les doctrines qui nous paraissent enseignées clairement dans l'Écriture, nous les admettons sans réserve, sans exception. Nous n'attachons cependant pas la même importance à tous les livres de cette collection. Nous pensons que notre religion a surtout sa base dans le Nouveau Testament. Les enseignements de Moïse dans leurs rapports avec ceux de Jésus-Christ, nous les envisageons comme adaptés à l'enfance de la race humaine, nous les regardons comme une préparation à une doctrine plus élevée, comme une œuvre utile, principalement parce qu'elle sert de confirmation et de commentaire à l'Écriture chrétienne. Jésus Christ est le seul maître des Chrétiens, et tout ce qu'il a enseigné, soit pendant la durée de son ministère personnel, soit par l'inspiration de ses Apôtres, nous le regardons comme étant d'autorité divine, et nous le professons comme formant la règle de notre vie.

    Cette autorité que nous accordons à l'Écriture, on le comprend, est une raison de l'étudier avec une attention toute spéciale et de rechercher scrupuleusement les principes d'interprétation, au moyen desquels son véritable sens peut être constaté. Les principes adoptés par la catégorie de Chrétiens au nom desquels je parle, ont besoin d'être exposés, parce qu'ils ont été souvent mal entendus. On nous accuse particulièrement de faire un emploi illicite de la raison dans l'interprétation de l'Écriture. On nous reproche d'exalter la raison au-dessus de la révélation, de préférer notre propre sagesse à celle de Dieu. On a si facilement mis en circulation tant d'accusations vagues de cette nature, que nous, pensons devoir a nous-mêmes, devoir à la cause de la vérité, d'énoncer nos vues avec quelque détail.

    Notre premier principe d'interprétation de l'Écriture est celui-ci : La Bible est un livre écrit pour les hommes, dans la langue des hommes, et il faut rechercher son sens de la même manière que celui des autres livres. Nous croyons que Dieu, quand il parle à la race humaine, se conforme, pour ainsi dire, aux règles ordinaires de parler et d'écrire. De quelle utilité la Bible serait-elle pour nous, si elle était écrite dans un langage inconnu?

    Tout livre, tout entretien, exige dé la part du lecteur ou de l'auditeur l'exercice constant de sa raison ; leur véritable sens ne peut être saisi que par des comparaisons et des raisonnements continuels. Le langage des hommes, on le sait, donne lieu à des interprétations diverses ; chaque mot, chaque sentence doit être modifiée et expliquée, d'après le sujet qui est en discussion, d'après le dessein, les sentiments, la condition et les principes de l'écrivain, d'après le génie propre de la langue dont il se sert. Ce sont là des principes généralement admis dans l'interprétation des écrits des hommes ; et celui, dont nous voudrions expliquer les paroles sans recourir à ces principes, nous reprocherait à juste titre de manquer de bonne foi, et de vouloir obscurcir ou dénaturer sa pensée.

    Si la Bible avait été écrite dans une langue et un style propres à elle seule, si elle consistait en paroles qui n'admettraient qu'un seul sens, si elle ne se composait que de sentences entièrement indépendantes les unes des autres, il n'y aurait pas lieu de lui appliquer les principes que nous venons de mentionner. Nous ne pourrions pas parler de ce livre comme des autres écrits. Mais un tel livre serait de bien peu de valeur ; et peut être que de tous les livres, c'est précisément l'Écriture qui s'accorde le moins avec la description que nous venons de faire. La parole de Dieu porte le cachet de la même main que nous retrouvons dans ses œuvres. Elle a des rapports et des affinités a l'infini. Chaque proposition est liée, et doit être comparée à d'autres, pour qu'on puisse en saisir le sens complet et précis. Rien n'est isolé. Le Nouveau Testament repose sur l'Ancien. La doctrine chrétienne est la continuation du Judaïsme, elle est l'accomplissement d'un vaste plan de la Providence, qui exige une grande portée de vue de la part du lecteur. Ce n'est pas tout. La Bible traite de sujets sur lesquels nous recevons des idées par d'autres sources ; ces sujets sont, par exemple, la nature, les passions, les rapports et les devoirs de l'homme ; et elle attend de nous que nous apportions à ses expressions les restrictions et les modifications nécessaires, pour la mettre en harmonie avec les vérités que l'observation et l'expérience nous fournissent sur ces matières.

