• W.-E. CHANNING : LIBERTÉ SPIRITUELLE ET TRAITÉS RELIGIEUX

    W.-E. CHANNING

     

    LIBERTÉ SPIRITUELLE ET TRAITÉS RELIGIEUX

    PRÉCÉDÉS D'UNE INTRODUCTION PAR M. EDOUARD LABOULAYE

    MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR AU COLLEGE DE FRANCE

    AUTEUR DE PARIS EN AMERIQUE

    PARIS, CHARPENTIER, LIBRAIRE-ÉDITEUR

    28, Quai De L'école ; 1866

     

     

     

     INTRODUCTION. (1ère partie)

    Les Œuvres Sociales et les Traités sur l'Esclavage ont fait connaître Channing comme réformateur et comme philanthrope ; ce nouveau volume le montrera sous un jour nouveau, comme chrétien éclairé et fervent. C'est sous cet aspect qu'il est le plus intéressant de considérer cette belle figure, car c'est la foi qui a fait de Channing un réformateur, et c'est le Christianisme qui a inspiré tous ses écrits. On ne le connaît vraiment que quand on sait comment l'Évangile était la règle de toute sa vie, et c'est ce qu'a démontré tout récemment, avec une grande vérité, l'auteur de l'excellent livre qui porte le titre de Channing, sa vie et sa doctrine. C'est à cette biographie que nous renvoyons le lecteur qui veut connaître en détail cette existence si belle par son unité. Croire, penser, agir, sont trop souvent pour nous trois choses distinctes ; c'en est une seule pour ce vrai chrétien.

    Ce nom de vrai chrétien donné à Channing surprendra peut-être quelques lecteurs. On sait que le pasteur américain était unitaire, c'est-à-dire qu'il n'admettait pas que Jésus-Christ fût une des trois personnes divines, et il nous est difficile de comprendre qu'on puisse être chrétien en repoussant ce que nous regardons comme le dogme fondamental et la pierre angulaire de notre religion.

    Je n'entends pas défendre Channing sur ce point, mais je voudrais montrer seulement comment les opinions dogmatiques de Channing ne sont pas tout à fait celles qu'on lui prête, et comment ces opinions ont d'ailleurs peu d'influence sur sa façon d'envisager le Christianisme. On sentira dès lors comment, sans être de la secte unitaire, on peut cependant lire avec intérêt et profit les discours que contient ce volume.

    Channing rejette le dogme de la Trinité parce que, dit-il, il ne le trouve pas dans l'Évangile, et que sa raison le repousse, mais il admet que Jésus-Christ est le fils de Dieu, sans vouloir pénétrer tous les mystères que ce nom peut cacher.

    "Plus j'avance en âge, écrit-il à madame Joanna Baillie, moins je m'inquiète d'assigner un rang précis à Jésus-Christ. La puissance du Christ est pour moi dans sa pureté sans tache, dans sa perfection morale. J'attache moins d'importance à ce rang parce que j'ai appris que toutes les âmes sont de même famille, et que la nature angélique et la nature humaine sont essentiellement une. Cette conviction fait que je ne suis point choqué par le système humanitaire. Il me semble cependant que ce système prête à de sérieuses objections, et je ne suis point touché par l'argument favori de ce parti, que leur système rapproche Jésus de nous. La perfection morale me paraît la grande distinction du Christ, et le sépare de tous les hommes. Cette distinction reste la même dans tous les systèmes, et elle est plus inexplicable dans le système humanitaire que dans tous les autres."

    Avec de pareils sentiments on comprend comment Channing pouvait dire qu'il y avait en lui très peu d'unitaire, qu'il n'avait point de sympathie pour la doctrine de Priestley, et qu'il se rapprochait, au contraire, de tous ceux qui attendaient une nouvelle et plus pure effusion de la vérité chrétienne. Il se proclamait membre de l'Église universelle, formée des amis de Dieu et des amis des hommes. Le dogme le repoussait, la morale l'attirait, et sans essayer de définir ce qu'était Jésus-Christ, il avait un amour ardent pour celui qu'il considérait comme l'envoyé de Dieu.

