• Gonesius Pierre

     

     
     

     

    Gonesius Pierre

     

     

     

     

    Gonesius Pierre, (Polon. GONIONDZKI ou GONIADZKI, et le CONYZA de Bock), était probablement originaire de la petite ville de Goniondz ou Goniadz, dans la province de Podlachie. Il fut un ancien élève de l'Université de Cracovie, et il lui fut permis, à l'aide de ses amis catholiques, et plus particulièrement par le patronage libéral de Paul Algimont, évêque de Vilnius, de poursuivre ses études dans des universités étrangères, et entre autres dans celle de Wittenberg. Tant qu'il resta en Allemagne, il est dit qu’il résista à l'influence protestante, à laquelle il fut exposée, mais quand il passa en Suisse, il cessa d'être catholique, et adopta ces idées antitrinitaires si répandues parmi les exilés italiens, qui avaient cherché refuge dans ce pays, et qui, à son retour en Pologne, il les propagea ouvertement et défendit.

     

    Bock pense qu'il est probable que Melanchthon, dans une lettre à Sturmius, écrite en 1535, pointe Gonesius, qui doit, comme il nous est dit, avoir quitté cette année Wittenberg. (Hist. Ant. T. II. P. 291.) Il dit, dans un autre endroit, (TI p. 107,) que Gonesius s’appliqua avec assiduité à ses études en Suisse, il eut la chance de rencontrer les livres de Servet, et semble être le premier à être corrompu par eux ; ajoutant que Melanchthon se plaignit qu’il ait apporté avec lui à Wittenberg un volumineux ouvrage, "De Communicatione (Idiomatum), nec dialectica, nec physica, ideoque prorsus nulla", et d'avoir diffusé ici les mêmes hypothèses, contestant la divinité du Christ, comme Jean Campanus le fit environ sept ans auparavant. 

     

    Gonesius fut le premier parmi les réformateurs polonais qui s'aventurèrent à attaquer la doctrine de la Trinité dans une assemblée publique. L'unitarisme était diffusé auparavant principalement par des conversations de nature privée. Mais au mois de Janvier 1556, lors d'un synode du clergé réformé, tenu à Secemin, il affirma la suprématie du Père, et prétendit que le Credo des Apôtres devaient être reçu comme seule règle de foi parmi les chrétiens, et en même temps décrit le Credo de Nicée et d'Athanase comme des compositions d'aucune autorité, et maintint, que les doctrines qu'ils enseignaient étaient en contradiction avec celles enseignées dans les Saintes Écritures. Au cours de son allocution, il exprima le plaisir qu'il avait à répondre de ses frères et amis dans le Christ, dans une si vénérable assemblée de fidèles, après les difficultés et les périls qu'il rencontra dans les pays étrangers, et exprima sa gratitude envers le grand Père de tous, pour les avoir préservés à la maison, et heureusement le protégea durant son voyage. Il fit allusion au fait d'avoir été envoyé à l'étranger, quelques années auparavant, par les catholiques de Zeiden, pour se perfectionner, et dit à son auditoire comment il fut converti à la foi protestante, et avec quel soin il pesa et transmit tout ce qu'il entendit à travers l'Allemagne et la Suisse, mais plus particulièrement à Wittenberg et Genève. Puis, après avoir examiné les étapes, par lesquelles la première erreur fit son chemin dans l'Église primitive, et montrant comment les doctrines furent retenues parmi les chrétiens qui avaient grandies ces derniers temps, il conclut en mots à cet effet "en tant qu'honnête homme, je ne vous cacherai pas qu'à mon avis, le Père lui seul est le vrai Dieu, comme le Christ lui-même, son messager, l'enseigne: qu'il est plus grand que le Fils, que le Dieu unique, le Dieu d'Israël, est le Créateur de toutes choses, que le Christ reçut toutes les choses de lui, et c'est effectivement le Fils, mais aussi Dieu, surtout que je crois toujours, que le Logos, qui était au commencement, fut converti en chair dans le sein de la Vierge, et que la Parole devint ainsi chair, et était Dieu, mais encore véritablement et correctement est mort, et toujours attribuant l'honneur au Père, fut ressuscité d'entre les morts, et glorifié par lui, et donc lui rendit tout ce qu'il avait reçu. Je crois en outre, que la Trinité, consubstantialité, circumincession, et d'autres choses introduites dans l'Église depuis les écoles, sont des créations de l'esprit humain, et donc doivent être mises au rebut, afin que nous puissions faire appel aux Saintes Ecritures comme la seule règle certaine pour la foi. En un mot, je fus baptisé, comme nous tous, dans le Credo des Apôtres: Je respecte cela, et cela seul, et croyons fermement que le Credo de Nicée et d'Athanase sont inutiles. Tout ce que j'ai dit, cependant, je vous soumets, en mon propre accord, à votre jugement et à l'examen, et je prie humblement, que Dieu, le Père des lumières, le Père de miséricorde, et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, puisse être présent, par son Esprit Saint, dans cette assemblée, et faire prospérer vos pieuses entreprises". 