    Nous avouons ne pas connaître de livre qui exige un plus fréquent emploi de la raison que la Bible. Indépendamment des remarques que nous avons faites sur ses rapports infinis, nous devons encore observer que son style n'affecte nulle part la précision de la science, ni l'exactitude des définitions. Son langage est singulièrement éclatant, hardi, figuré ; il demande qu'on s'écarte bien plus souvent du sens littéral, que le langage de notre époque et de notre pays ; il exige par conséquent un exercice bien plus constant du jugement. Nous trouvons aussi que les différentes parties de ce livre, au lieu de se renfermer dans les vérités générales, se rapportent sans cesse aux temps pendant lesquels elles ont été écrites, à des états sociaux, à des manières de penser, à des controverses religieuses, à des sentiments, à des usages qui se sont évanouis, et sans la connaissance desquels nous courons toujours le danger d'étendre à tous les temps, à tous les lieux, ce qui n'était que temporaire et d'une application locale. Nous trouvons encore que plusieurs de ces livres portent fortement l'empreinte du génie et du caractère particulier de leurs auteurs respectifs, que l'esprit saint, par exemple, ne servait pas de guide aux Apôtres au point de faire disparaître leur tournure particulière d'esprit, et que la connaissance de leurs sentiments et des influences sous lesquelles ils ont été placés, est une préparation à l'intelligence de leurs écrits. Avec cette manière d'envisager la Bible, nous estimons qu'il est de notre strict devoir d'exercer continuellement notre raison sur elle, de comparer, de tirer des inductions, de chercher l'esprit sous la lettre, de scruter la nature du sujet, le but de l'écrivain, sa véritable pensée ; et en général, de partir de ce qui est connu pour aplanir les difficultés et pour découvrir des vérités nouvelles.

    Ai-je besoin de descendre dans des détails pour prouver que l'Écriture exige l'emploi de la raison ? Prenez, par exemple, les termes dont elle se sert ordinairement pour parler de Dieu, et donnez-vous la peine d'observer combien habituellement elle attribue à Dieu des organes, des passions humaines. Rappelez-vous les déclarations du Christ, quand il dit qu'il est venu non pour apporter la paix, mais la guerre ; qu'à moins de manger sa chair et de boire son sang, nous n'avons pas de vie en nous ; que nous devons haïr père et mère, et arracher notre œil droit ; et une foule d'autres passages également forts, également outrés. Rappelez-vous la manière exagérée avec laquelle on dit des Chrétiens, qu'ils possèdent tout, qu'ils savent tout, et peuvent tout faire. Rappelez-vous les contradictions de mots, qui existent entre Paul et Jacques, et le désaccord apparent qui règne entre plusieurs parties des écrits de Paul et la doctrine générale du christianisme. Je pourrais étendre indéfiniment cette énumération ; mais qui ne voit pas, que nous devons déterminer tous ces passages par les attributs connus de Dieu, de Jésus-Christ, de la nature humaine, et par les circonstances dans lesquelles ils ont été écrits, de manière à donner aux expressions une portée tout-a-fait différente de celle qu'elles auraient exigée, si elles avaient dû s'appliquer à d'autres êtres, ou si on avait dû s'en servir pour un autre ordre d'idées?

    J'en ai dit assez pour montrer dans quel sens nous devons faire usage de la raison pour l'interprétation de l'Écriture. Quand nous nous trouvons en présence d'un certain nombre d'interprétations possibles, nous choisissons celle qui s'accorde avec la nature du sujet et la condition de l'écrivain, avec le passage envisagé dans ses rapports à ce qui précède et à ce qui suit, avec le style général de l'Écriture, avec le caractère et la volonté manifestes de Dieu, avec les lois évidentes et reconnues de la nature. En d'autres termes, nous croyons que jamais Dieu ne contredit dans un endroit de l'Écriture ce qu'il enseigne dans un autre ; que jamais non plus il ne contredit, dans la révélation, ce qu'il enseigne par ses oeuvres et par les effets de sa providence. Nous nous méfions donc de toute interprétation qui, après une attention soutenue, .nous semble contraire à une vérité établie. Nous raisonnons à l'égard de la Bible précisément comme des hommes de loi à l'égard de la constitution sous laquelle nous vivons. Or, vous le savez, ils sont dans l'habitude de limiter une disposition spéciale de ce code respectable par les autres, de déterminer le sens précis de ses différentes parties, en recherchant son esprit général, l'intention de ses auteurs, les sentiments, les impressions et les circonstances prédominantes à l'époque où il fut élaboré. Sans ces principes d'interprétation, nous reconnaissons ouvertement que nous ne pouvons soutenir l'autorité divine de l'Ecriture. Qu'on nous refuse cette latitude, et nous devons abandonner ce livre à ses ennemis.