    Qu'on ne cherche donc pas dans ce volume le symbole d'une secte ; tout au contraire, on n'y trouvera qu'une admiration profonde pour l'Evangile et pour la personne du Christ. Il n'est donc pas de chrétien qui ne puisse lire avec fruit les discours sur les Preuves du Christianisme, et sur le Caractère du Christ. On n'y verra rien qui puisse blesser de respectables convictions.

    Ceci reconnu, disons maintenant ce que Channing voyait dans le Christianisme. Ces idées en ce point ne sont pas nouvelles, mais elles sont exposées avec tant de force, et si bien suivies dans tous les détails qu'il est difficile de n'en être pas touché; comme d'une vue plus juste et plus vive que tout ce qu'on nous a présenté jusqu'à présent.

    Pour Channing, le Christianisme n'est pas un symbole, une collection de dogmes, c'est une doctrine morale qui vient du ciel ; notre intelligence comme notre cœur y trouvent la solution de tous les problèmes qui nous agitent. Mais les bienfaits de l'Évangile ne nous appartiennent qu'à une condition. Il faut nous les approprier par le libre effort de notre esprit; il faut que cette vérité entre, pour ainsi dire, dans notre substance, et devienne notre propre vie. Les symboles, les professions de foi, les églises même ne sont que des secours extérieurs, en qui Channing a peu de confiance; c'est à chacun de nous à se faire chrétien. Dieu nous appelle individuellement, notre salut est chose personnelle, c'est à nous d'agir. La religion, c'est l'amour de Dieu et des hommes; on se donne un pareil sentiment, on ne le reçoit pas.

    Il faut donc que chacun de nous raisonne librement sa croyance, écarte ce qu'il croit l'erreur, embrasse ce qu'il croit la vérité. Sans doute il y a dans cette voie plus d'un danger et plus d'une difficulté, mais la vérité est à ce prix ; elle n'existe pour nous que quand nous la comprenons. La professer des lèvres, ce n'est pas la posséder.

    Au reste, je laisse Channing exposer lui-même sa façon de comprendre le Christianisme ; il le fait avec une conviction qui porte le lecteur au respect, et force à réfléchir.

    Février 1840 (Memoir of W. E. Channing, page 121).

    "J'ai lu votre communication avec beaucoup de sympathie. Elle m'a reporté au début de ma propre histoire religieuse. Non pas que j'aie jamais souffert comme-vous; mais personne ne peut réfléchir sur un sujet religieux sans rencontrer des difficultés. Les gens qui n'ont pas de doute doivent souvent ce privilège à l'absence de pensées.

    Aussitôt que nous commençons à réfléchir, nous sommes forcés de remettre en question une partie de notre foi traditionnelle, et l'ébranlement d'une partie nous fait quelquefois trembler pour l'édifice tout entier. J'ai passé des années à rechercher la vérité sérieusement et avec anxiété, je ne regrette pas ma peine. Toute ma peine, toute mon inquiétude s'évanouit quand je pense à la foi calme, à la largeur de vues et d'espérances où elles ont abouti.

    Vous désirez connaître l'histoire de mon âme, cette histoire remplirait un volume. Ce qui m'a fait chercher la vérité, c'est le coup porté à ma nature morale par le système de croyances religieuses qui régnait en mon enfance. Toutes mes idées de justice et de bonté se révoltaient contre les dogmes cruels qu'on enseignait alors. J'allai droit à l'Écriture, et peu à peu la lumière bénie sortit de la parole de Dieu et rayonna sur moi. J'appris bientôt quelle était la grande fin pour laquelle le Christ est venu dans le monde ; j'appris que son premier objet, sa vue la plus haute n'était pas de nous délivrer du châtiment, mais de nous délivrer de ce qui mérite le châtiment, c'est-à-dire du mal moral, de toutes les impuretés du cœur et de la vie, de tout ce qui nous sépare de Dieu. J'appris qu'il était venu pour répandre une influence morale et spirituelle, grâce à laquelle l'homme devient un être pur, désintéressé, excellent. J'appris bientôt que le ciel et l'enfer sont dans l'âme, que c'est là qu'habitent le feu et le ver rongeur, et que nous ne pouvons atteindre au bonheur du ciel qu'en nous abreuvant de l'esprit céleste. En d'autres termes, j'ai appris que le royaume du ciel est au dedans de nous, que le Christianisme est par excellence un système spirituel, ou qui avant tout a pour objet de racheter du mal l'âme humaine, et nous ne pouvons comprendre l'Évangile qu'autant que nous l'interprétons d'après ce principe. Une grande vérité s'imposa de plus en plus à ma pensée. Je sentis, je vis que Dieu était désireux de communiquer son saint Esprit, sa force et sa lumière à tous les hommes qui s'efforcent sérieusement de surmonter le mal et d'avancer vers cette perfection qui est le véritable ciel. Vous comprendrez facile ment comment ces idées dissipèrent toutes les ténèbres où m'avait plongé une croyance fausse et traditionnelle. Croyez bien que je sympathise à vos épreuves. Pour vous encourager, je puis vous dire que les plus nobles esprits ont passé par des troubles semblables, avant d'atteindre la lumière d'une foi calme et heureuse. Ne vous tourmentez pas pour vous former d'un seul coup toutes vos convictions. Soyez sûr que Dieu, la bonté, la justice même, ne peut pas vous demander d'approuver ce qui choque vos meilleurs sentiments. Examinez suivant l'occasion. Cherchez la lumière d'en haut. Surtout soyez fidèle à l'idée du devoir, vivez suivant la lumière que vous avez déjà, et je ne doute pas que les difficultés qui troublent votre esprit ne finissent par se dissiper".