     

    Il fut dit que ce message produisit un puissant effet, mais ceux qui l'entendirent n'étaient pas préparés à recevoir, avec une approbation sans réserve, toutes les propositions que Gonesius avança. Il fut donc convenu que le sujet soit réexaminé lors d'une réunion ultérieure, et, dans le même temps, que l'opinion de Melanchthon soit obtenue en respectant les points litigieux. Une lettre fut donc adressée à Melanchthon, et Gonesius fut chargé de la livrer en toute sécurité. Dans cette lettre, il était dit, que Gonesius "croyait que le Logos est inférieur au Père comme touchant sa divinité; que le divin fut converti dans la nature humaine, et que Dieu mourut bien" -ce que les théologiens expérimentés dénoncèrent, comme une combinaison d'Arius, Eutychès, et les hérésies du modalisme. Mais aucune personne candide ne se demandera, que Gonesius, en luttant pour se libérer des entraves de l'erreur, ne devait-il pas s'exprimer avec une précision théologique stricte. Il trouva les Eglises dans un état d'approximation seulement envers la pure vérité, pour la lumière qui se leva graduellement et lentement sur son propre esprit. Les idées qu'il exprima en 1556, ne furent heureusement pas définitives, et, comme le temps avançait, les antitrinitaires polonais virent leur chemin plus clairement, que lorsqu'ils émergèrent de l'ombre des ténèbres papistes

     

    L'idée a sujet de la suprématie du Père ne fit aucun petit progrès au cours des trois années qui suivirent, et le 15 Décembre 1558, Gonesius se tint à nouveau devant le Synode de Brzesc, et professa ouvertement cette idée. Par la même occasion, il produisit un document, qu'il avait dressé contre le baptême infantile, et dans laquelle il s'efforçait de montrer que ce rite ne concorde, ni avec les Saintes Ecritures, de la première heure ni de la saine raison. Ce document étant lu publiquement, offensa la plus grande partie de l'assemblée. La seule personne présente, qui défendit les idées avancées par Gonesius, fut Jérôme Piekarski, et bien qu'il fut été enjoint de garder le silence sous peine d'excommunication, il fit un long et bon discours, dans lequel il récapitula ce que Gonesius dit au sujet de Dieu, et entra dans une puissante défense des idées de son ami sur le sujet du baptême. Le Synode, afin d'éviter un schisme parmi les réformés, imposa le silence à Gonesius, mais sans effet, car non seulement il continua d'aborder ses idées, et trouva nombreux, qui étaient prêts à le seconder, en les affirmant et les maintenant. Son patron le plus actif fut Jean Kiszka, Général de Lituanie, et Conseillé spirituel de Samogitie, qui le nomma Ministre de Wengrow, et contribua à établir d'autres églises sur les principes unitariens

     