    Nous ne proclamons pas ces principes comme originaux, comme propres à nous. Tous les Chrétiens, sans excepter ceux mêmes qui les décrient avec le plus de véhémence, les adoptent à l'occasion, lorsqu'il s'agit de défendre quelque article favori de leur croyance. Tous les Chrétiens sont obligés de s'en servir dans leurs controverses avec des infidèles. Toutes les sectes les emploient dans leurs hostilités. Tous se servent volontiers de la raison quand elle peut être enrôlée au service de leur parti, et ils ne récriminent contre elle que lorsque ses armes les blessent eux-mêmes. Personne ne raisonne plus fréquemment que ceux dont nous différons. Il est étonnant de voir quoi édifice ils savent élever au moyen d'un petit nombre de vagues insinuations sur la chute de nos premiers parents ; et comme ils savent tirer ingénieusement, de passages détachés, des doctrines mystérieuses sur la nature divine. Nous les blâmons, non pas de raisonner avec tant d'abondance, mais de violer les règles fondamentales du raisonnement, en sacrifiant le clair à l'obscur, et le ton général de l'Écriture à un petit nombre de textes isolés.

    Nous combattons avec force l'air de mépris avec lequel nos adversaires parlent si souvent de la raison humaine, parce que, à notre avis, cela mène droit au scepticisme universel. Si la raison a été si terriblement obscurcie par la chute, que ses jugements les plus décisifs sur la religion ne méritent aucune confiance, alors le christianisme, et même la théologie naturelle, doivent être abandonnés ; car l'existence et la véracité de Dieu, tout aussi bien que l'origine divine du christianisme, sont des conclusions de la raison ; elles doivent rester debout ou tomber avec elle. Si la révélation est en guerre avec la raison, elle se détruit elle-même, car la grande question de sa vérité doit être décidée à la barre de la raison ; Dieu l'a permis ainsi. C'est une chose digne de remarque, combien le fanatique et le sceptique se rapprochent étroitement. Tous deux voudraient réduire à néant notre confiance dans nos facultés, et tous deux répandent le doute et la confusion sur toutes les vérités. Nous respectons trop profondément la révélation pour en faire l'antagoniste de la raison, ou pour nous imaginer qu'elle exige que nous renoncions à nos plus puissantes énergies.

    Nous reconnaissons sans doute que l'emploi de la raison en matière religieuse est accompagné de quelque danger. Mais nous demandons à tout honnête homme de jeter un regard rétrospectif sur l'histoire de l'église et de nous dire ensuite si renoncer à la raison ne présente pas encore un bien plus grand danger. D'ailleurs, c'est un fait positif, l'homme raisonne aussi faux sur tous les autres sujets que sur la religion. Qui ne connaît les théories extravagantes et sans fondement qu'on a inventées dans les sciences physiques et politiques ? Mais qui a jamais supposé qu'il fallût cesser d'exercer notre raison sur la nature et la société, parce qu'on s'est trompé pendant des siècles dans les explications qu'on en a données? Nous en convenons, les passions troublent continuellement, et quelquefois mortellement, notre faculté rationnelle dans ses recherches sur la révélation. Les ambitieux s'efforcent de trouver dans la Bible des doctrines qui favorisent leur amour de la domination. Les gens timides et abattus y découvrent un sombre système, les mystiques et les fanatiques, une théologie de visionnaire. l,es vicieux peuvent y puiser des exemples et des assertions, sur lesquels ils font reposer l'espoir d'un repentir tardif, ou d'une réconciliation sous de faciles conditions. Les esprits faussement raffinés veulent y mettre en lumière des thèses qui n'ont pas été souillées par le contact du vulgaire. Mais les passions ne font pas plutôt dévier la raison dans les recherches religieuses que dans celles d'un autre genre, qui excitent un intérêt plus puissant et plus général ; et par conséquent, il ne faut pas renoncer à cette faculté en religion, à moins que nous ne soyons disposés à l'abdiquer en tout d'une manière absolue. La véritable conséquence à tirer des erreurs presque sans fin qui ont obscurci la théologie, c'est, non pas que nous devons négliger et dépriser nos facultés, mais que nous devons les exercer avec plus de patience, plus de circonspection, plus de droiture. Les pires erreurs, après tout, ont précisément surgi dans cette église qui proscrit la raison et qui exige de ses membres une foi implicite. Les doctrines les plus pernicieuses ont été le produit des temps les plus obscurs, lorsque la crédulité générale encourageait des hommes pervers et des enthousiastes à débiter leurs inventions et leurs rêveries, et à étouffer les faibles remontrances de la raison par les menaces d'une perdition éternelle. Dites ce que vous voulez, Dieu nous a donné une nature rationnelle et nous demandera compte de son emploi. Nous pouvons la laisser dormir, mais si nous le faisons, c'est à nos risques et péril. La révélation nous est adressée comme à des êtres doués de raison. Nous pouvons désirer, dans notre paresse, que Dieu nous eût donné un système n'exigeant aucun travail de comparaison, de restriction, de déduction. Mais un tel système eût été en contradiction avec tout le caractère de notre existence actuelle ; et c'est le rôle de la sagesse d'accepter la révélation comme elle nous a été donnée, et de l'interpréter à l'aide des facultés qu'elle suppose et sur lesquelles elle s'appuie.

