Denck Jean , (en allemand Hans Dengck), fut l'ami intime de Lewis Hetzer. Scultetus l'appela le Bavarois, le décrivant comme un homme cultivé et un adroit hébraïste, mais dit aussi qu'il avait un tempérament mélancolique. Selon certain, il serait né en Palatinat Supérieur, qui maintenant forme l'arrondissement du Regen et le Maine Supérieur, en Bavière. Ayant été ôté, par le Chef Magistrat de la ville de Nuremberg, de la fonction de Recteur de l'école de St. Sebald, en l'année 1524, il lui fut ordonné de quitter le lieu avant le levé du soleil. De Nuremberg, il alla en Suisse, où il continua de résider la plus grande part du temps, durant le reste de sa vie. A St. Gall, et ensuite à Bâle, il fut employé comme correcteur de presse ; et durant sa résidence à ce lieu il forma une connaissance intime avec Oecolampade. 

En 1526, il commença à assister Hetzer dans la traduction des Prophètes, qui fut publiée dans l'année qui suivit et, en 1528, il décéda de la peste à Bâle. Le livre de Michée fut rendu par Denck en allemand, comme il apparaît d'un travail dans la librairie royale à Königsberg, intitulé, "Micha der Prophet, wie der Hans Dengck uff diese Zeit verglichen hat, u. s. w. Strassburg, Jacob. Cammer" (une contraction du nom de Cammerlander). 8vo. La date de son impression n'est pas mentionnée, mais on suppose pour avoir été en 1527.

Une copie d'un autre travail rare de Denk est préservée dans la même librairie, et porte le titre suivant. "Von dem Gsetz Gottes, wie das aufgehaben sey und doch erfullt werden muss. Hans Dengck". 8vo.

Six traités théologiques et ascétiques, qui portent le nom de Denck sur la page du titre, furent publiés à Amsterdam en 1680, 12 mo., et la traduction d'une édition de l'ensemble de la Bible en allemand, laquelle fut imprimée à Worms en 1529, sont communément supposés pour être de Hetzer et Denck. Mais comme Hetzer fut décapité le 4 février de cette année et que Denck mourut l'année précédente, la Bible en allemand, ci-dessus mentionnée, bien qu'il soit possible qu'elle ait appartenu aux deux, fut probablement continuée et amenée à la presse par d'autres, qu'ils avaient associés avec eux dans cette entreprise. 

Aucune mention n'est faite de Denck par Sandius, ou aucun de ceux, qui professent avoir écrit une histoire de l'unitarisme, avant le temps de Bock. Il ne fait aucun doute qu'il peut être rangé parmi le nombre des anti-trinitaires. Dans son "Ordnung Gottes und der Creaturen Wort",  il dit que Dieu est la source de toutes les créatures existantes, que l'Esprit ou la Puissance de Dieu se classe après Dieu dans l'échelle de l'existence, et alors la Parole, laquelle Dieu généra par son Esprit. Mais par la "Parole" il comprenait les âmes des hommes, et non le Fils de Dieu. Il crut, cependant, que cette Parole commença à exister avec la nature humaine.

Il nia totalement la présence réelle du corps du Christ lors du Repas du Seigneur, et enseigna que les chrétiens y participent que dans un sens spirituel. On dit aussi qu’il rejeta la doctrine d'une satisfaction plénière par le Christ, et il est bien connu, qu'il raviva la doctrine d'Origène sur la restauration universelle.

Il est de coutume de classer Denck parmi les anabaptistes allemands, mais il ne se joignit à aucune secte et affirma que le salut éternel pouvait être atteint par les membres de chaque secte. Hetzer et lui acquirent une grande célébrité en Suisse et les pays voisins, et certains pensèrent qu’ils partirent suite à leur réussite qui se propagea à travers les provinces d'Italie, que l'unitarisme trouva beaucoup de raviveurs et défenseurs dans les états italiens, peu de temps après les débuts de la Réforme. 

Si nous donnons du crédit aux récits de Wigand et Scultetus, Denck fut dépassé par OEcolampade, peu de temps avant sa mort, abandonnant quelques-unes de ses plus extravagantes idées, mais il ne semble pas qu’un changement s'opéra pour ses sentiments sur la Trinité et la divinité du Christ.

A Worms, où Denck et Hetzer demeurèrent quelque temps, tandis que leur traduction en allemand des Prophètes était en cours d'impression, il y eut un jeune prédicateur évangélique, du nom de James Kautz, de Bockenheim, qui embrassa leurs idées avec beaucoup d'ardeur, et se tint comme leur défenseur avoué. Il attaqua avec véhémence certaines des doctrines populaires, en sept thèses, lesquelles il défendit à Worms, le 13 Juin 1527, et furent généralement connues par l'intermédiaire de la presse. Cela attira l'attention des prédicateurs à Strasbourg, qui se sentaient appelés à publier une réponse, qui pouvait fonctionner comme un avertissement au peuple. La réponse préparée à cette occasion est censée avoir été établie par Bucer. 

Mais cela n'eut pas l'effet de faire taire Kautz, qui continua d’attaquer ce qu'il estimait être des erreurs populaires, à Worms et ailleurs, jusqu'à ce qu'il soit arrêté et placé dans la prison de Strasbourg. Ce fut dans ​​le début de l’année 1529. Dans le même temps Denck et Hetzer quittèrent l'Alsace, et disparurent dans le voisinage de Nuremberg. Mais lorsque les circonstances de Hetzer pour avoir attaqué avec la presse la doctrine de la divinité du Christ furent connues, ils trouvèrent opportun au mieux de prendre leur chemin de retour pour la Suisse. Denck alla à Bâle, où il fut bientôt emporté par la peste, et Hetzer prit sa demeure dans le voisinage de Constance, où il subit, un peu de temps après, une mort violente aux mains du bourreau.