    Gonesius maintint, qu'il est illégal à un chrétien d'exercer les fonctions de Magistrat, ou de porter les armes, et pour affirmer pratiquement la dernière de ces idées, laquelle Budzinius dit qu'elle provenait des Frères Moraves, il porta une épée en bois, quand il retourna dans son propre pays. Beaucoup par la suite adoptèrent les mêmes idées, et vigoureusement  les défendirent. Il est en outre dit de lui, sur l'autorité de Budzinius, qu'il écrivit contre les Rakoviens, qui niaient que le Fils de Dieu exista avant sa mère. Son auteur favori fut Irénée, qu'il préférait à tous les auteurs postérieurs à controverse.

     

    L'un des premiers travaux de Gonesius, probablement le tout premier qu'il composa, était intitulée "De Communicatione (Idiomatum) nec dialectica, nec physica, ideoque prorsus nulla". L'objet de ce travail était de montrer, comme l'indique le titre, que la "communication des formes ou des propriétés", déclare provenir de l'union des natures divine et humaine dans la personne du Christ, n'est "une qui soit logique ni physique, et donc pas de communication du tout". Ceci est décrit comme un travail de grande ampleur, et l'auteur aurait emporté avec lui à Wittenberg, pendant la durée de vie de Melanchthon. Arminius dit que "cette communication n'était pas réelle, (comme si certaines choses qui sont propres à la nature divine étaient épanchées dans la nature humaine), et dit: "pourtant qu'elle repose sur la vérité de cette union, et laisse entendre la plus proche conjonction des deux natures". (Les œuvres de Jacques Arminius, traduites par Jacques Nichols, Vol. II. P. 380.) Sur de telles insignifiantes et inintelligibles distinctions les hommes les plus sages sont emmenés, lorsqu'ils sont attachés à l'utilisation de la phraséologie scolaires!

     

    Gonesius attaqua le baptême infantile, et défendit ses propres idées sur le sujet, dans deux ouvrages, publiés dans les années 1558 et 1562. Le premier fut lu publiquement au cours du synode de Brzesc, et ce dernier fut adressé à Laurence Criscovius. Il écrivit également un traité en latin contre la divinité du Fils de Dieu, et l'Esprit Saint, et un autre intitulé, "la doctrine pure et claire sur les principaux points de la religion chrétienne, contre les sophismes impies et perplexe des sabelliens, ébionites, nestoriens et autres hérétiques, recueillie auprès de la pure Parole de Dieu", publié dans les environs de l'année 1562. Jérôme Zanchius, dans sa réponse à celui-ci, appelle Gonesius un trithéiste et eutychien, l'accuse de l'enseignement, que le Père, le Fils et Esprit Saint soient trois dieux, mais aussi que seul le Père est le Dieu véritable, à l'exclusion du Fils et l'Esprit Saint, et le représente comme confondant, avec Eutychès, les deux natures du Christ. Voici les titres des trois autres travaux de Gonesius, tous d'entre eux furent publiés dans l'année 1570, en 8vo., et en langue polonaise.

     

     

     

    1. Sur Le Fils de Dieu, essayant de prouver, en opposition aux idées des ébionites, qu'il existait avant la création de tout le monde, et que toute chose fut faite par lui:

     

    2. Sur le baptême chrétien, en opposition au baptême moderne : - et 

     

    3. Sur les trois, qui est, Dieu, son Fils, et le Saint Esprit, contre la Trinité des sabelliens.

     

     

     

    (Vidend. Sandii B. A. pp. 40—42. Bock, Hist. Ant. T. I. pp. 106 —110; T. II. p. 291. StoiniiEpitome, pp. 183—185. And. Wissowatii Narratio Compend. p. 211. Lubieniecii Hist. Ref. Polon L. ii. C. vi. viii. Krasinski's Hist. Sketch of the Ref. in Poland, Vol. I. Pt. ii. Chap. viii. pp. 346—348.)

     


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