    Aux vues que nous venons d'exposer, on oppose ordinairement une objection tirée des attributs de Dieu. Dieu, dit-on, étant infiniment plus sage que l'homme, les vérités qu'il dévoile doivent surpasser la raison humaine. Dans une révélation faite par un tel instituteur, nous devons nous attendre à des propositions, que nous ne pouvons concilier les unes avec les autres et qui peuvent sembler en contradiction avec des vérités établies ; et il nous appartient, non pas d'élever des doutes sur elles ou de les expliquer, mais de croire, d'adorer et de soumettre notre faible et charnelle raison à la parole divine. A cette objection, nous avons deux courtes réponses à faire. Nous disons d'abord, qu'il est impossible qu'un instituteur d'une infinie sagesse expose ceux qu'il veut enseigner à une erreur infinie. Du moment que nous admettons que des propositions, qui, prises dans leur sens littéral, semblent évidemment en désaccord les unes avec les autres, ou avec quelque vérité reconnue, doivent cependant être entendues et acceptées à la lettre, quelle limite possible pouvons-nous assigner à la foi dans des contradictions? Quel refuge avons-nous contre le fanatisme le plus déréglé, qui peut toujours citer des passages tels que, pris dans leur sens littéral et palpable, ils viennent prêter appui à leurs extravagances? Comment les Protestants peuvent-ils échapper à la doctrine de la transsubstantiation, doctrine qui nous est enseignée si textuellement, si la soumission de la raison, actuellement contestée, est un devoir pour nous ? Comment pouvons-nous même croire fermement à la vérité de la révélation? Car si une contradiction apparente peut être vraie, il n'y a pas de raison pour qu'une autre ne puisse pas l'être aussi, et alors la proposition que le christianisme est faux, bien qu'elle implique contradiction, pourrait aussi être vraie.

    Nous répondrons en deuxième lieu que, si Dieu est infiniment sage, il ne peut pas se jouer de l'intelligence de ses créatures. Un sage instituteur fait preuve de discernement en se mettant au niveau de la capacité de ses élèves, et non pas en jetant le trouble dans leur esprit par des choses inintelligibles, ni en les mettant à la torture par des contradictions manifestes, ni en leur distillant le doute et la défiance de leurs propres facultés. Un maître infiniment sage, qui connaît la portée exacte de nos esprits et la meilleure méthode d'y répandre la lumière, surpassera tous les autres instituteurs dans la manière de mettre la vérité à la hauteur de notre pensée et de faire ressortir tout ce qu'elle a d'aimable et d'harmonieux. Sans doute, nous devons nous attendre à rencontrer ça et là des obscurités dans un livre tel que la Bible, qui a été écrit pour le passé et pour l'avenir, aussi bien que pour le présent. Mais la sagesse de Dieu nous garantit que tout ce qui est nécessaire pour nous, et nécessaire pour notre salut, est trop clairement révélé pour être mal compris, et trop rationnellement pour être mis en doute par un esprit sensé et droit. Ce n'est pas la marque de la sagesse de se servir d'une phraséologie incompréhensible, de nous communiquer ce qui est au-dessus de nos capacités, de rendre l'intelligence confuse et désordonnée par des apparences de contradictions. Nous vénérons trop notre instituteur céleste pour lui attribuer une pareille révélation. Une révélation est un don de lumière. Elle ne peut pas rendre nos ténèbres plus épaisses, ni accroître nos perplexités.

     


     Table des matières. 

     

     

     

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    Didier Le Roux

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