    S'il nous est imposé de rechercher la vérité pour nous l'approprier, on comprend que la liberté est de l'essence même de la religion, car toute gêne apportée à la liberté est une mutilation de notre âme et une injure à la vérité. De là cet amour ardent de Channing pour la liberté, sous toutes ses formes et dans toutes ses applications. Voici comment il s'en explique dans un discours qui nous donne le secret de sa vie:

    1827. "Vous savez que ma destinée a été de remplir parmi vous les fonctions du ministère dans un temps d'épreuves, dans un temps où les passions étaient déchaînées, où l'insolence et la bigoterie renaissaient. J'allais dire que ce fut mon malheur d'être obligé de  vivre et de prêcher dans cette saison d'orages. Mais non ; j'ai appris que le grand objet de Ta vie présente c'est de nous former l'âme et le caractère par la peine et la lutte, et je ne doute pas que la sagesse de Dieu ne m'ait assigné, comme aux autres, le combat dont j'avais besoin. Il n'est pas rare d'entendre dire qu'on désire la paix, et je ne crois pas que personne ait plus que moi ce désir, dans le fond de l'âme. Ce qui me charme surtout dans mes retraites d'été, c'est que je m'y mets à l'abri de toutes les collisions de la vie. Perdu dans une complète solitude, ne voyant autour de moi que l'ordre et la beauté de la nature, n'entendant que les mélodies du vent, des bois et des eaux, j'ai dit souvent : Il est bon d'être ici. Il me semblait que le paradis s étendait autour de moi, et je reculais a devant l'idée de rentrer sur le champ de bataille, et d'ouvrir de nouveau t'oreille aux cris de la discorde.

    Mais je me rappelais que la vertu qui fuit à l'ombre quand Dieu lui dorme une œuvre à accomplir dans le monde, que cette vertu qui évite avec soin toute vu, tout bruit qui la blesse, n'est pas la vertu du Christianisme; et je ne crois pas que, même en cette vie, on trouve le bonheur en évitant le combat. Le Christianisme, il est vrai, recommande et promet la paix à ceux qui l'embrassent. Mais c'est une paix intérieure, qui a pour racine une piété forte, une vertu solide, ce n'est pas cette paix que répand autour de nous la tranquillité extérieure. C'est une paix qui subsiste et se fortifie au travers des orages, une paix que le monde ne donne pas et qu'il ne peut pas retirer, la paix d'une âme énergique et non pas d'une âme faible, une paix qui n'est jamais plus entière que dans les moments où l'on nous accable de reproches injustes, où l'on nous charge de devoirs périlleux, alors que l'âme, forte de sa droiture, s'appuie en Dieu avec confiance. Malgré mon amour de tranquillité, j'ai senti que j'étais appelé au grand combat qui s'agite entre la liberté religieuse et l'esprit d'intolérance et de domination, entre le Christianisme qui s'épure et lé Christianisme corrompu; diverses circonstances m'ont mis en évidence dans cette lutte, et m'ont donné un rôle que j'aurais été le dernier à désirer.

    Peut-être n'a-t-on pas bien compris les motifs qui m'ont dirigé dans cette partie de ma carrière politique. On a pu supposer que j'étais poussé par un attachement violent à un symbole particulier ; et il est vrai que je suis de plus en plus convaincu de l'importance et de la supériorité des doctrines religieuses que j'en soigne. Mais ce n'est point un zèle particulier, c'est un principe plus puissant qui a agi sur moi, c'est mon attachement à la cause de la liberté religieuse. Revendiquer les droits de l'âme, maintenir la liberté intellectuelle, résister à l'intolérance et à l'esprit de persécution, sauver nos églises du despotisme spirituel, voilà ce qui touchait bien plus mon cœur que l'idée d'assurer le triomphe d'une doctrine ou d'une secte particulière.

    Dès mes premiers pas dans la vie, j'ai vu qu'une ère nouvelle allait s'ouvrir pour notre pays et pour notre âge; c'était le commencement d'une lutte violente pour restaurer des doctrines tombées peu à peu dans l'oubli. Le cri d'Orthodoxie venait d'être poussé, et on adoptait un système de mesures pour étouffer la libre recherche. On avait soin de répandre au loin de vagues rumeurs sur une conspiration secrète contre ce qu'on appelait les doctrines de la réformation, les doctrines essentielles du Christianisme; on marquait du fer chaud de l'hérésie des doctrines qu'avaient épousées quelques-uns des hommes les plus sages de l'Amérique et de l'Europe, Si j'entrai dans le champ de la controverse, ce fut moins pour défendre ces opinions que pour encourager mes frères à se servir de leur  raison, à examiner librement les doctrines religieuses. Je sentis alors, ce qu'aujourd'hui je sens avec plus de force, que l'âme humaine est faite pour avancer par la liberté, par l'usage de ses facultés, j'entends l'usage réfléchi, impartial, indépendant. Je ne voulus pas laisser enchaîner mon intelligence par des hommes qui  n'avaient aucun titre à ce despotisme, par des hommes en qui je voyais souvent des marques d'infériorité dans l'esprit et dans le cœur. Je ne voulus pas souffrir qu'on enchaînât les autres. Je sentis quelle honte retomberait sur notre société éclairée et sur nous si nous endurions qu'une poignée d'hommes (il n'y en avait pas alors et encore aujourd'hui il n'y en a pas davantage) se permît de nous dicter ses opinions sur le plus important objet de la pensée, et réduisît au silence les sincères amis de la vérité.

    Ce qui m'engagea dans une lutte dont je ne suis pas encore sorti, ce fut de voir qu'on essayait de nous river à des croyances vieillies en excommuniant ceux qui cherchaient une plus noble vue du Christianisme, Je n'ai aucune raison de regretter le rôle que j'ai pris. Mon amour de la liberté a grandi avec mon intelligence. Il est mêlé maintenant à tous mes sentiments religieux, à toutes mes sympathies, à toutes mes affections; car je suis persuadé que l'honneur de Dieu, Je bonheur et le progrès de l'humanité demandent avant tout que rien n'empêche nos facultés, et qu'on donne à la pensée le champ le plus large. Si nous devons grandir, c'est par le libre exercice de nos facultés. Si nous devons atteindre à une conception du Christianisme qui soit plus brillante et plus élevée, il nous faut commencer avec l'idée que les âges écoulés n'ont point épuisé la vérité chrétienne, et qu'il nous faut avancer au delà de la sagesse de nos pères. Je ne sais rien qui indique une plus grande ignorance de l'histoire de l'Église et de l'histoire de l'humanité, rien qui soit mieux fait pour hébéter l'intelligence et nous ramener à la barbarie, que l'idée que nous n'avons plus rien à apprendre, que le Christianisme est venu à nous pur et parfait, et que notre devoir ne consiste qu'à recevoir les leçons de notre catéchisme. Je suis sûr que cela n'est pas vrai. Tous les cœurs sincères savent que le Christianisme a été horriblement défiguré. Supposer que les premiers réformateurs l'ont purifié de toutes les corruptions, c'est supposer qu'ils aient des lumières spirituelles aussi brillantes que celles qui ont rayonné sur les apôtres. Le Christianisme n'a pas été ainsi purifié.

    Personne de nous ne le possède dans sa pureté. Je ne sens que trop les imperfections de toutes les classes et de toutes les communions; tout l'espoir du Christianisme repose sur le courage et la piété de ceux qui rejettent toute autorité humaine, qui brisent les fers de tous les symboles, et qui se livrent à l'étude réfléchie, pieuse, confiante, de Dieu, de ses œuvres et de sa providence. La liberté de l'esprit jointe à l'acceptation sincère de toute la vérité déjà connue, voilà ce qui constitue l'énergie et l'esprit qui doivent affranchir l'Église et le monde de cette foule d'erreurs qui obscurcissent encore la religion et en affaiblissent la sainte influence.

    Si j'ai fait quelques progrès, je les dois surtout à l'esprit de liberté dont je suis imbu ; rien ne peut remplacer cet esprit, ni dons de la nature, ni livre, ni association avec des gens instruits. Ce fut ma destinée de venir en un temps où allait se décider la question de savoir si nous aurions cette liberté, ou si l'inquisition, avec ses ministres en tête, lierait l'intelligence de ce pays avec des chaînes de mort. La bonté de Dieu, la résolution de vivre et de penser par moi-même, une éducation qui m'avait appris à chérir la liberté, ont décidé du rôle que j'ai pris. J'espère que je n'ai pas été inutile. J'espère que j'ai contribué à donner aux autres le courage de penser et d'exprimer leur pensée, et je ne doute pas que ce soit aux efforts de Boston que le pays tout entier ne doive la liberté religieuse dont il jouit. 

    Je reviens à vous maintenant, mes chers auditeurs, avec le plus grand désir de respecter et de maintenir votre liberté intellectuelle, et de défendre la grande cause de l'humanité. Je n'ai aucun désir d'imposer aux autres ma façon de voir, je ne veux ni effrayer, ni intimider, ni employer d'autres armes que la raison et la persuasion. Je suis de plus en plus choqué de la tyrannie de la chaire, de l'abus d'influences auquel on soumet ce lieu sacré, de la prétention qu'affectent lés maîtres religieux d'être écoulés comme des oracles, et de cette hardiesse avec laquelle ils font de l'Être suprême un de leurs partisans".

    Je trouve les mêmes opinions exprimées avec plus de calme, mais non pas moins de force, dans un article publié dans le Disciple Chrétien, en 1811, article qui n'a point été recueilli dans les œuvres complètes. Voici ce morceau : je ne crains pas de fatiguer le lecteur en lui faisant entendre la parole même de Channing, car personne n'a mieux, exposé la pensée mère qui domine aujourd'hui la plupart des communions libres. Peu à peu tout ce qui est sorti de l'Église romaine, tout ce qui n'est pas maintenu dans l'immobilité par la toute puissante organisation du catholicisme, s'engage dans la voie qu'a signalée Channing. Ce mouvement n'est que la conséquence des principes établis par les premiers réformateurs. Dès qu'on a pu juger qu'en dépit des conciles et de l'Église, tel ou tel dogme n'était pas dans l'Évangile, la porte a été ouverte à la liberté. Avec la raison il n'y a pas de demi-concessions, elle est juge de tout, ou elle n'est juge de rien. Elle est bien faible si elle ne reconnaît pas son impuissance et ses limites naturelles ; mais ces limites, c'est elle seule qui les reconnaît et qui les accepte. En ce sens, il est vrai de dire que pour trouver Dieu et la vérité, elle est notre seule règle et notre seul guide.

     

    Table des matières.

     

    Introduction : partie 1
    Introduction : partie 2
    La liberté spirituelle : partie1
    La liberté spirituelle : partie2
    L'Eglise : partie1
    L'Eglise : partie2
    Les preuves du christianisme : partie 1
    Les preuves du christianisme : partie 2
    Caractère du Christ
    La grande fin du Christianisme
    L'immortalité de l'âme
    La vie future
    Du respect dû à tous les hommes
    La religion est principe social 
    Le christianisme est une religion raisonnable (partie1)
    Le christianisme est une religion raisonnable (partie2)
    Le christianisme est une religion raisonnable (partie3)

     

    Didier Le Roux

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